Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 18 (1827-1828), p. 48-55
<http://www.numdam.org/item?id=AMPA_1827-1828__18__48_0>
© Annales de Mathématiques pures et appliquées, 1827-1828, tous droits réservés.
L’accès aux archives de la revue « Annales de Mathématiques pures et appliquées » implique l’accord avec les conditions générales d’utilisation (http://www.numdam.org/conditions). Toute utilisation commerciale ou impression systématique est constitutive d’une infraction pénale.
Toute copie ou impression de ce fichier doit contenir la présente mention de copyright.
Article numérisé dans le cadre du programme Numérisation de documents anciens mathématiques
http://www.numdam.org/
48
OPTIQUE.
Démonstration abrégée de deux théorèmes de M. de St-Laurent,
surles caustiques par
réfraction relatives au cercle;
Par M. GERGONNE.
CAUSTIQUE
PAR REFRACTIONEN
réfléchissant sur les recherchesd’optique
de M. de St-Lau- ‘ rent, dont nous avons rendu compte au commencement de ce vo-lume ,
nous avons reconnuqu’on pouvait parvenir
fortsimplement
aux
deux
théorèmes obtenus parl’auteur;
et nouspublions
d’au-tant
plus volontiers
les résultats de nos réflexions sur cesujet épi-
lieux,
qu’ils paraissent
offrir une voie nouvelle pourparvenir,
sanstrop
decalcul, à l’équation générale
dont M. de St-Laurent n’a considéré quequelques
casparticuliers.
Soit
toujours pris
le centre du cercleséparateur,
dont nous sup-posons le , rayon
r , pourorigine
des coordonnéesrectangulaires ;
soient
(xr, y~~~
lepoint
rayonnant et le rapport de a~ â ~ celui du sinusd’incidence
au sinus de réfraction. On sait quesi ,
de tousles
points
de la circonférenceséparatrice , pris
tour à tour pourcentres et avec des rayons
qui
soient aux distances de ces centresau
point
rayonnant dans le rapport de À à~
on décrit des cer-cles, l’enveloppe
de tous ces cercles sera une destrajectoires
or-de sorte que la
caustique
n’est autre que ladéveloppée
de cettecourbe. ,
Si , d’après cela ,
on demandait une destrajectoires orthogona- les,
pour un cercle réfléchissant d’unrayon R, concentrique
àcelui-là 9
et pour unpoint
rayonnant(JïB JT) ~
il faudrait poser , dans cetteé~Llai~Un , x~.r..~ ~ ~~ ~ ~ ~
r~,~ et)/=-À;
cequi
don-nerait
La
comparaison
deséquations (ï)
et(2)
va uous conduire directe-ment à notre but.
. 1.
Supposons d’abord,
dansl’équation (i)
que lepoint
rayon-, nant est sur la circonférence du cercle
séparateur ;
nousexprime-
rons
cette circonstance en écrivantau moyen de
quoi
cetteéquation deviendra,
en éliminant r’ deson
premier
membre et divisant ensuite par~/4,
Or,
pour faire coïncider cette dernièreéquation
avecl’équation (2),
il suffit de poser
50
CAUSTIQUE
PARREFRACTION
on a donc ce théorème :
ha
caustique
parr~/r~~//~/? 3
relaiive ~ un cercle et â unpoint rayonnant
situé sur sa~/r~~/2/~r?/2~~ y
n’est autre ~z/~ la caustx:~~r~e par
rP~’exion
relative au 77~/72~~?~//2/
et à un cercleré,~’éehis-
sant
yz// ~
étantconcentrique
au cercles~parateur ,
aurait un rayon~gal
à a~elui de cecercle, multiplié
par lerapport
du sinus deréfraction
au ~//2Z/~ d’incidence.Puis donc que la
caustique
par réflexion relative à un cercle ré- fléchissant dont le rayon est R et à unpoint
rayonnant(X, Y)
a pour
équation ( ~nnales ,
tom.XVIt,
pagei3~ )
en y mettant pour
X, Y,
R les valeurs(4) ci-dessus,
on aura , pourl’équation
de lacaustique
par réfraction relative an cercle dont le rayon est r et à unpoint (xl, ~l~
situé sur la circonférence de ce cercleprécisément
comme M. de St-Laurent l’a trouvée.II.
Supposons ,
en secondlieu ,
que la distance dupoint
rayon-nant au centre du cercle
séparateur
soit au rayon de ce cercle comme le sinus d’incidence est au sinus deréfraction ;
nousexprimerons
cette circonstance en écrivant
ou bien
ou encore, en
développant
lepremier membre
comme lequarr
"d’un binome et transposant
on
bien,
9 endéveloppant
le second membre et en ordonnant parrapport
à rd’ot’t )
en divisant par~x~z-~- y’j2~z ,
1
52
CAUSTIQUE
PAR REFRACTIONou bien enfin
Or,
pour faire coïncider cette dernièreéquation
avecl’équation
(s) ;
il suffit de poser .ce
qui
donneet prouve ainsi que le
point (X, Y)
est leconjugué
de(x~, yj~,
par rapport au cercle
séparateur;
on a donc ce théorème :La
caustique
parréfraction,
relative aucercle ,
et à unpoint
rayonnant
dont la distance au centre du cercleséparateur
est a~ray~on de ce cercle dans le rapport du sinus d’incidence au sinus de
réfra-etion , n’est
autre que lacar‘sti~ue
parré~/fexion
relati~eau mérne
cercle,
considéré comme cerclerë~’~chissarat ,
et à un au-tre
point rayonnant qui
serait leconjugué
de celui-là. ’ Au moyen de la relation(6),
les valeurs(7)
deviennentsubstituant ces valeurs dans
l’équation (5) ,
onobtiendra, pour lé-
exactement comme Fa trouvé M. de St-Laurent.
Les deux théorèmes que nous venons de
démontrer ,
3 d~l1ne ma-nière
qui
nousparaît
assezbriève,
donnent lieu de soupçonnerqu’il
sepourrait
bienqu’en général
lacaustique
parréfraction,
relative à un cercle
séparateur
et à unpoint
rayonnantdonnés,
ne fut
qu’une caustique
par réflexion relative soit au même cercle soit à un autrecercle, concentrique
ou nonconcentrique à
celui.là du
même rayon ou d’un rayondifférent,
considéré comme cer-cle réflecteur et au même
point
ou à un autrepoint
rayonnant.Si ce soupçon était conforme à la
vérité ,
ce quepourtant
nous n’oserionsaffirmer ,
leprocédé
que nous venons desuivre,
con-venablement modifié et
généralisé ~ paraîtrait
leplus
propre à con- duire facilement àl’équation
de cette courbe. Comme d’ailleurs elle doit êtresymétrique
parrapport
à la droitequi joint
lepoint
donnéau centre du cercle
donné ,
y il est manifeste que le nouveaupoint
rayonnant et le centre du cercle réflecteur devraient être tous deux situés sur cette
droite ;
etvoici , d’après
cette remarque , dequelle
manière on
pourrait procéder.
Sur une même droite indéfinie on
placerait
les centres de deux.cercles C et
~’,
lepremier réputé séparateur
et le second réflec-teur, ayant des rayons
quelconques
R et R. Sur la mêmedroite,
,
on
supposerait
despoints
rayonnans P etP’ , respectivement
re-latifs à ces deux cercles. On chercherait ensuite les
trajectoires
orTo m. XVIII. 8
54 CAUSTIQUE
PAR REFRACTIONthogonales,
tant des rayons réfractés relatifs aupremier
de cespoints
et au
premier
cercle que des rayons réfléchis relatifs au secondpoint
et à l’autrecercle ;
et il nes’agirait plus
qued’exprimer
que ces deux
trajectoires
seconfondent ,
et de déduire de là la gran- deur dusecond cercle ,
ainsi que sa situation et celle dupoint
7~ ~
par rapport au cercle C et aupoint
P.Nous observerons seulement à ceux
qui
voudraients’engager
danscette
voie ,
et enparticulier
à M. deSt - Laurent,
àqui
il nesaurait convenir sans
doute, après
s’êtreapproché
siprès
du but,de le laisser atteindre par
d’autres,
que, dans cequi précède,,
nous n’avons
employé qu’une trajectoire orthogonale déterminée ,
et que
peut-être
ici il seraitnécessaire ,
pour ne sepriver
d’au-cune chance de
coïncidence ~ d’employer l’équation générale
detoutes les
trajectoires,
contenant une constantearbitraire,
ou toutau moins leur
équation
différentielle commune.En admettant même
que les caustiques
par réfraction relativesau cercle ne soient pas toutes des
caustiques
par réflexion relatives à la mêmecourbe ;
leprocédé
que nousindiquons
ici serait en-core propre à faire découvrir si les deux cas que nous venons de
signaler
sont les seuls où il en soitainsi,
ou si au contraireil’y
en a d’autres et
quels
ils sont. $C’est ,
y il faut enconvenir ,
une sorte de honte pour lascience
et pour ceux
qui
la cultivent que,depuis plus
d’un siècle que l’on connaît lescaustiques
etqu’on
sait très-bienqu’elles
seules peu-vent offrir à
l’optique une
basesolide ,
on se soit encore si peu oc-cupé
à lesétudier ;
et que, tandis que nouspossédons
tant d’habilesgéomètres,
que tant de difficilesproblèmes
ont été résolus par eux,et
qu’en particulier
nousemmagasinons
par centaines desintégra-
les
définies ,
dont laplupart
ne trouverontpeut-être jamais d’ap-
t
plication ,
nous en soyons encore réduitsaujourd’hui
à attendre du hasard ou d’un tâtonnementempyrique
de bons oculaires compo"moins de
temps
encorequ’il
a été reconnu que les verresplans
àfaces parallèles amplifient
lesobjets ;
et c’estdepuis
l’an dernier seu-lement
que l’équation générale
de lacaustique
parréflexion
relativeau cercle est connue..
En vain dirait-on que les théorèmes de Petit offrent un moyen facile de construire par
points
lescaustiques
relatives aucercle ,
tant par réflexion que par réfraction : il est manifeste en effet que les constructions
graphiques
ne sauraient donner que descaustiques individuelles,
et que leséquations
de ces courbes ont. seules lepri- vilége
de les renfermer toutes. En vain dirait-on encorequ’on
n’abesoin ,
dans la théorie deslunettes,
que de connaître lesportions
de
caustiques
voisines de l’axe deslentilles ,
etqu’alors
onpeut à
la vérité
rigoureuse
substituer des,approximations faciles ,
y commel’a fait en