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Submitted on 1 Jan 1958
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Mesures interférométriques de longueur d’onde pour des raies d’émission infra-rouges dans la région de 1 à 2
microns
Curtis J. Humphreys, Edward Paul
To cite this version:
Curtis J. Humphreys, Edward Paul. Mesures interférométriques de longueur d’onde pour des raies d’émission infra-rouges dans la région de 1 à 2 microns. J. Phys. Radium, 1958, 19 (3), pp.424-432.
�10.1051/jphysrad:01958001903042400�. �jpa-00235867�
MESURES INTERFÉROMÉTRIQUES DE LONGUEUR D’ONDE
POUR DES RAIES D’ÉMISSION INFRA-ROUGES DANS LA RÉGION DE 1 A 2 MICRONS (1)
Par CURTIS J. HUMPHREYS et EDWARD PAUL, JR.,
U. S. Naval Ordnance Laboratory, Corona, California.
Sommaire.
2014On a développé une méthode pour la détermination précise des raies d’émission dans la région de 1 à 2 03BC, par comparaison interférométrique avec les longueurs d’onde étalons
adoptées internationalement. La caractéristique essentielle de la méthode consiste à balayer la figure d’interférence par rotation uniforme d’un interféromètre de Fabry-Perot, de sorte que la section diamétrale du système de franges se déplace le long de la fente d’un spectromètre infra-
rouge à haute résolution. Les résultats sont obtenus sous formes d’enregistrements des positions des franges. On utilise pour la réduction la machine à calculer numérique du laboratoire. Des couches réflectrices d’aluminium ont donné satisfaction. Des séparations de l’interféromètre allant jusqu’à
17 mm ont été utilisées, et nous utilisons maintenant en outre des cales de 20, 25 et 30 mm. Les longueurs d’ondes étudiées se répartissent comme suit : argon, 19 raies ; potassium, 15 raies ;
mercure naturel, 10 raies ; mercure 198, 8 raies ; cadmium, 4 raies ; et hélium, 1 raie : la raie 20 581 Å.
La précision absolue atteinte maintenant est du dix-millionième dans les cas favorables.
Abstract.
2014A method has been developed for precise evaluation of spectral emission lines in
the 1 to 2 micron region by interferometric intercomparison with selected internationally adopted wavelength standards. The essential feature of the method is provision for scanning the inter- ference pattern by uniform rotation of a Fabry-Perot interferometer so that a diametral section of the system of circular fringes moves across the slit of a high-resolution infrared spectrometer.
Data are obtained in the form of chart records of the fringe positions. The digital computer
facilities of the laboratory are utilized for reduction. Aluminium coatings have proved satis- factory. Interferometer separations ranging up to 17 mm have been used in reported work, and in addition 20, 25 and 30 mm separators are now in use. Wavelengths have been reported as
follows : argon, 19 lines ; krypton, 15 lines ; naturel mercury, 10 lines ; mercury 198, 8 lines ; cadmium, 4 lines ; and helium, 1 line, namely, 03BB 20 581 Å. The absolute accuracy now being
achieved is 1 part in 10,000,000 in favorable cases.
PHYSIQUE 19, 1958,
En élaborant les méthodes de comparaison inter- f érométrique des longueurs d’onde des raies d’émission atomiques dans l’infra-rouge qui vont
être décrites, on a poursuivi deux buts essentiels : tout d’abord, travailler à étendre le système des longueurs d’onde étalons à la région qui va de la
limite des plaques photographiques jusqu’à la
limite permise par la réponse des détecteurs photo-
conducteurs et par la possibilité d’avoir des raies d’émission appropriées ; ensuite, améliorer les
valeurs des niveaux d’énergie associés aux spectres
des gaz rares de l’atmosphère, continuant par là
un programme de travail entrepris par l’un des
auteurs depuis plusieurs années.
"
La méthode était tout naturellement suggérée
par la technique photographique, d’usage courant,
dont l’origine remonte aux travaux de Fabry et de
ses collaborateurs il y. a plus d’un demi-siècle. La
_
comparaison photographique des longueurs d’onde
est faite par photographie simultanée des figures
d’interférence des raies obtenues à la sortie d’un interféromètre de Fabry-Perot associé à un spectre- graphe convenable, puis par mesure ultérieure et réduction des figures, ce qui implique une mesure
(1) Travail subventionné par le Bureau of [Ordnance of
the U. S. Nayy Department.
précise du retard de phase. Il était évident qu’on pouvait atteindre les mêmes buts en’faisant une
exploration radiométrique des figures d’inter- férence, les conditions expérimentales étant les mêmes, en balayant alternativement les figures des
raies étalons et des raies à étudier, selon un pro- gramme pré-établi. La méthode choisie pour le mode de balayage est de faire tourner l’interféro- mètre, la figure d’interférence projetée se déplaçant
le long de la fente d’entrée’ du spectromètre ; la
fente est limitée en hauteur par un diaphragme,
autant que le permet la limitation de l’énergie.
Nous devons également mentionner que des expé-
riences avec interféromètre tournant ont été réalisées et rapportées par Jaffé [1] bien que nous
ne connaissions pas les détails de la technique employée.
Ce travail a fait l’objet de quatre communi-
cations orales : Programs of the Optical Society of America, C. J. Humphreys and E. Paul, Jr., Pittsburg Meeting, octobre 1955 [2] ; Lake Placid
Meeting, octobre 1956 [3] ; Symposium on Mole-
cular Structure and Spectroscopy, Ohio State
University, Columbus, Ohio, 1956 [4] et il a été
résumé dans un programme patronné par l’ « Office of Naval Research » il y a six mois. Ce travail a
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphysrad:01958001903042400
425 aussi été décrit dans les rapports courants de notre
laboratoire [6]. La publication d’articles détaillés dans des revues a été remise à plus tard en atten-
dant d’améliorer la précision absolue des résultats.
L’interféromètre est placé devant la fente d’un spectrographe à réseau infra-rouge. L’appareil est
utilisé comme monochroniateur pour isoler la raie à .étudier. Il est réglé sur la longueur d’onde
FIG. 1.
-Spectromètre infra-rouge à réseau.
FIG, 2. - Vue générale de l’équipement pour les observations interférométriques dans l’infra-rouge.
426
FIG. 3.
-Intérféromètre et ses accessoires.
appropriée ; on termine le réglage en observant le maximum de la déviation. La figure 1 représente
une vue de l’appareil, couvercle enlevé, et montre
les parties optiques essentielles.
La figure 2 est undvue générale de la totalité de l’installation utilisée dans les expériences, dans
l’ordre suivant : générateur d’ondes centimétriques,
source, interféromètre avec ses accessoires méca-
niques et optiques, spectromètre, amplificateur et enregistreur.
La figure 3 est une vue détaillée de l’interféro- mètre et de ses annexes. Il est nécessaire de refo- caliser la lentille de projection selon le domaine de longueurs d’ondes à étudier car nous ne disposons
pas d’un achromat infra-rouge. Les franges circu-
laires se déplacent devant la fente pendant que la monture de l’interféromètre tourne uniformément
autour d’un axe vertical. Cette rotation est obtenue par une vis micrométrique tangente entraînée par
un moteur synchrone par l’intermédiaire d’engre-
nages réducteurs. Comme on veut maintenir la vitesse angulaire constante dans le problème actuel,
le mouvement, pendant la durée d’un cycle de travail, ne doit pas excéder le déplacement angu- laire, de chaque côté de l’axe optique, à l’intérieur
duquel on peut confondre l’angle avec sa tangente, dans la limite des erreurs accidentelles. Nous réa-
lisons un déplacement de l’ordre de cinq degrés de chaque côté de la position correspondant au centre
FIG. 4.
-Systèmes de franges projeté sur la fenté d’entrée
du spectromètre après traversée du diaphragme limitant
les faisceaux.
427
du système de franges, soit un déplacement angu- laie total de l’ordre de dix degrés. Un inverseur
permet le balayage dans l’un et l’autre sens et en
général, nous utilisons un nombre égal d’explo-
rations dans les deux directions.
La figure 4 est une reproduction d’un dessin destiné à montrer comment se fait l’exploration.
Les cercles en pointillés représentent une figure
d’interférence projetée sur les bords de la fente. On voit en fait une projection complexe des interfé-
rences de toutes les longueurs d’ondes, qui est
FiG. 5. - 10 140 A, mercure 198,
mercure naturel, étalon 12 mm.
analysée par le spectromètre. L’ensemble se déplace
de droite à gauche, le long de la fente, quand l’inter-
féromètre tourne. Un diaphragme à ouverture hori- zontale limite la portion de la figure d’interférences
explorée, à un instant donné, à un court arc de
cercle d’une seule frange. Il s’introduit une erreur
petite, mais probablement non négligeable, du fait qu’on utilise une ouverture finie, pour des raisons
énergétiques. La portion de fente ainsi définie est un rectangle vertical: L’énergie transmise par ce rec-
tangle est maximum quand son centre est un peu à l’intérieur du point de densité maximum de la frange, où il coupe le trait horizontal.
Le signal du détecteur, une cellule à sulfure de plomb sélectionnée, est amplifié, puis transmis à un
enregistreur et la figure d’interférence apparaît
comme le montrent les reproduction des enregis-
trements. La figure 5, qui représente un des premiers
travaux effectués, montre des enregistrements faits
avec du mercure naturel et du mercure 198, le balayage étant fait dans des condition identiques.
La différence de longueur d’onde est indiquée
clairement par le déplacement qui apparaît sur les enregistrements successifs.
La figure 6 est un enregistrement de la raie
18 167 du krypton. C’est la raie la plus intense
,Fie. 6.
-Krypton I ; X == 18 167,318 À ;
étalon 17 mm ; lames dorées.
du groupe p-d dans la notation de Paschen et celle
de grande intensité qui a la plus grande longueur
d’onde dans ce spectre.
La figure 7 est un enregistrement de la raie
FIG. 7. - Enregistrement de l’exploration du système
d’interférences pour la raie X 13 718,566 du spectre d’arc
de l’argon, obtenu avec une épaisseur d’étalon de 20 mm.
Séparation des lames de l’interféromètre, 20 mm.
Largeur de la fente, 0,24 mm.
-Valeurs réduites des ordres fractionnaires pour ce modèle basées sur six ordres internes
0,491 0,474 ,
r0,482 0,474 0,476.
Cet exemple est considéré comme un peu meilleur que la moyenne. La grande intensité des raies permet l’èmploi
des conditions les meilleures, avec une fente exploratrice
étroite et un faible rapport d’amplification.
FIG. 8.
-Enregistrement de la raie X 13 504 de l’argon, étalon 30 mm, le diaphragme, d’exploration étant réduit au
minimum.
’ -.
13 718 Á de l’argon, analogue au point de vue
-
spectral à la raie 18 167 du krypton. Cet enregis-
trement a été obtenu dans les conditions utilisées pour les séries d’observations courantes. ,
La figure 8 montre un enregistrement de la
raie 13 504 A de l’argon, obtenu avec une sépa- ration de 30 mm, un diaphragme horizontal
de 2 mm et une fente de 0,15 mm ; ce sont les conditions réalisées actuellement.
On peut enregistrer jusqu’à cent ordres successifs pour les raies intenses. On en utilise seulement 4
ou 6, à l’intérieur. Ceci est dû en partie à une limi-
tation de la longueur utile du papier pour la machine lectrice. Nous avons utilisé des cales
d’épaisseur allant jusqu’à 30 mm. Une cale
de 40 mm est en cours de construction et pourra être utilisée à mon retour. Il n’est pas question,
pour le moment, d’atteindre les ordres d’interfé-
rence limites.
Les. sources actuellement utilisées sont des tubes
sans électrodes remplis avec l’un des gaz rares sous
une pression optimum de l’ordre de 2 mm de
mercure ou avec des métaux relativement volatiles
comme le mercure 198 et le cadmium. Pour perdre
le moins d’énergie possible, les tubes sont vus en
bout. Cette méthode n’est applicable que pour des raies pour lesquelles la probabilité de renversement
appréciable est faible. Il ne semble pas qu’il y ait de difficultés de cet ordre avec l’argon et le krypton, qui ont servi dans la plupart des expériences.
Les lames de l’interféromètre, utilisées dans la
plupart des expériences, sont des paires de lames
de quartz cristallin choisies respectivement avec
une rotation optique droite et gauche. Elles ont
80 mm de diamètre et sont recouvertes de miroirs d’aluminium. Ces couches d’aluminium sont proba-
blement un peu trop denses pour l’rassortiment
optimum de raies spectrales, mais elles sont très bonnes pour les raies les plus intenses. L’aluminium est sans doute moins satisfaisant dans l’infra-rouge
que l’argent, mais, par contre, la variation avec la
longueur d’onde du changement de phase à la
réflexion est extrêmement faible. On a cependant
pu le mesurer effectivement quand la technique l’a permis. On a fait des expériences limitées avec des
couches d’argent et d’or. L’enregistrement de la
raie 18 167 À a été fait avec des couches d’or. Nous
avons trouvé que l’argent se détériorait rapidement’
et que la correction de phase pour l’or était exces-
sive. Nous signalons à ce sujet un travail récent d’Oppenheim [7] sur les propriétés de ces films dans
l’infra-rouge.
.Fic. 9.
-Transmission spectrale de lames recouvertes de couches d’aluminium. L et R correspondent aux deux lames, désignées suivant le signe de leur pouvoir rotatoire.
La figure 9 montre la transmission des lames recouvertes d’aluminium, prises individuellement d’une part, et prises ensemble d’autre part. Le minimum à 2,9 microns est dû à la bande d’absorp-
tion du quartz. La figure 10 représente une série de
.
courbes analogues pour des lames à couches d’or.
Deux autres paires de lames de quartz de même
qualité optique sont utilisées, elles ont un diamètre
plus petit, de l’ordre de 50 mm. Du point de vue de
l’énergie, il y a beaucoup d’avantage à utiliser des
lames assez grandes pour employer toute l’ouver-
429 ture du spectromètre. Nous disposons depuis peu de
deux paires de lames supplémentaires, de 80 mm
de diamètre, en silice fondue de ’bonne qualité optique. Ces lames sont recouvertes de couches très minces, la transmission dans le visible est de l’ordre de 30 % pour chaque lame. En sacrifiant
un peu le pouvoir de résolution, on peut, en utilisant
ces lames, doubler le nombre de figures d’inter-
férences observables.
.