Analyse M1 ENSM Ch. Menini
El´ ements de correction de l’examen - jeudi 2 mai 2013
Exercice
1-a. f est continue sur [0, 1] intervalle ferm´ e born´ e donc elle est uniform´ ement continue.
1-b. Avec le relation de Chasles, T (f ) = P n k=1
R
knk−1 n
f (t) dt et
|T (f ) − T n (f )| ≤
n
X
k=1
Z
nkk−1 n
f(t) − f ( k n )
dt
≤
n
X
k=1
Z
knk−1 n
f (t) − f ( k n )
dt.
Puis avec 1.a
∀ε > 0 ∃n ε (= [ 1
η ] + 1) ∀n ≥ n ε |T (f ) − T n (f)| ≤
n
X
k=1
Z
nkk−1 n
ε dt ≤ ε.
La suite (T n (f )) n converge vers T (f ).
2. La lin´ earit´ e r´ esulte de la lin´ earit´ e de l’int´ egrale et de la somme.
3-a. Pour tout f de C([0, 1]) et tout entier non nul n
|T n (f )| ≤ 1 n
n
X
k=1
kf k ∞ dt ≤ kf k ∞ .
L’application lin´ eaire T n est continue et de norme inf´ erieure ou ´ egale ` a 1. Si on note 1 la fonction constante ´ egale ` a 1, T n (1) = 1 et k1k ∞ = 1 donc kT n k = 1.
3-b. Pour tout f de C([0, 1])
|T (f )| ≤ Z 1
0
kf k ∞ dt ≤ kfk ∞ T (1) = 1 donc T est continue et de norme 1.
4-a. T n (f n ) = n 1 P n
k=1 cos(2πn k n ) = 1 et T (f n ) =
Z 1
0
cos(2πnt) dt = 1
2πn sin(2πnt) 1
0
= 0.
4-b. kf n k ∞ = 1 et |(T n − T )(f n )| = 1 d’o` u kT n − T k ≥ 1. La suite d’applications lin´ eaires (T n ) n converge ponctuel- lement sur C([0, 1]) mais ne converge pas en norme.
Probl` eme 1 - Suite de Fibonacci Pr´ eliminaire
1-a. Les solutions sont φ = 1+
√ 5
2 (nombre d’or) et ψ = 1−
√ 5 2 .
1-b. φ et ψ sont solutions de l’´ equation x 2 − x − 1 = 0 donc φ 2 = φ + 1 et φ = 1 + 1
φ (de mˆ eme ψ = 1 + 1
ψ ). Toujours en utilisant que φ et ψ sont les deux solutions de l’´ equation x 2 − x − 1 = 0 on a φψ = −1.
2-a. Une r´ ecurrence imm´ ediate nous donne que la suite (F n ) est ` a termes positifs. F 0 ≤ F 1 puis pour n ≥ 1, F n+1 − F n = F n−1 qui est positif. La suite est croissante.
2-b. Montrons que la suite n’est pas major´ e. Notons (H n ) l’assertion : F n ≥ n, (H 1 ) et (H 2 ) sont v´ erifi´ es car F 1 = 1 et F 2 = 2.
Montrons que pour tout entier n ≥ 2, [(H p ), 1 ≤ p ≤ n] implique (H n+1 ), F n+1 = F n + F n−1 ≥ n + n − 1 ≥ n + 1 en utilisant (H n ) et (H n−1 ) et que n − 1 ≥ 1.
Nous obtenons par r´ ecurrence (forte) que pour tout n ≥ 1, F n ≥ n, dont on d´ eduit que lim n→+∞ F n = +∞.
Partie I - Expression de F n en fonction de n 1-a. Le d´ eterminant du syst` eme est ψ − φ = − √
5 6= 0, c’est un syst` eme de Cramer, il admet une unique solution (a, b).
1-b.
a = ψ − 1 ψ − φ = −1
ψ √ 5 = φ
√ 5 b = 1 − φ ψ − φ = 1
φ √
5 = − ψ
√ 5
1
2. Si on utilise directement que l’ensemble des suites r´ eelles (u n ) n v´ erifiant la relation u n+2 = u n+1 + u n est un R - espace vectoriel de dimension 2, de base les suites (φ n ) n et (ψ n ) n alors le r´ esultat d´ ecoule imm´ ediatement du I.1. Si on a oubli´ e ce r´ esultat alors on peut le retrouver en montrant par r´ ecurrence la relation (H n ) : F n = 1
√
5 (φ n+1 − ψ n+1 ).
Elle est v´ erifi´ ee pour n = 0 et n = 1 ;
montrons que pour tout n ≥ 1, [(H p ), 0 ≤ p ≤ n] implique (H n+1 ) : F n+1 = F n + F n−1 = 1
√ 5 ((φ + 1)φ n − (ψ + 1)ψ n ) = 1
√ 5 φ 2 φ n − ψ 2 ψ n .
soit (H n+1 ). On a donc (H n ) pour tout entier n.
Partie II - Une suite convergeant vers φ 1. u n+1 = F n+2
F n+1 = F n+1 + F n
F n+1 = 1 + F n
F n+1 = 1 + 1
u n , pour tout entier n.
2.
2-a. La fonction f est continue et d´ ecroissante sur [1, 2] donc f ([1, 2]) = [f(2), f(1)] = [ 3 2 , 2].
2-b. f est d´ erivable sur [ 3 2 , 2] et f 0 (x) = − 1
x 2 , |f 0 | est d´ ecroissante sur [ 3 2 , 2] et k = |f 0 (3/2)| = 4/9.
3. u 1 = 2 ∈ [ 3 2 , 2], pour tout entier n ≥ 1, u n+1 = f (u n ), f est d´ erivable sur [ 3 2 , 2] et avec II.2.a, f ([ 3 2 , 2]) ⊂ [ 3 2 , 2]
d’o` u le r´ esultat.
4. Tout d’abord remarquons que f (φ) = φ et que φ ∈ [ 3 2 , 2]. Pour tout entier n ≥ 1, u n ∈ [ 3 2 , 2] et avec l’in´ egalit´ e des accroissements finis
∀n ≥ 1 |u n+1 − φ| = |f (u n ) − f (φ)| ≤ k|u n − φ|
ce qui permet d’en d´ eduire par r´ ecurrence que
∀n ≥ 1 |u n − φ| ≤ k n−1 |u 1 − φ|.
Reste ` a v´ erifier que |u 1 − φ| ≤ k et que |u 0 − φ| ≤ 1 pour pouvoir conclure.
|u 1 − φ| ≤ k ⇔ 3 − √ 5
2 ≤ 4
9 ⇔ 19 ≤ 9 √ 5 et la derni` ere assertion est exacte.
|u 0 − φ| ≤ 1 ⇔
√ 5 − 1
2 ≤ 1 ⇔ √ 5 ≤ 3 et la derni` ere assertion est exacte.
5. 0 ≤ k < 1 donc lim
n→+∞ k n = 0 et avec II.4. la suite (u n ) n converge vers φ.
6. Avec l’expression de F n trouv´ ee dans la partie I,
∀n ∈ N u n = φ n+2 − ψ n+2
φ n+1 − ψ n+1 = φ 1 − ( ψ φ ) n+2 1 − ( ψ φ ) n+1 . Or | ψ φ | =
√ 5−1
√ 5+1 qui est positif et strictement inf´ erieur ` a 1. D’o` u lim
n→+∞
ψ
φ
n
= 0 et lim
n→+∞ u n = φ.
Partie III - φ comme somme d’une s´ erie
1. On a vu dans les pr´ eliminaires que la suite (F n ) n est une suite croissante de termes positifs et telle que lim
n→+∞ F n = +∞. On en d´ eduit que la suite
1 F k F k+1
n
est d´ ecroissante et converge vers 0. Avec le th´ eor` eme des s´ eries altern´ ees la s´ erie de terme g´ en´ eral (−1) k
F k F k+1
converge.
2-a. F k+2 2 − F k+1 F k+3 = F k+2 (F k + F k+1 ) − F k+1 (F k+2 + F k+1 ) = F k+2 F k − F k+1 2 .
2-b. Notons pour tout entier k, v k = F k+1 2 − F k F k+2 , avec la question pr´ ec´ edente nous avons que pour tout entier k, v k+1 = −v k et avec une r´ ecurrence imm´ ediate v k = (−1) k v 0 . v 0 = F 1 2 − F 0 F 2 = −1, d’o` u pour tout entier k on a F k+1 2 − F k F k+2 = (−1) k+1 .
2-c. Pour tout entier k, u k+1 − u k = F k+2 F k − F k+1 2
F k F k+1 = (−1) k
F k F k+1 avec III.2.b.
3. Avec ce qui pr´ ec` ede, pour tout entier n, S n =
n
X
k=0
(u k+1 − u k ) = u n+1 − u 0 .
2
On a vu dans la partie II que la suite (u n ) converge vers φ donc la suite (S n ) converge vers φ − 1, soit
+∞
P
k=0
(−1) k F k F k+1
= φ − 1.
Partie IV - S´ erie g´ en´ eratrice
1. F n ne s’annule pas et on a vu dans la partie II que lim
n→+∞
F
n+1F
n= φ. Avec le crit` ere de d’Alembert le rayon de convergence de la s´ erie enti` ere est 1/φ.
2-a. Pour |x| < 1 φ , f (x) = F 0 + F 1 x + x 2
+∞
X
n=2
F n x n−2 = 1 + x + x 2
+∞
X
n=2
(F n−2 + F n−1 )x n−2 = 1 + x + x 2
+∞
X
n=0
F n x n + x
+∞
X
n=1
F n x n
soit f (x) = 1 + x + x 2 f(x) + x (f (x) − 1).
2-b. Avec ce qui pr´ ec` ede pour |x| < φ 1 , (1 − x 2 − x)f (x) = 1 soit f (x) = − x
2+x−1 1 . 3. Les solutions de x 2 + x − 1 = 0 sont −φ et −ψ, d’o` u
− 1
x 2 + x − 1 = − 1
(x + φ)(x + ψ) = 1 φ − ψ
1
x + φ + 1 ψ − φ
1
x + ψ = 1
√ 5 1
x + φ − 1 x + ψ
.
En utilisant que φ = − ψ 1 , on obtient pour |x| < φ 1 ,
− 1
x 2 + x − 1 = 1
√ 5
−ψ 1
1 − ψx + φ 1 1 − φx
= 1
√ 5 −ψ
+∞
X
n=0
(ψx) n + φ
+∞
X
n=0
(φx) n
!
les deux s´ eries ´ etant convergentes pour |x| < φ 1 .
Avec l’unicit´ e du d´ eveloppement en s´ erie enti` ere, nous obtenons que
∀n ∈ N F n = 1
√ 5 (−ψ × (ψ) n + φ × (φ) n ) . Partie V - S´ erie g´ en´ eratrice exponentielle
1. Pour tout entier n, (n+1)! F
n+1× F n!
n
= n+1 1 F F
n+1n