HAL Id: jpa-00208493
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Submitted on 1 Jan 1976
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Étude par effet Mössbauer de Fe2F5, 2 H2O
P. Imbert, G. Jehanno, Y. Macheteau, F. Varret
To cite this version:
P. Imbert, G. Jehanno, Y. Macheteau, F. Varret. Étude par effet Mössbauer de Fe2F5, 2 H2O. Journal
de Physique, 1976, 37 (7-8), pp.969-972. �10.1051/jphys:01976003707-8096900�. �jpa-00208493�
ÉTUDE PAR EFFET MÔSSBAUER DE Fe2F5, 2 H2O
P.
IMBERT,
G.JEHANNO ;
Y. MACHETEAU(*)
Service de
Physique
du Solide et de RésonanceMagnétique
et
(*)
Service des Etudes dePhysico-Chimie
desProcédés,
Centre d’Etudes Nucléaires deSaclay,
B.P. n°
2,
91190Gif-sur-Yvette,
Franceet
F. VARRET
Faculté des
Sciences,
Route deLaval,
72000 LeMans,
France(Reçu
le 25février
1976,accepti
le 18 mars1976)
Résumé. 2014 L’étude Môssbauer de Fe2F5, 2 H2O a montré
l’apparition
d’un ordre magné- tique à la température Tc (ou TN) = 48,6 ± 0,5 K, et l’existence d’une transition magnétique à Tt = 26,5 ± 0,5 K. Cette transition correspond à une rotation des spins des ionsFe3+,
alors que lesspins des ions Fe2+ restent bloqués suivant la direction d’anisotropie locale qui est sensiblement axe
de révolution du gradient de champ électrique.
Abstract. 2014 A Môssbauer study of Fe2F5, 2 H2O has shown that magnetic ordering appears at
Tc (or TN) = 48.6 ± 0.5 K and that a magnetic transition occurs at Tt = 26.5 ± 0.5 K. This transi- tion corresponds to a rotation of the ferric spins, the ferrous spins remaining fixed along the local anisotropy axis, which is roughly a revolution axis of symmetry for the electric field gradient.
Classification Physics Abstracts
8.680
1. Introduction. - P.
Charpin
et Y. Macheteauont r6cemment obtenu par
d6shydratation partielle
de
Fe2F5,
7H20
sous gaz inerte ledihydrate Fe2F5,
2
H20, qu’ils
ont caracterise paranalyse chimique
etdiffraction de rayons X
[1].
Nous avons 6tudi6 cet echantillon par
spectrom6trie
Mossbauer du fer
57, completant
ainsi1’analyse syst6matique
par effet Mossbauer des fluorures de ferhydrates
que nous avionsentreprise [2].
2. Conditions
experimentales.
- L’absorbeurpoly-
cristallin utilise en
spectrom6trie
Mossbauer contenait environ 20 mg deproduit
parcm2,
la source de 57 Cosur cuivre etait a
temperature
ambiante. La courburedu niveau de reference du spectre etait eliminee par addition des 2 spectres
correspondant
aux deuxpentes du
signal
de vitessetriangulaire sym6trique.
Les
experiences
a bassetemperature
ont ete r6alis6es dans uncryostat
a I’h6liumliquide,
ou latemperature
de 1’echantillon etait
r6gul6e
au dixieme dedegr6.
3. Resultats
experimentaux
etajustement
desspectres.
- Lafigure
1repr6sente quelques-uns
des spectres Mossbauer releves entre4,2
et 295K,
ainsique les courbes
ajust6es correspondantes.
Les para- m6tresajustes
sontreport6s
dans les tableaux I et II.Les spectres obtenus a 295 et 50 K sont de
type paramagnetique,
et ont eteajust6s
par deux doubletsquadrupolaires caracteristiques
l’un de l’ionFe3 +,
1’autre de l’ion
Fe2+ (Tableau I).
Lesproportions
deFe3 +
et deFe2+,
d6duites des surfaces desdoublets,
sont
pratiquement identiques,
en accord avec laformule
chimique
attribuee aucompose.
Le spectre
magnetique
obtenu a4,2
K a eteajuste
par la
superposition
d’unsextuplet
Zeeman relatifa l’ion
Fe3+ (avec perturbation quadrupolaire
traiteeau 1 er
ordre)
et d’un spectre relatif a l’ionFe2 +,
calcul6 en
diagonalisant
le hamiltonienhyperfin total,
Zeeman etquadrupolaire. L’ajustement
de lacontribution Fe2+ a d’abord ete realise en fixant a zero la valeur du
parametre d’asymétrie 11
dugradient
de
champ electrique (G.C.E.)
et celle de1’angle
0entre 1’axe du G.C.E. et la direction du
champ hyper-
fin
Hhr.
Un secondajustement
a consiste a laisser libre 0(avec il
=0),
un troisieme a laisserlibres n
et
0, Hhf
demeurant dans unplan principal
du G.C.E.(Tableau II).
Les valeursde 11
et 0 obtenues restantpetites
et les differences entre les trois typesd’ajus-
tement 6tant peu
sensibles,
lesparamètres 11
et 0 deFe2 +
ont par la suite etebloques
a zero lors de1’ajus-
tement de 1’ensemble des spectres
magnetiques
duArticle published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01976003707-8096900
970
FIG. 1. - Spectres Mossbauer de Fe2F., 2 H20 a diverses tem-
p6ratures.
FIG. 2. - Variation experimentale, en fonction de la temperature,
du champ hyperfin (Hhf) et du deplacement quadrupolaire des raies
Zeeman (e) pour les ions Fe3+. En pointilles : loi de Brillouin pour s = 5/2.
compose,
en bon accord avec les resultatsexp6ri-
mentaux.
La
figure
2repr6sente
en fonction de latemperature
la valeur du
champ hyperfin Hhf
et dudeplacement quadrupolaire
e des raies Zeemanajust6s
pourFe3 +.
La
figure
3represente
en fonction de latemperature
la valeur du
champ hyperfin Hhf
et de l’interactionquadrupolaire e2 qz Q/2 ajustes
pourFe 21
FIG. 3. - Variation experimentale, en fonction de la
temperature,
du champ hyperfin (Hhf) et de l’interaction quadrupolaire (e2 q, Q/2)
pour les ions Fe2+. En pointill6s : loi de Brillouin pour S = 1/2.
Le
champ hyperfin,
pourFe3+
et pourFe2+,
s’annule,i la
temperature Tc (ou TN)
=48,6
±0,5 K, qui
est donc latemperature
alaquelle apparait
l’ordremagnetique
dansFe2F5,
2H20.
Une discontinuite dans les pentes des courbes relatives a l’ion
Fe3+ (Fig. 2)
survient a latemperature
Nous attribuons cette discontinuite a un
changement
de structure
magn6tique.
Lalargeur
moyenne des raies deFe3+
s’accroit auvoisinage de Tt (voir
Tableau
II) ;
on note dans les spectres a 22 et 28 K(Fig. 1)
un d6saccord apparent dans l’intensit6ajust’e
de certaines
raies,
du au fait quel’ajustement
ne rendpas compte de
l’inhomog6neit6
des61argissements
de raie
pr6sente
a cestemperatures.
Pour
Fe2 +,
par contre, aucune modificationn’appa-
rait
£ 7§
sur lesparametres hyperfins (Fig. 3)
et aucun61argissement
de raie n’est constate(Tableau II).
L’hypothese d’ajustement (n
=0; 0=0)
demeureaussi valable au-dessus
de Tt qu’au-dessous.
LaTABLEAU I
Paramètres
ajustés
des spectresparamagnétiques
relevés à 295 et 50 K :TABLEAU 11
Paramètres
ajustés
dequelques
spectresmagnétiques (les
valeurssoulignées
éîaientimposées
lors del’ajustement) :
figure
3 montre, d’autre part, la continuite des mesuresd’interaction
quadrupolaire
effectu6es de part et d’autre deTc (ou TN).
4. Discussion des resultats. - Un certain nombre de conclusions
peuvent
8tre tirees de l’etude par effetMossbauer, malgr6
l’absence de donnees d’ordrecristallographique
surFe2F5,
2H20.
Le fait
qu’un
seuljeu
deparametres hyperfins
suffise pour rendre compte de la contribution de
Fe 21
montre que tous les sites
occup6s
par les ions ferreux sont localementequivalents ;
il en est de meme pour les ionsferriques,
sauf auvoisinage
de latemperature Tt.
En ce
qui
concerne l’ionFe2+,
on peut noter 1’exis-tence d’un G.C.E. sensiblement de revolution
(n ~ 0)
dont la composante
principale Vzz
estpositive
etvoisine de la
grandeur
maximale observable(on
a :eQ Vzzl2
= +3,30
+0,02 mm/s
pour T 50K).
D’autre part le resultat 0 L-- 0 montre que 1’aiman- tation de l’ion
Fe2 +
estpratiquement parallele
àl’axe OZ du G.C.E.
qui
constitue donc certainement pour lui un axe de facile aimantation. Differenteshypotheses peuvent
etre faites sur lesproprietes 6lectroniques
deFe2 +
dans ces conditions[3, 4] :
- Si
Fe 21
occupe un sitet6tra6drique,
seule unedistorsion locale sensiblement
quadratique,
corres-pondant
comme pourFeV204 [5, 6]
a unsingulet
orbital fondamental de fonction d’onde
permettrait
de rendre compte de 1’ensemble des pro-pri6t6s
observ6es. Toutefoisl’hypothese
d’une coor-dination
tetraedrique
pourFe2+ parait
peu vrai- semblable dans un fluorure pour des raisonsst6riques.
- Si le site de
Fe2+
estocta6drique,
on peut examiner successivement1’hypothese
d’unepetite
distorsion
quadratique
ettrigonale.
La distorsionquadratique
ne sauraitconvenir,
aucun niveau orbitalne pouvant dans ce cas
correspondre
a la fois aVzz
> 0 et OZ = axe de facile aimantation. La distorsiontrigonale conduirait,
comme pourFeC03 [7, 8],
a undoublet orbital fondamental de fonction d’onde
r6pondant
aux deuxpropri6t6s pr6c6dentes,
mais lagrandeur
de l’interactionquadrupolaire
a zero Kelvin’ devrait
alorsEtre,
comme pourFeC03
environ la moitie de la valeur maximale observable pour l’ion
Fe2 +,
cequi
ne semble pas etre le cas(a
moinsqu’ici
la composante directe du G.C.E.ne soit anormalement
grande).
- On peut enfin
envisager
1’existence d’un site caracterise par unchamp
cristallin axialpreponderant (quadratique
outrigonal).
Le niveau orbital fonda-mental Lz
=+ 2 ) permettrait
alors de rendre compte desproprietes
observees.’
Quelle
que soit1’hypothese
retenue, onprevoit
1’existence d’un doublet fondamental de
spin-orbite
totalement
anisotrope, correspondant
a une forteanisotropie magnetique
favorisant l’aimantation de l’ionFe2+
suivant 1’axe OZ. Cette constatation est àrapprocher
du fait que lechangement
de structuremagnetique
observe aTt
ne modifie pas la direction desspins
des ionsFe2 +.
On peut montrer dans ce cas,avec les
hypotheses ci-dessus,
que lechamp hyperfin
et 1’aimantation de l’ion ferreux restent
proportion- nels,
si bien que la courbeHhf(T)
de lafigure
3repre-
sente, a un facteurpres,
la courbe d’aimantation de l’ionFe2 +.
On peut remarquer que celle-ci est encoreplus abrupte
que la loi de Brillouin avec S =1/2,
en
pointill6s
sur lafigure, qui
est attenduedans
le casd’un doublet
electronique
fondamental.En ce
qui
conceme les ionsFe3 +,
la variation brutale dudeplacement quadrupolaire
s versT,
972
(Fig. 2) indique
une reorientation des momentsmagnetiques
a cettetemperature ;
en l’absence de donn6es sur lasym6trie
locale et la valeur duparametre d’asym6trie q
du G.C.E. au site deFe3 +,
il estimpos-
sible de d6duire la valeur
angulaire
de cette reorien-tation. Bien que 8
paraisse
continuer a varierlegere-
ment au-dessus de
Tt,
laprecision
des mesures n’estpas suffisante - notamment
pres
deTt
et deTc (ou TN)
- pour conclure a 1’existence d’une certaine reorientation entre ces deuxtemperatures.
Le
champ hyperfin
a saturation observe pourFe3 +
dansFe2F5,
2H20 (538
± 3k0153)
est nettement moins eleve que dansFeF3 anhydre (618 kOe) [10]
ou1’environnement est constitue de 6 ions
F-,
mais ilest
plus
eleve quedans fl FeF3,
3H20 (449 kOe) [2] ou, d’apres
Teufer[11],
1’environnement est constitue par 4 ions F- et 2H20.
11 est d’un ordre degrandeur comparable
a celui observe pourFe3+
dansFe2F5,
7
H20 (561
et 573k0;,),
ou dansFeF3, H20 (551 kOe) [2] qui pourrait correspondre
a un environnement5 F-, OH- [12].
L’ion Fe3 +
(S
=5/2)
ayant un moment orbitalnul,
son
anisotropie magnetique
et celle duchamp hyper-
fin sont tres
faibles,
et lechamp hyperfin
peut etre considere commeproportionnel
a 1’aimantation dans toutes les directions. La courbeHhf(T)
de lafigure
2est
donc,
a un coefficientmultiplicatif pres,
la courbed’aimantation de l’ion
Fe3 +.
On voit que celle-ci estbeaucoup
moinsrapide
que la courbe de Brillouincorrespondant
d S =5/2 (tracee
enpointilles
sur lafigure),
cequi
tend a montrer que lecouplage
domi-nant, dans la structure
magnetique,
n’est pas l’inter- action entre ionsFe3+.
La
figure
4represente,
en fonction de latemp6ra-
ture, le
champ
mol6culaireagissant
sur l’ionFe3 +,
calcul6 a
partir
de la courbe d’aimantationexp6ri-
mentale de la
figure
2. On observe sur cettefigure
uneinversion de pente dans la variation
thermique
duchamp
moleculaire au-dessus deTt. Or,
de 34 K £T
1’aimantation des ions Fe2+ est
deja
presque satu- ree(Fig. 3)
et leur contribution auchamp
moleculaireagissant
sur les ionsFe3 +
estpratiquement
constante.La diminution du
champ
moleculaire observée’ dansFIG. 4. - Variation thermique du champ moleculaire Hmol agissant sur l’ion Fe3 +, exprime en k0e, calcule a partir de la courbe
Hhf(T) de la figure 2.
cette zone de
temperature
ne peut doncprovenir
que des ionsFe3 +
eux-m8mes : leur contribution crois- sante a leur proprechamp
moleculaires’oppose
àcelle, predominante, qui provient
des ionsferreux;
cette situation cesse au-dessous de la
temperature
dereorientation
T,.
Ces resultats fournissent donc unepremiere
indication sur la nature de l’ordremagne- tique ;
ils montrent aussi que dans la zone de tem-p6rature comprise entre Tt
etTc (ou TN)
lesspins
desions
ferriques
s’oriententprincipalement
sous l’effetdu
couplage
avec les ionsferreux,
et que lechangement
de structure observe
a Tt provient
de l’interaction croissante entre ionsferriques
aplus
basse tem-. pérature.
En
conclusion,
on peut remarquer quemalgre
1’absence de donnees
cristallographiques,
1’effet M6ss-bauer a
permis
d’obtenir des informations relativement detaillees sur le comportementmagnetique’des
sous-r6seaux
Fe2+
etFe3+
dans le fluorurehydrate Fe2F5, 2 H20.
Remerciements. - Les auteurs
expriment
leurgratitude
a R.Pottier,
du Centre d’Etudes Nucl6aires deFontenay-aux-Roses,
pour sa contribution à1’ajustement
des spectres lors d’unstage
effectué auCentre d’Etudes Nucleaires de
Saclay.
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