L HUILIER
Géométrie. Détermination du centre des moyennes distances d’un triangle sphérique
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 2 (1811-1812), p. 72-84
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72
CENTRE
DESMOYENNES DISTANCES
résultat assez
remarquable (*).
GÉOMÉTRIE.
Détermination du
centredes moyennes distances d’un
triangle sphérique.
Par M. LHUILIER , professeur de mathématiques à l’académie impériale de Genève.
§. I.
LE
sentre des moyennes distances d’untriangle rectiligne
est lepoint
de section des droites menées de chacun de sessommets
auxmilieux des côtés
opposés,
ou ce centre est sur chacune desparallèles
aux côtés du
triangle
dont les distances à ces côtés sont moitié de leurs distances aux sommets desangles opposés.
Cette
propriété
du centre des moyennes distances d’untriangle rectiligne
découle de cette autrepropriété
du mêmetriangle :
la droitemenée de l’un des sommets d’un
triangle rectiligne
au milieu du(*) On s’assure à
priori
de l’exactitude de ce résultat , en remarquant que lacomme
générale des
termes de la série dont ils’agit
est n 2n+I ou I 2+I n dont la limite est I 2 .( Note des éditeurs. )
DU TRIANGLE
SPHÉRIQUE.
73côté
opposé
coupe en deux partieségaies
chacune des droitesparal-
lèles à ce côté terminées aux côtésadjacens
à ce sommet.Cette dernière
proposition
n’a pas sacorrespondante
dans les trian-gles sphériques.
Aussi la détermination du centre des moyennes dis-tances d’ un
triangle sphérique
n’est-elle passusceptible
du mêmedegré
desimplicité
que la rechercheanalogue
relative autriangle rectiligne.
J’ai fait des efforts inutiles pour la ramener auxsimples
élémens. Parmi les divers
procédés qu’on peut
suivre pourparvenir
à cette
détermination
le suivant m’a paru le moinscompliqué ;
et,en
particulier ,
il meparait plus simple
que celuiqui
serait fondésur la doctrine
générale
des coordonnées,§.
2.Lemme. Soit
dz dx
=I a+bSin.x+cCos.x
uneéquation
différentielle pro-posée.
Dans la doublesupposition
que z et x doivent devenir nulsen même
temps,
et quea2>b2+c2,
on aCette
intégrale
sc vérifie facilement par ladifférentiation ; mais ,
comme le moyen de l’obtenir ne se trouve
indiqué
dans aucun desouvrages
qui
sont à madisposition
et enparticulier
dans celuid’Euler, je
crois devoirindiquer
ici la route parlaquelle j’y
suis parvenu,et
considérer ,
en mêmetemps,
les différcns casqu’elle peut présenter.
Soit donc
soit fait
Sin.x=2y I+y2, d’où Cos.x=I-y2 I+y2, et partant y=Tang.I 2x.
De là
74 CENTRE
DESMOYENNES DISTANCES
Premièresupposition.
Soit c=a, on auraSi ,
enparticulier ,
on suppose que z et x doivent être nuls en mêmetemps
on auraSeconde
supposition.
Soitc>a,
on aurad’où on conclura
D U T R I A N G L E S P H É R I Q U E. 75
Si l’on veut , en
particulier,
que z et x soient zéro en mêmetemps,
la constante C devra être nulle.Troisième
supposition.
Soitenfin ca,
on aurad’où on
conclura
76 CENTRE DES MOYENNES DISTANCES
si ,
enparticulier,
on veut que z et -x soient zéro en mêmetemps,
on aura
§. 3.
Soit une
partie
de la surfacesphérique
terminée par deux arcségaux
de
grands
cercles et par l’arc depetit
cerclequi, joignant
leurs ex-trémités ,
a pourpôle
leurpoint
de section. On demande le momentde cette surface relativement au
plan tangent
mené à lasphère
parle
point
de concours des deux arcségaux ?
Soit
BAB/ ( f-ig. i )
unepartie
de la surfacesphérique
terminéepar deux arcs de
grands
cerclesAB, AB/ , égaux
entre eux, et par l’arc depetit
cercle BBIjoignant
leursextrémités ,
etayant
lepoint
A pour
pôle.
On demande lemoment
de cette surface relativementau
plan tangent
mené par A.Soit mené le rayon AC.
Que
les arcsAB ,
AB/ soient divisés en un même nombre departies égales,
et soient menés les arcs de pe- tits cerclesqui joignent
lespoints correspondans ,
etqui
ont pourpôle
lepoint A. Que
les arcsMm, Mm’,
soient deux de ces par- tiescorrespondantes.
Sur le rayon CA soient abaissées les perpen- diculairesMP,
mp.Que
les arcsAB,
AB/ rencontrent,en X , X’,
le
grand
cercle- dont A est lepôle. Qu’enfin
le rayon de lasphère
soit
désigné
par r ; et soit la circonférence du cercle dont ledia-
mètre est
l’unité ,
on auraHémis. : XAX’=2r:
XX’,
XAX’
DU T R I A N G L E S P H É R I Q U E.
77 XAX’: Mmm’M’= r:Pp ;
donc Hémis.:
Mmm’M’=2r2 : Pp.XX’.
Mais
Hémis.=2r2 ;
donc
Mmm’M’=Pp.XX’
La limite du moment de
l’espace Mmm’M’,
relativement auplan
tangent
en A estPp.XX’.AP ,
etpartant,
le moment del’espace
MAM’est I 2 AP2.XX’=I 2 XX’.4r2Sin.4I 2 AM=2r2.XX’.Sin.4I 2
AM.Or, l’espace
MAM’ a pourexpression XX’.AP=2r.XX’.Sin.2I 2AM;
donc la distance du centre des moyennes distances de
l’espace
MAM’au
plan tangent
enA, est AP=rSin.2I 2
AM.Remarque.
Il est facile de ramener auxsimples
élémens cette pro-position particulière.
S. 4.
Soit un
triangle sphérique
dont un des côtes est constant, et dontun des
angles , ayant
pour sommet une des extrémités de cecôté,
est aussi constant. On demande le moment de cetriangle
relativement auplan tangent a
lasphère
mené par l’autre extrémité de ce côté.Soit ABB/
( fig. 2 )
untriangle sphérique dont
le côté AB est cons-tant ainsi que
l’angle
B. On demande le moment de cetriangle
re-lativement au
plan tangent
à lasphère
mené par l’extrémité A dece côté ?
Soit
décomposé
letriangle proposé en
espacessphériques
MAM’ayant
en A leur sommet commun.
Que
les arcsAM,
AM’ rencontrent, enX , X’,
legrand
cercle dont A est lepôle.
Soit aussi Mm’ un arcde
petit
cercle dont A est lepôle
, et terminé en m’ à l’arc AM’.Le moment de
l’espace
MAm’ ouMAM’,
relativement auplan
pro-posé, est ( §. 3. )
2r2.XX’.Sin.4I 2
AM=2r2.Sin.4I 2
AM.Mm’ Sin.AM
=Tom. Il. II
78 C E N T R E DES MOYENNES DISTANCES
en
observant
donc queon trouvera pour le moment du
triangle ABM ( §. 2. )
Le moment du
triangle ABB’,
relativement au mêmeplan,
sera doncComme on a
Sin.B.
Sin.AB = Sin.B’.Sin.A’B’,
tout estsymétrique,
dans cette
expression
parrapport
auxangles B , B’,
et aux côtés op-posés AB/, AB , excepté
ledénominateur;
mais nous allons faire voir que cedénominateur peut
aussi être rendusymétrique,
ainsi que cela doit être.DU TRIANGLE S P H É R I Q U E.
79g. 6.
Le moment du
triangle sphérique ABB’, exprimé
d’une manièresymétrique
dans les côtésAB, AB/,
etrapporté
auplan tangent
enA ,
est donc
Que
leproduit
continuel des sinus de la demi-somme des trois côtés dutriangle sphérique
et des sinus des excès de cette demi-sommesur chacun
d’eux,
soitdésigné
parP;
on aura Sin.B. Sin.AB . Sin.BB/=2P;
que deplus
l’arc BBI soitexprimé
dans le rayonpris
pourunité;
le moment dutriangle BAB/,
relativement auplan tangent en A,
seraSoit r"S la surface du
triangle sphérique, rapportée
à l’octantpris
pour unité de
surface ;
etpartant ,
soitS=B+B’+A-2 droits ;
onaura
( Voyez
la Géométrie deLEGENDRE. )
Donc le moment du
triangle y
relativement auplan tangent
enA,
sera80
CENTRE DES MOYENNES DISTANCES
5. 7-
Puisque
r2S est la surface dutriangle BAB/,
la distance auplan
tangent
en A du centre des moyennes distances de cetriangle,
estLa distance de ce centre au
plan
mené par le centre de lasphère perpendiculairement
au rayonCA,
est doncce
qui
donne laproposition
suivante :THÉORÈME. Du
centre des moyennesdistances
d’untriangle sphé- rique
soient abaissées desperpendiculaires
sur les rayons menés à ses sommets. Les segmens de ces rayons retranchésdepuis
le centre de lasphère ,
sont entre eux comme les exposans desrapports
que les arcsopposés
à ces rayons ont à leurssinus ;
et le coefficient constant del’exposant
de cerapport
est r.P S.
Remarque.
On aP=2Sin.I 2S.Cos.I 2AB.Cos.I 2AB’.Cos.I 2BB’;
doncce
coefficient
constant est aussi§.
8.Soit Z le centre des
moyennes
distances dutriangle sphérique
BABI( fig. 3 ),
et soientZa, Zb , Zb’,
lesperpendiculaires
abaissées duDU TRIANGLE SPHÉRIOUE.
8Ipoint Z
sur les rayonsÇA 3 CB, CB’;
les droitesCa, Cb, Cb,
sontentre elles
respectivement
comme les cosinus desangles
que fait la droite CZ avec les rayonsCA, CB, CB/ ;
et la droite CZ est le dia- mètre d’unesphère qui
passe par les.points C , a , b , b’ ;
ouqui
est circonscrite au tétraèdre dont les sommets sont
C, a , b , b’.
Or ,
lequarré
du diamètre de lasphère
circonscrite à un tétraèdreest
exprimé ,
comme ilsuit,
d’une manièresymétrique ,
dans les élé-mens d’un de ses
angles
solides.Soit
prise
la somme des troisproduits
desquarrés
de chacune desarêtes de cet
angle
solide par lequarré
du sinus de la faceopposée.
Soit
prise
la double somme des troisproduits
continuels des arêtes deux à deux par les sinus des deux faces noncomprises
entre cesarêtes et par le cosinus
de
l’inclinaison de ces deux faces.De la
première
somme soitretranchée
la seconde.Que
l’excès soit divisé par lequadruple
duproduit
continuel des sinus de la demi-somme des trois faces et des excès de cette demi-somme sur chacune d’elles.
Le
quotient qu’on
obtient est lequarré
dudiamètre
de lasphère
cherchée.
Partant on a, dans le cas
présent,
Savoir: Le
quarré
de la distance du ceritre desmoyennes distances
d’ura
triangle sphérique
au centre de lasphère
àlaquelle
il appan-tient,
est auquarré
dit rayon de cettesphère ,
comnze l’excès dela somme des
quarrés
des côtés de cetriangle
sur le double de lasomme de leurs
produits ,
deux àdeux ,
par les cosinus de leurs ici-clinaisons,
est auquarré
du double de lasurface
dutriangle.
82
CENTRE DES M O Y E N N E S DISTANCES
Pour
abréger ,
soit le troisième terme de cetteproportion désigné
par
Q2 ,
on auraCZ=r 2S·Q ;
d’où on concluraOn aura donc
Partante
laposition
du centre des moyennes distances d’untriangle sphérique proposé
est entièrementdéterminée ,
soit par laposition
durayon sur
lequel
ce centre se trouve, ou par les inclinaisons de ce rayonaux rayons menés aux trois sommets , soit
par la
distance de ce centre au centre de lasphère
àlaquelle
cetriangle appartient.
Exemple. Que
letriangle proposé
soit un octant, on auraApplciation.
La distance au sommet du centre des moyennes distances d’une
pyramide
dont la base est untriangle sphérique , est 3 8r.Q S.
Que
letriangle
soit unoctant ,
cette distancesera3 3 r=I3 20r
à peu8
près.
§.
9’Au lieu
d’exprimer ,
commeje
l’ai fait dansle § précédent ,
lerayon de la
sphère
circonscrite au tétraèdre dans les neuf élémensDU TRIANGLE S P H É R I Q U E.
83de l’un de ses
angles solides ,
savoir : dans les trois arêtes de cetangle solide ,
dans lesangles
que font ces arêtes deux àdeux,
enfin dans les
angles
que forment deux à deux les facesqui
lescontiennent ;
il est aiséd’exprimer
ce rayon dans six seulement de.ces
élémens,
en substituant aux inclinaisons des faces lesangles
deces
faces etréciproquement.
Mais ,
de même que le rayon du cercle circonscrit à untriangle
peut
êtreexprimé dans
deux seulement des élémens de cetriangle : savoir ,
dans un de ses côtés et dansl’angle qui
lui estopposé;
onpeut
aussiexprimer
le rayon de lasphère
circonscrite à un tétraèdre dansquatre
seulement des élémens de ce tétraèdre :savoir,
dans unede ses
arêtes,
dans l’inclinaison des deux faces dont cette arête estla commune section et dans les
angles opposés
à cette arête dansles
plans
de ces faces.En
effet ,
soientA ,
AI( fig. 4 )
les extrémités de l’une des arêtes d’untétraèdre ;
soientB , BI,
les sommetsapposés
à cettearête,
dans les
plans
des facesABA, AB’A’;
que lesangles B , B’,
soientdonnés ;
et que l’inclinaison BAA/B/de
ces deux faces soit aussi donnée. Je dis que le rayon de lasphère
circonscrite au tétraèdre est déterminé par cesquatre
élémens du tétraèdre.Soient
C ,
C/ les centresrespectifs
des cercles circonscrits auxfaces
ABA’, AB’A’;
l’arête AA’ ainsi que lesangles B , B’,
étantdonnés,
lespoints C ,
C/ seront donnés sur lesplans
de ces faces.De ces
points C, C/, soien t
abaissées sur l’arête AAI desperpendiculaires ;
elles rencontreront cette arête au même
point
Dqui
en est lemilieu
etl’angle
CDCI sera l’inclinaison connue des deux facesABA’,
AB’A’.Des
points C , C’,
soient élevées auxplans
des facesABA’, AB’A’,
des
perpendiculaires qui
secoupent
enZ ,
lepoint
Z sera le centrede la
sphère
circonscrite au tétraèdreproposé.
Or ,
dans lequadrilatère CDC/Z dont
lesangles
sontdonnés,
etdont les côtés
CD , C’D,
sont aussidonnés ,
ladiagonale
DZ est dé-terminée ,
etpartant,
lequarré
de AZqui
estégal
à la somme desquarrés
de DZ et deAD,
est aussi déterminé.84 FORMULES
Calcul.
CD=AD.Cot.B , C/D=AD.Cot.B’ ,
CC’2=CD2+C’D2-2CD.C’D.Cos.D=AD2{Cot.2B-2Cot.B.Cot.B’.CosD+Cot.2B’}
donc
donc aussi
De là on
peut exprimer
le rayon de lasphère
circonscrite à untétraèdre dans les élémens de l’un de ses
angles
solides tels queA,
en substituant à Cot.B et
Cot.B,
les valeurs suivantes.Démonstrations de quelques formules de trigonométrie sphérique ;
Par M. SERVOIS , processeur de mathématiques
auxécoles
d’artillerie de Lafére.
TRIGONOMETRIE.
ON
trouve, dans les 0153uvres de Goudin(
ParisI803 ) ,
un mémoirequi
a pour titre :Usages
del’ellipse
dans latrigonométrie sphérique ,
et où
l’auteur ,
entre autresapplications , s’occupe
de la résolution del’équation
Cos.