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FACULTÉ DE DROIT DE L'UNIVERSITÉ DE
BORDEAUX
nu
COMMERCIAL ET AGRICOLE
THÈSE POUR LE DOCTORAT
Soutenue devant laFaculté de Droit deBordeaux, le 24
Novembre 1900,
à2 h. 1/2 du soir
Roger
BOUGAULT
avocat a la couk d'appel de bordeaux
BORDEAUX
IMPRIMERIE Y. CADORET
17 — HUEPOQUELIN-MOLIÈRE — 17
(ANCIENNE KDEMONTMÉJANI 1900
US
FACULTÉ DE DROIT DE
L'UNIVERSITÉ
DE BORDEAUXDU
HUIT Bill WllillJïll
COMMERCIAL ET AGRICOLE
THÈSE POUR LE DOCTORAT
Soutenue devant la Facultéde Droit deBordeaux, le 24 Novembre 1900,à2h. 1/2 du soir
PAR
Roger
BOUGAULT
AVOCAT A LA COUR D'APPEL DE BORDEAUX
BORDEAUX
IMPRIMERIE Y. CADORET
17 — RUE POQUELIN-MOUÈRE — 17
(ANCIENNE RUEMONTMÉJAN) 1900
FACULTÉ
DE DROIT DEL'UNIVERSITÉ
DE BORDEAUXMM. BAUDRY-LACANTINERIE, $?,|| I., doyen, professeur de Droit civil.
SAIGNAT,ifc,||I.,assesseurdudoyen, professeur de Droitcivil.
BARCKHAUSEN, 0. ife, || I., professeur de Droit adminis¬
tratif.
DE LOYNES, || I., professeur deDroit civil.
VIGNEAUX, I., professeur d'Histoiredudroit.
LE COQ, || I., professeur de Procédurecivile.
LEVILLAIN, || I., professeur de Droitcommercial.
MARANDOUT, || I., professeurdeDroitcriminel.
DESPAGNET, || I., professeur de Droitinternationalpublic.
MONNIER,|| I., professeur de Droit romain.
DUGUIT, || I., professeur de Droitconstitutionnel et admi¬
nistratif.
DE BOEGK, || I., professeur de Droit romain.
DIDIER,|| I., professeur de Droitmaritime etdeLégislation industrielle.
CHENEAUX, || A., professeuradjoint, chargédescoursde Droit civil comparéet de Droit civilapprofondi (Doctorat).
SAUVAIRE-JOURDAN, agrégé,chargédes coursde Législa¬
tion etEconomie colonialeset d'Economiepolitique (Doc¬
torat).
BENZACAR, agrégé, chargé du cours à'Economie politique (Licence).
MM. SIGUIER, || A., secrétaire.
PLATON, || I., ancien élève de l'Ecole des Hautes Études,
sous-bibliothécaire.
CAZADE, commis ausecrétariat.
COMMISSION DE LA THESE
MM. DIDIER, professeur, président.
LEVILLAIN, professeur, /
BENZACAR, agrégé. i suffra9ants■
CREDIT
DU
RÉEL MOBILIER
COMMERCIAL ET
AGRICOLE
PREMIÈRE PARTIE
Introduction.
CHAPITRE PREMIER
DU CRÉDIT EN GÉNÉRAL
SECTION PREMIÈRE
GÉNÉRALITÉS
§ I. Définition du Crédit.
Lemotcrédit vient dulatincredere, croire, avoir confiance.
Faire crédit à quelqu'un, c'est avoir
confiance
enlui. Aussi
a-t-on pu donnerdu
crédit la définition suivante
: «C'est
unefaculté sociale qui dérive de la confiance ».
Mais il est possible de
préciser davantage la nature du
crédit. Au pointde vue
économique, les rapports de l'homme
Bougault 1
avec ses semblables se résument en de continuels échanges.
Toute prestation fournie, toutservice rendu a, pouremployer
lelangage desjurisconsultes, sa cause dans des prestations
ou des services qui en sont la contre-partie : les transactions
àtitre onéreux sont les seulesqui appartiennentau domaine
des faitséconomiques.
Normalement, les deuxopérations qui constituent l'échange
doivent êtresimultanées:c'est,en effet,àcette seulecondition
que chacune des deux parties peutavoir la certitude
absolue
d'atteindre le but qu'elle se propose : et tel est, par suite,
le
régime adopté pour l'échange, toutes les fois que les mœursou les circonstances font régner la défiance dans lesrelations
sociales.
L'intervention du crédit a précisément pour effet de
modi¬
fier le procédé d'échange que nous venons de
décrire. Au
lieu d'exiger la prestation immédiate des avantages en vue
desquels il contracte,l'un des coéchangistes se contentera
de
la promesse, qui lui est faite, d'une
livraison
future;il croit
que cette promesse sera fidèlement exécutée;
il
aconfiance
en celuiavecqui il contracte;etilconsent àexécuter
l'échange
en ce qui le concerne, tout en permettantque
l'exécution des
conventions corrélatives soit reportée à plus tard. On a
ainsi
pu donner du crédit la
définition suivante, qui renferme
implicitement celle que nous avonsfournie plus haut, et qui
indique nettementle principal effet du
crédit
: «Le crédit est
un échange différé ».
§ II. Utilités du crédit.
Les facilités que procure le crédit à celui qui en
bénéficie
sont incontestables : il permet, en somme, d'acquérir pour
— 3 —
ainsi dire gratuitement,
de
conserverdans tous les
cas pen¬dant untempsplus ou
moins long l'usage d'objets, qui,
sansl'intervention du crédit, n'auraient pu rester aux
mains de
l'emprunteur.Celui-ci voit,
parsuite,
semultiplier les capitaux
dont il ala disposition. Il y alà, pour
lui,
unavantage évi¬
dent. Au point de vue de
l'intérêt général, le crédit
serautile ousera nuisible suivant l'emploiqui sera
fait des capi¬
taux prêtés. Aussi peut-on
dire, d'une façon générale,
quele
crédit à la production est
le seul
quel'on doive
encourager,et que le crédit à la
consommation doit,
aucontraire, être
considéré avec défiance.
Nousvenonsdevoirquele crédit
équivaut,
en somme, pourle producteur, à une
augmentation de capital. Or, cet accrois¬
sementdesbiensdétenus parl'emprunteur
n'a
pourcorrélatif
aucune diminution dans le patrimoine du prêteur,
puisque
celui-ci trouve, aucontraire, dans les
opérations de crédit,
un avantage et unenrichissement. L'examen superficiel de
ce phénomènefait dire communément
quele crédit est une
richesse.
Ce quiest exact,
c'est qu'il aide puissamment à la produc¬
tion de la richesse, en multipliant
l'efficacité
etla puissance
ducapital.
Lecrédit a, eneffet, pour
résultats principaux de mettre
enservice et de placer dans
la production
uneplus grande
quantité de capitaux;
d'assurer leur répartition de la façon
la plus profitable à
l'intérêt général; enfin, d'augmenter la
faculté de circulation des capitaux déjà
employés, et de les
rendre ainsi plus
productifs.
Laproduction est
le résultat de la collaboration du capital
et du travail; or, il arrivera rarement que
l'homme qui
pos-sède le capital ait en même temps le pouvoir ou la volonté
de fournir le travail, qui, seul, peut le rendre productif. Le
créditpermet aux deux facteurs de la production d'entrer en
contact. Grâce à lui, le capitaliste pourra placer avantageu¬
sement ses fonds; dispensé de chercher àles faire valoir lui- même, il pourra disposer de son temps et de ses facultés
pour travailler sur un autre capital, ou même ne rien faire.
L'emprunteur sera, de son côté, mis en possession de l'ins¬
trument quiva lui permettre de rendre sontravail productif;
enfin, la société bénéficie d'uneaugmentationderichesse, qui,
si le capital et le travail étaient restés séparés, n'aurait pu
seproduire.
Les capitalistes qui fourniront, au moyen du crédit, les
avances nécessaires à la production, apporteront, dans le
choix des placements qu'ils feront, une vigilance d'autant plus grande que leur intérêt personnel est en jeu, et que le sort de leur fortune est lié au succès de l'entreprise qu'ils soutiennent de leurs capitaux. Par suite, une élémina-
tion se produira, au résultat de laquelle le travail véritable¬
ment productif sera, du moins en règle générale, le seul à profiter du concours du capital. En même temps, l'homme
n'étant plus lié au capital qu'il possède, et se trouvant en mesure d'en confier l'exploitation à ceux qui lui paraissent aptes à le faire fructifier, peut choisir à son gré le genre
d'occupation qui luiparaît le plus en rapport avec ses apti¬
tudes et ses facultés.
Enfin, ilest touteune catégorie decapitaux quine peuvent
donner de produit qu'à la condition de circuler, c'est-à-dire
de changer de forme; c'est ainsique les marchandises fabri¬
quées et destinées à la vente ne pourront être l'occasion d'un
bénéfice avant d'avoir trouvé un acheteur, qui,
consentant
à échangercontre elles del'argent, fournira
aumarchand
ouau fabricant le moyen de recommencer à
acheter
ouà
pro¬duire d'autres marchandises, qu'il devra encore
revendre
pour réaliser un nouveau
bénéfice. Le crédit
a poureffet de
donner à tous les capitaux une forme sous
laquelle il leur
est facile de circuler, c'est-à-dire de revêtir avec
rapidié la
forme qui
convient le mieux à celui qui les détient : il est,
dans ce cas, un perfectionnement
de la monnaie.
SECTION II
DES FORMES DU CRÉDIT
Le crédit peut revêtir
les formes les plus variées et les
plus diverses.
Elles peuvent, néanmoins,
seramener presque
toutes à deuxtypes distincts
de contrats, le prêt et la vente
à terme : le premier deces
contrats
apourrésultat de mettre
directement un capital nouveau aux
mains de l'emprunteur
;le second a pour effet
de laisser
enla possession de l'un des
contractants des objets dont la
propriété devrait, normale¬
ment, être transférée à l'autre.
§ I. Prêt.
Le prêt
comprend deux variétés
:le prêt à usage et le
prêt de
consommation. Le prêt à
usageest un contrat qui
ne transfère pas la
propriété de la chose prêtée, mais qui
permet seulement à
l'emprunteur de s'en servir, à charge de
la rendre après s'en être
servi. Il est donc permis à priori
de dire que le prêtà usage ne sera que
rarement un instru¬
ment de crédit : il nepourra
servir qu'à mettre à la disposi-
tion de l'emprunteur descapitaux fixes, les seuls quipuissent
donner un revenu sans être aliénés. En outre, le prêt à
usage est essentiellement gratuit : il est, au contraire, pour ainsi dire del'essence du crédit d'exiger une rémunération;
aussi aura-t-on recours, de préférence, au contrat de louage,
par lequel le prêteur peut obtenir sa part des produits obte¬
nus avec le concours de ses capitaux.
Le prêt de consommation est en quelque sorte le proto¬
type de tous les contrats de crédit, qui, pourla plupart,peu¬
ventse ramener àlui:ilmet,d'une façon complète et absolue,
les capitaux àla dispositiondel'emprunteur, puisque celui-ci
endevient propriétaire. Il convient, parsuite, admirablement
au but du crédit, qui est, nous l'avons vu, de rechercher les capitaux oisifs pourles placer dans la production; le service
que rend le capitaliste prêteur au travailleur emprunteur,
mérite une rétribution : elle porte le nom d'intérêt. Sa légi¬
timité a été et est encore vivementattaquée; elle n'est recon¬
nue légalement en France que depuis 1789 (1). Encore le
tauxde l'intérêt a-t-ilété soumis àune réglementationétroite, qui, enmatière civile, conserve encoretoute savigueur, mais qui, en matière commerciale, a été écartée par la loi du
12janvier 1886, qui permet aux parties de fixer ainsi qu'elles
l'entendent le taux de l'intérêt.
Un contrat voisin du prêt, et fréquemment employé dans
les opérations de crédit, est la constitution de rente : lacarac- (') Avant le décret des3-12octobre 1789, qui consacra la légitimité du prêt à intérêt, la jurisprudence avait admis de nombreuses objections à la règle qui le proscrivait. «La rigidité des lois, dit Turgol, acédé à la force des choses; il a fallu quela jurisprudence modérât dans la pratique ses principes spéculatifs et l'on enestvenuàtolérer ouvertement leprêtparbillet,l'escompteet touteespèce
denégociations entre commerçants ».
téristique du contrat
de rente est de
nepoint contraindre
l'emprunteur au
remboursement du capital prêté ; c'est le
procédé que
l'Etat français
acoutume d'employer pour re¬
courir au crédit public; «
elle constitue
untitre émis
parl'Etatcontredesfondsqu'il emprunte,
titres donnant
aucrédi¬
rentier ou porteur, le
droit de toucher des arrérages perpé¬
tuels, mais non celui de réclamer le
capital lui-même
»(').
Leremboursement,quinepeut-être, nous
l'avons dit, exigé
par le prêteur,
est facultatif
pourl'emprunteur; il porte le
nom de rachat.
Cette particularité a
donné naissance
auprocédé connu
sous le nom deconversion,quiest la
seule forme
que prenne aujourd'hui lerachat dans la pratique financière :
«C'est,
dit M. Thaller, une combinaison à
option,
parlaquelle l'Etat
offre bien au rentier de lui reprendre son
titre contre 100 fr.,
mais en laissant le rentier libre de préférer à ce
rachat
l'échange de son
ancien titre contre
un nouveau,lequel rap¬
portera des arrérages
moindres
».§ II. Vente à terme.
Lavente peut
aussi servir d'instrument
aucrédit : il suffit,
pour
qu'il
ensoit ainsi,
quel'exécution du contrat soit différée
pour l'une
des parties. Celui qui
setrouve ainsi dispensé de
livrer la chose vendue ou de payerle
prix, est laissé
en pos¬session d'un capital, qui, en
réalité, est la propriété de la
personne
qui contracte
aveclui. Il le remettra immédiatement
en circulation, l'utilisera dans une
série d'opérations dont
chacune lui laissera un bénéfice, et qui ne
prendra fin qu'au
(')Thaller, Traité dedroit commercial, n.883.
moment où ilseracontraintd'exécuter l'obligation de donner découlant de la vente.
Il suffit, pour faire produire à la vente les effets quenous
venons d'indiquer, d'en soumettre l'exécution à l'avènement d'un terme. Le marché à terme comporte d'innombrables applications : il peut tout d'abord affecter les ventes dites de consommation, c'est-à-dire celles qui portent sur un
produit dont l'acheteur prendra livraison pour le mettre à façon ou pour le faire servir à l'approvisionnement d'une clientèle; il comporte, dans ce cas, toutes les modalités dont les parties contractantes jugent utile de l'affecter.
Il peut aussi avoir pour objet les ventes de spéculation;
dans ce cas, il a reçu, des usages ou de la loi, une réglemen¬
tation spéciale : s'il porte sur des marchandises, son exécu¬
tion se fait au moyen de procédés destinés à faciliter le mou¬
vement des capitaux et à éviter le déplacement des espèces
et des marchandises. Les plus usités sont le règlement par filière et le règlement par caisse de liquidation.
S'il porte sur des valeurs, il doit être traitépar l'intermé¬
diaire d'un agent de change; il est l'une des sources les plus
fécondes de l'activité des bourses de valeurs. Le marché à terme est régi par de nombreux règlements, qu'il n'entre pas dans notre plan d'analyser. Les plusimportants ont pour but d'imposer des dates fixes pour la liquidation du marchéet de
fixer un minimum au-dessous duquel la spéculationest inter¬
dite, de façonà écarter du marché les fortunes modestes.
La validité des marchés àterme est longtemps restée incer¬
taine, à raison de l'application qui leurétait faiteparla juris¬
prudence de l'art. 1965 G. civ., lequel refuse toute action
pour une dettedejeu oupourl'exécution d'unpari. La loidu
— 9 —
28 mars 1885 a reconnu légaux tous les marchés à terme sur les effets publics et autres, et tous marchés à
livrer
surden¬
rées et marchandises, lors même qu'ils se
résoudraient
par le paiement desimples différences.
§ III. Reports.
Les spéculations sur
titres
etvaleurs négociables doivent
être liquidées, nous avons eu
l'occasion de l'indiquer plus
haut, à date fixe, le plus souventà
la tin du mois courant,
ouau plustard àla
fin du mois suivant. A
cemoment, l'acheteur
devra prendre
livraison des titres et
en payerle prix
;le
ven¬deur devra se procurer les valeurs
vendues et les livrer
:alors même, ainsi qu'il arriverale plus
souvent,
quele
mar¬ché devrait se résoudre par le paiement
de simples diffé¬
rences, celui des deux spéculateurs
dont les prévisions
ne sesont pas réalisées,
subit
uneperte. Si,
aulieu d'être tenu
d'exécuterimmédiatement le marché, il était permis au spé¬
culateur déçu d'attendre que les cours
lui soient favorables,
il lui serait possible de
liquider
sansperte
ouà bénéfice
l'opération dans
laquelle il est engagé. Ce résultat pourra
être atteint au moyend'un report.
Sous
ce nom, ondésigne
une opération de
crédit
parlaquelle
uncapitaliste vient au
secours d'un spéculateur
qui désire retarder la liquidation
d'un marché, enlui fournissant les
capitaux nécessaires
pourse libérer envers ceux vis-à-vis de qui il a contracté
et
en prenant la placede ceux-ci vis-à-vis de lui.
§IY. Comptes-courants.
Enfin, noussignalons, en
terminant, le compte-courant, qui
n'est pas, à
proprement parler,
un moyende crédit distinct
-10-
de ceux que nous avons énumérés, mais plutôt un moyen de
constater la situation réciproque cle deux personnes ayant
ensemble des rapports d'affaires, et une méthode simplifiée
derèglement. Toute opération de crédit, qu'elle soit réalisée
aumoyen d'un prêt, d'une vente à terme ou de tout autre
contrat, aboutit à la création d'un lien d'obligation, d'une
créance. Si les rapports entre les parties contractantes sont multiples, il est possible, aulieude considérerisolément cha¬
queopération, de fairemasse detoutesles créances qui pren¬
nent naissance au profit des contractants, de façon qu'elles perdent leur individualité et deviennent simplement des
articles d'un compte général ; les créances que les parties possèdentl'une contre l'autre se compensent, et l'on ne se
préoccupe que du solde existant en faveur de l'un des con¬
tractants à la date fixée pour la clôture des opérations. On peut ainsi parvenir à effectuer des déplacements de capitaux
considérables au moyen de mouvements de fonds très res¬
treints (1).
(') Avant les modifications apportées en 1863 auCode de commerce,modifica¬
tionsqui onteu poureffetde rendre pratique le nantissement desvaleurs mobiliè¬
res, onavaitrecours, pourréaliser l'opération connue sous lenomd'avancessur titres, auxreports et auxcomptes courants. Lesreportsconsistent, ditM. Leroy- Beaulieu,«dansuneventeimmédiate, accompagnée d'un rachat à terme etcouvrant
en réalité un prêt sur titres ». Il y a là une opération de crédit réel; en effet, l'emprunteur remetaucapitaliste, enéchangedessommes quecelui-ci lui verse, destitres,qu'il s'obligeàreprendre à date fixe, moyennantune sommedéterminée; si cettesommen'est pas versée, le prêteur obtient de la justice l'autorisation de
vendre les titres etdesepayer surle prix qu'ils ont produit.Néanmoins, la cour decassation voit danslereportun contrat distinctdu gage,notammenten ce qu'il
confèreaureporteur, cest-àdire aucapitaliste qui fournit les fonds, la propriété
des titres dont le reporté pourra, moyennant remboursement du prix fixé,
recouvrerladispositionlors de la dateconvenueentreles parties (Req., 3 février 1862, D. P., 62. 1. 168.—Paris, 19 avril 1875, D. P.,75. 2. 161). C'est, suivant l'expression employéeparM. le conseiller Calmètes, dans le rapport qui précède l'arrêtprécité de 1862,«unevente àréméré à court terme».Mais les reports sont
— il —
SECTION III
INTERMÉDIAIRES DUCRÉDIT
Le crédit a pour effet d'opérer un
rapprochement, d'effec¬
tuer une alliance entrele capital etle
travail. Mais il est
rareque les détenteurs
de capitaux entrent directement
enrap¬
port avec ceux à
qui incombe la tâche de les rendre produc¬
tifs. Le concours d'unintermédiaire estindispensable dans
la
plupartdescas ;cetintermédiaire est le banquier. Nous allons
rapidement énumérer
les services qu'il rend
aucrédit.
I. Le placement
d'un capital est
uneopération délicate :
elle exige presque
toujours des aptitudes spéciales, des con¬
naissances étendues, des recherches longues et
compliquées
:c'est-à-dire que le nombre
des
personnesqui seront capables
del'effectueravecavantagesera des plus
restreints. Dans tous
les cas, elle nécessitera une
dépense considérable de temps
et de travail.
Par suite, si l'on peut admettre
qu'un
groscapitaliste,
avant toutdesopérationsde bourse,auxquellesaurontsurtoutrecourslesspécula¬
teurs. Ils présentent enfin cet inconvénient d'exiger le ministère d'un agentde
change, dont la commission viendra diminuer l'intérêt alloué au capitaliste.
M. Leroy-Beaulieucalculeque lesavances sur reports produisent rarement
plus
de 2 à 21/2p.100d'intérêt netpar an,parfois même, elles ne donnent que
1
à1 1/2p.100.
Le compte courant peut aussi masquer unprêt sur titres;c'est ce qui arrive
lorsqu'un banquier sefait remettre des titres au porteurencomptecourant, en
garantie desavancesqui serontfaitesparlui. Aux termesdelajurisprudence,une
telleopérationn'apasnécessairement pour but detransféreraucréditeurlapro¬
priété desvaleurs;elle peut neconstituer qu'undépôtennantissement(Civ.
rej.,
26juillet1865, D. P., 65. 1.484).Normalement,le comptecourantapour
effet de
rendrechacunedesparties entrelesquelles il existe,propriétaire desvaleursqui
lui sontremises, et de leurconférer, par suite,le droit d'en disposerlibrefnent,
droitqu'ellesnesauraient trouverdansunnantissement.
— In¬
opérant sur des sommes considérables, puisse avec avantage s'occuper de placer les fonds dont il dispose, il ne saurait en être de même pour l'homme c[ui cherche à faire valoir une fortune restreinte. Soit qu'il manque des aptitudes nécessai¬
res, soitqu'il soit absorbé par sontravail,il se trouvera pres¬
que toujours dans la nécessité de laisser improductives les
richesses dont il dispose.
Or, l'épargne et les petits capitauxsontunedes sourcesles plus abondantes de la fortune publique. Les tenir écartés du
crédit aurait pour résultat de priver la production de res¬
sources considérables, et en mêmetemps de décourager, en
les rendant stériles, les efforts d'une des classes les plus
intéressantes de la société, celle des petits capitalistes.
L'intervention des banquiers remédie aux inconvénients
que nous venons de signaler. Spécialisés dans la recherche
des placements avantageux, ils ont toute compétence pour
faire valoir les capitaux qui leur sont confiés, en évitant à
leurs propriétaires les dangers queleur inexpérience ne sau¬
rait manquer de leur faire courir. Au prêteurcomme à l'em¬
prunteur, ils évitent les pertes de temps et les recherches
inutiles.
En outre, certains capitaux ne sont disponibles que pour
un temps très court, ou pour un temps indéterminé. Ils seraient, par suite, condamnés à l'oisiveté sans l'intervention
des banquiers, car le producteur ne peut, le plus souvent, accepter un prêt à court terme ou remboursable à une échéance indéterminée.
Le grand nombre des prêteurs dont les fondssontgroupés
chez le banquier permet à celui-ci de régulariser en quelque
sorte la durée des crédits. Il peut, en effet, en usant de quel-
— 13 —
ques précautions, accepter
les dépôts à
vueouà court terme ;
les demandes de remboursement n'offrent pour lui que peu d'inconvénients, car l'expérience a montré que,
sauf dans les
moments de crise, elles ne seproduisent
jamais toutes à la
fois;ilpeut, parsuite, yfaire face
soit
enéchelonnant les
ren¬trées quidoivent se faire à sa
caisse, soit
aumoyendes
nou¬velles avances qui lui sontjournellement
faites.
II. Si les prêteurs et les emprunteurs
devaient
semettre
individuellement à la recherche les uns des autres, chacun
desindividus appartenant àl'une des
deux catégories
nepour¬rait évidemment entrer en rapports qu'avecun
petit nombre
de personnes de la
catégorie adverse. La loi de l'offre et de
la demandefonctionnerait,parsuite,avecune
irrégularité qui
jetterait dans la
production les plus
gravesperturbations;
tel capitaliste se
trouverait dans l'obligation d'accepter les
placements les
moins rémunérateurs, tel producteur
se ver¬rait, par contre,
obligé de
payer pourles capitaux qu'il
emprunte unloyer
usuraire.
Grâce aux banques, chaque prêteur se trouve en
rapport
avec l'ensembledes producteurs, etsetrouve,en
même temps,
concurrencé par tous les détenteurs
de capitaux;
parsuite,
il se produit une
unification aussi complète
quepossible dans
le taux des emprunts et dans
le prix de l'argent.
III. Enfin, les banquiers se trouvant à
la fois prêteurs et
emprunteurs, il leur est
facile d'éviter dans les règlements
le transfert des espèces ; les
paiements s'opèrent entre
euxou entre leurs clients par
compensations,
au moyende
pro¬cédés perfectionnés comme
les virements, les chèques, les
chambres de compensation ou
clearing-houses.
— 14 —
SECTION IV
DES TITRES DE CRÉDIT
§ I. Nature des titres de crédit.
Le résultat de toute opération de crédit est une créance.
Au lieu d'acquérir immédiatement les choses qui font l'objet
du contrat, le prêteur se contente du droit de se les faire
livrer plus tard.
Les créances sont des meubles incorporels; elles existent indépendamment de tout acte, de tout instrument destiné à
constater leur existence.
Néanmoins, la forme sous laquelle elles existent ne laisse
pas que d'avoir une importance capitale. Les besoins du
crédit ont eu, en effet, pour résultat de faire donner à cer¬
taines créances un régime spécial et des avantages particu¬
liers. Ces prérogatives étant attachées à la forme que revêt
la créance, au titre qui la constate, il est dès lors facile de comprendre l'importance des titres de crédit.
Un auteur, M. Courcelie-Seneuil, dans son traité des opé¬
rations de banque, adopte pour les titres de crédit la classifi¬
cation suivante : il les répartit en deux catégories, celle des
titres de capitaux inévalués, et celle des titres de capitaux
évalués en monnaie et exigibles à terme fixe. La première comprend :
1° Baux d'immeubles par nature ou par destination, à
ferme ou à loyer;
2° Rentes perpétuelles à capital indéterminé, non suscep¬
tibles de remboursement ourachetablesàla volonté du débi¬
teur ;
- 15 —
38 Actions industrielles des sociétés anonymes ou en com¬
mandite.
Dans la deuxièmeclasse de titres decrédit,noustrouvons :
1° Contrats de vented'immeubles à terme etcontrats
hypo¬
thécaires portant
obligation de
payerà
uneépoque déter¬
minée ;
2° Lettres de gage et titres
d'emprunt remboursables
parannuités;
3° Lettres de change;
40 Bons du Trésor et de monnaies ; règlements
de
com¬merce etbillets àordre;
5° Billets de banque et de
caisse
à vueet
auporteur.
Cette classification a l'avantage de reposer sur
deux des
caractères les plus importants au
point de
vuedu crédit, des
titres de créance : la liquidité et
l'exigibilité à
unedate
connue.
Ce n'est pastout,eneffet,
de savoir
quel'on
seraremboursé;
il est souvent indispensable de
savoir quand
on sera rem¬boursé et de connaître le montant èn argent de ce que
l'on
touchera. A cesdeux points de vue,
les placements
corres¬pondant aux
titres de la première catégorie, présentent un
caractère aléatoire qui tient
éloignés d'eux
ungrand
nom¬bre de capitalistes; un
commerçant
ou unbanquier, par
exemple, doitpouvoir compter
surla rentrée à jour fixe des
avances qu'il fait. En outre,
le capital
parexcellence, celui
qui possède
le maximum d'aptitude
pourtous les genres
d'emplois, est
l'argent;
or,les capitaux de la première caté¬
gorie ne peuvent
prendre cette forme qu'au prix d'une trans¬
formation qu'il est
rarement possible d'effectuer instantané¬
mentetqui,danstous
les
cas,peut être l'occasion d'une perte.
— 16 —
§ II. Circulabilité des titres de crédit.
Le créditapour résultat de substituer dans lestransactions l'acquisitiond'un droità l'acquisition d'une chose corporelle;
d'où deuxavantages: enpremier lieu, suppression d'untrans¬
port matériel, c'est-à-dire d'uneperte de temps et de travail,
et des risques de détérioration auxquels sont exposées les
matières transportées. En second lieu, transformation d'un capital revêtu d'une forme déterminée, susceptible d'une
utilisation restreinte, en un bien de nature incorporelle, sus¬
ceptible d'être échangé contre toute espèce, indistinctement,
de richesse, et présentant, par suite, une utilité générale.
Le crédit remplit donc un office analogue à celui de la
monnaie.
Il en est même un perfectionnement. L'utilité de celle-ci
étant de fournir un instrument d'échange facilement trans¬
portable et susceptible de servir de terme de comparaison
avec tous les objets que l'homme se propose d'acquérir par
l'échange, on est tout naturellement amené à penser qu'il
serait possible de remplacer un instrument, qui sert simple¬
ment à mesurerles valeurs,par un autremoins coûteux. Les
métauxprécieux permettent d'acquérir toutes les choses qui
sontnécessaires ou agréables àl'homme : si, par suite d'une convention, on arrive à accepter en échange de ces mêmes objets un signe quelconque représentant leurs valeurs, la
monnaie se trouveremplacée, et remplacée mêmeavec avan¬
tage, puisque le nouvel instrument aura pu être acquis sans
peine ni travail, et qu'il s'agit simplement de réaliser une
opération analogueàcelle qui,enarithmétique,permetd'addi¬
tionner, soustraire, multiplier ou diviser les fractionsenles
réduisant à un dénominateur commun.
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Par suite, si les titres decréditcapables de représenter
les
diverses sortes de capitaux, y compris la
monnaie, devien¬
nent facilement transmissibles, et s'ils sont universellement acceptés, l'on aura
donné
àla richesse le maximum de cireu-
labilité dans le double sens du mot, c'est-à-dire aptitude à changer de mains, aptitude à
changer de forme.
Mais il serait imprudentde pousserplus
loin l'assimilation
entre les titres de crédit et la richesse réelle, de croire qu'il
soit possible, en les
multipliant, d'obtenir
unaccroissement
quelconque
de la
sommede capitaux dont dispose l'huma¬
nité.
Les titres de crédit ne peuvent,eneffet,
remplir
aveceffica¬
cité leur rôle d'instruments d'échange qu'àune seule condi¬
tion : c'est que celui qui les
reçoit ait la conviction qu'il
yaderrière eux une richesse réelle. Il faut qu'à l'émission de capitaux fictifs
corresponde
uneréserve de capitaux maté¬
riels, toujours prête à entrer en
ligne
et àvenir suppléer à
la moindre défaillance le titre decrédit, qui n'est, en somme,
qu'une apparence.
S'il
enétait autrement, le
possesseurdes richesses véritables, c'est-à-dire de celles qui sont sus¬
ceptibles de satisfaire aux
besoins de l'humanité,
ne manque¬rait pas de se dire
qu'il échange des choses dont il peut reti¬
rerune utilité, contre d'autres qui n'en ont aucune,
qu'il est,
par suite, exposé,
si le
pacte envertu duquel les capitaux
fictifs sontuniversellement acceptés vient à être
dénoncé,
àse trouver dépouillé des richesses
qu'il
auraimprudemment
aliénées. Dans de pareilles
conditions, le crédit
nesaurait
être qu'une fiction
précaire
etdangereuse.
L'émission de titres de crédit n'a donc pas pour but
de
suppléer à l'insuffisance descapitaux
;elle doit
seréduire à
Bougault 3
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une sorte de fractionnement des propriétés de la
monnaie.
Lorsque celle-ci circule, elle est à
la fois
unerichesse réelle,
une marchandise, et le signe permettant d'évaluer les autres
richesses et de les échanger facilement entr'elles.
Grâce
ausystème des titres de crédit, l'on
fait seulement
usagedes
propriétés de cetteseconde classe,
pourlaisser
enréserve,
à l'abri des risques de perte oud'usure,
la partie de la
mon¬naie quipossède une
utilité réelle. Mais il faut qu'à tout ins¬
tant l'on puisse faire la synthèse
des éléments
quel'on
afic¬
tivement séparés.
C'est là une première conséquence
de l'indivisibilité qui
existe entre le titre de crédit et le capital; mais ce n'est pas la seule.
Nous venons de voir, en effet, que le dernier terme
de
l'opération decrédit
etde circulation
serale transfert,
aux mains du prêteur, de la
possession réelle du capital
représenté par le
titre. Celui-ci, donnant seulement droit
au paiementd'objets d'une catégorie déterminée,
ne seraaccepté
que par une classe
plus
oumoins restreinte de
personnes;les facilités que l'adoption de
tel
outel procédé
procurerapour la
transmission du titre, lui permettront de circuler
plus facilement entre
les
personnesde cette classe, mais
n'auront pas pour effet
d'en faire
unobjet d'échange
accep¬table pour tous les membres
de la société. On peut dire
quela circulabilité des titres de crédit est limitée par le degré d'échangeabilité ducapital
qu'ils représentent.
Dans le classement qui nous reste à
faire des titres de
crédit considérés au point de vue
de leurs facultés de circu¬
lation, nous ferons abstraction de cette
dernière considéra¬
tion ; l'influence qu'elle exerce surla
circulation est
eneffet
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indépendante de la forme du titre et
provient uniquement de
la nature des richesses qu'ils représentent.
§ III. Forme des titres de crédit.
Une créance est un meuble incorporel qui peut exister
sans qu'aucun écrit ait été rédigé pour la constater ;
l'ab¬
sence de tout élément matériel rend impossible l'application
aux créances des modes de transfert usités à l'égard de la propriété des biens corporels.
Néanmoins,
letransfert des
créances n'est soumis entre les parties à aucune condition de
forme ; en vertu de ce principe que les conventions libre¬
ment consenties sont obligatoires pour les contractants, le
seul consentement suffit, en règle générale, à la validité de l'engagement, sauf, bien entendu, les difficultés de lapreuve.
Mais le contratne peutavoiruneefficacité complète qu'à la
condition d'être opposable auxtiers, etc'est icique la cession
des créances se heurteauxobstacles résultant de leur nature
juridique.
Le procédé usité dans nos lois consiste dans la significa¬
tion au débiteur de la cession, oudans son acceptation cons¬
tatée par un acte authentique. Nous n'avons pas à
insister
surles inconvénients qu'il présente au point de vue de la
circulation : tout en offrant fort peu de garanties aux tiers, qu'il laisse exposés presque sans défense à toutes les tenta¬
tives de la fraude, il entraîneune pertede temps et des frais
relativement élevés, etne peut en aucunefaçon satisfaire aux besoins du crédit, au premier rang desquels sont la rapidité
et la multiplicité des transactions.
On a donc été amené à chercher pour les créances un
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mode de transmission propre à faciliter leur
circulation
;et
l'on n'a pumieux faire, pour
atteindre le but
quel'on
se pro¬posait, que
de les matérialiser
enquelque sorte,
enles iden¬
tifiant avecletitre, dontl'utilité consiste simplement,
dans le
principe, àprouverl'existence de l'engagement. A l'origine
du système des titres de
crédit
se trouvedonc la confusion
entre la créance et l'acte qui la constate;
confusion qui est
poussée si loin
qu'elle
adonné naissance à la théorie de
l'incorporation du
droit dans l'acte,
envertu de laquelle le
titre serait générateur de
l'obligation, indépendamment et
endehors de toutes les circonstances dans lesquelles il a été
souscrit ou transféré.
La créance étant ainsiassociéeà unobjetcorporel, le titre,
il nous reste à indiquer les différents
modes employés
pour opérer Je transfertde
cetitre. Ils varient suivant la forme
des titres. Ceux-ci peuvent être
répartis
entrois catégories
:titres nominatifs, titres au porteur, titres
transmissibles
parvoie d'endossement.
1° Le titre nominatifest celui dont le nom du propriétaire
est à la fois désigné sur le certificat et
relevé
ausiège social
sur un registre de transfert.
Il
serapproche des titres de
créances ordinaires en ce qu'il consacre un
droit
auprofit
d'une personne
déterminée. La transmission nécessite,
par suite, un changement dans ladésignation du bénéficiaire de
la créance. Ce changement s'opère par la
délivrance d'un
nouveau certificat, portant le nom du nouveau
titulaire,
aucessionnaire du droit; cette délivrance estopéréepar
le débi¬
teur, à la suite d'une opération
appelée transfert, qui n'est
autre que la constatation, sur un
registre tenu
parle débi¬
teur, de l'accord de volontés intervenu entre
le cédant et le
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cessionnaire, sous la forme d'une
déclaration faite
parle
premier et
d'une acceptation émanant du second.
2° Le titre au porteur est
celui qui fait
preuvede l'exis¬
tence clu droit en faveur de la personne
qui
en ala
posses¬sion légitime.
Le nom du titulaire n'est pas inscrit sur
le titre; il est
ou peut être ignorédu débiteur. La créance qu'il constate est
assimilée à un meuble corporel; elle se
transmet
enconsé¬
quence aumoyen
d'une simple tradition manuelle, par appli¬
cation de la règle : « En
fait de meubles, possession vaut
titre ».
3° Les titres revêtus de la clauseà ordre ont
la propriété
de pouvoir
circuler indéfiniment
sousla seule condition de
l'observation, lorsde la
transmission, de la formalité de l'en¬
dossement. L'endossement est la mention,
mise
audos du
titre, du transport quien est
fait. Aux termes de l'art. 137 du
G. de commerce, « l'endossement est
daté, il exprime la
valeur fournie, il énonce le nom
de celui à l'ordre de qui il
est passé ».