HAL Id: jpa-00242246
https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00242246
Submitted on 1 Jan 1907
HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers.
L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés.
J. de Kowalski
To cite this version:
J. de Kowalski. Etude sur la luminescence. Radium (Paris), 1907, 4 (6), pp.229-235. �10.1051/ra-
dium:0190700406022901�. �jpa-00242246�
lieu de l’électrode utilisée dans les mesures précé-
dentes1.
5° Mesure directe des conductibilités y+ et y- par le procédé indiqué par M. Gerdien2: on fait
passer dans le condensateur cylindrique utilisé pour les petits ions un courant d’air dans des conditions de débit et de charge du condensateur telles que la satu- ration ne soit obtenue pour aucune des catégories
d’ions présentes. Il est facile de montrer que, dans ces
conditions, le courant recueilli par l’électrode est, pour
un sens convenable du champ :
et pour le sens inverse du champ :
Si par conséquent les interruptions sont com-
mandées par une horloge de manière à se produire à
intervalles de temps réguliers, au lieu de correspondre
au passage d’un volume déterminé d’air, les dévia-
tions de l’électromètre dans les deux sens sont respec- tivement proportionnelles à y, et y-.
10 Enfin l’appareil peut être utilisé pour l’étude continue des phénomènes de conductibilité gazeuse
en fonction du temps, tels que la conductibilité d’une
masse de gaz enfermée dans un récipient clos, ou la
destruction spontanée des substances radioactives.
Nous espérons que l’emploi d’un semblable appa- reil, dans des stations placées en différents points du globe permettra de réunir, avec le minimum d’eff orts, des résultats de grande importance tant au point de
vue de l’électricité et du magnétisme terrestre qu’à
celui des condensations atmosphériques.
Juin 1907.
Etude sur la luminescence
Par J. DE KOWALSKI,
Professeur de Physique expérimentale à l’Université de Fribourg.
DANS une série de travaux remarquables publiés
dans cette revue, M. L. Matout3 fait une étude
sur les différents modes d’excitation de la phos- phorescence, ainsi que sur les lois générales qui la régissent. Ces travaux me permettront de ne plus
revenir sur certains détails et de renvoyer les lecteurs
aux intéressants articles de M. Ma tout. Rappelons cependant que l’on peut classer les phénomènes de
luminescence de la manière suivante’ :
1° Photo-luminescence ou luminescence provo-
quée par l’action de la lumière. (Nous avons quelque
raison de croire que l’on peut ranger dans la même classe la phosphorescence provoquée par les rayons X. )
2° Thermo-luminescence ou luminescence par élévation de température.
3° Tribo-luniinescence ou luminescence produite
par action mécanique, par exemple, dans le clivage
des cristaux. Les travaux de 1Bri. E. Becquerel5 prouvent qu’on peut introduire dans cette classe, la luminescence produite par les rayons oc du radium.
1. Nous avons fait construire par la Compagnie des Compteurs
un modèle de cylindre de Faraday adapté à ce genre de
mesures.
2. H. GERDIEN. Physikalische Zeitschrift, 1905, p. 800 ; Radium, 1904, p. 395.
5. Cf. Radium, t. II, page 35-124-t. VII, page 20.
4. M’,ed Ann., XXX-IV, page 446.
5. C. R. de l’Acad., t. CXXXVII, page 629.
4° G’athodo-Luminescence, ou luminescence pro- duite sous l’action des rayons cathodiques ou des rayons B du radium.
Au lieu de ranger ces phénomènes d’après le mode d’excitation, on peut les classer par rapport à leur durée. Nous appelons fluorescence, le phénomène de
luminescence qui ne dure qu’autant que la substance émettant la lumière est soumise à l’action d’un agent quelconque. Nous appelons phosphorescence la lumi-
nescence qui dure encore un certain temps après que l’excitation a cessé. La théorie que nous allons déve-
lopper dans la suite nous permettra de préciser davantage la distinction à faire entrc la fluorescence et la phosphorescence. Nous pouvons dire dès main- tenant que la différence entre la fluorescence et la
phosphorescence est plutôt d’ordre quantitatif que d’ordre qualitatif.
Nous tâcherons, dans l’étude suivante, en appli- quant les nouvelles vues que l’on a sur la constitution
électronique, de démontrer qu’on peut envisager tous
ces phénomènes de luminescence comme ayant une
cause commune. Les idées de M. J.-J. Thomson
sur la production de la lumière nous permettent de fonder sur cette nouvelle base électronique une expli-
cation de ces phénomènes. C’est pourquoi, avant de développer ces théories nouvelles, nous nous permet-
1. Nature, 1906, mars 22, page 495.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/radium:0190700406022901
trons de résumer les hypothèses de M. J.-J. Thon1son, qui se rapportent à notre sujet.
I.
-Théorie de M. J.-J. Thomson.
-1B1. J.-J. Thomson prend comme point de départ les expériences faites avec un tube de Wehnelt. Une mince lame de platine, recouverte d’une couche d’un
oxyde alcalino-terreux, sert de cathode; un fil soudé dans le tube sert d’anode. Si l’on porte la cathode à
une température suffisaniment élevée, on obtient, avec
une différence de potentiel relativement basse entre les deux électrodes, des rayons cathodiques accom- pagnés d’un phénomène lumineux. M. J.-J. Thomson observe qu’en augmentant graduellement la différence
de potentiel entre les électrodes il se produit d’abord
un courant qui est facilement mesurable sans que l’on puisse remarquer un phénomène lumineux quel-
conque ; mais il suffit souvent d’une augmentation
d’un centième de volt pour passer de l’obscurité com-
plète au phénomène lumineux.
L’étude détaillée de ce phénomène conduit
M. J.-J. Thomson à la conclusion que la luminosité, aussi bien que l’ionisation par les chocs des parti-
cules du gaz soumis aux décharges électriques, se pro- duit brusquement pour des différences de potentiel qui dépendent de la densité du courant. Il en conclut que pour rendre l’atome lumineux il faut augmenter
son énergie interne au-dessus d’une certaine valeur limite. Cette valeur limite, nommée par M. J.-J. Thom-
son valeur critique de luminosité, peut être atteinte par différents moyens. Dans le tube à décharges, employé par M. J.-J. Thomson, les chocs des élec-
trons négatifs augmentent pour une part l’énergie
interne de l’atome; de plus, à chaque choc d’un atome
et d’un électron, il y a production de rayons X très
mous qui sont absorbés par l’atome et élèvent encore son énergie interne. Enfin il peut y avoir une péné-
tration directe des électrons à l’intérieur de l’atome,
et cette absorption plus ou moins durable augmente ,
aussi l’énergie interne.
Il s’ensuit que la surélévation de l’énergie interne dépendra du nombre des électrons en mouvement et de leur vitesse, ou, ce qui revient au mêmes, de la
densité du courant et de l’intensité du champ élec- trique. Il est clair que, pour une valeur déterminée du
champ électrique et de la densité d’un atome, l’énergie
interne d’un système corpusculaire faisant partie de
l’atome ne montera pas au-dessus de toute limite.
Soit a l’augmentation de l’énergie interne par unité de
temps (valeur proportionnelle au produit Fi où F
est l’intensité du champ électrique), soit p E la valeur
de l’énergie rayonnée dans l’unité de temps par l’atome
lumineux. M. J.-J. Thomson déduit la formule pour
l’énergie interne E de 1"atone.
Le cocfficient ce dépend de la manière dont on com- munique 1"énergie à l’atome et aussi dcs paramètres
définissant le champ électrique dans le voisinage de l’atome, M. J. J. Thomson a établi d’intéressantes
applications de cette théorie, à l’analyse spectrale.
Sans entrer dans trop de détails, qu’il nous soit permis
de rappeler certaines conclusions utiles aux questions
que nous allons traiter dans la suite.
Admettons qu’un atome ou une molécule soit com- posée de deux groupements corpusculaires distincts,
soit E1, oc,, B1 les valeurs des grandeurs définies ulté-
rieurement se rapportant au premier système, E2, ot,2, B2, celles sc rapportant au second système. Admettons
encore que a3 est plus grand que oc1, mais
oc1 B1 >oc2 B2.
Dans ce cas, la valeur de E2 sera d’abord plus grande
JE
Fig. 1.
que la valeur de E1, mais après un certain temps, la valeur de E1 dépassera la valeur de E2.
Cet état de choses peut être présenté par les courbes E, et E2 (fig. 1). Admettons en outre que W est la valeur critique de luminosité de l’énergie interne;
dans ce cas-là si oc2 B2 > W et oc2 B2W le systèmes (1)
émettra de la lumière, le système (2) n’en émettra pas. Si nous changeons les paramètres électriques du
Fib. 2.
milieu, les valeurs de oc1 B1, au B2 changeront aussi et
nous pouvons arriver à rendre aussi bien les nouvelles
valeurs oc1 B2> W. Ce cas sera représenté dans la fig. 2.
Le système (2) deviendra donc lumineux avant que le système (1) le devienne et, si l’excitation dure très peu de temps, nous pouvons voir apparaître l’émis-
sion qui c orrespond au système (2) sans apercevoir
l’émission du système (1). Ce raisonnemeut nous
explique les différences de spectre d’un même corps, obtenues par différents modes d’excitation électrique.
II.
-Base de la théorie générale de photo-
Iuminescence.
Nous avons fait remarquer déjà qu’on peut classer
les phénomènes de photo-luminescence par rapport à
leur durée en phénomènes de fluorescence et de
phosphorescence : mais nous avons constaté aussi que cette différence des deux phénomènes n’est qu’appa-
rente. Les expériences de Becquerel et de Wiedemann
ont démontré qu’avec un phosphoroscope tournant
très vite, on remarquait dans la plupart des corps fluorescents une phosphorescence de courte durée.
Wiedemann a démontré de plus que certains corps
liquides 1 comme les solutions d’éosine, d’esculine, de fluorescéine clui n’étaient connues que comme sub- stances fluorescentes pouvaient être rendues phospho-
rescentes en ajoutant de la gélatine à ces solutions.
Nous n’adoptons pas cette classification, mais nous
nous permettons d’en proposer une autre qui nous paraît plus rationnelle, reposant sur des différences
plus importantes et d’ordre qualificatif. Il. H. Bec-
querel 2 a le premier attiré l’attention des physiciens
sur ces différences. Ainsi certains corps, sous l’action de la lumière, émettent un spectre soit de phos- phorescence, soit de fluorescence, lié intimement
au spectre d’absorption de ces corps. Pour les sels
d’uranyle, par exemple, la répartition des bandes des deux spectres, d’émission par phosphorescence et d’absorption se fait suivant une même loi. L’ahaisse-
ment de température a la même influence sur les bandes d’émission que sur les bandes d’absorption du
corps qui se résolvent en bandes fines et multiples.
De mêmes l’étude de M. Wood5 sur la fluorescence de la vapeur de sodium, dérnontre qu’il y a des rela- tions bicn définies entre le spectre d’absorption et le spectre de fluorescence. D’autres corps fluorescents étudiés par E.-L. Nichols et E. Qlerritt’ et la grande partie des corps phosphorescents hétérogènes ne
semblent pas obéir à une relation simple entre le spectre d’émission et la longueur d’onde de la lumière excitante.
En application des idées que nous venons d’exposer
nous appellerons « photoluminescence primaire » les phénomènes qui se produisent avec des corps dont le
1. E. WIEDEMANN, loc. cit.
2. C. Il. (te l’Arad. des Sciences, CXLIV, page 459.
3. Phys. ZeitschT., VI, 1905. page 903.
4. JahTb. d. Rad. u. Elec. 2, page 149, 1905.
spectre d’absorption est lié par une loi simple avec le spectre d’émission de ces corps. Nous réserverons la dénomination de « photoluminescence secondaire » aux phénomènes où la production de la phosphores-
cence est subordonnée à la présence d’un groupement
auxiliairc qui absorbe la lumière.
La caractéristique de la photoluminescence secon-
daire est l’existence dans le corps phosphorescent des
deux genres de sy stèmes corpusculaires intimement
liés entre eux.
Nous allons poursuivre l’application de cette théorie
où des exemples illustreront exactement ce que nous entendons par phosphorescence primaire et secondaire.
Nous commençons par la fluorescence des corps or-
ganiques.
La fluorescence s’observe particulièrement dans les
corps organiques de la série aromatique. M. R. Mayer’,
le premier, nons a rendu attentif sur le rapport qui
existe entre la constitution de ces corps et leur pou- voir fluorescent. A M. II. Kauffnlann 2 nous devons une
étude détaillée de cette question ou la constitution des corps flusrescents est caractérisée comme suit :
1° La molécule des corps organiques fluorescents de la série aromatique contient certaines chaînes fer- mées, hétérocycliques, comme le noyau hexagonal des
dérivés du benzène, le noyau hexagonal de l’azine, de l’acridine, de l’oxazine, etc. Tous les corps possédant
ces groupes ont la propriété de devenir luminescents à l’état de vapeur sous l’action des décharges de Tesla.
2° Les corps possédant ces groupes ne sont pas en-
core fluorescents, ou, s’ils le sont, ils le sont très fai- blement. Pour que la fluorescence apparaisse distinc-
tement, il faut que ces groupes s’unissent à d’autres groupements atomiques. M. hauffmann donne le nom
de luminophore au premier groupement de chaînes
fermées et de fluoi-ogène au second. Le groupe car- boxyle CO ==, le groupe acrylique CH = CH - C00H,
le groupe C=C. les groupes paraquinonique et orthoquinonique, le groupe azométhinique et d’autres agissent comme groupe fluorogène. Ainsi l’hydroqui-
none est très faiblement fluorescente; d’après les re-
cherches récentes de as. J. Stark et M. R. Mayer elle possède une faible bande fluorescente entre 313- 450 py. qui correspond à une bande d’absorption se
trouvant entre 257 2013317 03BC03BC. Le groupe carboxylique
entrant en combinaison avec le groupe de l’hydroqui-
none, comme par exemple dans l’acide dioxytérephta- lique provoque une fluorescence verte très marquée.
Phosphorescences des solutions solides.
Grâce aux recherches de MM. Lénard et Klatt, Waentig, de Visser et d’autres nous savons que la
1. Zeilschî-. f. Phys. cheîn., 24. 468, 1897.
2. Die beziehungen zwischen Fluorescenz und chemischer
Konstitution, Stuttgart, 1906.
phosphorescence du sulfure alcalino-terreux est due
aux traces très faibles d’autres corps que contiennent
ces sulfures. Le même fait a été démontré pour le sulfure de zinc par M. Grüne et MM. Hoffmann et Ducca.
Pour que la photoluminescence se produise, il est
donc nécessaire que deux corps soient mis en présence :
un sulfure alcalino-terreux comme diluant, et un
autre métal qui forme avec le sulfure une solution so-
lide. Pour que la phosphorescence soit vive, il est né-
cessaire que ce second corps soit lié intimement au diluant, comme l’ont démontré les recherches de M. Waentig, sur l’influence qu’exercent sur l’inten-
sité de la phosphorescence la température à laquelle
le corps phosphorescent est chauffé ainsi que le mode de refroidissement.
Une théorie de la phosphorescence de ces corps
devra donc tenir compte de ce fait que la coexistence de deux corps différents mais intimement liés est né- cessaire à la production d’une forte photolumines-
cence et surtout d’une phosphorescence durable.
Système électronogène et luminophore.
En appliquant cette manière de voir, nous admet- tons que la plupart des corps phosphorescents sont composés de deux genres distincts de systèmes cor- pusculaires que nous appelons système électronogène
et système luminophore..
Un système électronogène a la propriété d’expulser,
sous l’influence d’une énergie extérieure (par exemple,
la lumière) des électrons. Les belles expériences de
M. Lénard1 ont démontré que l’effet photoélectrique
étudié par MM. Elster et Geitel2 était produit par l’ex-
pulsion des électrons négatifs. M. Lénard trouve en plus que la quantité d’électrons expulsés est propor- tionnelle à l’intensité de la lumière : leur vitesse est
indépendante de l’intensité mais varie avec la longueur
d’onde de la lumière qui produit l’effet photoélec- trique. Les rayons secondaires étudiés par MM. Curie
et Sagnac 5 sont dus aussi à l’expulsion des électrons négatifs. Tous les corps ayant la propriété de produire
soit le phénomène photoélectrique, soit le phénomène Sagnac contiennent des groupements corpusculaires électronogènes correspondant à un mode d’excitation déterminé. En se rapportant aux idées de M. J. J.
Thomson un électronogène serait un groupement cor- pusculaire dont l’énergie interne serait très proche de
la limite supérieure au-dessous de laquelle les élec-
trons formant le groupement peuvent coexister en équilibre. Pour l’absorption de la lumière cette limite
serait dépassée et l’expulsion des électrons se produi-
1. Ann. der Phys. ùn. Cltern. II. page 359, 1900 et VIII.
page 149, 1902.
2. Wied. Ann., LVII page 24, 1896.
5. C. R. de l’Académ. des Sciences, 9 avril 1900.
rait. La vitesse des électrons expulsés dépendrait donc
surtout des propriétés spécifiques du système électro- nogène.
Le degré de propriété électronogénique des différents corps varie beaucoup, comme le prouvent les expé-
riences de Sir William Ramsay et Spencer 1 sur l’effet photo électrique; mais nous ferons déjà remarquer ici
que les sulfures alcalino-terreux possèdent cette pro-
priété à un très haut degré.
Un système luminophore est un système corpuscu- laire dont l’énergie intérieure est très proche de l’éner- gie critique de luminosité. Il suffit donc d’augmenter
relativement peu l’énergie critique du luminophore
pour qu’il produise de la lumière. Considérons ce qui
se passe, quand un système luminophore se trouve
dans le voisinage immédiat d’un système électronogène
excité par la lumière. Le système électronogène émet
des électrons négatifs à une certaine vitesse ; ceux-ci
arrivent vers le système luminophore. Si leur vitesse
est très petite, ils ne pénétreront que dans la couche
superficielle du système luminophore; mais,commel’a
fait remarquer Lord Kelvin2, nous devons admettre que dans cette couche des forces répulsives agissent sur
les électrons : ceux-ci seront donc réfléchis, mais en changeant de vitesse ils deviennent la source de rayons
Roentgen très mous qui augmentent l’énergie du sys- tème luminophore. Si la vitesse des électrons est très
grande, ils traverseront le système luminophore et l’énergie intérieure de celui-ci sera augmentée d’une
valeur notable pendant leur passage. A une vitesse moyenne déterminée, ils pénètreront dans les couches
où agissent d’après Lord Kelvin des forces attractives,
qui en ralentissant leur vitesse de translation produi-
ront leur absorption par le luminophore. Toutefois
cette absorption ne sera que passagère, car l’énorme
élévation del’énergie intérieure fera passer des électrons dans les couches superficielles d’où ils seront expulsés.
Dans quelques cas exceptionnels, il se peut que le sys- tème corpusculaire en changeant de configuration puisse arriver à un équilibre semi-stable tout en con- servant les électrons absorbés ; il est clair qu’une déperdition partielle de leur qualité luminophore
accompagnera ce changement de configuration.
Le mécanisme de la photo luminescence secondaire
s’explique par notre hypothèse de la manière suivante : la lumière produit en grande quantité l’expulsion des
électrons des systèmes électronogènes; ces derniers
étant intimement liés avec les luminophores, les rayons secondaires peuvent y pënétrer , pourvu que leur vitesse soit appropriée. La valeur critique de l’énergie
intérieure des luminophores sera bientôt dépassée, et
il se produira de la lumière.
Ajoutons, de suite ici, qu’unluminophore peut aussi acquérir d’une autre manière le supplément d’énergie
1. Le Rddiuln, 5e année, page 347.
-2. Le Radium, 5e année, page 25.
intérieure qui est nécessaire pour dépasser l’énergie critique; soit en absorbant directement la lumière,
-