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Etude sur la luminescence

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(1)

HAL Id: jpa-00242246

https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00242246

Submitted on 1 Jan 1907

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J. de Kowalski

To cite this version:

J. de Kowalski. Etude sur la luminescence. Radium (Paris), 1907, 4 (6), pp.229-235. �10.1051/ra-

dium:0190700406022901�. �jpa-00242246�

(2)

lieu de l’électrode utilisée dans les mesures précé-

dentes1.

5° Mesure directe des conductibilités y+ et y- par le procédé indiqué par M. Gerdien2: on fait

passer dans le condensateur cylindrique utilisé pour les petits ions un courant d’air dans des conditions de débit et de charge du condensateur telles que la satu- ration ne soit obtenue pour aucune des catégories

d’ions présentes. Il est facile de montrer que, dans ces

conditions, le courant recueilli par l’électrode est, pour

un sens convenable du champ :

et pour le sens inverse du champ :

Si par conséquent les interruptions sont com-

mandées par une horloge de manière à se produire à

intervalles de temps réguliers, au lieu de correspondre

au passage d’un volume déterminé d’air, les dévia-

tions de l’électromètre dans les deux sens sont respec- tivement proportionnelles à y, et y-.

10 Enfin l’appareil peut être utilisé pour l’étude continue des phénomènes de conductibilité gazeuse

en fonction du temps, tels que la conductibilité d’une

masse de gaz enfermée dans un récipient clos, ou la

destruction spontanée des substances radioactives.

Nous espérons que l’emploi d’un semblable appa- reil, dans des stations placées en différents points du globe permettra de réunir, avec le minimum d’eff orts, des résultats de grande importance tant au point de

vue de l’électricité et du magnétisme terrestre qu’à

celui des condensations atmosphériques.

Juin 1907.

Etude sur la luminescence

Par J. DE KOWALSKI,

Professeur de Physique expérimentale à l’Université de Fribourg.

DANS une série de travaux remarquables publiés

dans cette revue, M. L. Matout3 fait une étude

sur les différents modes d’excitation de la phos- phorescence, ainsi que sur les lois générales qui la régissent. Ces travaux me permettront de ne plus

revenir sur certains détails et de renvoyer les lecteurs

aux intéressants articles de M. Ma tout. Rappelons cependant que l’on peut classer les phénomènes de

luminescence de la manière suivante’ :

1° Photo-luminescence ou luminescence provo-

quée par l’action de la lumière. (Nous avons quelque

raison de croire que l’on peut ranger dans la même classe la phosphorescence provoquée par les rayons X. )

2° Thermo-luminescence ou luminescence par élévation de température.

3° Tribo-luniinescence ou luminescence produite

par action mécanique, par exemple, dans le clivage

des cristaux. Les travaux de 1Bri. E. Becquerel5 prouvent qu’on peut introduire dans cette classe, la luminescence produite par les rayons oc du radium.

1. Nous avons fait construire par la Compagnie des Compteurs

un modèle de cylindre de Faraday adapté à ce genre de

mesures.

2. H. GERDIEN. Physikalische Zeitschrift, 1905, p. 800 ; Radium, 1904, p. 395.

5. Cf. Radium, t. II, page 35-124-t. VII, page 20.

4. M’,ed Ann., XXX-IV, page 446.

5. C. R. de l’Acad., t. CXXXVII, page 629.

4° G’athodo-Luminescence, ou luminescence pro- duite sous l’action des rayons cathodiques ou des rayons B du radium.

Au lieu de ranger ces phénomènes d’après le mode d’excitation, on peut les classer par rapport à leur durée. Nous appelons fluorescence, le phénomène de

luminescence qui ne dure qu’autant que la substance émettant la lumière est soumise à l’action d’un agent quelconque. Nous appelons phosphorescence la lumi-

nescence qui dure encore un certain temps après que l’excitation a cessé. La théorie que nous allons déve-

lopper dans la suite nous permettra de préciser davantage la distinction à faire entrc la fluorescence et la phosphorescence. Nous pouvons dire dès main- tenant que la différence entre la fluorescence et la

phosphorescence est plutôt d’ordre quantitatif que d’ordre qualitatif.

Nous tâcherons, dans l’étude suivante, en appli- quant les nouvelles vues que l’on a sur la constitution

électronique, de démontrer qu’on peut envisager tous

ces phénomènes de luminescence comme ayant une

cause commune. Les idées de M. J.-J. Thomson

sur la production de la lumière nous permettent de fonder sur cette nouvelle base électronique une expli-

cation de ces phénomènes. C’est pourquoi, avant de développer ces théories nouvelles, nous nous permet-

1. Nature, 1906, mars 22, page 495.

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/radium:0190700406022901

(3)

trons de résumer les hypothèses de M. J.-J. Thon1son, qui se rapportent à notre sujet.

I.

-

Théorie de M. J.-J. Thomson.

-1B1. J.-J. Thomson prend comme point de départ les expériences faites avec un tube de Wehnelt. Une mince lame de platine, recouverte d’une couche d’un

oxyde alcalino-terreux, sert de cathode; un fil soudé dans le tube sert d’anode. Si l’on porte la cathode à

une température suffisaniment élevée, on obtient, avec

une différence de potentiel relativement basse entre les deux électrodes, des rayons cathodiques accom- pagnés d’un phénomène lumineux. M. J.-J. Thomson observe qu’en augmentant graduellement la différence

de potentiel entre les électrodes il se produit d’abord

un courant qui est facilement mesurable sans que l’on puisse remarquer un phénomène lumineux quel-

conque ; mais il suffit souvent d’une augmentation

d’un centième de volt pour passer de l’obscurité com-

plète au phénomène lumineux.

L’étude détaillée de ce phénomène conduit

M. J.-J. Thomson à la conclusion que la luminosité, aussi bien que l’ionisation par les chocs des parti-

cules du gaz soumis aux décharges électriques, se pro- duit brusquement pour des différences de potentiel qui dépendent de la densité du courant. Il en conclut que pour rendre l’atome lumineux il faut augmenter

son énergie interne au-dessus d’une certaine valeur limite. Cette valeur limite, nommée par M. J.-J. Thom-

son valeur critique de luminosité, peut être atteinte par différents moyens. Dans le tube à décharges, employé par M. J.-J. Thomson, les chocs des élec-

trons négatifs augmentent pour une part l’énergie

interne de l’atome; de plus, à chaque choc d’un atome

et d’un électron, il y a production de rayons X très

mous qui sont absorbés par l’atome et élèvent encore son énergie interne. Enfin il peut y avoir une péné-

tration directe des électrons à l’intérieur de l’atome,

et cette absorption plus ou moins durable augmente ,

aussi l’énergie interne.

Il s’ensuit que la surélévation de l’énergie interne dépendra du nombre des électrons en mouvement et de leur vitesse, ou, ce qui revient au mêmes, de la

densité du courant et de l’intensité du champ élec- trique. Il est clair que, pour une valeur déterminée du

champ électrique et de la densité d’un atome, l’énergie

interne d’un système corpusculaire faisant partie de

l’atome ne montera pas au-dessus de toute limite.

Soit a l’augmentation de l’énergie interne par unité de

temps (valeur proportionnelle au produit Fi où F

est l’intensité du champ électrique), soit p E la valeur

de l’énergie rayonnée dans l’unité de temps par l’atome

lumineux. M. J.-J. Thomson déduit la formule pour

l’énergie interne E de 1"atone.

Le cocfficient ce dépend de la manière dont on com- munique 1"énergie à l’atome et aussi dcs paramètres

définissant le champ électrique dans le voisinage de l’atome, M. J. J. Thomson a établi d’intéressantes

applications de cette théorie, à l’analyse spectrale.

Sans entrer dans trop de détails, qu’il nous soit permis

de rappeler certaines conclusions utiles aux questions

que nous allons traiter dans la suite.

Admettons qu’un atome ou une molécule soit com- posée de deux groupements corpusculaires distincts,

soit E1, oc,, B1 les valeurs des grandeurs définies ulté-

rieurement se rapportant au premier système, E2, ot,2, B2, celles sc rapportant au second système. Admettons

encore que a3 est plus grand que oc1, mais

oc1 B1 >oc2 B2.

Dans ce cas, la valeur de E2 sera d’abord plus grande

JE

Fig. 1.

que la valeur de E1, mais après un certain temps, la valeur de E1 dépassera la valeur de E2.

Cet état de choses peut être présenté par les courbes E, et E2 (fig. 1). Admettons en outre que W est la valeur critique de luminosité de l’énergie interne;

dans ce cas-là si oc2 B2 > W et oc2 B2W le systèmes (1)

émettra de la lumière, le système (2) n’en émettra pas. Si nous changeons les paramètres électriques du

Fib. 2.

milieu, les valeurs de oc1 B1, au B2 changeront aussi et

nous pouvons arriver à rendre aussi bien les nouvelles

valeurs oc1 B2> W. Ce cas sera représenté dans la fig. 2.

(4)

Le système (2) deviendra donc lumineux avant que le système (1) le devienne et, si l’excitation dure très peu de temps, nous pouvons voir apparaître l’émis-

sion qui c orrespond au système (2) sans apercevoir

l’émission du système (1). Ce raisonnemeut nous

explique les différences de spectre d’un même corps, obtenues par différents modes d’excitation électrique.

II.

-

Base de la théorie générale de photo-

Iuminescence.

Nous avons fait remarquer déjà qu’on peut classer

les phénomènes de photo-luminescence par rapport à

leur durée en phénomènes de fluorescence et de

phosphorescence : mais nous avons constaté aussi que cette différence des deux phénomènes n’est qu’appa-

rente. Les expériences de Becquerel et de Wiedemann

ont démontré qu’avec un phosphoroscope tournant

très vite, on remarquait dans la plupart des corps fluorescents une phosphorescence de courte durée.

Wiedemann a démontré de plus que certains corps

liquides 1 comme les solutions d’éosine, d’esculine, de fluorescéine clui n’étaient connues que comme sub- stances fluorescentes pouvaient être rendues phospho-

rescentes en ajoutant de la gélatine à ces solutions.

Nous n’adoptons pas cette classification, mais nous

nous permettons d’en proposer une autre qui nous paraît plus rationnelle, reposant sur des différences

plus importantes et d’ordre qualificatif. Il. H. Bec-

querel 2 a le premier attiré l’attention des physiciens

sur ces différences. Ainsi certains corps, sous l’action de la lumière, émettent un spectre soit de phos- phorescence, soit de fluorescence, lié intimement

au spectre d’absorption de ces corps. Pour les sels

d’uranyle, par exemple, la répartition des bandes des deux spectres, d’émission par phosphorescence et d’absorption se fait suivant une même loi. L’ahaisse-

ment de température a la même influence sur les bandes d’émission que sur les bandes d’absorption du

corps qui se résolvent en bandes fines et multiples.

De mêmes l’étude de M. Wood5 sur la fluorescence de la vapeur de sodium, dérnontre qu’il y a des rela- tions bicn définies entre le spectre d’absorption et le spectre de fluorescence. D’autres corps fluorescents étudiés par E.-L. Nichols et E. Qlerritt’ et la grande partie des corps phosphorescents hétérogènes ne

semblent pas obéir à une relation simple entre le spectre d’émission et la longueur d’onde de la lumière excitante.

En application des idées que nous venons d’exposer

nous appellerons « photoluminescence primaire » les phénomènes qui se produisent avec des corps dont le

1. E. WIEDEMANN, loc. cit.

2. C. Il. (te l’Arad. des Sciences, CXLIV, page 459.

3. Phys. ZeitschT., VI, 1905. page 903.

4. JahTb. d. Rad. u. Elec. 2, page 149, 1905.

spectre d’absorption est lié par une loi simple avec le spectre d’émission de ces corps. Nous réserverons la dénomination de « photoluminescence secondaire » aux phénomènes où la production de la phosphores-

cence est subordonnée à la présence d’un groupement

auxiliairc qui absorbe la lumière.

La caractéristique de la photoluminescence secon-

daire est l’existence dans le corps phosphorescent des

deux genres de sy stèmes corpusculaires intimement

liés entre eux.

Nous allons poursuivre l’application de cette théorie

où des exemples illustreront exactement ce que nous entendons par phosphorescence primaire et secondaire.

Nous commençons par la fluorescence des corps or-

ganiques.

La fluorescence s’observe particulièrement dans les

corps organiques de la série aromatique. M. R. Mayer’,

le premier, nons a rendu attentif sur le rapport qui

existe entre la constitution de ces corps et leur pou- voir fluorescent. A M. II. Kauffnlann 2 nous devons une

étude détaillée de cette question ou la constitution des corps flusrescents est caractérisée comme suit :

1° La molécule des corps organiques fluorescents de la série aromatique contient certaines chaînes fer- mées, hétérocycliques, comme le noyau hexagonal des

dérivés du benzène, le noyau hexagonal de l’azine, de l’acridine, de l’oxazine, etc. Tous les corps possédant

ces groupes ont la propriété de devenir luminescents à l’état de vapeur sous l’action des décharges de Tesla.

2° Les corps possédant ces groupes ne sont pas en-

core fluorescents, ou, s’ils le sont, ils le sont très fai- blement. Pour que la fluorescence apparaisse distinc-

tement, il faut que ces groupes s’unissent à d’autres groupements atomiques. M. hauffmann donne le nom

de luminophore au premier groupement de chaînes

fermées et de fluoi-ogène au second. Le groupe car- boxyle CO ==, le groupe acrylique CH = CH - C00H,

le groupe C=C. les groupes paraquinonique et orthoquinonique, le groupe azométhinique et d’autres agissent comme groupe fluorogène. Ainsi l’hydroqui-

none est très faiblement fluorescente; d’après les re-

cherches récentes de as. J. Stark et M. R. Mayer elle possède une faible bande fluorescente entre 313- 450 py. qui correspond à une bande d’absorption se

trouvant entre 257 2013317 03BC03BC. Le groupe carboxylique

entrant en combinaison avec le groupe de l’hydroqui-

none, comme par exemple dans l’acide dioxytérephta- lique provoque une fluorescence verte très marquée.

Phosphorescences des solutions solides.

Grâce aux recherches de MM. Lénard et Klatt, Waentig, de Visser et d’autres nous savons que la

1. Zeilschî-. f. Phys. cheîn., 24. 468, 1897.

2. Die beziehungen zwischen Fluorescenz und chemischer

Konstitution, Stuttgart, 1906.

(5)

phosphorescence du sulfure alcalino-terreux est due

aux traces très faibles d’autres corps que contiennent

ces sulfures. Le même fait a été démontré pour le sulfure de zinc par M. Grüne et MM. Hoffmann et Ducca.

Pour que la photoluminescence se produise, il est

donc nécessaire que deux corps soient mis en présence :

un sulfure alcalino-terreux comme diluant, et un

autre métal qui forme avec le sulfure une solution so-

lide. Pour que la phosphorescence soit vive, il est né-

cessaire que ce second corps soit lié intimement au diluant, comme l’ont démontré les recherches de M. Waentig, sur l’influence qu’exercent sur l’inten-

sité de la phosphorescence la température à laquelle

le corps phosphorescent est chauffé ainsi que le mode de refroidissement.

Une théorie de la phosphorescence de ces corps

devra donc tenir compte de ce fait que la coexistence de deux corps différents mais intimement liés est né- cessaire à la production d’une forte photolumines-

cence et surtout d’une phosphorescence durable.

Système électronogène et luminophore.

En appliquant cette manière de voir, nous admet- tons que la plupart des corps phosphorescents sont composés de deux genres distincts de systèmes cor- pusculaires que nous appelons système électronogène

et système luminophore..

Un système électronogène a la propriété d’expulser,

sous l’influence d’une énergie extérieure (par exemple,

la lumière) des électrons. Les belles expériences de

M. Lénard1 ont démontré que l’effet photoélectrique

étudié par MM. Elster et Geitel2 était produit par l’ex-

pulsion des électrons négatifs. M. Lénard trouve en plus que la quantité d’électrons expulsés est propor- tionnelle à l’intensité de la lumière : leur vitesse est

indépendante de l’intensité mais varie avec la longueur

d’onde de la lumière qui produit l’effet photoélec- trique. Les rayons secondaires étudiés par MM. Curie

et Sagnac 5 sont dus aussi à l’expulsion des électrons négatifs. Tous les corps ayant la propriété de produire

soit le phénomène photoélectrique, soit le phénomène Sagnac contiennent des groupements corpusculaires électronogènes correspondant à un mode d’excitation déterminé. En se rapportant aux idées de M. J. J.

Thomson un électronogène serait un groupement cor- pusculaire dont l’énergie interne serait très proche de

la limite supérieure au-dessous de laquelle les élec-

trons formant le groupement peuvent coexister en équilibre. Pour l’absorption de la lumière cette limite

serait dépassée et l’expulsion des électrons se produi-

1. Ann. der Phys. ùn. Cltern. II. page 359, 1900 et VIII.

page 149, 1902.

2. Wied. Ann., LVII page 24, 1896.

5. C. R. de l’Académ. des Sciences, 9 avril 1900.

rait. La vitesse des électrons expulsés dépendrait donc

surtout des propriétés spécifiques du système électro- nogène.

Le degré de propriété électronogénique des différents corps varie beaucoup, comme le prouvent les expé-

riences de Sir William Ramsay et Spencer 1 sur l’effet photo électrique; mais nous ferons déjà remarquer ici

que les sulfures alcalino-terreux possèdent cette pro-

priété à un très haut degré.

Un système luminophore est un système corpuscu- laire dont l’énergie intérieure est très proche de l’éner- gie critique de luminosité. Il suffit donc d’augmenter

relativement peu l’énergie critique du luminophore

pour qu’il produise de la lumière. Considérons ce qui

se passe, quand un système luminophore se trouve

dans le voisinage immédiat d’un système électronogène

excité par la lumière. Le système électronogène émet

des électrons négatifs à une certaine vitesse ; ceux-ci

arrivent vers le système luminophore. Si leur vitesse

est très petite, ils ne pénétreront que dans la couche

superficielle du système luminophore; mais,commel’a

fait remarquer Lord Kelvin2, nous devons admettre que dans cette couche des forces répulsives agissent sur

les électrons : ceux-ci seront donc réfléchis, mais en changeant de vitesse ils deviennent la source de rayons

Roentgen très mous qui augmentent l’énergie du sys- tème luminophore. Si la vitesse des électrons est très

grande, ils traverseront le système luminophore et l’énergie intérieure de celui-ci sera augmentée d’une

valeur notable pendant leur passage. A une vitesse moyenne déterminée, ils pénètreront dans les couches

où agissent d’après Lord Kelvin des forces attractives,

qui en ralentissant leur vitesse de translation produi-

ront leur absorption par le luminophore. Toutefois

cette absorption ne sera que passagère, car l’énorme

élévation del’énergie intérieure fera passer des électrons dans les couches superficielles d’où ils seront expulsés.

Dans quelques cas exceptionnels, il se peut que le sys- tème corpusculaire en changeant de configuration puisse arriver à un équilibre semi-stable tout en con- servant les électrons absorbés ; il est clair qu’une déperdition partielle de leur qualité luminophore

accompagnera ce changement de configuration.

Le mécanisme de la photo luminescence secondaire

s’explique par notre hypothèse de la manière suivante : la lumière produit en grande quantité l’expulsion des

électrons des systèmes électronogènes; ces derniers

étant intimement liés avec les luminophores, les rayons secondaires peuvent y pënétrer , pourvu que leur vitesse soit appropriée. La valeur critique de l’énergie

intérieure des luminophores sera bientôt dépassée, et

il se produira de la lumière.

Ajoutons, de suite ici, qu’unluminophore peut aussi acquérir d’une autre manière le supplément d’énergie

1. Le Rddiuln, 5e année, page 347.

-

2. Le Radium, 5e année, page 25.

(6)

intérieure qui est nécessaire pour dépasser l’énergie critique; soit en absorbant directement la lumière,

-

c’est le cas des expériences de Wood, - soit en

recevant un courant direct des électrons, c’est le cas des expériences de cathodo-luminescence. Les: cas de photoluminescence le luminophore augmente son énergie en absorbant directement de l’énergie lumi-

neuse ont été appelés par nous photo-luminescence primaire.

La Photo-luminescence et la théorie

électronique.

Après avoir esquissé une théorie générale, essayons de développer en formule la loi du déclin de l’intensité de la phosphorescence avec le temps.

Soit Eo l’énergie du luminophore non excité; sous

l’action de la lumière, son énergie intérieure montera

jusqu’à la valeur Eo + C. Si cette valeur dépasse la Em , énergie critique de luminosité, il émettra de la lumière. Mettons t==o au moment où la source d’exci- tation cesse d’agir, on peut mettre alors en première approximation.

La valeur de ci., de même que la valeur de C, est fonction des propriétes du luminophore et du milieu

ambiant.

L’intensité de la phosphorescence peut aussi être

exprimée en première approximation par l’équation

où c est une constante.

Nous obtenons donc

Pour la vérification directe de cette formule, nous

avons fort peu de données expérimentales. Les physi-

ciens qui se sont occupés du changement de l’inten- sité avec le temps ont toujours observé le déclin de

la phosphorescence; or, les expériences de Lénard et

Klatt démontrent que cette manière de procéder peut

mener à des conclusions erronées. La phosphores-

cence d’un corps observée sans le secours d’un spec-

troscope est due à la superposition de la luminosité des différentes bandes de longueur d’onde différentes.

MM. Lénard et Klatt démontrent que ces différentes bandes déclinent avec des vitesses très variables.

Ainsi ils ont observé, pour le cuivre dissous dans le sulfure de calcium avec des adjonctions de sulfate de sodium et de fluorure de sodium, une bande orange y très peu persistante, une autre oc1, jaune vert, plus

durable que la première, une bande verte (1.2 très

durable, une autre bande vert bleu B1 un peu moins durable que «i et enfin deux bandes dans le bleu violet dont la disparition est presque instantanée. Si

nous prenons une dissolution de cuivre dans le sulfure de strontium à laquelle nous ajouterons du KH2 P 04 + K2B6O10 nous obtiendrons à peu près les mêmes

bandes que dans le premier cas, mais ici c’est la bande orange qui disparaît presque instantanément et la bande vert bleu B1 qui est la plus durable, la bande oc2 étant aussi durable que les bandes violettes;

nous voyons donc que le phénomène est très complexe,

et nous devons admettre que les bandes se comportant difléremment correspondent à des luminophores diffé-

rents. MM. Nichols et E. Merritt sont 1 les seuls

qui aient étudié le déclin de la phosphorescence de

la blende de Sidot en décomposant la lumière émise

par un spectroscope, et ils arrivent à présenter les

résultats de leurs expériences avec une certaine appro- ximation par la formule

Nous ferons remarquer qu’avec la même approxi-

mation notre formule peut être identifiée à cette der- nière.

Dans notre formule la constante A doit dépendre de

l’intensité et de la durée de l’excitation; il s’ensuit que la forme de la courbe représentant la relation

entre l’intensité de la phosphorescence et le temps devra dépendre des deux facteurs de l’excitation. Ce résultat est confirmé par l’expérience.

Étudions maintenant de quelle façon se comportent les constantes de notre formule par rapport à la tem- pérature, question qui se rattache de près au phéno-

mène de thermo-luminescence. La constante A est pro-

portionnelle au maximum d’énergie interne du luminophore qui correspond à une excitation déter- minée. Si nous élevons la température du lumino- phore, son énergie interne s’élèvera aussi d’une cer-

taine fraction du travail employé pour l’élévation de la température; et en même temps la quantité d’éner- gie émise par le luminophore sera aussi plus grande. En

élevant la température nous avons deux facteurs agis-

sant simultanément, l’un augmentant et l’autre dimi-

nuant. On doit donc s’attendre dans certains cas à ce

que la valeur de A passe par un maximum pour une certaine température. L’expérience confirme pleine-

ment cette manière de voir : ainsi par exemple, avec

le plomb dissous dans du sulfure de chaux, on a une

bande qui sous l’excitation de rayons ultra-violets donne un maximum d’intensité à une température

d’environ 500 degrés. L’antimoine dissous dans le sulfure de chaux donne une bande jaune vert dont

l’intensité est maximum pour une même excitation

1. Plays. Rev. 1906, page 37.

(7)

vers

-

45 degrés. La constante B est proportion-

nelle à la différence de l’énergie critique de luniino- sité et de l’énergie stable du luminophore avant l’exci-

tation. Il est clair que cette grandeur diminuera avec

l’élévation de température. La constante a sera aussi

une fonction de la température et 1 ’hIpothèse la plus

vraisemblable que nous puissions faire c’est que «

augmente avec la température ; mais, comme la

constante A augmente aussi pour certaines limites de la température et passe par un maximum, il faut s’attendre à ce qu’il existe une température déter-

minée pour laquelle la durée de la phosphorescence

sera maximum. Cette température étant déterminée

pour un luminophore donné, les ditférentes bandes du

spectre de phosphorescence se comporteront d’une

manière différente.

Il peut en résulter qu’un corps phosphorescent change de couleur à différents moments et que ces

changements dépendront de la température à laquelle

ils ont lieu. C’est un phénomène que l’expérience con-

firme encore : en prenant une dilution de samarium

europil°ére dans du sulfure de chaux, nous avons obtenu ut. Garnier et moi, un corps phosphorescent qui montre à diffërentes températures une durée diffé- rente pour chaque bande phosphorescente et qui par suite change de couleur avec le temps et la tempéra-

ture. La thermoluminescence s’explique facilement

par notre théorie : l’excitation une fois interrompue, l’électronogène arrive à un état d’écluilibre semi-stable dans lequel il n’émet plus de particules négatives

d’électricité. Cet état d’équilibre correspond à une température déterminée; si nous élevons la tempéra-

ture l’équilibre sera rompu; l’électronogènc émettra

de nouveau brusquement des électrons et pourra pro- duire une thermoluminescence très forte. A chaque augmentation ou diminution de température corres- pond un autre état d’équilibre ; c’est pourquoi l’élec- tronogène perd très vite la propriété d’émettre des

électrons et le luminophore non excité s’éteint rapide-

ment et ne peut recouvrir sa propriété dethermolumi-

nescence au-dessous de la température à laquelle nous

l’avons excité ; mais, en élevant le corps à une tempé-

rature plus haute, nous pouvons observer de nouveau

une production de lumière. L’abaissement de tem-

pérature fait diminuer l’énergie intérieure de lu-

minophore, si cette énergie descend au-dessous de la valeur critique, la phosphorescence peut s’étendre

complètement ; elle réapparaitra si nous élevons suffi- samment la températnre. Plusieurs faits confirment

cette manière de voir et nous renvoyons à l’article de M. Matout1, sont décrits les phénomènes de ther-

moluminescence et de cathodo-luminescence. Les phé-

nomènes de luminescence qui se produisent quand cer-

tains corps sont soumis à l’action des rayons catho-

diques rentrent facilement dans les hypothèses que 1. Le Radium, 3e année, page 247.

nous présentons. Les rayons cathodiques arrivant

vers les luminophores augmentent leur énergie interne; ayant dépassé la valeur critique, le corps devient lumineux d’une manière générale; c’est donc l’action directe des électrons en mouvement sur le

luminophore qui est la cause du phénomène, mais ce

n’est pas la seule cause qui agisse.

Les rayons cathodiques provoquent dans l’entourage

du luminophore des rayons secondaires et des rayons X

qui peuvent être absorbés par celui-ci, et faire augmenter son énergie intérieure. Notre théorie est

apte à expliquer certaines particularités de la cathode

luminescence, notamment la loi découverte par M. Urbain et connue sous le nom de loi de l’opti-

mum. Cette loi consiste comme nous le savons, dans le fait qu’il existe pour la solution solide d’un corps dans un autre, une concentration déterminée pour la-

quelle la luminosité sous l’action des rayons catho-

diques est maximum.

Pour expliquer cette loi remarquons que l’intensité de luminiscence est proportionnelle au nombre de luminophores émettant de la lumière; elle sera d’au-

tant plus grande que l’énergie intérieure de chaque luminophore sera plus grande. Un corps pur (de la

série des corps dont la cathode luminescence a été étudiée par M. Urbain) n’est pas à la température

ordinaire sensiblement luminescent; il s’en suit qu’sil n’y a que peu de groupements corpusculaires qui puissent être considérés comme luminophores. En

diluant ces corps dans un autre corps approprié, le

nombre relatif de luminophores s’accroîtra, vu qu’en

diluant on augmente l’énergie interne des groupements

corpusculaires. Il se produit un fait analogue à celui

de l’ionisation des électrolytes dans l’eau ; certaines particules du corps dissous sont transformées en lumi-

nophores, comme certaines molécules de l’électrolyte

sont transformées en ions. Le nombre absolu de par- ticules étant apte à donner des luminophores, diminue

avec la dilution, le nombre de luminophores, par rap-

port à ces particules augmente avec la dilution, il en résulte donc qu’on peut s’attendre à un maximum de luminosité pour une certaine dilution.

Cette explication relativement simple, se complique

dans le cas où le diluant a des propriétés électrono- gènes. Comme. d’une manière générale, les propriétés électronogènes sont de même que les propriétés lumi- nophores plus intenses dans les mélangeas que dans des corps purs, le groupement corpusculaire électro- nogène du diluant peut avoir aussi une influence sur

la position de l’optimum. Cette influence sera d’autant

plus grande que le rôle joué par les rayons secon- daires dans la production de la luminescence l’empor-

tera sur le rôle joué directement par l’excitant, c’est pourquoi on peut s’attendre à trouvcr, pour le même

mélange un optimum dit1ërent selon la source d’exci-

tation. 1B1. Urbain avait trouvé que les terres rare

(8)

diluées dans la chaux ou dans ses composés donnent

un optimum de cathodo-luminescence pour une dilution d’environ 1/100. L’étude suivante que j’ai effectuée

en commun avec M. Garnier, démontre que cet opti-

mum se trouve déplacé dans le cas de la photolumi-

nsecence des sulfures alcalino-terreux contenant des terres rares.

« Les corps phosphorescents que nous avons étudiés ont été ainsi préparés : le carbonate alcalino-terreux bien purifié est dissous dans l’acide azotique ; puis on

y ajoute goutte à goutte une solution très diluée du nitrate de la terre rare et l’on précipite le tout par le

carbonate d’ammonium. f’e procédé a l’avantage,

comme l’a montré M. Urbain, de mêler bien intime- ment la substance excitatrice à la masse principale. Le

carbonate obtenu est chauflë avec une quantité déter-

minée de soufre ; le creuset encore rouge était plonge

dans de la glace fondante, afin d’obtenir une solution

solide sursaturée 1. »

En] général, les corps phosphorescents que nous

avons préparés n’étaient pas seulement formés de l’élé-

ment électronogène et de l’élément luminophore; mais

nous ajoutions un fondant qui était incorporé au sul-

fure et chaufl’é 10 minutes avec lui.

Les préparations que nous donnons plus loin et qui

concernent le praséodyme, le néodyme, l’erbium et le

samarium, ont été faites d’après les indications ci- dessus et excitées aux rayons ultra-violets d’une lampe

à mercure en quartz.

Sulfures au I)î-aséodyme -

1 : 0g,5 Ca S + 0£,02 S04 K2 + O£,0002 Pr; phosphore-

ceinre rose foncé durable.

Il : 0%5 Ca S + 0%02 S04 Na2 + 0g0002 Pr; phosphores-

cence verdàtre (due au cuivre) ?

Chauffés vers 200°, 1 devient rouge, Il devient d’abord plus

vert, puis rouge.

Sulfure au néodyme:

0%5 Ca S + Ur,02 804 Na2+ 0g,0002 Nd; phosphorescence verdàtre ; chauffé cornme les précédents, fait place à une

belle phosphorescence rouge qui se change, aux tempé-

ratures plus élevées, en une de nuance violette.

Sulfute au samarium :

0g,5 SrS + 0g.02 S04 lliaQ + 0-’,OOOOt2 Sn; très vive phos- phorescence jaune d’or, décline assez vite au début, mais

reste ensuite longtemps jaune orange.

On peut remarquer, au spectroscope, dans ce sulfure, deux lignes rouges et une ligne jaune vert, dont les longueurs

d’ondes ont a peu près 60403BC03BC pour l’une des raies rouges, 55003BC03BC à 56003BC03BC pour la raie verte. La ligne rouge de plus grande longueur d’onde était si faible qu’il nous a été impossible de la déterminer

Sulfure à l’erbium :

1g Sr S + 0g,015 SO4 Na + 0g,0000 18 Er; phosphorescence jaune citron.

Pour déterminer le maximum d intensité lumineuse,

nous avons fait varier la quantité de terre rare incor- porée dans un poids constant de sulfure. Cette étude,

faite seulement sur le samarium, nous a montré qu’il

suffisait de 1 partie en poids de samarium pour 25 000 parties de sulfure de strontium ou due 1 partie

de samarium pour 6000 parties de sulfure de calcium,

afin d’obtenir le maximum d’intensité lumineuse. Le

degré de dilution est beaucoup plus grand dans le cas

de la phosphorescence des terres rares incorporées

aux sulfures et excitées par la lumière ultra-violette que dans ces mêmes terres rares incorporées aux oxydes

et excitées par les rayons cathodiques. »

Nous voyons donc que la théorie proposée paraît

bien rattacller les phénomènes très divers dephospho-

rescence et fluorescence. Comme ces phénomènes n’ont

été étudiés, jusqu’à présent, qu’au point de vue quali- ficatif, nous possédons encore trop peu de données pour

préciser plus notre théorie ; mais nous espérons que, dans cette forme nécessairement incomplète, elle

pourra rendre quelques services en guidant les recher-

ches expérimentales et en suggérant quelques idées

nouvelles dans ce domaine.

11 juin 1907.

Effet des hautes températures sur

l’émanation du radium et de ses produits

Par W. MAKOWER et S. RUSS [Laboratoire de physique de l’Université de Manchester.]

1.

-

Vitesse de disparition de 1’émanation du radium à 11000 C.

Un a montré dans un précédent mémoire’ que l’activité de l’émanation du radium, scellée dans un

1. C. R. de l’Acadé1n. des Sciences, 22 avril 1907.

2. W. MAKoWER. Proc. Roy. Soc,, A vol. 77, 1906.

tube de quartz, est temporairement modifiée par une brève exposition à des températures de 1000° à

1200° C. Les résultats observés rendaient probable le

fait que cette modification n’était pas due à une alté-

ration de l’émanation elle-même, mais plutôt à un

changement d’activité d’un des produits à décrois-

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