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A case of shoulder neglected anterior dislocation with preservation of joint function [Un cas de luxation antérieure invétérée glénohumérale avec conservation de la fonction de l'épaule]

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Texte intégral

(1)

Cas clinique

Un cas de luxation antérieure invétérée glénohumérale avec conservation de la fonction de l ’ épaule

A case of shoulder neglected anterior dislocation with preservation of joint function

F. Ait Essi, Y. El Andaloussi

*

, M.-A. Benhima, M. Rafai, A. Largab

Service de chirurgie orthopédique et traumatologie (P32), CHU Ibn-Rochd, 202, boulevard Zerktouni, Res-Mozart, Casablanca, Maroc Reçu le 19 janvier 2006 ; accepté le 17 mars 2006

Résumé

Les luxations antérieures invétérées de l’épaule sont rares et souvent mal tolérées chez les sujets jeunes actifs. Nous rapportons un cas de luxation antéro-interne de l’épaule remontant à 15 ans. C’est une jeune campagnarde de 35 ans, victime il y a 15 ans d’un traumatisme fermé de son épaule gauche occasionnant une luxation antéro-interne passée inaperçue. La déformation inesthétique de l’épaule a suscité la consultation.

L’examen a mis en évidence une conservation de la fonction de l’épaule avec un score clinique de Rowe et Zarsins qui était bon. Un bilan radiologique a montré une tête humérale qui logeait dans une néoarticulation, une encoche de Malgaine et des lésions d’arthrose avancée. Une abstention thérapeutique a été décidée devant l’ancienneté de la luxation et le gêne fonctionnelle minime engendrée. Contrairement aux autres séries, la luxation antéro-interne dans notre cas était bien tolérée malgré le jeune âge de la patiente. Nous insistons sur la nécessité de l’amélio- ration des structures sanitaires dans les pays en voie de développement.

© 2006 Elsevier SAS. Tous droits réservés.

Abstract

Shoulder neglected anterior dislocation is a rare event and intolerated in young patients. We report a case of shoulder antero-medial disloca- tion among 15 years. It was a woman aged 35, who had a left shoulder trauma with an unnoticed antero-medial dislocation. Fifteen years later, the patient presented an inesthetic deformity with presevating function. The Rowe and Zarsins score was good. The radiographs showed the humeral neack in a neo-cavity of the joint associated to Malgaine lesion with an advanced arthrosis of the joint.

© 2006 Elsevier SAS. Tous droits réservés.

Mots clés :Luxation ; Négligée ; Fonction conservée ; Épaule Keywords:Dislocation; Neglected; Function preservation; Shoulder

1. Observation

Mme A.H. âgée de 35 ans, campagnarde. Victime il y a 15 ans d’une chute d’une hauteur de deux mètres occasionnant un traumatisme fermé de l’épaule gauche. La patiente n’a pas

consulté en urgence. Elle a vu un rebouteux qui a immobilisé son épaule après plusieurs manipulations et massages.

L’évolution a été marquée par la disparition progressive de la douleur et la reprise de la mobilité au prix d’une raideur de l’épaule. À l’occasion d’un bilan de santé, la patiente nous a été adressée pour déformation de l

épaule gauche.

L’examen a mis en évidence un affaissement du moignon de l’épaule avec exagération de la saillie de l’acromion (Fig. 1) ; sans signes neurologiques de compression du plexus brachial.

http://france.elsevier.com/direct/CHIMAI/

Chirurgie de la main 25 (2006) 96–99

*Auteur correspondant.

Adresse e-mail :yassirelandaloussi27@hotmail.com(Y. El Andaloussi).

1297-3203/$ - see front matter © 2006 Elsevier SAS. Tous droits réservés.

doi:10.1016/j.main.2006.03.003

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L’élévation antérieure active était de 130°, la rotation ex- terne active coude au corps était de 30°, la rotation interne la main dans le dos atteignait D10. Main–bouche et main–tête était possible et la patiente pouvait effectuer toutes les activités de la vie quotidienne sans douleur (Fig. 2). Ainsi, le score cli- nique de Rowe et Zarins était bon (Tableau 1). Le score de Constant était de 75/100.

Le cliché standard de l’épaule de face montrait la luxation antéro-interne de la tête humérale (Fig. 3). La tomodensitomé- trie a montré une tête humérale qui était logée dans une néoar- ticulation. Une fracture par impaction de la partie postérosupé- rieure de la tête humérale. Cette lésion correspond à l’encoche de Malgaigne. Des lésions d

arthrose avancées avec perte de substance osseuse au niveau de la partie antérieure de la glène (Fig. 4).

Devant l

ancienneté de la luxation et la gêne fonctionnelle minime engendrée, une abstention thérapeutique a été décidée.

Fig. 1. Affaissement du moignon de l’épaule avec exagération de la saillie de l’acromion.

Fig. 2. Épreuve main–bouche et main–tête.

Tableau 1

Score fonctionnel de l’épaule selon Rowe et Zarins Douleur

Aucune–30 points Minime–25 points Modérée–20 points Sévère–0 points

Mobilité(élévation antérieure, rotation externe, rotation interne) Normale–40 points

75 % de la normale–30 points 50 % de la normale–20 points 25 % de la normale–0 points Fonction(activité, force, stabilité) Normale–30 points

Limitation modérée de l'activité de la force ; appréhension positive–15 points Limitation sévère de l'activité, de la force, et récidive de la luxation–0 points Score total

Excellent : 90–100 points Bon : 70–89 points Moyen : 50–69 points

Mauvais : < 50 points Fig. 3. Radiographie de l’épaule de face : luxation antéro-interne de la tête humérale.

F. Ait Essi et al. / Chirurgie de la main 25 (2006) 96–99 97

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2. Discussion

Les luxations antérieures négligées de l’épaule sont peu fré- quentes. Cependant, dans certaines séries de la littérature, leur fréquence n’est pas négligeable. Dans la série de Rowe et Za- rins

[1], les luxations antérieures représentent 65 % des luxa-

tions chroniques contre 35 % des luxations postérieurs.

Dans la série de Schultz

[2]

de 61 luxations invétérées de l’épaule, 44 étaient antérieures. Le diagnostic d’une luxation antérieure aiguë de l’épaule ne pose pas de problème après un examen clinique bien conduit et un bilan radiologique com- portant une radiographie de face et de profil. La luxation peut passer inaperçue chez les personnes âgées, chez les sujets pré- sentant une maladie mentale ou chez des patients ne consultant pas après un traumatisme de l’épaule comme c’est le cas dans notre observation. Les convulsions peuvent être aussi respon- sables de ce type de luxation.

La présence de la tête humérale en avant de la glène va entraîner progressivement la formation d’une pseudosurface ar- ticulaire avec sclérose osseuse. La tête humérale déformée va venir se mobiliser dans cette néoarticulation (Kirtland et al.)

[3]. Plus la luxation est ancienne, plus il va exister des signes

de dégénérescence osseuse au niveau de cette surface de contact (Flatow et al.)

[4].

Les signes cliniques présentés par les patients avec luxation invétérée antérieure sont variables. La douleur est intense au moment du traumatisme initial puis va progressivement dimi- nuer avec le temps. Mansat

[5]

a insisté sur la fonction de l’épaule qui est le plus souvent diminuée avec limitation cons- tante de l’élévation antérieure et de la rotation interne. Dans sa série, trois des cinq patients ont consulté pour un déficit fonc- tionnel incompatible avec la réalisation des activités quotidien- nes. À l’inverse, notre patiente présente une gêne minime qui ne l’empêche pas à réaliser ses activités quotidiennes. La pa- tiente se plaint surtout de la déformation inesthétique de son épaule.

Jerosch

[6]

a rapporté un cas de luxation antéro-interne de l

épaule ancienne de quatre ans chez un jeune patient. L

épaule était indolore, la mobilité active et passive était conservée et le patient ne rapportait aucune limitation de son activité quoti- dienne.

La prise en charge des luxations invétérées antérieures est variable dans la littérature. Du simple traitement symptoma- tique sans réduction de la luxation, à la réduction orthopédique

[7], aux différentes solutions chirurgicales comme la réduction

sanglante avec ou sans gestes de stabilisation (réinsertion du labrum, butée osseuse)

[4,8–11]. La résection de la tête humé-

rale

[1]

ou le remplacement prothétique

[4,12]. La réduction

orthopédique par man

œ

uvres externes peut être obtenue jus- qu’à six semaines après le traumatisme initial

[7]. Selon Man-

sat

[5], l’attitude la plus logique est la réduction sanglante avec

réparation des lésions spécifiques tout en sachant que c’est une intervention difficile avec parfois des résultats modestes. L’au- teur réserve le traitement symptomatique à des patients non motivés pour coopérer au long programme de rééducation.

La revue de la littérature révèle que peu d’études se sont intéressées à la prise en charge des luxations antérieures invé- térées de l

épaule. Perniceni et al.

[10]

ont rapporté trois cas traités par réduction sanglante associée à une greffe costale au niveau du bord antérieur de la glène avec bons résultats. Rowe et Zarins

[1]

dans leur série de huit luxations antérieures invé- térées n’en ont opéré qu’une avec un bon résultat. Flatow

[4]

a rapporté une série de dix patients dont neuf ont été traités par arthroplastie et un par réduction sanglante et transfert du pro- cessus coracoïde pour reconstruire la partie antérieure de la glène. Le résultat chez ce dernier patient était non satisfaisant en raison de la récidive de la luxation. Katz

[13]

a rapporté une série de 14 luxations et fractures-luxations invétérées de l’épaule traitées par arthroplastie. Sept luxations étaient anté- rieures. Par ailleurs, l’auteur insiste sur les complications de cette chirurgie difficile dominées par les luxations (trois sur les sept luxations antérieures).

Dans notre cas, nous avons préconisé une abstention théra- peutique vus l’ancienneté de la luxation d’une part et l’absence de gêne fonctionnelle d’autre part.

Les luxations antérieures invétérées de l’épaule sont des lé- sions graves souvent mal tolérées et de prise en charge diffi- cile. Nous insistons sur la nécessité de l’amélioration des struc- tures sanitaires dans notre pays pour prévenir ce type de lésion de prise en charge facile si elles sont diagnostiquées en ur- gence.

Fig. 4. Coupes scannographiques : tête humérale qui logeait dans une néoarticulation avec l’encoche de Malgaine au niveau sa partie postérosupérieure.

F. Ait Essi et al. / Chirurgie de la main 25 (2006) 96–99 98

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Références

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[4] Flatow EL, Miller S, Neer II CS. Chronic anterior dislocation of the shoulder. J Shoulder Elbow Surg 1993;2:2–10.

[5] Mansat P, Guity MR, Mansat M, Bellumore Y, Rongieres M, Bonne- vialle P. Chronic anterior shoulder dislocation treated by open reduction sparing the humeral head. Rev Chir Orthop Reparatrice Appar Mot 2003;

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[6] Jerosch J, Riemer R, Schoppe R. Asymptomatic chronic anterior post- traumatic dislocation in a young male patient. J Shoulder Elbow Surg 1999;8:492–4.

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F. Ait Essi et al. / Chirurgie de la main 25 (2006) 96–99 99

Références

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