HAL Id: jpa-00207355
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Submitted on 1 Jan 1973
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Étude par effet Mössbauer des fluorures hydratés β FeF3, 3 H2O ; FeF3, H2O ; Fe2F 5, 7 H2O et FeF2, 4
H2O
P. Imbert, Y. Macheteau, F. Varret
To cite this version:
P. Imbert, Y. Macheteau, F. Varret. Étude par effet Mössbauer des fluorures hydratés β FeF3, 3 H2O ; FeF3, H2O ; Fe2F 5, 7 H2O et FeF2, 4 H2O. Journal de Physique, 1973, 34 (1), pp.49-55.
�10.1051/jphys:0197300340104900�. �jpa-00207355�
ÉTUDE PAR EFFET MÖSSBAUER DES FLUORURES HYDRATÉS
03B2 FeF3, 3 H2O ; FeF3, H2O ; Fe2F5, 7 H2O ET FeF2, 4 H2O
P.
IMBERT,
Y. MACHETEAU(*)
et F. VARRETService de
Physique
du Solide et de RésonanceMagnétique (*)
Service des Etudes dePhysico-Chimie
des ProcédésCentre d’Etudes Nucléaires de
Saclay
BP n°
2, 91, Gif-sur-Yvette,
France(Reçu
le 28 août1972)
Résumé. 2014 Les
expériences
par effet Mössbauer montrent que dans 03B2FeF3,
3 H 2O legradient
dechamp électrique auquel
est soumis l’ion Fe3+ est sensiblement axial autour de l’axequadratique
cdu
cristal ;
au-dessous de latempérature
TN= 14,7
°K, un ordreantiferromagnétique apparaît
suivant un motif en
première approximation colinéaire, perpendiculaire
à l’axe c etcapable
detourner assez librement dans le
plan perpendiculaire
à c. Des transitionsmagnétiques
ontégale-
ment été observées dans chacun des autres
composés,
dont les spectres Mössbauer sont brièvement décrits. Dans Fe2F5, 7 H2O l’environnement du fer divalent n’admet pas d’axe desymétrie
d’ordre 4bien que la structure cristalline soit tenue
globalement
pourquadratique.
Abstract. 2014 Môssbauer
experiments
on 03B2FeF3,
3 H2O show that the Fe3+ ion is submitted to anelectric field
gradient roughly
axial around thecrystalline tetragonal
axis c ; below TN = 14.7 °Kan
antiferromagnetic ordering
isobserved ;
as a firstapproach,
themagnetic
moments arecolinear, perpendicular
to c, and may rotate ratherfreely
in theplane perpendicular
to c.Magnetic
transitions have been observed too in all the othercompounds,
the Mössbauer spectra of which areshortly
described. In Fe2F5, 7 H2O the
surroundings
of the ferrous ion have no fourfold symmetryaxis, although
thecrystalline
structure is described in thetetragonal
system.Classification Physics abstracts :
17.60 - 18.20
1. Introduction. - Des études antérieures par rayons X
[1 ], [2], [3]
ont montréque fl FeF3,
3H20
etFe2F 5’
7H20
cristallisent dans lesystème quadra- tique,
etFeF2,
4H20
dans lesystème
orthorhom-bique.
La structure dumonohydrate FeF3, H20,
récemment isolé
[4],
est dutype hexagonal.
Si la
symétrie
cristallineglobale
est connue pour cesfluorures,
il n’en va pas de même pour lasymétrie
locale des sites
occupés
par lefer,
dontl’entourage comporte généralement
des atomes de fluor etd’oxy- gène (groupements H20) possédant
des facteurs dediffusion très voisins pour les rayons X. Ainsi dans
fl FeF3,
3H20 (groupe d’espace P4n)
l’ionFe3+
est-il entouré
statistiquement
dans leplan perpendi-
culaire à l’axe cristallin c, d’un ensemble de deux ions F- et de deux
groupements H20,
indiscernables aux rayons X etoccupant
lesquatre
sommets d’un carré[1 ].
L’étude par effet Môssbauer de ce
composé
adéjà
étéabordée par Danon
[5] qui
arapporté
l’existence d’une interactionquadrupolaire
variant peu avec la
température.
Nous avons
entrepris
l’étudesystématique
par effet Môssbauer de ces fluorureshydratés
dans unlarge
domaine de
température (1,3-300 OK)
afin depréciser
la nature de la
symétrie
locale des sitesoccupés
par lefer,
ainsi que lespropriétés magnétiques jusqu’ici
inconnues de ces
composés.
2. Etude
de fi FeF3,
3H20. -
Il arrive que cer-taines
préparations de B FeF3,
3H20
contiennent desimpuretés
d’autreshydrates,
notamment deFeF3, H20 ;
aussi a-t-il étépréparé
trèssoigneusement
de lamanière suivante
[4] :
réaction du fer enpoudre
avecune solution d’acide
fluorhydrique
à 40%,
àtempé-
rature
ambiante ; précipitation
par l’alcooléthylique ; puis
deuxième réaction dans une solution d’acidesnitrique
etfluorhydrique
à latempérature
de 90,OCenviron ;
enfinséchage
duproduit
à latempérature
ambiante. Dans ces
conditions,
les diversesimpuretés susceptibles
d’êtreprésentes
n’étaient pas décelables parradiocristallographie.
L’échantillonpolycristallin
étudié par effet Môssbauer contenait environ
0,15
mg de57 Fe
parcm’
et restait donc dans la limite des absorbeurs minces. Nous avons utilisé une source àtempérature
ambiante de57Co
surcuivre,
et unspectromètre
à accélération constante[6] ;
nous avonsArticle published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:0197300340104900
50
relevé et
superposé
les deuxspectres correspondant
aux deux
pentes
dusignal
de vitessetriangulaire
etsymétrique,
pourcorriger
la courbure du niveau de référence due aux effetsd’angle
solide. Sur lesspectres
étalons de fer
métallique
et deoc-Fe203
laposition
des raies était correcte à ±
0,005 mm . s-1.
2.1 ETUDE DANS LA ZONE
PARAMAGNÉTIQUE.
- Au- dessus de14,7
OK on observe un doubletquadrupo-
laire
(Fig. la)
dont ledéplacement isomérique
estcaractéristique
de l’ionFe 3’
et dont laséparation
AEvarie assez peu avec la
température (Tableau I).
Suivant une méthode désormais
classique [7],
nousavons
appliqué
à l’échantillonpolycristallin
à 100OK,
un
champ magnétique
de 45 kOe dans la direction depropagation
durayonnement,
afin de déterminer lesigne
de lacomposante principale
dugradient
dechamp électrique
et d’obtenir une évaluationgrossière
de son
paramètre d’asymétrie
il. Lesigne,
déduit duspectre dissymétrique
observé dans ces conditions(Fig. lb),
estpositif ;
leparamètre il
estfaible, proba-
blement inférieur à
0,3.
La courbe en traitplein
dela
figure
lb est unajustement
par moindres carrés deFIG. 1. - Spectres Môssbauer de p FeF 3, 3 H20 en poudre : a) à 30 "K en l’absence de champ magnétique ; b) à 100 OK en présence d’un champ de 45 kOe appliqué parallèlement à la
direction de propagation du rayonnement y.
spectres théoriques supposant il
= 0(calculés
commedans
[7]) ;
alors que lechamp appliqué
est de 45kOe,
lechamp
effectif vu par le noyau de57Fe
n’est que 33 kOeenviron ;
la contributionnégative
de 12 kOeau
champ
interneprovient
d’un effet desusceptibilité
sur l’ion
Fe3 +,
et sonsigne
est en accord avec lesigne
connu,
négatif,
duchamp hyperfin
dans l’ionFe3 +.
Dans la
région paramagnétique,
la conclusion domi-nante est l’existence d’un
gradient
dechamp électrique positif
et sensiblement axial autour d’un axe que nousappellerons
Oz. A ce stade de l’étude il n’est paspossible
d’affirmer avec certitude que l’axe Oz dugradient
se confond avec l’axequadratique
c.2.2 ETUDE DANS LA ZONE
MAGNÉTIQUE.
- Au- dessous de14,7
OK lespectre
Môssbauer(Fig. 2a)
secompose de six raies Zeeman
légèrement
décalées par l’interactionquadrupolaire ;
cedécalage dépend
à lafois de la valeur et du
signe
dugradient q
dechamp électrique, déjà
connusd’après
l’étudeci-dessus,
et del’angle
0 entre lechamp
interne et l’axeprincipal
dugradient. D’après
lespectre
Môssbauer nous obtenons : 0 = 90° + 8° ensupposant n
=0,
et 0 = 90° + 20°en
supposant n 0,3.
FIG. 2. - Spectres Môssbauer de fl FeF3, 3 H20 en poudre à 4,2 OK : a) en l’absence de champ magnétique ; b) en présence d’un champ de 30 kOe appliqué parallèlement à la direction de
propagation du rayonnement y.
TABLEAU 1
Paramètres
hyperfins provenant
d’unajustement
par moindres carrés des spectres Môssbauer defi FeF3,
3H20
1. S. =
déplacement isomérique ;
AE =séparation quadrupolaire
pour T >TN ;
e =déplacement
quadrupolaire
des raies Zeeman pour TTN ; H;
=champ interne ;
l’ =largeur
à mi-hauteur desraies, supposées
lorentziennes(*
=largeur maximum).
La direction des moments
magnétiques est,
dans lecas de l’ion
Fe3+ (6SS/2), parallèle
auchamp interne,
la structure
hyperfine magnétique
étantisotrope :
nousen concluons que l’aimantation
spontanée
des ionsFe3+
est
approximativement perpendiculaire
à l’axe dugradient
dechamp électrique.
La variation
thermique
duchamp
interne propor- tionnel à l’aimantation des ionsFe3+,
est donnéedans la
figure
3.FIG. 3. - Variation thermique du champ interne, proportionnel
à l’aimantation des ions Fe3+ dans,6 FeF3, 3 H20.
Le
spectre
à4,2
OK d’un autre échantillon dep FeF3,
3H20,
de provenancecommerciale, présente
une
absorption parasite
sous la forme d’unspectre
Zeeman d’intensité trèsfaible, superposé
auspectre principal,
et dont lechamp interne,
nettementplus élevé, (560
kOe environ à4,2 OK)
ne s’annule pas à latempérature
de Néel ducomposé ;
la valeur duchamp hyperfin permet
d’attribuer cespectre parasite
à desimpuretés
dumonohydrate FeF3, H20.
2.3 EFFET D’UN CHAMP
MAGNÉTIQUE APPLIQUÉ
A
4,2
OK. - Nous avons ensuiteappliqué,
à4,2 OK,
un
champ magnétique Hext parallèlement
à la direc- tion depropagation
durayonnement
y, à notre échan- tillon enpoudre (Tableau II) ; lorsque Hext
croîtjusqu’à
30 kOe(Fig. 2b)
l’intensité relative des raiesTABLEAU II
Evolution des
paramètres hyperfins
enfonction
du
champ magnétique appliqué He,,,
12111 = intensité de la raie n° 2/intensité de la raie n° 1 (= I5lI6)- F est la largeur à mi-hauteur des raies 2 et 5, les moins élargies par l’addition de Hext [8].
intermédiaires
(transitions
dm =0)
duspectre
aug- mente ; c’est l’indication d’une rotation desspins
vers une direction
perpendiculaire
auchamp appli- qué [8]
cequi
démontre le caractèreantiferromagné- tique
de la structure.En outre, le
déplacement quadrupolaire
e varie trèspeu avec
l’application
duchamp magnétique (Tableau II) :
le momentmagnétique
dechaque
ionFe3+
tourne sansbeaucoup s’éloigner
duplan
perpen- diculaire à l’axe Oz dugradient
dechamp électrique
vu par le noyau
correspondant.
Cette rotation doit être
facile, puisque
le momentrésultant créé par le
champ
extérieur estpetit :
unemesure
statique
d’aimantation à4,2
OK montre que dans unchamp
de 44 kOe le moment résultant est de0,13
g,par ion
fer[9], [10] ;
dans un modèlehypothétique
à deux sous-réseauxantiparallèles, l’angle
2 a(dit
de« canting »)
introduit par lechamp
serait de 3° environ ce
qui
démontre larigidité
desmotifs
antiferromagnétiques
dans leschamps magné- tiques
que nous pouvonsappliquer.
2.4 DISCUSSION. - Le
plan
de rotation du momentmagnétique, plan
de facileaimantation,
a la mêmedirection dans tous les sites de
fer ;
sinon la rotation individuelle des moments seraitincompatible
avec lemaintien de leurs orientations
relatives,
et la structuremagnétique
serait ainsi détruite par unchamp
inférieurà 30
kOe,
cequi
est peu vraisemblabled’après
cequi précède.
Par ailleurs nous savons
déjà
que ceplan
communà tous les sites est
pratiquement perpendiculaire
àl’axe
principal
Oz dugradient
dechamp électrique
dechacun d’entre eux.
Il s’ensuit que la direction Oz est, en
première
appro-ximation, unique
danschaque cristal, et, compte
tenu de sa structure, ne peut être que suivant l’axequadra- tique
c.Remarquons
que, dans cesconditions,
l’ani-sotropie magnétique respecte
bien lasymétrie
cris-talline du
composé,
leplan
defacile
aimantation étantperpendiculaire
à l’axequadratique
c.La
symétrie approximative
dugradient
autour del’axe c nous
suggère
que lesquatre
groupes F- ouH20
entourant l’ion fer dans leplan
de basepossèdent
une distribution de
charges qui respecte
lasymétrie quadratique
autour de l’axe c. Nous verronsplus
loinqu’il
nes’agit
làprobablement
que d’uneapproxima-
tion
grossière.
Les raies du
sextuplet
Zeeman étant numérotées de 1 à 6 par ordred’énergie croissante,
lerapport
d’in- tensitésI2/I1
=Is/I6 permet
de connaître l’orientation relative duchamp
interne et de la direction de propa-gation
durayonnement,
suivantlaquelle
estappliqué
lechamp magnétique
extérieur[8].
L’évolution de12/h
est donnée en fonction de
Hext
dans le TableauII ;
sice
rapport atteignait
la valeur limite4/3,
onpourrait
conclure à une orientation des moments
perpendicu-
laires au
champ appliqué,
et parconséquent
à unestructure
antiferromagnétique
colinéaire(la
direction52
des moments
étant,
pourchaque microcristal,
suivantl’intersection du
plan
de facile aimantation(001)
et duplan perpendiculaire
auchamp appliqué).
Enfait,
il ne
s’agit
là que d’uneapproximation grossière
de laréalité :
1211, augmente
avec lechamp
extérieurjusque
vers
1,15
pourHext ~
30 kOepuis
ensuite décroîtlentement ;
celasignifie
que la rotation des moments est terminée pourHext ~
30 kOe. Or pour cette valeur duchamp appliqué
nous avons vérifié que, ni le faible«
canting »
des momentsmagnétiques
dans lechamp,
ni l’addition vectorielle du
champ
extérieur auchamp hyperfin n’expliquaient
cette différence entre la valeurexpérimentale 1,15
et la valeur limite1,33.
D’autrepart,
la valeur durapport 1211, lorsque Hext
estnul,
est trèsproche
de la valeur correcte2/3,
cequi
démontreque nos mesures d’intensité de raies Môssbauer sont correctes
(dans
lapratique
ils’agit
de mesures desurfaces
[11 ]).
Il s’ensuit donc que même en
négligeant
lepetit angle
de «canting
», la structuremagnétique
enprésence
d’un
champ appliqué
de 30 kOe n’est pas exactementcolinéaire ;
il en estprobablement
de même enchamp nul,
et les écarts parrapport
à la situation idéale(plan
de facile aimantation commun à tous les
ions,
structurecolinéaire)
nousparaissent
traduire l’existence d’écarts locaux de lasymétrie
parrapport
à lasymétrie quadra- tique
attribuéeglobalement
au cristal. Ces écarts locauxpourraient
être dus à la distributionstatistique
attri-buée aux groupes F- et
H20
dans leplan perpendi-
culaire à l’axe c. Pour ces raisons une étude
quantita- tive, analogue
à[8],
del’anisotropie magnétique
ducomposé
n’a pas étépossible.
3. Etude de
FeF3, H20. -
Nous avons obtenuFeF3, H20
pardécomposition thermique ménagée,
sous azote sec,
de B FeF3,
3H20
entre 130 et 200 °C.Ce
monohydrate
a été caractérisé par[4]
l’observation de laperte
depoids, l’analyse thermique différentielle, l’analyse chimique
du fer et dufluor, l’absorption infrarouge
et la diffraction des rayons X. Cecomposé
est très
hygroscopique
et, laissé dans uneatmosphère humide,
se transforme lentement entrihydrate.
Le
monohydrate peut
être aussipréparé
directement de la manière suivante : réaction du fer enpoudre
avecune solution d’acide
fluorhydrique
à 40%,
à latempé-
rature
ambiante ; séparation
duprécipité
de la solu-tion ; lavage
à l’alcool duprécipité ; évaporation
aubain-marie ; séchage
à latempérature
de 40 °C environ.Ce
composé
donne àtempérature
ambiante unspectre quadrupolaire caractéristique
de l’ionFe3 + (Tableau III),
dont lesparamètres hyperfins
sont trèsvoisins de ceux du
trihydrate.
A4,2
OK lespectre
Môssbauer(Fig. 4)
dumonohydrate préparé
par voie directe se compose d’unsextuplet
Zeeman caractéris-tique
de l’existence d’une structuremagnétique
ordon-née, correspondant
à une valeur duchamp
interneHi
= 551 kOe(Tableau III)
intermédiaire entre celle dutrihydrate (449 kOe)
et celle deFeF3 anhydre (618 kOe) [12].
L’ordremagnétique disparaît
entre100 et
110 °K,
contre14,7 °K
pour letrihydrate
et363 OK pour
FeF3 anhydre.
Cespropriétés
font del’effet Môssbauer un moyen de caractérisation
précieux
de ces
composés,
enparticulier
pour la mise aupoint
de leur
préparation :
ainsi notre échantillon de mono-hydrate
contient-il unepart
notable detrihydrate,
évaluée à 22
% d’après
lespectre
à4,2
°K. Les raies Zeeman desspectres
Môssbauer sont relativementlarges, particulièrement
auvoisinage
de la transitionmagnétique,
cequi
traduit l’existence dans l’échantillon d’interactionsd’échange
non uniformes en raisonprobablement
de défauts cristallins. La variationthermique
duchamp interne,
minimejusque
vers 90OK,
est ensuite très brutale au
point
que les raiesmagné- tiques
s’effacentquasiment
surplace
tandis que croîtune
composante
centrale d’allureparamagnétique.
Ce
comportement pourrait
traduire l’effet d’unemagnétostriction d’échange importante,
etpeut-être
même d’une transition du
premier
ordre[13].
FIG. 4. - Spectre Môssbauer de FeF3, H20 à 4,2 °K (impureté : trihydrate).
Sur les échantillons
préparés
pardéshydratation de B FeF3,
3H20 [4],
on observe des raies Môssbauer trèsélargies
même à bassetempérature
et corres-pondant
à des valeurs duchamp
interneréparties
entrecelle du
monohydrate
et celle dutrihydrate ;
mani-festement,
dans lescomposés
ainsipréparés,
l’envi-ronnement du fer diffère d’un site à l’autre et corres-
pond
à des stades intermédiaires dedéshydratation ;
en outre, il semble que la
température
d’ordremagné-
TABLEAU III
Paramètres
hyperfins
deFeF3, H20
tique
de ces échantillons soitplus basse,
les raiesmagnétiques n’apparaissant
que vers 40 à 50 OK dans lesspectres
Môssbauer.4. Etude de
Fe2F 5’
7H20. -
Cecomposé
a étéobtenu selon une méthode sensiblement
identique
àcelle décrite par Brauer et Eichner
[2] :
réaction du feren
poudre
avec une solution d’acidefluorhydrique
à40
%
à latempérature
de 80 °Cenviron, puis séchage
à la
température
ambiante.Les
spectres paramagnétiques (Fig. 5)
secomposent
de deux doubletsquadrupolaires
dont lesparamètres hyperfins (Tableau IV)
sontcaractéristiques
respecFIG. 5. - Spectres Môssbauer paramagnétiques de Fe2F5, 7 H20 a) à 300 OK ; b) à 4,2 OK.
tivement de
Fe2+
etFe3+ .
Lesproportions
trouvéesde fer di- et trivalent sont sensiblement
égales,
confor-mément à la formule
chimique
ducomposé ;
l’alluredu
spectre
à4,2
OKsuggère
que la contribution deFe3 +, mal résolue,
ne serait pasunique.
L’ordre
magnétique apparaît
àTn
=3,30
±0,05
OK Lesparamètres hyperfins
à1,3
OK(spectre
de laFig. 6)
sont donnés dans le Tableau V. La divisionen deux sites du fer trivalent se trouve
confirmée ;
en s’aidant seulement de laposition
des raies n°1,
2 et 6(numérotées
degauche
àdroite)
de chacun des deuxsextuplets Zeeman,
il est facile de déterminer laposition
et l’intensité des douze raies de
Fe3+.
On obtient par soustraction la contribution deFe2 +,
dontl’ajuste-
ment
[17] (Tableau V)
conduit à unparamètre d’asy-
métrie voisin de la valeur maximum 1 pour le
gradient
de
champ électrique.
TABLEAU IV
Paramètres
hyperfins
deFe2Fs,
7H20 (zone paramagnétique)
TABLEAU V
Paramètres
hyperfins
deFe2F5,
7H20
à1,3
-Kqzz =
composante principale
dugradient
dechamp électrique.
0 =
angle
entre la direction duchamp
interne et la direction Oz de lacomposante
qzz dugradient.
il =
paramètre d’asymétrie
dugradient
dechamp électrique.
LE JOURNAL DE PHYSIQUE. - T. 34, N° 1, JANVIER 1973.
54
Or dans ce
composé
le niveau orbital fondamental de l’ionFe2+
est certainementséparé
des niveaux suivants par au moinsplusieurs
centaines dedegrés Kelvin, puisque
l’interactionquadrupolaire
AE(Tableau IV)
varie très peu entre4,2
et 300 OK. Les fonctions d’ondesorbitales,
et parconséquent
lescaractéristiques
dugradient
dechamp électrique,
nepeuvent
dans ces conditions être notablementpertur-
bées par l’actionconjuguée,
au-dessous deTm’
duchamp
moléculaire et ducouplage spin-orbite
L’asymétrie
considérable observée pour legradient
dechamp électrique
nepeut
alors résulter que de laprésence,
au site de l’ionFe2 +,
d’unesymétrie
localelà encore
plus
basse que lasymétrie
«globale » quadra- tique
déterminée par rayons X. Lespropriétés
électro-niques
etmagnétiques
deFe2+
sont donc certainement très différentes de celles existant en siteoctaédrique axial,
soittrigonal (GeFe204 [14], FeC03 [15])
soitquadratique [16].
L’apparition
d’un mécanismed’échange
électro-nique
entre ionsFe2+
etFe3 +
se traduit habituelle- ment par une modificationapparente
de leurs propor- tionsrespectives
dans lesspectres
Môssbauer. Rien de tel ne seproduit
ici entre4,2
et 300OK,
cequi
confirmel’absence de
phénomène
de résonance entre cesions, déjà suggérée
par Brauer et Eichner[2].
Si l’on admetsuivant ces auteurs que l’une des
catégories
d’ions ferest entièrement entourée de molécules
d’eau,
il nousparaît
peuprobable
que ce soit le ferdivalent,
pourlequel
l’abaissement desymétrie
localepourrait
être dûà un
mélange
de fluor et de molécules d’eauparmi
lesvoisins les
plus proches.
5. Etude de
FeF2,
4H20. -
Difficile àpréparer
età conserver pur
[2],
ce fluorure de fer divalent se trouveFiG. 7. - Spectres Môssbauer paramagnétiques de FeF2 4 H20 (impureté principale : Fe2F5, 7 H20)
a) à 300 oK ; b) à 4,2 oK.
habituellement associé à une
quantité
notable del’heptahydrate
de valence mixte étudié ci-dessus.Nous l’avons obtenu de la manière suivante : réaction du fer en
poudre
avec une solution d’acidefluorhydrique
à 40% ; précipitation
par l’alcooléthylique ; filtration, lavage
à l’alcoolpuis
àl’eau ; séchage
à latempérature
de 40 °C environ.Les
spectres
Môssbauerparamagnétiques (Fig. 7) comportent
unprofond
doublet dont ledéplacement isomérique
et laséparation quadrupolaire (Tableau VI)
sont
caractéristiques
de l’ion ferreux. Lesimpuretés
semanifestent sous la forme d’un doublet de fer trivalent et d’une
dissymétrie
des raies deFe2+
révélant que tous les ions ferreux necorrespondent
pas exactementaux mêmes
paramètres hyperfins.
L’ordre
magnétique apparaît
versTABLEAU VI
Paramètres
hyperfins
deFeF2,
4H20 (zone paramagnétique)
FIG. 8. - Spectre Môssbauer de FeF2, 4 H20 à 1,3 °K (impu-
reté principale : Fe2F5, 7 H20).
TABLEAU VII
Paramètres
hyperfins
deFeF2,
4H20
à1,3’OK
L’analyse
duspectre magnétique complexe
obtenu à,3
OK(Fig. 8)
a dû être faite parétapes
successives : .étermination et soustraction de la contribution de ferrivalent,
dont lesparamètres hyperfins
se trouvent êtren moyenne ceux de
Fe3+
dansFe2F 5’
7H20 ; puis
)remier
ajustement [17]
duspectre principal
du ferlivalent
qui
révèle alors l’existence d’une contribution ésiduelleprésentant
certaines similitudes avec lepectre
deFe2+
dansFe2F.,
7H20
mais dont il estnalaisé de rendre
compte
par un seuljeu
de para- nètreshyperfins ;
enfinajustement global,
danslequel
a contribution résiduelle est arbitrairement
repré-
entée par la
superposition
de deuxspectres
voisins lont lesparamètres quadrupolaires
sont ceux deFe2 +
lans
l’heptahydrate (Tableau VII).
En définitive il
paraît
raisonnable d’attribuer les contributionsparasites
divalentes et trivalentes à uneproportion importante (plus
de 50%)
deFe2F 5’
7H20
)lus ou moins pur dans notre échantillon. Le
spectre nagnétique
deFeF2,
4H20 proprement
dit(contri-
ution
« Fe2+ normal », Fig.
8 et TableauVII) correspond
à une orientationoblique
duchamp
nterne vis-à-vis des axes
principaux
dugradient
de;hamp électrique, qui présente
lui-même uneasymétrie
notable
(n ~ 0,25).
Ces résultats ne sont pas surpre- nants pour uncomposé
dont lasymétrie
cristalline estorthorhombique.
Comme dansl’heptahydrate,
leniveau orbital fondamental de
Fe2+
estséparé
desniveaux suivants de
plusieurs
centaines dedegrés Kelvin,
ainsiqu’en témoigne
la variation faible de l’interactionquadrupolaire
entre4,2
et 300 OK.6. Conclusion. - L’étude par effet Môssbauer de
ces différents fluorures de fer
hydratés
apermis
d’établir l’ensemble des
paramètres hyperfins capables
de les caractériser sans
ambiguïté
à bassetempérature.
Elle a mis en évidence pour chacun d’eux l’existence d’une transition
magnétique.
Elle a montré que lasymétrie
locale au site du fer étaitparfois plus
basseque la
symétrie
cristallineglobale
déterminée par rayons Xpouvait
le laisser supposer : dans le cas de l’ionFe2+,
l’étude del’asymétrie
dugradient
dechamp électrique
résulte d’unsimple
examen duspectre magnétique (cas
deFezFS,
7Hz0),
alors que dans lecas de l’ion
Fe3 +,
pourlequel
l’interactionquadru- polaire
n’estqu’une perturbation
devant l’interactionZeeman,
une étudeplus
élaborée a été nécessaire(étude
souschamp
extérieur deB FeF3,
3H20).
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