B OBILLIER
Géométrie de situation. Recherches sur les lignes et surfaces algébriques de tous les ordres
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 18 (1827-1828), p. 157-166
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I57
GÉOMÉTRIE DE SITUATION.
Recherches
surles lignes et surfaces algébri-
ques de tous les ordres ;
Par M. BOBILLIER, professeur à 1’*Ecole des arts
etmétiers
de Châlons-sur-Marne.
COURBES ET
SURFACES
DE TOUS LES ORDRES.D AX’S
tout cequi
va5~livre, j’emploîrai
les motsdegré
et class~comllle les a ent~)ndus LB1.
~er~cnzr~e (p1g. 15 1 ); c’est-à..dire , qu’une ligne
ou nue surface sera dite du ~,de~edegré lorsqu’elle
aura mintersections,
réelles ouidéales,
avec une mêmedroite
> etqu’elle
sera dite de rn,~~‘"‘ classe
1~~~~rl~r’an
pourra lui mener mtangentes.,
. réelles or~idéales ,
concourant en tiii nlêu1epoint,
ou bien mplans
tangrns,
réels ouid~aux ,
seCot1pant
suivant une n1êlne droite.TTIÉO-t-ÎÈ,"~,,-IE L
~~oitC~,
une coz,~,rbeplane
du m.iemedegré.
SoientCm-l
}C-2 > C-~-3
5 ’.-."C3 , C, C,
s une sr~~it~~ d’a~~t~esli~~nes
desdPb~rés ~espc~~ti f s
m- 1 , nl-2, a~.1--~J ,
.",...,.3,
2 , > 1 telles ri~~e~Cm
1 passe par lespoints
de contact deC~
avec sestr~n~cnt~s
is-’
sues d’ut2 mérra~
point fixe
P de sonplan ;
et que chacune des au-tres soit par
rapport à
c,,-Ilequi
laprécède
i~n~édLâternentet~ por~r
le mêrne
po:~t P ,
cequ’est Cm-I
parrapport à Cm,
la der~iiér~~CI
de ceslignes,
se réduira à une droite.Si,
pardz~’ér~ens points
de la droiteC, ,
on mène à la eou~~e~C.
toutes lestangentes possibles ,
leslignes
du(m- i degré
dé-terrijinées par les
points
de contact destangentes
issues des mé.Tom.
d~~’’l1I ,
~.°~~I ,
I.eJ’ décerr,~bre1827..22
I58 COURBES ET SURFACES
rne,s
po~n~s
de cc~f~e~r3//~
y~s~lselles ,
comme l’on sait(*),
auront,~e.s ~cj~es
(m20132013l)~ points
~~72/?2~/?.y ,passeront toutes par le pni;4t
P.j0~~/?~r~/~/z. Si l’on
~~.~~i~~~e généralement
par- Un une fonctionhomogène
du ~.~~degré
e~~ xet ~ , l’équation
de lacourbe C~ ~
rapportée à d~n~
axes conduits par lepoint P ,
sera de la formetes
équations
deslignes Cm-l
tC~ ~ C~.~
y ...C~ C2, CI,
seront-respectivement (**)
Cette dernière
équation;, qui app~denta
la droiteCI,
1divisée
par-
1.2
3....(~22013ï)
devientIl, + i,", C o ii s t. = o ;
et, si l’onappelle (~~)
~kil
point quelconque
de cettedroite ,
on aura’
Actuellement
pour trouverl’équation
de laligne
Lqui
contientles
points
de contact destangentes
menéesà. la ligne Ci.
par lepoint
~ ~’,~’ ) ,
il faut d’abordtransporter l’origine
en cepoint,
cequ’on
(11)
Voy.
la. pag. ï53 duprésent
volume.("il)
Yoy.
la pag.89
duprésent
volume.’
.
DE TOUS LES ORDRES.
I59
fera en
changeante
dansl~’éqtiation (i) x
et y,respectivement,
en.x ~....~~;’ ~ty-~-~; ~
faudra ensuite111uitiplier respectivement
les ter-mes des
de-ti~’s
m, ~2013i ~ 7722013~ ~... 3 ~ ~ ~
1 , o , en ~~ et Y ~respectivement
par 0 , J 9 2, 3... ni-ce , m.~I , m ; il faudra en-Un revenir aux axes
primitifs
enx
et y ,respective-
ment .r2013~ et
y2013~~.
Il
suffit, pour la
démonstration du théorèmeénoncée
de trouver, dansl’équation
de laligne L
y le termeindépendant
de xet y, que
nousdésignerons
par 7~. Pourépargner
lestrop longs calculs,
nous
représenterons
aussipar t~
lapartie
de ce termeproduite
par u» ;de
sortequ’on
auraCela posé, la
fonction ~,quand
on ychange respectivement
x et)¡a
eu.r+~/
ety+y’ ,
p devientEn
multipliant
les diverses colonnesrespectivement
par m, ~2013ï~I60 COURBES ET
SURFACES
‘~
.m-2 , . 772201372~
puis changeant respectivement x
et y en ~2013~et
~2013~ ~ il viendra
.Or ,
le terme tnreprésentant
laquantité indépendante
de x et dey dans cette
expression ,
ilfaudra
pour1-*obtenir,
ysupposer
~===0~~-===0p
cequi
donneraI6I
DE
TOUS
LES ORDRES.~Nlais en ’~ert~~ du théorème
des fonctions ~ro~o~é~~es,
on aEn substituant
donc,
ilviendra
c’est-à-dire ,
ou bien encore
Pour toutes les valeurs de n
plus grande
que1’unit~.~
p cette quan-tité devient
nulle;
pour ~==1~ elle se réduit à~;
et , comme~~a ~
est une constante ,pour
n ~~ , elle se réduit àmconst.
011 a doncI62 COURBES ET
SURFACES
En substituant ces valeurs dans
l’équation (3) ~
ou auraou
simplement
en vertu del’équation ~~) 9
y==:o.L’équation
dela
ligne
L est doncdépourvue
du termeindépendant
de x et dey ; cette
ligne
L passe donc parl’origine, c’est-à-dire ~ par le point P 9
comme nous l’avions annoncé.Ce théorème offre le moyen de faire passer par deux
points
don-nés P et Il/ une transversale
curviligne
du(/722013i/~’ degré , qui
coupeune courbe donnée du rr~o‘e’~~
degré
en despoints
pourlesquels
lestangentes
à cette dernière courbe concourent toutes en unpoint
uni-que. En
déterminante en effet,
les droitesCI
etC/, correspondant
’
respectivement
aux deuxpoints
P etP~,
lestangentes
menées à lacourbe-
proposée
par leur intersection auront leurspoints
d’inter-section sur une
ligne
du(/?22013~~ degré qui , suivant
lethéorème,
devra
passer à
la fois par les deuxpoints
P etP~ et
sera consé-quemment
la transversale demandée.’
Il est clair que la même
construction
subsisterait encore , si les droitesC, , C’r,
étaientparallèles ; mais ,
si elles se confondaienten une
seule,
leproblème deviendrait indétermirié ,
et l’on pour- rait se donner arbitrairement un troisièmepoint
P~f de la trans-versale
curviligne demandée.
Si l’on
appelle généralement pôles
d’unedroite,
parrap110rt
àune courbe du 7’7z/~
degré ,
les(~2013i)~ points
fixes suivant les-quels
secoupent
constamment les courbes du(m.--~I)~tn‘t degré,
dé-terminées par les
points
de contact des divers faisceaux detangen-
tes à la
courbe ,
issues des différenspoints
de cettedroite ,
on voitqu’un
seul de cespôles
étant connu , on enpeut
déduire tous lesautres. On voit en même
temps
que la m~me droiteCI peut
être déduite de(rn-i)" points ditférel1s.
~DE TOUS LES ORDRES. I63
De ce
t~i~0!"eLlle ~
par la théorie despolaires réciproques,
on pourradéduire le suivant :
~’~~~~~~~’ ~~~~~’
lÏ. ~~oitCm
une courbeplane
den1.1éme
classe.’
Soient
C"r,~,, ,
tC m.a ’ C n-3
1 .,.,.C3 , C:¡, CI
t une sj~itc d’~’r~tr~~slignes,
!des classes
res~ectives
n1 - 1 , In-2 ,rt~.-.3 ,
....3
2 , 1, telles 9~°eC~~
soitenvelop ,p i,, ’e
par toutes lestangentes
rrt ex~~e.s âCm
par sesintersections avec une droite
_f,,xe D ;
et que r~~aear:e des autres-soit,
parrapport
à celler~~ri
laprécède i~n; nëd~~xternent ,
~t pour lamê,-12e droite
D,
cequ’est C,,,,-,
parrapport
àC~~ ?
la dernièreCI dé
ces courbes se réduira à unpoint.
Si,
auxpoints
d’intersection de la courbeC.
avec les diziersess~cantes coi2diiiies par le
point C f
, on l~rz r~~ne desic~ng~entes ,
les courbes de
(tn-l lame cldxsse9
it~.rcr~~~c.r arrx drc’~rssist~me~~
detar.gi,i,ites i-époizdaiît a’
cesail les sécantes, les~r~~3lles ,
corr~me~’o~a sait
(¥) ,
seront to~~tes ir~sr;niies ai.,x(tn-I)2
rn~~~~cs droites .~~r~~ ~
auront tor~tes la droite D pourtc~n~ e~~te
ccrnmr~ne.On d~3dui~’a de ce théorème le moyen de faire toucher à deux droites données D et DI une courbe de
(rn classe,
tellequ’en
lui . menant des
tangentes
communes avec une courbe donnée de ,~~ ,~emaclasse,
y tous lespoints
de contact de cestangentes
avec cettedernière appartiennent
à une droiteunique.
Endéterminant,
eneffet ,
lespoints C,
d etCIl, correspondant respectivement
aux droi-tes D et
~~r ,
lestangentes
nienées à la courbe par sespoints
d’in-tersection avec la sécante conduite par ces
deux points , toucheront
une même
ligne
de(/7z2013i)~
classequi,
suivant lethéorème,
de-vra toucher à la fois les deux droites D et
D/ ,
et seraconséquem-
ment la courbe demandée.
, E
Il se
pourrait
que lespoints C,
etCIl
seconfondissent ;
le pro- blème serait alorsindétermitié’ ,
et l’onpourrait
se donner arbitrai-rement une troisième
tangente
1Dr° à la courbe demandée.~’~)
Voy.
la page 153 duprésent
volume.I64
COURBES ETSURFACES
Si l’on
appelle généralement ~olair~es
d’unpoint,
parrapport
àune courbe de 772~~
classe,
les~m--~~~Z
droits que touchent à la fois toutes les courbes de~t~~’L-~·.J~ierrae classe,
y inscrites auxsystèmes
de
tangentes
à la courbeproposée, qui répondent
à ses intersec- tions avec diverses sécantes menées arbitrairement par cepoint,
onvoit
qu’une
seule de cespolaires
étant connue, on enpeut
dé- duire toutes les autres. Onvoit ,
en mêmetemps ,
que le mêmepoint
CI peut
être déduit de(7722013i)~
droitesdifférentes.
~.~~,~0.~ ~’~~.~
III. SoitSa
unesurface
du rn.’°medegré,
etsoi-e~nt
.Sm-1, Sm-2’ Sm 3 ,
...S~ , Sz , SI’
une suite d’autress~rf aees
de~degrés respectifs
ln--- t , m--~ : ,m..~ ~ , ... 3, :2, 1,
telles qi-leS~-t
passe par lali~,~e
de col~tal;t deSm
avec lasurface conique
cli~cc~nscrr‘te ~ cette
sur-fc~ce qui
a son sonimet à unpoint fixe
Pde
l’espace,
et que chacune des autressoit,
parrapport
à cellequi
lapréc~de zir~nédiatement ,
cequ’est 5~,~~
parrapport
àS~ ~
la dernière
SI
de cessurfaces
seréduira
à unplan.
Si les
u’~~’cerens points
duplan SI
sontpris
tour àtour*
pour,sommets d’r~n~ su.;"te de
surfaces coniqz,,es
circonscrites à lasurface- Sm’
lessurfaces ~ û (m-t)ie~. degré auxquelles appartiendront
leurslignes
de e~ntact ,lesquelles,
co~nrne l’on sait(*),
auront les rnê-~mes
(~220132013l)~ points
cominzins ,passeront
toutes par lepoint
P.D~rnonstrc~~ion. La détllOnstratio11 de ce théort:lue est en tout sein-
blable
à celle du ~’hr~orér~eI;
il suffit seulernent de supposer queu~ est une fonction
homogène du n.""* degré
en x, y et z.De là on déduira la solution de ce
problème :
Faire passer par troispoints
donnésP , pl)
Pn une surface duCln-·-· j ~~c"tg degré qui
coupe une surface donnée du 7~."’~
degré
suivant une courbe telleque la surface
développable ~
circonscrite suivant cettecourbe
soit°
*201320132013201320132013201320132013201320132013201320132013201320132013-201320132013’ ._- -, -N.... H ..’.,....~ ~..-~
Ci’)
Voy.
la pag. t53 duprésent
volume.I65
DE T OIJS ORDRES.
une surface
conique ; pro"~)’j’ qui peut quelquefois
être indéter-miné 3
cequi permettra d’assujettir
la surface cherchée à passer parun ou detix nouveaux
points pris
arbitrairement dansl’espace.
Si l’on
appelle généralement pôles
d’unplan,
parrapport a
unesurface du //2.~
degré,
les~m--~)~ points
fixes suivantlesqnels
secoupent
constamment les surfaces du(/?22013~~~ degré
déterminées par leslignes de
contact de toutes les surfacesconiques
circonscri-tes
qui
o nt leurs sommets dans ceplan ;
on voitqu’un
seul de cespôles
étant connu onpeut
en déduire tous les autres. On voit en mêmetemps
que le mêmeplan SI peut
être déduit de(In,-...I~3 points
digérons.Ce
théuré~~ae ,
par la théoriedes polaires réciproques , conduit
au suivant :
~’I~~~~~.~1’~.~
IV. SoitSm
unesurface
de In.ie!1Jeclasse,
et soientS...t , Sm..2’
yS~.3
y ...83, 82, Sx
une suite d’autressuyc~r,es
desclasses
rnslaectives lTI- l,
In-2, >111---3,
...3 ,
5 2, 1, ïell(,,s queSm-l
soit inscrite à lasurface d~c~eloppa~lc
cireorzscrl’te i,)~~ ,
sui-~·a~zt son intersection ac?ec un
~lan fixe P ;
et ciue cl~acrzne (-~,,s au-tres
soit,
g parralyort
à celle~~~i la y
éc~de~ in~~néd~’,a~e~tlent et pour le même~lazz P ,
ceqil,’est ~mor
parrapport
à~~ ’
la d,,-rni*èreSI
de ces
surfaces se
r~dulr°a ~ unpoint.
Si ,
s.uivant lesli~,oes
d’z~2ter section de lasurf(.,,ce Sm
a~~ec lescli~~ers
plans
conduits par lépoint ~, ,
o~z îî-,i circonscrit des sur-faces d~~clo~~a~les ,
lessurfaces
de(111-1
)iem. classe inscrites àces diverses
surfaces ~ z’e,~~uelles 9
conzme l’on sait(*),
auront tou-tes les
(ln- 1)3
rnê,,nesplans tangens ~’rxes ~
auront to~zze,~ leplan
P pour
~l~l~l2 ~an ~’L’ilt’
CDl?~~nuïê.De là on déduira la solution de ce
problème :
Faire toucher àtrois
plans
donnésP , P~P~
une surface de(In--~ ~ ~=~me
classe telleC’" Voy.
la pag. 153 duprésent
volume.Tom. O X FIII. ,: 3 ~
I66 OBSERVATIONS
que ses surfaces
développables circonscrites ,
communes avec une sur-face donnée de
classe ,
touchent cette dernière suivant des cour-bes
planes comprises dans-un plan unique ; problème qui peut
êtreiiidéterniiné ,
cequi permettra d’assujettir
la surface cherchée a toucher un ou deux autresplans, pris
arbitrairement dansl’espace.
-Si l’on
appelle généralement plans polaires
d’unpoint
de l’es-pace, par
rapport
à une surface de /72.~’’classe ,
les(172- 1)3 plans
que touchent à
la
fois les surfaces de( classe~
inscrites auxsurfaces
développables qui
touchent la surfaceproposée
suivant sesintersections avec divers
plans
conduits par lepoint
dont ils’agit;
on voit
qu’un
seul de cesplans polaires
étant connut , on enpeut
déduire tous les autres. On voit en mêmetemps
que le mêmepoint
S. peut
être déduit de(7722013i)~ plans difrérens.
1.
MÉTÉOROLOGIE.
Résumé de neuf années d’observations baromé-
triques faites à Montpellier ;
Par M. GERGONNE.
DEPUIS
le commencement de1827, je
fais tous lesjours,
à desheures
fixes,
des observationsbarométriques, thermométriques
ethy- grométriques,
avec des instrumensqui
méritent laplus
entière con~fiance. Je me propose d’en