• Aucun résultat trouvé

INTRODUCTION À UNE GÉOGRAPHIE TRÈS HUMAINE : POPULATIONS, ENVIRONNEMENT, ÉCONOMIE

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "INTRODUCTION À UNE GÉOGRAPHIE TRÈS HUMAINE : POPULATIONS, ENVIRONNEMENT, ÉCONOMIE "

Copied!
5
0
0

Texte intégral

(1)

INTRODUCTION À UNE GÉOGRAPHIE TRÈS HUMAINE : POPULATIONS, ENVIRONNEMENT, ÉCONOMIE

Par Steve DÉRY

Département de géographie, Université Laval

Fascicule 02

(version 5 mars 2008)

Populations : répartitions et dynamiques spatio-temporelles

Le savoir est comme une maison a plusieurs étages, y compris souterrains, comportant toute une panoplie de fenêtres de tailles diverses et de formes variées s’ouvrant sur le monde qui l’environne. Chacune de ces ouvertures, de l’œil-de-bœuf à la verrière, en passant par le hublot et le créneau, constitue le cadre d’appréhension privilégié sur ce même monde pour chaque domaine d’étude. En géographie environnementale (voir fascicule 01), le regard qui traverse cette fenêtre se pose tout d’abord sur l’être humain, atome idiosyncrasique de la construction sociale, « variable » sans laquelle il n’y aurait pas d’environnement (toujours au sens de Brunet).

Paul Vidal de la Blache posait justement la question en 1921, en parlant de l’environnement :

« (…) quel organisme vivant pourrait s’y soustraire » (cité par Lévy et Lussault, 2003, p. 317).

La population sert donc de point de départ à cette aventure où seront examinées les interrelations entre les humains et leur environnement. La démarche se déroule pour l’instant en quatre temps.

Premièrement, un examen de l’état de cette population qui s’est disséminée sur l’ensemble de la planète dans une perspective spatiotemporelle permettra d’appréhender son évolution sur de grands espaces et dans les temps longs. Deuxièmement, certaines dynamiques et processus de cette évolution, ainsi que la terminologie qui s’y rattache, seront abordées. Troisièmement, des précisions seront apportées à certains concepts ou termes parfois galvaudés, histoire de nuancer leur utilisation et tenter de court-circuiter la perpétuation de certaines erreurs. Enfin, quatrièmement, l’examen du cas du Québec permettra d’étayer nos hypothèses pour tenter de faire taire les préjuger concernant la croissance de la population.

1. Les temps longs et les grands espaces

La fourmilière humaine actuelle, qui a commencé à réellement prendre forme au XIXe siècle, jaillit après une germination de près de trois millions d’années. Il a fallu attendre vers 1840 après Jésus-Christ (JC) pour que vivent au même moment sur la planète quelque 1 milliard d’humains (figure 1). Cette lente croissance camoufle des soubresauts relativement bien documentés, en particulier, celui du néolithique, en relation avec cette formidable invention qu’a été l’agriculture.

Par la suite, la croissance s’est accélérée, elle-même, réduisant le temps de doublement de la population. La croissance très rapide, phénoménale même, depuis le début du XIXe siècle,

(2)

occidentale, Amérique du Nord, puis Europe de l’Est, Japon, etc.) a été relayée après la Deuxième Guerre mondiale par celle des pays asiatiques, africains et sud-américains. Le milliard d’habitants de 1840 a été multiplié par 2,5 pour atteindre ce chiffre en 1950 (en 110 ans). À partir de là, la population mondiale a mis moins de la moitié du temps (50 ans) pour multiplier à nouveau la population mondiale par 2,5 et atteindre, en 2000, 6,2 milliards d’habitants (tableau 1).

Tableau 1

Population mondiale récente, 1750 à 2008 (en milliards)

Année Population mondiale

1750 0,7 1900 1,6 1950 2,5 1960 3,0 1970 3,7 1980 4,4 1990 5,3 2000 6,2 2008 6,7 Source : McEvedy et Jones (19xx) ; Goldewijk, K.K. (2005)

De 1900 à 1950, la croissance a atteint une moyenne de 0,8% par an, ce qui, dans l’histoire humaine, tout en étant élevé n’est pas particulièrement spectaculaire. L’Europe de l’époque des

« Grands défrichements » (avant la peste noire du XIVe siècle) avait atteint 1% de croissance sur d’assez longues périodes, tout comme la Chine du XVIe au XIXe siècle. La singularité de ce chiffre est double : d’une part, il constitue une moyenne pour l’ensemble de la planète, ce qui signifie que certaines régions ont largement dépassé ce taux ; d’autre part, contrairement aux périodes de croissance précédentes, il n’y a pas eu de recul ; du moins pas depuis la Révolution industrielle jusqu’à maintenant, et rien ne l’annonce à court terme. De surcroît, après la Deuxième Guerre mondiale, la courbe démographique s’est cabrée davantage, infléchie par les améliorations sanitaires et les conditions de vie en général dans plusieurs pays d’Asie et d’Afrique. Les taux de mortalité ont chuté sans que le nombre de naissances ne diminue, contribuant à générer les taux de croissance globaux et régionaux les plus élevés que la planète aient connu : 1,88% en moyenne par année de 1950 à 1985 pour l’ensemble de la planète. À ce

(3)

Figure 1

Population mondiale, -10000 av. J.C. jusqu’à 2008 (en millions)

Régionalement, les derniers 10 000 ans ont permis de consolider les grandes régions les plus peuplées, pour toutes sortes de raisons (sanitaires, géopolitiques, démographiques, économiques, culturelles, etc.) : Europe occidentale, monde chinois et monde indien surtout. La dynamique démographique récente des pays de l’Afrique et d’Amérique du Sud d’une part et de l’ensemble de l’Europe d’autre part, risque de changer ce portrait mondial. Les premiers augmentent graduellement et tout de même assez rapidement leur poids mondial alors que les seconds voient le leur diminuer presque aussi rapidement.

Les principales références à consulter pour en savoir plus : Roger Brunet et Olivier Dollfus (1990) Mondes nouveaux ; c’est le premier volume de la géographie universelle. Jared Diamond (1997) Guns, germs and steal peut aussi être fort utile pour l’histoire ancienne, pas comme source première, mais pour l’interprétation et la comparaison des différentes évolutions. Enfin, les travaux de K.K. Goldewijk s’avèrent fort utiles, alors qu’il fait le tour des dynamiques démographiques mondiales depuis le XVIIIe siècle.

(4)

2. Les dynamiques et mouvements contemporains La notion de croissance

3. Surpeuplement, vieillissement et transition démographiques : pour y voir clair

4. La population du Québec : une nouvelle transition démographique ?

(5)

Ouvrages cités

Bibliographie complémentaire

BAUDELLE, Guy (2004) Géographie du peuplement. Paris, Armand Colin (coll. :

« Cursus »), 192 p.

CHESNAIS, Jean-Claude (1995) La transition démographique : trente ans de bouleversements (1965-1995). Paris, Centre français sur la population et le développement, 27 p. [BG : HB 848 D724 34]

CHESNAIS, Jean-Claude (1996) Le crépuscule de l’Occident : dénatalité, condition des femmes et immigration. Montréal, Robert Laffont, 366 p. [BG : HB 3581 C524 1996]

CHESNAIS, Jean-Claude (2005) La démographie. Paris, Presses universitaires de France (6

e

édition), 127 p. [BG : HB 871 C524 2005 ou BGréf AC 20 Q3 2546 2005]

Titre plus anciens, utiles pour des comparaisons ou retrouver des textes fondateurs (par exemple dans Demko et al.)

CLARKE, John I. (1965) Population Geography. Oxford, Pergamon Press, 164 p.

DEMKO, George J., ROSE, Harold M., et SCHNELL, George A. (1970) Population Geography: a Reader. New York, McGraw-Hill Book, 526 p.

(inclut un texte écrit par Thomas R. Malthus)

VEYRET-VERNER, Germaine (1959) Population. Mouvements, structures, répartition. Paris, Arthaud, 266 p.

YOUNG, Louise B. (dir.) (1968) Population in Perspective. New York, Oxford

University Press, 460 p.

Références

Documents relatifs

Lorsqu’une brise de terre se produit, la direction du vent est de la terre vers la mer, donc le kitesurfeur risque d’être emporté au large. Lorsqu’une brise de mer se produit,

43 j'étais étranger, et vous ne m'avez pas recueilli; j'étais nu, et vous ne m'avez pas vêtu; j'étais malade et en prison, et vous ne m'avez pas visité. 44 Ils répondront

Cela dit - pour prévenir les équivoques possibles ou les malentendus a relent plus ou moins clérical que pourraient encore susciter, malgré la théologie de

Ainsi, tout ce qui se présente de désirable à votre esprit, vous devez le désirer toujours et le demander avec une grande humilité de cœur, et surtout avec une pleine

Mais Satan peut aussi utiliser les circonstances pour nous tenter, comme il l’a fait avec Jésus lors de la première tentation : faim, abandon, situations extrêmement

Ce constat impose donc aux systèmes économiques, comme aux agents écono- miques qui les composent (ménages, entreprises, administrations publiques), de faire des choix (des

Accepter Jésus comme le Fils de Dieu signifie L’accepter comme Dieu, parce que le titre « Fils de Dieu » signifie simplement Dieu manifesté dans la chair (voir

Mais vous recevrez une puissance lorsque le Saint-Esprit viendra sur vous, et vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée, dans la Samarie et jusqu'aux. extrémités de