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La température de la haute atmosphère
A. Vassy, E. Vassy
To cite this version:
LA
TEMPÉRATURE
DE LA HAUTEATMOSPHÈRE
Par Mme A. VASSY et M. E. VASSY,Laboratoire
d’Enseignement
dePhysique
de la Sorbonne.Sommaire. 2014 On examine tout d’abord les relations mathématiques donnant la
pression en fonction de l’altitude. Dans ces relations entre la masse moléculaire moyenne de l’air, ce qui amène à préciser les données actuelles recueillies sur sa composition.
On passe en revue les divers résultats expérimentaux relatifs à la température de l’air suivant
l’altitude : densité de l’air (déduite de l’apparition des étoiles filantes, de la propagation anormale du son, de la brillance du ciel, etc.), spectre des aurores polaires et mesures radioélectriques. A ce propos, on précise l’origine des différentes couches ionisées en calculant, d’après des données relatives à
l’absorption de la lumière par les éléments de l’atmosphère, la pénétration du rayonnement solaire
aux différentes altitudes.
Puis, on fait une critique de certains résultats. En premier lieu la température à l’altitude de 80 km
déduite par Humphreys de l’observation des nuages nocturnes lumineux paraît dépourvue de fondement,
car ces nuages seraient constitués, non par de la glace, mais par des poussières cosmiques. Et même si
l’hypothèse envisagée par Humphreys était exacte, sa détermination de la température utilise des
gradients de température de signe contraire à ceux donnés par des travaux plus récents.
On examine aussi la température à la même altitude déduite de mesures radioélectriques sur la couche D. On montre que l’application de la formule de Chapman qui a permis de les obtenir n’est pas
légitime, en particulier si, comme nous le supposons, le sodium est l’agent responsable de cette ionisation. On examine encore quelques faits en faveur de cette dernière hypothèse.
Pour ce qui concerne l’altitude de la couche F, des résultats récents relatifs à la dissociation complète
de l’azote au-dessus de 100 km, viennent diminuer considérablement les températures données. On fait remarquer que la formule de Chapman ne peut pas être appliquée pour cette région.
Dans un dernier paragraphe sont groupés les résultats obtenus en fonction de l’altitude : la pression, le nombre de molécules par centimètre cube et la température. Pour ce dernier cas, on donne deux courbes : l’une relative à l’hiver polaire, l’autre aux régions de latitude moyenne. Elles présentent un écart
considérable dû à l’influence du rayonnement solaire.
Introduction. -- La
température joue
dans tousles
phénomènes qui
ont poursiège
la haute et la moyenneatmosphère
un rôle desplus importants,
qu’elle
les influence directement ou indirectement. C’est ainsi parexemple
que récemment[i]
]
nous avons montré sonimportance
primordiale
dans laquestion
de l’ozoneatmosphérique,
dont la variation annuelle et la variation avec la latitudes’expliquent
aisémentlorsque
l’on fait intervenir le facteurtempérature
dans l’étude del’équilibre
photo-chimique
entrel’oxygène
et l’ozone.De même la
pression
à une altitude donnéedépend
de la
température
et même de la variation detempé-rature entre le sol et l’altitude
envisagée.
Or cettepression
est fortimportante
à connaître pourl’étude,
par
exemple,
del’ionosphère,
car d’elledépendent
le nombre de chocs par
seconde,
les coefficients derecombinaison,
etc.Mais nous n’avons malheureusement que peu de
moyens de connaître la
température
à hautealtitude;
lesphénomènes
qui dépendent
d’elle seule sont trèsrares. On obtient
beaucoup
plus
facilement desrenseignements
sur ladensité,
qui dépend
à la foisde la
température
et de lacomposition
del’air;
lorsque
nous ne pouvons paspréciser
cettecompo-sition,
nous nous trouvons donc hors d’état de connaître latempérature.
De nombreux auteurs
cependant
ne se sontpoint
arrêtés à ces difficultés et ontpublié
des résultatsqui
neparaissent plus
satisfaisants. Nous nous sommesproposé
de revoir ces valeurs à la lumièredes récentes découvertes concernant les hautes
régions
del’atmosphère.
’I. Loi de
Laplace.
- Le calcul de lapression
se fait à
partir
de la loi deLaplace.
Comme ce calculest fondamental pour toutes les recherches sur la
haute
atmosphère,
nous allons le refaire ici.Prenons une tranche horizontale
d’atmosphère
supposée homogène,
d’altitude h~h
étantcomptée
positivement
vers lehaut), d’épaisseur
dh ;
ladiffé-rence de
pression
entre les altitudes h + dh et h estp étant la masse
spécifique
de l’air,et g l’accélération de la pesanteur pour l’altitude h.
Nous pouvons
négliger
pour I’instant la variationde g
avec l’altitude == go Xôô et
enassimi-B 100
9
lant l’air à un gaz
parfait, hypothèse
extrêmementproche
de taréalité,
onpeut
écrire,
enappelant
pet T la
pression
et latempérature
absolue à l’alti-tude hpo, po et To
correspondant
aux conditions normales detempérature
et depression,
R étant la constante des gaz
parfaits
pour lamolécule-gramme
et M la
molécule-gramme
Ceci suppose que M reste le
même,
c’est-à-dire que lacomposition
de l’air reste constantequand
l’altitude
varie;
enparticulier
nous ne tenons pascompte
del’ozone,
dont laproportion globale
(en
volumes)
dansl’atmosphère
est d’environ4.10~,
ni de la vapeur
d’eau,
dont laproportion global
varie entre 2.I0~4 et 2.10-3.En
remplaçant
p par savaleur,
tirée del’équa-tion
(2),
l’équation (1)
devientqui s’intègre
parPour obtenir la loi de variation de p avec
h,
il fautintégrer
cetteéquation,
et nous devons faireune
hypothèse
sur la variation de T en fonction de h.Laplace
a choisi une formulequi
donne uneinté-gration simple
(cette
formule s’écarte d’ailleurs assez peu d’une loide variation
linéaire);
le calcul se fait alors commeil suit
et
après multiplication
et division par laquantité
conjuguée
L l.
en
posant
T"z
= 2
(T +
To),
soit la moyenne destempératures
du haut et du bas de la couche étudiée.L’équation (4)
donne finalementc’est la formule de
Laplace;
et enportant
cettevaleur dans
l’équation (2),
-Il y a une autre
façon,
également simple,
d’intégrer
l’équation (4) ;
c’est en admettant une loi de variationlinéaire On a alors
et en
portant
dansl’équation (4),
on obtientla densité
prend
alorsl’expression
Pour
appliquer
ces formules on devra sesouvenir,
outre les restrictionsdéjà indiquées
audébut,
del’hypothèse
faite sur la variation de T avech,
c’est-à-dire
qu’elles
ne sontapplicables qu’à
unecouche pour
laquelle
ou bien T reste constant(atmosphère isotherme),
ou bien T varie defaçon
à peuprès
linéaire;
et pour obtenir p ou p à unealtitude
quelconque,
il sera doncindispensable
dedécomposer
toutel’atmosphère
située au-dessous encouches ainsi définies et d’effectuer le calcul par
tranches en
partant
du sol. Si maintenant nous posons-
1
f étant ce que nous
appellerons
la hauteur de réfé-rence, les formules(5)
et(6)
deviennentCes formules sont donc valables dans les mêmes conditions que la formule de
Laplace,
c’est-à-dire pour des tranchesd’atmosphère
decomposition
homogène,
assez minces pour que la variationde g
soit
négligeable
(inférieures
à 100 kmd’épaisseur,
ce
qui
estpratiquement toujours réalisé),
et pourlesquelles
la variation detempérature
estgrossiè-rement
linéaire,
quelle
que soit la valeur dugradient
detempérature.
Mais nous voyons que pour retrouver la formule
1.
utilisée par
Chapman [2]
et à sa suite par laplupart
des auteursqui
se sontoccupés
de la hauteatmo-sphère,
enparticulier
lesradio-électriciens,
nousdevons faire une
hypothèse
restrictivelimites de la
couche,
est assez faible pourpouvoir
supposer le
rapport -
voisin de i,hypothèse qui
semble avoir été
quelquefois perdue
de vue dansles
applications.
II.
Composition
de l’Air. -~ Nous venons devoir comment la densité est liée à la fois à la
tempé-rature et à la
composition
de l’air.Voyons
main-tenant par
quelles
méthodes on a abordé l’étude de la hauteatmosphère
etquels
résultats onpeut
en obtenir. Et d’abord cequi
concerne lacompo-sition. Au sol l’air a la
composition
suivante,
en volumes pour i oo :On trouve aussi des traces de
xénon,
dekrypton,
peut-être
d’hydrogène
etenfin,
enquantités
variables, de l’ozone et de la vapeur d’eau. Lesdosages
chi-miques
effectués à la suite deCailletet,
parLepape
et
Colange
[3]
enFrance,
enAngleterre
par Paneth[4],
en
Allemagne
parRegener
[5],
sur desprélèvements
d’air des
régions
accessibles aux ballons-sbnde(jusqu’à
3okm)
ont montré unecomposition
trèssensiblement constante, un seul
dosage
deRegener
atteignant
28 à 2g km montre une sensibledimi-nution de la teneur en
oxygène :
o,o5.
D’autre
part
Paneth a observé une trèslégère
augmentation
de la teneur en héliumqui passerait
de~,2~ . ~ 0-4
au sol à~,âg . I O-4
à 20 km.Malgré
ces faibles variations onpeut
considérerpour ce
qui
va suivre lacomposition
de l’air commegrossièrement
constantejusqu’à
3o km. Et l’on ade fortes raisons de penser
qu’il
en est ainsijus-qu’à
10okm,
contrairement àl’opinion
courammentrépandue
au début du siècle et suivantlaquelle
les gaz sesuperposeraient
dansl’atmosphère
par ordrede densité
décroissante,
laséparation
s’effectuant àpartir
de latropopause,
soit environ I I km auxlatitudes moyennes. Cette
hypothèse
del’équilibre
diffusif del’atmosphère, malgré
les preuvesexpéri-mentales,
a la vie trèsdure,
car on la retrouve dans les traités dephysique atmosphérique.
Elles’étayait
sur une autre
hypothèse, également
infirmée parles
faits,
que lastratosphère
est une zone de calme.Gouy
[6]
avaitcependant
montré par descalculs,
repris
récemment par Rocard[7],
par Mitra etRakshit
[8]
et par Maris[g],
que pour que lasépa-ration soit
possible,
il fautqu’il n’y
ait absolumentaucun courant ascendant ou
descendant;
la vitesse de chute étant très lente tant que l’on n’atteintpas 10-6 atmosphère,
soit une altitude d’envi-ron 110km,
il suffit dequelques
mouvements par siècle pour assurerl’homogénéité
del’atmosphère.
Or nous avons maintenant la certitude de
mouve-ments horizontaux ou verticaux
importants
nonseulement dans la
stratosphère,
mais encore auxaltitudes
comprises
entre 80 et 10okm,
grâce
auxétudes de Stôrmer
[ 10]
sur les nuages nocturneslumineux et les traces des météores brillants. On a
trouvé des vitesses allant de
àjo
à gom/sec.
Pour fixer lesidées,
rappelons
que, dans latroposphère
(ou
les conditions sont certes trèsdifférentes),
depareilles
vitesses sontrangées
sous la dénomination«
tempête
», etcorrespondent
à la dernièrecatégorie
dans l’échelle Beaufort desmétéorologistes.
Nous admettons donc que l’on
peut
considérerl’atmosphère
commehomogène jusqu’à
100 km.Même à cette
altitude,
Harang
[45]
a observé desvariations
rapides
de la hauteur de la couche E ne laissant aucun doute surl’agitation qui
doitrégner
dans cesrégions.
Voyons
maintenant laquestion
de la
température.
III. Mesures antérieures de la
température.
- 1. MESURES
DIRECTES. -
Jusqu’à
l’altitudede 5 o
km,
latempérature
de l’air est à peuprès
exactement connue.La basse
atmosphère
est accessible aux ballons-sonde : on a trouvé que latempérature
décroît àpartir
du soljusqu’à
latropopause,
où elle atteint suivant le lieu et la saison entre -4o
et -70°
C.Plus
haut,
dans larégion appelée stratosphère,
legradient
detempérature
est trèsfaible,
surtout auxlatitudes moyennes, et
positif
enété,
négatif
enhiver. Ceci est vérifié
jusqu’à
3okm,
comme l’ont montré lessondages,
malheureusement assez rares,atteignant
cette altitude. Audelà,
lespectre
d’absorp-tion de l’ozoneatmosphérique
nous fournit uneméthode
d’investigation
moins directe et surtoutmoins
précise,
maisqui
néanmoins nous a servi[I i
]
à montrer
qu’au-dessus
de 30 km latempérature
de lastratosphère
se relève defaçon
assezrapide
et assez
importante.
2. MESURES DE DENSITÉ. - S’il est faux de dire
qu’au-dessus
de 3o km toutes les déterminations de latempérature
sontthéoriques,
néanmoins,
à mesureque nous nous élevons dans
l’atmosphère,
lesméthodes
d’investigation
deviennent de moins enmoins directes. Elles conduisent presque toutes à une
valeur de la
densité,
laquelle dépend
de lacomposi-tion ;
il était donc nécessaire de nous assurer d’abordde la constance de cette dernière. En outre
l’interpré-tation des
phénomènes
nécessite un certain nombred’hypothèses,
cequi
donne une base assezfragile
aux résultatsobtenus; heureusement,
les méthodesles
plus
variées conduisent à un ensemble assezcohérent,
et l’on.peut
dire que c’est leur accordqui
donne une bonne confiance dans les résultats. En
premier
lieu,
dès Ig22, Lindemann etDobson
[12],
ayant
fait une théorie del’apparition
11
environ - 5oo
C;
cecis’interprétait
facilement en admettant une élévation notable detempérature
au-dessous de 100
km;
nous ne retiendrons pas autre chose de ces calculs un peuanciens,
qui
ont néanmoinseu le
grand
mérite d’attirer pour lapremière
foisl’attention sur l’élévation de la
température
à haute altitude.Ensuite des
expériences
sur lapropagation
anormale du son auxgrandes
distances[13]
condui-sirent à admettreégalement
l’existence detempé-ratures assez élevées : + 20° C à
40 km,
+ fi5Q à so km(moyennes
des valeurs de Duckert et deWhipple).
En
1935,
Link[i4j
déduisait de ses observationssur la variation de la brillance du ciel au zénith en
fonction de la
dépression
du Soleil une courbedonnant la densité de l’air en fonction de l’altitude
jusqu’à
15o km. Les calculs conduisant àl’établis-sement de cette courbe
supposent
latempérature
constante, onpeut
donc en déduire une seule chose,c’est que
l’atmosphère
se réchauffe àpartir
d’une altitude voisine de 30km,
déterminée par l’écartdes deux
courbes,
théorique
etexpérimentale.
Deplus
laquestion
de l’influence de la diffusionsecon-daire sur la brillance du ciel
crépusculaire
est assezcontroversée;
Hulburt[15]
pense que lapart
due àla diffusion secondaire devient
prépondérante lorsque
l’altitude du rayon rasantdépasse
60 km.Signalons
aussiqu’Hulburt
arepris
ces mesures et que sesrésultats lui ont paru d’accord avec
l’hypothèse
d’une
atmosphère
isotherme entre 17 et 60 km et à latempérature
de 218 ib 15 0 K soit - 5~° -!- ~ 5Q C.Nous pensons toutefois que l’ensemble des obser-vations
précédemment
rappelées
est assez concordantet assez sûr pour faire
rejeter
cette dernière conclusionet que la
température
del’atmosphère
va encrois-sant entre 3 o et 5 o km.
Diverses
considérations,
comme l’absence d’ozoneen
quantité appréciable,
la limite d’audibilité desexplosions
desbolides,
ont conduit à penser quevers 60 km la
température
se mettrait à décroître. Nous n’avonscependant
là que desprésomptions
en faveur d’un maximum de
température
à 60 km. 3. AURORES POLAIRES. -Voyons
maintenant ceque l’on sait des altitudes
plus
élevées. La hauteatmosphère
est lesiège,
particulièrement
dansles
régions polaires,
des brillantes manifestationsauro-rales dont la
partie
inférieure est voisine de l’altitude de i oo km et dont le hautpeut
atteindre 800ou i ooo km
[16].
Aplusieurs
reprises,
Vegard
adéterminé la
température
de larégion
des aurorespar l’étude de leur
spectre.
Lapremière
méthodeemployée
[17]
consiste à étudier laposition
du maximum d’intensité dans la branche R de la bande4
278 À
de l’azote. La théoriequantique
montre que la
position
de ce maximumdépend
de latempérature,
et des formulespermettent
de calculer T àpartir
de lalongueur
d’onde de cemaximum;
il faut ensuite faire unecorrection,
parcomparaison
avec les résultats dulaboratoire,
pourtenir
compte
enparticulier
de ladispersion.
La deuxième
méthode,
assezvoisine,
consiste àmesurer la
répartition
de l’intensité entre les raies de cette brancheR,
lorsque
lepouvoir
de résolution duspectrographe
permet
deséparer
les raies derotation ;
la théoriepermet
également
de calculer T.Vegard
a utilisé pour cela les tables de Fassbender, et a étendul’application
de la méthode au cas oùles raies ne sont pas résolues.
Les
premiers
résultats obtenus enI g32
ont donnéune
température
de2 4 2 0
K. En19 3 5,
par la deuxièmeméthode,
Vegard
etTônsberg [18]
trouvaient 2250 K.Enfin,
en1938,
ces deux derniers auteurstoujours
par la méthode de distribution de l’inten-sité à l’intérieur de la branche R de labande 4
278
À del’azote,
trouvaient2370
K.Ces trois déterminations sont assez voisines si l’on
tient
compte
des difficultésexpérimentales;
la méthode repose sur la théoriequantique
desspectres
atomiques qui
est maintenant bienvérifiée;
nouspouvons donc
adopter
avec confiance une moyennede ces trois
déterminations,
soit 2350 K ou - 380 C.Cette
température correspond
bien à latempé-rature de l’air la
nuit,
carVegard
a montré aulabora-toire que l’excitation des bandes de l’azote par les rayons
cathodiques
n’élevait pas latempérature
du gaz; elle
correspond
aux altitudescomprises
entre 100 et 125 km.
Nous avons là une donnée très
sûre,
et d’autantplus précieuse qu’elle
n’est nullement influencée par la dissociation descomposants
de l’air. Toutefois il faut remarquer, ainsi que l’adéjà
dit Penndorf[2°]’
que cettetempérature
correspond
à des latitudes élevées(70° N)
et à des mois d’hiver. Ellecorrespond
à celle de la nuitpolaire,
dont nous avons montréqu’elle
étaitparticulièrement
basse,
tout au moinsvers
4o-5o km,
par suite de l’absence derayonnement
solaire[2T].
Nous devons donc nous attendre àtrouver aux latitudes moyennes des valeurs
plus
élevées de la
température.
4. COUCHE DE KENNELLY-HEAVISIDE. 2013 A cette
couche ont été
appliqués
avec des résultatsparti-culièrement heureux les calculs de
Chapman
[2]
donnant larépartition
de l’ionisation avec l’altitudedans une couche ionisée. Nous allons voir les raisons de ce succès.
Au-dessus de 100
km,
nous savons quel’oxygène
est dissocié en atomes; en
effet,
la raiegénéralement
laplus
brillante duspectre
des aurores est la raie verte 5577 -~,
qui
est une raie interdite due à l’atomed’oxygène.
Cette dissociation de la moléculed’oxy-gène
a lieu sous l’influence durayonnement
solaireultraviolet de
longueur
d’ondecomprise
entre i 300et 2 ooo À. La concentration des atomes formés
dépend
d’unepart
del’énergie
lumineuseincidente,
donc elle
dépend
en définitive de lapression.
Lecalcul a été fait par Wulf et
Deming [2~] qui
onttrouvé que la dissociation est
pratiquement complète,
même la
nuit,
au-dessus de 100 km et à peuprès
nulle au-dessous de 80km;
ils ont donné une courbereprésentant
la fraction dissociée en fonction de l’altitude. On voit que l’altitude de la couche Ecoïncide à peu
près
avec celle où a lieu la dissociation. D’autrepart,
nous avons montré[23],
et c’est ceque résume la
figure
i, que,précisément
à cetteFig. 1.
même
altitude,
toute la lumière solaire delongueur
d’ondecomprise
entre 720 et 1700 Â
est absorbée parl’oxygène
moléculaire. Cetterégion spectrale
comprend
non seulement deslongueurs
d’ondeactives pour la
dissociation,
mais encore leslongueurs
d’onde
correspondant
aupremier
et au deuxièmepotentiel
d’ionisation de la moléculed’oxygène :
12,5 V,
(i
ooo-À)
et I6,TV,
(7 7 0 A).
On connaît aussidepuis longtemps
l’in,fluenceimportante
du Soleilsur la
région
E.Pour toutes ces
raisons,
nous pensons avecWulf
[22]
et Mitra[24]
(1)
que la couche E est dueà l’ionisation par le
rayonnement
solaire ultra-violet del’oxygène
moléculaire,
et nous nous trouvonsainsi dans les conditions mêmes
qui
ont servi depoint
dedépart
àChapman
pour établir ses formules. L’étude de la couche E a été faite par de nombreux auteurs, enparticulier
parAppleton qui
a montré[26]
le bon accord de la théorie avec les résultatsexpéri-mentaux. Il a trouvé pour la hauteur de référence H
(1) Notons que Mitra, Bhar et Ghosh [25] ont cru pouvoir attribuer la couche E au deuxième potentiel d’ionisation de
l’oxygène et la couche D au premier potentiel d’ionisation de
l’oxygène. Notre travail déjà cité [23] montre, en s’appuyant sur les récentes mesures de coefhcients d’absorption de Schneider et en admettant qu’il n’y a pas d’effet de pression,
que le rayonnement correspondant au premier potentiel d’ioni-sation de 02 est aussi absorbé à l’altitude de la couche E et ne pénètre pas plus bas que I oo km, il ne peut donc être
responsable de la couche D.
des valeurs de I o à
II,5
km. H a ici unesignification
.
d b. ,
d’fi .t" H R T,,,
qui correspond
bien à sadéfinition,
H = car,, la
région explorée
de la couche E située au-dessous du maximum d’ionisation est une coucherelati-vement mince et où l’on doit
pouvoir
supposer il
assez voisin de i, pour
appliquer
la formule(12)
qui
est lepoint
dedépart
des calculs deChapman.
Si maintenant nous supposons que lacomposition
de
l’atmosphère
dans lapartie
de la couche E située au-dessous du maximum est la mêmequ’au
niveau dusol,
cela nous conduit à des valeurs de Tcomprises
entre
34o
et 38oOK,
doncplus
élevées que les valeurs données par les aurores. Mais si nous supposonsqu’il
y adéjà décomposition,
au moinspartielle,
de la moléculed’oxygène
en 2atomes,
la valeur deM,
masse
occupant
le volumemoléculaire,
soit22,~ l,
est devenue
plus petite,
car la dissociation se traduit par une diminution de ladensité,
etT~ s’en
trouvediminué d’autant. Penndorf
[27]
a montrérécem-ment l’influence considérable de cette dissociation
sur les valeurs de T.
Malheureusement,
on ne connaît pasexpérimen-talement le
degré
dedissociation,
ni lacomposition
en volumes
qui
enrésulterait,
même si la compo-sition en masse n’est paschangée.
Peut-être desrésultats intéressants
pourraient-ils
être tirés de lacomparaison
avec latempérature
donnée par les aurores. Encore faudra-t-il tenircompte,
ainsi quenous l’avons
déjà
dit,
que les mesuresradioélec-triques
donnent unetempérature
diurne,
et lesaurores une
température
nocturne et à des latitudesdifférentes,
etqu’à
100 kmd’altitude,
un écart entre ces deuxtempératures
est assez vraisemblable. Nous ne sommes pas actuellement en mesure de trancher cettequestion;
tout ce que nous pouvonsdire c’est que les
températures
de3io-38oo
K déduites des radio-échos sont des valeurs maximapuisqu’elles
ne tiennent pas
compte
de la dissociation.IV. Résultats nouveaux. - 1. COUCHE D.
-Des données sur
l’atmosphère
entre 60 et 80 kmviennent très récemment d’être
acquises,
et cela pardes
techniques
bien différentes.Voyons quels
rensei-gnements
elles sontsusceptibles
de nous fournir.On connaît
depuis
Jesse[28]
l’existence de nuages nocturnes lumineux dontl’altitude,
soigneusement
mesurée récemment par Stôrmer
[2 g],
esttoujours
très voisine de 82 km et la vitesse
comprise
entre 50 et gom/sec.
En
1933,
Humphreys [30]
avait bâti une théoriesur l’existence de ces nuages en
supposant
qu’ils
étaient constitués par des cristaux de
glace.
Admet-tant alors une certaine variation de la
température
avec l’altitude et une teneur en vapeur d’eau
cons-tante et
égale
àI/4000e, Humphreys
en concluait13 Mémoire
[3 ~ ]
souventcité,
est actuellement admiseet
reproduite
par tous les auteurs traitant de la variation de latempérature
avec l’altitude.Or,
on n’a pas noté,semble-t-il,
que ces nuages seprésentant
seulement à de raresoccasions,
latempérature
donnée,
si elle estexacte,
nepeut
êtrequ’exception-nelle et ne doit pas entrer dans une courbe moyenne. D’autre
part,
le raisonnement utilisé nous sembleun peu artificiel.
Humphreys
admet une loi devariation de la
température
avec l’altitudequi
estinexacte si l’on se
rappelle
que les nuages nocturneslumineux sont observés
principalement
enété,
etl’on sait que la
température
de lastratosphère
croîtavec l’altitude en été aux hautes latitudes
[32].
De
plus
on ne sait rien de la teneur en vapeur d’eau à haute altitude.Et d’autre
part
Stôrmer[29]
a attribué les nuagesnocturnes lumineux non à de la
glace,
mais à despoussières cosmiques,
cela en conformité avec lesidées
déjà
exposées
par Vestine. Latempérature
indiquée
parHumphreys
n’aurait donc aucun fon-dement.Un
spectre
a bien été obtenu de ces nuages, mais aucune mesureénergétique n’y
étaitpossible;
on aseulement observé les raies de Fraunhofer. D’autre
part,
seuls les rayons lumineuxayant
passé
à aumoins 3o km au-dessus de la
Terre,
peuvent
exciterla visibilité de ces nuages, comme si la lumière de
courte
longueur
d’ondejouait
un rôleimportant
dans leur illumination.
Cette
origine cosmique
des nuages nocturneslumineux nous amène à
parler
du sodiumatmo-sphérique,
découvertdepuis
peu dansl’atmo-sphère
[33]
et dont l’altitude a ététrouvée,
dans le ciel
crépusculaire
de 60-80km,
dans le cielnocturne de 3o km. Nous avons montré tout
derniè-rement
[23]
et[34j
le rôle que semblejouer
le sodium dans l’ionisation normale ouexceptionnelle
de larégion
D située vers70-80
km. Laprésence
de nuages depoussières cosmiques
à 80 km viendrait confirmerl’origine météorique
du sodiumatmosphérique.
En mêmetemps
elle nouspermet
de supposer l’existenced’autres atomes que l’on rencontre aussi dans les
météorites et
susceptibles
d’être ionisés assezfaci-lement
(2).
Le sodium
àtmosphérique pourrait
nous fournirdes informations sur la couche à
laquelle
il se trouve;simultanément Kastler
[35],
Franck et Rieke[36],
Cario et Stille
[3 7]
ontproposé
d’absorber la raiejaune crépusculaire
par de la vapeur de sodium àtempérature
oupression
connue.Jusqu’ici
aucunrésultat définitif n’a été
apporté.
L’étude de la couche D par les ondes
radioélec-triques
de I8 km seraitégalement susceptible
denous fournir des
renseignements
sur latempérature
del’air,
d’après
la théorie deChapman
[2],
mais(2) Ceci n’exclut pas nécessairement l’hypothèse de l’origine
marine du sodium atmosphérique.
seulement dans la mesure où les calculs sont
appli-cables. Une excellente étude
expérimentale
a étéfaite par
Budden,
Ratcliffe et Wilkes[38] qui
ontdéterminé exactement l’altitude de la couche
réflé-chissant ces
ondes,
67
km en été. Ils ontégalement
étudié la variation de l’altitude avec la distancezénithale du
Soleil,
etappliquant
à ces observations les formules deChapman (avec
dnesimplification
supplémentaire)
ont déterminé latempérature
de l’air à l’altitude où l’ionisation de la couche D serait maximum par l’intermédiaire de la hauteur deréfé-rence
H,
que nous avons vueplus
haut. La valeur de H obtenue est de 6 -1-o,5
km etcorrespond
àune
température
de 205 +17°
K. Mais certainespériodes,
succédant à despériodes magnétiquement
perturbées,
donnent une valeurdue 4 km,
soit140°
K.Nous pensons que ces chiffres ne
correspondent
nullement à la
température
réelle del’atmosphère.
Eneffet,
unetempérature
de 9-oooK,
pour l’altitude de 80 km environ conduirait à desgradients
detempérature
aussi bien vers le bas que vers le haut(nous
avons vuqu’à
100 km latempérature
est de ?35° K aumoins)
assezimportants
pourqu’il
soit nécessaire de tenircompte
de sa variation dansle calcul de
H,
ainsi que nous l’avons montré au début de cet article.Mais surtout nous pensons que les formules de
Chapman
nes’appliquent
passi,
comme nous l’avonsproposé [23]
et[34],
le sodiumatmosphérique
estl’élément ionisé de la couche
D,
car dans ce cas, unehypothèse
fondamentale,
à savoir quel’absorption
du
rayonnement
estproportionnelle
enchaque
point
à la densité de
l’air,
n’estplus
réalisée,
le sodiumn’ayant
évidemment pas une teneur constante avecl’altitude. Les valeurs de
4
km trouvéespour H
suffiraient à
justifier
notrepoint
de vue, une dimi-nution aussiimportante
de T nepouvant
êtreexpliquée
ni par unrefroidissement,
ni par unevariation d’altitude de la couche. D’autre
part,
Budden,
Ratcliffe et Wilkes ont observé uneaugmen-tation de
l’amplitude
de lacomposante
anormale de l’onde et un abaissement de l’altitude de la couche réfléchissante au mois de novembre. Or on sait que la Terre traverse au début de novembre l’essaim desLéonides,
leplus important
des essaims demétéorites,
qui
viendrait provoquer unenrichis-sement en sodium
(et
autres élémentsionisables)
des hautes couches del’atmosphère.
Ajoutons
que les observations de météores ont étéreprises
récemment parOpik
[47]
et par un astronome américain F.-L.Whipple
[48].
Ôpik
a trouvé unetem-pérature
de3730
K à go km.Quant
à F.-L.Whipple,
seuls ses
premiers
résultats(portant
surl’observa-tion de 6
météorites)
ont étépubliés;
la rareté desdonnées lui a seulement
permis
de montrer comment les mesures de densitéqu’il
obtient seplacent
parrapport
à une courbe de densité calculée àpartir
14
adopté
deux des courbes données par Pekeris[49] ;
les calculs de
Pekeris,
basés sur la recherche despériodes
propres d’oscillation del’atmosphère,
exigent
pour retrouver la vitesse depropagation
des ondes de choc et pour cadrer avec la théorieélectro-magnétique
deChapmann,
un maximum detempé-rature vers 60 km suivi d’une
importante
diminution ;
à 100 km la
température
serait de 220° K environ.Or,
F.-L.Whipple
fait remarquer que s’iladoptait
pour l’une des observations une
trajectoire
hyper-bolique (et
nonelliptique),
ceciexigerait
à 82 km unetempérature
d’au moins 300° K. Onpeut
éga-lement observer que lespoints expérimentaux
deF.-L.
Whipple
seplacent
au-dessus des courbesthéo-riques
dePekeris,
cequi correspond
à destempératures
plus
élevées. Penndorf[50],
refaisant le calcul àpartir
des mêmes données a trouvé une distribution detem-pérature
où le minimum estbeaucoup
moins accusé. Enrésumé,
les valeurs de latempérature
de l’airà 80 km que nous venons de
rappeler
ne noussemblent pas être sûres.
Mais,
par contre, il y auraitle
plus grand
intérêt àexplorer
cetterégion
parl’étude simultanée de la raie
jaune crépusculaire
ounocturne et de la couche D de
l’ionosphère.
Nous sommeségalement
en mesure de revenir surl’explication
des évanouissementsbrusques
proposée
par Wulf etDeming [22].
Ces auteurs,invoquant
un travail de Brewer[3g],
admettent que ladécomposition photochimique
de l’ozones’accompagne
d’ionisation des molécules.Or,
sinous nous référons aux travaux de
Brewer,
nousconstatons
qu’il
a étudié ladécomposition
thermique
de l’ozone à 200°C,
cequi
est assez loin des condi-tions del’atmosphère
à 80km,
etqu’il
atrouvé,
ainsi que pour toutes les réactions
qu’il
aétudiées,
uneproportion
de 1 ionpur 1013
mol du gazréagis-sant.
Voyons
combien d’ions au centimètre cubepourrait
nous fournir cette réaction si elle avait lieu dans la hauteatmosphère.
Apartir
des formules d’Eucken et Patat[40],
connaissant lapression
et latempérature
à 80km,
onpeut
calculer laconcen-tration maximum
(car
ils’agit uniquement
de la réaction de formationphotochimique qui
est uneréaction
d’équilibre)
de l’ozone dansl’air;
on trouve un peu moins de I o-6. Onpeut
calculer,
comme nousle verrons
plus
loin,
qu’il
y a 1015mol/cm3
à 80km;
nous aurons donc au maximum io9 mol d’ozone
par centimètre cube
(3).
(Précisons
tout de suite que les valeurs que l’onpeut
ainsi calculer sont trèssupérieures
à celles que l’on observe aux altitudesplus basses.)
Ceci nous donneraitd’après
Brewer,
1 ion par 10 litres. Or la réflexion des ondes
radio-électriques
deBudden,
Ratcliffe et Wilkesexige
30o électrons libres par centimètrecube;
deplus
on doit tenircompte
de l’existence d’électrons(3) Si l’on supposait que la température est ol C, au lieu de 75° C, on tronverait une concentration de 10 5, encore
aussi largement insuffisante.
attachés à des molécules dans le
rapport
de 100élec-trons attachés pour i électron
libre;
il nous faudrait donc 3.io~ mol d’ozone ionisées par centimètre cube. Nous sommes donc très loin de la valeurobservée par
Brewer,
il faudrait admettre que la dissociationphotochimique
produit
au moins 108 foisplus
d’ions que ladécomposition thermique,
hypo-thèse
purement
gratuite puisque
toutes les réactions étudiées par Brewer ont donné une même valeur voisine de I0~13 ion par molécule.Une telle
disproportion
dans les chiffresindiqués
suffirait à faire éliminerl’hypothèse
de Wulf etDeming.
Mais deplus,
Brewer attribue la formation des ions dans sesexpériences
aux chocs desmolé-cules
réagissantes
contre laparoi
durécipient.
Sicette
explication
est correcte, unpareil phénomène
ne
peut
seproduire
dans la hauteatmosphère;
parconséquent,
l’ozone nepeut
être renduresponsable
de l’ionisation de la couche D.Quant
àl’hypothèse
deMitra,
Bhar etGhosh,
nous avons montré
(voir
note p.12)
que le rayon-nement delongueur
d’onde i 000 Á nepénètre
pasjusqu’à
la couche D.2. CoucHE F. - Nous
avons vu que c’est par le
spectre
des aurores que l’on aappris
quel’oxygène
est à peu
près
totalement dissocié au-dessus de 100 km.Or,
une récente note de MM.Dufay
et
Tcheng
Mao-Lin[41
]
vient de nousapporter
lapreuve de l’existence des atomes d’azote par l’obser-vation du doublet
4S-2D,
5 igg.~,
dans unspectre
d’aurore obtenu en
France;
ce doubletn’ayant
étéobservé que dans les aurores de basses
latitudes,
qui
sont d’altitudeplus
élevée que les aurorespolaires
observées autour de larégion
d’intensitémaximum,
on doit en conclure que c’est vers 200 km que la dissociation de l’azote en atomes est à peuprès complète (4).
La discussion de l’abondance deces atomes a été faite par Gauzit
[42].
Nous savons donc maintenant que, à l’altitude
de la couche
F,
l’air est constitué par de l’azote etde
l’oxygène
à l’étatatomique;
il n’est doncplus
besoin de faireappel
à unegrande
abondance de gazléger,
hélium ouhydrogène,
pour obtenir unedimi-nution notable de la densité de l’air.
(Signalons
toutefois que,occasionnellement,
on observe dans lespectre
de l’aurore les raiesH,,
etH~
del’hydro-gène ;
cette observation annoncée parVegard
[43]
a été confirmée
depuis
par Stôrmer[44].)
Ceci vanous conduire à réviser les valeurs données
jusqu’ici
pour latempérature
de la coucheF,
qui
atteignaient
les valeurs les
plus
fantaisistes, jusqu
à 3oooo K. Unepremière
révision avait été faite parPenndorf
[27]
dansl’hypothèse
d’une dissociationpartielle
del’azote,
mais ce n’étaitqu’une
hypo-(4 ) Bernard [461 avait déjà observé le doublet ultra-violet dans une aurore diffuse septentrionale, mais sa
présence ne permettait pas de prévoir une dissociation aussi
15
thèse et il n’avait pas
envisagé
le cas réel de la dissociationcomplète.
En mêmetemps
nous pour-rons faire une correction pour la valeur de g, quenous pouvons calculer facilement pour
30o km,
altitude
approximative
de la coucheF2;
ontrouve 888 c.g.s.
En admettant une dissociation
complète
de l’azoteet de
l’oxygène,
nous conserverons la même propor-tion en volumes 20 pour iood’O,
80 pour 10od’N,
faute de données sur cette
composition;
cela nousdonne pour
M,
grossièrement, 14,5
g.Or la valeur de H trouvée par
Appleton
est 40
kmpour la couche
F,
et 70 km l’été pour la coucheF2.
Toutefois,
étant donné quel’épaisseur
de la couche F est de 100 km environ etqu’il
y a ungradient
detempérature
important
entre 100 et 30okm,
ainsi queMartyn
etPulley
[31 j
l’ontmontré,
il y aurait certainement lieu icid’employer,
non la formule(12)
mais la formule
à la base des calculs de
Chapman;
voyons dansquel
sens cette correction ferait varier H afin de retrouver
les mêmes valeurs de
l’ionisation,
c’est-à-dire de ladensité,
pour une même altitude.T 0
étant latempé-rature du maximum
d’ionisation,
estplus grand
que
T;
appelons
H’ la valeur que l’on devrait trouver; on a2013
étantplus grand
que1, e - ’j,.
doit êtreplus petit
H
que e
1’ ,
c’est-à-dire que N doit êtreplus grand que H;
bien entendu H étant dans
l’exponentielle,
la varia-tion de H estplus petite
que celle de T. Nousconser-verons,
néanmoins,
faute deprécisions,
les valeurs H =4o km,
et H =~o km. On en déduit pour T
Il ne faut pas attacher à ces chiffres une
signifi-cation
trop
rigoureuse;
à l’altitude de la coucheF,
les gaz
atmosphériques
sont assez raréfiés et l’onpeut
se demander dansquelle
mesure les lois que nous établissons au laboratoire sont encore valablesdans ces conditions. D’autre
part,
étant donné latrès
grande
épaisseur
de cettecouche,
il est vraisem-blable que les coefficients de dissociation et de recombinaison utilisés parChapman
n’ont pas la même valeur en bas et au milieu de lacouche;
lathéorie,
qui
a obtenu unplein
succès pour la coucheE,
dont
l’épaisseur
a été évaluée à 20km,
n’est sans doutequ’une
approximation
dans le cas de la couche F.V. Variation de la
température
avec l’altitude.-
Nous pouvons maintenant résumer par une courbe l’allure de la variation de la
température
del’atmo-sphère
avec l’altitude ainsiqu’elle
résulte de notrediscussion.
Nous voyons que les résultats que nous avons
examinés se
rapportent
tous à des latitudes moyennes, àl’exception
de latempérature
déduite desspectres
auroraux
qui
concerne la nuitpolaire (hiver
et hauteslatitudes).
Nous allons donc réunir lespoints
entreeux, faute de
renseignements précis,
par dessegments
de droite et nous obtenons ainsi la courbe 1 de lafigure
2. Nous voyons que, à 80 kmd’altitude,
nous aurions une
température
de750
C environ(35oo K).
C’est cettetempérature qui
a nous servipour le calcul de la concentration d’ozone. Mais on
peut
également adopter
entre 5o et 10o km la courbeen S
qui
conserve un maximum à 60 km et un minimum faiblement accusé à 80 km.En
possession
de cettecourbe,
nous pouvonsmaintenant calculer la
pression
à différentesalti-tudes,
parexemple
par la formuleoù a est la variation de
température
pour une éléva-tion en altitude de i cm. Le calcul se fait par tranchesoù la variation de
température
estsupposée
linéaire o -
io
km;
10 - 30km;
30 - 50km;
5o -
100
km;
100 - 2 o km. Nous obtenons ainsiNous avons donc
En examinant la courbe
1,
nous voyonsqu’à
partir
de latropopause,
latempérature
de l’air va enaugmentant
continuellement;
iln’y
a aucuneraison de ne pas supposer
qu’elle
continue à croîtrejusqu’à
la limite del’atmosphère,
là où les atomes ont la faculté d’absorber lerayonnement
solairevierge
de touteabsorption.
Mais à ce momentlà,
nous ne pouvons
plus parler
detempérature,
notionqui
perd
son sensstatistique
dansl’espace
inter-stellaire,
où la matière est ultra raréfiée. Un corpsqui
se trouveraitplacé
dans cet espaceprendrait
une
température
proprequi
résulterait del’équilibre
entre le
rayonnement
qu’il
recevrait et celuiqu’il
Il faut donc penser
qu’à
mesure que nous nousélevons,
et que latempérature
calculéecroît,
cettegrandeur
perd
sa valeur en mêmetemps
que leslibres parcours
augmentent,
et,
parconséquent,
son introduction dans des formules de
thermody-namique
devient deplus
enplus
abusive.Voyons
maintenant la variation de latempérature
avec l’altitude dans le cas de la nuit
polaire.
Lesspectres
auroraux ont donné unetempérature
de 235° K pour les altitudes
comprises
entre 100 et z 25 km. Nous connaissons d’autrepart
latempé-rature entre le sol et 20 km
d’après
lessondages
effectués à Abisko parexemple.
Nouspartons
de -10° C au
sol,
pour arriver à latropopause
à - 60° C;
legradient
devient ensuiteplus
faible;
la
température
vers 3o km nous est donnée par lespectre
de l’ozoneatmosphérique [21];
la moyenne pour les mois d’hiver est environ -750
C;
entre4o
et 100
km,
nous ne savons rien pour le moment.Nous obtenons ainsi la courbe
2,
extrêmementdifférente de la courbe 1.
D’où
provient
donc cette différence?Évidemment
de l’absence de
rayonnement
solaire,
dans le casde la courbe 2. Les
régions
de fortgradient positif
de la courbe 1 coïncident avec desrégions
d’absorp-tion
importante.
Ainsi au-dessus de 100km,
estabsorbée toute la
région spectrale comprise
entre750
et 1 700 À(fig.
i).
Larégion
située entre 3o et 5o kmcorrespond
àl’absorption
durayonnement
solairedans la bande de
Hartley
de l’ozone et dans la bande dusystème
deSchumann-Runge
del’oxygène.
Quant
augradient négatif
de latroposphère,
ils’explique
par l’influence décroissante durayon-nement propre de la Terre et du
rayonnement
solaire diffusé par le sol.Fig, ~.
L’écart
considérable
entre les deux courbes 1 et 2met en évidence le rôle
prépondérant
del’absorption
durayonnement
solaire dansl’équilibre
thermody-namique
del’atmosphère.
Manuscrit reçu le 20 janvier g 4 ~. BIBLIOGRAPHIE.
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