ACTION DE QUELQUES INSECTICIDES SUR UNE ABEILLE SOLITAIRE :
MEGACHILE PACIFICA PANZ.
(HYMENOPTERA, MEGACHILIDAE)
Die Wirkung einiger Insektizide auf eine solitäre Biene :
.’Megachile pacifica Panz. (Hymenoptera, Megachilidae)
J.-N. TASEI, J. CAPOU D. MICHAUD Laboratoire de
Zoologie,
LN.R.A.86600 Lusignan
SUMMARY
EFFECT OF SOME PESTICIDES ON A SOLITARY BEE
(Megachile pacifica Panz).
(Hymenoptera, Megachilidae)
This paper is concerned with the results of tests carried out in controlled or semi-controlled conditions on males of the leafcutting bee Megachile pacifica with commercial insecticides :
Dialifor, Endosulfan, Phosalone, Trichlorfon, Oxydemeton-methyl and Pirimicarb.
Endosulfan and Dialifor are the most toxic whether by residues or by spray. Trichlorfon is hazardous in
special
conditions of use. Phosalone is moderately toxic when food is providedto the bees. Oxydemeton-methyl is little toxic and Pirimicarb not toxic at all.
RÉSUMÉ
L’article présente les résultats de tests insecticides exécutés en conditions contrôlées ou
semi-contrôlées sur des mâles de l’abeille solitaire
Megachile pacifica
avec des produits com-merciaux à base de Dialifor, Endosulfan, Phosalone, Trichlorfon, Oxydemeton-methyl et
Pirimicarb.
L’Endosulfan et le Dialifor sont les plus toxiques, soit par les résidus, soit par pulvérisa-
tion. Le Trichlorfon est dangereux dans certaines conditions
d’emploi.
La Phosalone estmoyennement toxique lorsque les insectes peuvent s’alimenter.
L’Oxydemeton-methyl
estfaiblement toxique. Le Primicarb est inoffensif.
INTRODUCTION
Dans l’article intitulé « Méthode de test de toxicité des
pesticides appli-
cable aux abeilles solitaires et
plus particulièrement
àMegachile pacifica
»(T
ASEI
, 1977),
on a décrit en détail la méthode recommandée pour tester despesticides
surMegachile pacifica. Rappelons
brièvement lestechniques :
Deuxtypes
de tests sontproposés :
1)
On contrôle la mortalité des insectes mâlesqui
sont en contact avec unpapier-filtre chargé
de résidusinsecticides, placé
dans unepetite
boîte enpoly- styrène
àtempérature
constante sous unéclairage ininterrompu
et sansaliments.
2)
Un contrôleidentique
est effectué sur des insectesayant
subi unepulvé-
risation d’insecticides.
La mise au
point
de cette méthode a demandé certainesmanipulations pré-
liminaires
qui permettent
de mesurer l’incidence des choixtechniques,
tels quel’emploi
d’individus de sexemâle,
la conservation des insectesaprès émergence
avant le test, la diète
imposée
aux abeillespendant
le test.L’exposé
des résul-tats de ces tests
paraît
nécessaire avant d’aborder la discussiongénérale.
Ensecond lieu sont
présentés
des testsspécialement
effectués pour connaître l’action dequelques produits
sur lesmégachiles.
Les matières actives sont : la
Phosalone, l’Endosulfan,
leDialifor,
lePirimicarb,
leTrichlorfon, l’Oxydemeton-methyl (Tabl. 1).
Les critèresqui justi-
fient le choix de ces substances sont : l’utilisation actuelle sur la luzerne pen- dant la
phase
fleurie de la Phosalone et del’Endosulfan
enFrance,
du Trichlor-fon
et del’Oxydemeton-methyl
auxÉtats-Unis
et l’innocuité vis-à-vis de l’abeilledomestique
duDialifor
et du Pirimicarb(C AIRASCHI ,
communication person-nelle) qui pourraient
avoir une action sur certains ravageurs.TESTS PRÉLIMINAIRES
1. - Sur la
différence
de sensibilité des sexesLorsqu’on dispose
des mâles et des femelles demégachiles
sur despapiers
à filtrer recouverts de résidus insecticides les taux définitifs de mortalité sont
plus rapidement
atteints chez les mâles que chez les femelles. Dans les lots non traités les femelles résistent moins bien que les mâles à la claustration(Tabl. 2).
2. - Sur
l’effet
de la conservation des insectes destinés aux tests,après
leurémergence
Lorsque
la conservation à l’obscurité et à 18 °C dure 48heures,
la mortalité chez les mâles est nettementplus
élevée quelorsqu’elle
ne dure que 24 heures.Les lots non traités ne
présentent
pas de différence.Quant
au classement desproduits
par ordre de toxicité croissante il ne varie pas(Tabl. 3).
Il faut notercependant
que la différence des mortalités causées parl’Endosulfan
et la Phosa-lone dans le « lot 48 heures M n’est pas
significative
1 alors que lalégère
morta-lité causée par le
Trichlorfon
dans ce même lot estsignificative.
3. - Sur
l’effet
de la dièteaprès
un traitement parpuLvérisation
Après pulvérisation
les abeilles sont divisées en 2lots,
l’un est traité selon la méthode recommandée sans nourriture en enceinte éclairée constamment etchauffée à
27 ±
1O C,
l’autre est mis dans une cage sous serrevitrée,
où la tem-7. Par le test do KRVSKALet ’&dquo;&dquo;Ai.Lis (non paramétrique).
pérature
maximum atteint 30 °C. La cage n’est pas éclairée la nuit et contient despieds
de Melilotus alba. Dans le cas des insecticides à actionrapide (Diali- for
etEndosulfan)
le taux de mortalité est inférieur en cage. Dans tous les cas,exception
faite del’Oxydemeton-methyl,
la mortalité au bout de 24 heures est nettement inférieure en cage. Les difl’érences entre les deux modes de conserva-tion
après
traitement sont surtout sensibles dans le cas duDialifor
et de laPhosalone
(tabl. 4).
Passé le délai de 24 heures les mortalités n’évoluentplus
dans aucun des cas. Le classement des
produits
selon la toxicité est sensible-ment modifié par la conservation en serre fleurie
puisque l’Oxydemeton-methyl
est
légèrement plus toxique
que la Phosalone etl’Endosulfan plus toxique
que leDialifor.
MODE D’ACTION DES PRODUITS
1. -
Évolution
de la mortalitéen fonction
dutemps
et du mode
d’application
de l’insecticideLes
figures
1 et 2permettent
de comparer larapidité
d’action et ledegré
de toxicité des insecticides selon le mode
d’application (pulvérisation
oucontact tarsal sur les résidus
supportés
par dupapier-filtre).
LeDialifor
etl’Endosulfan
ont dans les deux cas une actionrapide
et trèstoxique.
La Phosa-lone a dans les deux cas une action
plus
lente. Sa toxicité au bout de 20 heuresest
légèrement
inférieure à celle duDialifor
dans le cas d’unepulvérisation.
L’Oxydemeton-methyl
estlégèrement toxique uniquement après pulvérisation.
Le
Trichlorfon
est trèstoxique
par ses résidus avec une action retardée parrapport
auDialifor
et àl’Endosulfan
maisplus rapide
que celle de la Phosalone.Il est inoffensif
après pulvérisation (mortalité légère :
7 pour cent,significative
par
rapport
autémoin).
Le Pirimicarb n’estdangereux
dans aucun des cas. Lesmortalités
enregistrées
avec ceproduit
ne sontjamais significatives.
2. -
Influence
de latempérature
de l’air au moment de lapulvérisation
A
température
basse(9,5 °C)
le seul insecticidequi
soitplus
actifqu’à température
moyenne(21,5 °C)
estl’Oxydemeton-methyl.
Uneaugmentation
detoxicité évidente s’observe à
21,5
°C avec leDialifor, l’Endosulfan
et la Phosa-lone
(tabl. 5).
Il faut noterqu’à 9,5
°C les différences de mortalité entre Endo-sulfan,
Phosalone etOxydemeton-methyl
ne sont passignificativement
différentes.A
21,5
°C la seule différence nonsignificative
est cellequi
est observée entre lesmortalités dues à
l’Endosulfan
et à la Phosalone. LeTrichlorfon
est inoffensif.Une
légère
toxicitéapparaît
à21,5
°C. Lors de deux testsqui
ne sont pas expo-sés ici on a effectué avec
Trichlorfon
à 3g/1
despulvérisations
à 22 °C et à24 °C. Au bout de 20 heures la mortalité dans le
premier
cas nedépasse
pas 20%,
dans le second elle atteint 95%.
Si l’onemploie
la dose de 1g/1 la
morta-lité est
infime,
même à latempérature
de 26 °C.3. -
Influence
de la doseLorsque
l’on diminue la concentration duliquide pulvérisé
demoitié,
lcs mortalités observées sont en
régression
très nette pourl’Endosulfan,
asseznette pour
l’Oxydemeton-methyl
et leTrichlorfon,
tandis que la Phosaloneconserve presque la même action
(tabl. 6).
4. - Persistance de la toxicité des résidus
Lorsqu’on
laisse vieillir les résidus d’insecticides de 1 heure à 5jours,
leurtoxicité commence à décroître
plus
ou moins sensiblement dès le secondjour exception
faite duDialifor
et del’Endosulfan qui
restent presque aussi actifsau
cinquième jour qu’au premier.
La diminution de toxicité laplus
évidente estcelle du
Trichlorfon qui
aucinquième jour
tue 2 fois moins d’insectesqu’au premier.
La Phosalone est un cas intermédiairepuisqu’au cinquième jour
latoxicité se maintient à un niveau assez élevé
(tabl. 7).
DISCUSSION
1. - Sur les
techniques
Le choix des insectes mâles pour tester l’action des insecticides s’avère
plus
intéressant que celui des femelles. Eneffet,
ces dernières sont moinsrésistantes aux conditions de conservation en étuve que nous
pratiquons.
Parailleurs,
elles sont moins mobiles que les mâles et c’estprobablement
pour cette raison que leur réaction aux insecticides est moinsrapide.
On a vu que la durée de conservation des insectes destinés aux tests influe
beaucoup
sur les taux de mortalité. Les individusémergés
de leur cocondepuis
2
jours
sontbeaucoup plus
sensibles aux traitements que ceuxqui
ontémergés depuis
24 heures. Cette différence de résistance nepeut
être décelée par compa- raison avec des lots témoinspuisqu’ils
neprésentent
aucune différence de mor-talité. En
conséquence
si l’on veut comparer les résultats de 2 tests il estimpor-
tant de choisir 2 lots d’insectes
ayant
eu des durées de conservationégales.
Afin de ne pas faire
apparaître
de sensibilitéstrop éloignées
des réactions de l’insecte dans son milieunaturel,
il est recommandé de ne pas conserver lesmégachiles émergés plus
de 24 heures.Il est
plus
facile de conserver lesinsectes, pendant
ouaprès
leur contactavec
l’insecticide,
sans nourriture.Cependant,
il est certain que leur libérationen serre fleurie est une bonne
approche expérimentale
des réactions del’espèce
lors de traitements effectués dans les conditions naturelles. Dans ces conditions semi-artificielles 4
produits
sur 5 ont causé moins depertes
que lors de la conservation en étuve. La différence d’action varie suivant leproduit,
c’estainsi
qu’avec
la Phosalone on observe larégression
de mortalité laplus
fortetandis que
l’Oxydemeton-methyl
conserve la même action.2. - Sur les résultats
Les tests que nous avons
présentés
ne sont pas assez nombreux pour nouspermettre
dejuger
de l’effet de traitementsappliqués
enplein champ.
En par- ticulier lesexpériences
surpapier-filtre obligent
les insectes à rester en contact avec les résidus defaçon
constante et nepeuvent
refléter lesphénomènes
obser-vables dans les
champs
traités. Cesexpériences
de laboratoirepermettent
cepen- dant de classer lesproduits
selon leur toxicité et de ranger dans lacatégorie
«
produit dangereux
oususpect
» tout insecticide occasionnant au cours d’un des tests une mortalité nonnégligeable (supérieure
à 30%
parexemple).
Letableau n° 8 donne une
appréciation générale
sur la toxicité des 6 insecticides étudiés. L’estimation tientcompte
non seulement des testsexposés ici,
mais aussi d’autresexpériences qui
n’ont pas étéprésentées
dans ces pages afin de ne pas alourdir l’ensemble.Le Pirimicarb est un
produit parfaitement
inoffensifquel
que soit le moded’application.
L’Oxydemeton-methyl
a des résidus inoffensifs et lapulvérisation
cause despertes légères
en moyenne.La Phosalone est relativement
dangereuse
selon nos résultats de labora- toire.Cependant
sonapplication
en fin dejournée
sur deschamps
où étaientinstallés des nichoirs à
mégachiles,
n’aprovoqué
aucuneperte
visible.Le
Trichlorfon
a une action très variable selon son moded’application
etles conditions de
température
et de concentration : tantôtinoffensif,
tantôttrès
toxique.
Les résidus sonttoujours
assezdangereux quelle
que soit la concentration.Le
Dialifor
etl’Endosulfan
sont trèstoxiques quelles
que soient les condi- tionsd’emplois.
3. - Sur les travaux
étrangers
Aux
Éltats-Unis
de nombreusespublications
font part de travaux concer-nant la
protection
des insectespollinisateurs
de la luzerne lors de traitements insecticides. Plusieurs auteurs se sontpenchés
sur laquestion
etplusieurs
méthodes ont été utilisées. Des tests en laboratoire ou en conditions semi- artificielles
(serre
oucage)
ontpermis
d’évaluer la toxicité d’ungrand
nombrede
produits
àl’égard
deMegachile pacifica,
Nomia melanderi et de l’abeilledomestique.
Ces auteurs déconseillent formellementl’emploi
de certains pro- duitspendant
la floraison de laluzerne, quel
que soit le moment de lajournée
où l’on effectue la
pulvérisation.
Certaines matières actives sont en effetdange-
reuses pour l’une ou l’autre des
espèces d’apoïdes citées,
soit par lesrésidus,
soit par le
dépôt
direct duproduit
sur le corps del’insecte,
c’est le cas entreautres de
l’Endosulfan jugé dangereux
pour lesmégachiles.
D’autresproduits pourraient
être utilisés en cours de floraison si l’onprend
laprécaution
de lespulvériser
en dehors des heures de vol des abeilles de tout genre. C’est le cas des insecticides dont ledépôt
direct sur le corps des abeilles cause de grossespertes,
mais dont les résidus laissés sur lefeuillage
sont peutoxiques
parexemple : l’Oxydemeton-methyl,
laPhosalone,
leTrichlorfon (JoHnNSEN 1969-1971).
Les auteurs américains ne disent rien de l’action du
Dialifor
et du Piri-micarb sur les
mégachiles,
ils donnent par contre de nombreuses informationssur l’action du
Trichlorfon
et del’Oxydemeton-methyl.
Ce dernierproduit
n’a pas d’action résiduelle(JoHaNSErr, 1969)
et il ne contamine pas defaçon dange-
reuse le nectar de luzerne
quelle
que soit la dosed’emploi (M IZUTA
etJ OHANSE rr,
1972).
LeTricltlorfon
a été testé àplusieurs reprises,
avec diversadjuvants.
Lesrésidus des formulations les moins
toxiques
occasionnent 5 à 20%
de pertes(J
OHANSEN
et al.1963, JoHW vsErr
etEvES, 1967)
par contre, la modification de l’aciditépeut
entraînerjusqu’à
60%
de mortalité(JoHnNSErr
etEvES, 1972).
Le
Trichlorfon
est tout de mêmejugé
« nontoxique
» pour lemégachile,
par référence aux essais effectués avec leproduit
non acidifié(JoanrrsEN
etE VES , 1973). D’après
TORCHIO(communication personnelle)
les traitementspendant
la floraison
qui
donnent satisfaction auxproducteurs
de semences de luzerneaméricains sont des
pulvérisations
à la tombée dujour,
faites avec unmélange d’Oxydemeton-méthyl
et deTrichlorfon.
Les travaux de laboratoire des chercheurs américains font ressortir les différences de sensibilité aux matières actives entre
espèces. JoHnNSErr
et al.(1963),
TORCHIO(1973)
ont calculé les D.L. 50 d’un certain nombre d’insecti- cides chez M.pacifica
et chez l’abeilledomestique.
Ils ont tous les deux constatéque chez les
mégachiles
les D.L. 50 étaientbeaucoup plus
variables que chez l’abeilledomestique.
Parailleurs,
les résultats deT ORCHIO , plus précis
queceux de
.J OHANSEN
etal.,
montrent que lesmégachiles
sont nettement moins sensibles que l’abeilledomestique
à laplupart
desproduits,
c’est le cas duTrichlorfon
et del’Oxydemeton-methyl (D.L.
50 dumégachile
2 foisplus
forteque celle de l’abeille
domestique).
Par contre,quelques produits
sontplus toxiques
pour lemégachile
que pour l’abeille.(Malathion, Phosphamidon).
L’analyse
de labibliographie étrangère présente
certaines difficultés. Ainsi les méthodesemployées
ne sont pastoujours précisées
et de toutefaçon
ne sontpas
standardisées,
cequi peut expliquer
des résultats contradictoires. Dans l’ensemblel’opinion
des auteurs américains sur lesproduits
que nous avonsutilisés concorde avec nos résultats. La seule discordance concerne la toxicité des résidus du
Trichlorfon
àl’égard
de M.pacifica,
ellepourrait
être due à laformulation du
produit commercial,
différente auxÉtats-Unis.
CONCLUSIONS
1) L’espèce Megachile pacifica
est une abeille solitaire bienadaptée
auxtests insecticides en laboratoire. Les
caractéristiques
de sabiologie
et de sonélevage
favorisent la standardisation de ces tests.2)
Ces tests en laboratoireprésentent
deux sortes d’intérêt : 1 - ilsindiquent globalement
le classement des insecticides selon leur toxicité d’unefaçon rapide
et relativementéconomique :
Les insecticides lesplus dangereux
sont
l’Endosulfan
et leDialifor.
LeTrichlorfon
estdangereux
dans certaines conditionsd’emploi,
la Phosalone estmoyennement toxique, l’Oxydemeton- methyl
est faiblementtoxique
et le Pirimicarb est inoffensif. 2 - Ilspermettent
de dissocier l’action des résidus de l’action de lapulvérisation :
Les deux actionssont semblables chez
l’Endosulfan,
leDialifor
et la Phosalone. Chez le Trichlor-fon
seuls les résidus sonttoujours toxiques,
tandis que seule lapulvérisation d’Oxydemeton-méthyl peut
provoquerquelques pertes.
3)
Lestechniques
recommandéesimposent
aux insectes des conditionsplus
rudes(privation
de nourriture ou contactpermanent
avec lesrésidus)
que cellesqui
existent dans leschamps
traités. Pour cette raison unegénéralisation
de nos résultats serait
dangereuse,
les tests en conditions semi-naturelles le prouvent(réduction
très sensible de la mortalité due à la Phosalonequand
lesinsectes
peuvent
senourrir).
Ces tests sontuniquement
lapremière étape
dansles recherches destinées à
protéger
les insectespollinisateurs
de la luzerne. Lesprochaines
études seront des tests en conditions naturelles.4)
Nos résultats confirment une fois deplus
que lesproduits
déclarés« non
toxiques
pour les abeilles 1 » sont en faitparfois
trèstoxiques
pour lesespèces
solitaires telles que M.pacifica (exemple : l’Endosulfan).
L’inversepeut
se rencontrer(exemple l’Oxydemeton-methyl).
Il serait donc souhaitablequ’en
l’absence de testsappliqués
aux abeilles sauvages, les informations destinées aux utlisateurs d’insecticidesportent
la mention moinsambigüe :
« non
toxique
pour l’Abeilledomestique
» et que par ailleurs on étendesysté- matiquement
les mesures deprotection
à d’autresreprésentants
de la faunepollinisatrice.
Il en résulterait une sélection très sévèreparmi
lesquelques
insecticides reconnus non
toxiques
pour l’Abeilledomestique.
Pourprotéger
à la fois les cultures et les insectes
pollinisateurs,
techniciens etpraticiens
seraient
peut-être
amenés à choisir desproduits
moinsspécifiques (le
Pirimi-carb est un
exemple
deproduit
trèsspécifique)
mais dont les résidus sontpeu rémanents
(quelques heures)
ou neprésentent
pas dedanger
pour les insectespollinisateurs.
Leurapplication
nepourrait
avoir lieuqu’en
dehorsdes heures de vol des
abeilles,
depréférence
le soir. Cetype
d’insecticide est assez bienreprésenté
parl’Oxydenteton-methyl.
Reçu pour publication en février 1977.
Eingegangeu im Februar 1977.
REMERCIEMENTS
Nous remercions les Sociétés
Bayer-Phytochim,
la Littorale, Procida, Rhône-Poulenc,Sopra,
de nous avoir aimablement procuré les échantillons des insecticides testés.ZUSAMMENFASSUNG
In einer vorangegangenen Arbeit (TASEI, 1977) wurde ein Verfahren beschrieben, das zur
Überprüfung
der Giftwirkung von Pflanzenschutzmitteln aufMegachile
pacifica empfohlenwird. Die
angewandten
Verfahrensweisen sind : 1. Versuche auf Filterpapier, das mit Rück-ständen von Pflanzenschutzmitteln beschickt wurde. Die Untersuchungen wurden bei konstan-
ten Temperaturen, Dauerbeleuchtung und ohne Fütterung durchgeführt. 2. Sterblichkeits- nachweis bei Insekten, die mit Insektiziden besprüht wurden.
Sechs handelsübliche Insektizide wurden
überprüft.
Ihre Wirkstoffe sind : Phosalon, Endosulfan, Dialifor, Pirimicarb, Trichlorfon,Methyl-Oxydemeton
(Tab. 1). ).Ergebnisse
dervorläufigen
Versuche- Eine vergleichende Untersuchung ergab, dass die Reaktion der Männchen den Rück- ständen der Insektizide gegenüber rascher erfolgte als die der Weibchen. Ausserdem zeigte sich, dass die Weibchen das Gekäfigtsein weniger gut überstanden als die Männchen (Tab. 2).
1. Terme non specifique conduisant a interpreter la formule dans un sens general et a utiliser dans la
pratique les produits de fa!on dangereuse.
Wenn Männchen 48 Stunden anstatt 24 Stunden lang aufbewahrt werden, bevor sie mit dem Insektizid in Berührung kommen, ist ihre
Empfindlichkeit
dem Mittel gegenüber grösser (Tab. 3).- Nach dem Besprühen mit dem Insektizid hält man die Bienen entweder in Kunststoff
(Polystyren)-Kästchen ohne Fütterung oder im Gewächshaus, in dem Kästen mit Melilotus alba stehen. Die Sterblichkeit im Gewächshaus ist bei allen Mitteln, mit Ausnahme von
Methyl-
Oxydemeton, deutlich geringer (Tab. 4).Ergebnisse, die die Wirkungsweise der
Pflanzenschutzmittel
6etre,!’erc- Ein Vergleich von Schnelligkeit der Wirkung und Giftigkeit der
Mittel je
nach Anwen-dungsart (Besprühen oder Kontakt mit Rückständen) ergibt eine Klassifizierung der Insek- tizide
(Abb.
1 u. 2). Dialifor und Endosulfan erwiesen sich in allen Fällen als rasch wirksam und sehr giftig. Phosalon wirkt langsam. Trichlorfon ist nur in seinen Rückständen giftig, imGegensatz
zuMethyl-Oxydemeton,
bei dem nur das Besprühen leichtgiftig
ist. Pirimicarb ist absolut ungiftig.- Wenn das Besprühen bei 21,5 &dquo;C anstatt bei 9,5 &dquo;C durchgeführt wird, sind alle Mittel wirksamer, wobei
Methyl-Oxydemeton
die Ausnahme bildet (Tab. 5). Bei Temperaturen über22-23 &dquo;C und bei einer Konzentration von 3
g/I
ist Trichlorfon als Sprühmittel gefährlich,wohingegen
es sich bei einer Konzentration von 1,5g/l
alsungefährlich
erweist, einerlei wiehoch die Temperatur ist.
- In Tabelle 6 ist der Einfluss der Dosierung für die sechs Mittel
dargestellt.
- Bei Dialifor und Endosulfan ist die Wirkung der Rückstände am nachhaltigsten.
Trichlorfon ist die am wenigsten beständige Substanz (deutlicher Verlust der
Giftigkeit
nachfünf Tagen).
Phosalonliegt
mit seiner Wirkung dazwischen.Diskussion und
Sc b lusafolgerung
Tabelle 8 gibt eine
Aufstellung
der Toxizität der untersuchten Insektizide in Labor- versuchen. EineVerallgemeinerung
auf natürlicheBedingungen
wäreunangebracht.
Mankann jedoch schon jetzt feststellen, dass zwei dieser Erzeugnisse gefährlich sind : Dialifor und Endosulfan, zwei sind harmlos oder doch weniger gefährlich : Pirimicarb und Methyl-Oxyde-
meton. Phosalon und Trichlorfon erweisen sich bei
Anwendung
nachGebrauchsanweisung
alsziemlich
gefährlich.
Bei dem zuletzt genannten Mittel gab eswidersprüchliche
Ansichten zudenen der Amerikaner, was dazu führte, die Mittel bei Einbruch der Dunkelheit anzuwenden.
Unsere Ergebnisse zeigen, dass Pflanzenschutzmittel mit der Bezeichnung « nicht giftig
für Bienen » manchmal tatsächlich sehr giftig für solitäre Arten, wie Megachile pacifica sind (z. B. Endosulfan). Es kann aber auch das Gegenteil der Fall sein (Beispiel :
Methyl-Oxyde-
meton). In der Gebrauchsanweisung der Pflanzenschutzmittel sollte daher der Hinweis « nichtgiftig für Bienen o ersetzt werden durch « nicht giftig für die Ilonigbiene (Apis mellifica) !r.
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