http://alexandre.boisseau.free.fr/Prive/WWW/MathsPCet/dm5.pdf
DM 5 pour le Vendredi 3 février 2022 PC
*Pensez à laisser une marge sur les copies, au minimum 5 cm.Étant donnés un réelλet une fonction ϕ: ]0,+∞[→R, on s’intéresse aux fonctions f : ]0,+∞[→Rvérifiant les relations
(1)
½ ∀x>0, f(x+1)−f(x)=ϕ(x) f(1)=λ
On suppose dans la suite queϕest une fonction décroissante et telle queϕ(x)−−−−−→
x→+∞ 0.
Partie 1 Existence d’une solution de (1)
On montre dans cette partie comment utiliser des séries de fonctions pour déterminer une solution de (1).
On pose, pour n∈N∗et x∈R+, un(x)=ϕ(n)−ϕ(n+x).
1. Pourp∈NetN>p, calculer
N
X
n=1
un(p). En déduire que la série X
nÊ1
un(p) converge.
Quelle est sa somme ?
2. Montrer que pour toutx∈R+, la série X
nÊ1
un(x) converge.
3. Soitp∈N∗donné. Montrer que la convergence de la série ci-dessus est normale sur [0,p].
Pour x>0, on pose f0(x)=λ−ϕ(x)+
+∞X
n=1
¡ϕ(n)−ϕ(n+x)¢ .
4. Montrer que la fonctionf0est définie sur ]0,+∞[, croissante et vérifie les relations (1).
5. On suppose dans cette question queϕest continue sur ]0,+∞[. Montrer quef0est continue sur ]0,+∞[ et que f0+ϕest pronlongeable par continuité en 0.
Partie 2 Unicité d’une solution de(1) sous certaines conditions
On considère la fonction f0définie dans la partie 1 ainsi qu’une fonction f :]0,+∞[→Rcroissante et vérifiant les relations(1). On pose g=f−f0.
6. Établir quegest périodique.
7. Montrer que, pour toutn∈N∗et toutx∈]0, 1], on a|g(x)| Éϕ(n).
8. Que peut-on en déduire ?
Partie 3 Étude de certaines solutions de(1)
9.On considère dans cette question la fonctionϕ:x>07→e−x. On notef0la fonction croissante sur ]0,+∞[ vérifiant les relations (1). Donner une expression simplifiée def0(x).
10. On considère dans cette question la fonction ϕ:x>07→1
x
et on prendλ=0. On notef0la fonction croissante sur ]0,+∞[ vérifiant les relations (1).
(a) Écrire un programme en utilisant le langage PYTHONpermettant d’obtenir une représentation graphique def0.
(b) Déterminer des équivalents def0en 0+et en+∞.
Correction DM 5 – Centrale 1 TSI 1994 adapté
Partie 1 Existence d’une solution de (1) 1. On réalise un changement d’indice :
N
X
n=1
un(p)=
N
X
n=1
¡ϕ(n)−ϕ(n+p)¢
=
N
X
n=1
ϕ(n)−
N+p
X
n=p+1
ϕ(n)
Sachant queN>p:
N
X
n=1
un(p)=
p
X
n=1
ϕ(n)+
N
X
n=p+1
ϕ(n)−
N
X
n=p+1
ϕ(n)−
N+p
X
n=N+1
ϕ(n)=
p
X
n=1
ϕ(n)−
N+p
X
n=N+1
ϕ(n) Par hypothèse,ϕ(x)−−−−−→
x→+∞ 0 donc :
N+p
X
n=N+1
ϕ(n)=ϕ(N+1)+ · · · +ϕ(N+p)−−−−−→
N→+∞ 0 car c’est une somme finie deptermes qui tendent tous vers 0. Ainsi :
N
X
n=1
un(p)−−−−−→
N→+∞
p
X
n=1
ϕ(n)
Cette limite est finie donc par définition la série X
un(p) converge et sa somme est :
+∞X
n=1
un(p)=
p
X
n=1
ϕ(n)
Notons que dans le cas particulier oùp=0, lesun(p) sont tous nuls et la somme est nulle.
2. Considéronsx∈R+ainsi qu’un entierpÊx, commeϕest décroissante :
∀n∈N∗,ϕ(n+x)Êϕ(n+p) et ainsi :
∀n∈N∗, 0Éun(x)=ϕ(n)−ϕ(n+x)Éϕ(n)−ϕ(n+p)=un(p) La sérieX
un(p) converge donc par comparaison de séries à termes positifs, X
un(x) converge.
3. On considère ici un entierp∈N∗. En reprenant les inégalités de la question précédente :
∀x∈[0,p],|un(x)| =ϕ(n)−ϕ(n+x)Éun(p) Par définition,kunk∞,[0,p]est le plus petit majorant de|un(x)|,x∈[0,p], donc :
kunk∞,[0,p]Éun(p) La sérieP
un(p) converge donc par comparaison de séries à termes positifs, la sérieP
kunk∞,[0,p]
converge donc la série de fonctionsPunconverge normalement sur [0,p].
4. D’après ce qui précède, la fonction f0est bien définie sur ]0,+∞[ car la série est convergente.
Considéronsx,y∈]0,+∞[ avecxÉy, commeϕest décroissante sur ]0,+∞[ on a :
∀n∈N∗,ϕ(n)−ϕ(n+x)Éϕ(n)−ϕ(n+y) On a par ailleurs−ϕ(x)É −ϕ(y) donc en ajoutant ces inégalités on obtient :
f0(x)=λ−ϕ(x)+
+∞X
n=1
¡ϕ(n)−ϕ(n+x)¢
Éλ−ϕ(y)+
+∞X
n=1
¡ϕ(n)−ϕ(n+y)¢
=f0(y)
(ce qui est légitime car les séries sont bien convergentes). On en déduit que la fonctionf0est crois- sante sur ]0,+∞[. Pour toutx>0 :
f0(x+1)−f0(x)=λ−ϕ(x+1)+
+∞X
n=1
¡ϕ(n)−ϕ(n+x+1)¢
−λ+ϕ(x+1)−
+∞X
n=1
¡ϕ(n)−ϕ(n+x+1)¢
= −ϕ(x+1)+ϕ(x)+
+∞X
n=1
¡ϕ(n+x)−ϕ(n+x+1)¢ Par télescopage :
+∞X
n=1
¡ϕ(n+x)−ϕ(n+x+1)¢
=ϕ(1+x)
et ainsi :
f0(x+1)−f0(x)= −ϕ(x+1)+ϕ(x)−ϕ(1+x)=ϕ(x) Pour finir, par télescopage :
f0(1)=λ−ϕ(1)+
+∞X
n=1
¡ϕ(n)−ϕ(n+1)¢
=λ
Par conséquent, la fonctionf0vérifie les relations (1).
5. On considère la fonction :
U:x∈R+7→
+∞X
n=1
un(x)
D’après la question 1, la fonctionU est bien définie surR+. Commeϕest continue sur ]0,+∞[, chaque fonctionunest continue sur [0,+∞[ pournÊ1. Soitp∈N∗, d’après la question 2, la série de fonctionsPunconverge normalement sur [0,p]. D’après le théorème de continuité, la fonctionUest donc continue sur [0,p]. Ceci est vrai quel que soitp∈N∗donc la fonctionU est continue surR+. On a ensuite :
∀x>0, f0(x)=λ−ϕ(x)+U(x)
Par conséquent, la fonctionf0est continue sur ]0,+∞[ comme somme de deux fonctions continues sur cet intervalle. La fonctionUétant continue en 0, on a pour toutx>0 :
f0(x)+ϕ(x)=λ+U(x)−−−→
x→0 λ+U(0) (limite finie) Ceci montre quef0+ϕest prolongeable par continuité en 0.
Partie 2 Unicité d’une solution de(1) sous certaines conditions 6. Pour toutx∈]0,+∞[ :
g(x+1)−g(x)=f(x+1)−f(x)−f0(x+1)+f0(x)=ϕ(x)−ϕ(x)=0 Par conséquent, la fonctiongest 1-périodique.
7. La fonctiongest 1-périodique etg(1)=0 donc pour toutn∈N∗,g(n)=f(n)−f0(n)=0. Soient x∈]0, 1] etn∈N∗. Les fonctionsf etf0étant croissantes :
g(x)=g(x+n)=f(x+n)−f0(x+n)Éf(n+1)−f0(n)=f(n)+ϕ(n)−f0(n)=ϕ(n) Sur le même principe en échangeant les rôles def etf0:
g(x)=g(x+n)=f(x+n)−f0(x+n)Êf(n)−f0(n+1)=f(n)−ϕ(n)−f0(n)= −ϕ(n) et ainsi−ϕ(n)Ég(x)Éϕ(n) donc|g(x)| Éϕ(n).
8. On sait queϕ(n)−−−−−→n
→+∞ 0. Par passage à la limite lorsquen→ +∞dans les inégalités larges de la question précédente on obtient :
∀x∈]0, 1], g(x)=0
La fonctiongest nulle sur ]0, 1] et comme elle est de plus 1-périodique, on en déduit quegest nulle sur ]0,+∞[. Par conséquent,f =f0et ceci montre quef0est l’unique fonction croissante sur ]0,+∞[ et vérifiant les relations (1).
Partie 3 Étude de certaines solutions de(1) 9. On note queϕest bien décroissante etϕ(x)−−−−−→
x→+∞ 0 donc les résultats de la partie 1 s’appliquent et on a pourx>0 :
f0(x)=λ−e−x+
+∞X
n=1
(e−n−e−n−x)=λ−e−x+(1−e−x)
+∞X
n=1
e−n
=λ−e−x+(1−e−x) e−1
1−e−1 (somme de série géométrique) f0(x)=λ−e−x+(1−e−x) 1
e−1
10. La fonctionϕest décroissante sur ]0,+∞[ et de limite nulle en+∞donc on peut appliquer les résultats de la partie 1 et on obtient pourx>0 :
f0(x)=λ−ϕ(x)+
+∞X
n=1
¡ϕ(n)−ϕ(n+x)¢
= −1 x+
+∞X
n=1
µ1 n− 1
n+x
¶
= −1 x+
+∞X
n=1
x n(n+x)
On utilise cette expression pour obtenir une valeur approchée def0(x) en effectuant la somme pour un nombre de termes assez grand.
import numpy as np
import matplotlib.pyplot as plt def f0(x,N):
s = -1/x
for n in range(1,N+1):
s = s+x/n/(n+x) return s
x = np.linspace(0.1,10,100) plt.plot(x,f0(x,100),'r-') plt.plot(x,np.log(x),'b--') plt.plot(x,-1/x,'g--')
0 2 4 6 8 10
−10
−8
−6
−4
−2 0 2
Pour un équivalent en 0 on a :
f(x)= −1
x+g(x) avec g(x)=
+∞X
n=1
x n(n+x) On obtient directement pourx>0 :
0Ég(x)É
+∞X
n=1
x n2=xπ2
6 −−−→
x→0 0 et comme−1
x−−−−→
x→0+ −∞, on af(x)= −1 x+ o
x→0
µ1 x
¶
et ainsi : f(x) ∼
x→0−1 x
Pour l’équivalent en+∞, c’est un encadrement par intégrale et je ne détaille pas complètement la rédaction. On considère pourx>0 fixé la fonction :
h:t7→ x t(t+x)
Cette fonction est continue, positive et décroissante sur ]0,+∞[. On a donc :
∀nÊ1, x
(n+1)(n+1+x)=h(n+1)É Z n+1
n h(t) dtÉh(n)= x n(n+x)
On ajoute ces inégalités pournallant de 1 à l’infini, les séries sont bien convergentes d’après les études précédentes et l’intégrale impropre obtenue est convergente carh(t)= O
t→+∞
¡1/t2¢ :
+∞X
n=1
x
(n+1)(n+1+x)É Z +∞
1
x
t(t+x)dtÉ
+∞X
n=1
x n(n+x)
On réalise un changement d’indice dans la première somme, on calcule l’intégrale en utilisant x
t(t+x)=1 t − 1
t+x, on obtient :
g(x)− x
x+1Éln(x+1)Ég(x) et ainsi ln(x+1)Ég(x)Éln(x+1)+ x
x+1puis en ajoutant−1 x :
−1
x+ln(x+1)Éf0(x)É −1
x+ln(x+1)+ x x+1 On obtient alors de la manière habituelle que f(x) ∼
x→+∞ln(x+1) ∼
x→+∞ln(x) .