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Fonctions de deux variables réelles

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Academic year: 2022

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Chapitre 29

Fonctions de deux variables réelles

Dans ce chapitre, on note(e1, e2)désigne la base canonique deR2. L'ensembleAdésigne une partie deR2 etU désigne un ouvert deR2. Le produit scalaire usuel surR2 ouR3 sera notéh·,·i. I - Continuité

I.1 - Normes Définition 1 (Norme).

On appelle norme surR2 toute applicationN telle que (i). N : R2 →R+.

(ii). Séparation. ∀ x∈R2,[N(x) = 0 ⇒ x= 0].

(iii). Homogénéité.∀ (λ, x)∈R×R2, N(λx) =|λ| ·N(x).

(iv). Inégalité triangulaire. ∀ (x, y)∈R2, N(x+y)≤N(x) +N(y).

Théorème 1 (Exemples).

Soient k · k : R2 → R+,(x1, x2) 7→ sup{|x1|,|x2|} etk · k2 : R2 → R+,(x1, x2) 7→

px21+x22.

(i). k · k etk · k2 sont des normes de R2.

(ii). Il existe deux réels strictement positifs a, btels que pour tout x∈R2, akxk≤ kxk2 ≤bkxk.

On dit que ces deux normes sont équivalentes.

Remarque.Dans toute la suite, la notationk · k désigne indiéremment la norme2 ou la norme innie.

Définition 2 (Partie bornée, Boule). Soienta∈R2, r >0 etA⊂R2.

(i). On dit que A est bornée s'il existe un réel strictement positif M tel que pour tout vecteurx∈A,kxk ≤M.

(ii). On appelle boule ouverte de centreaet de rayonrl'ensembleB(a, r) ={x∈R2 ; kx− ak< r}.

(iii). On dit que A est un ouvert de R2 si A = ∅ ou si pour tout vecteur x ∈ A, il existe ε >0tel que B(x, ε)⊂A.

Exercice 1.Pour chacune des normesk · k,k · k1,k · k2, représenter graphiquement la boule unité.

I.2 - Applications dénies sur R2

L'ensemble F(A,R) est naturellement muni d'une structure deR-espace vectoriel stable par multiplication interne.

Définition 3 (Applications partielles).

Soientf ∈F(A,R)et(α, β)∈A. On dénitI1(β) ={x∈R; (x, β)∈A}etI2(α) ={y∈ R ; (α, y)∈A}. Les fonctionsf1 : I1(β) →R, t7→f(t, β) etf2 : I2(α)→ R, t7→f(α, t) sont appellées applications partielles de f.

(2)

Définition 4 (Limite et Continuité).

SoientA⊂R2 un ouvert, `∈R,f ∈F(A,R) eta∈A. (i). On dit que f a pour limite `en asi

∀ε >0,∃ η >0 ; ∀ u∈A, [ku−ak< η ⇒ |f(u)−`| ≤ε].

(ii). Si f admet une limite en a, celle-ci est égale àf(a). On dit que f est continue en a.

(iii). On dit que f est continue sur A si elle est continue en tout point de A. On notera C(A,R)l'ensemble des fonctions continues sur A.

Exercice 2.

1. Montrer que les projections p1 : R2 → R,(x, y) 7→ x et p2 : R2 → R,(x, y) 7→ y sont continues.

2. Montrer que sif est continues, ses applications partiellesf1 etf2 le sont également.

3. Soit f la fonction dénie sur R2 par f(x, y) = x2xy+y2, f(0,0) = 0. Montrer que f n'est pas continue en (0,0)alors que ses applications partielles le sont.

Théorème 2 (Structure).

Soientf, g∈C(A,R)etλ∈R.

(i). λf+g∈C(A,R). (ii). f g∈C(A,R).

(iii). Si g ne s'annule pas sur A, alors fg est continue en A. I.3 - Extension aux fonctions à valeurs dans R2

Définition 5 (Limite et Continuité).

SoitA un ouvert de R2,f ∈F(A,R2), a∈A et`∈R2. (i). On dit que f admet pour limite `en asi

∀ ε >0,∃ η >0 ; ∀x∈A,[kx−ak< η ⇒ kf(x)−`k< ε].

(ii). Si f admet une limite en a, celle-ci est égale àf(a). On dit que f est continue en a. Théorème 3.

Soitf = (f1, f2)et`= (`1, `2). Alorslim

a f =`si et seulement silim

a1

f1 =`1etlim

a2

f2=`2. Théorème 4 (Structure).

Soient f : A → Rp et g : B → Rn, où g(B) ⊂ A, B ⊂ Rq et p, q, n = 1 ou 2. La fonction f◦gest bien dénie surB. De plus, sigest continue en betf est continue eng(b), alorsf ◦g est continue enb.

L•ycée Sˆta’nˆiŒs„laŒš 157 A. C€a’m€a’n€eš

(3)

II - Calcul diérentiel II.1 - Dérivée directionnelle Définition 6 (Dérivée directionnelle).

Soienta∈U eth∈R2. Il existe un réel δ >0 tel que pour toutt∈]−δ, δ[,a+th∈U. On pose alors ϕh : ]−δ, δ[→ R, t 7→ f(a+ th). Si la fonction ϕh est dérivable en 0, on dit que f admet une dérivée directionnelle suivant le vecteur h au point a et on note

hf(a) =ϕ0h(0) = lim

t→0

f(a+th)−f(a)

t .

Notations.Généralement, la dérivée directionnelle au pointa, selon le vecteurhest notéeDhf(a).

∗ Lorsque h=e1, on note∂e1f(a) =∂1f(a) = ∂x∂f

1(a) = ∂f∂x(a).

∗ Lorsque h=e2, on note∂e2f(a) =∂2f(a) = ∂x∂f

2(a) = ∂f∂y(a). Exercice 3.

1. Soient a, b, c trois réels et f : R2 → R,(x, y) 7→ ax +by +c. Déterminer les dérivées directionnelles def selone1 ete2.

2. Soitf la fonction dénie sur R2 parf(x, y) = xx44+yy44, f(0,0) = 0. Montrer que f est continue en (0,0)puis déterminer ses dérivées partielles selon tout vecteur h en(0,0).

3. Soit f la fonction dénie sur R2 par f(x, y) = x2xy+y2, f(0,0) = 0. Montrer que f n'est pas dérivable en (0,0).

4. Montrer que la fonction k · k2 admet une dérivée partielle selon le vecteur h en tout point (x, y)6= (0,0). Qu'en est-il en(0,0)?

II.2 - Fonctions de classe C1 sur un ouvert de R2 Définition 7 (Fonctions de classeC1).

Soitf une fonction dénie sur U. On dit quef est de classeC1 surU si∂1f et∂2f sont dénies et continues sur U. On notera C1(U,R) l'ensemble des fonctions de classe C1 surU à valeurs réelles.

Théorème 5 (Développement limité d’ordre1).

Soitf une fonction de classeC1 surU eta= (a1, a2)∈U. Alors, il existe une fonction ε telle que lim

a ε= 0 et pour tout u= (x, y)∈U,

f(u) =f(a) + (x−a1)∂1f(a) + (y−a2)∂2f(a) +ku−akε(u).

On dit que f admet un développement limité à l'ordre 1en a.

De plus, pour touth= (h1, h2)∈R2,∂hf(a) =h11f(a) +h22f(a). On a ainsi, dès que a+h∈U,

f(a+h) =f(a) +∂hf(a) +khkε(h).

Définition 8 (Différentielle).

Soient f une fonction de classe C1 sur U et a ∈ U. L'application h 7→ ∂hf(a) est une application linéaire en h. On l'appelle la diérentielle de f enaet on la note df(a).

Exercice 4.Déterminer la matrice de la diérentielle de f ena dans la base canonique.

Définition 9 (Gradient).

Soitf ∈C1(U,R) eta∈U. On note∇f(a) =

1f(a)

2f(a)

. Propriété 1.

Soitf ∈C1(U,R) eta∈U. Alors, pour touth∈R2,

(4)

II.3 - Fonctions composées Théorème 6 (Règle de la chaîne).

Soit f ∈ C1(U,R) et g = (g1, g2) : I ⊂ R → U une fonction de classe C1. Alors, la fonction f◦g est dérivable et pour toutt∈I

(f ◦g)0(t) =g01(t)∂1f(g(t)) +g02(t)∂2f(g(t)).

Corollaire 7.

Soitf ∈C1(U,R). Pour tout a∈U,∇f(a) désigne la direction de la plus grande pente au pointa.

II.4 - Extrema

Définition 10 (Extremum local). Soitf ∈C1(U,R) eta∈U.

(i). On dit quef présente un maximum local en as'il existe un ouvertV ⊂U contenanta tel que pour tout x∈V,f(x)≤f(a).

(ii). On dit que f présente un minimum local enas'il existe un ouvertV ⊂U contenanta tel que pour tout x∈V,f(x)≥f(a).

(iii). On dit quefprésente un extremum local enasif présente un maximum ou un minimum local ena.

Théorème 8 (Recherche d’extrema).

SoientU un ouvert de R2 etf ∈C1(U,R). Sif présente un extremum local ena, alors

∇f(a) = 0

0

.

Exercice 5.

1.En étudiant la fonctionf : R2→R,(x, y)7→x2−y2, montrer que la réciproque du théorème précédent est fausse.

2. Déterminer les dérivées directionnelles de f : R2 → R,(x, y)7→ y(y−x2). Déterminer leurs variations au voisinage de (0,0)puis étudier la fonction f au voisinage de(0,0).

3. Rechercher les extrema de la fonction f : D → R,(x, y) 7→ x2+xy+y2, où D ={(x, y) ∈ R2 ; x2+y2 ≤1}.

II.5 - Dérivées secondes Définition 11 (Dérivées secondes).

Soitf une fonction de classe C1 surU eta∈U. Si ∂x∂f1 admet une dérivée partielle en a par rapport à la première variable, alors on dit quef admet une dérivée partielle seconde par rapport àx1 puisx1. On la note ∂x2f2

1

(a). On dénit de manière analogue ∂x12∂xf 2(a) =

∂f

∂x2

∂x1 (a),

2f

∂x22(a) =

∂f

∂x2

∂x2 (a)et ∂x22∂xf 1(a) =

∂f

∂x1

∂x2 (a).

Si ces quatres dérivées partielles secondes sont dénies et continues sur U, alors ∂x∂f1 et ∂x∂f2 sont de classeC1 sur U. On dit quef est de classe C2 surU.

Théorème 9 (Théorème de Schwarz).

SoitU un ouvert de R2 etf une fonction de classeC2 surU. Alors, ∂x12∂xf2 = ∂x2f

2∂x1.

L•ycée Sˆta’nˆiŒs„laŒš 159 A. C€a’m€a’n€eš

(5)

Exercice 6.Calculer ∂x12∂xf 2 et ∂x22∂xf 1 en (0,0) de la fonctionf dénie sur R2 par f(x, y) =

xy3

x2+y2, f(0,0) = 0.

Exercice 7. (Équation des cordes vibrantes)Donner la forme des solutions de l'équation ∂t2y2 = c2∂x2y2

1, où c= qT0

µ ∈R+.

III - Une brève extension à R3 - Champs de vecteurs

Dans cette partie, U désigne un ouvert de R3, muni d'un repère orthonormé direct (O,−→e1,−→e2,−→e3).

III.1 - Dénitions

Définition 12 (Champ de vecteurs).

SoientP, Q, R trois fonctions deU dansRetV = (P, Q, R). On dit queV est un champ de vecteurs.

Notations.On étend la notion de dérivée directionnelle que l'on notera ∂x∂P1, ∂x∂P

2 et ∂x∂P3. On dit queV est de classeC1 (resp. C2) si P, QetR sont de classeC1 (resp.C2).

Remarque.Le théorème de Schwarz s'étend aux fonctions de R3, avec les mêmes restrictions.

Définition 13 (Différentielle).

On appelle diérentielle deV en a, notée dV(a) l'application linéaire dénie deR3 dans R3 dont la matrice dans la base canonique est

∂P

∂x1

∂P

∂x2

∂P

∂x3

∂Q

∂x1

∂Q

∂x2

∂Q

∂x3

∂R

∂x1

∂R

∂x2

∂R

∂x3

Théorème 10 (Développement limité d’ordre1).

SoitV un champ de vecteurs de classeC1 surU. Alors,

V(a+h) =V(a) +dV(a)(h) +khkε(h),

où lim

(0,0,0)ε(h) = (0,0,0).

Définition 14 (Jacobien, Divergence, Trace).

(i). On appelle Jacobien de V au pointala quantitéJaca(V) = det(dV(a)).

(ii). On appelle divergence de V au point a la quantité diva(V) = Tr(dV(a)) = ∂x∂P

1(a) +

∂Q

∂x2(a) +∂x∂R

3(a).

(iii). On appelle rotationnel de V au pointale vecteurrota(V) =

∂R

∂x2∂x∂Q

∂P 3

∂x3∂x∂R

∂Q 1

∂x1∂x∂P

2

.

(6)

Définition 15 (Gradient, Laplacien).

(i). Soit f ∈C1(U,R). On appelle gradient def le vecteur∇f =

∂f

∂x1

∂f

∂x2

∂f

∂x3

. (ii). Soit f ∈C2(U,R). On appelle laplacien def la quantité∆f = ∂x2f2

1 +∂x2f2 2 +∂x2f2

3. Propriétés 2.

Soientf, g : U →RetV : U →R3 des fonctions de classeC1. (i). ∇(f ·g) =f · ∇g+g· ∇f.

(ii). div(f·V) =h∇f,·Vi+f·divV. (iii). rot(f ·V) =f ·rotV +∇f∧V.

(iv). Si f etg sont de classeC2,∆(f g) =f∆g+g∆f+ 2h∇f,∇gi.

Exercice 8.Soient f une fonction etV un champ de vecteurs de classeC2. Calculerrot(∇f) puis div(rot(V)).

Définition 16 (Potentiel scalaire).

SoitU ⊂R3 un ouvert et V : U →R3 un champ de vecteurs. On dit queV dérive d'un potentiel scalaire s'il existe une fonction f ∈C1(U,R) telle queV =∇f.

Exercice 9.SoitV un champ de vecteur de classeC1 dérivant d'un potentiel scalaire. Calculer rotV.

Définition 17 (Ouvert étoilé).

On dit que U est un ouvert étoilé s'il existe un point Ω ∈ U tel que pour tout point M ∈U, le segment[ΩM]est inclus dans U.

Théorème 11 (Caractérisation des potentiels scalaires).

SiU est un ouvert étoilé, tout champ de vecteurs de classe C1 à rotationnel nul dérive d'un potentiel scalaire.

L•ycée Sˆta’nˆiŒs„laŒš 161 A. C€a’m€a’n€eš

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