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La neutralité revendiquée du Bureau international d'éducation. Vers une Éducation nouvelle généralisée par la science piagétienne (1921-1934)

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Texte intégral

(1)

Book Chapter

Reference

La neutralité revendiquée du Bureau international d'éducation. Vers une Éducation nouvelle généralisée par la science piagétienne

(1921-1934)

HOFSTETTER, Rita, MOLE, Frédéric

HOFSTETTER, Rita, MOLE, Frédéric. La neutralité revendiquée du Bureau international d'éducation. Vers une Éducation nouvelle généralisée par la science piagétienne (1921-1934).

In: X. Riondet, R. Hofstetter & H.L. Go. Les acteurs de l'Education nouvelle au XXe siècle.

itinéraires et connexions . 2018.

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:116534

Disclaimer: layout of this document may differ from the published version.

1 / 1

(2)

Sous [a direction de X. Riondet, R. Hofstetter & H. L. Go

Les octeurs de l'Éducotion nouvelle ou xxe siècle

Itinéraires et connexions

PUO ôUGA VEilition -

s

(3)

yrière

zhinder, section

suisse rés

responsabilité

:ducation,

la science et

.lques

Toble des motières

Liste des conlributeurs

I NTRO DU CTIO N. L'

Éducotion nouvelle : itinéroires et regords croisés

XAVIER RIONDET, RITA HOFSTETTER, HENRI LOUIS GO

Des itinéraires aux résonances

plurielles

...

Une

évolution

épistémologique en histoire de la pédagogie ?

CHAPITRE

1.

Souver les jeunes générotions de lq foillite éducqtive:le combot de Modeleine Guéritte

LAURENT GUTIERREZ, ANTOINE SAVOYE

Une entrée tardive dans l'engagement

éducatif

Éducation et politiques publiques

Crise de l'éducation familiale et responsabilité parentale

Instruire

et rbsPonsabiliser les parents

Une stratégie

d'action

à I'anglo-saxonne Place et rôle de la femme dans l'éducation

Combattre les préjugés sexistes et favoriser la coéducation Conçlusiqn

CHAPITRE

2.

ltinéroire de consiruction

d'une pensée pédogogique: le jeune Céleslin Freinet...

HENRI LOUIS GO

Prémisses

d'un

imprévisible destin Lexpérience cruciale de la guerre ..

Le jeune

instituteur militant

Conclusion

5

7 0ns

9

)ct

30 32 34 35 38 39 4I 43 15

47 52 55

<c)

285

45

(4)

286

LES ACTEURS DE LÉDUCATION NOUVELLE AU XXE SIÈCLE

CHAPITRE

3. Lire, voyoger pgr lo pensée, citer,

se construire. Retour sur l'itinéroire intellectuel de lq pédogogue Élise Logier-Bruno (1898-1983)

'

XAVIER RIONDET

Retour sur la jeune

Élite

....

La

formation

intellectuelle et professionnelle d'Elise

Lagier-Bruno

...

La singularité

d'Élte

par

rapport

à ses

milieux

d'appartenance

"""" ""

'

La pratique de la lecture et I'usage des carnets

Les pas de côté d'une jeune

institutrice

de la République Relire I'histoire de la upédagogie Freineto

CHAPITRE 4.

Trqnsmission et filiolion: itinérqire d'une prqtique pédogogique à l'École Freinel.

....'

rnÉoÉRtouE MARTE PRor

l,a npédagogie Freinet>, un objet d'étude

historique " " ""

Itinéraire d'une pédagogie Élisienne dans

l'histoire du oMouvement

Freinet>

Un

enjeu de transmission: se

former

à une < manière d'être u La

filiation

de la pensée et de la philosophie des Freinet:

rôle de

l'Institut

Freinet

Conclusion

...

CHAPITRE

5.

Anthropologie et montessorisme:

itinéroire d'une idée Pédogogiqqe

eÉneNcÈnE xorLv

lnrroduction

Mise en conrexre: l'anthropologie et la préoccupation morale de l'école Engager une u révolution de

I'individuu

: la

proposition

d'une anthropologie pédagogique

Le matériel comme ( cure D : itinéraire

du

projet anthropologique dans les bulletins de

I'AMF

Conclusion

CHAPITRE

6. f épopée de Poul et Edith Geheeb:

itinéroire pédogogique d'une histoire européenne

CARMEN LETZ

Les années de

forrnation:

Iéna-Berlin (1889-1899)

89

92

95 102 63

67 69

/)

/4 77 83 86

rt3

t2l

r27 r36

139

l0t lll

Les années d'aPPrentissag Les années glorieuses:

l'É

Les années d'errance: l'É<

de

l'exil (1934-1946)

- CHAPITRE

7. Mqkqrenl de lo pédologie: de

JEAN RAKOVITCH

Un

ennemi en aPParence Les trois sources d'erreur

De roublantes

coïncider

De

la sincérité du comba Le Poème: une charge co Épilogue:

Un

fossoYeur I

CHAPITRE B.

OVidE

DE

ou service d'une pér

SYLVAIN WAGNON

De

Decroly aux decrolYe

d'un

réseau de sociabilitt Le choix subjectif de cer' Les cercles sociaux, Pivor

CHAPITRE

9, Lq

NEUTTI

inlernotionql d'édu(

générolisée Por lq

s

RITA HOFSTETTTR ET TNÉOÉN Les convictions de

l'lnst

Le

BIE

à la recherche

d'

et logique centralisatrice Une neutralité

confront

le

BIE

face à

I'ITE

.

Le BlE, comme arène

in

internationale un Progr' ConcIusion

rt3 tt7

14r

(5)

Table des matières

Les années c1'apprentissage : I-Iaubincla et 'Wicke rsclorf ( 1 902- I 909) Les années glorieuses: l'École

Odenwald

(1910-1934)

Les années d'errance: l'École

d'Humanité'

une créatiot.t de

I'exil

(1934-1946)

CHAPITRE 7. Mokorenko et le crépuscule de lo pédologie: de l'ombre à lo lumière

JEAN RAKOVITCI-I

Un

ennemi en apparence implacable des pédologues Les trois sources d'erreur des pédologues selon Makarenko

De

troublantes coincidences avec les décrets du

comité

central du parti De la sincérité du cornbat de Makarenko contre les

pédologues "

'

Le Poème: une charge contre la pédologie?

Épilogue: Un

fossoyeur largement posthume

CHAPITRE

B,

Ovide Decroly: cercles decrolyens qu service d'une Pédogogie

SYLVAIN WAGNON

\43 I, 149

tel

I

983)

gier-Bruno enance...

le

63

89

95

154 b/

69 73 74 77 ô-) B6

l6l

r65 766 r69 172 175 176

179

re

let

o,

287 'être >

e

morale de l'école

)eb:

péenne

t02 De

Decroly aux decrolyens, les modalités de

structuration d'un

réseau de sociabilité

Le choix

subjectifde

cercles decrolyens

Les cercles sociaux,

pivot

d'une sphère relationnelle?

CHAPITRE 9. Lo neutrqlité revendiquée du Bureou

internoiionol d'éducotion.Vers une Éducolion nouvelle générolisée por lo science piogétienne (192t-1934)

' RITA HOFSTETTER ET FRÉDÉRIC MOLE

Les convictions de

l'Institut

Rousseau: des vérités universalisables ? Le

BIE

à la recherche

d'un

compromis entre stratégie fedératrice et logique centralisatrice

une

neutralité confrontée à la question de la

lutte

des classes le BiE, face à

I'ITE

Le

BIE

comme arène intergouvernementale déployant à l'échelle internationale

un

progressisme

éducatif

Conclusion

181 183 191 105

111

rt3 tt7

113

r95

198

203

209 t27

136 127

t39

t4r

215 222

(6)

LES ACTEURS DE UÉDUCATION NOUVELLE AU XXE SIÈCLE

CHAPITRE 10. Un pédogogue québécois sur les roules de l'Europe froncophone: s'éloigner pour s'inspirer " " ""'

lrÉnÈsE

Hnurl

Le Québec: un conrexte éducatif idéologique et pédagogique particulier

Itinéraire

pédagogique de Charles-Joseph

Magnan "

'

La

formation

des maîtres et le rôle des instituteurs avant la mission La mission en France, en Belgique et en Suisse

Recommandations de

c.-J.

Magnan au

surintendant

de

l'instruction publique

et au

Comité

catholique

225

228 229

232 234

Conclusion

235 239

Références Introduction

245 245 250 252 253 255 257 260 263 265 268 )-7')

275

283 Chapitre 3 ...

Chapitre

5 ...

Chapitre 7 ...

Chapitre 9 ...

lndex des noms

Liste des qcronymes

(7)

Chapitre 9

Lo neutrolité revendiquée du Bureou inte

rnotionol d,éd ucqtion

Vers une Éducotion nouvelle générolisée por to science piogétienne (l g2l-IgS4)

RlrA HoFSTETTER ET pRÉoÉRrc

votr

Ce texte montre comn 1925 à l,initiative des

rlun,,"

Bureau internationald,éducation

(BlE), creé en

;nrï:ri*ïrî#ihïïîx'i":j,ff ffi l,::,ii',,",l,ffi

ii i ï ru: ï:ii

Ë :

I iffi :,.".tf ïT i;; i!,",.,,. ;" ; #; .. ,.î.

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195

l.

Cet articte s,inscrit dar u

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r,r.rooo,t_io;;;ïï:11i.,.,#ii:l;i;Ë:i:ii,..f,lli:.iliHî:ffi iï;î, j

(8)

196

RITA HOFSTETTER ET FRÉdÉRIC IVOLE

sous

la forme d'une foi militante

des pédagogues.

I-?objectivité scientifique

- et son pendant, la neutralité

au

point

de

vue national, politique, philo- sophique et confessionnel -

est

imprimée dans

les

statuts comme

dans les

modes opératoires du BIE, servant

aussi

de justifications aux

<câuses2u placées à

I'agenda de l'institution. Or nous observons que

ces câuses

sont .orrr,rbrt".rtiellement

reliées

à

celles

promues par

les réseaux

d'Éducation nouvelle,

dans lesquelles les

premiers

bâtisseurs

du BIE s'inscrivent tout

au

long

de

I'entre-deux-guerres.

Cet article

se

concentfe sur la stratégie générale de construction du BIE, sur

les

rypes de négociations arxquelles cette constfuction donne lieu, et

sur

la façon dont la neumalité

est

interprétée

et

revendiquée par

ses

Promo-

reurs

comme condition d'élaboration d'une réforme éducative mondiale.

Afin

de

comprendre

les démarches mises en æuYre

Pour tenter

de dépasser

contradictions

et

contfoverses, nous nous focalisons

sur quelques

moments

critiques et événements

nodaux, qui structurent notre

propos en quatre

volets:

1)

Comment

les

intellectuels

à

la tête de I'Institut

Rousseau

justifient-ils leur neutralité lorsqu'au sortir

de

la Grande Guerre, ils s'évertuent

à

faire reconnaître

leurs

convictions

réformistes

comme

des vérités universalisables ?

2) Commenr déjouent-ils

les

contradictions rencontrées pour légitimer

en

1925la fondation du BIE de Genève,

à

la fois comme emblème du paci-

ûsme

wilsonien et comme corporation indépendante fédératrice

de

toutes

les autres ?

3) Comment

se

positionnent-ils

à

l'égard d'associations

rivales,

particulièremenr l'Inrernationale

des

travailleurs de l'enseignement (ITE) qui, révolutionnaire

er

ânrinomique

à la sphère

d'influence

de la Société des

narions (SDN),

les

confronte aux questions de lutte de

classes

et met leur neuralité

à

l'épreuve

?

4) kquels retournements opèrent-ils pour accréditer leur neutralité (scientifique, pédagogique

et

politique) lorsqu'ils placent leur

agence sous

l'égide

des

gouvernements dès

1929 ?

Nous partons

de

I'hypothèse que I'affirmation par le BIE d'une neutralité

- en particulier en matière de conception éducative et

de

positionnement politique - relève à la fois d'un principe de scientificité rationnellement

"rr,.r*é, d'une démarche rhétorique visant

à résorber la

militance

de

l'Édu- cation nouvelle dans de nouveâux

ensembles

discursifs, et d'une

stratégie

diplomatique cherchant

à

impulser une dynamique de réforme

à

l'échelle

2. Une notion entendue au sens que [uiconfère Saunier (2012), comme des *horizons d'engagement>, < embrassés en tant que questions dites d"'intérêt général", voire

"universelles" >.

mondiale, en Y ralliant notl âu nombre

desquels

Êguren oolitiques éducatives' La

ri1

iondition de Possibilité d'ur

la

spécificité

des

nations' Nous entendons

cePendant

répondants,

de

l'argument

<

signifie

Pas nécessairement I

m-ais

Plutôt

une renégociatic

et militance, renégociation

d,es

variations en fonction

c

Interroger

le tYPe de

neutrali la polysémie concePtuelle

d

orr,ir"rrs ambitionnent

de I'

'r,rrsi

obs.rver

de Près les cc

et militance3, lorsque

les Pt enquêtes sur le

terrain' doct mondiale

de

l'éducation'

e dons en

évitant

soigneusem'

en mettant en évidence la du BIE

en

le

Plaçant sous à

orendre

en

comPte

les P'

tr"j..toir.

générale'

En

ch

".t .rPrit du

temPs

qui fa

s

cientif.quemem fondée un attentive aux failles' aux d

ouissante

conviction colle .ornPrir.

indéPendammen des rePrésentâtions

concu;

cherchons

à

mieux comPr

mentatives au moYen desq

Nous focalisons ici l'att noyau d'acteurs qui'

gra'

Ro.rrr""t, s'inscrivent

à I'

La neut

3. Soutignons que [a seu[e Pt t'histoire du BIE Par ceux qu mondiate f usionne t'histoire C discuter cet amalgame' [e te

(9)

res.

Lobjectivité scientifi

que

e

national, politique, Phllo-

s les

statuts comme dans

les

iustifications aux

(câuses2 D

)servons que

ces causes

sont par

les réseaux

d'Éducation

s

du BIE s'inscrivent tout

au

ale de construcdon du BIE, construction donne lieu, et

t

revendiquée

Par ses

Promo- 'éforme éducative mondiale.

)uYre

pour tenter

de déPasser

lisons

sur

quelques moments noûe

propos en quatre volets :

.stirut

Rousseau

justifient-ils 3uerre, ils s'évertuent

à

faire

re des vérités universalisables ?

encontrées pour légitimer

en

is comme emblème du

Paci-

endante fedératrice de toutes l'égard

d' associations rivales,

:urs de I'enseignement (ITE)

e

d'influence

de la Société des

le lutte de

classes

et met leur

nts

opèrent-ils pour accréditer rlitique) lorsqu'ils placent leur )29?

,n

par le BIE d'une neutralité ucative et de Positionnement

sciendfi

cité rationnellement

'ésorber

la militance

de

l'É,du-

s

discursifs, et d'une stratégie amique de réforme

à

l'échelle

nier (2012), comme des < horizons ns dites d"'intérêt générat", voire

3. Soutignons que ta seute pubtication d,e re du BIE par ceux qui en ont assu mond iate fusionne t'histoi re de t'institution

uter cet amalgame, le tenant pour éta

nvergure (Suchodotski ef a/., mé [e retais au

sortir

de ta

La neutralité revendiquée du Bureau international d,éducation

mondiale, en y rallianr norâmme nt

les

Leacling.Educators of the

Worlcl,

au nombre

desquers

figurent

res

ministres a.

r

ea"."r;;;"." charge

politiques éducatives. La rigu.ur r.i"rrtifiqu"

est

présentée comme

des

condition de possibirité d'uri internationarir-. ptur.rirr.,"rlrp..ru.* une a.

la spécificité

des

nations.

Nous enrendons

cependanr

monrrer

lu^e

la

mobjlisarion, par

ses

premiers répondants' de |argument de la scieniificité et de

ra

,r"ur.rriré du BIE

ne

signifie

pas nécessairement

pour eux un ,.rora"-ent

à

leurs convi*ions,

mais

plutôt

une

renégociation parfois complexe a., fro.r,iJr",

enrre science

et militance, renégociation dont les condidorr, .onrr"lrr.n,

",..-.e-.,

des

variadon' rn Àn.tio" d., .;;;*i.", ., a., p.otagonistes en

présence.

Interroger

le rype de

nerrrrril6_6oirrÀoi.gique

du

BIE,

c,esr tenrer de cerner

la polysémie conceptuelre d. r'inr"rrr"rion"lir*. éducatjf,à r,heure

or) ses

partisans ambitionnenr

de

l'institutionnariser

à

,". é;h;i; iorrarr.. c,"r,

aussi observer de près les

conditions

de

cet accommodement entre

science

et militance3, lorsque

les

principau* prrt.rr"i.es du BIE concrétisent

leurs enquêtes sur le

terrain, do.um.rrt..r, ., ao__.ntent, disent-ils, la

n marche

mondiaie

de

l'éducation )

et,

pour l,amélior.r, élaborent

des

recommanda- tions

en évitan t soigneusement de

leur .o.rrur.r

uo

."r".r^JrJ prLpric rou,

en meftant en évidence la.st.atégie conduisant

à

accréditer la scientificité du BIE

en

le plaçant

sous ra

ng.ri. arr".rrice

de Jean

piaget, nous veiilons

à

prendre en compre

les

pointf de ,"rrrior, ., 1., e.u"ilr;î;il.r."r

cerre

traje*oire

généraie.

En cherchant

à

restituer a*, ,orr1{.rloîe discursif

cet esprit du temps qui fait de'essor d'une Educat;on àuai)

pacifiste et

scientifquement

fondée une

cause

i-péri.ur., ,rorr.

"rr"tyr. ," .,r.u,

"urri attentive aux faiiles, aux-divergen.., ou aux

résistances

qui troublent

cette

puissante conviction collective. Une

idée

_ .

.

comp rise in dép endamm en r d e Ia

façon r"",, i;i:'rrf#: :fi?:ïii î;

des

représentadons concurrentes ou conrradictoires (Angenot, 2012), nous cherchons

à

mieux comprendre .o__.nr rle.haf"uieni.r rr."rigr",

".gu_

menratives au

moyen

desqueiles les acteurs

ju;tfi;;;;; i.r,ra";.-"",r.

Nous focalisons ici l'attention,sur les positions et activités d,un petit noyau d'acreurs eui, gravitant dans

res

années 1920 awour de |Institut

Rousseau,

s'inscrivent

à

I'interconnex;; ll.

réseaux de

l,internationalisme

19

avec celte du renouveau édu bri.

1 979) retraçant seconde guerre catif sans même

(10)

La net

et du progressisme édulcati1, et qui, composant divers paradigmes (mili-

rance, science,

neurralité), dessinent l'itinéraire intellectuel et politique

de

ceffe nouvelle organisation qu'est le BIE. Cette recherche entend montter comment

les

itinéraires particuliers

de certains acteurs

s'inscrivent

dans

celui par lequel s'élabore une institution.

RtrA HOFSTETTEn

rr

rnÉoÉntc

volr

Les convictions de l'lnslitut Roussequ:

des vérités universolisobles ?

Rousseau

-

Plus

Particulièrer F.rrièr. .t Je"n

Piaget

-

che

tises à

une

échelle

Planémir oetite cité Provinciale

de

G'

icigon, rgaO)'

o

RéPubliq àoriron

d'images et de

mYr aurait un

desdn Particulier6

comrne I'une

des instances (de T

raz, 1929), voire êtr'

int rn"tio,,al du travail

(B

initiatives

se

multiPlient

Pc

et inciter la SDN

à Placer

I'Institut

Rousseau

rivalise leur

exPertise en

matière

d

teurs ltgitimes Pour fonde L'année 1922 marque u' proposition

de

la France' intellectuelle (CICI)

se Prt

esprit international (Ren

l'

"rgrrrn.,tt"ire

nouvellen

loni d.I'année tentent d or.r'i I'inu""e

de

la CICI

i. ,ou,. interférence Pol

ouissants

mouvements

so

l'.rpri,

de Paix' C'est

air Hochstaetter,

Proclame t à posséder

le BIE que

le

< En toute sincérité et san que modestes' on Peut '

ei

ne louera un rôle

uti

diPlomates mais des hon Peut ajouter: au Point c ie Plus intéressant à avo à Posséder le BIE que lt

6. Voir notamment à ce Prt mais aussi Gorman' 201 2' 7. Proiet Hochstaetter' Cor 198

Comme

le

démontrent

nos

trâvâtlx

antérieurs, au

sortir

de la

Grande

Guerre, les

intellectuels

à

la

tête de

I'Institut

Rousseau et de

l'École

des sciences de

l'éducations

se saisissent de

l'international pour

se

profiler

sur

l'avant-scène mondiale et ceuvfer, par la

science

et l'éducadon,

à

la paix sur Terre. Le

désastre de

la Grande Guerre

les

convainc

que c'est en

libérant I'enfant

des

préjugés nationalistes, des tutelles

asservissantes

et donc

des archaïsmes

,.oi"ii.. qu'on portera efficacement la

cause

paciÊste et internationaliste

dans les

ginérations nouvelles

(Siegel,

2004);

ils s'investissent de

la mission d'en convaincre

aussi amis de

I'enfance, autorités

scolaires et éducateurs de

tous

les pays,

sollicitant leur concours Pour

que

le BIE qu'ils am.bitionnent

de

fonder

puisse

accomplir

( son

æuvre

de Paix et de

Vérité

>'

L'objectivité sciendfique

est

s,rpposé. incarner

cette

vérité, gârantir

à la

fois

la

neutralité du BIE.t l.r,rd.ùrt

et causes portées à son agenda, la

paix

par

l'éducation' L'Éducation nouvelle - cautionnée par la

science

- leur seft d'insffument

de

ralliement.

visant

à

promouvoir une conception expérimenmliste et progressiste

de

l'éducation - sous-tendue Paf leurs convictions naturalistes' humanistes,

pacifistes, encyclopédisres,

documentalistes -,

les têtes pensântes de

I'Institut

4. Gorman (2012)

ta suite d'autres, dont Laqua

Q011)-

confirme [e rôte fonda- teur de cette période pour t'émergence d'une véritabte < société internationale>' un internationatisme a[ors proputsé par [a conviction d'une corrélation entre progrès scientifique et progrès social (Rasmussen,2001)mais qui entre en tension avec [a revitalisation d'un internationalisme marxiste (stuga,2013, pp. 45-78). Comme ['énonce le cadrage théorique générat de notre recherche cottective (Hofstetter & Droux' 2016)' ['<internationalisme éducatif

'

n'est pas un concept stabte mais i[ évolue en fonction des espaces-temps et des acteurs qui L'investissent, dont tes positions peuvent être eItes-mêmes contradictoi res.

5. L'lnstitut, on s en souvient, est créé en 1 91 2 par Édouard Ctaparède et accueittera' dès 192'1 , Jean Piaget qui y enseignera sa vie entière. Rattaché à t'université en 1929 puis pteinement inlégré en son sein (en 1948), I'lnstitut universitaire des sciences de t'éducation sera transformé en facutté de psychotogie et des sciences de ['éducation de t'université de Genève, en 1975 (Hofstetter, 20'l 0; Hof stetter, Ratcliff & SchneuwLy, 20'1 2)

(11)

;ant divers paradigmes (mili- ire intellectuel et politique

de

tte

recherche

entend montrer

i acteurs

s'inscrivent

dans

celui

ieou:

au

sortir

de la

Grânde Guerre, u

et de

l'École

des sciences de ,ur se

profiler

sur

I'avânt-scène :ation,

à

la paix sur Terre. Le

re c'est en

libérant I'enfant

des

antes et donc

des archaïsmes

: pacifiste et internâtionaliste

; ils s'investissent de la

mission rités

scolaires et éducateurs de

1ue

le BIE qu'ils ambitionnent

aix et de

Vérité'r. L'objectivité

i,

garantir

à la

fois

la

neutralité

genda, la

paix

par

l'édtrcation.

ience

- leur

sert

d'instrument :imentaliste et progressiste

de

ions naturalistes, humanistes,

, les têtes pensantes de

I'Institut

a (201 1)

-

confirme [e rôte fonda- tab[e < société internationate >, un n d'une corré[ation entre Progrès mais qui entre en tension avec [a r, 2013, pp, 45-78). Comme l'énonce rllective (Hofstetter & Droux, 2016), rt siab[e mais i[ évotue en fonction nt, dont les positions Peuvent être Édouard Ctaparède et accuei[[era, rre. Rattaché à t'université en 1929

;titut

universitaire des sciences de lie et des sciences de t'éducation de fstetter, Ratctiff & Schneuwty, 2012)'

La neutralité revendiquée du Bureau international d,éducation

Rousseau

-

prus

pa'ticurièrement Édouard claparède,

pierre Bovet,

Adorphe

Ferrière

erJean piaget

- cherchent

à

f"ir. reconnaîrre

leurs

va*

tises

à une échelle

p.lanéraire,

"" ,ir"n, prrti de la

".;.rr.;;:il:.:i.î

perite cité provinciale

de

Genève, hisJ.

ici go,,,

r

ô:

ol .

-"

nep ubri q

"; ;;il.;; ii.',ïi i:

,

;:l#,i,ï:lj :

floraison

d'images

r'âr -yJh., .rr.*"oo"u" pou. f"i..

";i;

que Genève

aurair un-destin particulierr. L,Insdtur

R,

comme

I'

un" d",

ins rances

incarnan r ; i'rï"i;li,:iiiii

ooï

âïffi: ï

(derruz, te2s), voire.être p-fi'é;;;;Ë;;;îï:

du Bureau international du travair (err i À r'il; a", ,nrre", ïgiî,'r""a* que

res

initiatives

se

murtiprienr pour it"bri, urr"ru.."u internationar

de

l,éducation et inciter la SDN

à

placer l,edu."rio., ,u

l' Ins ti t u

r

no

urr.

"

u

rtu"t

ir.",

d ï

; ;;;;: ;:i:3:;:i rf:ïî:î if i:

leur

expertise en

madère a. ..ro.î."u fiargogique, comme

res

interrocu_

teurs

Iégidmes pour fonder." bur.ru. ""

L'année 7922 marque un rournanr, la SDN ayant

crééen

janvier, sur proposition de

ra

France,

une commission internadonale de coopéradon inrellectuelle (CICD

se préva-lant

d. .o*ibrr.r

eile aussi à Ia

formation d,un esprit internationat (Renoliet, reee).;":;il_i ffi;:il;i,..aminer

I'argumenraire nouve'errî'^ouo,;;;;r

res

prumes ftbrires qui tour

au

long

de

I'année tentenr

de

définir l..;;;;;rr, à,un BIE: on

fir.r,a

alors

qu'à I'inverse de la CrC,l,le BrE ;;;r;;";Àë;;,:J;,

préservé

de

toute interference poritique .,;;;; lu-.

dès rors de

tirer parti

des puissants

mouvements

sociaux

æuvranr

sur Ie

terrain pour railier

ra jeunesse à

l'esprit

de

paix. c'est

ainsi que

l'adminirror.u.

de

l,Institut

Rousseau,

Max Hochstaeter, proclame

en

août 1922

queGenève est davanrage

prédestiné

à posséder Ie

BIE que

Ie

BIT lui-_;;;: -

<En toute sincérité et.sans méconnaître les amb.itions personnelles, aussi légitimes que modestes, on peur dire ceci. r_.

nra

".lr;;;;;;iJilffi*."r,*

et ne jouera un rôle

ufle

cue

s'il

est dirigJ

ion p.,

des bureau*ates ou des diplomates mais des horhmes connaissa* tJ,

Jor.,

de l,écore et ayant la foi.

on

peut ajouter: au

point

de vue genevoi., ,,.

gl'r...it

l'organisme international

, ;.H:fmil'ffffi iï;

;

;' i;;;;; i,.

p,ed.,

i,. oi.n

pr u, ^ë.,,e.,,.

1

6.Voir notamment à ce propos, < Esprits de Genèv

mais aussi

oom.n, æli,

et stuga,

2013,

e' ldées d'Europe >, Équinoxe,1997 7' Projet Hochstaetter, confidentiet, 26.g.1g22

81 /env2/Ch3/ciocs 38-50, p. 2, ATJJR.

(12)

La neu

200

On voit bien ici s'esquisser l'argumenr d'une suprématie de l'expertise scientifique et pédagogique sur la bureaucratie et la diplomatie, soupçon-

nées

de prévaloir dans

les

instances intergouvernementales (sont

visées

ici la SDN

et

la CICI). Mais remarquons que cet âfgument - qui constituera

le

substrat d'une durable rhétorique -

est

formulé, en 1922, d'une manière encore comparible

avec

la

reconnarssance

de la foi

des pédagogues

ou

des

théoriciens

à

qui incombe

cette exPertise.

Et

la

neutralité

de la Suisse

-

que

le

Traité

de Versailles

puis

la

Déclaration

de

Londres viennent

de

confirmer (pour le maintien de la paixo - contribuerait à renforcer et câutionnef I'affichage d'une double impartialité politique

et pédagogique garante

d'une objectivité scientifique.

Si, pour cerrains, il s'agit d'éviter un rapprochement jugé compromettant

avec les instances

intergouvernementales'

ce

sont pouftant bien

celles-ci

qui permettent

de

présenter

Genève

comme

le

centre névralgique

de

I'interna-

iiorr"lis-"

sur

lequel

les

répondants

de

I'Institut s'appuient résolument. Et

les liasses de

feuillets

esquissant alors le cadre

du BIE

envisagé

inventorient régulièrement

les

nations et gouvernements que

sa

stricte neutralité leur p.imettrait

de

s'dlier, tout

au

moins

de ne pas

froisser ou écarter (comme le font

ces agences

intergouvernemenrales pointées du doigt), au premier chef la France,

les

Érats-unis, I'Allemagne, l'Italie, la Grande'Bretagne.

D'aucuns envisagent même d'emblée de

s'associer

ministres et gouverne-

menrss,

cetx-ci âyant

en

mains

les destinées de

l'éducation

dans le

monde, une hypothèse

alors

résolument

écattée.

Ce sont

les

conftrences internationales qui constituent de longue date

les

forums privilégiés des

responsables

de I'Institut

Rousseau

et

des réseaux

qu'ik màbilisent pour

favoriser des échanges scientifiques entre personnalités

.., ur.

et

y fùrevaloir leurs

thèses,

voire y imposer leur prééminencee. En témoigne, àl'êté

7922,1e congrès

international d'éducation morale (CIEM)

:

l.s q,ràlqu.

500

intellectuels, scientifiques,

pédagogues, délégués

politiques, qui convergent à Genève

se

concertent sur les moyens d'asseoir la paix

RrrA HoFSTETTER

n

rRÉoÉRtc voLe

B. Le projet de Hochstaetter, précisément, inclut les gouvernements dans l'Assembtée des détégués du BIE projeté, aux côtés des organismes internationaux et des associa- tions pédagogiques nationates. Proiet Hochstaetter, Confidentiet, 26.8.1922 81

lenvzl

Ch3/docs 38-50 p.3, AIJJR.

9. La Conférence internationate sur ['enseignement de t'espéranto dans [es écotes que t'lnstitut organise en avri[ 1922 eTqui rassembte des détégués de vingt-huit pays siégeant dans tes locaux même du secrétariat de ta SDN, et sous son égide, est prise comme preuve que t'lnstitut peut rattier les gouvernements pour dialoguer sans interférence sur des questions éducatives mondiales.

oar l'éducation

et la science (

i'éd,r."tion,

élaboré Par

F' iormulés

antérieurementr o)' l

n'est

autre que le

cofondate' nouvelle (LIEN)

et s'Y

distin l'éuérr"-"rr,

dans les médial

n Favoriser la culture de I'hur cMlises, [.

"]

recueillir des dor de ces travaux Pour le réPan<

D'une

Plume aussi suatège q

mettant envaleur

avant

toul

assumer les tâches, en

Prelr cue le Bureau internationz

irr""rn.

et

dirige' Outre

so

ce BIE inclut un Institut'

osvchologie Pédagogique'

u

"o-ofe,. (jardin

d'enfants

maux, ateliers Professionne Ferrière s'ernPare de cette

t seulement

assume déjà de

favoriser

l'échange

enffe

P

idéologique, Politique'

co

lui

seul

I'essentieldes orgl On

ne Peut

qu'êue

saisi P

I'

infatigable

ProPagandist 10. Le Zurichois Friedrich Z<

ô..t.1,

fédérat suisse (1 901 ) scotaire (1 904) Puis aux con

iç12,

e.nouu 1922) tesquel d'éJucation à La HaYe' Les f tiatives antérieures' aussi Pc tongue date mais qu'eux set oré-sentation du Bureau inter

1932: Rossettô' 1943)'

1 1. B1 /env2/Ch3/docs 3B-5

1 2. C'est en 1 899 que Ferrit une sorte de centrate d'info Ferrière assume de f ait à tr [e service d'information int pp. 1 59 s.,P'224\'

(13)

I

ne suprématie de l'exPertise rie et la diPlomatie, soupçon- vernementales (sont

visées

ici et ârgument - qui con'stituera mulé, en 7922, d'une manière : la foi

des Pédagogues

ou

des la

neutralité

de la Suisse

-

que

l-ondres

viennent

de

confirmer rait à renforcer et cautionner

e et pédagogique garante

d'une

par l'éducation

et la science et

adoptent

le

projet d'un

Bureau

internadonal d'éducation, élaboré par F. zollinger (confirmant

des

yæux puis

accords

formulés antérieurementlo).

Le

président du

congrès,

Adolphe

Éerrière

_ qui n'esr âurre que le cofondateur

de

la Ligue international. po.r.l,Édu.atiàn nouvelle (LIEN)

et s'y

distingue pour

son

utopisme spiritualiste -, rapporre

l'événement

dans les

médias en

1922 et précise

le

dessein

dudit Bureau:

< Favoriser la cuhure de I'humanité,

[...]

faciliter le rapprochement des peupies

civilises, [.. .] recueillir des documenrs officiels ou privés, er [..,J "dégager I'essentiel de ces rravatx pour le répandre et le faire fructifier au profit de toirs; (art. 2) r i.

, D'une plume

aussi stratège qu'enthousiaste, Ferrière en expose le

programme, mettanr

en

valeur

avant

tout

les organismes

qui,

à Genève, sont

j

même d,en

assumer les tâches, en

premier lieu l'Institut

Rousseau et ses annexes,

ainsi que le Bureau international

des écoles

nouvelles (BIENlr) que lui-même incarne et dirige. ouue son comité exécutifl son conseil,

sa

Libliothèque, ce BIE inclut un Instirut de pédologie, qui comprend un laboratoire

de psychologie pédagogique, une

pouponnière

modèle, une organisation scolaire

complète (jardin d'enfanrs,

école

populaire, institution pàu, enfants anor- marx,

ateliers

professionnels)

er des cours de

formation pàur

les enseignants.

Ferrière s'empare de cette

tribune pour prouver

que

l'Institut

Rousseau

non seulemenr

assume

déjà de fait

ce

rôle

de

plateforme internationale,

apte à

favoriser l'échange entre personnalités d.

io,.rte, provenances sans

parti pris idéologique, politique, confessionnel ou narional, mais qu'il matérialise

à

lui

seul

I'essentiel

des organes

et fonctions d'un tel bure"u.

on

ne

peut qu'être

saisi

par l'envergure vertigineuse du projet. Mais, pour l'infatigable propagandiste

de

l'Éducarion nouvelle,

La neutratité revendiquée du Bureau international d,éducation

10. Le Zurichois Friedrich Zottinger est ['auteur d'un rapport en ce sens adressé au Conseit fédérat suisse (i 901 ), au Conseit nationat suisse (1 9l 1 ), au congrès d,hygiène scolaire (1 904) puis aux congrès internationaux d'éducation morale

{ôlrv,

La Haye

1 91 2; Genève 1 922) tesquets envisagent

en

1922 de créer un Bureau internationat d'éducation à La Haye. Les fondateurs du BIE ne manqueront pas de relater ces ini- tiatives antérieures, aussi pour démontrer qu'its répondent à des væux esquissés de longue date mais qu'eux seuls parviendraient à concrétiser pteinement (brochure de présentation du Bureau internationat d'éducation, 1926,p.3, FG/BlE.10/1, AIJJR; Bovet, 1932; Rossettô,i9431.

11. 81 / env2lCh3ldocs 38-50, p. 2, AIJJR.

12. c'est en 18?9 que Ferrière crée ce BIEN sur la suggestion de Demotins, (<comme une sorte de centrate d'information entre les chefs d'écotes nouvelles>, un BIEN que Ferrière assume de

fait

à

lui

seut durant un quart de siècte, avant qu'it ne devienne le service d'information internationate de t'lnstitut Rousseau (Hametine,

lgg}/2002,

PP. 1 59 s., p.224).

rchement jugé comPromettânt sont pourlant bien

celles-ci

qui :entre névralgique

de

I'interna- titut s'aPPuient résolument' Et

'e

du BIE

envisagé

inventorient ts que

sa

stricte neutralité leur

pas

froisser ou écarter (comme pointées du doigt), au Premier e, I'Imlie, la Grande-Bretagne'

'associer

ministres et gouverne-

s de

l'éducation

dans

le monde'

i constituent

de

longue

date les

nstitut Rousseau et des

réseaux

s scientifrques entre personnalités

imposer leur Prééminencee' En ,rri à'éd.r""tion morale (CIEM)

: pédagogues, délégués

Politiques'

;t.rr

les moyens d'asseoir la Paix

tes gouvernements dans t'Assembtee rismes internationaux et des assocta-

tt.i

Conf iOen Tiel,26'8'1922 81 lenvZl

ent de t'espéranto dans les écoles que

.,

Oeteguet de vingt-huit pays siégeant

.1, et sous son égide, est Prise comme ents pour diatoguer sans interférence

(14)

RITA HOFSTETTER ET FRÉDÉRIC I./OLE

<

il

y a un lien

éroit

entre la culture des peuples

-

au meilleur sens du terme

-

et leur valcur économique et sociale. Sentir ce lien,

vouloir

cette féfofme si urgenre de l'éducation publique, créer un mouvement d'opinion qui pousse les

gou,r..n.In..rts

et la

sDN

à soutenir le BIE, c'est là un devoir qui incombe à chacun d'enffe nous, si humble soit-il.

[...]

I'enfance d'aujourd'hui esc I'humanité de demain, Aucun sacrifice ne sefa trop grand qui contribuera à instaurer une éducation meilleure, plus conforme à la science et au bon sensl3' n

En

bref,

tel que Ferrière le presente, le nouveau

BIE

ressemble à s'y

méprendre

au

concepr

de

I'Institut

Rousseau,

qui depuis dix

ans a

développé -

à une

échelle

moindre,

certes

- l'essendel

de tels services' en se

faisant

désormais

lui

aussi le

porte-parole du pacifisme wilsonien.

Si le progressisme et

l'inter- nationalisme éducatifs semblent ici intrinsèquement liés,

c'est

en veftu

de

ce

que Ferrière appelle bon

sens

et

science,

qu'il amalgame constamment;

ce

que l'Institut

Rousseau a

lui

aussi

su faire valoir, esdment

ses rePresen-

tanis, justifiant ainsi qu'il soit

hissé (avec

toutes

ses

composântes)

au

statut

de

Bureau international d'éducation.

La

nodon

de

neutralité n'est ici

Pas évoquée, mais celles

de

sci.ence

-

encore

amalgamée avec

le

bon sens des pédagogues

éclairé..

.

-

et

d'indePendancele sont abondamment. Prenant

cefte

fois Pour

exemple la

Croix-Rouge inter- nadonale, il s'agit pour Fefrière

de

monuer que

ce

Bureau revendique

une

complète indépendance institutionnelle

à

l'égard

des

gouvernements

et des

org"rr", internadonaux

issus

du

Pacte de

Versailles, tout

en

exPliquânt que t. bIp projeté

ne

saurait accomplir

sa tâche sans

bénéficier

de

leur soutien, leurs

causes

émnt interdépendantes.

Malgré la ferveur

avec

laquelle il

sera

défendu et

les réseaux

de sociabilité que savent adroitement exploiter

les

répondants

de

I'Institut

Rousseau, ce

progr"--. uertigineux

restera væu

pieux. Trop

n

compromettant )

au regâfd de ses accointances avec les

gouvernements

et les

organisations du Traité

de Versailles ?

Trop périlleu pour I'Institut

Rousseau,

dont

l'o

organisation,

esr

jugée (rfop

récenreD

er (rrop ingénieuse> pour être ainsi modifiée?

(HocÀstaetter, 1922, p. 5). On perçoit déjà

les divergences

sur

lesquelles

achoppent

au sein même de

l'Institut

Rousseau les premiers bâtisseur.s

du BIE.

Précisons que la neutralité n'est

pas

ici un concePt relatif

à

la séparation du polirique et du religieux, comme c'est souvent le

cas,

Particulièrement dans le .onr.*r" français. Ce concept

possède

ici deux versants. D'abord, il relève d'une interprétation politique où la neutralité

est

donnée comme

h condition

de

Possibilité d'ur nadon

suisse

qui tend

à se rer

diurr. "on"tPtion

Pacifrée

du

,"i"r,""

Posée

comme

caPable

.,remieilieu

face à la

diversit

i.* u.*

des

fondateurs du ,ro,r,rarr, réunies dans un

c'

les

orientations

éducadves

q I'Institut

Rousseau

ont

vocal

La neutr

Le BIE à lq recherche strotégie fédérqtrice

L'Institut

Rousseau ne se dest

ffois

ans

durant

Pour

I'institr voilure. Cette institutionnd temps l'intrication entre

s(

l'

Édication nouvelle consti La chronique

même des dé<

nous n'extrayons ici que qt Enl923,le BIEN - connL

raraché

à

l'Institut,

devenar

concurrents sont ainsi

Plac

N'est-ce

Pas Pour cette rais<

confre

à

-Ferrière

le soin

dr

1924,

encore,

I'Institut

Rc

tionale

de Genève'

fondée pour

recréer une.(

commu mission internationaliste

ç

active, Ferrière

se

voyant

(

est acquis, lors du congrès la

LIEN

et

I'Institut

Rousr

recommande d'établir

le si de la

caution

des

PrinciPa et du Pacifisme

sdéniste'

I'automne 1925 tout ent la définition

des alliances

En

novemb

re 1925, de

s

Foundation alloue

5

00

202

13. 81 I env7lCh3ldocs 3B-50 p. 2, AIJJR

(15)

-

au meilleur sens du t€rme

-

lien,

vouloir

cette réforme si :n.rent d'oPinion qui Pousse les rst là un devoir qui incombe à rce d'aujourd'hui est l'humanité 1ui contribuera à instaurer une

ct au bon sens13.

)

BIE

ressemble às'Y méPrendre

Ls

dix

ans a déveloPPé

-

à

une

,rryices, en se

faisant

désormais :n. Si le progressisme et

l'inter- luement liés,

c'est

en vertu

de

1u'il amalgame constamment

; :

valoir, esdment

ses rePrésen-

rtes ses comPosântes) au

statut

, mais celles de science

-

encore

'clairé... -

et d' i'ndéPendance le exemple

la Croix-Rouge inter- que

ce

Bureau revendique une

igard des

gouvernements

et des rsailles,

tout

en

exPliquant

que sans

bénéficier

de

leur soutien, ,du et

les réseaux

de sociabilité lants

de

l'Institut

Rousseau, ce

rop

(compromeffant)

au regard

:t

ies

organisadons du Traité

de ousseau,

dont

l'o

organisation>

rse ))

pour être ainsi modifiée

? ià les

divergences sur

lesquelles

ru les premiers bâtisseurs du

BIE' concePt relatif

à

la

séParation

;ouvent le

cas,

particulièrement

ède

ici detx versants. D'abord'

[a

neutralité

est

donnée comrne

Le BIE à lo recherche d,un com promis entre strolégie fédérotrice et logique centrqlisotrice

La neutratité revendiquée du Bureau internationat d,éducation

la condition

de

possibilité d'une réconciliation

des

nations, iilustrée par une nation

suisse

qui tend

à se

regarder eile-même comme la matrice

possible

d'une conception pacifiée du monde. Ensuire, il traduit une vision de la

science posée

comme

capabre de

surmonter roure idéorogie particulière,

en

premier lieu

face à

la diversité

des

conceptions

et

d., prJtiqu"s

éducatives.

Aux yeux

des

fondateurs du BIE,

ces

deux dimensions

de

la neutralité

se

trouvent réunies dar

r es o rien tati

"

",

éd

u.;;: ;:i :îJ:.'ff;:1 ; : ::J"ïnî,l ;::î: ï î:

l'Institut

Rousseau

onr vocarion

à

être

érigées en savoirs universarisables.

L'Institut

Rousseau ne.se dessaisira pas du

projet,

mais æuvrera d,arrache-pied

trois

ans

durant pour I'institutionnaliser

progressivement,

tour

en ajustant sa

voilure. cette institutionnarisation ,'opèr.

en

confirmant

dans

un premier temps l'intrication entre scienc. ., -ilir"rrce, le pacifisme réformiste

de

l'Éducation nouvelle consdtuant

la substance

première

de cet engagement.

La chronique même

des

décisions

cles et les

arguments

res

justifiant - donr

nous n'extrayons ici que quelques

exemples

_

en

témoignent.

En l923,le BIEN - connu avânt rour pour

son

réformisme militant -

est

rattaché à

l'lnstitut,

devenant son

servi.eàe documentation internationai;

les

concurrenrs sont ainsi

placés

devant

le

fart établi: un BIE

existe désormais.

N'est-ce

pas

pour

ceffe

raison

aussi

qu'en 1924,Iecomité exécutif du CIEM confie

à

Ferrière le soin de reprenJre le bureau du GIEM rui-même

?

En 1924,

encore,

I'Insdtut

Rousseau accorde son

paûonage

à

l,École interna- tionale

de Genève, fondée

par un collectif

de

forr.tionrrires inrernationaux pour

recréer une (

communauté internarionale

>

(Dugonj ic, 2014) dont la mission internationaliste pacifiste

se

revendiqu.

"lor."rerâlumenr

de I,école

active, Ferrière

se

voyanr

érigé

en

n

apôtrer. En été 1925, unnouy€au

gage est acquis, lors

du

congrès

international d'Éducation nouvelle

coorganisé

par

la

LIEN

et

I'Institut

Rousseau,

lorsqu'Henri

Bergson,

président d. t" ctct,

recommande

d'établir

le siège

dudit

Bureau à

Geiève. d. ,"rgu*,

désormais de la

caution

des

principaux organismes

européens

a. t,Éd,lJo, ,rouu.il.

et du pacifisme sdéniste, le conseil dire*eui de |Insdrut

Rousseau

dédie l'automnç 1925 tout entier

à

l'éraboration du concept a" t'.rrrr.prise et

à la

définition

des

allian

En,,o,,.-ù,;-;,i:i"ï:;,iïi:',',;tJ;,ffi î,:iffiïJil:*:ï;

Foundation alloue

5

000 dollars à l,Institur Rousseau, que ce dernier,

atLI

(16)

RITA HOFSTETTER ET FRÉDÉRIC N4OLE

fier d'ajouter

ce gage

érasunien, affecte aussitôt

à

la concrétisarion du BIE.

Le conseil directeur de l'Institut

se

réunit le

1B

décembre pour lancer

un

appel proclamant la création du BIE et obtenir

les

appuis requis pour

sa

mise en

æu'rre.

Ses

promoteurs optent

désormais

pour un organisme

de

droit privé,

supposé

garantir

sa

pleine indépendance. Mais ils sauront tirer parti

de leurs réseaux de

sociabilité pour rallier

à

leur

cause les

figures intellectuelles

et

politiques influentes, s'appuyant

aussi

sur la constellation d'initiatives et

d'agences

æuvrant aux entours et au sein de la SDN. Les noms figurant dans

leurs diverses listes de n

personnalités

à

avoir

dans le

comité d'honneuo

et celles

qui

<

ont accepté de faire pârrie du comité d'initiative

>

témoignent

de

I'empan de leurs

cercles

d'influence mais

aussi

de leur ingéniosité diplo- matique, I'enjeu consistanr

à

conforter leur légitimité

dans les réseaux les

plus étendus possible tout en veillant

à

préserver leur pleine neutralité

et

indépendance. Mais

les

critères de sélection sont bien d'ordre national

et les

plus

prestigieuses

notabilités

à

la tête

des

organisations intergouverne- mentales sont

les

premières sollicitéesta. C'est d'ailleurs

avec

le soutien

de

I'Association

suisse

pour la SDN

er

solls le patronage d'Albert Einstein

et

du directeur du BIT Albert Thomas, que le conseil directeur de I'Insritut

est à

même d'annoncer I'ouverture officielle du BIE en avril 1926.

Les archives docurnentant cerre création témoignent de la ferveur de

ces

internationalistes, alors convaincus de pouvoir bénéficier du sourien, financier compris, de milliers d'amis de I'enfance et

de

plusieurs

dizaines d'associations partageant leurs

idéaux,

associations

qu'ils ont

soigneusemenr répertoriées,

dont

la rnilitante.A/ew Education Fe

llouship (NEF)

et la puissante

IVorld Federation

of

Education

Associatiazs

(\7-FEA)

I 5,

nous y reviendrons.

1 4. A t'exempte de Gustave Ador, Henri Bergson, Georges Bertier, Léon Bourgeois, Ernest Bovet, Émite Jacques Datcroze, Éric Drummond, PauI Hymans, Giuseppe Motta, lnazô Nitobé, Georges Lapierre, JuIien Luchaire, Atbert Matche, Gilbert Murray, Jean Piaget, Edmond Privat, Jules Prudhommeaux, Gonzalgue de Reynold, Rabindranath Tagore, Georqes Thétin. Voir notamment AIJJR : B1 lenv 2lCh3 ou AIJJR BIE 1922 1 B1/95.

15. Créee par la Nal.ronal tducation Association des États-Unis à San Francisco en 1923,|a WFEA f édère des dizaines d'associations d'enseignants et, à travers ettes, potentieilement plusieurs centaines de

milliers

de membres, Ses deux premières conférences (Edimbourg, 1 925; Toronto, 1927) connaissent un clair succès. Dans ce cadre, se dessinent des projets similaires à ceux du BIE: ta WFEA envisage elte aussi I'institutionnatisation durable d'un bureau internationatde ['éducation (Sytvester, 2002).

En 1929, etle réunit cinquante associations, certes des régions avant tout anglophones, ta moitié provenant des États-Unrs, [es autres de toutes les régions du gtobe, mais surtout de [a Grande-Bretagne.

La ne

Ittustration 9. Brouillon d't comité d'honneur >, étabor(

début de t'hiver 1925-192é

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d'initiative , témoignent

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leur pleine neutralité

et

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d'ailleurs

avec

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patronage d'Albert Einstein

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le conseil directeur de l'Institut

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du BIE en avril1926.

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Matche, Gilbert Murray, Jean Piaget' ue de Reynotd, Rabindranath Tagore' Z/Ch3 ou AIJJR BIE 1922181195 n des États-Unrs à San Francisco en rns d'enseignants et, à travers eLles' .s de membres. Ses deux Premières connaissent un cLair succès. Dans ce x du BIE: ta WFEA envisage etle aussi ational de t'éducation (Sytvester, 2002)' :s des régions avant tout ang[ophones' de toutes tes régions du globe, mats

La neutratité revendiquée du Bureau

internationat d,éducation

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