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GÉOGRAPHIE HUMAINE : POPULATIONS, ENVIRONNEMENT, DÉVELOPPEMENT

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Academic year: 2022

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Géographie humaine : Populations, environnement, développement GGR-1005 Hiver 2011 – Vendredi 8h30-11h30 – Local : ABP-1160 Professeur: Steve Déry

GÉOGRAPHIE HUMAINE : POPULATIONS, ENVIRONNEMENT, DÉVELOPPEMENT

GGR-1005

Document 05

Les rapports société - environnement

(préparé à partir des notes de cours de Joël Rouffignat, 2003) Les principaux courants de pensée

Quelques notes…

1. Les physiocrates et le naturiscisme

Pour les physiocrates, les êtres humains et leurs économies sont des choses « naturelles », i.e. que les sociétés et leurs économies relèvent de lois naturelles auxquelles les êtres humains ont à se soumettre.

Produire c'est seulement prélever ce que la nature a à donner. Et l’agriculture est la base de l’économie.

Au XVIIIe siècle, François Quesnay présente son Tableau économique (1758). Il est en quelque sorte le fondateur de ce courant de pensée. Médecin et économiste français, pour lui, la subordination des lois humaines à l’ordre cosmique est tellement évidente que ni « les hommes ni leurs gouvernements ne font point les lois et ne peuvent point les faire. Ils les reconnaissent comme conformes à la raison suprême qui gouverne l’Univers ».

Ils demandent entre autres la liberté d’exporter (une sorte de libre-échange), uniquement pour fournir un meilleur revenu aux fermiers, aux locataires et aux propriétaires. On est toutefois encore loin des idées du marché autorégulateur qui s’imposera à partir des années 1820 (Polanyi, 1983, p.184).

2. Les classiques et le mécanisme

La révolution industrielle change la donne, avec le développement des industries du textile, de la métallurgie, etc. Pour les économistes « classiques », la société comme la nature sont comparés à des mécanismes qui découlent de lois universelles (Newton, Descartes). La formation des prix par les mécanismes du marché permet de rationner l'usage des ressources afin de les développer (trouver de nouvelles ressources) et/ou de les préserver (en éviter l'épuisement ou en favoriser le remplacement).

Parmi les principaux penseurs, en 1776, Adam Smith publie La richesse des nations. Un peu plus tard Thomas Malthus développe ses théories démographiques alors que David Ricardo discute davantage des avantages du libre-échange et de la division internationale du travail.

Le facteur naturel est un bien libre non menacé par les activités humaines : il est inaltérable, indestructible, etc. Jean-Baptiste Say dit même : « Les richesses naturelles sont inépuisables car sans cela nous ne les obtiendrions pas gratuitement ».

Le modèle est contesté par un courant humaniste (Sismondi) et un courant scientifique (Marx et Engels), en ligne avec Ricardo mais qui, au lieu d’en faire l’apologie, dénoncent les méfaits du système. Dans une lettre de Marx à Engels… « La production capitaliste… perturbe le courant de circulation de la matière entre l’homme et le sol; c’est-à-dire qu’elle empêche le retour au sol de ces éléments que l’homme consomme afin de se nourrir et se vêtir…» (Passet, 1996, p. 35).

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Géographie humaine : Populations, environnement, développement GGR-1005 Hiver 2011 – Vendredi 8h30-11h30 – Local : ABP-1160 Professeur: Steve Déry

3. Le thermodynamisme

Avec l'avènement de la force mécanique, de la machine à vapeur et du moteur à explosion, la société et la nature sont comparées à un moteur consommant de l'énergie et rejetant dans l'environnement les résidus de la dissipation de cette énergie sous diverses formes (gaz, chaleur, déchets, etc..). La pollution est la conséquence logique de la croissance de l'entropie issue de l'augmentation du prélèvement et de la consommation d'énergie fossile et de matières premières.

Voir par exemple : Nicholas Georgescu-Roegen (1979) La décroissance. Entropie - Écologie – Économie. Ci-après, une critique tirée de la revue Futurible.

« Ce livre est un recueil de textes des années 70 (…). L'auteur applique à l'économie la deuxième loi de la thermodynamique. Celle-ci affirme que dans un système clos l'énergie transformable en travail mécanique ne peut que diminuer, le désordre ne peut qu'augmenter. Nicholas Georgescu-Roegen transpose cette loi physique à la terre et à l'activité humaine pour déraciner la vision mécaniste, ancrée chez les économistes de toutes les tendances, d'une activité économique conçue comme un cycle fermé sans pertes, voire capable de créer plus de richesses qu'il n'en consomme. Pour l'auteur, l'activité humaine ne peut que dégrader notre environnement, consommer irrémédiablement les matières premières, bref augmenter l'entropie, le désordre du système terre. Même si, bien sûr, il n'emploie pas le mot, il n'existe pas de développement durable pour Nicholas Georgescu-Roegen.

L'idée d'un recyclage total aboutissant à une non-consommation globale de matières premières et d'énergie est une entropie contraire aux lois physiques : comment ramasser la gomme des pneus des voitures répandue sur les routes pour en faire du caoutchouc ? L'espèce humaine et le système terre n'échapperont pas aux lois générales de la physique : ce sont des systèmes qui naissent, se développent et meurent quand ils ont dégradé l'entropie disponible. (…). » --Futuribles--

4. La bioéconomie

La science économique qui s'est développée à partir des concepts de la thermodynamique a intégré progressivement la théorie de l'information appliquée au vivant dans une approche des systèmes complexes.

Sur la théorie des systèmes, le premier à développer cette idée est Ludwig Von Bertalanffy dès les années 1950 et 1960. À chaque système non isolé correspond un état de production d'entropie minimum compatible avec le niveau des flux entrants d'énergie. De tels systèmes sont des systèmes instables et dynamiques toujours en état de changement. C'est ce qui caractérise les êtres vivants qui sont des structures ordonnées qui s'organisent de plus en plus au fur et à mesure de l'évolution.

L'économie doit donc intégrer également cette organisation et cette gestion de l'information.

René Passet oppose la logique économique actuelle, dont la finalité est L’AVOIR à la finalité de l’être humain, ÊTRE : « L’humain, comme tout être vivant, a pour finalité première de maintenir et reproduire sa structure, c’est-à-dire d’être, physiquement. »(1996 : p.101)

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