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Sur les phénomènes de luminescence

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Academic year: 2021

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Texte intégral

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HAL Id: jpa-00241019

https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00241019

Submitted on 1 Jan 1905

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J. Guinchant

To cite this version:

J. Guinchant. Sur les phénomènes de luminescence. J. Phys. Theor. Appl., 1905, 4 (1), pp.413-417.

�10.1051/jphystap:019050040041300�. �jpa-00241019�

(2)

413

SUR LES PHÉNOMÈNES DE LUMINESCENCE;

Par M. J. GUINCHANT.

LUMINESCENCE DE L’ACIDE ARSÉNIEUX.

H. Rose, qui a étudié le premier (1 j la luminescence produite pen- ,dant la cristallisation de l’acide arsénieux en solution chlorhydrique,

l’a attribuée à la transformation de l’acide amorphe en acide cristal-

lisé ; le phénomène ne se produit pas, dit-il, quand on part de l’acide

cristallisé et doit être attribué à ce que le corps qui se sépare à

l’état cristallisé n’est pas identique à celui qui est contenu dans la dissolution,

E. Bandro,vski(2) trouve au contraire que le phénomène se pro- duit avec toutes les variétés d’acide arsénieux et ne dépend que de la concentration de la liqueur en acide chlorhydrique; la lumines-

cence serait due à une réaction chimique correspondant à la trans-

formation réversible :

~

J’ai reconnu que la luminescence se produit en effet avec toute espèces d’acide arsénieux, mais à la condition de dissoudre totalement l’acide arsénieux. On chauffe jusqu’à dissolution complète, c’est-à-

dire environ quinze minutes, 75 grammes d’acide arsénieux quelconque

et 900 centimètres cubes d’acide chlorhydrique à ~.~ 0/0, de densité

~,060. On laisse refroidir spontanément. La luminescence commence vers 500; elle est surtout très vive si on laisse le ballon au repos jus- qu’à et qu’on l’agite. La même solution peut servir un très grand

nombre de fois en ajoutant de temps en temps un peu d’acide chlor-

hydrique pour ramener la densité à 1,090.

Le désaccord entr e les observations de Rosé et de Bandrowski,

le crépitement qui accompagne la luminescence, l’action nuisible d’un germe d’acide cubique ordinaire, l’augmentation d’éclat par agita-

tion des cristaux, sug gèrent l’idée que les cristaux eux-mêmes et non le dissolvant jouent le rôle principal dans le phénomène. Les

Ann., t. XXXV, p. 481 ; 1835.

(2) BANDROWSKI, f. ph!Js. Chenl.. t. XY. p. 323; 1894 ; et t. XYII, p. 2J~.: 1~9~.

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphystap:019050040041300

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expériences suivantes ont montré que le dégagement de lumière est en effet dû à un phénomène de triboluminescence provenant d’une

transformation des cristaux après leur formation.

Au lieu de laisser refroidir spontanément la solution, ce qui exige

environ trois quarts d’heure pour les proportions précédentes, on

la refroidit assez rapidement en la versant dans un flacon épais im- mergé dans l’eau. Les parois du flacon se tapissent de petits cristaux qu’on lave par décantation, puis sur un filtre en évitant de le broyer.

Les cristaux, broyés dans un mortier de verre, donnent de brillantes étincelles et une vive lueur; leur triboluminescence est bien plus,

vive que celle du nitrate d’urane ou du chlorhydrate d’aniline. Le résidu du broyage épuisé par l’eau ne donne aucun précipité avec le

nitrate d’argent acide ; les cristaux ne contiennent donc pas de- chlore. Leur triboluminescence diminue avec le temps et disparaît après trois ou quatre heures (1j. Les cristaux triboluminescents examinés au microscope polarisant montent à peine quelques points

brillants qui peuvent être attribués à des cristaux non cubiques (2 ). Le~

phénomène est très net et très beau quand on observe la cristalli-

sât on sous le microscope polarisant en déposant sur la lame chaude

une goutte de la ~solution bouillante. On voit alors se former, avec

une multitude de petits octaèdres cubiques, quelques cristaux ein aiguilles prismatiques qui s’accolent par leurs sommets et donnent les belles colorations des cristaux biréfringents. Parfois on aperçoit

un éclair, et l’une de ces aig uilles s’est transformée en un amas des

petits octaèdres.

Je conclus de ces faits que 1a ci-isiailoluniine.àce>ice de l’acide- arsénieux est due à la rupture et à la transformation des cristaux

prismatiques qui se déoosent dans les conditions de concentra- tion et de température l’on opère. Le dissolvant n’a d’autre (1) La triboluminescence de l’acide arsénieux cristallisé est signalée acciden-

tellement par RosE (Pogg. Ann., t. LU, p. 453) dans un mémoire sur la cristallo- et triboluminescence du sulfate de potasse.

(~) Ce travail a été communiqué à l’Academie des Sciences le t’7 avril. Depuis

cette date, j’ai obtenu detrès beaux cristaux d’acide arsénieux tribo-Iun1inescents, mesurant 8 à 10 millimètres de côté. Ce sont des octaèdres cubiques présen- tant exclusivement les faces a’ dont l’angle est de 109, 28’. Ces faces sont

striées ; au microscope polarisant, on reconnaît qu’elles sont couvertes d’aiguilles biréfringentes orientées à peu près parallèlement aux trois côtés d’une face, et accolées suivant des angles de 62-. l,es portions du cristal où n’existent pas ces

aiguilles ne sont pas biréfringentes. Ces gros cristaux s’obtiennent en abandon-

nant pendant un nlois à l’évaporation spontanée une solution saturée d’acide

arsénieux dans l’acicle chlorhydrique funiant du commerce.

,

(4)

415

.

influence que de permettre la formation de cristaux non cubiques,

seuls triboluminescents en se transformant en cristaux cubiques. On

sait que l’acide arsénieux se dépose en cristaux monocliniqnes dans

certaines solutions et par sublimation ; il est vraisemblable que les cristaux que j’ai observés sont identiques avec l’acide monoclinique;

mais je n’ai pu m’en assurer jusqu’ici.

Tous les phénomènes de cristalloluminescence se présentent avec

le même aspect : étincelles qui éclatent de tous côtés en différents points

de la dissolution et deviennent surtout abondantes quand on agite. Il

me paraît probable que, dans la plupart des cas, la cristallolumines-

cence est, comme pour l’acide arsénieux, due à la rupture et à la transformation de cristaux instables. Rose, puis Bandro,vski (loc, cil.) ont étudié la cristalloluminescence du sulfate de potasse et l’ont attribuée aux mêmes causes que la cristalloluminescence de l’acide arsénieux. Or le sulfate de potasse est l’un des corps dont la tribo- luminescence a été bien des fois signalée (’ ). Le chlorate et l’iodate de strontium, l’iodate de calcium, qui appartiennent à la classe des

composés signalés comme cristalloluminescents par Ti’autz (2) , sont,

comme le sulfate de potasse, susceptibles de cristalliser sous plu-

sieurs états d’hydratation, suivant les conditions où ils sont pré- parés.

de la lumière émise le broyage de arsénieux.

-

La triboluminesoence de l’acide cristallisé est assez vive pour donner

un spectre visible, en écrasant les cristaux dans l’angle d’un flacon carré, derrière la fente d’un spectroscope. J’ai combiné pour ces études de luminescence un spectroscope à grande clarté, constitué

essentiellement par un collimateur à court foyer, et un prisme les

pertes par réflexion sont réduites au minimum. Ce prisme est formé

d’une cuve à sulfure de carbone ou mieux à cinnamate d’éthyle, dont

les faces, faisant un angle de 90°, sont les faces hypoténuses de

deux prismes à réflexion totale en crown. La lumière entre et sort à peu près normalement; sur les faces du prisme liquide, les pertes

par réflexion, proportionnelles à

sont à peii près nulles, puisque la déviation i

--

Y est très faible.

(1) Voir ROSE, Pog,g. Ann., t. LII, p. 446; 1841.

(2) Zeil. f. Electl’ochemie, Y, p. 093;

(5)

Le spectre de luminescence de l’acide arsénieux est un spectre

complet, y compris le rouge et le violet qui manquent ou du moins

ne sont pas visibles dans beaucoup d’autres spectres de lumines-

cence. Les radiations jaunes et vertes sont prédominantes, mais je

n’ai aperçu aucune discontinuité dans le spectre. Cette production

d’un spectre complet à basse température est un fait très fréquent.

Quand on fait passer un courant d’hydrogène sur du phosphore, le jet gazeux ne s’allume pas, mais donne une belle flamme froide de

phosphorescence. Saleté) y a reconnu les bandes caractéristiques

du phosphore ; avec le spectroscope que j’ai employé, on aperçoit,

outre ces bandes plus brillantes, un spectre complet très lumineux quand on regarde de profil le jet gazeux sortant d’un bec à flamme étalée. Faut-il en conclure que les lois du rayonnement, et en particu-

lier la loi de Kirchhoff, sont inapplicables aux phénomènes de lumi-

-rescence? Radowski pense que la luminescence est une véritable

combustion, une incandescence limitée à une zone infiniment petite,

où la température serait très élevée. Cette hypothèse rend bien

compte de tous les phénomènes observés ; mais il est peu vraisem- blable que, dans un mélange d’oxygène et d’hydrogène, il puisse

exister des particules à températures très élevées sans déterminer

l’inflammation. Le rapprochement entre les phénomènes de lumines--

cence et les phénomènes d’incandescence doit être cherché dans la nature même des ébranlements particulaires et non dans les causes qui les déterminent.

Les radiations émises par l’acide arsénieux ont un grand pouvoir photochimique ; j’ai obtenu en quatre minutes l’image d’un écran

sur une plaque photographique en agitant à quelques centimètres

un ballon qui contenait 900 centimètres cubes de solution en voie de luminescence. L’écran était recouvert de différentes substances :

’ papier noir, verre, métaux...; l’image n’a présenté aucune différence appréciable avec celle qu’on obtient en une demi-seconde, en prenant

comme sources de lumière un brûleur Bunsen à flamme bleue placé

à 1 mètre. La netteté des contours est seulement beaucoup moindre

avec l’acide arsénieux, à cause des dimensions exagérées de la

source ; la transparence des différents corps est la même.

La cristalloluminescence de la solution ou la triboluminescence des cristaux n’ont produit aucune action sur l’électroscope (2).

SALET, Traité élémenlaiJ>e de specll’oscopie, p. 8.

(2) Ce fait est déjà signalé par RosE (Pogg. Ann., t. LII, p. 600 ; 1841).

(6)

417 La lumière émise semble donc en tous points identique à la

lumière ordinaire émise par incandescence. La cause du mouvement vibratoire seule est différente, comme je le montrerai dans la seconde

partie de ce travail. Quant à la réserve d’énergie qui fournit le tra- vail mis en jeu par les radiations, on la trouve dans la chaleur de

transformation des cristaux biréfringents en cristaux cubiques. En

admettant que ces cristaux triboluminescents sont la variété mono-

clinique, on calcule, d’après les nombres de MM. Troost et Haute-

feuille, que la transformation de l’acide monoclinique en acide cubique dégage 702 calories pour AS203 == 198.

28 avril 1905.

EXPÉRIENCES DE M. COOPER HEWITT SUR LES TUBES A VIDE;

Par M. MAURICE LEBLANC (1).

1. Tubes cc gaz raréfié de grande conductibilzïé.

-

Si l’on veut faire passer un courant électrique dans un tube contenant un

gaz raréfié, ce gaz se compo rte comme un diélectrique parfait, tant

que le champ électrique n’a pas atteint une valeur déterminée, dépendant de la pression et de la nature du gaz. Lorsqu’elle est atteinte, le gaz perd brusquement son pouvoir diélectrique et se

comporte ensuite comme un conducteur, tant qu’il est traversé par

un courant.

Pour le démontrer, Bouty place le tube contenant le gaz raréfié entre les plateaux d’un condensateur. Dès qu’un courant tra-

verse le tube, la capacité du condensateur est augmentée comme si

l’on avait rempli le tube d’un liquide conducteur.

On peut également se servir d’une ampoule munie de quatre électrodes, a, b, c et d : si un premier courant passe à travers deux d’entre elles, a et b, par exemple (Voir 1), et si l’on ferme une

pile P sur les deux autres, celle-ci débite un courant facile

mesurer avec un galvanomètre G, quand même le voltage de la pile ne serait que de 1 volt. Cet effet cesse instantanément dès que l’on interrompt le passage du premier courant.

(1) Conférence faite à la Société française de Physique, le 29 avril 1905.

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