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Théorème de Weierstrass par les polynômes de Bernstein

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Academic year: 2022

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Texte intégral

(1)

Théorème de Weierstrass par les polynômes de Bernstein

Leçons : 202, 209, 228, 260, 264 Théorème 1

Soit f :[0, 1]→ Ccontinue et Bn : x 7→

n

P

k=0 k n

xk(1−x)nkf

k n

‹

le n-ième polynôme de Bernstein associé à f.

Soit ω : h 7→ sup{|f(u)−f(v)|,|uvh}le module d’uniforme continuité de f. Alors

kfBnk¶3 2ω

 1 pn

‹

donc(Bn)n converge uniformément vers f sur [0, 1].

L’inégalité est optimale dans le sens où il existe f ∈ C([0, 1]etδ >0telle que

n∈N,kfBnk¾δω 1 pn

‹ .

Remarquons d’abord queωest bien définie puisque, selon le théorème de Heine, f est uniformément continue sur [0, 1], ce qui assure de plus queω(h)−−→

h0 0.

Lemme 2

La fonctionω est croissante, sous-additive et pour touth∈[0, 1], pour toutλ∈R+ tel queλh∈[0, 1], on aω(λh)¶(λ+1)ω(h).

Démonstration.La croissance deω est évidente.

Soienth1,h2∈[0, 1]tels queh1+h2 ∈[0, 1]. Soient v>utels que vuh1+h2. S’il existe itel que vuhi, alors|f(v)−f(u)|¶ω(hi).

Sinon, on peut écrire

vu=v−(u+h1) +u+h1u et 0¶v−(u+h1h1+h2h1h2 donc |f(v)−f(u)|¶ω(h2) +ω(h2).

On en déduit queω(h1+h2ω(h1) +ω(h2):ωest sous-additive.

Par une récurrence immédiate, on a pour toush∈[0, 1]et r∈Ntels querh∈[0, 1], on aω(rhrω(h).

Soitλ∈R+ tel queλh∈[0, 1]. Alors par croissance deω, on a

ω(λhω((E(λ) +1)h)¶(E(λ) +1)ω(h)¶(λ+1)ω(h).

Démonstration(du théorème).Soit x∈[0, 1]et(Xi)i une suite de variables aléatoires i.i.d.

de loi B(x). Alors si Sn=X1+· · ·+Xn, on sait que Sn suit la loi binômialeB(x,n)et par théorème de transfert,E

• f

Sn n

‹˜

=Bn(x). Ainsi,

|f(x)−Bn(x)|¶ E

f(x)−f

Sn n

‹

¶ E

ω

xSn n

.

Gabriel LEPETIT 1 ENS Rennes - Université Rennes 1

(2)

Or, selon le lemme, ω

xSn n

=ω

 1 pn

‹

× p

n

xSn n

xSn n +1

ω

 1 pn

‹ . Donc

|f(x)−Bn(x)|¶ω 1 pn

‹ p n

xSn n

1

+1

ω 1 pn

‹ p n

xSn n

2

+1

. Or, puisqueE

•Sn n

˜

=x, on a, par indépendance desXi,

xSn n

2

2

=Var

Sn n

‹

= 1 n2

n

X

i=1

Var(Xi) = 1 n2

n

X

i=1

x(1−x) = x(1−x)

n .

Donc finalement,

|f(x)−Bn(x)|¶ω 1 pn

‹ (Æ

x(1−x) +1)¶3 2ω 1

pn

‹ , car si x ∈[0, 1], x¶ 1

2 ou 1−x¶ 1 2.

Prouvons maintenant l’optimalité de cette majoration. Soit f(x) =

x−1 2

. Par inégalité triangulaire renversée, on aω(hhpour touth.

Soient X1, . . . ,Xn une suite de variables de Bernoulli de paramètre 1

2 indépendantes,

"j = 2Xj−1 pour tout j ∈ N et Tn = Pn

j=1

"j = 2Snn. Les "j constituent une suite de variables de Rademacher indépendantes. De plus,

kfBnk¾ f

1 2

‹

Bn

1 2

‹ =

Bn

1 2

‹ =E

Sn n −1

2 = 1

2nE[|Tn|]. SoitY =Qn

j=1

 1+ i

pn"j

‹

. En utilisant l’inégalitéex ¾1+x, on obtient

|Y|=

n

Y

j=1

v u t1+"2j

n

n

Y

j=1

v t1+1

n

n

Y

j=1

pe1/n=exp

‚1 2

n

X

j=1

1 n

Œ

=p e.

Donc|E[TnY]|¶p

eE[|Tn|]

Mais par ailleurs, les"j étant indépendantes et centrées,

E[TnY] =

n

X

j=1

E["j

 1+ i

pn"j

‹Y

k6=j

 1+ i

pn"k

‹

=

n

X

j=1

E["j]Y

k6=j

 1+ i

pnE["k]

‹ + i

pnE["2j]Y

k6=j

 1+ i

pnE["k]

‹

= Xn

j=1

pi

n=ip n

Doncp n¶p

eE[|Tn|]de sorte quekfBnk¾ sn

e × 1

2n ¾ 1 2p

 1 pn

‹ .

Gabriel LEPETIT 2 ENS Rennes - Université Rennes 1

(3)

Remarque.On se ramène au théorème de Weierstrass sur un intervalle quelconque [a,b] en posant pour f :[a,b]→Ccontinue, ˜f : x 7→ f(a+ (ba)x).

Référence :Hervé QUEFFÉLECet Claude ZUILY (2013).Analyse pour l’agrégation. 4eéd.

Dunod, p. 518

Gabriel LEPETIT 3 ENS Rennes - Université Rennes 1

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