UNIVERSIT ´E D’AIX-MARSEILLE I UNIVERSIT ´E D’AIX-MARSEILLE III
2LMAT1 - Topologie et Analyse - Examen partiel du 14 novembre 2003 - Dur´ee 2 heures Aucun document - Aucune calculatrice
Question de cours- Rappeler la notion d’adh´erence et d’int´erieur d’une partie dans un espace topolo- gique.
Exercice 1. Soit f une fonction d’un espace topologique (E,T) dans un espace topologique (F,U).
Montrer que les affirmations suivantes sont ´equivalentes : i)f est continue,
ii) pour chaque sous-ensembleB deF, f−1(B)⊂f−1(B), iii) pour chaque sous-ensembleB deF, f−1(B◦)⊂[f−1(B)]◦.
Exercice 2. Soient (E1, d1),(E2, d2) deux espaces m´etriques. SoitE=E1×E2 le produit cart´esien de E1et de E2.Pour x= (x1, x2) ety= (y1, y2)∈Eon pose d(x, y) = max(d1(x1, y1), d2(x2, y2)).On note π1etπ2les applications deEdansE1et dansE2d´efinies respectivement parπ1(a, b) =aetπ2(a, b) =b.
a) V´erifier que dest une m´etrique.
b) V´erifier queπ1 est continue. Qu’en est-il deπ2?
c) Montrer que l’image parπ1 de tout ouvert deE est un ouvert de E1.
d) Montrer sur un exemple que l’image parπ1 d’un ferm´e deE n’est pas n´ecessairement un ferm´e deE1. e) Soitfune application deE1dansE2.Son graphe est le sous-ensembleG(f) ={(a, f(a))∈E1×E2;a∈ E1} deE1×E2.Montrer que sif est continue alors son graphe est ferm´e dansE1×E2.
Exercice 3. Soientd la distance usuelle surRet d1 l’application deR×Rdans Rqui `a (x, y) associe
|ey−ex|.
a) Montrer qued1 est une distance surR.
b)d1est-elle born´ee ?
c) D´ecrire la boule ouverteB(0,1) relativement `ad1. d) Montrer qued1et dsont topologiquement ´equivalentes.
e) Soit u = (un)n la suite telle que, pour chaque n ∈ N, un = −n. La suite u est-elle de Cauchy relativement `ad1?
f) Est-elle convergente ? g) Conclure.
Correction de l’exercice 1- Montrons que i) entraˆıne ii). Soitf une application continue deE dans F. Consid´erons un sous-ensemble B de F. Nous savons que f−1(B) est un ferm´e de E, comme image
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r´eciproque d’un ferm´e par une application continue, qui contient ´evidemment f−1(B) il s’ensuit que f−1(B)⊂f−1(B).
Montrons que ii) entraˆıne iii). Rappelons que pour chaque sous-ensemble X de F on a f−1(Xc) = [f−1(X)]c.SoitAun sous-ensemble quelconque deF.Consid´eronsB =Ac.En utilisant ii) nous obtenons f−1(Ac)⊂f−1(Ac) ce qui implique
[f−1(A)]◦c= [f−1(A)]c− ⊂f−1(Ac−) =f−1(A◦c) = [f−1(A◦)]c d’o`uf−1(A◦)⊂[f−1(A)]◦ en prenant les compl´ementaires des deux membres.
Montrons que iii) entraˆıne i). Il suffit de v´erifier que l’image r´eciproque par f d’un ouvert de F est un ouvert deE.SoitOun ouvert deF.Nous avons, en utilisantO=O◦ et iii),f−1(O)⊂[f−1(O)]◦ ce qui montre quef−1(O) est ouvert car il est ´egal `a son int´erieur.
Correction de l’exercice 2 a) Routine
b) On observe que pour (a, b),(a0, b0)∈E1×E2on a
d1(π1(a, b), π1(a0, b0)) =d1(a, a0)≤d((a, b),(a0, b0))
d’o`u il d´ecoule imm´ediatement la continuit´e uniforme de π1. Le mˆeme argument montre la continuit´e uniforme deπ2.
c) SoitOun ouvert non vide deE1×E2.Nous allons montrer queA=π1(O) est un ouvert deE1.Soit a∈A, montrons qu’il existe un r´eel r >0 tel queB(a, r)⊂A. Puisque a∈A, il existeb ∈E2 tel que (a, b)∈ Oetπ1(a, b) =a.O´etant un ouvert deE1×E2il existe un r´eelr >0 tel queB(a, r)×B(b, r)⊂ O. On a ´evidemment
π1(B(a, r)×B(b, r)) =B(a, r)⊂π1(O) =A.
d) Consid´erons dansR2le sous-ensemble H =
x,1
x
;x6= 0
V´erifions queH est un ferm´e. Soit (a, b)∈H.Nous pouvons trouver une suite (hn)n de points deH qui converge vers (a, b).Pour chaque entier nnous pouvons ´ecrire
hn =
xn, 1 xn
avecxn6= 0.
On a a= lim
n→∞xn et b = lim
n→∞
1 xn
. La suite
1
xn
n
ayant une limite finie, la suite (xn)n a une limite
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= 0.Il s’ensuit queb=1
a donc (a, b)∈H.Il est facile de v´erifier queπ1(H) =π2(H) =R\ {0}qui n’est pas ferm´e dansR.
e) Soit (a, b)∈G(f).Il existe une suite (an)n deE1telle que (a, b) = lim
n→∞(an, f(an)).
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La continuit´e des projections π1 et π2 entraˆıne a = lim
n→∞an et b = lim
n→∞f(an). La fonction f ´etant continue au pointaon af(a) = lim
n→∞f(an) doncb=f(a) et (a, b)∈G(f).
Correction de l’exercice 3
a) Il est tr`es facile de v´erifier qued1est une distance surR.
b)d1n’est pas born´ee car pour chaque r´eelM ≥0 on peut trouver deux ´el´ements x, y∈Rpour lesquels d1(x, y)≥M. M,´etant donn´e, il suffit de prendrex= 0 ety= Log(M+ 1).
c) Pour la m´etriqued1on a
B(0,1) ={x∈R;|ex−1|<1}=]− ∞,Log 2[.
d) Etablissons la continuit´e deIR deRmuni deddansRmuni ded1 en un pointa∈R.Donnons-nous un r´eel ε >0. La fonction exponentielle ´etant continue au point a il existe un r´eel r >0 tel que, pour chaquex∈R,la condition |a−x|< rentraˆıne|ea−ex|=d1(a, x)< ε.
Etablissons la continuit´e IR de Rmuni de d1 dans Rmuni de d en un pointα. Donnons-nous un r´eel ρ > 0. La fonction logarithme est continue au point eα. Il existe un r´eel θ > 0 tel que, pour chaque ξ ∈ R v´erifiant |ξ−eα| < θ, on a |Logξ−Log(eα)| = |Logξ−α| < ρ. Pour chaque r´eel x v´erifiant d1(x, α) =|ex−eα|< θ on a alors|Log(ex)−Log(eα)|=|x−α|< ρ.Les deux m´etriquesdet d1 sont donc topologiquement ´equivalentes.
e) La suiteuest de Cauchy dans R muni ded1 car la suite (e−n)n est convergente vers 0. En effet, un r´eelε >0 ´etant donn´e il existe un entier N tel que, pourn, m≥N,on ad1(un, um) =|e−n−e−m| ≤ε.
f) La suiteune converge pas dansRmuni ded1sinon, les deux m´etriquesdetd1´etant ´equivalentes, elle convergerait aussi pour la m´etrique d,ce qui est impossible.
g) La notion d’espace m´etrique complet n’est pas une notion topologique dans le sens qu’elle n’est pas conserv´ee par hom´eomorphisme.