Lyc´ee Benjamin Franklin PTSI−2012-2013
D. Blotti`ere Math´ematiques
Correction du devoir maison n˚6
Exercice 1 (Sym´etrie orthogonale deR2) On rappelle que :
• pour tout (x1, y1)∈R2, (x2, y2)∈R2, le produit scalaire de (x1, y1) et (x2, y2) est d´efini par :
<(x1, y1),(x2, y2)>= x1x2+y1y2
• pour tout (x, y)∈R2, la norme de (x, y) est d´efinie par :
||(x, y)|| =p
x2+y2. Soitu0 un vecteur non nul fix´e deR2. Soit l’applicationsd´efinie par :
s:R2→R2; u7→u−2 < u, u0>
< u0, u0>u0.
1. Dans cette premi`ere question, on r´epondra aux questions pos´ees en utilisant les propri´et´es alg´ebriques du produit scalaire, sans introduire de composante de vecteur.
(a) Justifier quesest bien d´efinie.
(b) Montrer quesest un endomorphisme deR2. (c) Montrer quesest une sym´etrie deR2. 2. On poseu0= (α0, β0).
(a) Calculers(x, y) pour tout (x, y)∈R2.
(b) D´eterminer les ´el´ements caract´eristiques deset les interpr´eter g´eom´etriquement.
(c) Identifier la sym´etrieset en donner une interpr´etation g´eom´etrique.
Correction
1. (a) Commeu0∈R2n’est pas nul, sa norme ||u0|| n’est pas nulle (propri´et´e de s´eparation de la norme).
CommeRest int`egre
< u0, u0>=||u0||26= 0.
Le nombre r´eel
< u, u >
< u0, u0>
est donc bien d´efini pour toutu∈R2. Enfin, il est clair que siu∈R2, alors
u−2 < u, u0>
< u0, u0>u0∈R2.
L’applicationsest donc bien d´efinie.
(b) L’application s a comme ensemble de d´epartR2 et comme ensemble d’arriv´ee R2. Pour voir ques est un endomorphisme deR2, il reste `a ´etablir la lin´earit´e des.
Soit (λ1, λ2)∈R2 et soit (u1, u2)∈(R2)2. Montrons que
s(λ1u1+λ2u2) =λ1s(u1) +λ2s(u2).
Par d´efinition de s, on a :
s(λ1u1+λ2u2) =λ1u1+λ2u2−2< λ1u1+λ2u2, u0>
< u0, u0> u0. (1) La bilin´earit´e du produit scalaire implique :
< λ1u1+λ2u2, u0>=λ1< u1, u0>+λ2< u2, u0> . (2)
De (1) et (2), on d´eduit que :
s(λ1u1+λ2u2) = λ1u1+λ2u2−2λ1< u1, u0>+λ2< u2, u0>
< u0, u0> u0
= λ1u1+λ2u2−2
λ1
< u1, u0>
< u0, u0> +λ2
< u2, u0>
< u0, u0>
u0
= λ1u1+λ2u2−2λ1
< u1, u0>
< u0, u0> u0−2λ2
< u2, u0>
< u0, u0> u0
= λ1
u1−2< u1, u0>
< u0, u0> u0
| {z }
s(u1)
+λ2
u2−2< u2, u0>
< u0, u0> u0
| {z }
s(u2)
= λ1s(u1) +λ2s(u2).
(c) Commes est un endomorphisme de R2 (cf. question 1.(b)), s est une sym´etrie si et seulement si s2=idR2, o`us2=s◦s.
Les applicationss2 etidR2 ont les mˆemes ensembles de d´epart et d’arriv´ees (tous deux ´egaux `aR2).
Pour montrer ques2=idR2, il reste `a montrer que pour toutu∈E,s2(u) =idR2(u), i.e.
s2(u) =u.
Soitu∈E. On a :
s2(u) = s(s(u)) (3)
= s
u−2 < u, u0>
< u0, u0>u0
(4)
= u−2 < u, u0>
< u0, u0>u0−2
u−2 < u, u0>
< u0, u0>u0, u0
< u0, u0> u0. (5) La bilin´earit´e du produit scalaire implique :
*
u−2 < u, u0>
< u0, u0>
| {z }
∈R
u0, u0
+
=< u, u0>−2 < u, u0>
< u0, u0> < u0, u0>=−< u, u0> . (6)
De (5) et (6), on d´eduit :
s2(u) = u−2 < u, u0>
< u0, u0>u0−2−< u, u0>
< u0, u0> u0
= u.
2. (a) Soit (x, y)∈R2.
s(x, y) = (x, y)−2 <(x, y),(α0, β0)>
<(α0, β0),(α0, β0)>(α0, β0)
= (x, y)−2 α0x+β0y
α20+β02 (α0, β0)
=
x−2α0
α0x+β0y
α20+β02 , y−2β0
α0x+β0y α20+β20
=
x−2α20x+α0β0y
α20+β02 , y−2α0β0x+β02y α20+β02
(b) D’apr`es le cours, les ´el´ements caract´eristiques dessont :
F1= Ker(s−idR2) et F2= Ker(s−idR2).
• D´etermination deF1=Ker(s−idR2) Par d´efinition,
F1 = Ker(s−idR2)
= {(x, y)∈R2 : s−idR2(x, y) = (0,0)}
= {(x, y)∈R2 : s(x, y)−(x, y) = (0,0)}
=
(x, y)∈R2 :
x−2α20x+α0β0y
α20+β02 , y−2α0β0x+β02y α20+β02
−(x, y) = (0,0)
(cf. 2.(a))
=
(x, y)∈R2 :
−2α20x+α0β0y
α20+β20 , −2α0β0x+β20y α20+β20
= (0,0)
=
(x, y)∈R2 :
−2α20x+α0β0y
α20+β20 = 0
−2α0β0x+β20y
α20+β02 = 0
deux ´el´ements de R2 sont ´egaux ssi il sont
´egaux composante par composante
.
AinsiF1est-il l’ensemble solution du syst`eme :
(S1) :
−2α20x+α0β0y
α20+β02 = 0
−2α0β0x+β20y
α20+β02 = 0 d’inconnue (x, y)∈R2.
Soit (x, y)∈R2.
(S1) ⇔
α20x + α0β0y = 0 L1←
6=0
z }| {
−α20+β02 2 L1
α0β0x + β02y = 0 L2← −α20+β02
| {z2 }
6=0
L2
Commeu0= (α0, β0)6= (0,0), on aα06= 0 ouβ06= 0. On scinde alors l’´etude en deux parties.
– 1er cas :α06= 0
α20x + α0β0y = 0 α0β0x + β02y = 0
⇔
α20x + α0β0y = 0
0 = 0 L2←L2−β0
α0
L1
Le rang du syst`eme est donc 1. On a deux inconnues. On choisit une inconnue principale :y. De L1, on d´eduit :
x=−β0
α0
y.
Ainsi a-t-on :
F1 =
−β0
α0
y, y
: y∈R
= Vect
−β0
α0
,1
.
Commeα06= 0, on a :
Vect
−β0
α0
,1
= Vect ((−β0, α0)) et donc :
F1= Vect ((−β0, α0)). – 2`eme cas :β06= 0
α20x + α0β0y = 0 α0β0x + β02y = 0
⇔
α0β0y + α20x = 0 β02y + α0β0x = 0
⇔
β02y + α0β0x = 0
α0β0y + α20x = 0 L1↔L2
⇔
β02y + α0β0x = 0
0 = 0 L2←L2−α0
β0
L1
Le rang du syst`eme est donc 1. On a deux inconnues. On choisit une inconnue principale :x. De L1, on d´eduit :
y=−α0
β0
x.
Ainsi a-t-on :
F1 =
x,−α0
β0
x
: x∈R
= Vect
1,−α0
β0
.
Commeβ06= 0, on a :
Vect
1,−α0
β0
= Vect ((−β0, α0)) et donc :
F1= Vect ((−β0, α0)). – Conclusion
Dans les deux cas, on a montr´e :
F1= Vect ((−β0, α0)).
On a l’interpr´etation g´eom´etrique suivante : le sous-espace vectorielF1 est la droite passant par l’origine dirig´ee par le vecteur
v0= (−β0, α0).
• D´etermination deF2=Ker(s+idR2) Par d´efinition,
F2 = Ker(s+idR2)
= {(x, y)∈R2 : s+idR2(x, y) = (0,0)}
= {(x, y)∈R2 : s(x, y) + (x, y) = (0,0)}
=
(x, y)∈R2 :
x−2α20x+α0β0y
α20+β02 , y−2α0β0x+β02y α20+β02
+ (x, y) = (0,0)
(cf. 2.(a))
=
(x, y)∈R2 :
2x−2α20x+α0β0y
α20+β02 , 2y−2α0β0x+β02y α20+β02
= (0,0)
=
(x, y)∈R2 :
2β20x−2α0β0y
α20+β02 , −2α0β0x+ 2α20y α20+β20
= (0,0)
=
(x, y)∈R2 :
2β20x−2α0β0y
α20+β02 = 0
−2α0β0x+ 2α20y
α20+β02 = 0
deux ´el´ements deR2 sont ´egaux ssi il sont
´egaux composante par composante
.
AinsiF2est-il l’ensemble solution du syst`eme :
(S2) :
2β02x−2α0β0y
α20+β02 = 0
−2α0β0x+ 2α20y
α20+β02 = 0 d’inconnue (x, y)∈R2.
Soit (x, y)∈R2.
(S2) ⇔
β02x − α0β0y = 0 L1←
6=0
z }| { α20+β02
2 L1
−α0β0x + α20y = 0 L2← α20+β02
| {z2 }
6=0
L2
Commeu0= (α0, β0)6= (0,0), on aα06= 0 ouβ06= 0. On scinde alors l’´etude en deux parties.
– 1er cas :β06= 0
β02x − α0β0y = 0
−α0β0x + α20y = 0
⇔
β02x − α0β0y = 0
0 = 0 L2←L2+α0
β0
L1
Le rang du syst`eme est donc 1. On a deux inconnues. On choisit une inconnue principale :y. De L1, on d´eduit :
x= α0
β0
y.
Ainsi a-t-on :
F2 =
α0
β0
y, y
: y∈R
= Vect α0
β0
,1
.
Commeβ06= 0, on a : Vect
α0
β0
,1
= Vect ((α0, β0)) = Vect(u0) et donc :
F2= Vect(u0).
– 2`eme cas :α06= 0
β02x − α0β0y = 0
−α0β0x + α20y = 0
⇔
−α0β0y + β02x = 0 α20y − α0β0x = 0
⇔
α20y − α0β0x = 0
−α0β0y + β02x = 0 L1↔L2
⇔
α20y − α0β0x = 0
0 = 0 L2←L2+ β0
α0
L1
Le rang du syst`eme est donc 1. On a deux inconnues. On choisit une inconnue principale :x. De L1, on d´eduit :
y= β0
α0
x.
Ainsi a-t-on :
F2 =
x,β0
α0
x
: x∈R
= Vect
1,β0
α0
.
Commeβ06= 0, on a : Vect
1,β0
α0
= Vect ((α0, β0)) = Vect(u0) et donc :
F2= Vect(u0).
– Conclusion
Dans les deux cas, on a montr´e :
F2= Vect(u0).
On a l’interpr´etation g´eom´etrique suivante : le sous-espace vectorielF2 est la droite passant par l’origine dirig´ee par le vecteuru0.
(c) D’apr`es le cours,sest la sym´etrie deR2
– par rapport `a Vect(v0), qui est la droite passant par l’origine et dirig´ee par v0= (−β0, α0) ; – parall`element `a Vect(u0) qui est la droite passant par l’origine et dirig´ee par u0= (α0, β0).
On remarque que le produit scalaire < u0, v0 >est nul. Les deux droites Vect(u0) et Vect(v0) sont donc perpendiculaires. On dit, dans ce cas, quesest une sym´etrie orthogonale du plan.
Si u est un vecteur de R2, alors s(u) est le sym´etrique (orthogonal) de u par rapport `a la droite Vect(v0), dans l’acception rencontr´ee dans les petites classes.
Figure pour u0= (1,2)
1 2 3 4 5
−1
−2
−3
−4
−5
1 2 3 4 5 6 7 8
−1
−2
−3
−4
v0
Vect(v0)
u0
u
s(u)
Exercice 2 (Une expression ≪utile≫ de l’image d’un projecteur)
SoitE unK-espace vectoriel, o`uKd´esigneRouC. Soitpun projecteur deE. Montrer que : Im(p) = Ker(p−idE).
Correction
⊂ Montrons que Im(p)⊂Ker(p−idE).
Soitu∈Im(p). Montrons queu∈Ker(p−idE), i.e.
p−idE(u) = 0E i.e.
p(u)−u= 0E i.e.
p(u) =u.
Commeu∈Im(p), il existev∈Etel que :
(∗) u=p(v).
On a :
p(u) = p(p(v)) (cf. (∗))
= p(v) (pest une projection doncp◦p=p)
= u (cf. (∗)).
⊃ Montrons que Ker(p−idE)⊂Im(p).
Soitu∈Ker(p−idE). Montrons queu∈Im(p), i.e. queuest l’image d’un vecteur deE parp.
Commeu∈Ker(p−idE), on a :
p−idE(u) = 0E i.e.
p(u)−u= 0E
i.e.
p(u) =u.
Par suite,uest sa propre image parp. Le vecteur uest donc dans l’image dep.