Analyse algébrique. Note sur quelques expressions algébriques peu connues
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 20 (1829-1830), p. 352-366
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ALGEBRIQUES
significatif donnè,
écrit un certain nombre defois et
suivi d’un certain nombre de zéros.Le théorème démontré à la pag.
304 n’est ,
comme l’onvoit qu’un
casparticulier
de cedernier , qui n’est, à
son tour ;,qu’un
cas
particulier
de celui de M. Crelle.ANALYSE ALGÉBRIQUE.
Note
surquelques expressions algébriques peu
connues ; Par M. R. S.
1.
DANS
un mémoire surl’intégration
deséquations linéaires ,
in-séré à la pag.
269, du
XI.me volume duprésent recueil ,
M. Schmidlena fort
judicieusement distingué
la résolution deséquations
de l’éva-luation
des inconnuesqu’elles
renferment. Suivant sesprincipes,
ré-soudre une
équation
à une seuleinconnue,
c’est lui faire subir unesuite de tranformations
permises,
par l’effetdesquelles
l’Inconnuese trouve seule dans son
premier membre,
tandis que son second membre se trouvera être une fonction de formequelconque
d’uneou de
plusieurs quantités
connues. Evaluernumériquement
l’incon-nue, c’est en outre
exécuter, lorsque
cela estpossible ,
sur les qtian- titésconnues qui
composent le second membre del’équation
ré-solue,
et que nous supposonsnumériques,
lesopérations
arithmé-tiques qui
sontindiquées
entre elles de manière àsavoir ,
ou exac-tement ou du moins avec une
approximation
convenue àl’avance,
quel
est le nouibrequi
vérifiel’équation proposée.
2.
Soient,
parexemple,
les deuxéquations
en les amenant à la forme
elles se trouverout l’une et l’autre
résolues; mais,
ni dans l’une ni dansl’autre ,
l’évaluation de l’inconnue n’aura étéeffectuée;
cetteévaluation se
présente
même sous une apparenteimpossibilité , quant
à lapremière ;
etquant
à laseconde,
elle sembleexiger
une in-finité
d’opérations.
3. Sous
quelque
forme que seprésente l’inconnue ,
dansl’équa-
tion
résolue,
sa valeurnumérique
devratpujours
être lamême ;
mais les
opérations arithmétiques
à exécuter pour obtenir cette va-leur pourront être variées d’un
grand
nombre de manières diffé- rentes; c’est-à-dire que la résolution del’équation
peutprésenter
l’inconnue sous un
grand
nombre de formes diverses.Ainsi,
parexemple , l’équation
donne ces deux formes de solutions
l’équation
donne ces deux-ci :
354
et
l’équation
donne les deux suivantes:
4.
011 sait que,passé
lequatrième degré,
on ne peut , engé- néral , présenter
la solution d’uneéquation
sous formefinie ;
que, dès le troisièmed’egré,
cettesolution , indépendamment
desa
com--
plication,
se trouve souvent_Impliquée d’imaginaires,
tors mêmeque la valeur de l’inconnue est
réelle ; et
quemême
la forme fi- nie de cettevaleur,
pour lesquatre premiers degrés,
est aufond plus apparente
queréelle, puisque,
toutes les fois que l’inconnue doit êtreincommensurable,
on ne saurait en faire une évaluationrigoureuse qu’à
l’aide d’un nombre infinid’opérations. C’est-à-dire
qu’alors l’expression
de l’inconnue ne seprésente
sous une formefinie
qu’à
la faveur de l’invention des radicauxqur,
comme l’ob-serve fort bien
M. Schmidten,
sont de véritablessymboles
de trans-cendantes ;
de telle sorteque Cos.a,
parexemple,
ne diffère pasessentiellement de
a,
comme on le voit par ces deuxexpressions
PEU
dans la dernière
desquelles k
ebt uneindéterminée
introduite pour rendre au besoin la formuleconvergente.
5.
d’après
ces remarques ,lorsqu’on
a à résoudre uneéquation,
il est fort inutile de chercher à mettre
l’expression
de l’inconnuesous une forme
qui
souvent ne serait finiequ’en
apparence , et queplus
souvent encore on chercherait vainement à lui faireacquérir
L’essentiel est seulement que,
lorsque
cetteexpression
se compose d’une infinité de termes, et nousprenons-
ici le mot terme danstoute sa
généralité,
la loi en soit manifeste ’et aussisimple que la
nature de
l’équation peut
le comporter; et surtoutqu’en
bornantl’expression à
un nombre fini de termes on obtienne une valeur d’autantplus approchée
que le nombre de ces termes seraplus grand.
On devradonc,
autantqu’il
serapossible ,
Introduire dans cetteexpression
une ouplusieurs indéterminées, à
l’aidedesquel-
les on
puisse
la rendre aussi convergentequ’on
levoudra ;
enfinle comble de la
perfection
serait que lesexpressions obtenues,
enprenant un nombre de termes de
plus
enplus grand,
fussent al-ternalivement
plus grandes
estplus petites
que lavéritable , puis- qu’alors
on auraitainsi,
àchaque
pas, une mesure exacte del’ap-
proximation
àlaquelle
on serait parvenu.6. Eclaircissons ces
préceptes
parquelques exemples simples;
soitd’aboid
proposée
à résoudrel’équation
on pourra l’écrire ainsi
It étant une indéterminée. Cela
donnera,
entransposant ,
d’où
En mettant continuellement pour x, dans le second membre de
cette
dernière,
sa valeur donnée par ce même secondmembre, on
aura
formule au moyen de
laquelle
une division par m se trouvetransformée
en une infinité de divisions parm+k ,
etrécipro-
quement.
7. Si l’on
représente généralement
par xn la valeurapprochée qu’on
obtient pour x, en se bornant à n termes de cette expres-sion,
on trouvera successivementd’où l’on
voltqueles
différences consécutives forment une progrès sion parquiotiens
dont la raison estk m+k;
ces différences irontdonc
endiminuant
etconséquemment
ces valeurssuccessives,
toutes357
moindres que la
véritable ,
tendront sans cesse vers elles si l’onprend k positif;
elles tendront aussi sans cesse vers elles si k estnégatif,
pourvuqu’il
soit moindre que la moitié de m ; mais alors les valeurs successives seront alternativementplus grandes
etplus petites
que cette véritable valeurqui
se trouvera ainsi constam-ment
comprise
entre deuxapproximations
consécutivesquelconques.
8. Au moyen de ces
formules,
on pourra transformer une seule division par m en une suite de divisions parm±k
etconséquem-
ment une division par un nombre
quelconque
enune
suite dedivisions par
l’unilé,
suivie deplusieurs zéros, qui
seront d’une exé-cution très-facile. Si l’on
prend k=±1,
ilviendra
si in est un nombre
impair,
la division par na se trouvera donc ramenée à une suite dedivisions par
unnombre pair,
c’est-à-dire à une suite de divisions par deux et par un autre nombre pourlequel,
s’il estimpair,
on pourra faire encore une semblable trans-formation,
de manière à n’avoirjamais
à exécuter des divisions par den x.g. Soit,
pour secondexemple
, à résoudrel’équation
en
multipliant
ses deux membres parxk ,
k étant uneindétermi-
née ,
elle deviendrad’où on tirera
Tom. XX.
49
En mettant continuellement pour x, dans le second membre de
cette
dernière,
sa valeur donnée par ce même secondmembre,
onaura
io. Si l’on
représente généralement
par xn la valeurapprochée qu’on
obtient pour x en se bornant à n termes de cetteexpression,
on trouvera successivement
d’où l’on voit que les
quotiens
des termes consécutifs sedéduisent
359
les uns des autres en élevant constamment chacun d’eux à la
puis-
sance
fi
, et en extrayant , de cettepuissance ,
la racine dudegré m+k ;
cesquotiens
tendent donc sans cesse versl’unité ;
les ex-pressions successives , toujours
moindres que les.véritables,
tendentdonc sans cesse à devenir
égales
entre elles et àl’expression
exactede x.
il.
Si ,
dans ces diversesformules,
onsuppose Il négatif
elles de-viendront
Ici les
qnotiens
desexpressions
consécutives ne tendront sans cesse vers l’unité et enconséquence
cesexpressions
ne tendront sans cesseà devenir
égales
entre elles et à la véritable valeur de xqu’autant
ALGEBRIQUES
que k
sera moindre que la moitié de m ; mais alors les valeurs successives seront alternativementplus grandes
etplus petites
quecette véritable valeur
qui
se trouvera ainsi constammentcomprise
entre deux
approximations
consécutivesquelconques.
12.
Au moyen des
formules des deux numérosprécédons
on pourra donc transformer l’extraction d’une seule racine dudegré
m, enune suite d’extraction de racines du
degré m±k,
etconséquem-
ment on pourra transformer une seule extraction de racine de de-
gré quelconque
en une suite d’extractions de racines dontl’expo-
sant soit une
puissance
dedeux ;
cequi
ramenera laquestion
àune suite d’extractions de racines
quarrées.
13.
Si ,
dans ces mêmesformules,
on supposek=1,
elles de-viendront
simplement
formules au moyen
desquelles
on pourra transformer une seule ex- traction de racine dedegré impair
en une suite d’extractions de racines dedegrés pairs,
c’est-à-dire en une suite d’extractions de racinesquarrées
et de racines d’un autredegré qui,
s’il est im-pair ,
serasusceptible
d’une semblable transformation.14. Soit,
engénéral , l’équation quelconque
en xl’EU CONNUES.
on pourra , d’une infinité de manières
différentes, lui
faire pren- dre la formeA étant une fonction des constantes de
l’équation (I)
et de tantd’autres constantes arbitraires
qu’on voudra, lesquelles
auront étéintroduites par ta
transformation,
etpourront
aussi se trouver, entout ou en
partie ,
sous lesigne f.
15. En mettant successivement pour
x,
sousce signe,
sa va-leur donnée par
l’équation (2) elle-même,
on aura16. Si
prenant
successivementon
aperçoit
que les diflérences consécutives de ces valeurs vont sanscesse en
diminuant
, soitd’elles mêmes,
soit par une détermina- tion convenable des constantes arbitrairementintroduites ,
on serafondé
à les considérer comme une suite de valeurs deplus
enplus approchées
de l’inconnue x.Si ,
deplus,
ces différences sontalternativement
positives
etnégatives ,
chacune d’elles sera une li- mite del’approximation
àlaquelle
elle se trouveracorrespondre.
16.
Si ,
au lieu de mettrel’équation (1)
sous la forme(2),
onla mettait sous- celle-ci
on en déduirait
ce
qui donnerait
cette suited’approximations
On
pourrait
aussi la mettre sous cette formed’où résulterait
ce
qui
donnerait cette suited’approximations
363 17. On
pourrait aussi
mettrel’équation (1)
sous la formed’où résulterai
fonction
périodique
àpériodes
de deux termes , et l’on voit aisé-ment ce
qu’il
y aurait à faire pour obtenir la valeur de x sousforme de fonction
périodique
ayant despériodes
de tant de ter-mes
qu’on
le désirerait.18.
Réciproquement,
si unproblème
conduit à uneéquation
enx de
quelqu’une
des formes(3), (5), (7), (9) ,
on pourra d’abordmettre cette
équation
sous l’une des formes(2), (4), (6), (8), puis
ensuite sous la forme(1),
cequi
permettra souvent d’obte- nir la valeur de x sous forme finie.ig. La sommation des termes d’une
progression géométrique
dé-croissante à l’infini se déduit bien
simplement
de cequi précède;
si,
eneffet,
on aon pourra d’abord écrire
pu1is,
d’où
20.
D’après
la remarque que nous avons faite(5), l’équation
ne
pourrait
servir àl’approximation
dela
valeurde x , puisqu’elle
donne successivement les valeurs
approchées
a , o , a , o , a , o , ....dont les différences sont constantes ;
mais ,
sans recourir au snbtile raisonnement deLeibnitz
, onvoit , sur-le-champ ,
que cetteéqua-
tion revient à
Pareillement ,
si l’on avaitqui
donne lesapproximations successives
dont les différences
sont
divergentes ;
ontrouverait
,sur-le-champ ,
par nosméthodes,
21. Si l’on avait
CONNUES.
on trouverait les
approximations périodiques
etconséquemment
il-lusoires
d’où,
parl’application
du raisonnement deLeibuitz,
on serait tenté de conclurex=1 2 a+1),
tandis que, par nosprocédés,
il vientSi l’on avait
il
viendrait,
parl’application
des mêmesprocédés,
20. Si l’on avait
on écrirait de suite
équation
de forme finie en x, maisqui
nepeut
donner la valeur. de x en a
que par les séries. Il en serait de même si l’on
avait
Tom. XX. 50
car on en tirerait
Il y
aurait
encore une multitude de choses à dire sur cesujet ;
mais nous pourrons y revenir dans une autre occasion.
ARITHMÉTIQUE.
Note sur la recherche des logarithmes des grands nombres ;
Par M. LE B A R B I E R.
DANS
les tableslogarithmiques
dont on fait communément usage, leslogarithmes
sont calculés avec uneapproximation
telle que les différences deslogarithmes
consécutifs sont sensiblement constantesce
qui permet
d obtenir leslogarithmes
desgrands nombres ,
avecle même
degré d’approximation ,
par lesimple emploi
desparties proportionnelles.
Mais il n’en -est
plus
ainsilorsqu’on
a besoin de calculer les lo-garithmes
avec ungrand
nombre dedécimales ;
les tablesqui
don-nent ces sortes de
logarithmes
ne sont paspoussées asstzioin
pour que les différencesconsécutives y
soient constantes ; il faut doncalors ,
dansles-interpolations
faire usage des divers ordres de dif-férences,
cequi
doit nécessairement eutrahier deslongueurs
et unecomplication qu’on
peut désirer d’éviter. Tel est aussi le but queuoub. nous proposons dans la note