Universit´e P. et M. Curie Licence de Math´ematiques
LM360
Lundi 8 janvier 2007
Topologie et Calcul Diff´ erentiel
Dur´ee 3 heures – sans document
Dans tout le sujet, la diff´erentielle d’une fonction f d´efinie sur un ouvertU d’un espace de BanachE `a valeurs dans un espace de BanachF en un pointx de U sera toujours not´ee f0(x), et nonDfx, et sa valeur sur un vecteur h de E sera not´ee f0(x).h .
I
Soient M(n) l’espace vectoriel des matrices r´eelles (n, n) et f la fonction de M(n) dans M(n) d´efinie par f(M) = (trM)·M, o`u trM d´esigne la trace P
imi,i de la matrice M = (mi,j).
Montrer que f est de classe C2 sur M(n), et calculerf0(A) et f00(A), pour A∈M(n).
II
Soit u une application lin´eaire non identiquement nulle de l’espace euclidien Rn dans lui-mˆeme. On veut montrer qu’il existe n vecteurs (x1, x2, . . . , xn) de norme 1 et deux `a deux orthogonaux dont les images aient toutes mˆeme norme.
Pour x et y dans Rn, on note hx, yi le produit scalaire de x et y, et kxk=p hx, xi. 1) Montrer que la fonction ∫ : x 7→ kxk2 = hx, xi est de classe C1 sur Rn et que, pour h∈Rn, on a∫0(x).h= 2hx, hi.
2) On d´efinit la fonctionf sur E = (Rn)n par f(X) =
Yn
j=1
ku(xj)k2 o`u X = (x1, x2, . . . , xn)
Montrer que f est de classe C1 et que, si f(X)6= 0, on a pour H = (h1, h2, . . . , hn) 1
f(X)f0(X).H = Xn
j=1
2
ku(xjk2hu(xj), u(hj)i
3) Pour 16i 6j 6netX ∈E, on poseϕi,j(X) =
Ωhxi, xji si i < j
hxi, xii −1 si i =j . Montrer que les fonctions ϕi,j sont de classe C1 et d´eterminer leurs diff´erentielles.
4) Montrer que l’ensembleOn desn-uplets (x1, x2, . . . , xn) de vecteurs de Rn de norme 1 et deux `a deux orhogonaux est une partie compacte de E, et que
On={X ∈E :ϕi,j(X) = 0 pour 1 6i6j 6n} . 5) Montrer qu’il existe unX = (x1, x2, . . . , xn)∈On tel que f(X)>0.
6) Montrer que la fonction f atteint sur On un maximum strictement positif en un point A= (a1, a2, . . . , an), et enfin qu’il existe des nombres r´eels (∏i,j)16i6j6n tels que, pour tout H = (h1, h2, . . . , hn)∈E, on ait
Xn
j=1
2
ku(aj)k2hu(aj), u(hj)i= X
16i6j6n
∏i,j°
hai, hji+hhi, aji¢
7) On fixe i et j avec i < j. Montrer, en prenant hj = ai, hi = −aj et hk = 0 pour k /∈ {i, j}, qu’on doit avoir
√ 1
ku(ai)k2 − 1 ku(aj)k2
!
hu(ai), u(aj)i= 0
et en d´eduire que si les vecteursu(ai) etu(aj) n’ont pas la mˆeme norme, ils sont orthogonaux.
8) On suppose que X = (x1, x2, . . . , xn) ∈ On, que f(X) > 0, que hu(xi), u(xj)i = 0 et queku(xi)k 6=ku(xj)k. On pose alorsx0i = xi+xj
√2 ,x0j = xi−xj
√2 etx0k =xk pourk /∈ {i, j}. Montrer que X0 = (x01, x02, . . . , x0n)∈On et que
ku(x0i)k2 =∞∞u(x0j)∞∞2 = 1 2
°ku(xi)k2+ku(xj)k2¢
>ku(xi)k · ku(xj)k
En d´eduire que f(X0)> f(X).
9) Montrer que les vecteurs ° u(aj)¢
16j6n ont tous mˆeme norme.
III
On note F l’espace de Banach des applications continues f de [0,1] dans R muni de la norme de la convergence uniforme : kfk0 = supt∈[0,1]|f(t)|.
On noteE l’espace de Banach des fonctionsyde classeC2de [0,1] dansRqui s’annulent en 0 et en 1, muni de la normekyk= supt∈[0,1]|y00(t)|+ supt∈[0,1]|y0(t)|+ supt∈[0,1]|y(t)|.
On consid`ere l’application ϕ:E →F d´efinie par ϕ(y) =y00 +h·y02+k·y2, o`u h et k sont deux fonctions r´eelles continues donn´ees sur [0,1].
1) Montrer que l’application Φ :E ×E →F d´efinie par Φ(y, z) = h·y0 ·z0+k·y·z est bilin´eaire continue.
2) Montrer que ϕest de classe C1 sur E et calculer la diff´erentielle ϕ0(0) de ϕen 0.
3) Montrer que ϕ0(0) est un isomorphisme deE sur F.
4) D´eduire de ce qui pr´ec`ede qu’il existe un ε > 0 tel que, pour toute fonction f ∈ F v´erifiantkfk0 < ε, il existe uny∈E tel queϕ(y) =f, c’est-`a-dire une solution de l’´equation diff´erentielley00+h(x)y02+k(x)y2 =f(x) qui s’annule en 0 et en 1.