Théorème de Weierstrass
Pabion, Elements d'analyse complexe, page 144 Théorème :
Soit(an)n une suite injective de nombres complexes tels quelim
n∞an=∞.
Etant donnée une suite (bn)n de nombres complexes non nuls, il existe une fonction F méromorphe surCtelle que :
1. Lesan sont exactement les pôles de F
2. Pour toutn,an est un pôle simple de résidu bn.
On peut toujours trouver une suite(qn)n d'entiers positifs telle que pour toutr vériant0≤r <1, X+∞
n=0
|bn|rqn <+∞
Ainsi, choisissons une suite strictement croissante qui vérie pour toutn≥1, ln|bn|
qn ≤ln µ
1 + 1 n
¶
On a alors pour toutn≥1 :
lim sup
m∞ |bm|1/qm ≤1 + 1 n Autrement dit,
lim sup
m∞ |bm|1/qm ≤1 Donc la série entière P
n≥0
bnzqna un rayon de convergence≥1, ce qui assure bien que+∞P
n=0
|bn|rqn<+∞. Mais, il peut exister des suites convenablement plus économiques (par exemples constantes). Une suite (an)n étant choisie, supposons encore, que lesan sont tous non nuls. On peut alors considérer la série suivante :
X+∞
n=0
bnzpn
apnn(z−an) avecpn =qn−1 Le terme de rangna un pôle simplez=an, de résidu :
bnapnn apnn =bn
SoitR >0. Il n'existe qu'un nombre ni d'indicesntels que|an| ≤R. Choisissons un nombre rtel que0< r <1. Il existe un entierN tel que pour tousn≥N,
|an| ≥ 1
r et R
|an| ≤r (donc|an|> R) On a pour toutzvériant|z| ≤Ret toutn≥N :
¯¯
¯¯ bnzpn apnn(z−an)
¯¯
¯¯≤ |bn| 1−r
rpn
|an| ≤ |bn| 1−rrqn Donc la série +∞P
n=N bnzpn
apnn (z−an) converge uniformément pour tout|z| ≤R. Ainsi, la série voulue converge uniformément sur tout compact, et dénit une fonction méromorphe qui a bien les propriétés requises.
Théorème de Weierstrass:
SoitS un ensemble localement ni dansC divisé en deux parties disjointesZ et P. On attache à tout point zdeS un entier positifm(z).
Alors il existe une fonctionF méromorphe sur Ctelle que : 1. Z est l'ensemble des zéros deF.
2. P est l'ensemble des pôles deF.
3. pour toutz∈S,m(z)est l'ordre du pôle ou du zéro z.
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On sait déjà qu'il existe une fonction méromorphe g, dont S est l'ensemble des pôles, chaque pôle z∈S étant simple et de résidum(z)siz∈Z,−m(z)siz∈P.
Soit∆ le domaineC\S. Fixons un pointz0∈∆. Pour toutz∈∆, il existe un cheminγ qui reliez0
à zen restant dans ∆.
L'intégraleR
γg(z)dzdépend a priori deγ. Mais siδ est un autre chemin qui reliez0 à z dans∆, la formule des résidus appliquée au circuitλ=γ−δmontre que la diérence :
Z
γ
g(z)dz− Z
δ
g(z)dz ∈ 2iπZ Donc le nombre exp³R
γg(z)dz
´ ne dépend que de z, et non du choix de γ. On dénit ainsi une fonctionF sur∆.
Montrons queF est holomorphe.
Soitω0∈∆. Il exister >0tel que le disque ouvertD=D(ω0, r[soit inclus dans∆. La fonctionga une primitiveGsurD et on peut supposer queG(ω0) = 0. On a alors pour toutω∈∆:
F(ω) =F(ω0) exp (G(ω))
DoncF est holomorphe dansD, et a pour dérivée :
F0(ω) =F(ω0) exp (G(ω))G0(ω) =F(ω0) exp (G(ω))g(ω) =F(ω)g(ω) Ainsi, on a pour toutz∈∆ :
F0(z) F(z) =g(z) Tout pointz∈Z (resp. P) est un pôle simple de F0
F, de résidum(z)(resp. −m(z)).
Toutz∈Z est donc une fausse singularité, qui donne donc un zéro d'ordrem(z). Toutz∈P est un pôle d'ordre m(z).
Application :
Toute fonction méromorphe dansCest le quotient de deux fonctions entières.
En eet, soitF une fonction méromorphe dansC.
iF n'a pas de pôle, elle est entière et on peut écrireF =F/1.
Sinon, il existe une fonction entière g, dont les zéros sont les pôles de F, et qui a en tout pôle de F un zéros de même ordre. Alorsf =gF n'a que de fausses singularités, donc se prolonge en une fonction entière. On a alorsF =f /g.
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