S1 2005-2006 - Mathématiques IUT Mesures Physiques - Grenoble I
TD 6 : dérivées, problèmes d’extremum
T Exercices théoriques :
1. Calculer les dérivées des fonctions définies par : a(x) = x
√x2+1 b(x) = x sin 3x
1+x c(x) =arcsin√
1+x v(r) = 43πr3. 2. Calculer les dérivées d’ordre n des fonctions : a(x) =cos x, b(x) = 1
x et c(x) = 1 1−x. 3. Calculer la dérivée des réciproques des fonctions suivantes (préciser le domaine de définition) :
a(x) =x3, b(x) =cos x et c(x) =tan x.
4. Existence et valeur des extrema des fonctions suivantes : a(x) =x(3−x), b(x) = 4x2−3x−1
4x2+1 , c(x) =√
1+sin x, d(x) =arctan2x, e(x) = x2−1 x2+1. 5. On définit la fonction « sinus cardinal » par sinc x= sin x
x si x6=0 et sinc 0=1.
Calculer ses dérivées première et seconde. Etudier et tracer la fonction sinc.
Préciser en particulier la valeur de ses extrema secondaires.
6. Calculer les dérivées logarithmiques des fonctions suivantes :
a(x) = (x2−1)tan x, b(x) = 2(x−1)2
√4x2+2x+1. 7. Déterminer limx→1arctan x−π/4
x2−1
8. Simplifier, pour x6=0, l’expression arctan x+arctan1 x. P Exercices pratiques :
1. Démonstration de la loi de Descartes
Dans un milieu homogène la lumière se déplace en ligne droite à vitesse constante. On s’intéresse ici à la trajectoire d’un rayon lumineux émis en un point E situé sous l’eau et qui atteint un observateur situé dans l’air en un point A.
Le chemin parcouru est une succession de deux segments, le trajet EI étant parcouru à la vitesse ve et le trajet IA à la vitesse va.
L’objectif est de démontrer la relation de Descartes reliant les anglesθe etθaque font le rayon avec la normale à l’in- terface eau/air.
x d
A
E
d
ad
eeau
I air
θ
aθ
e(a) Exprimer en fonction de d,de,da,ve,vaet de x le temps t(x)mis par le rayon entre E à A.
(b) Comment déterminer x tel que le temps de trajet t(x)soit minimal ? (c) Déduire de ce qui précède la relation de Descartes sinθe
sinθa
= ve va
.
2. Un problème d’optimisation Un fabricant de boîtes de conserve veut produire des boîtes cylin- driques de volume fixé à 1 litre. Econome, il cherche à fabriquer des boîtes de surface minimale.
Quelles dimensions (rayon et hauteur) doit-il choisir ?
3. Calcul d’erreur et différentielles Si l’imprécision de mesure du rayon d’une boule égal à 20cm est de±1cm, quelle est l’imprécision sur le volume ? Quelle est l’erreur relative ?
4. Excés de vitesse Un automobiliste met 15 min pour effectuer le trajet entre Sassenage et Villard- de-Lans, distantes de 27km. Justifier, sans utiliser de radar, qu’il a commis une infraction.
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CORRECTION DU TD :
T Exercices théoriques :
1. a(x) =x(x2+1)−1/2 donc on dérive comme un produit : a′(x) = (x2+1)−1/2+x(−1 2(x2+ 1)−3/2×2x) = (x2+1)−3/2(x2+1−x2) = (x2+1)−3/2 v′(r) =4πr2 b(x) = x
1+xsin 3x donc b′(x) = 1
(1+x)2sin 3x+3 cos 3x
1+x = (1+x)sin 3x+3 cos 3x (1+x)2
Dc= [−1; 0], Dc′ =]−1; 0[, et sur Dc′, on a c′(x) = d dx(√
1+x)
p1−(1+x)= 1 2√
1+x√
−x = 1 2√
−x−x2 2. La dérivée de x7→cos(x)est−sin(x) =cos(x+π/2)(utiliser un cercle trigonométrique !).
Donc par récurrence immédiate, cos(n)(x) =cos(x+nπ/2).
De même on montre aussi par récurrence que dn dxn(1
x) =(−1)nn!
xn+1 et que dn dxn( 1
1−x) = n!
(1−x)n+1 3. a est une fonction strictement croissante deRdansR, c’est donc une fonction inversible surR.
On a a′(x) =3x2, a−1(x) =√3
x=x1/3, et donc(a−1)′(x) = 1
a′(a−1(x)) = 1
3x2/3 = 13x−2/3. cos est une bijection de[0;π]dans[−1; 1]dont la fonction réciproque est la fonction arccos. On a alors arccos′(x) = 1
−sin(arccos(x)), et donc arccos′(x) =− 1
√1−x2.
tan est une bijection de]−π/2;π/2[surR, donc la réciproque est arctan. On a donc arctan′(x) = 1
tan′(arctan x) = 1
1+tan2(arctan x) = 1 1+x2.
4. a : a tend vers−∞en−∞et en+∞, elle n’a donc pas de minimum global. Le maximum est atteint pour la valeur de x qui annule la dérivée 3−2x, soit x=3/2, et ce maximum vaut 9/4.
b : les limites en+∞et−∞valent 1. La dérivée s’annule pour x=−3/2 et x=1/6, les valeurs correspondantes 9/4 et−9/4 sont donc respectivement les maximum et minimum.
c : sans calcul...le minimum est 0 et le maximum√
2 : sin est compris entre -1 et 1, donc√
1+sin x est compris entre 0 et √
2, et ces valeurs sont atteintes : en les −π/2+2kπ pour 0 et en les π/2+2kπpour le√
2.
d : sans calcul...minimum 0, atteint en 0 ; et pas de maximum bien que la fonction soit majorée : en effet, c(x)est toujours strictement inférieure à π2
4 , qui est sa limite en±∞.
e : la limite de e en+∞comme en−∞est 1.
La dérivée de e s’annule pour 2x(x2+1)−2x(x2−1) =0, soit 4x=0 : pour x=0. La valeur en ce point est−1. Ainsi, e admet un minimum -1 atteint pour x=0, et n’admet pas de maximum.
Autre méthode sans dérivée : on écrit e(x) =1−2/(x2+1), donc e(x)est minimal pour x2mini- mal, soit x=0...
5. sinc est continue surRet indéfiniment dérivable surR∗. On admet qu’elle est indéfiniment déri- vable surRet que la dérivée n-ième en 0 est la limite de la dérivée n-ième autour de 0.
On calcule sinc′(x) =x cos x−sin x
x2 et sinc′′(x) =−sinc(x)−2
xsinc′(x).
sinc′(x) =0 équivaut à x=tan x. On a donc un unique zéro ak dans chaque intervalle ](2k− 1)π2;(2k+1)π2[de largeurπ. On note que a0=0, sinc(0) =1 ; a1=−a−1≃4,4934, sinc(a1)≃
−0,2172 ; a2=−a−2≃7,7253, sinc(a2)≃0,1284.
Comme sinc est une fonction paire, il suffit de l’étudier surR+.
On constate que sinc′′(ak)est non nul (car sinc(ak)6=0), donc en chaque akla dérivée s’annule et change de signe : chaque ak est un extrema local strict. Plus précisément, a0, a2, ..., a2k sont des maxima locaux et a1, a3, ..., a2k+1sont des minima locaux.
2
-0.25 0 0.25 0.5 0.75 1
-24 -22 -20 -18 -16 -14 -12 -10 -8 -6 -4 -2 0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24
6. On a a′
a(x) = 2x
x2−1+1+tan2x tan x , et b′
b(x) = 2 x−1−1
2
8x+2 4x2+2x+1. 7. arctan x−π/4
x2−1 = 1 x+1
arctan x−π/4
x−1 ; la première fraction tend vers 1/2 et la seconde est le taux d’accroissement de arctan entre 1 et x : quand x tend vers 1, sa limite est donc arctan′(1) =1/2.
Finalement, la limite cherchée vaut 1/4.
8. L’expression est définie et dérivable sur ]−∞; 0[ et sur ]0;+∞[. Et la dérivée vaut 1 1+x2 − 1
x2 1
1+ (1/x)2 =0. Ainsi, sur chacun des deux intervalles, l’expression est constante. Comme arctan 1=π/4 et arctan(−1) =−π/4, on en déduit que arctan x+arctan1x =signe(x)π2.
P Exercices pratiques :
1. (a) Entre E et I la lumière metp
x2+de2/veet entre I et A,p
(d−x)2+da2/va, donc t(x) =
q
x2+de2/ve+ q
(d−x)2+da2/va. (b) x annule t′: Et on a donc pour cette valeur x
vep
x2+de2− d−x vap
(d−x)2+da2 =0.
(c) Comme sinθa= d−x
p(d−x)2+da2 et sinθe= x
px2+de2, on a bien sinθe/ve=sinθa/va. 2. On appelle h la hauteur et r le rayon de la boîte, exprimés en décimètres. Alorsπr2h=1.
La surface de métal nécessaire est donc 2πrh+2πr2 (le corps de la boîte, le couvercle et le fond), que l’on peut exprimer en fonction de r uniquement, en remplaçant h par son expression en fonction de r : S(r) =2/r+2πr2.
On voit que si r tend vers 0 ou vers l’infini, S(r)tend vers l’infini. Le minimum de la fonction est donc donné par S′(r) =0 soit−1/r2+4πr=0, soit encore 2πr3=1, et r= (2π)−1/3. Donc h= 4
π
1/3
, ce qui donne la forme de la boîte. [tout cela exprimé en décimètres]
3. dV =4πR2dR, et dVV =3dRR . A.N : l’erreur dV vaut 5027 cm3, et l’erreur relative 0,15 soit 15%.
4. Soit x(t)la distance parcourue à l’instant t (t0 étant l’instant de départ, t1 celui d’arrivée). Sup- posons que l’automobiliste n’ait jamais commis d’infraction : sa vitesse x′(t) est restée tou- jours inférieure à 90 km/h. Par conséquent, on a d’aprés l’inégalité des accroissements finis
|x(t1)−x(t0)| ≤90|t1−t0|. On aurait donc |x(t1)−x(t0)| ≤90×15/60=22,5km...la distance parcourue ne peut dépasser 22,5km.
Autre raisonnement : on sait par le théorème des accroissements finis qu’il existe t2entre t0et t1 tel que la vitesse à l’instant t2, x′(t2), soit égale à la vitesse moyenne x(t1)−x(t0)
t1−t0 ≃108 km.h−1: il y a donc bien eu infraction.
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