ÉTUDE COMPARATIVE DES TRAITEMENTS
DE LA LOQUE AMÉRICAINE PAR LA
«TÉTRACYCLINE
»ET LE
«SULFATHIAZOLE
»A.
BRIZARD,
Germaine DELORMEJ.
ALBISETTICentre de
Diaognostic
et de Recherches sur les Maladies desAbeilles, École
nationalevétérinaire,
Toulouse(11 aute- Garonne)
SOMMAIRE
Sur _j
4
colonies atteintes deLoque américaine,
iz ont été traitées par la «Tétracycline» et
19 par le « Sulfathiazole »,les g dernières gardées
comme témoins ont reçu unequantité équivalente
desirop
de sucre. La «Tétracycline
» sembleplus
efficace que le « Sulfathiazole » contre la maladie et, d’autre part, stimule ledynamisme
des colonies.INTRODUCTION
r1u
mois
de mars19 6 1 ,
l’un de nousécrivait,
en conclusiond’une
courte note relative àl’efficacité de
la «Tétracycline
» contreles Loques des abeilles...
« Dansle
casde la Loque américaine,
sonpouvoir stimulant matérialisé
par unereprise
d’acti!-ité plus précoce et plus rapide
que celle constatée
sur les colonies traitées
au
«
Sulfathiazole
»,paraît devoir lui faire donner la préférence. Mais
il reste àvérifier
dans
quelle
mesureelle
estcapable, plus
quela Sulfamide, d’enrayer définitivement la maladie
etd’éviter le double
transvasementqui, usqu’à présent, demeure la méthode
laplus efficiente
».Ce sont ces
points
que nous avonsessayé de préciser
au coursdes années ig6i
et
19 6 2 ,
en mêmetemps
que, par lamultiplication des observations,
nous avonscontrôlé la réelle activité du médicament.
MATÉRIEL
ETTECHNIQUES i)
Chaix des calonies :organisation
des contrôlesC’est dans trois ruchers rassemblant au total 72 colonies
logées,
pour laplupart,
dans des ruchesLangstroth-Standard, quelques-unes
dans despaniers,
quel’expérimentation
a été réalisée.34colonies reconnues atteintes
cliniquement
etbactériologiquement
deLoque
américaine auxmois d’avril et
mai,
en19 6 1
et en19 6 2 ,
furent utilisées de lafaçon
suivante pour la conduite des essais :12 reçurent un traitement à la «
Tétracycline
»,(sous
forme dechlorhy·drate
detétracycline)
10
reçurent
un traitement au « Sulfathiazole »,3 furent
gardées
comme témoins( r ),
mais reçurent chacune en même temps que les autres, pour lesplacer
dans les mêmes conditionsd’approvisionnement,
unequantité
desirop
de sucreégale
à cette utilisée pour la distribution
médicamenteuse,
soit : 500 ml(sirop
à 50p.100 ).
Par mesure de
prudence,
pour parer à une éventuelle extension de lamaladie,
les colonies res-tantes, en apparence
saines,
maisqui pouvaient
se trouvercontaminées,
furent toutes traitéesconcomitamment au « Sulfathiazole ».
Tout au
long
del’expérimentation,
les 7z coloniesdes ruchers
furent examinées àchaque visite,
une à une, rayon par rayon.
Un contrôle au cours du
traitement, après
la 2e administration desirop médicamenteux,
futeffectué sur la
plupart
des colonies malades. Deux autres visitesapprofondies
de toutes les colonies furent faitesaprès
la fin dutraitement, plus
ou moinstôt,
l’unependant l’été,
l’autrependant
l’au-tomne.
Enfin,
un ou deux contrôles furentréalisés,
l’année suivant letraitement,
auprintemps.
Les
propriétaires
ayant absolument tenu à cequ’un
traitement deprécaution
soitinstauré,
il n’a malheureusement pas été
possible,
par lasuite,
de laisser sans soins les coloniesguéries,
cequi
aurait eu,pourtant, l’avantage
depermettre
la vérification de laguérison
ou, aucontraire,
laconstation de la
réapparition
de la maladie.2
) Posologie
et mode d’administration des médicarraentsPour des raisons de
commodité,
la «Tétracycline
» futemployée
sous forme depoudre
dissouteau moment de
l’emploi
dans un solvant renfermant 20p. 100d’acide ascorbique
sous forme d’ascor- bate demagnésium (cette
dernière substancen’a, semble-t-il,
modifié en rien les résultats par rapport à ceux despremiers essais).
Le conditionnement du médicament(Sanclomycine- B ïtamine C)
nous a ainsi amenés à utiliser une dose totale de i,_5o g par colonie
(contre
1,20g dans lespremiers essais),
administrée en 3fois à 7jours d’intervalle,
à raison de 5o cg,chaque fois,
dissous au momentde
l’emploi
etmélangés
à 500ml desirop
de sucre à 5o p. 100.Le « Sulfathiazole »,
lui,
futemployé
à la dose totalede
3 g par colonie administré en3 fois,
à 7
jours
d’intervalleégalement,
à raison de i gchaque
foismélangé
à 500 ml desirop
de sucre à50 p. 100.
Suivant les conditions de
température
et demiellée,
lesirop
médicamenteuxfut,
soitplacé
dansdes
nourrisseurs,
soitdistribué,
leplus
souvent, paraspersion
directement sur les rayons.Il est
important
de faire remarquer que, sauf dans un cas, les traitements ont été conduits sanssuppression
des rayons porteurs de larves et d’écaillesloqueuses,
afin de mieuxjuger
de l’action du seul médicament.RÉSULTATS
Nous
les consignons, de même
que lasynthèse des observations recueillies,
dansles 2tableaux
suivants, l’un pour l’année ig6i (n O r), l’autre
pourl’année 19 6 2 (n o 2 ).
La lecture
de cestableaux
montre :(
1
)
Ce nombre, bien trop faible certes,s’explique
par la réticence despropriétaires quand
ils’agit
de de laisser sans soins des colonies malades. Il acependant
fourni l’occasion de constater la nonguérison
spontanée de laLoque
américaine etpermis,
compte tenu de ce que l’on sait de l’évolution naturelle habituelle de la maladie, dejuger objectivement
les résultatsthérapeutiques.
i)
que la «Tétracycline
» est trèsefficace
contre laLoque américaine, ainsi que
nous
l’avions déjà vérifié ; 2
)
que sonefficacité, si l’on
serapporte
auxpourcentages de guérison établis, paraît supérieure
àcelle
du ccSulfathiazole
»,d’autant plus
que les coloniestraitées
par ce derniermédicament étaient,
dansl’ensemble, beaucoup
moins sévèrementatteintes. Cependant, il faut reconnaître
que ladifférence
esttrop minime pour
pou-voir conclure définitivement
sans unebeaucoup plus importante expérimentation comparative ;
3
) qu’elle donne, plus
que le «Sulfathiazole
», un « coup defouet
» auxcolonies dont le dynamisme augmente habituellement
trèsvite
au coursdu traitement ;
,!) qu’elle n’est, malgré tout,
pascapable de guérir
à coupsîir, puisqu’une colonie
traitée
enig6i
arechuté
en19 6 2 .
CONCLUSION
En conclusion des recherches entreprises
surle traitement de la Loque améri-
caine
par la «Tétracycline
», nous pouvonsdonc écrire :
i)
que la «Tétracycline
», sousforme de poudre dissoute dans de l’eau
pureou
dans
unsolvant spécial,
est trèsbien acceptée
ettolérée
par lesabeilles, quel
que soit lemode
dedistribution (nourrisseur
--aspersion) ;
2
) qu’elle
estremarquablement efficace
contre laLoque américaine, à la dose
totale de
1 ,5 0
gdistribuée
en 3fois
etparticulièrement commode
àemployer ; 3
) qu’elle doit
être retenue parles apiculteurs, malgré
sonprix
encoreélevé,
comme une arme
précieuse,
dans les cas notammentoù
le «Sulfathiazole
» se montredéfaillant.
Re f
u pour pxeblicatiora
enjanvier 19 6 4 .
SUMMARY
A CONIPARISON OF « TETRACYCLINE n AND « SULFATHIAZOL » FOR THE CONTROL OF AMERICAN FOULBROOD
In 3-f colonies attacked
by
Americanfoulbrood,
12 were treated withtetracycline,
r9 with sulfathiazol andthe 3 controls given equivalent quantities
of sugar syrup. The bees shoved verygood
acceptance and tolerance oftetracycline given
as apowder
dissolved in water or in aspecial
solution.
Against
American foulbrood it was easy to administer and very effective at T,So g dividedinto
,; separate doses. It stimulated thevitality
of the colonies more than sulfathiazol.RÉFÉRENCE BIBLIOGRAPHIQUE
Btuzaxn