A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
S ANDRA D ELAUNAY
Grands degrés de transcendance pour la fonction exponentielle ; modification des hypothèses techniques dans la méthode de Brownawell
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 6
esérie, tome 5, n
o1 (1996), p. 69-104
<http://www.numdam.org/item?id=AFST_1996_6_5_1_69_0>
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- 69 -
Grands degrés de transcendance
pourla fonction exponentielle;
modification des hypothèses techniques
dans la methode de Brownawell(*)
SANDRA
DELAUNAY(1)
Annales de la Faculté des Sciences de Toulouse Vol. V, n° 1, 1996
RÉSUMÉ. - Soient u1, ... , un (resp. v1, ... , des nombres com-
plexes linéairement indépendants sur Q . Nous obtenons ici, à partir des méthodes développées par Dale Brownawell, de nouvelles minorations du
degré de transcendance sur Q de la famille
~ 1 _
i _ n, 1 jm }
sous de nouvelles hypothèses techniques, et un point de vue plus géomé- trique.
ABSTRACT. - Let u1, ..., un (resp. vl , ..., Vm) be complex numbers linearly independent over Q . We obtain new bounds for the transcendence
degree over Q of the 1 ~ , , 1 _ j
m }
under newtechnical hypothesis in Dale Brownawell’s methods, and a more geome- trical point of view.
1. Introduction et énoncés des résultats
Soient ui, ..., un
(resp.
fi, ...,vm)
des nombrescomplexes
linéairementindépendants sur Q ;
nous nous proposons de minorer ledegré
de transcen-dance
sur Q
de la famillei n
,1 j
. C’est une mé-thode due à D. Brownawell que nous utiliserons
ici,
dont l’outilprincipal
est une
généralisation
del’inégalité
de Liouvilleproposée
comme alternativeau critère
d’indépendance algébrique
de P.Philippon.
Comme dans toutes les démonstrations connues à cejour,
deshypothèses techniques quantifiant l’indépendance
linéairedes ui (1 ~
i ~n)
etdes v j (1 j m)
sont néces-saires pour obtenir des
degrés
de transcendance strictementsupérieurs
à 2.t * ~ Reçu le 9 novembre 1993
~ Université de Lille I, U.F.R. de Mathématiques, F-59655 Villeneuve d’Asq Cedex (France)
Ce sont ces
hypothèses
que nous allons modifier enajoutant
unehypothèse
"inverse",
c’est-à-dire ensupposant
les ui( 1
i~ n) "presque"
linéaire-ment
dépendants
surZ,
nous obtenons ainsi de nouveaux résultats.1.1 Not at ions et définit ions
~u=(ul~...,u~,)E(~’’,v=(~1~...,vm)E(~"~’.
~
Pour
=~ Pour
aE7~n, ~~2c=~1u1-~...+~~u~.
2022
Pour
E . v = 1 v1 + ... + mvm.. Pour un
polynôme
P EZ[Xi,
...,, Xd ~,
on noteH(P)
sa hauteurnaïve,
c’est-à-dire le maximum des valeurs absolues de ses coefficients.. Pour P E ... ,
, Xd ~,
on notet(P)
sataille,
c’est-à-dire dO P +_h(P), _h désignant
la hauteurlogarithmique
absolue non invariante tellequ’elle
est définie dans[P2]
ou[P3].
Mais dans la mesure où nous neconsidérons que les
polynômes
à coefficients dansZ,
on al’inégalité
suivante
et donc
. Pour J un idéal pur de
Q[Xi,
...,, Xd ~,
on noteT(J)
la taille de l’idéal J tellequ’elle
est définie dans et si w est unpoint
deCd ,
on noteI J(w) I
cequi
est défini dans[P2]
sous la notationIl
~IIl
W(cf. également
[NI], [N2],
Nous
rappelons
brièvement ici les définitions suivantes[PW].
Soit
G’
un sous-groupealgébrique
connnexe de de dimension n’ = n - r, défini par deséquations
dedegré ~
D.Il existe des éléments
a{1~,
...,À (r)
de ~n linéairementindépendants
surZ tels que G’ soit défini par les
équations
A G~ correspond
le sous-espace vectorielL’,
rationnel surQ,
de dimensionn’,
défini par leséquations
On
désignera
par le mêmesymbole A,
la matrice(a {1 } ,
...,a{r} )
et lesous-groupe de Zn
engendré
par les vecteursqui
la composent. Ce sous- groupe s’identifie au sous-groupe deGm)
des caractèresqui
prennent la valeur 1 sur ~~.On définit
H (A; Xi,
...Xn)
de la manière suivante : notons l’ensemble de toutes les suites croissantes de r élémentsde {1,
... ,n~ ;
pour 8 dans on noteAe
le mineur de A dont les colonnes sont indexées par8,
on a alorsAinsi,
on noteH (A ; 1,
...,1)
=H (A),
cequi représente
le "volume" du réseau A et leplus grand
de ses minimums successifs. On définira la hauteur du sous-espace vectoriel L’ parH(L’)
=H(L’
n =H(A).
où,
dans le cas d’un sous-groupe, la fonction H est cellequi apparaît
dansles lemmes de zéros de
Philippon; H(G’; 1,
...,1)
est le"degré"
deG~.
Si L est un sous-espace vectoriel de
C~ ,
et u unpoint
deC~ ,
on définitla distance de u à ~ par
1.2 Les théorèmes de Brownawell
THÉORÈME
~B1~.
- Soit ~ un idéalpremier
de ... ,~
de di-mension d
vérifiant
p n ~ _~0~.
Notons b ledegré
de ~ et ~ sa taille.Soient ...
Qk
despolynômes
de ..., Xn ~ vérifiant deg Qi
D et
t(Qi)
T. Si est unpoint
de et que ~, ...,Qk
sont sanszéro commun dans la boule de centre w et de rayon p 1 alors on a
où c =
11(n
+1)5
et~r~~
=~cv2~ ,
, 1 in~.
Démonstration. . - Voir
~Bl~, ~B2~
et pourplus
de détails~B3~.
C’est cette
inégalité qui permet
à Brownawell d’obtenir le résultat suivant.THÉORÈME
~B2~ .
. - Soient u1, ...(resp.
ul , ...,vm)
des nombrescomplexes
linéairementindépendants
surQ
et notonsSoit r~
1~2,
on suppose que pour uneinfinité
de N leshypothèses
suivantes(HTB)
sontsatisfaites
|a1u1
+ ... +anun >
, pour tout a E|a|
Net
|b1u1
+ ... +bmum |
>exp( -NrJ) ,
, pour tout b E|b|
N .Alors,
si mn > m + n, on aPour
appliquer l’inégalité
énoncéeci-dessus,
ilconstruit,
par la méthode dite des "faussesvariables",
une fonction auxiliairequi
fournit une famillede
polynômes "petits"
en w et dont on contrôle ledegré
et la hauteur.C’est un lemme de zéros dû à P.
Philippon [Pl] qui
permet de montrerque ces
polynômes
sont sans zéro commun auvoisinage de w ;
l’existence d’un zéro commun à la famille considérée entraîne celle d’unpolynôme
nonidentiquement
nul s’annulant sur l’ensemble suivantoù M est un
paramètre
réel etezll
...,, eznm
unpoint
de C*nm"proche"
de w . Le lemme de zéros affirme alors
qu’il
existe un sous-groupealgébrique
connexe
G~,
du groupemultiplicatif (G~.,.,,)n,
contenant"beaucoup"
depoints
de
h{M).
Cequi implique
l’existence de relations linéaires sur les Zijqui
vontcontredire les
hypothèses techniques
faites pour cela sur u =(ti,
...,un)
et v =
(vi ,
..., C’est en utilisant ce "mauvaissous-groupe"
pour construire notre fonction auxiliaire que nous démontrons les théorèmes suivants.1.3
Énoncés
des résultatsTHÉORÈME 1. - Soient u1, ... , un
(resp.
v1, ... ,vm)
des nombrescomplexes
linéairementindépendants
sur~,
, et w =(eul
.. ,).
On suppose que pour tout M >
0,
il existe À E~a~
>M, vérifiant
et tel que pour tout a E avec a et À linéairement
indépendants
sur
7~,
, on aitD’autre
part,
soit r~1/2 ;
on supposequ’il
existeX(v)
tel que pour tout X >X(v)
et pour tout ~C E ~’n on aitdès que X. .
Alors,
si nm > n + m, on aRemarque.
-mn/(m
+ n -1)
>mn/(m
+n), ainsi,
dans certains cas, parexemple lorsque mn/(m
+n)
estentier,
notrehypothèse technique
"in-verse" améliore de 1 le résultat de Brownawell
(corol.
1 et 2 du théorème1,
sect.
3).
Avec deshypothèses techniques "classiques" (mesure d’indépen-
dance
linéaire)
laplus
fine minoration dudegré
de transcendance est à cejour
celle de G. Diazqui
obtient undegré > [mn/(m
+n)~
, c’est-à-direun de
plus
queBrownawell lorsque mn/(m
+n)
est entier.Cependant
seshypothèses
sontplus contraignantes,
car elles sont nécessaires pour toutesles valeurs de N et non
plus
pour une infinité d’entre elles. L’outilprincipal
de Diaz est le critère
d’indépendance algébrique
dePhilippon.
Notre résultat
permet
d’obtenir la minoration de Diaz avec deshypo-
thèses
analogues
à celle deBrownawell, mais,
enajoutant
unehypothèse
inverse. De
plus,
une formulationgéométrique permet
de legénéraliser
etd’obtenir ce deuxième théorème.
THÉORÈME
2. - Soient u1, ... , 2cn(resp.
v1, ...vm)
des nombrescomplexes
linéairementindépendants
sur~
et =On suppose
qu’il
existe un entier n’ E~l,
... , n -1~
tel que, pour tout M >0,
il existe un sous-espace vectoriel L de, de
dimensionn’,
rationnelsur
C~, vérifiant H(L)
>M,
tel queet que, pour tout sous-espace vectoriel L’ de
L,
L’~
L rationnel surC~,
dedimension
n’
- 1 et tel queH(L~)~H~L)2
soitborné,
on aitD’autre
part,
soit r~1i2
; on supposequ’il
existeX (v)
tel que pour toutX >
X(v)
et pour tout u E on aitdès que X. . Alors si m + n mn, on a
2. Préliminaires
2.1 Construction d’une fonction auxiliaire par la méthode des fausses variables
Soient m et n deux
entiers,
m ~2, n > 2,
ui, ..., un, vi, ..., vmdes nombres
complexes,
les v3{ 1 j m)
sontsupposés
linéairementindépendants
surZ,
et w = ’ Notre but est de construire une famille depolynômes
de hauteur et dedegré
contrôlésqui
soient
"petits"
enFixons p un entier
positif,
que nous choisirons suffisammentgrand
parrapport
à m et n. Soient D et S deuxparamètres
entierspositifs.
Danstoute cette
partie,
les constantes notées cl c2 , c3 nedépendent
que de m, n, u, v,~W ~ et
p.Nous allons construire un
polynôme
P EZltl,
..., Zn~p ~
dedegrés partiels majorés
par D tel que la fonction F définie pars’annule sur l’ensemble
E(S),
oùPour s E on définit des
polynômes Qs
E ...,] par
= on a
ou encore
avec a~ = 1 si = 0 sinon.
On résout alors le
système
suivant : = 0 pour tout s E~s~ S,
et pour tout p E
I pDS.
C’est unsystème
deéquations
en les inconnues p~, .Ainsi sous la condition
condition
qui
s’écrit encoreon a par un lemme de
Siegel [Wl]
l’existence d’une solutionvérifiant
Soit
Si
un nouveauparamètre
satisfaisant la conditionLa fonction F définie
précédemment
ayant été construite nulle sur~(S),
nous pouvons montrer par un lemme de Schwarz
[W2,
prop.7.2.1] qu’elle
reste
petite
sur£(Si ).
Pour z E
CP, notons
= Soient r et ri deux entiers tels que~(S‘)
soit contenu dans lepolydisque
et
£(Si)
dansri)
=~ z
E C~’ Soit R un entier vérifiant~ ~ 3ri,
R> r, on aEn prenant r = ri
=
et R =5ri,
on obtientc’est-à-dire
dès que les
paramètres
D et5i
sont assezgrands.
D’autre
part,
Ainsi sous la condition
il existe une constante
positive
CI telle quepour tout s E
Conclusion de la construction
Pour
D, S, Si
suffisammentgrands
et satisfaisant les contraintes(Ibis), (2)
et(3),
il existe des constantespositives
c2 et c3 telles que la famille depolynômes
définis par
vérifie
2.2 L’utilisation du lemme de zéros dans le cadre des fausses variables
On considère
~~* ~ n
comme l’ensemble despoints complexes
du groupealgébrique
Nous considéronségalement
ce groupealgébrique plongé
dans
(P1)n.
.Rappelons
que, pour toute sous-variété X de(P1)n,
, on aune forme
multidegré H(X; ; D1,
...Dn) homogène
dedegré
dimX en lesvariables
Di,
...,Dn ,
et si l’onplonge (P 1 ) n
dansP2n -1
par leplongement
de
Segré,
on al’égalité
Nous utiliserons le corollaire suivant du lemme de zéros
général
dePhilippon [P 1] .
LEMME 1. - Soient G un sous-groupe
algébrique
connexe de ,S‘et D des entiers
positifs
et 1 i n,1 j
m, des nombrescomplexes.
Soit P unpolynôme
de , ..., Xn ~ non-identiquement
nulsur
G,
dedegrés partiels majorés
par D. On suppose que P s’annule sur le sous-ensemble de G suivantAlors il existe un sous-groupe
algébrique,
propre, connexeG’
deG, défini
par des
équations
dedegré
D tel queIl
s’agira
afind’appliquer l’inégalité
deBrownawell,
d’utiliser ce lemme pour montrer que lespolynômes
que l’on a construits sont sans zéro commundans une
"petite"
boule centrée en w . Pourcela,
nous allons donner la définitin suivante.DÉFINITION . Soient u1, ...
(resp.
v1, ...vm)
des nombres com-plexes.
Soient G un sous-groupealgébrique
connexe de S et D deuxentiers strictement
positifs.
Soit w = unpoint
de Gm. .On dira
vérifie
lapropriété LZ(G; D, S)
si pour toutvérifiant
tout
polynôme
de , ..., Xn ~
dedegrés partiels majorés
parD, qui
.s’annule sur
est
identiquement
nul.Nous verrons par la
suite,
suivant les castraités, comment,
sous deshypothèses adéquates, lorsque
G est le "mauvais" sous-groupe, le lemme de zéros permet de montrer que w vérifieLZ(G; D, Si)
pour un choixconvenable des
paramètres
D etSi
de la constructionprécédente (§ 2.1).
LEMME 2. - Soient G un sous-groupe
algébrique
connexe de pun entier
positif
et P E ... dedegrés partiels majorés
parD,
nonidentiquement
nul sur G. Pour s E(s) ,S‘1,
ondéfinit Ps
E ..., Xn,r,.z ~ par
Soit encore w =
Gm,
~ on suppose quevérifie LZ(G; D, Si).
Alors lespolynômes Ps
sont sans zéro commun dans la boule, exp(-D,S’1 ))
n de centre W et de rayonexp(-D,S’1 ).
Démonstration. . - Par récurrence sur p.
Si p =
1,
c’est la définition de lapropriété LZ(G; D, Si),
eneffet,
si= est un zéro commun des
Ps,
alors P est nul surI‘(,S’1 )
et doncidentiquement
nul sur cequi
contreditl’hypothèse.
Supposons
le lemme vrai pour p - 1. On a -que l’on écrit sous la forme
où
P ( Z1,1, ...
,Zn,p-1 ) = 03A3
p03BBZ03BB1,
11,1 ...Z03BBn,p-1n,p-1,
la somme ét antprise
sur les À E vérifiant
ai
= i pour1 ~
i~
n.Comme
P ~ 0,
il existe tel que 0. Soit W’ _(ezij)
unpoint
de
B w , exp(-DS1 ))
Parhypothèse
derécurrence,
il existe ~ G~m(p-1)~
~ ~ ~ Si
tel queAinsi,
lepolynôme
n’est pas
identiquement
nul sur etdonc,
par lapropriété LZ(G; D,5i),
il existe des entiers cr~i, ..., vérifiant~ Si
ettels que
,
mais
Il existe donc 03C3 E =
(c:,
... ,up,m)
tel queP03C3(03C9’) ~ 0,
ainsi lespolynômes
Ps n’ont pas de zéros communs dans la bouleB((",), , exp(-DS’1)) ;
le lemme est démontré.
Remarque.
- Grâce à celemme,
il suffira de démontrer que lespoly-
nômes
Qs
de notre construction vérifient lapropriété LZ(G; D, ,S’1 )
pourqu’ils
soient sans zéro dans la boule nécessaire àl’application
del’inégalité
de Brownawell.
3. Le cas de codimension un, théorème 1
Démonstration du théorème 1. . -
Commençons
par la remarque sui- vante : le minorant dudegré
de transcendance de notre théorème estégal
à
mn/(n
+ m -1) - 1 ,
or simn/(n
+ m -1) -
12,
ce résultat s’obtientsans aucune
hypothèse technique ~W4~ ,
on supposera doncSoit M >
0,
il existe Avérifiant IÀI
> M et pourlequel
leshypothèses
du théorème sont satisfaites. Posons N =
IÀI
=, 1
i~ n).
.Soient
D, S, Si
desparamètres
entierspositifs.
Il existe des nombres
complexes u1,
...,ul
vérifiantNotons 03C9’ =
(eu’1v1,
...,c’est
unpoint
de(C*)nm "proche"
dew, c’est-à-dire
qu’il
existe une constante c4 nedépendant
que de u et v telle queAppelons G~,
le sous-groupealgébrique
de de codimension1,
définipar
l’équation
On a
alors,
c~’ E{G‘~ "z .
.Premier pas
Il
s’agit
maintenant pour nous de construire une fonction auxiliaire àpartir
d’unpolynôme
nonidentiquement
nul sur G’. On peut supposer que lesÀi, 1 ~
i n sont sans diviseur commun.Alors,
pourqu’un polynôme
dedegrés partiels majorés
par D soit non nul surG’,
il suffira deprendre
D Net de construire P non nul sur . Fixons un entier p suffisamment
grand
en fonction de m et n. Les constantes notées c5 et c14dépendent
desdonnées n, m, p,
u’, v
et~c~’ ~ . ~
En
remplaçant
u paru~,
on utilise la construction de fonction auxiliairedéveloppée
dans lepréliminaire
et onobtient,
pourD, S, Si
suffisammentgrands
et satisfaisant les contraintesdes constantes c5 et c6 et une famille de
polynômes
définis par
vérifiant
Deuxième pas
Nous voulons montrer que ces
polynômes
n’ont pas de zéro commundans la boule B’ =
B (w~
n(G~~ "’’ .
Pourcela,
nous allonsétablir que, pour un choix convenable des
paramètres,
w~ vérifie lapropriété LZ(D,
Soit w« _ un
point
de B’. Soit P unpolynôme
dedegrés partiels majores par I), et
s’annulant surAlors,
si P n’est pasidentiquement
nul surG~,
commer(,5‘1 )
est inclus dansG~, d’après
le lemme dezéros,
il existe un sous-groupealgébrique
propre,connexe, H’ de
G~,
défini par deséquations
dedegré ~
D tel queAinsi,
si r’ est la codimension de .H~ dansG’,
on acar
H(G’; 1 ,
...,1)
n! N.De
plus,
H’ étant un sous-groupe deG‘,
il existe un élément a de ;:En tel que pour tout x EH’,
Choisissons D =
~ N/ n 2 ~ alors ~ a
N et donc a et ,B sont linéairementindépendants
surZ,
car lesai
sont sans diviseur commun.Nous
procédons
alors comme dans[W3].
Soit k l’entier vérifiantEn
imposant
la conditionon a k >
1,
ainsi le lemme 3 de[M] joint
àl’inégalité
montre
qu’il
existe au moins deux élémentsh ~1 ~ , h {2~
de ~"2 vérifianth {2} ~
et linéairementindépendants sur Z,
tels quePar
conséquent,
il existe deux entiersh1
etk2
tels queOn a
Notons 03B3j =
k2h(1)j - k1h(2)j,
on ac7DS21
pour1 ~ j ~
m. Del’égalité ci-dessus,
on déduitce
qui implique,
dèsque D
etSi
sont assezgrands,
l’existence d’une constantepositive
c9 telle queTroisième pas. Choix des
paramètres
ethypothèses techniques
Il
s’agit
de choisir lesparamètres D, ,S", 51
satisfaisant les contraintes(0)
à
(4)
ci-avant énoncées.On a
posé
D =[N/n2 ] et
on choisit 5’ leplus grand
entier satisfaisant la condition(1)
etSi
leplus petit
entier satisfaisant la condition(4).
Remarquons qu’il
existe des constantespositives
cio et endépendant
dem et n, telles que
,
Pour N assez
grand,
dès quen( m - 1)
> n + m - 1 les contraintes(0)
à(4)
sont alors satisfaites.
Les
hypothèses techniques, qui
ont été écrites pourcela, impliquent
LZ(D5l)
et, contredisent
l’inégalité (*),
Le
polynôme
P est doncidentiquement
nul et vérifie lapropriété LZ(D,S’1 ).
Lespolynômes Qs
n’ont pas de zéro commun dans la boule B’ =B (W~
n(G~~ m
~Quatrième
pas.Application
del’inégalité
de Brownawell et conclusion Dans cequi précède,
nous avons travaillé en fixant un A E( ~ ~
=N,
tel que les
hypothèses
du théorème soientvérifiées ;
pour ne pas alourdir lesnotations,
nous n’avions pas faitfigurer
cettedépendance
en N. Parexemple,
nous avions considéré unpoint
W ~ et un sous-groupeG’,
nousnoterons désormais et
GN
cesobjets.
Comme il existe une infinité de telsN,
nous obtenons ainsi une suite de sous-groupesGN
de codimension 1 et une suite depoints W ~ "proches"
de w . Nous noteronségalement BN (w )
la boule de centre 03C9 et de rayon
exp(-D,S’1 ) ;
il existe une constante c14, telle queet on a
~
eNotons l l’idéal des
polynômes
...,s’annulant
en W etX la
Q-adhérence
de Zariski de W . SoitYN
une composante irréductible de X n et .p N son idéal. Ils’agit
de minorer ledegré
de transcendancesur Q
deQ (w),
c’est-à-dire dim X Nous considérons deux cas :. si
YN
rencontre nous minorons la dimension deYN grâce
à
l’inégalité
deBrownawell, puis,
en écrivant dimX =(dim X - dimYN)
+dimYN,
, et en montrant que dim X -dim YN ~ 1,
nous obtenons la minoration de dim Xannoncée ;
. si
YN
ne rencontre pas nousappliquons l’inégalité
de Browna-well directement à X.
Notons
dN
=dim YN, d’N
= dim X -dim YN
et d = dimX. .Considérons les
polynômes Pj , 1 j
m,où
A+ - ~ i ( 1 i n
tels quea2
>0 ~
et A- =~ i ~ 1
in
tels queÀi 0 ~ .
Ce sont des binômescorrespondant
àl’équation
de dansLes constantes notées c14 à c22
qui apparaissent
dans cequatrième
paspeuvent
dépendre
de m, n, p,(W ~ ainsi
que de la taille et dudegré
de Z.Nous
distinguons
deux cas :(1)
Si X n nBN(w)
estvide,
l’idéal(I , Pi, ..., Pm)
n’a pas de zéro dans comme wE X, l’inégalité
de Brownawellimplique
log
max| Pj (w) I
>-c03C3Dd+1 - c03B4Dd+1 - c03B4Dd+1 Si - c03B4Dd log |03C9|
,où, rappelons le,
c =11(nm
+1)5
et~c~ ~
=max(1, 1 i
n,1
j m),
et où a et 6désignent respectivement
ledegré
et la taille de I etpeuvent
ainsi être considérés comme des "constantes".On a
donc,
d’unepart
et d’autre
part,
car
~’~ (wN ~
= 0 etlog ~w - w~ ~ -c4Nn.
Cequi implique
ou encore
Remarquons
que, dans ce cas, la minoration obtenue est bien meilleure que celle annoncée.(2)
est nonvide, dN
=dim YN ~
0 etdiv
dimX. .Comme l’idéal PN est un idéal
premier
associé à(I, Pi,
...,Pm),
on a lamajoration
suivante(cf. [P2,
prop. 2.6 et2.8]) :
Les
polynômes Qs
étant sans zéro commun dans la boule B~w~,
l’inégalité
de Brownawellimplique alors,
avec D et Tremplacés
parDS1,
mais,
d’autrepart,
il découle de la définition deI
=(sect. 1)
queI
-c17 log |03C9-03C9’N|
+-c19Nn
+ .alors
dim X ~ n
et c’estinespéré mais, dN,
on aPar ailleurs
(premier
et troisièmepas),
on aAinsi,
compte tenu du choix de nosparamètres,
cesinégalités
sont incom-patibles lorsque
d’où l’on
déduit, lorsque
p est assezgrand,
queet donc
On conclut alors en montrant que
dN
= dimX -dim YN ~ 1,
c’est-à-dire que pour tout NEn
effet,
supposons que l’on ait dimX =dimYN,
comme~’~
est inclusdans X
qui
estirréductible,
on aurait X =~’~
et donc (",) E Cequi
contredit le fait que ui, ..., un(resp.
..., sont linéairementindépendants sur Q.
On a
donc,
dans les deux cas,et le théorème est démontré.
Remarque.
. - Cette minorationimplique
elle est donc en un certain sens
plus
fine que celle obtenue parBrownawell,
mais l’intérêt de ce résultat réside dans sa
possibilité
d’être formulé d’unpoint
de vuegéométrique
et ainsi d’êtregénéralisé (cf.
sect.4).
Onpeut cependant
démontrerquelques
corollaires intéressants.COROLLAIRE 1.- Soit u un nombre
complexe transcendant,
et w =(e, eu,
... ,eu2n-4 ~.
On suppose quequel
que soit M >0,
il existe À E~n,
tel que
Alors,
Démonstration. . - On
applique
le théorème1,
lafamille ( 1 ,
u, ...,un-~ ~
jouant
le rôle des Ui et lafamille {1,
u, ...,2tn-3~
celui des Pourcela,
il faut vérifier que pour tout a E
( ~ ( ,
a et À linéairementindépendants
surZ,
on aNotons N
:= IÀI
etPN
lepolynôme,
que l’onpeut
supposer irréductiblesur
~~X~,
défini paron a
H(PN)
= N etdeg ( PN )
= n - 1.Ainsi, si ~
est une racine dePN
àdistance minimale
de u,
et si s est lamultiplicité de ~, d’après
un lemme deDiaz et
Mignotte [DM],
on adonc il existe une constante ci, ne
dépendant
que de n, telle quedès que N est assez
grand.
Considérons maintenant le
polynôme Q(X)
= cxl+ a2 X -~- ...~ anX~-1
soit (
une de sesracines. ( et ~
sont deux nombresalgébriques
distincts etnon
conjugués,
ainsi par un lemme dû à R.Güting [G],
on ad’où l’existence de constantes c2 et c3, ne
dépendant
que de n, telle queet donc
L’hypothèse
nécessaire àl’application
du théorème est donclargement
vérifiée.
Par
contre, l’hypothèse
faite sur les vj n’est pas énoncée de manièreoptimale
dans lethéorème,
nous allons doncreprendre quelques points
dela démonstration dans notre cas
particulier
afin d’obtenir le résultat du corollaire.Notons
w~ est un
point
de~G~~ ~’ 2
où G’ est un sous-groupe den,
défini parl’équation
D et
Si
étant desparamètres
satisfaisant les contraintesnécessaires,
ona construit une famille de
polynômes
de taillecontrôlée, "petits"
en ~.L’existence d’un zéro commun à ces
polynômes
dansB(o/, exp(-D?i)
n(G~)~) implique
l’existence d’éléments a 6H ~
et 7 CS"’~
C4~V~"’~/~"~
tels queoù c4 et c5 ne
dépendent
que de n et u.Or,
on ace =
c6(n) , car ç
estalgébrique
non racine dupolynôme ~~=1
On adonc une
contradiction,
et le théorème nous fournit la minoration annoncée.Remarque.
- Les nombres considérés vérifient leshypothèses
"techni-ques"
du théorème deBrownawell,
enappliquant celui-ci,
on obtient laminoration suivante
Notre résultat améliore donc de 1 cette minoration
lorsque ~
estimpair,
onobtient en effet
deg trQ Q(~) ~ ~20142014 au lieu de deg tr~ Q(~) ~ -y- . .
COROLLAIRE 2.2014 Soit u MM nombre
réel transcendant,
eOn suppose que,
quel
que soit M >0,
il existe À E|03BB|
>M,
tel queAlors,
Démonstration. . - On
applique
le théorème1,
la famille~l,
u, ...,jouant
le rôle des Ui et des v j. Onprocède
comme dans le corollaire 1.Notons N :=
IÀI
etPN
lepolynôme,
défini parPN(X)
=a1 ~- a2 X
-~ ~ ~ y-Il existe une racine de et une constante ci ne
dépendant
que de n, telles que
La seconde
hypothèse
du théorème est biensatisfaite,
c’est-à-dire que pour tout a E a et À linéairementindépendants
surZ,
on aNotons
D et
S1
étant desparamètres
satisfaisant les contraintes(0)
à(3),
on aconstruit une famille de
polynômes,
de taillecontrôlée, "petits"
en w’. Pourmontrer que ces
polynômes
sont sans zéro commun dans B(w~, exp(-D,S’1 )) ,
on
remplace
la contrainte(4)
parSi
est alors de l’ordre de D.Si =
~ezt’.~ ~ 1_i, ~_n
est un telzéro,
alors il existe des éléments a E~n, lai N, h
E ~( S’1 ) I n
et k E T~ tels queOr,
d’une part, c.~~~ EB ~c.~~,
on peut donc choisir les tels qued’autre part, il existe donc une constante c3,
dépendant
de n et u, telle que
Comme u est
supposé
réel ceci n’estpossible
que si k =0,
maisalors,
on a
Or,
D est choisiégal
à lapartie
entière deN/n2,
et onpeut
choisirSi
satisfaisant
(4bis)
et’
c’est-à-dire h et À linéairement
indépendants
surZ,
carpeut
supposer lesa2 ,
1 n,premiers
entre eux.On a donc une
contradiction,
et lethéorème,
compte tenu de ce nouveau choix deparamètres
nous permet d’obtenir la minoration annoncée.Remarque.
- Là encore, enappliquant
le théorème deBrownawell,
onobtient
Notre résultat améliore de 1 la minoration de
Brownawell lorsque n
estpair.
4. Généralisation au cas de codimension
quelconque
Théorème 2 Démonstration du théorème ~
Fixons L un sous-espace pour
lequel
leshypothèses
du théorème sont vérifiées et notons N =H(L).
Soient encoreD, S, Si
desparamètres
entierspositifs.
Soit r = n -
n’,
on suppose r > 1 ; notons A est le sous-groupe de 7~n deséquations
de L eta{1~,
...,~t’’~
les éléments de réalisant les minimums successifs de A. Soit G~ le sous-groupealgébrique
connexe de(Gm) n
définipar les
équations
Comme
a~l~,
...,a{’’~
réalisent les minimumssuccessifs,
on aet,
d’après
le théorème de Minkowski[BP],
il existe deux constantespositives c(n, r)
etc~{n, r)
telles queSoient
u~
=(u1,
...,, u~ )
unpoint
de L tel que la distance de u àu~
soitminimale,
on aNotons
r.~~ _ (e~‘1 vl
, ..., e~‘n~’m ),
c’est unpoint
de~C~* ~ n"~’ "proche"
de~G~~’n
.Premier pas. Construction de la
fonction
auxiliaireNous reprenons la construction avec "fausses
variables",
mais pourconstruire,
comme dans le cas r =1,
unpolynôme
P ..., Zn,p]
de
degrés partiels majorés
parD,
nonidentiquement
nul surG~.
Soit p un entier que l’on choisira suffisamment
grand
parrapport
à m etn. Soient S et D deux
paramètres
réels.Les constantes notées ci à c16
qui apparaissent
au cours des troispremiers
pas de la démonstration peuvent
dépendre
de u, v,u~,
m, n, n’ et p.Nous allons construire un
polynôme
P ...,Zn,p]
dedegrés partiels majorés
par D tel que la fonction F définie pars’annule sur
l’ensemble ~ ( S’) ,
oùOn définit des
polynômes Qs
...,] par
Pour construire P non
identiquement
nul surG~,
considéronsA(D)
un en-semble de
représentants
des classes de modulo A. Pour(a1,
...,, ~n)
appartenant
àA(D),
les monômes rationnels ...~ X~n
sont distinctsmodulo l’idéal de définition de
G~.
Ils sontdonc, d’après
le théorème d’Artind’indépendance
linéaire des caractères[L,
théorème4.1,
p.319],
linéairementindépendants
modulo l’idéal de définition deG’.
Notons
Notons
ou encore
où av = 1 si == 0 sinon.