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La diversité morphologique humaine des populations préhistoriques
SIMON, Christian
SIMON, Christian. La diversité morphologique humaine des populations préhistoriques. In:
Gallay, Alain. Peuples et archéologie: 6ème cours d'initiation à la préhistoire et à l'archéologie de la Suisse: résumé des cours, Genève 1990 . Bâle : Société suisse de préhistoire et d'archéologie, 1990. p. 47-63
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http://archive-ouverte.unige.ch/unige:100769
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6 ème cours d'initiation à la héh*toire et à lArcheologie de la Sukse : Peuples et archlologie Genève, 3 et 4 novembre
lW
I-A DIVERSITE MORPHOLOGIQUE HUMAINE DES POPULATIONS PREHISTORIQUES
par Christian Simon (Genève)
f
ApALEoANrrrRopoLocIE étudie
lesl-f poputations anciennes à
traversI'observation
des
restes humains retrouvés lorsdes fouilles
archéologiques.Dès le début
desrecherches
anthropologiqueson a tenté
demettre en relation restes humains et civilisations archéologiques.
L'anthropométrie ou biométrie humaine, est une
partie de la
paléoanthropologiequi traite
des variations de forme des squelettes.La
statistiquepermet de classer toutes les
observations mesurables.Sur
chaque squeletteon
procèdeà un
certainnombre
d'observations morphoscopiques ainsiqu'à
des mensurationsqui
peuventêtre expri-
mées sousforme
dnindices (rapports entre deuxvariables). Cet
ensemblede
données traduit donc la morphologie de chaque squelette.On
aura alors des populations anthropologiques forméesd'un
nombreplus ou
moins importantde squelettes, avec de
nombreuses donnéesconcernant chacun d'eux. Pour analyser
cegrand nombre de paramètres il existe
denombreuses méthodes,
qu'il
seraitfastidieux
de développerici.
Pour bien comprendre les rapports
existantentre les restes humains et les
populations archéologiques, nous devons aborder les fonde- ments théoriques des deux disciplinesainsi
que leurs interactions.1. Problèmes généraux
l.l.
Théories paléoanthropologiques.Les études
anthropométriquesdes
squelettesfurent, durant de
nombreuses années, surtoutdescriptives et taxinomiques. On
admettait généralementqu'il existait en Europe
desgroupes biologiques, des races
bienindividualisées.
Sur la
basede cette
typologie racialeil
semblait possibled'individualiser
desraces
primordiales, en fonction de
caractèresmorphologiques assez
limités. On
supposait quetoutes les populations étaient
composéesd'individus rattachables à I'une des
racesprimordiales. Cependant, les
donnéesanthropologiques recueillies sont
souventhétérogènes.
Il
est alors assezdifficile
de mettreen évidence ces types humains et la
grandevariabilité
morphologique des populationsa
étésouvent interprétée comme provenant
du métissage entre populations.Ces classifications sont actuellement fort critiquées. Les récentes découvertes de
lagénétique semblent montrer qu'il est
assezdifficile de classifier
des populations humainesen
racesdistinctes, étant donné
l'étendue desvariations à I'intérieur des populations et
lacontinuité des variations entre
celles-ci(Langaney, 1988). Cependant le rôle
deI'hérédité dans la variation
morphologique humaine est importantbien
que les mécanismes de son action ne soient pas très bien expliqués.Les conditions
mésologiques(milieu
socio-culturel et milieu naturel) sont
importantes etne semblent pas avoir beaucoup été retenues par
les
anthropologues.Pourtant c'est
actuellementune tendance importante de l'étude
des populations humaines aux Etat-Unis.Les approches possibles
de
I'anthropométrie ontété
diversifiées.L'anthropologie historique
estsur le point de remplacer la raciologie.
Elletente
d'apporteraux
archéologueset
historiens des réponsesaux
questionsqu'ils
se posent etdans certains cas, de suppléer à
la
carence de la documentation.1.2. Théorie de I'archéologie préhistorique
On
trouveici
une problématique assez similaire à celle de I'anthropologie. Les travaux classiques semblentfortement
influencéspar les
théoriesdiffusionnistes. Les civilisations
préhistoriques formaient des entités monothétiques homogènes,identifiables sur de larges
espaces géographiques.La diffusion
descivilisations
àtravers I'Europe indiquerait un faible
pouvoirinventif des populations
européenneset
unegrande mobilité des groupes humains.
Les conceptions actuellesont
fortement changé. Lescomposantes culturelles et la notion
decivilisation
préhistorique est remise en question.L'accent est mis sur le
caractère polythétiquedes
composantesculturelles. L'intérêt se
portealors sur les
potentialités évolutives locales etsur les
mécanismes historiques intra-régionaux(Gallay,
1979).1.3. Modèle historique
et
réalité anthropologiqueQuelles sont les interactions entre ces
deux disciplines?Que peut-on tirer des
caractères biologiques sur le plan historique ?Ces
aspectssont
développésdans les
étudesabordant I'intégration de quatre
dimensions importantes: biologie, culture, espace et temps.On
chercheà identifier des unités
biologiqueset à mesurer I'homogénéité des
ensembles squelettiques.C'est l'étude sur une
grandeéchelle des
affinités liant les unités
mises enévidence, la confrontation des
structures morphologiquesavec des
structures d'affinitésculturelles. C'est définir si les
structures biologiques se superposentou
non au découpageculturel. C'est la recherche des
causeshistoriques
ou
autresqui pourraient
expliquer les structures mises en évidence.1.4. Aspects socio-économiques
On aborde ici le problème de
l'équilibre biologiqueet culturel de la
sociétéface à
son environnement.Il
faudra estimer les paramètres démographiques etl'état
de santédu
groupe. Onobservera les relations entre les
structures socialeset la biologie. par I'appréciation
deI'homogénéité morphologique du groupe
onpourra tenter d'identifier les différents
sous_ensembles
pouvant exister au sein du
même groupe.1.5. Limites et
difficultés
Les moyens informatiques mis à
notredisposition sont importants et permettent
detraiter un grand nombre de
donnéeset
depopulations. Cependant nous sommes
limités
par certains facteurs biologiques ou archéologiques:l. Les
échantillonsde
populationssont
très variablesd'une
périodeà I'autre. par
exempleau Néolithique, qui
sembleriche en
squelettes,nous devons souvent créer des
populations compositesformées de sujets de
provenances géographiques diverses.De tels
regroupements peuvent parfois fortement altérer les estimations de I'homogénéité de ces groupes.2.
La
conservationdes os est très
variabled'un squelette à I'autre. Les
variablesmanquantes posent
de
nombreux problèmes au niveau des analyses informatiques.3. Evaluation de
la variabilité
morphologiquehumaine: elle est souvent plus grande
àI'intérieur même des populations
qu'entre populations différentes.Ceci implique
certainesdifficultés lors de I'identification de
cesdernières.
4.
La
chronologie des populations est souventimprécise, et il est souvent difficile
deconnaître la durée d'occupation exacte
du groupe.5.
Que recouvre au niveau
anthropologiquela notion
decivilisation
archéologique ? Celles-ci sont
baséessur des collections de
faitsmatériels. Ces faits peuvent-ils définir
laCIIRJSTI,AN SIMON
48
I.A DTVERSITE MORPHOLOGIQUE HUMAINE DES POPUIATIONS PREHISTORIQUES
population
humaine caractéristiques ?porteur de
ces2. Les
populations préhistoriques
Nous ne traiterons pas toutes les
périodespréhistoriques, mais nous présenterons quelques
exemples particulièrement significatifs,
carseules certaines périodes
se prêtent a ce
type d'approche2.1.
Le
NéolithiqueEn
Suissele Néolithique Moyen
estla
période de la préhistoirela
plus riche en restes humains.Ils proviennent des
tombesen
cistesde
type Chamblandes attribuéesjusqu'à très
récemmentà la Civilisation de Cortaillod.
Cependant denouvelles datations semblent
rallongersensiblement la durée d'occupation de
cegroupe. Ce changement d'échelle pose
laquestion de la
problématique. Jusqu'alors les squelettesde cette période formait un
seulcorpus.
Or la
chronologie plus étendueva
nous contraindreà diviser cet
ensembleen
plusieurs sous groupes.On aura alors des
échantillons plus limités.Lx civilisation de Cortaillod montre
desintrusions de
la culture
française de Chassey, etau Valais des cultures de la
Lagozzaet
desVases
à
Bouche Carrées.A partir du
Nord-Est,quelques apports des cultures de
Pfyn,Michelsberg et des civilisations
danubiennes (Rôssen) se manifestent.Les cimetières des tombes en cistes
serépartissent
sur
les bordsdu
Léman, au sud duJura français, le long de la haute vallée
du Rhônejusqu'en Haut Valais et
dansla
valléed'Aoste. Quelques cimetières se
retrouventégalement sur le Plateau, dans la haute vallée de
I'Aar
et jusqu'au lac de Zûrich.Notre
connaissance des hommes des tombes encistes doit
beaucoupaux travaux de M.-R.
Sauter
qui
s'est principalement intéresséà
cette question (Sauter, 1979).Ces Néolithiques sont de petite taille.
Assezgraciles, ils ont pourtant des
attachesmusculaires fortes. Le crâne est
allongé(dolichocrâne), de hauteur moyenne.
Lesdimensions crâniennes sont faibles; la
faceprésente
des proportions
moyenneset un
nezmoyen à large. Ces caractéristiques
se retrouvent encore dans les populations actuelles des bordsde la
Méditerranée, notamment dansle sud de I'Italie. Elles sont par
sontre pratiquement absentes dansla
population suisse contemporaine.Nous pouvons
tout
d'abord étudierla
variabilitéde ces néolithiques à travers de l'étude
de quatre cimetièresdont les
squelettes sont asseznombreux (Barmaz
I et II,
Collombey au Valais, Chamblandeset
Corseaux-sur-Veveysur
lesbords
du
Léman).Les
analyses(Menk,
Simon,Kramar, 1985 et Simon, Kramar, 1986
)montrent
une variabilité
assez importante entreles individus, bien qu'une séparation
des groupessoit
cependant possible(figure l).
On remarqueque la population du cimetière
de BarmazII
est nettement à l'écart des trois autres groupes.Par rapport à
BarmazI
les sujets deBarmaz
II
possèdentun crâne moins
allongé, une robustesse moins grande des os longs et unestature moins
élevée.Les deux sites
vaudois montrent, quant à eux, des similitudes entre euxet une certaine affinite avec Barmaz
I.Comment expliquer ces différences?
Nousavions pensé
qu'un
écart chronologique pourrait répondreà la
question.Il
semblebien
que les sites vaudoissoient plus
récentsque ceux
du Valais.Les
deux sites valaisans semblentà
peuprès contemporains et la
différencemorphologique entre eux reste
encoreinexpliquée.
Nous aimerions aussi
savoir si les
populations ' néolithiques de Suisse occidentale, dont I'origine(au
sensde
I'archéologie)est
méditerranéenne, proviennent deI'Italie ou du Midi
de la France.Pour répondre à cette question nous
devons comparerla
morphologie des populations suissesavec celle des régions avoisinant'es.
La figure 2 montre que les
populations de Suisse occidentale possèdentune
morphologie assez semblableentre elles et s'intègrent
bien dans I'ensembledu Néolithique moyen,
alors qu'elles s'écartent nettement des populations deCHRISTIANSIMON
l'âge
du
Bronze.Bien que I'unité
des diverses populations appartenantà
I'ensemble Chassey_Cortaillod-Lagozza reste faible, on
décèlecependant une certaine similitude entre
les groupes de Barmaz (néolithiques valaisans)et
legroupe italien dit des "Vases à
BouchesCarrées". L'absence presque complète
de donnéesen
Francene
nous permet pas d'avoirune idée
exaçtede I'origine
cles Néolithiquos valaisans cependantle
rapprochementavec
legroupe italien semble monter une
certaine importancedu courant
méditerrannéensur
lespopulations
du
Valais.Le
type humain des tombes en ciste, malgré une certainvariabilité,
reste assez semblable sur toutle territoire; il semble cependant que
I'on observe plus de diversité dansle
nord_est de la Suisse.Dans
le site de
Lenzbourg (Scheffrahn, 1969), deux types humainsont
été observés.A
côté desgraciles dolichomorphes
dont
nous avons déjà parléon trouve un type
humain très différent.Ce sont des sujets de grande
taille,
robustes, aucrâne bas, proche de la
brachycrânie. Cette diversité anthropologique serait probablement à mettreen relation
avecIa
confluencede
deux cultures (Cortaillod, pfyn).Nous pouvons également
situer les
populationsde Suisse dans un contexte européen.
Les travaux deR. Riquet
(1970)et R. Menk (l9gl)
présentent
cette
approche synthétique globale.Nos Néolithiques se situent dans
un
groupe trèsparticulier de la variabilité
humaine,le
groupe despetits
mésocrânesà votte
basse.Ce
typehumain est caractéristique du
Néolithique moyenet
témoignent d'uneforme
marquant un maximum de gracilisation. Ce phénomène est la conséquenced'une évolution
mésologique en relation avecla
transformationdu
modede
vie(nouvelle technologie de subsistance).
Des changements alimentaires pourraient provoquer cette gracilisation, mais cette opinion semble en contradiction avec I'hypothèse historique.Lt figure 4 montre la position de
notre population parmi les groupes de mésocrânes. Onla retrouve au voisinage des
Chasséens ct d'autres groupes àla
morphologie gracile.2.2. La
fin du
Néolithiqueet
le début de l'âge du BronzeLe type
humain observéau Néolithique
moyen semble perdurerjusqu'à la fin du
Néolithique,bien que les restes humains de la fin
duNéolithique soient
beaucoupmoins
nombreux.A ce
momentapparait ta civilisation
des VasesCampaniformeg.
Les hommes cle ce
groupemontrent une morphologie
bien différente,
avec un crâne très rond (brachycrâne)et un
occipitalaplati, de
grandes dimensions absolues.On
atenté de rechercher
s'il y avait un type
humain rattachableà la civilisation
Campaniforme. R.Menk
(1979)aboutit aux
conclusions suivantes:Il
existe une humanité ,campaniforme" associéeaux
manifestationsculturelles. Elle n'est
pas rattachableà un
substrat local. Sonorigine
doitêtre
recherchée dansle
sud-estde
I'Europe enliaison avec I'extension des civilisations
des Kourganes.Cependant au niveau européen,
le
problème estmoins clair. On retrouve le type
humain campaniforme en Europe centrale, mais plus ons'éloigne de cette région plus le
type campaniformedevient minoritaire. La
réponsedes
populationsà un apport
anthropologique nouveauest très diverse. Il peut y avoir
des phénomènes d'intégration plus ou moins rapides.D'autre part les datations des populations
et I'absencede
squelettesdans
certaines régions (Pays Bas) nous empêched'avoir
unevision
très claire du problème.Au Bronze ancien, la
morphologie campaniforme s'éclipse presque totalement dans toutes les régions où elleétait
attestée.En Suisse,
le
Bronze ancien n'est représenté quepar un groupe limité d'individus dont
la majorité provient de Barmaz I.On observe dans cette population
unemorphologie quelque peu intermédiaire
entrecelle des Néolithiques et des
Campaniformes.On
retrouve desindividus au
crâne légèrementarrondi. L'analyse statistique montre bien
le contrasteentre les
valaisansdu Néolithique
et ceuxdu
Bronze ancien(figure
2).Une
position assez semblsblc est observée dans diverses régions d'Europe avecun
clivage assez-50-
IA DTVERSITE MORPHOLOGIQUE HUMAINE DES POPUIATIONS PREHISTORIQUES
net entre les
populations néolithiqueset
cellesdu Bronze ancien. On retrouve en partie
lamorphologie
du
Néolithique moyen quelque peu transformée par I'apport campaniforme.3. I-es
populations protohistoriques
Cette période est particulièrement
intéressanteau niveau historique car nous
disposons desources
écrites et de
données chronologiques beaucoup plus précises qu'en préhistoire.Malheureusement
les
données anthropologiquessont moins nombreuses car
I'incinérationdevient
importanteet
nousprive de
nombreuxdocuments ostéologiques. D'autre part
denombreux cimetières
ont été fouillés au
débutdu
siècleet
les squelettesn'ont
pas toujours été conservés.3.1.
Le
Bronze moyen et le Bronzefinal
Au Bronze moyen nous n'avons
aucundocument car I'incinération devient
unecoutume
générale.A la période suivante,
le Bronze récent,le
même phénomène se poursuit avecune
granderareté de
documents.Il
resteheureusement quelques crânes retrouvés dans les stations lacustres. Cependant
la validité de
cetéchantillon très
hétérogèneet mal daté
reste limitée.Les quelques données morphologiques montrent
un crâne allongé (dolichocrâne) à votte
crânienne peu élevée et face moyenne.
En I'absencede
squelettes post-crâniensnous
nepouvons
rien affirmer sur la
staturede
cettepopulation. Dans un travail
concernant cette période (Simon, 1979)" nous avions effectué unepetite
analyseen
comparant les populations du Néolithique moyen, récentet
du Bronzefinal. Il est apparu que la population du
Bronzefinal
semblait
provenir du
mêmefond de
population que celledu
Néolithique moyenet
qu'un apport quelconquede I'extérieur
n'apparaissait pas defaçon précise.
Quant
à
situer ce groupe dansun
contexte plus large, l'étude reste à faire.3.2. L'ùge du Fer
Du Premier âge du Fer nous ne
connaissons presquerien car I'incinération
sous tumulus serépand.
Au Second âge du Fer (La Tène)
ladocumentation
est plus
abondantemais
très inégalement répartie.L'histoire nous apprend la grande
complexité des mouvementsde
populationsà cet
époque'De
nombreusestribus ont
traverséle
territoire et certaines s'y sont installées.Que peut-on dire sur
I'apparencede
cettepopulation. Les crânes sont
mésocrânes(moyennement allongés),
avec une
proportion importante de crânes arrondis (plus de 3090). La face est moyenneà
longueet le
nezétroit.
Lastature estimée sur peu de sujets
semblemoyenne. Cependant
les
échantillonssont
trop disparatespour pouvoir faire
une relation entrela
morphologieet les
ethnies.Le
seul élément important est I'apport des brachycrânesqui
sontbeaucoup plus nombreux qu'aux
périodesantérieures. Schwideski
a publié en
1972 une étudesur
I'anthropologie de cette époque. Danscette étude, les
squelettes suissesse
trouvent associésà
ceux d'Allemagnedu
Sud, d'Autricheet de
Slovénie.Voici
encoreune période
quidevrait faire I'objet de
nouvelles études, enrecherchant les documents inédits et
enétablissant
une collaboration étroite avec
lesspécialistes de
la
période considérée.4. I-es
populations historiques
Nous ne parlerons pas
de
I'Epoque romaine carla
documentationest encore plus limitée.
La chronologie dela majorité
des squelettes reste àrevoir car de nombreux
squelettesdoivent
serattacher au haut moyen âge.
Cependant les quelques données anthropologiquesne
semblent pasmontrer de
différences importantes avec la période précédente.Le
Haut Moyen âge est par contrela
période la plusriche en
restes humains. Quelques milliers de sépulturesont
été exhuméessur le
territoiresuisse.
CHRISTIANSIMON
Comme pour toute I'Europe occidentale,
le
Bas_Empire
et
les "Siècles obscurs"(Ve-VIIIe
siècles ap.J.-C)
représentent en Suisse une période demigrations et de transformations
ethniques,culturelles et politiques. Mentionnons
lesAlamans
qui,
aprèsavoir
seméla terreur
en Helvétie romaine,ont fini
par s'installer dans lenord, le centre et I'est de la
Suisse. Les Burgondes sont vaincus par Aetius,qui, en
443, les transplantede force en
Sapaudia(Nord
du Lémanet du
Rhône français). D'autres groupesont
passé,les Goths,
les Francs,les Huns,
les Hongrois etc..Un problème non négligeable
concerneI'importance numérique des groupes
de"Barbares"
en migration. Les
estimations sontfort variées, mais on
penseque les
groupes étaient peu importants numériquement.Il faut
égalementtenir
comptede la
durée de déplacementde
ces groupes avantleur
arrivée en Suisse. Par exemple les Burgondesont
quittéleur île
natalede
Bornholmsur la Baltique
àl'âge
du Fer (IIe
sièclesav. J.- C.) et
arriventen
Suissequ'en
443 aprèsJ.-C. En
600 ans la morphologiede ce groupe a dû
sensiblementévoluer, car ces changements
d'ordremorphologique peuvent être rapides.
Nous avons de bonnes connaissances concernant les
trois
groupesqui vont
s'installer dans notrepays, soit les
Burgondes,les Alamans et
les Rétho-Romanches.4.1. Les Burgondes
Les Burgondes appartiennent à une tribu d'origine
scandinavequi quitta sa terre
natale au début del'ère
chrétienne. On les retrouve en Poméramie puis, auIVe
siècle, sur les bords duRhin à
Worms.Ils
entrèrentalors en
contact avecla civilisation
romaineet le
patrice Aetius les opposa aux Huns. Complètement défaits parceux-ci en
436,ils
sont transféréset
disséminéspar le
commandementromain sur un
territoire désigné sous le nom de Sapaudiaen
443.Plusieurs
études ont été
effectuéessur
cette population(Hug,
1940,Sauter,
1941, Gombay, 1976, Simon, 1982, Kaufmannet
Schoch, l9g3)qui est
désormaisbien
connueà travers
plusd'une vingtaine de sites se
répartissantsur
leterritoire
de I'ancienne Sapaudia.La morphologie montre des
crânes moyennement allongés (mésocrânes)mais
avecune proportion de crânes arrondis
assezimportante. La face est généralement
dedimension moyenne (quelques groupes
ontcependant une face longue
ou
large),le
nez esten général long. La stature est
moyenne également.La
variabilité entre les populations n'est pas trèsimportante et les différences
observées sont surtout dues à des facteurs mésologiques (figure5).
Les sitesde
Bourgogneet du
Jura semblent légèrementdifférents
de ceuxdu
plateau suisse.Un
seulsite
se démarquede façon
assez nette,il
s'agit du site de Bavois (Cristecu, non publié)qui
montre une morphologie ayant des affinités avec des groupes "germaniques".D'une façon générale il est très difficile
d'observer
de
façon concrètela
trace réelle des Burgondes.Il semblerait, d'après l'état
actueldes recherches, que les populations
deI'ancienne
Sapaudiamontrent plus d'affinités
avec les groupes méridionaux et
queI'importance du substrat gallo-romain
estprépondérante.
Nous avons également tenté de saisir
lavariabilité
morphologiquede cette
populationsur la nécropole de Sézegnin. Nous
neremarquons pas de variation
chronologique fondamentalede la
morphologie.Celle ci
estassez stable du IVème au VIIIème
siècle(figure
6).Des indications
sur la
possibilité d'observer des groupes àI'intérieur
d'une même population ontêtê mises en évidence dans deux sites.
Onobserve en effet une différence entre
la population inhuméeà I'intérieur et à
I'extérieurdu monument à Albigny-Condion,
Seyssel,France (Bizot, l98B) ainsi qu'à Oberwil
beiBùren, Berne (Ulrich-Bochsler, Menk
et Schâublin 1985).Bizot interprète la
différenceentre les deux groupes comme étant
la conséquenced'un statut social différent
entreles deux
groupesalors que pour Oberwil
les auteurs pensent à des populations différentes.-sz-
I.A DIVERSITE MORPHOLOGIQUE HUMAINE DES POPUIATIONS PREHISTORIQUES
4.2. Les Alamans
De
nombreuses étudesont
été effectuéessur
lesujet
dans les années40 (Trudel,
1938, Hauser, 1940, Schneiter, 1939,Hug,
1938)et
beaucoupplus tard une
synthèsesur le Haut Moyen
âgedu
Plateau suisse (Gombay, 1976).La
morphologieindique un
crâne moyennementallongé (mésocrâne) avec un plus
faiblepourcentage de brachycrânes que chez
lesBurgondes.
La
face etle
nez sont de dimensionsmoyennes, mais avec des fréquences
assezimportantes
de
nezet de
faces étroits.La
tailleest
également moyenne,mais
légèrement plus élevéeque celle des
Burgondes.De par
leur morphologieles
Alamanssont très proche
de nombreux groupes groupes d'Allemagne du Sud.Malheureusement aucune étude n'a fait
intervenir la variabilité
entre les populations.Il est difficile de mettre en évidence la
traceréelle des Alamans car toutes les
études anciennesne
recherchentque des traces
desraces, particulièrement des traces de
races"nordiques".
On peut
cependantnoter que
par rapportaux
données dela
Tènela
morphologie a été modifiée. Mais dans quelle proportion ?Il
est difficile de le dire étant donné
nosconnaissances
très sommaires des
époquesprécédentes.
Une
analyse globalede
toutes lespopulations
de cette période est à faire.
Un groupe cependantmontre une
morphologie quise différencie nettement de celle des
autresgroupes Alamans. C'est celui du
cimetièred'Oerlingen. Celui-ci pourrait être
composéd'Alamans "non
métissés"(Hauser,
1938). Lestombes présentaient de riches
mobiliersfunéraires, on a
supposéla
présence d'ungroupe d'Alamans d'une classe
sociale supérieurequi n'aurait
pas eude
contacts avecla population locale. On pourrait donner
uneautre interprétation d'ordre socio-culturel.
Ladifférence de
morphologiepourrait provenir
deconditions
de vie plus
favorablesque
dans lesautres groupes. Nous touchons ici à
un problème fondamental, I'adaptationd'un
groupe à son milieu.4.2. Les Rétho-Romanches
De cette région de la
Suisseorientale
nous connaissons seulement cequi
a été observé dansle site de
Bonaduz(Brunner,
1972). Ce site esttrès important pour
comprendreI'impact
des groupes germaniques,car on
supposequ'il
setrouve dans une région où les
invasions germaniquesn'avaient, à
l'époqu€,pffi
encore pénétré. Sa morphologie généralele
rapprocheplus des
groupes burgondesque de ceux
des Alamans. C'est une constatation que nous avionsdéjà faite en indiquant une influence
plusimportante du substrat gallo-romain
en Romandie.5.
Morphologie
etpratiques culturelles
il existe une autre possibilité d'identifier
la traced'un groupe humain. Il s'agit
d'observer surle
squelette, des transformationsqui
ne sontpas d'origine naturelle mais relèvent
depratiques culturelles.
La
coutumede la
déformation crânienne en estune. Elle consiste à ligaturer le crâne
des enfants dansune position
déterminée,à
I'aide de bandages disposés surle frontal et
I'occipital ou enroulés autour du crâne(figure
7).Il est
possiblede déterminer si un crâne
estdéformé artificiellement ou non,
parcomparaison des dimensions de la
boîtecrânienne
et
surtout des indices de courbure dufrontal
et de I'occipital.Cette
pratique culturelle a été utilisée de
touttemps et sur plusieurs continents. Durant
leHaut Moyen âge, on
constatecette
pratique dans plusieurs régionsd'Europe. La région
la plus occidentale estla
partie ouest dela
Suisse, dansle
bassindu
Lémanet la
valléedu
Rhône.Ce territoire est celui des Burgondes;
larépartition des déformations crâniennes
se superposeen effet
assezbien
avecle
territoirede la
Sapaudia(figure 8). On
penseque
latradition des déformations crâniennes
auraitdécoulé des contacts entre les Huns et
lesBurgondes. Ce phénomène
anthropo-ethnologique permet de montrer dans
une certaine mesureI'impact
des Burgondes dans la société du Haut Moyen âge de cette région.CIIRISTI,ANSIMON
6. Conclusions
Nous voyons que l'étude des
squelettes estactuellement fort éloignée d'une
conception anciennequi voulait
accrocherune
étiquette racialesur
chaque squelette. Nous avons tentéde montrer que les
diverses approches baséessur I'anthropométrie peuvent apporter
deprécieux
renseignementsaux
archéologues etque l'étude des
sépulturesne se
résume pas uniquementà la
récoltedu mobilier
funéraire des tombes.Comme nous venons
de le voir il
est assez rared'observer une
coïncidenceentre
civilisation archéologiqueet type humain.
Dansbien
des casles
cultures sesont
développéessur
place,sans apport démographique extérieur
trèsimportant. C'est la raison pour laquelle
nousobservons peu de différences entre
despopulations appartenant à des
culturesdifférentes dans une région donnée. Il
estcependant aussi important de montrer
lacontinuité
morphologiquehumaine malgré
les changements culturels.Il y
a une dizaine d'années, RolandMenk
avait créé une banque de données anthropométriques.Cet outil devait permettre d'accéder
plusfacilement aux données disponibles et
depromouvoir des analyses anthropométriques plus performantes.
Nous continuons aujourd'hui
à développer cettestructure qui contient
environ50.000 individus répartis en 3000 sites. Cet
outil
va permettre d'explorer des domaines
de I'anthropologie encore peu développés comme la paléoécologie humaine;et
d'aborder les relationsexistant entre la morphologie humaine et
lesvariations du
milieu
naturel ou socio-culturel.Bibliographie
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H., ed. Oberwil bei Btren an der
AareReformierte pfarrkirche. Bern :
Staatlicher Lehrmittelverlag, 79- l0g.Figure 4
:
Dendrogrammemontrant la
position dela
population Chamblandes (flèche) parmides populations préhistoriques
d'Europe(d'après
Menk, l98t).
Figure 5
: Variabilité des populations
du domaine "Burgonde".Analyse
discriminantebasée sur
II variables crâniennes.
Lareprésentation montre la position
despopulations masculines
en fonction
des axesI
et 2 (Simon, t9g2).Figure 6
: Evolution de la morphologie
enfonction du type de sépulture à
SézegninGE. Population masculine. Ellipses
deprobabilité (50, 60, 70, 90 et 95 %).
La positionde
chaquesujet
est donnéepar
sesfonctions discriminantes
I et 3
(baséesur
15variables crâniennes et 5 du reste
du squelette, Simon, l9S2).l. Coffrage de bois. 2.
Sépultureen
pleineterre. 3. Coffrage de
molasse.4.
Tombes Nord-Sud et en tuiles.Figure 7
: Exemple de déformation
crânienneartificielle" (Nyon, VD, haut moyen
âge,Simon, l97S).
Figure 8
:
Carte derépartition
des déformationscrâniennes artificielles dans la
Sapaudia(limite
de la Sapaudia d'après Duparc, l95g).légendes
desillustrations
Figure I : Position relative des
populations néolithiquesde
Suisse occidentale (BarmazI
et II en Valais,
Chamblandeset
Corseaux dansle
canton de Vaud), établieà partir
des mensurationsdu
squelette (13 mesures sur le crâne,l0
mesuressur le
restedu
squelette).Les signes indiquent la position
desindividus. Les
ellipses englobent75
0/o dessujets. D'après une analyse discriminante de
C.
Kramar
1982 (Simon etKramar,
l9g6).Figure 2
:
Analyseen
composantes principales (d'aprèsMenk,
Simonet Kramar, l9g5). l.
Proximité
morphologiqueentre
populationsdu Néolithique
moyenau
Bronze ancien de Suisse occidentale et des régions avoisinantes.15 variables crâniennes
et 7
indices (Menk, Simon etKramar,
1986).Chaque groupe est caractérisé
par I'emplacement de son centroide ainsi que par une ellipse renfermant 500/o desindividus
de chaque population.Figure 3
: Evolution de la
morphologie crânienne au Néolithique.A. Néolithique moyen. Nécropole
de Chamblandes tombe 32.B. Néolithique final. Civilisation de
laCéramique Campaniforme. Sion VS,
petitChasseur
,
DolmenMXI (I.
crâneNo
24g9 2.No 2581).
C. Age du
Bronze ancien, Saint_Sulpice VD(Kaufmann, 1950).
Dessinsd'après
Sauter,1979.
CHRISTI,ANSIMON
-56-
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1. Valais Néolilhique 2. Vaud Néolithique 3. Valais Bronze-Ancien 4. Remedello S.Lagozza 6. Bocca quadrata 7. Chasséen
5
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