Note sur quelques problèmes proposés dans les Annales
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 21 (1830-1831), p. 96-100
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96
Note
surquelques problèmes proposés dans les Annales;
QUESTIONS
Extraite d’une lettre
auRÉDACTEUR;
Par M.
***LA
démonstration donnée par M.Lenthéric,
à la pag.379
duXX.me volume des
Annales,
de la divisibilité par soixante du pro- dui t des trois côtés de touttriangle rectangle,
en nombresentiers,
semble réclamer un
léger complément
au défautduquel
elle man-querait
degénéralité.
Il esttrès-vrai
que touttriangle
dont lestrois côtés sont
est
rectangle, quels
quepuissent
être les deux nombres entiers et n ; mais comme touttriangle
semblable à untriangle rectangle
estrectangle lui-même,
il s’ensuit que letriangle
dont les trois côtéssont
sera
également rectangle, quels
que soient les trois nombres en-tiers
m,n,03BB, qu’on peut
bienprendre
tels que le second trian-gle
nepuisse
pas rentrer dans lapremière forme ;
comme il ar-rive,
parexemple ,
en prenant n2=2, n=i ,03BB=3 ;
d’où résulteun
triangle
dont les trois côtés sont15 ,
9 , 12.Mais ,
comme leproduit
des trois côtés du secondtriangle
n’est autre que le pro-duit des trois côtés du
premier , multiplie
par le facteur03BB3,
ils ensuit que , si le
produit
des trois côtés dupremier
est divisi-ble par
soixante,
leproduit
des trois côtés du second le sera àplus
forteraison,
de sorte que le raisonnement de M. Lenthérics’applique
à celui-ci comme à 1 autre.Du reste , dans un intéressant mémoire faisant
partie
du tom. V.edes Anciens de l’Académie
royale
des sciences( I666-I699),
rrenicle s’était
déjà occupé
de cesujet.
Il avaitremarqué
que,lorsque
les trois côtés d’untriangle rectangle
en nombresentiers,
ne sont pas
premiers
entre eux, en lcs divisant par leurplus grand
commun
diviseur,
on obtient pourquoticns
les trois côtés de cequ’il appelle
letriangle reclangle primitif qui
rentre nécessairement dans lapremière
des deux formes ci-dessus.En classant les
nombres,
suivant leurs formesdiverses ,
commele fait
Euler,
enplusieurs endroits ,
et notamment dans son Al-gèbre (
tom.I, chap.
6 et tom.II , chap. 5) (*).
FrenicleCeci
merappelle
que, dans les 0152uores de Leibnitz, queje
n’ai pasprésentement sous la main , on rencontre une lettre de cet illustre
géomè-
tre d l’un de ses amis , oà il
s’exprime
à peuprès
en ces termes : « Je viens» de découvrir une propriété fort
singulière
des nombrespremiers plus grands
» que trois. Elle consiste en ce que ces nombres , augmentés ou diminués
» d’une unité , deviennent nécessairement divisibles par six. Bien que
je
» n’ai pu me démontrer cette
propriété , je
l’ai vérifiée sur tant de nombres»
premiers,
queje
ne fais aucun doute de sagénéralité.
Il est seulement» fâcheux que des nombres qui ne sont pas
premiers
la. partagent avec ceux»
qui
le sont ; car autrement on aurait là un moyen biensimple
de distin-» guer les nombres
qui
sontpremiers
de ceuxqui
ne le sont pas Il est vraiment surprenantqu’un
homme de la force de Leibnitz n’ait pas aperçu,sur-le-champ,
que tout nombre enlier est de rune des quatre formes 6n, 6n±I, 6±2, 6±3; et que les nombrespremiers plus
grands que 3 sont nécessairement des nombres de la seconde forme , qui deviennent tousdivisibles par 6 en leur
ajoutant
ou en leur retranchant une unité.J. D. G.
Tom, XXI. 13
98 QUESTIONS
avait aussi reconnu que , dans tout
triangle rectangle .
en nombresentiers ,
i.° l’un des côtés del’angle
droit doit être divisible par4 ;
2.° 1 un des côtés de
l’angle
droit doit être aussi divisible par3 ; enfin,
l’un des trois côtés doit être divisible par 5.Or,
les troisnombres
3 , 4 , 5
étantpremiers
entre eux, il en résulte évidem-ment que le
produit
des trois côtés doit êtredivisible
par leur pro-duit, c’est-à-dire ,
par 60.Peut-être à 1 heure
qu’il
est aurez-vousdéjà
reçu,Monsieur quelque
solutiondirecte,
bienélégante ,
des deuxpremiers
pro- blèmes de la page 315 de votre XX.me volume(*) ;
etj’arrive-
rai,
sansdoute ,
trop tard pour faire remarquer que ces deux pro- blèmes se ramènent fortsimplement
à un autreproblème
traitépar
Newton,
dans sonArithmétiqu
universelle(
édit. deLeyde, 1732 ,
pag.84 ) , problème passé présentement
dans les traitésélémentaires ,
notamment dans la Géoniétrieanalytique
de M. Le-febure,
et dont voici l’énoncé :Connaissant les
longueurs
des cordes de trois arcs d’un même cer-cle
qui
réuniscomposent
la moitié de sacirconférence ,
déterminer le diamètre de ce cercle ?Voici comment on en déduit la solution de ces deux
problèmes :
i.° Soient 0 le centre du cercle circonscrit à un
triangle ABC ;
soient OA’,
OB’,
OCI lesperpendiculaires
abaisséesrespectivement
de ce centre sur les directions
BC , CA, AB ,
de ces troiscôtés ;
et supposons que ces
perpendiculaires
étant seulesdonnées ,
il soitquestion d’assigner
lagrandeur
du rayon du cercle circonscrit.Concevons que , sur les rayons
OA , OB , OC , pris
tour à tourpour
diamètres ,
on décrive troiscercles ;
ces cercles se couperont évidemment deux à deux aux troispoints A’, B’,
C’. AlorsOAJ , OB’,
OC’ deviendront des cordes d’arcs de cescercles,
mesurant() V oy,
la pag. 65.des
angles respectivement
doubles desangles OBA’ , OCBI , OAC’,
c’est-à-dire ,
mesurantrespectivement
lesangles B , C ,
A du trian-gle
dont ils’agit.
Puis donc que ces troisangles
sont mesurés parune
demi-circonférence ,
il s’ensuit que les trois droitesOA’, OB’, OC’, portées
consécutivement comme cordes sur l’une de nos troiscirconférences ,
se trouveront en embrasser la moitié.Ainsi,
le rayon du cercle cherché est le diamètre d’un cercle dans la moitiéduquel
peuvent
être inscrites les troislongueurs
données. On pourradonc ,
par leproblème
deNewton , assigner
lalongueur
du rayon du cer- cle circonscrit autriangle
dont ils’agit ;
et dès lors la détermi-nation des
longueurs
de ses côtés n’offriraplus
aucune difficulté.2.°
Soit,
en secondlieu ,
0 le centre du cercle inscrit à untriangle ABC ;
soient données les troislongueurs OA , OB , OC ,
et
qu’il
soitquestion
de déterminer lerayon du
cercle.Soient
A’, B’ ,
C’ lespoints
de contactrespectifs
de ce cercleavec les côtés
BC , CA ,
AB dutriangle ;
soient menéesB’C’,
C’A’, A’B’, coupant respectivement OA, OB , OC,
enAIl, B’/ ,
C".
Si ,
surOA’, OB’, GCI , pris
tour à tour pourdiamètres,
on décrit troiscercles ,
ces cercles secouperont
deux à deux auxpoints A", B", C";
etOA", OB",
OC" seront leslongueurs
de trois cordes de l’un
d’eux,
dont les arcscomposeront
entreeux la moitié de sa circonférence.
Cela
posé ,
soient faitsil en résultera
or ,
puisque
les trois cordesI00
QUESTIONS PROPOSÉES.
sont
inscriptibles
à undemi-cercle
dont le diamètre est r, les trois cordesdoivent
êtreinscriptibles, quel
quesoit) 03BB ,
à un demi-cercle ayant 03BBr pour dlamètre. Prenant donc i.-- ,
etant unelongueur
ar-bi traire ,
nous pouvons dire que les trois cordes delongueur
connuesont
inseriptibles
à un demi-cercle dont le diamètre estk2 r. Ayant
donc
déterminé,
par leproblème
deNewton,
ce diamètred,
nousaurons
d = k2 r;
d’oùr=k2 d;
nous auronsdonc ,
de la sorte , le rayon du cercle inscrit autriangle
dont ils agit,
et dès lors ladétermination de la
longueur
de ses côtés n’offriraplus
de difficulté.Rennes,
le25 juin I830.
QUESTIONS PROPOSÉES.
Théorème de géométrie.
LA
somme des distances de chacun despoints
d’uneparabole
àson
foyer
et à uneperpendiculaire
fixe à l’axe de la courbe estune