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Submitted on 1 Jan 1956
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Action de la température sur l’électroluminescence de monocristaux de ZnS, de différentes compositions
C.F. Alfrey
To cite this version:
C.F. Alfrey. Action de la température sur l’électroluminescence de monocristaux de ZnS, de différentes compositions. J. Phys. Radium, 1956, 17 (8-9), pp.719-724. �10.1051/jphysrad:01956001708-9071900�.
�jpa-00235532�
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ACTION DE LA TEMPÉRATURE SUR L’ÉLECTROLUMINESCENCE DE MONOCRISTAUX DE ZnS, DE DIFFÉRENTES COMPOSITIONS
Par C. F. ALFREY,
Electron Physics Department, Birmingham University, Angleterre.
Summary. - The electroluminescence of ZnS single crystals containing different amounts of copper is described. The electroluminescence is
amaximum at
acertain temperature charac-
teristic of the crystal, this temperature being lower, the higher the copper concentration. These results
arein accordance with
amechanism previously developed, if the effect of quenching of the light emission at high temperatures is considered.
PHYSIQUE RADIUM TOME 17, AOUm-SEPTEMBRE 1956, PAGE 719.
I. Introduction.
-Dans un mémoire précé-
dent (Alfrey et Taylor [1]), on a décrit diverses
mesures sur l’électroluminescence de monocris- taux de ZnS effectuées par la méthode de Frerichs.
Afin de s’assurer que les résultats obtenus sont bien
généraux, des expériences semblables, décrites ci-
après, ont été effectuées sur des cristaux obtenus par D. Hamilton à l’Université de Birmingham.
La teneur en activateur (Cuivre) est approximati-
vement connue d’après les concentrations dans le ZnS de base à partir duquel ces gros cristaux sont obtenus. On peut donc étudier l’effet sur l’électro- luminescence de la concentration en cuivre.
Le tableau ci-après décrit les propriétés des cris-
taux étudiés dans ce mémoire et des cristaux
précédemment étudiés.
Dans le travail précédent la température avait
été seulement poussée jusqu’à 1400 C tandis que dans les expériences décrites ici on est monté jus- qu’à 340° C, température à laquelle on n’observe plus d’électroluminescence quel que soit le cristal étudié. L’appareil est le même que celui qui a déjà
été décrit sauf que l’utilisation de soudures à bas
points de fusion est ici prohibée dans la construc-
tion du support du cristal. On a utilisé des tensions
jusqu’à 1 000 volts entre extrema sous des fré- quences de 25 Hz à 2,5 kHz. Trois types d’élec-
trodes ont été adoptés :
Type 1. Contact par pointe de tungstène.
Type 2. Couche métallique par évaporation ther- mique.
Type 3. Electrodes planes et parallèles séparées
du cristal par une feuille de mica.
II. Résultats expérimentaux.
-A température
et fréquence constantes, la relation B = a exp
(- b/V1/2), établie précédemment ainsi que par
les travaux de Schwertz et Freund [6], Zalm, Die-
mer et Klasens [8], a été confirmée (B luminance,
V tension, a et b deux constantes). Les effets des
variations de la fréquence, à température et ten-
sions constantes n’ont pas fait l’objet de recherches poussées. Seules les électrodes du type 3 convien-
nent aux plus hautes températures, le circuit é,qui-
valent comprend alors deux condensateurs en
cascade. L’un de ces condensateurs est représentés
par le cristal et la différence de potentiel, appliquée
ainsi au cristal, n’est constante qu’à la condition que les propriétés diélectriques du cristal soient
indépendantes de la fréquence et de la tension.
Bien que de telles mesures n’aient pas été effectuées
directement, les expériences effectuées sur le ZnS
suggèrent que de telles variations doivent appa- raître [3] si bien que les mesures avec les électrodes du type 3 sont difficiles.
Avec des électrodes du type 1 et 2, cristal A,
l’électroluminescence est, à haut voltage, propor- tionnelle à la fréquence ; la variation est moins
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphysrad:01956001708-9071900
J20
rapide à bas voltage et même, vers les très bas vol- tages l’électroluminescence tend à devenir indé-
pendante de la fréquence.
FIG. 1. - Variations de l’électroluminescence
avecla
température, fréquence 25 Hz.
On
aindiqué
surchaque courbe la désignation des
cristaux correspondants.
En ce qui concerne l’effet de la température, la figure 1 donne les résultats obtenus à fréquence
constante (25 Hz) pour différents cristaux. Les courbes relatives aux cristaux A, B et D présen-
tent un maximum, ce maximum existe aussi proba-
blement pour les cristaux C et E puisque ces courbes
sont semblables aux parties des courbes A, B, D
situées vers les températures plus élevées. Ce maxi-
mum (pour C et E) serait alors situé en dessous de la température d’ébullition de l’air liquide donc
inaccessible. S’il en est ainsi la présence du cuivre
tend à réduire la température du maximum d’élec-
troluminescence.
En appliquant des tensions différentes, les
courbes se déplacent suivant les ordonnées tandis
qu’une modification de la fréquence produit un glissement parallèle à l’axe des températures (fig. 2).
Cet effet de la fréquence étant indépendant de la
différence de potentiel il n’y a aucune difficulté
pour interpréter les résultats de ces expériences
même dans le cas des électrodes du type 3.
Au-dessus de 1500 C, seules les électrodes du
type 3 donnent des résultats reproductibles, avec
les électrodes des types 1 et 2 on observe alors des phénomènes irréversibles. Ces derniers change-
ments irréversibles pourraient provenir d’une alté-
FIG. 2.
-Effets typiques de l’influence de la fréquence
sur
les courbes luminance-température.
Courbe I.
-Cristal A, fréquence 25 Hz.
Courbe II.
- » »2 500 Hz.
Courbe III.
- »E,
»25 Hz.
Courbe IV.
- » »2 500 Hz.
ration de la nature physique du cristal en surface,
ces effets seront discutés plus tard. Tant que les résultats sont indépendants de la nature des élec- trodes, il est possible d’interpréter l’électrolumi-
nescence par un mécanisme ayant entièrement son
origine à l’intérieur du cristal et cette même expli-
cation reste valable, à plus haute température, avec
les électrodes du type 3.
En résumé, ces résultats sont semblables à ceux
déjà décrits (Alfrey et Taylor [1]) mais on observe
en plus : 1° Qu’à haute température l’électrolu- minescence tombe très bas. 2° Qu’à une fréquence donnée, la température à laquelle l’électrolumi-
nescence est maximum décroît quand la teneur en
cuivre croît.
III. Interprétation.
-Dans le mécanisme déjà considéré, l’électroluminescence serait produite
par collision avec des électrons accélérés dans la bande de conduction par les champs élevés exis- tant dans une barrière, côté cathode, d’un cristal de ZnS du type n. Ces électrons pour atteindre la bande de conduction, doivent être libérés des pièges soit par excitation thermique, soit par l’action du champ. Ces deux cas seront considérés séparément.
Si l’on considère que l’excitation thermique est
le mécanisme principal, il est possible de déter-
miner quantitativement les variations de l’électro-
luminescence avec la température en se donnant
une distribution convenable de niveaux donneurs.
Un schéma de niveaux donneurs devrait être attribué spécifiquement à chaque cristal. De plus
un mécanisme d’excitation thermique ne peut s’accommoder d’une action de la fréquence qui est
différente à différents voltages .et de telles diffé-
rences ont été trouvées dans chaque cristal étudié.
Cette objection est sérieuse si bien que l’hypothèse
d’une excitation thermique ne sera plus considérée
ici.
Si l’on considère que l’émission des électrons par
’les niveaux donneurs est due à l’action directe du
champ, on comprend l’effet de la tension sur les variations de l’électroluminescence en fonction de
la fréquence, car on peut montrer [7] que la proba-
bilité pour qu’un électron piégé soit libéré par le champ est une fonction du champ conduisant à des
expressions qui, sans être en accord quantitatif
avec l’expérience, serrent cependant celle-ci de
plus près.
L’émission par le champ étant, dans une large
mesure, indépendante de la température, il n’apparaît pas immédiatement qu’un tel méca-
nisme puisse expliquer la forte dépendance de l’élec-
troluminescencevis-à-vis dela température. L’émis-
sion de lumière est contrôlée par le nombre d’élec- trons susceptibles d’être libérés durant chaque cycle et ceci dépend de la conductibilité à l’inté- rieur du cristal, laquelle dépend de la température.
On interprète ainsi l’accroissement de l’électro- luminescence avec la température ainsi que le glis-
sement des courbes luminance-température avec la fréquence [1]. L’électroluminescence décroît cepen- dant à partir d’une certaine température et, sui-
vant ce modèle, cela ne pourrait être que le résul- tat d’une diminution de conductibilité à haute
température, ce qui n’est pas en accord avec l’expé-
rience. Nous n’avons considéré que l’alimentation de la bande de conduction en électrons mais l’élec- troluminescence dépend aussi : 10 De l’accélé- ration des électrons par le champ. 20 De la conver-
sion en lumière, au centre luminogène, de l’énergie cinétique des électrons.
Le premier de ces mécanismes varie peu avec la
température, l’aspect du deuxième peut être
déduit de l’effet de température sur la cathodolu-
minescence. Lasof et al [4] ont montré que celle-ci décroît à haute température, la courbe d’extinction
ne diffère que très peu de la courbe d’extinction lors d’une excitation ultra-violette. Ainsi, bien qu’aucun effet de température sur la cathodo-
luminescence des cristaux utilisés n’ait été étudié,
on peut utiliser les résultats de D. Hamilton sur l’extinction de la photoluminescence de ces cris-
tau. Les valeurs données par Hamilton, pour les
températures T., à partir desquelles la photolumi-
nescence est abaissée, sont indiquées sur le tableau
donné dans l’introduction. Pareillement, sur le
même tableau, sont reportées les températures
correspondant au maximum d’électrolumines-
cence. Tm est assez bas, dans chaque cas, pour sug-
gérer que la décroissance de l’électroluminescence,
provient d’un mécanisme d’extinction.
Dans l’équation du mouvement de l’électron dans la barrière, la fréquence w du champ apparaît
seulement par le rapport
wla où
6est la conducti-
bilité du cristal. Ceci impose entre w et
sune équa-
tion de la forme [7] :
Ti étant la température à laquelle est atteint, pour
une fréquence col un certain point de la courbe
électroluminescence-température.
Les valeurs de .E trouvées par cette relation sont
indiquées dans la dernière colonne du tableau,
elles sont comparées aux valeurs déduites direc-
tement de mesures électrométriques. Les résultats
relatifs aux cristaux C, D, E ont été fournis par D. Hamilton. L’accord est suffisamment bon pour appuyer l’hypothèse du mécanisme d’émission par le champ.
A hautes températures, avec les électrodes des
types 1 et 2 certains changements irréversibles
apparaissent, ils peuvent être expliqués par une
diffusion des ions ou des défauts du réseau. Le mécanisme par choc n’est pas altéré par ces chan-
gements mais le milieu, dans lequel il a lieu, est
modifié. Les observations de Diemer [2] sur des
monocristaux de ZnS fournissent un exemple de
tels changements. Ces expériences suggèrent qu’il peut être possible de modifier l’électroluminescence d’un produit par un traitement convenable après
sa fabrication.
sIV. Conclusions.
-Les expériences décrites
ci-dessus généralisent nos précédents résultats pour des températures plus élevées et des cristaux de compositions différentes. Elles sont caractéris-
tiques de l’électroluminescence de monocristaux. Le mécanisme qui donne le meilleur accord avec les observations est le suivant :
1° Libération, par le champ, d’électrons de niveaux donneurs ; le nombre de donneurs vidés par cycle étant conditionné par la conductivité du cristal donc fortement dépendant de la tempéra-
ture.
2° Accélération de ces électrons dans une bar- rière à la cathode d’un ZnS du type n.
3° Excitation du centre luminescent par choc
avec les électrons accélérés. La probabilité d’utile
désactivation avec émission de lumière décroît au-
dessus d’une température qui dépend de la compo- sition du cristal.
Les facteurs 1 et 2 varient rapidement et en sens
opposé dans un domaine limité de température d’où
l’apparition d’une température où l’électrolumi-
722
nescence est maximum. Ce maximum glisse vers
les basses températures aux fortes concentrations
en cuivre mais sans qu’il puisse être décidé si cette apparence est due au facteur du 3°, seul ou non.
Ces expériences ne permettent pas d’estimer les rendements d’électroluminescence, mieux vaut
pour cela utiliser des poudres dans des cellules
standardisées avec soin.
Aux champs très élevés et aux très hautes tempé-
ratures l’électroluminescence peut être modifiée irréversiblement pour des causes attribuées à des altérations du milieu.
Par l’étude de l’électroluminescence seule il est difficile de séparer les contributions des trois méca- nismes. Ceci peut être fait par des recherches sur
d’autres propriétés du ZnS. Des travaux sont actuellement en cours, dans notre laboratoire, sur*
trois points qui apparaissent particulièrement importants.
1 ° Détermination de la conductibilité du ZnS
en tension alternative, méthode qui donne des
résultats indépendants de la nature des contacts.
20 Étude de l’affaiblissement de la lumines-
cence par les champs électriques.
30 Recherche sur l’émission extérieure d’élec- trons à partir de la surface du cristal chauffé après
excitation à basse température. Ces électrons, dont
l’émission par certaines substances luminescentes
a été détectée (Lepper [5]), ont probablement leur origine dans des niveaux donneurs en surface, une
telle étude est susceptible de donner des infor- mations sur la distribution de tels niveaux dans le ZnS.
REMERCIEMENTS.
-L’auteur tient à remercier le Pr J. Sayers qui a rendu ce travail possible, ainsi
que
«l’Admiralty
»pour la permission de publier
ce mémoire. Des remerciements spéciaux vont au
Dr D. Hamilton pour la fourniture des cristaux et pour son amabilité à nous faire connaître ses
( sultats avant publication.
DISCUSSION
Dr G. F. Alfrey.
-La Communication pré-
sentée le jour du Colloque comprenait divers compléments expérimentaux et théoriques. Les
différents mécanismes possibles ont été discutés ;
les diverses théories présentées à ce Colloque
réussissent toutes dans une certaine mesure à rendre compte de l’expérience. Pour choisir entre elles, nous attirons l’attention sur la nécessité de
compléter les mesures d’électroluminescence par d’autres mesures électriques (cf. notre conclusion).
1. Dr F. E. Williams (Schenectady).
-Récem- ment, nous avons publié une théorie de la dépen-
dance de l’intensité de l’électroluminescence en
fonction de la température (JoANSOrt, PIPER et WILLIAMS, J. Electrochem. Soc., avril 1956). En particulier, cette théorie explique l’effet des pièges
sur l’électroluminescence. A basse température les pièges fournissent des électrons dans la région où le champ est élevé. A haute température, les pièges se
vident par activation thermique, augmentant le champ dans la région de la barrière. La contri- bution totale à l’intensité d’électroluminescence’
des pièges à électrons caractérisés par la constante de vitesse k’ est
, où v est la fréquence et Bl, B2 et p sont des cons-
tantes. Il est possible d’obtenir la constante de
vitesse k’ à partir de la thermoluminescence. Par
exemple, le Dr Piper de notre laboratoire a expliqué
la différence entre les courbes III et IV sur la
figure 2 de la communication d’Alfrey, d’après
cette théorie. A basse fréquence les donneurs
profonds se vident thermiquement et par con-
séquent ne fournissent pas d’électrons quand le champ est élevé.
2. Dr R. Gogaux (Charleroi).
-La relation B - exp (- b / V1/2) est déduite de la relation de Seitz [9] P
=exp (- c /F). La relation de Seitz a
été établie en supposant le réseau à 0 OK et l’exci- tation des seuls modes acoustiques. Si on tient compte que le réseau est porté à To °K, et dans les
mêmes conditions de vibration du réseau, la rela-
tion de Seitz devient P
=exp (- aTo V /F). Cette expression traduit la chance qu’a un électron ther- mique d’atteindre une énergie V lorsqu’un champ électrique F est appliqué à un réseau porté à une température To OK ; a est une constante dépendant
des propriétés du réseau, elle est liée à la probabilité
de collision électron-réseau.
Remarquons que P diminue lorsque la tempé-
rature du réseau augmente. On en conclut que la luminance devrait diminuer lorsque le réseau
s’échauffe. L’expérience confirme cette conclusion.
Le mécanisme proposé par Piper et Williams [10]
n’interviendrait qu’aux températures basses.
Si on admet l’origine thermique des électrons
«
têtes de chaîne » on peut déduire qu’il existe un
maximum dans la production d’électrons rapides.
Ce maximum aurait lieu à une température
de 150 OK environ. Ceci serait en accord avec les récents travaux de Johnson,"Piper et Williams [11].
Dr G. F. Alfrey.
-Je ne suis pas certain que le concept d’une température électronique, qui est à
la base de la théorie ci-dessus, soit valable dans
le ZnS, lors des conditions donnant lieu à l’électro-
723
luminescence. J’insiste sur la nécessité d’étudier d’autres propriétés du ZnS pour savoir si les concepts valables pour d’autres substances peuvent
lui être appliqués.
Dr F. E. Williams (Schenectady):
-Dans l’électroluminesçence due à un potentiel alternatif,
nous croyons que les porteurs de charge respon- sables de l’excitation des centres luminescents par collision inélastique prennent naissance, en général,
par l’ionisation due au champ des niveaux loca- lisés. L’ionisation thermique n’influence l’électro- luminescence qu’indirectement par changement de
!a probabilité d’occupation du niveau localisé : c’est-à-dire, l’ionisation thermique influence le champ local et le nombre des niveaux ionisés par ce
champ. Avec ces idées, il est possible d’expliquer la dépendance de l’intensité d’électroluminescence
envers la température.
Dr D. Curie (Paris).
-Je crois aussi que l’ionisation des donneurs qui donnent les porteurs
accélérés a lieu principalement sous l’action du
champ, mais, suivant une idée de Frenke, l’agita-
tion thermique et le champ pourraient s’entr’aider pour provoquer cette ionisation [12]. S’il y a N
niveaux d’impureté de profondeur W, le nombre
n de niveaux vides à l’équilibre à température T
serait dans un champ E :
3. Dr C. H. Haake (Westinghouse Co, Bloom- field).
-La décroissance de la luminance excitée par électroluminescence, quand la température croit, a été attribuée par plusieurs auteurs à un
mécanisme d’extinction thermique. Nous avons analysé ce phénomène et relié la luminance par électroluminescence (Il) à un facteur d’extinc- tion (pl) égal au rapport entre la luminance par
photoluminescence (Il) à la température T consi-
dérée et la luminance maximum par photolumi-
nescence (Il.) à basse température [13].
Ainsi la luminance idéale par électrolumines-
cence (Ielo), s’il n’intervenait aucune extinction
thermique, pourrait être simplement exprimée par
le rapport de (Iei) sur (Pt)
En élevant la température cette luminance idéale
garde une allure croissante ou tend vers une limite de saturation ce qui confirme les résultats du Dr Alfrey. Cependant cette extinction thermique,
considérée comme une cause de diminution de l’électroluminescence quand la température croît, peut être fortement cachée par d’autres effets
thermiques. Johnson, Piper et Williams [14] signa-
lèrent une décroissance très accusée de l’électro- luminescence à des températures très inférieures à celles où apparaît l’extinction thermique.
4. Dr W. Lehmann (Westinghouse, Bloomfield).
-
Le Dr Alfrey signale que des résultats prati- quement identiques ont été obtenus dans l’un quel-
conque des cas suivants : cristaux directement au
contact d’une pointe de tungstène (type 1), cristaux
directement au contact d’électrodes métalliques
obtenues par évaporation (type 2), et cristaux
isolés des électrodes métalliques par une feuille de mica (type 3). L’excitation est néanmoins attribuée
au champ dans une barrière cathodique.’L’existence
d’une telle barrière paraît plausible pour les types 1
et 2, mais non pour le type 3 ; des différences seraient au moins observées dans les trois cas. Les barrières hypothétiques sont-elles géométriquement
situées aux extrémités des cristaux vers la cathode
ou réparties à travers le cristal ? Des mesures de
répartition du potentiel à travers les cristaux ont- elles été faites ? Par quelles régions des cristaux la lumière est-elle réellement émise, par la région cathodique ou par la région anodique ? Est-elle
émise par quelques points à l’intérieur des cristaux,
certaines couches internes ou superficielles, ou
uniformément par l’ensemble du cristal ?
Drs Al f rey.
-Sur la question de la provenance de l’émission électroluminescente dans les cristaux,
les observations ne sont pas en accord. Frankl
signale une électroluminescence répartie suivant
tout le cristal ; Diemer trouve des points lumineux répartis le long de certaines lignes ; nos mesures,
même avec le cristal . immergé dans un milieu
d’indice élevé, montrent l’électroluminescence seu-
lement dans la région de la barrière cathodique.
Des expériences qui seront publiées bientôt sur
l’extinction des scintillations ce par le champ
montrent aussi dans nos cristaux l’existence d’une barrière cathodique.
L’indépendance des résultats envers la nature des électrodes peut résulter de l’existence d’états de surface dans le ZnS, semblables à ceux invoqués
par Brattain pour le germanium. Mais ’actuel-
lement on n’a pas assez de matériel expérimental
pour affirmer l’existence de tels états.
5. Dr K. Scharf (Haïfa).
-Nous avons observé
l’électroluminescence de monocristaux de fluorine naturelle. Ces cristaux étaient transparents dans le
visible et ne donnaient pas de photoluminescence
sous irradiation U. V. Nous avons appliqué une
tension aternative sinusoïdale 50 périodes; entre
des éelctrodes de verre conducteur. L’électro- luminescence ainsi obtenue montrait des similarités
avec celle des monocristaux de ZnS ou CdS. L’émis- sion lumineuse apparaissait au microscope comme
localisée à certaines parties du cristal. La figure 1
724
montre les ondes de brillance de la lumière émise.
On y remarque l’absence de pic secondaire. Les maxima étaient en phase avec la tension appliquée
FIG. 1.
t