Analyse asymptotique, fonctions convexes
TD0b
Analyse asymptotique
Exercice 0.7 (F)
Calculer les développements limités suivants en 0 : 1. x7→ 1
2 +x à l’ordre 4 ; 2. x7→ln(e+x) à l’ordre 4 ; 3. x7→ax+bx à l’ordre 3 ; 4. x7→cos(x)− sin(x2)
2 à l’ordre 4 ;
5. x7→(1 + exp(x))2 à l’ordre 3.
6. x7→sin(x) cos(2x) à l’ordre 4.
7. x7→ sin(x)
1−x2 à l’ordre 4.
8. x7→ 1 +x
1−x à l’ordre 3.
Exercice 0.8 (FF)
Calculer le développement limité des fonctions suivantes : 1. f :x7→cosx à l’ordre 4
au voisinage de π3. 2. f :x7→exà l’ordre 4 au
voisinage de 1. 3. f : x 7→ x
x−1ex1 au voisinage de +∞.
Exercice 0.9 (F)
Calculer les limites suivantes : 1. lim
x→0
x−ln(1 +x) x2 ; 2. lim
x→0
ex−cos(x)−x (ln(1 +x))2 ;
3. lim
x→0
x(ln(1 +x) + 1−ex) sin(x)−x ; 4. lim
x→1
(x+ 2)(x−1) xln(x) .
Exercice 0.10 (F)
1. À l’aide de la formule de Taylor-Young, montrer que arctan(x) =
x→0x−x3
3 +o(x3).
2. En déduire limx→0 arctan(x)−x
2x−2 ln(1 +x)−(sin(x))2.
1. Rappelons pour commencer le résultat suivant :
Rappel. Existence d’un développement limité d’ordre n.
Soit f :I → Ret a∈I. Si f est classe Cn sur I, alors f admet un développement limité d’ordre nen a, donné par la formule de Taylor-Young :
f(x) =
n
X
k=0
f(k)(a)
k! (x−a)k+ o
x→a((x−a)n).
La fonction f = arctan étant de classe C3 sur R, elle admet un développement limité à
l’ordre 3 en 0 qui est d’après la formule de Taylor Young : arctan(x) =f(0) +f0(0)x+f00(0)
2! x2+f(3)(0)
3! x3+o(x3).
Comme arctan est impaire, il n’y a que des termes impairs dans son DL, de sorte qu’on peut préciser :
arctan(x) =f0(0)x+ f(3)(0)
3! x3+o(x3).
Reste donc à calculer les valeurs manquantes : f0(x) = 1
1 +x2 , f00(x) = −2x (1 +x2)2 f(3)(x) = −2(1 +x2)2+ 8x2(1 +x2)
(1 +x2)4
soit f0(0) = 1 et f(3)(0) =−2. On en déduit en remplaçant dans le développement limité que :
arctan(x) =x+−2
3! x3+o(x3) =x− x3
3 +o(x3). 2. On obtient donc que arctan(x)−x∼0 −x3
3 . D’autre part on a : 2x−2 ln(1 +x)−(sin(x))2 = 2x−2(x− x2
2 + x3
3 +o(x3))−(x+o(x2))2
= 2x−2x+x2− 2
3x3−x2+o(x3) =−2
3x3+o(x3)∼0−2 3x3 Ainsi on a arctan(x)−x
2x−2 ln(1 +x)−(sin(x))2 ∼0 −x33
−2x33 = 1
2, et donc
x→0lim
arctan(x)−x
2x−2 ln(1 +x)−(sin(x))2 = 1 2.
Exercice 0.11 (F)
1. Montrer que x 7→ 1−cos(x)
x2 définit une fonction prolongeable par continuité en 0 dont le prolongement est dérivable en 0.
2. Même question avec x7→ ex−1 x .
Avant d’attaquer cet exercice, rappelons le résultat clef pour le résoudre (voir le Chapitre 0 si nécessaire).
Rappel. Lien entre dérivabilité et développement limité.
Soitf :I →Reta∈I. On a :
f est dérivable ena ⇐⇒ f admet un développement limité à l’ordre 1 en a. De plus, ce développement limité est alors nécessairement :
∀x∈I, f(x) =f(a) +f0(a)(x−a) +o(x−a).
1. Posonsf :R\ {0} 7→ 1−cos(x)
x2 . f est continue et dérivable surR∗+etR∗−comme quotient de fonctions dérivables dont le dénominateur ne tend pas vers 0. Pour étudier la continuité et la dérivabilité en 0, on effectue un développement limité :
cos(x) =
x→01−x2
2 +o(x3) ⇒ f(x) =
x→0
1
2 +o(x). En particulier, on a lim
x→0f(x) = 1/2. f est donc prolongeable par continuité en 0 en posant f(0) = 1/2.
D’après le rappel ci-dessus, la fonction f ainsi prolongée est de plus dérivable en 0 car elle admet un développement limité d’ordre 1 en 0, et on a f0(0) = 0.
2. Procédons de la même manière, en posant cette fois g :R\ {0} 7→ ex−1
x . g est continue et dérivable sur R∗+ etR∗−comme quotient de fonctions dérivables dont le dénominateur ne tend pas vers 0. Et on a :
ex =
x→01 +x+x2
2! +o(x2) ⇒ g(x) =
x→01 +x 2o(x).
En particulier, on a lim
x→0g(x) = 1, et g est prolongeable par continuité en 0 en posant g(0) = 1.
Toujours avec le rappel ci-dessus,g est de plus dérivable en 0 car elle admet un développe- ment limité d’ordre 1 en 0, et on a g0(0) = 1/2.
Exercice 0.12 (FF)
Soit f la fonction définie surR\ {1} parf(x) = x√ x2+ 1 x−1 .
1. Donner le développement limité de f à l’ordre 2 au voisinage de 0. En déduire la tangente T0 à Cf en 0 et leurs positions relatives.
2. Montrer quef(x) =+∞x+ 1 + 3 2x +o
1 x
. Que dire de Cf en +∞ ?
1. On a les DL en 0 suivants : xpx2+ 1 =
x→0x×(1 +o(x)) =x+o(x2) et 1 x−1 =
x→0−1−x−x2+o(x2).
D’où par produit :
f(x) =x→0(x+o(x2))×(−1−x−x2+o(x2)) =−x−x2+o(x2).
On obtient alors la tangente en 0 en conservant les termes de degrés 0 et 1. La tangente à f en 0 est doncy=−x. De plus, on a :
f(x) +xx→0= −x2+o(x2) ∼
x→0−x2.
f(x) +x est donc du signe de−x2 au voisinage de 0, donc négatif. On peut donc conclure que T0 est au dessus deCf au voisinage de 0.
2. On a :
f(x) =
√ x2+ 1 1−x1 =x
r 1 + 1
x2 × 1 1 +1x.
On a : r
1 + 1 x2 =
x→+∞1 +1 2
1 x2
+o 1
x2
et 1
1−1x =
x→+∞1 + 1 x + 1
x2 +o 1
x2
. D’où par produit :
f(x) =x→+∞x
1 + 1 2x2 +o
1 x2
×
1 + 1 x + 1
x2 +o 1
x2
x→+∞= x
1 +1 x + 1
x2 + 1 2x2 +o
1 x2
x→+∞= x+ 1 + 3 2x +o
1 x
En particulier, on a :
f(x)−(x+ 1) ∼
x→+∞
3 2x.
On a donc limx→+∞f(x)−(x+ 1) = 0, etf(x)−(x+ 1) est du signe de 3
2x, donc positif, au voisinage de +∞. On peut interpréter ce résultat graphiquement en disant que la courbe Cf « tend » en +∞ vers la droite d’équation y =x+ 1, et qu’elle est au dessus de cette droite au voisinage de +∞. On parle d’asymptote oblique à la courbe en +∞.
On retiendra de cet exercice les points suivants :
• Pour déterminer la tangente àCf en un pointa, on peut effectuer unDL1(a) def : l’équation de la tangente est alors donnée par les termes de degrés 0 et 1 de ce développement limité.
• Pour déterminer la position relative de la courbe représentative d’une fonctionf par rapport à sa tangente, on cherche un équivalent dex7→f(x)−f(a)−(x−a)f0(a) enaen effectuant un DLde f :
f(x)−f(a)−f0(a)(x−a)∼
a ap(x−a)p avec ap ∈R∗ et p∈N\ {0,1}.
Alorsx7→f(x)−f(a)−f0(a)(x−a) est du signe de ap(x−a)p au voisinage de a:
– si p est pair, f(x)−f(a)−f0(a)(x−a) est de signe constant au voisinage de a. La courbe est au-dessus ou en-dessous de sa tangente ena (suivant le signe deap).
À retenir. Étude locale d’une fonction.
– si p est impair,f(x)−f(a)−f0(a)(x−a) change de signe ena. La courbe traverse sa tangente en a. On parle de point d’inflexion.
Soit f :I → R. On dit quef admet une asymptote oblique en ±∞ s’il existe (a, b)∈ R2 tel que f(x)−ax−b tende vers 0 en±∞.
À retenir. Asymptotes obliques.
Exercice 0.13 (F)
Déterminer si les affirmations suivantes sont vraies ou fausses.
1. Siun= (2n−1)3, alors :
un= o
n→+∞(n3) un ∼
n→+∞8n3 un= o
n→+∞(n4) un ∼
n→+∞n3 un = o
n→+∞
n4 2
2. Siun= n2 − 3
n√
n+n12, alors :
un ∼
n→+∞
2
n un= o
n→+∞
1 n
n1 = o
n→+∞(un) un =n2 + o
n→+∞
1 n
un= n2+ o
n→+∞
1 n√ n
3. Soit (un) une suite réelle. Alors on aun+1 ∼
n→+∞un 4. Siun ∼
n→+∞vn, alors :
un+ 1 ∼
n→+∞vn+ 1 2un ∼
n→+∞vn −un ∼
n→+∞−vn unvn ∼
n→+∞u2n un−vn =o(vn) ln(un) ∼
n→+∞ln(vn) eun ∼
n→+∞evn
Exercice 0.14 (FF)
Déterminer un équivalent simple des suites suivantes : 1. un= exp 1−√
n 1 +n
!
−1 2. vn=√
n2+ 1−√3
n3+n 3. wn= sin cos π2 − 2nn
1. On a 1−√ n
1 +n ∼
n→+∞
−√ n
n = −√1
n, de sorte que limn→+∞1−√ n
1 +n = 0. Comme de plus eu−1 ∼
u→0u, on a donc :
exp 1−√ n 1 +n
!
−1 ∼
n→+∞
1−√ n 1 +n ∼
n→+∞−√1 n.
2. On a ici une différence entre deux termes, ce qui nous pousse à passer par un développement limité. Pour toutn∈N∗, on a :
vn=pn2+ 1−p3 n3+n=n r
1 + 1 n2 −n3
r 1 + 1
n2
=n
1 + 1
2n2 −1− 1 3n2 +o
1 n2
= 1 6n +o
1 n
n→+∞∼ 1 6n.
3. On sait que cos(π2 −θ) = sin(θ), d’où ici pour toutn∈N: wn= sin(sin( n
2n)). Or on a limn→+∞ n
2n = 0 par croissances comparées, et limn→+∞sin(n
2n) = 0 par composition avec la fonction continue sin. D’où en se rappelant que sin(u) ∼
u→0u : wn= sin(sin(n
2n))∼sin(n 2n)∼ n
2n.
Exercice 0.15 (FF)
Déterminer les limites des suites suivantes : 1. un= 2n+ (−1)n
3n+ (−1)n+1 2. un= √n
n
3. un=n2cos1n−cosn+11
4. un= n n−x
n
5. un=cosn1n2 6. un= √3n2+ (−1)n
n2+ 2 + ln(n)
Exercice 0.16 (FFF)
1. Montrer que pour toutn∈N, l’équation tanx=xadmet une unique solution dans−π2 +nπ,π2 +nπ que l’on noteraxn. On définit ainsi une suite (xn)n≥0.
2. Montrer quexn∼nπ.
3. Montrer quexn−nπ∼ π2.
4. Montrer quexn−nπ−π2 ∼ −nπ1 . En déduire quexn=nπ+π2 −nπ1 +o1n.
1. Soit n∈N. PosonsIn=−π2 +nπ,π2 +nπetg:x∈In7→tan(x)−x.
• La fonction g est continuesur In.
• La fonctiongest dérivable surIn, et pour toutx∈In,g0(x) = tan2(x). Ainsig0(x)>0 pour toutx6=nπ, etg0(nπ) = 0. g est donc strictement croissante surIn.
• On a limx→π
2+nπg(x) = +∞ et limx→−π
2+nπg(x) =−∞.
Par le théorème de la bijection, g réalise une bijection de In sur R. L’équation g(x) = 0 admet donc une unique solution sur In qu’on notexn :
tan(xn) =xn ∀n∈N.
2. On a pour tout n∈N,−π2 +nπ≤xn≤ π2 +nπ, soit encore −2n1 + 1≤ xnπn ≤ 2n1 + 1. Par le théorème des gendarmes, limxnπn existe et vaut 1. En d’autres termes, xn∼nπ.
3. Posons yn=xn−nπ. On a par (i) queyn=o(nπ), et de plus yn∈−π2,π2. On remplace dans l’équation définissant xn:
tan(yn) = tan(xn−nπ) = tan(xn) =xn. En appliquant arctan, on obtient :
yn= arctan(xn)→π/2 car limxn= +∞.
D’où yn∼ π
2, ce qui s’écrit aussiyn−π2 =o(1).
4. Posons à présentzn=yn− π2 =o(1), on a : tan(zn) = tan(yn−π
2) = −1
tan(yn) = −1 xn
∼ −1 nπ. Or zn = o(1), donc tan(zn) ∼ zn. On conclut ainsi que zn ∼ −1
nπ. Cela se réécrit de la manières suivante :
xn−nπ−π 2 = −1
nπ +o −1
nπ
soit encore :
xn=nπ+π 2 − 1
nπ +o 1
n
.