jm.3 CPBPlwesísj OUL
UNITED NATIONS
«MF»?//®
NATIONS UNIESAFRICAN INSTITUTE FOR ECONOMIC DEVELOPMENT AND PLANNING INSTITUT AFRICAIN DE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE ET DE PLANIFICATION
( IDEP )
LE CREDIT AGRICOLE ET LE DEVELOPPEMENT
RURAL EN MAURITANIE
par
Mohamed Mahmoud OULD HENDAH
Soumis poursatisfaireen partie auxconditions d'obtention du D j t Approfondies (DEA) en Politique Economique etGestion de l'Economie de i'h
Africain deDéveloppement Economique etde Planification (IDEP)
Superviseur : Dr MatarGAYE
Juin 2003
NATIONS UNIES
INSTITUT AFRICAIN
DE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE ET DE PLANIFICATION IDEP
Nous, soussignés, certifions que
Mohamed Mahmoud Ould HENDAH
Identification N° 200702
a soutenu avec succès le mémoire de DEA intitulé
LE CREDITAGRICOLE ET LE DEVELOPPEMENT RURAL
EN MAURITANIE
Approuvé par le Comité de mémoire
Medou DIAKHATE
lembre
Amath NDIAYE
Examinateur externe
MatarGAYE
Superviseur
Aloysius A. AMIN
DirecteurAdjoint/
Chef, Division Formation scteur
DEDICACES
fi
Ce travailestdédié :
à toute ma famille
I
à tous mes amis
et
à tous mes
collègues de
parcoursi
I
REMERCIEMENTS
Au terme de la rédaction de ce travail,
qu'il
noussoit permis de remercier tous
ceux et toutes celles
qui,
tout aulong de
cetterecherche,
nousont aidé,
parleurs conseils, leur disponibilité
etleurs
engagements.Nous tenons
particulièrement à exprimer
nossincères remerciements à Monsieur
Matar GAYE, notre
superviseur,
pouravoir accepté de diriger
cetravail,
pour ses conseils et sescritiques qui
nous ontété des plus précieux.
Nous voudrions à la même occasion remercier notre
professeur Mourad LABIOI
pour
les efforts de conseil, de disponibilité
etde soutien qu'il n'a cessé de
fournir tout au
long de
notreprésence à l'IDEP.
Nous ne pouvons pas
oublier ici de remercier tous
nosprofesseurs Messieurs
NIANG B., MBAYE A., N'DIAYE A. et DOUCOURE F..
C'est ici l'occasion
d'exprimer
nossincères remerciements
et notreprofonde
reconnaissance à Monsieur Bouh Ould SIb'AHMEÙ, Directeur Général de
l'UNCACEM,
et à travers lui àl'ensemble
de sonpersonnel,
pourle soutien qui
apermis d'achever
cetravail dans de bonnes conditions.
Nous tenons à remercier ici tous nos
collègues, frères
etamis à l'IDEP.
SOMAIRE
DEDICACES REMERCIEMENTS LISTE DES TABLEAUX LEGENDES
I INTRODUCTION GENERALE
1.1 ContexteGénéraletProblématique 1.2 Justification
1.3 Objectifs 1.4 Hypothèses
1.5 Organisationde l'étude
II LE SECTEUR AGRICOLE EN MAURITANIE 2.1 Présentation
2.2 Productionagricole 2.2.1 Potentiel
2.2.2 Systèmes de Production
2.2.2.1 Diéri jl
2.2.2.2 Barrage- Basfonds
\
2.2.2.3 Walo - Décrue contrôlée 2.2.2.4 Oasis
2.2.2.5 Système Irrigué
2.2.3 Niveau technologique
2.3 Sources de croissance 2.3.1 Culture irriguée
2.3.2 Filières céréalières traditionnelles 2.3.3 Filière des dattes
2.3.4 Filière des fruits et légumes
2.4 Partdel'agriculture dansl'économie 2.4.1 Emploi
2.4.2 Echanges agricoles
2.5 LePDIAIM
2.5.1 Objet du programme 2.5.2 Description du projet
2.5.3 Indicateurs deperformance
2.5.4 Déclencheurs de passaged'une phaseà une autre
2.5.4.1 Déclencheurs depassagede la phase I à la phase II
2.5.4.2 Déclencheurs depassage de la phase II à la phase III
2.6 Lesystèmefinancier rural en Mauritanie 2.6.1 ProjetsetONG
2.6.2 Crédit fournisseur 2.6.3 Crédit informel 2.7 Conclusion partielle
III - LE SYSTEME FINANCIER RURAL ET LE DEVELOPPEMENT: REVUE DE LITTERATURE
3.1 Développementrural 3.2 Financementrural
3.2.1 Structure etfonctionnement d'un Marché Financier Rural
...Il
..V
.VI
.. 1
.. 1
..4 ..4
.. 5
.. 6
..7
.. 7
..8 ..8 ..8 ..8 ..9 ..9 ..9 10 12 13 13 15 16 16 17 17 18 19 20 21 21 22 22 23 23 25 26 27 27 LA 29 29 30 30
3.2.1.1 Problématiques de concepts 31
3.2.1.2 Principes de baseetéléments de gestion d'un SFR 31
3.2.1.3 Critères de performance 32
3.2.2 Facteurs de succès d'un MFR 39
3.2.2.1 Principes de base 39
3.2.2.2 Limites de laviabilité des structures financières 40
3.2.2.3 Disponibilité du crédit agricole 40
3.2.2.4 Mobilisation de l'épargne 40
3.3 Conclusion partielle 41
IV - L'EVALUATION DU SYSTEME FINANCIER RURAL ET DE L'INSTITUTION
FINANCIERE RURALE 42
4.1 Présentation générale 42
4.1.1 Actionnariat 43
4.1.2 Ressources 44
4.1.3 Offre decrédit 45
4.1.4 Evolution de l'activité 46
4.1.5 Impayéset recouvrement 47
4.1.6 Couverture géographique 48
4.2 Diagnostic 48
4.2.1 Diagnostic du MFR 48
4.2.1.1 Structureet composition du MFR 49
4.2.1.2 Objectifs publics etMFR 50
4.2.1.3 Environnement du crédit 57
4.2.1.4 Effets des actions des donateursetdu Gouvernement 60
4.2.2 Diagnostic de l'IFR 60
4.2.2.1 Structure 61
4.2.2.2 Accessibilité aucrédit 61
4.2.2.3 Conditions générales d'octroi de crédit 62
4.2.2.4 Performancesfinancières 64
4.3 Conclusion partielle 64
V - ETUDE EMPIRIQUE DES RELATIONS ENTRE CREDIT ET CROISSANCE AGRICOLE EN MAURITANIE : METHODOLOGIE ET RESULTATS 65
5.1 Méthodologie d'analyse 65
5.1.1 Cadre théorique d'analyse 65
5.1.2 Sources de données 67
5.1.3 Spécification du modèle 68
5.1.4 Techniques d'estimation du modèle 71
5.2 résultats etinterprétations 77
5.2.1 Equation de la croissance agricole 77
5.2.2 Equation du tauxd'intérêt 80
5.2.3 Equation descoûts du prêteur 83
5.3 Conclusionpartielle 84
VI - RECOMMANDATIONS ET CONCLUSION 85
6.2 Recommandations 85
6.2 ConclusionGénérale 89
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 90
ANNEXE I : DONNEES DU CREDIT AGRICOLE 93
ANNEXE II : POTENTIEL AGRICOLE PAR SYSTEME DE PRODUCTION 94
ANNEXE IV :TAUX DE CROISSANCE PAR GENRE D'ACTIVITE ECONOMIQUE
ANNEXE V : ESTIMATION DU MODELE PAR LE LOGICIEL E-VIEWS
100
102
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Répartition régionale des terres arables 7
Tableau 2 : Répartition des oasis parWillaya
10
Tableau 3 : Répartition des périmètres
irrigués
partype et par zone11
Tableau 4 : Répartition des périmètres irrigués selon la taille
11
Tableau 5 : Evaluation des emplois directs à plein tempsde l'agriculture sur
la base des temps de travaux / hectare campagne 1996/97 (hors
Diéri) 18
Tableau 6 : Sources de fonds de l'UNCACEM 44
Tableau 7 : Evolution de l'activité de l'UNCACEM 47
Tableau 8 : Evolution du tauxde recouvrementdes crédits UNCACEM 47 Tableau 9 : Taux de pénétration de l'UNCACEM de 1996 à 2001 50
Tableau 10 : Evolution des périmètresfinancés dans le cadre du PACAD 54
Tableau 11 : Résultats du test de stationnarité de PP pour l'équation de
croissance 78
Tableau 12 : Résultats du test de stationnarité de PP pour l'équation du taux
d'intérêt 81
Tableau 13 : Résultats du test de stationnarité de PP pourl'équation des coûts du
prêteur 84
LEGENDES
AFD : Agence Française de Développement
BCM : Banque Centrale de Mauritanie
CACE : Coopérative Agricole de Crédit et d'Epargne
CDFILCPI : Commissariat chargé des Droits de l'Homme, de la Lutte
Contre
la Pauvreté et de l'Insertion
CFD : Caisse Françaisede Développement
CIMDET : Centre d'Information Mauritanien pour le Développement Economique etTechnique
CSA : Commissariat à la Sécurité Alimentaire
CSLCP : Cadre Stratégique de Lutte Contre la Pauvreté
GIE : Groupement d'Intérêt Economique
GTZ : Gesellschaft fur technische Zusammenarbeit (Coopération TechniqueAllemande)
HCR : Haut Commissariat pourles Réfugiés
IDA : International Development Agency
IFR : Institution Financière Rurale
KFW : Kreditanstalt Fur Wiederaufbau (Coopération Financière Allemande.)
MAED : Ministère des Affaires Economiques et du Développement
MDRE : Ministère du Développement Rural et de l'Environnement
MFC : Mission Française de Coopération
MFR : Marché Financier Rural
OCCC : Ouverture de Créditen Compte Courant
OMC : Organisation Mondiale du Commerce
ONS : Office National des Statistiques
PASA : Programme d'Ajustement Structurel de l'Agriculture
PDIAIM : Programme de Développement
Intégré de l'Agriculture Irriguée
en Mauritanie
PSGD SR H2015 Politiques etStratégies Générales de Développement
du Secteur
Rural Horizon 2015 PPG : Petit Périmètre de Gorgol
RIM : République Islamique de Mauritanie
RTFD : Revue Technique Financière et Développement
SCAM : Système du Crédit Agricole de Mauritanie
SFR : Système Financier Rural
UBD : Union des Banques de Développement
UM : Unité Monétaire (Ouguiya de la RIM)
UNCACEM : Union Nationale des Coopératives de Crédits et d'Epargne en Mauritanie
I INTRODUCTION GENERALE
1.1 Contexte Général et Problématique
L'agriculture mauritanienne est fortement contrainte par la
disponibilité
en eau.Mise à part la frange méridionale du pays (Guidimagha et bordure
sud des deux Hodhs1),
la culture pluviale n'est pas importante faute de précipitationsuffisante.
L'essentiel des superficies correspond donc aux cultures de décrue le long
du
fleuve (35.000 ha) et surtout aux cultures irriguées (48.000 ha.)
La culture irriguée est d'introduction relativement récente dans la vallée. Avant 1975, seuls étaient mis en culture la ferme de
M'pourié2
et quelques petits périmètres villageois. Suite aux grandes sécheresses, la Mauritanie a mis enplace de vastes programmes d'aménagement menés sous l'égide de la Société
Nationale de Développement Rural (SONADER), entreprise publique créée à la
même époque. Ces programmes ont été conçus dans un objectif de sécurité alimentaire, portant sur la création de périmètres collectifs aménagés pour subvenir, sur des petites parcelles individuelles, aux besoins des populations
affectées par la sécheresse.
Depuis 1984, le rythme des aménagements s'est accru, en raison d'une multitude
de facteurs :
• la mise en place de la loi foncière, qui a entraîné un fort développement des aménagements individuels dans le Trarza;
• la création de nombreux petits périmètres villageois entièrement financés par
l'état dont la gestion était assurée par la SONADER;
• les politiques d'incitation mises en place pour encourager la production nationale;
1 Les willaya du hodh charghi et du hodh elgharbi
• la mise en service du barrage de Diama, empêchant
l'intrusion des
eaux salées et relevant le plan d'eau dans la bassevallée3.
Actuellement, les orientations en matière de développement de l'agriculture irriguée sont définies dans le cadre du Programme de Développement
intégré de
l'Agriculture irriguée en Mauritanie (PDIAIM).Le secteur agricole mauritanien présente deux caractéristiques principales :
• Sa contribution au PIB reste entre 3 et 6% (1990-2000), contrairement à la
moyenne des pays semblables, de l'ordre de 12% (source : ONS),
• La pauvreté reste, dans le milieu rural, à des niveaux importants. C'est ainsi
que 57% des pauvres sont des ruraux et 76,4% de la pauvreté monétaire se concentre dans le monde rural (MAED, 2001), alors que la population rurale représente moins de 46% de la population totale (BM, 1999).
Les principauxdéfis à relever sont :
- améliorer la sécurité alimentaire par le développement des niveaux de production;
- améliorer le revenu des agriculteurs et l'emploi rural en vue de réduire la pauvreté;
- protéger etconserverles ressources naturelles;
- favoriserl'intégration de l'agriculture au marché national et international.
Le financement de l'agriculture mauritanienne a été assuré par une action directe
de l'Etat. Ainsi, le Fonds National des Céréales (FNC) était la première institution publique qui s'est occupée du développement de l'agriculture.
Différents autres organismes publics se sont investis dans le financement de l'agriculture depuis le Fonds National de Développement (FND) en passant par l'Union Nationaledes Banques de Développement ( UBD ).
3 La basse vallée comprend la willaya du Trarza, alors que la haute vallée comprend les willaya du Brakna, du Gorgol et du Guidimagha.
Après avoir constaté que les objectifs
assignés à
cesinstitutions n'ont
pas puêtre
atteints, la Mauritanie a décidé en 1992, dans le cadre du Programme d'Ajustement Structurel de l'Agriculture
(PASA),
lacréation d'une institution de
crédit agricole autonome sous une forme mutualiste.
C'est ainsi que le Crédit Agricole de Mauritanie a été créé sous
forme de
Coopératives Agricoles de Crédit et d'Epargne et leur Union (l'Union Nationalede
Coopératives Agricoles de Crédit et d'Epargne : UNCACEM). L'UNCACEM est un organisme financier à caractère mutualiste couvrant l'ensemble de lavallée
dufleuve Sénégal.
Depuis sa création, le Crédit Agricole a accordé des prêts à plus de 850
sociétaires collectifs et individuels représentant plus de 19.000 exploitants le long
de la vallée du fleuve.
Il convient de rappeler que le Crédit Agricole de Mauritanie ne finance que la
culture irriguée le long du Fleuve.
Si à priori, les objectifs de l'agriculture mauritanienne paraissent colossaux eu
égard à la situation actuelle, l'émergence d'un Marché Financier Rural (MFR)
constitue un préalable à l'émergence d'un secteur agricole dynamique en
Mauritanie.
Une première analyse du financement du secteur agricole en Mauritanie conduit à
faire les remarques suivantes :
- trois mécanismes, au moins, de financement formel ont été utilisés sans pour autant assurer la viabilité tant recherchée,
- la stratégie de financement rural demeure inchangée quelle que soit la période
considéréeou le mode de financement mis en place,
- les impayés renchérissant les coûts du prêteur ont été toujours à l'origine des problèmes rencontrés par les institutions qui ont eu en charge le financement
rural en Mauritanie.
L'extension de l'accès au crédit, l'accroissement des ressources et leur meilleure
utilisation constituent des objectifs souhaitables et logiques pour tout
Système
Financier Rural (SFR) viable etautonome.
1.2 Justification
Si, au début, la principale question était de trouver la meilleure
façon de distribuer
du crédit agricole par le biais des banques généralistes
spécialisées
ou pardes
projets de développement, laréflexion
actuelle portedavantage
surles règles
d'équilibre, de constitution et de fonctionnement d'unMarché Financier Rural
(MFR).L'UNCACEM doit actuellement distribuer du crédit agricole tout en préservant ses équilibres ; une condition sine qua non pour le bon fonctionnement d'un
Système
Financier Rural (SFR).
La stratégie actuelle du développement de l'agriculture irriguée en Mauritanie est
basée sur le système du Projet de Développement Intégré de l'Agriculture Irriguée
en Mauritanie (PDIAIM), dans lequel l'UNCACEM est l'institution de financement
contrainte d'assurer sa viabilité économique. Une telle viabilité est soumise aux
critères d'autosuffisance opérationnelle et
financière4.
1.3 Objectifs
La présente étude se propose comme objectif de définir les conditions d'efficience
pour le fonctionnement d'un Marché Financier Rural en partant de l'expérience
mauritanienne ( UBD, UNCACEM ) couvrant la période 1985 - 2001.
Plusspécifiquement, elle vise à :
• faire un diagnostic institutionnel du Crédit Agricole ;
4 L'autosuffisance opérationnelle est définie comme étant un niveau de produits
bancaires au moins égale aux coûts d'opération majorés de la provision pour
impayés. Alors que pour l'autosuffisance financière, le niveau des produits doit
couvrir les coûts d'opération, les provisions constatées, le coût effectif des
ressources etencore rémunérerle capital social au taux du marché.
• présenter un
modèle économétrique appliqué
aucrédit agricole afin de pouvoir
formulerdes recommandations de politiques en la
matière.
Compte tenu de la nature du
MFR
enMauritanie,
avecnotamment l'absence de
données viables sur les offreurs hors UBD et UNCACEM sur la
période
considérée, cette étude va considérer la MFR comme
étant le marché formel
seulement.
1.4 Hypothèses
Cette étude met en avant les hypothèses suivantes :
H1
Tant que le taux marginal de
rentabilité
desdifférents intrants utilisés est
plus élevé que le tauxd'intérêt payé, la 11 santé " financière initiale du
producteur augmente quand le volume ducrédit
augmente.La santé financière initiale du producteur ou la dotation est
représentée
par l'autofinancement de l'exploitation. L'accroissement de lasanté financière signifie
la croissance agricolepourle secteurirrigué.
H2
L'effet d'une baisse du taux d'impayés est plus important que celui d'une
baisse soit des coûts des ressources soit des coûts administratifs.
L'effetpositif attendu d'une action visantà réduire le tauxd'impayésestbeaucoup plus importantque celui d'une action similaire visant la réduction soit des coûts de
la ressource soit des coûtsadministratifs.
1.5 Organisation de
l'étude
L'étude est organisée en six chapitres. Le
premier
estintroductif et donne
unaperçu global du sujet. Le second se focalise sur une
présentation de l'agriculture
mauritanienne. Le troisième est consacré à la revue de la littérature. Le quatrième
à l'évaluation du Système Financier Rural et de l'Institution
Financière Rurale
en Mauritanie. Le cinquième présente l'étude économétrique. Ledernier formule les
recommandations en matière de politiques pour le crédit agricole et présente la
conclusion générale de l'étude.
Il LESECTEUR AGRICOLE EN MAURITANIE
2.1 Présentation
Le secteur rural en Mauritanie est largement tributaire
de la situation
géographique du pays. Les terresarables
nereprésentent
que502.000 ha dont
137.000 ha irrigables (MDRE, 2001).
Tableau 1 : Répartition régionale des terres arables
Surface Totale
Potentialités Agricoles
Syivo- passtoral
Forêts classées
Autres
Région Pluviales Décrues
Oasis Irrigués
Km2 Enmilliers d'hectares
Wilaya de
Nouakchott
120 ~ - - " " - 12
Hodh El
Chargui
182 700 70 8,0 - - 3.500 " 14 692
Hodh Al
Gharbi
53 400 42 16,0 0,5 - 3.000 1,5 2 280
Assaba 36 600 15 8,5 1,5 - 2.500 16,0 1 119
Gorgol 13 600 25 25,0 - 38,3 1.100 4,5 167
Brakna 33 600 13 19,1 - 49,7 1.300 9,0 1 909
Trarza 67 800 - 18,0 - 47,3 1.000 8,5 5 706
Adrar 215 300 - 28,0 2,0 - - - 21 500
Dakhlet Nouadhibou
17 800 - " " - - " 1 780
Tagant 95 200 - 12,5 1,5 - 700 2,5 266
Guidimagha 10 300 55 4,0 - 2,1 700 2,5 266
Tiris Zemmour 258 580 - - - - - - 25 858
RIM 1 030 700 220 139,1 5,5 137,4 13.800 48,0 88 719
Source : MDRE. 2001
Cette répartition des terres explique la place prépondérante de l'élevage dans la
formation du PIB (14,4 % en 1998 ). La production agricole pluviale dépend
crucialement de la pluviométrie qui, seule, permet l'emblavure des terres arables disponibles. Par contre, du fait de la maîtrise de l'eau, la production du secteur irrigué ne dépend pas des facteurs climatiques mais plutôt des facteurs économiques ou techniques.
2.2 Production agricole
2.2.1 Potentiel
Les potentialités de
l'agriculture pluviale sont étroitement liées
auxsuperficies
mises en culture, qui sont, à leur tour,
liées à la pluviométrie et peuvent varier
d'une année à l'autre. Elles peuvent aller de 220.000 ha en
année de bonne
pluviométrie à50.000 ha enannée fortement déficitaire. En décrue, le potentiel est
de 139.100 ha dont 50% sont des terres inondables, contre 137.400 ha pour les
terres irrigables et 5.500 ha pour
les oasis (MDRE, 2001 ).
2.2.2 Systèmes de
Production
Il existe cinq systèmes de production en
Mauritanie
:• La culture pluviale (DIERI);
• La culture derrière les barrages etde bas fonds (BARRAGES-BAS
FONDS);
• Laculture de décrue (WALO);
• La culture irriguée;
• La culture oasienne.
2.2.2.1 Diéri
C'est un système extensif de production pratiqué en zone sablonneuse ou
« Diéri ». Les superficies cultivées varient considérablement en fonction de la pluviométrie. Au cours de la dernière décennie, ces superficies, cultivées pour
l'essentiel en céréales, ont fluctué entre un minimum de 56.831 ha en 1992/93 et
un maximum de 183.420 ha en 1994/95. Les spéculations pratiquées sont le sorgho et le mil, mais il y a aussi des cultures de diversification ou cultures
associées (niébé, pastèques, oseille de Guinée, etc.). Les rendements moyens
sur la période ont été de 547 Kg /ha (MDRE, 2001) avec des variations selon les années, qui peuvent dépasser les 50%.
2.2.2.2 Barrage- Bas fonds
Ce système est basé sur
l'aménagement de barrages, digues et diguettes dans
les zones à faible pluviométrie disposant d'une topographie
favorable. Au
coursde
la période 1985/86 à 1996/97, les
superficies
ontoscillé
entre unminimum de
14.069 ha et un maximum de 66.656 ha. Le rendement moyen était de 744
Kg/ha,
avec des fluctuations comprises entre 300 et 800 Kg/ha. En raison
de la maîtrise
partielle de l'eau, ce système, bien que dépendant de lapluviométrie,
estmoins
aléatoire que celui du Diéri.
2.2.2.3 Walo-Décrue contrôlée
Il consiste en l'exploitation des zones inondables par la crue du fleuve Sénégal,
ses affluents et ses défluents. Cette inondation peut être naturelle (décrue naturelle) ou artificielle (décrue contrôlée). Les superficies cultivées ont varié sur la période d'un minimum de 7.365 ha à un maximum de 38.700 ha. Pour la même période, le rendement moyen était de 763 Kg/ha, avec, toutefois, des fluctuations comprises entre 362 et 1.079 Kg/ha. Les spéculations pratiquées sont le sorgho et le maïs. Ce système est régulé aujourd'hui par le barrage de Manantali, à partir duquel des lachures d'eau sont opérées pour renforcer la crue naturelle.
Cependant, la régulation qui s'opérera lors de la mise en service de la centrale hydroélectrique de Manantali, risque de limiter l'amplitude des crues et les
surfaces de décrue.
2.2.2.4 Oasis
En 1993 existaient 14.844 exploitations avec environ 1.870.780 palmiers dattiers.
Ces exploitations sont réparties en 29.699 zéribas ( champs de palmerais) d'une superficie moyenne de 16 ares. La superficie occupée par les cultures sous
palmerais est de 244 ha environ. La production est estimée à 23.393 tonnes de dattes, 1.464tonnes de produits maraîchers et 1.969 tonnes de luzerne ( données
de 2000).
Tableau 2 : Répartition des oasis parWillava
Adrar Tagant Assaba Hodh El gharbi
Hodh El
Charghi Total
Nombre d'oasis 53 59 61 34 11 218
Surface totale (ha) 1 876 913 1 073 705 184 4 751
Source : MDRE, 2(301
2.2.2.5 Système
Irrigué
Les aménagementssont essentiellement rizicoles. Ce n'est que très récemmentet
sous l'impulsion du secteur privé, que des nouvelles techniques d'irrigation se
développent : aspersion, goûte à goûte, etc.
En terme de taille, la typologie fait ressortir les petits, moyens et grands périmètres. Le mode de gestion fait apparaître, quant à lui, deux catégories d'exploitations : les périmètres collectifs et les périmètres individuels.
Historiquement, les périmètres collectifs sont les plus anciens et ont bénéficié de l'appui total des pouvoirs publics jusqu'en 1990/91, date à laquelle l'Etat a mis en
place le Programme d'Ajustement Structurel de l'Agriculture (PASA), avec un fort désengagement des fonctions relatives à la production et la transformation des produits agricoles. Les aménagements ont porté sur une superficie de l'ordre de
50.000 ha en maîtrise totale de l'eau. Cependant, moins de 20.000 ha sont cultivés chaque année.
Sur la période allant du milieu des années quatre-vingt à la fin du siècle dernier,
les emblavures annuelles en riz ont oscillé entre 6.600 ha et 20.000 ha pour une
production se situant entre 33.000 et 66.748 tonnes. Quant au rendement moyen, il est de 3,785 tonnes/ha, avec un minimum de 2,8 et un maximum de 5 tonnes à l'hectare. Pour les autres céréales, les emblavures ont été entre 509 et 3.121 ha,
avec un rendement moyen de 1.692 Kg/ha (1.234, comme minimum et 2.238,
comme maximum).
Le tableau suivant donne la répartition par Willaya. Il en ressort que 71% des superficies sont au Trarza, tandis que 18,5% se situent au Gorgol et 10,5% au
Brakna. Par contre, le Gorgol compte plus de
63,3% des grands périmètres,
contre 27,2%au Trarza et 9,5% au Brakna.
Tableau 3 : Répartition des périmètres irrigués par type et parzone
Type de périmètre Trarza Brakna Gorgol Total
Périmètres collectifs dont :
- Grands périmètres
- Petits périmètres
8 603 2 303 6 300
3 400 800 2 600
7 158 5 358 1 800
19 161 8 461 10 700
Périmètres individuels 20 000 800 300 21 100
Total 28 603 4 200 7 458 40 261
Source : MDRE. 2001
Tableau 4 : Répartition des périmètresirrigués selon la taille
Répartition par taille (ha) (
en % des superficies )
Nombre de périmètres
Taille en ha <40 >40 et <100 >100 <40 >40 et <100 >100
Périmètres individuels 17% 59% 24% 268 329 35
Périmètres collectifs
(hors grands aménagements)
50% 37% 11% 304 92 8
Total 28% 52% 20% 572 421 43
Source : Document d'évaluation du PDIAIM
a) Les grands périmètres
Il s'agit de périmètres de 500 à 2.000 ha pourvus d'une station de pompage ou d'un barrage permettant l'irrigation par gravité. A l'exception de M'pourié, ils ont été aménagés parla SONADER qui en assure encore l'encadrement, la gestion et la maintenance desouvrages publics moyennant une redevance annuelle.
Les principaux grands aménagements sont la ferme de M'pourié (1.450 ha), le
casier pilote de Boghé (790 ha), le périmètre de Foum G'Ieita (1.950 ha), le périmètre de Maghama, les périmètres pilotes du Gorgol (PPG I et PPG II, 1.888 ha) et le périmètre de R'Kiz irrigué (853 ha). Ils ont été réalisés sur financement public (Etat, Bailleurs de Fonds) sans participation des bénéficiaires, avec un coût
de réalisation particulièrement élevé.
b) Les petits et moyens
périmètres
Il s'agit des
périmètres de
20ha à plus d'une centaine d'hectares, généralement
réalisés par l'Etat sans
participation des bénéficiaires. Ils sont équipés en
motopompes et
gérés
parles bénéficiaires eux-mêmes organisés en groupement
ou en coopérative. Sur ces
périmètres, les aménagements sont anciens et la
parcelle parindividu est
d'une taille trop petite ( 0,2 à 1 ha )
nepermettant, dans le
meilleur des cas, que l'autoconsommation
familiale.
c) Les périmètres
individuels
Ils sont caractérisés par le fait
qu'ils
ontété réalisés à l'initiative et à la charge des
exploitants privés
eux-mêmes. L'essentiel de
cespérimètres
setrouve dans la
Willaya du Trarza, mais ils se trouvent
dans
unesituation de délabrement total.
Une récente enquête montre que 7% seraient
à réaménager totalement, 38% à
réhabiliter à un coût inférieur à 25% du coût de l'aménagement et 55% à hauteur
de 25 à75% (Enquête récente de la SONADER).
2.2.3 Niveau technologique
On peut distinguer trois niveauxtechnologiques
Traditionnel : Absence d'utilisation à la fois des outils et des
nouveaux intrants (engrais chimiques, produits
vétérinaires,
semences sélectionnées).
❖ Intermédiaire : Utilisation régulière des intrants nouveaux.
❖ Moderne : Utilisation plus intensive des intrants modernes, avec une fumure raisonnée, emploi de produits phytosanitaires et importation de matériel génétique. Ce mouvement s'accompagne souvent d'une mécanisation et d'importants
investissementsspécialisés.
Classification des niveaux techniques de
production (une étoile représente
un niveau d'utilisation de la technique à 25%) :
Traditionnel Intermédiaire Moderne
Riziculture **
**
Maraîchage *
** *
Pluvial *** *
Elevage ***
*
Oasis ** **
Décrue *** *
Source : MDRE, 2001
2.3 Sources de croissance
La production nationale, largement
dominée
par lescéréales traditionnelles,
necouvre que 30 à 40% (ONS, 2001) des besoins du pays. Les régions du Fleuve
fournissent l'essentiel de la production et la totalité de la production rizicole grâce
aux importants programmes d'aménagements et aux mesures d'encouragement
visant l'implication de privés dans la filière. Le marché national se caractérise par
une mauvaise répartition spatiale de la production et une forte dépendance des importations et des programmes d'aide alimentaire. Une forte propension à la
consommation du riz et du blé caractérise les habitudes alimentaires des mauritaniens.
2.3.1 Culture irriguée
La politique de développementde la culture irriguée en Mauritanie a été largement
conditionnée par l'arbitrage entre la protection des consommateurs et l'encouragement de la production nationale. Compte tenu de safaible compétitivité
sur le marché international, la culture irriguée se situe dans une logique de
substitution aux importations. Dans ce cadre, le rôle de la politique tarifaire est prépondérant, mais les perspectives de croissance doivent intégrer les données
de la Globalisation et les engagementsde la Mauritanie dans le cadre de l'OMC.
Les sources potentielles de la
croissance de l'agriculture irriguée sont réelles et
nombreuses. Une forte demande intérieure peut
être envisagée
surla base des
facteurs déterminants suivants : croissance démographique
rapide (2,5%),
croissance anticipée de revenus
(croissance annuelle de 5,6% du PIB)
;élasticité
de la demande significative pour les
produits du système irrigué (riz, fruits et
légumes, pêche et
bois);
etinflation anticipée maîtrisée (cible fixée à 4%). La
demande intérieure de riz, par exemple, a
augmenté
de 5,4% en moyenneentre
1988 et 1996, selon les données de l'ONS, presque autant que
la croissance
urbaine (5,6%). La
sédentarisation rapide (54% de la population est urbaine)
s'accompagne d'un changement
des habitudes, et dans
ce sensles habitudes
alimentaires sont plus portées maintenant vers
les fruits
etlégumes. La
consommation intérieure de légumes est estimée à 60 Kg/tête/an
à Nouakchott
et20 Kg à l'intérieur du pays.
Pour le bois, la consommation locale est huit fois plus
importante que le potentiel de
production durable (MDRE, 2001). Quant à la
demande internationale, la part infime de la Mauritanie dans le marché
européen
laisse un potentiel énorme à exploiter.
Lavallée du fleuve possède le potentiel pour répondre à ces demandes nationales
et internationales en produits agricoles à haute valeur ajoutée. La part du riz local
dans la consommation totale est passée de 23% à la fin des années 1980
à
33%(ONS, 2001) à la fin des années 1990. La politique de diversification des cultures
offre des opportunités de croissance basées sur les cultures d'oléagineux, de
nouvellesspéculations de céréales etde fruits et légumes (haricots verts, gombos, melons, papayes, etc.).
Le PASA a permis la mise en place des réformes institutionnelles nécessaires.
Ainsi, le désengagement de l'Etat des fonctions de production, de
commercialisation et de traitement des produits agricoles, dans un environnement
de marché libéralisé, l'initiation des réformes foncières, la réorganisation du MDRE, la restructuration de la SONADER et la responsabilisation des organisations socioprofessionnelles (OSP) constituent les axes principaux d'une politique de développement du secteur.
La croissance du secteur irriguéest
conditionnée
par :• la réduction des coûts d'aménagement des
périmètres et l'amélioration de leur
durée de vie ;
• l'amélioration du rendement et de l'intensité culturale par l'utilisation
de
paquetstechnologiques
appropriés
;• la réduction du coût des facteurs de production (énergie et transport, notamment).
2.3.2 Filières céréalièrestraditionnelles
Elles concernent les trois systèmes précédemment évoqués
(Diéri, derrière
barrages/bas-fonds, décruenaturelle
etcontrôlée). La production
encéréales
traditionnelles (mil, sorgho, maïs) a fluctué durant la
dernière décennie
entre unminimum de 51.677tonnes en 1990/91 et un maximum de 166.692 tonnes pour la
saison 1995/96 (PSGDSR H2015).
Malgré
les acquisincontestables de la
recherche agronomique en la matière, les habitudes
alimentaires
etla dispersion
des exploitations n'ont pas permis l'adoption et la diffusion des semences améliorées. Ceci explique les fluctuations en matière de production, de surfaces et
surtout de rendements.
L'absence de débouchés, l'atomisation de la production et la concurrence des
céréales importées n'incitent pas à l'intensification et à la modernisation de la
filière.
L'augmentation de la part des céréales traditionnelles dans la consommation
totale en céréales a fluctué entre 11% en 1991/92 et 35% en 1994/95. La stabilité des prix deces céréales estdue aux performances de l'importation.
Sur la base des itinéraires techniques, des coûts de production et d'un prix à la
frontière de 250 US$ CAF Nouakchott, le coefficient (effectif) de protection est de
l'ordre de 0,3 ( MDRE, 2001), montrant clairement un avantage comparatif à la production de ces produits. Si on ajoute à cela la capacité d'absorption du marché local, une augmentation de la productivité ne posera pas de problèmes d'absorption et contribuera à l'amélioration de la situation nutritionnelle des populations. C'est pourquoi, l'avenir de spéculations réside
des rendements par l'adoption de semences
améliorées
etde techniques de
gestion de lafertilité. Le développement de la production de contre-saison dans
les périmètres irrigués viendra appuyer cette
stratégie de développement.
2.3.3 Filière des dattes
La culture oasienne, quant à elle, présente un certain nombre d'avantages comparatifs mais la saisonnalité de cette culture et la concurrence, notamment
des dattes importées, et le manque d'eau, sont les principales contraintes à lever.
La production reste faible, de l'ordre de 10.000 à 30.000 tonnes de dattes. La production par palmier reste faible, avec 11 à 15 Kg contre 150 à 200 Kg dans les
pays du Maghreb (MDRE, 2001).
Compte tenu de l'urbanisation croissante et de l'importance de ce produit dans les
habitudes alimentaires, le développement de la culture oasienne pourra bénéficier
de la différence entre les prix de la production nationale et les produits importés.
La production est intensive en main d'œuvre avec un faible taux d'utilisation des intrants importés.
La valeurajoutée élevée, en proportion de la valeur de la production, compte tenu
de la différence des prix à la frontière, permet de confirmer l'avantage comparatif.
2.3.4 Filière desfruits et légumes
Cette filière ancienne dans la culture sous palmier, n'a été introduite dans la vallée que tardivement. La production se concentre dans la période de contre-saison froide sur environ deux mois. Ce qui a entraîné la saturation du marché national et la chute des prix, d'autant plus que les unités de stockage appropriées sont inexistantes. Le reste de l'année, le marché national est alimenté par les importations, pour une consommation de l'ordre de 40 Kg/habitant/an (MDRE, 2001).
L'évolution des prix est conditionnée par la saison. Elle connaît un affaissement
marqué en mars — avril et un pic de prix en été. Faute de moyens de conservation et/ou d'étalement de durée de commercialisation, les produits locaux ne peuvent
occuper le
marché
quedurant
unepériode limitée. Une protection tarifaire
importante
pendant la période de production s'avère insuffisante
pourmaintenir
les prixà un niveau acceptable, compte tenu
de l'importance de l'offre locale et de
sa concentration dans le temps.
Il en découle que quatre éléments peuvent constituer des sources
potentielles de
croissance :
• l'étalement de la production et de la commercialisation ;
• la promotion d'une industrie de conservation ;
• la réduction du coût des facteurs de production par le développement du
réseau routieret la disponibilité d'une source d'énergie moins chère ;
• le développement des exportations.
2.4 Part de l'agriculture dans l'économie
La structure du PIB de la Mauritanie montre l'importance des ressources
naturelles. La contribution du secteur rural (hors pêche artisanale) à la formation
du PIB (prix courant) a été, en moyenne, de 24% (MAED, 2001) sur la période
1980 - 1998. Si la contribution de l'agriculture demeure limitée ( 5,1% ), le tauxde
croissance de l'agriculture était le plus élevé.
Les annexes III et IV présentent le PIB au prixcourant des divers secteurs et leur participation à saconstitution ainsi que leurstaux de croissance.
2.4.1 Emploi
Sur la base du recensement de 1988, la population active est évaluée à 581.000
personnes, dont 60% de ruraux. Entre 1977 et 1998, elle a progressé de 35%, ce
qui est largement imputable à une plus grande activité des femmes (ayant progressé de 78%). Il ressort des premiers résultats de l'enquête de 2001 que cette population était de 678.000 personnes en 1995 et de 788.000 en l'an 2000,
soit un tauxde croissance de 3% l'an (MAED, 2001).