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Retournement de l'aimantation assisté par un champ micro-onde d'une nanoparticule individuelle

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Academic year: 2021

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Submitted on 19 Dec 2012

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micro-onde d’une nanoparticule individuelle

Raoul Piquerel

To cite this version:

Raoul Piquerel. Retournement de l’aimantation assisté par un champ micro-onde d’une nanopar- ticule individuelle. Autre [cond-mat.other]. Université de Grenoble, 2012. Français. �NNT : 2012GRENY022�. �tel-00767410�

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THÈSE

Pour obtenir le grade de

DOCTEUR DE L’UNIVERSITÉ DE GRENOBLE

Spécialité : Physique

Arrêté ministériel : 7 août 2006

Présentée par

Raoul PIQUEREL

Thèse dirigée par Dr. Wolfgang WERNSDORFER

préparée au sein de l’institut Néel, CNRS/UJF dans l'École Doctorale de Physique, Grenoble

Retournement de

l’aimantation assisté par un champ micro-onde d’une

nanoparticule individuelle

Thèse soutenue publiquement le 9 mars 2012, devant le jury composé de :

Dr. Mairbek CHSHIEV

Commissariat à l’Énergie Atomique – Grenoble, Président

Pr. Stéphane MANGIN

Université Henri Poincaré – Nancy, Rapporteur

Dr. André THIAVILLE

Université Paris XI – Orsay, Rapporteur

Dr. Edgar BONET

Institut Néel – Grenoble, Examinateur

Dr. Thibaut DEVOLDER

Institut d’Électronique Fondamentale – Orsay, Examinateur

Pr. Mathias KLÄUI

Université de Mainz – Mainz (Allemagne), Examinateur

Dr. Christophe THIRION

Institut Néel – Grenoble, Examinateur

Dr. Wolfgang WERNSDORFER

Institut Néel – Grenoble, Directeur de Thèse

(3)
(4)
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(6)

Tout d’abord, je tiens ` a remercier les membres de mon jury de th` ese qui ont accept´ e d’´ evaluer mon travail, en particulier St´ ephane Mangin et Andr´ e Thiaville qui ont effectu´ e le rapport du manuscrit de th` ese. Je remercie aussi Edgar Bonet, Thibault Devolder, Mathias Kl¨ aui, Christophe Thirion et Wolfgang Wernsdorfer pour avoir fait partie de ce jury et Mairbek Chshiev pour l’avoir pr´ esid´ e.

Je remercie les directeurs successifs de l’Institut N´ eel, Alain Fontaine et Alain Shuhl, de m’avoir acceuilli au sein de l’Institut N´ eel. De mˆ eme, je remercie les directeurs successifs du d´ epartement NANO, Jo¨ el Cibert et Herv´ e Courtois.

Je tiens ` a remercier les personnes qui m’ont encadr´ e pendant cette th` ese, du premier jour jusqu’` a la soutenance de th` ese. En premier lieu, mon directeur de th` ese, Wolfgang Wernsdorfer, l’homme que l’on ne peut jamais mettre en d´ efaut. J’ai appris ´ enorm´ ement de choses et j’esp` ere ˆ etre capable de les mettre en pratique dans ma carri` ere. Mon co- directeur de th` ese, Edgar Bonet, que je consid` ere comme un puit de savoir et l’une des personnes les plus brillantes qu’il m’a ´ et´ e donn´ e de rencontrer. La troisi` eme personne a avoir

´

enorm´ ement contribu´ e ` a ce travail de th` ese est Christophe Thirion. Il n’avait officiellement pas de r´ esponsabilit´ es dans ce travail mais s’est tout de mˆ eme ´ enorm´ ement impliqu´ e. Je le remercie alors pour son aide pr´ ecieuse, y compris lors des passages moins sympathiques de la r´ edaction du manuscrit ou de la pr´ eparation de la soutenance. Enfin, je remercie Oksana Gaier, que l’on a acceuilli sur le projet du retournemet assist´ e en temps que post-doc dans le milieu de ma troisi` eme ann´ ee de th` ese. Sa curiosit´ e et ses questions pertinentes m’ont ammen´ e ` a me poser les bonnes questions avant d’entamer la r´ edaction du manuscrit.

Je tiens aussi ` a remercier les personnes avec qui j’ai pu travailler de pr´ es ou de loin pendant ces trois ann´ ees. Daniel Lepoittevin et Christophe Hoarau du service ´ electronique et Eric Eyraud du service d’ing´ enierie exp´ erimentale. Je remercie aussi les permanents (actuels ou pass´ es) du groupe Nanospintronique et Transport Mol´ eculaire, Franck Bales- tro, Nedjma Bendiab, Vincent Bouchiat et Laetitia Marty, pour leurs discussions et leurs remarques sur la physique, la recherche ou tout le reste.

Mon projet de th` ese sur le retournement assist´ e de l’aimantation est n´ e de la collabora- tion de deux ´ equipes ext´ erieures avec l’´ equipe Nanospintronique et Transport Mol´ eculaire.

Durant ces trois ann´ ees, nous avons ´ et´ e amen´ es ` a nous rencontrer plusieurs fois pour di- verses occasions et je les remercie pour leurs discussions enrichissantes et points de vue. Il s’agit de l’´ equipe d’Hamid Kachkachi de l’Universit´ e de Perpignan et l’´ equipe de V´ eronique Dupuis du LPMCN ` a Lyon.

Il y a ´ evidemment beaucoup de gens que je voudrais remercier mais ¸ca serait impensable

d’en faire une liste exhaustive ici. Ni voyez pas non plus un top 10 de mes meilleurs

amis mais plutˆ ot un aper¸cu des gens qui ont bien rempli ma boˆıte mail ces derni` eres

ann´ ees. Je commence donc par remercier Alexia Gorecki qui est la personne que je connais

depuis le plus longtemps ` a Grenoble. On a beaucoup travaill´ e mais on a quand mˆ eme eu le

temps de bien rigoler. Je remercie Fabien Bonnet pour ses d´ emo de windsurf, sa vision du

monde et son humour cinglant. Je remercie S´ ebastien Kawka, parce que les bi` eres-kebab

des soir´ ees d’´ et´ e n’auront plus jamais la mˆ eme saveur. Je remercie Christelle pour beaucoup

de choses, entre autres pour sa gentillesse, sa disponibilit´ e et aussi sa cuisine... Je devrais

non-remercier les gens qui vont suivre puisqu’ils ont ´ et´ e la plus grande entrave ` a ce travail

(7)

de th` ese, notamment pour m’avoir rendu d´ ependant ` a la caf´ eine. Je non-remercie donc Mathias Urdampilleta, dit Bifle, pour son amour du reggae, pour ˆ etre noir ` a l’int´ erieur et pour avoir ´ epargn´ e mon oeil. Je non-remercie Romain Vincent, dit Sergent, pour aimer l’informatique autant que moi et pour nos soir´ ees ` a manger les pizzas les plus grasses du monde. Je non-remercie Antoine R´ eserbat-Plantey pour avoir fait partie du trio borrom´ een du D 206, pour ses bons coups de p´ edales, son humour et mˆ eme son style !

Je remercie mes parents, Colette et G´ erard, ainsi que la banque parentale qui ne m’a jamais demand´ e de compte et m’a toujours support´ e dans mon choix de carri` ere.

Enfin, je voudrais remercier le plus sinc` erement que possible Julie. C’est difficile de faire

comprendre par ´ ecrit ` a quel point les gens comptent ou ont compt´ e et c’est encore plus

difficile pour elle. Elle qui est arriv´ ee dans ma vie au moment o´ u les choses commen¸caient ` a

se gˆ ater mais qui a sacrifi´ e son temps et son ´ energie pour m’´ epauler et m’encourager jusqu’` a

la fin. Elle me motive, me donne confiance en moi et comprend comment je fonctionne (et

peut donc y rem´ edier).

(8)

Introduction g´en´erale 7

1 Introduction 9

1.1 Syst` eme magn´ etique . . . . 9

1.1.1 Aimant uniforme . . . . 9

1.1.2 Anisotropie magn´ etique . . . . 10

1.1.3 Energie totale . . . . ´ 12

1.2 Mod` ele de Stoner-Wohlfarth . . . . 13

1.3 Retournement dynamique . . . . 16

1.3.1 Pr´ ecession de l’aimantation . . . . 16

1.3.2 Pr´ ecession amortie – Mod` ele de Gilbert . . . . 18

1.3.3 Pr´ ecession forc´ ee . . . . 20

1.3.4 R´ esonance ferromagn´ etique . . . . 22

1.3.5 R´ esonance non-lin´ eaire . . . . 23

1.3.6 Retournement assist´ e . . . . 26

1.4 Probl´ ematique et objectifs . . . . 37

2 Magn´etom´etrie microSQUID 39

2.1 Dispositif . . . . 39

2.2 Le magn´ etom` etre . . . . 41

2.2.1 Propri´ et´ es SQUID . . . . 41

2.2.2 Caract´ eristique

Ic

(φ) . . . . 43

2.2.3 Placement des objets magn´ etiques ` a ´ etudier . . . . 43

2.3 Circuit de d´ etection . . . . 44

2.3.1 Electronique bas-bruit . . . . 45

2.3.2 Automate TiCo . . . . 46

2.4 Protocole de mesure . . . . 47

2.4.1 Plan du microSQUID . . . . 47

2.4.2 Mesure directe . . . . 47

2.4.3 Mode en contre-r´ eaction . . . . 47

2.4.4 Mode froid . . . . 49

2.4.5 Mode aveugle . . . . 50

2.4.6 Mesure par dichotomie du champ de retournement . . . . 51

3

(9)

2.5 Automate rapide ADwin . . . . 51

2.5.1 L’automate . . . . 52

2.5.2 Chemins et mouvements . . . . 53

2.5.3 Asservissement . . . . 55

2.6 Syst` eme d’acquisition NanoQt . . . . 56

2.7 Dispositif micro-onde . . . . 56

2.7.1 Dispositif . . . . 57

2.7.2 Etalonnage . . . . 57

3 Magn´etom´etrie num´erique 61

3.1 Equation du mouvement adimensionn´ ee . . . . 62

3.2 Syst` eme mod` ele . . . . 63

3.3 Choix des outils num´ eriques . . . . 63

3.4 M´ ethode d’int´ egration . . . . 64

3.5 Protocole de simulation . . . . 65

3.6 Le crit` ere de retournement . . . . 67

3.7 L’enveloppe de raccordement . . . . 68

3.8 M´ ethode de cartographie . . . . 68

4 Astro¨ıde dynamique 71

4.1 Formulation de la probl´ ematique . . . . 71

4.2 Protocole, m´ ehodologie et mat´ eriaux . . . . 72

4.2.1 Protocole . . . . 72

4.2.2 Impulsion AC . . . . 75

4.2.3 Syst` emes ´ etudi´ es . . . . 76

4.3 Observation de l’astro¨ıde dynamique . . . . 78

4.3.1 Approche exp´ erimentale . . . . 78

4.3.2 Approche th´ eorique . . . . 80

4.3.3 Conclusion . . . . 85

4.4 Effet du temps de mont´ ee . . . . 86

4.4.1 Approche exp´ erimentale . . . . 86

4.4.2 Approche num´ erique . . . . 88

4.4.3 Conclusion . . . . 91

4.5 Position de la r´ esonance . . . . 92

4.5.1 Interpr´ etation . . . . 92

4.5.2 Conclusion . . . . 96

4.6 Conclusion . . . . 96

5 Bassins d’attraction 99

5.1 Probl´ ematique . . . . 99

5.2 Protocole . . . . 101

5.2.1 Pr´ eparation du paysage ´ energ´ etique . . . . 103

5.2.2 Pr´ eparation de l’´ etat initial – Impulsion pompe . . . . 104

(10)

5.2.3 Evolution de l’aimantation – Impulsion sonde . . . . 105

5.2.4 Diagramme de Fresnel . . . . 105

5.3 Retournement en fonction de l’´ etat initial . . . . 107

5.3.1 Protocole exp´ erimental . . . . 107

5.3.2 Discussion sur la rotation de la phase . . . . 107

5.3.3 R´ esultat exp´ erimental . . . . 109

5.3.4 Conclusion . . . . 110

5.4 Effet de l’amplitude du champ AC . . . . 110

5.5 Effet du champ DC . . . . 111

5.6 Effet de la relaxation . . . . 112

5.6.1 Pr´ ecession libre . . . . 112

5.6.2 Effet de l’amortissement . . . . 112

5.7 Conclusion . . . . 116

Conclusion g´en´erale 123

A Projection Mercator 127

B ´Equation LLG explicite et implicite 129

(11)
(12)

Depuis une dizaine d’ann´ ees, la demande en stockage num´ erique s’est intensifi´ ee, cher- chant ` a concilier densit´ e, stabilit´ e et rapidit´ e d’acc` es aux informations. Une piste de bons candidats pour augmenter cette densit´ e, sans sacrifier la stabilit´ e, semble ˆ etre les nanopar- ticules monodomaines ` a forte anisotropie magn´ etique. En effet, depuis 2006, la majorit´ e des disques durs commerciaux sont bas´ es sur une technologie d’enregistrement perpendiculaire

[1]. Dans ce cas, les m´

edias discrets ` a anisotropie ´ elev´ ee, ferromagn´ etiquement bloqu´ es ` a la temp´ erature ambiante, montrent un grand potentiel pour l’avenir de l’enregistrement magn´ etique ` a ultra-haute densit´ e. Malheureusement, le renversement de leurs aimanta- tions requiert des champs tr` es intenses par rapport aux capacit´ es des tˆ etes d’´ ecriture actuelles. En 2003, Thirion et al.

[2]

ont mis en ´ evidence que la pr´ ecession assist´ ee de l’aimantation par un champ micro-onde peut entrainer le retournement pour une nanopar- ticule individuelle pour des champs statiques inf´ erieurs ` a la limite de Stoner-Wohlfarth.

Le retournement assist´ e par micro-onde (Microwave Assisted Switching – MAS ) pourrait devenir technologiquement pertinent au mˆ eme titre que l’enregistrement magn´ etique as- sist´ e thermiquement

[3], d´

ej` a explor´ e pour les tˆ etes de disque dur. Depuis, de nombreux travaux th´ eoriques

[4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18]

ou exp´ erimentaux

[19, 20, 21, 22, 23, 24, 25, 26]

sont venus compl´ eter la compr´ ehension ou proposer de nouveaux sc´ enarii de MAS.

L’´ etude du MAS fait r´ ef´ erence ` a l’´ etude de la dynamique de l’aimantation dans les

´

el´ ements magn´ etiques monodomaines. Ce champ de recherche tr` es actif depuis de nom- breuses ann´ ees a notamment permis de mettre en ´ evidence le r´ egime de r´ esonance ferro- magn´ etique en r´ eponse lin´ eaire ou non-lin´ eaire

[27]

ou encore la cr´ eation d’ondes de spin

[28]. Notamment, un des principaux param`

etres de contrˆ ole de la dynamique est la puis- sance du signal excitateur qui permet de passer d’un r´ egime ` a l’autre. Le MAS est accessible lorsque l’amplitude du champ excitateur permet d’injecter suffisamment d’´ energie dans le syst` eme pour d´ epasser la barri` ere d’´ energie s´ eparant les ´ etats stables. On se trouve donc en pr´ esence d’un nouveau r´ egime dynamique, qui suit par amplitude d’excitation croissante les travaux pr´ ec´ edement cit´ es.

Le but de ce travail de th` ese est d’enrichir notre connaissance sur ce nouveau r´ egime de la dynamique de l’aimantation en continuant l’´ etude du retournement assist´ e sur des nanoparticules individuelles. Nous verrons notamment que l’´ etat final de l’aimantation est d´ etermin´ ee par la pr´ esence d’attracteurs dans le paysage ´ energ´ etiques. L’objectif exact et le d´ eroulement de ce manuscrit de th` ese sont discut´ es ` a la fin du chapitre 1, une fois les

7

(13)

notions ´ el´ ementaires de la dynamique de l’aimantation introduites.

Nous sommes convaincus que notre approche, tout ` a fait originale, permet d’offrir

de nouvelles solutions face aux difficult´ es rencontr´ ees par l’industrie de l’enregistrement

magn´ etique. On peut ´ egalement souligner l’int´ erˆ et scientifique, ` a savoir la possibilit´ e de

d´ ecrire correctement le processus de retournement de l’aimantation dans des nanoparti-

cules.

(14)

Introduction

Dans ce premier chapitre, nous allons mettre en place des outils et concepts qui vont nous ˆ etre utiles pour la suite de ce manuscrit. En commen¸cant par la pr´ esentation des syst` emes consid´ er´ es nous aborderons le retournement quasi-statique, ph´ enom` ene connu et largement utilis´ e depuis quelques ann´ ees, puis nous pr´ esenterons les ´ el´ ements de base de la dynamique de l’aimantation. Nous passerons de l’´ equation du mouvement d’un spin unique aux modes de pr´ ecession que l’on peut rencontrer dans la r´ esonance ferromagn´ etique. En- suite nous pr´ esenterons les diff´ erents travaux th´ eoriques et exp´ erimentaux d´ ej` a effectu´ es sur le retournement assist´ e. Enfin, nous d´ egagerons une probl´ ematique, nous placerons le sujet de cette th` ese dans son contexte. Nous ajouterons quelques mots sur les implications que ce travail peut avoir dans diff´ erents domaines de la physique du magn´ etisme ou non.

1.1 Syst` eme magn´ etique

1.1.1 Aimant uniforme

Les syst` emes magn´ etiques essayent de minimiser leurs ´ energies internes et cherchent la configuration magn´ etique la moins coˆ uteuse. L’´ energie interne r´ esulte de la comp´ etition entre plusieurs contributions qui sont

– l’´ energie d’´ echange qui tient compte du d´ esalignement des spins ; – l’´ energie d´ emagn´ etisante qui tient compte du rayonnement dipolaire ; – l’´ energie d’anisotropie.

Pour un syst` eme suffisamment grand, la configuration stable est compos´ ee de plusieurs domaines. Si l’on paie le prix d’une paroi de domaine, on gagne en rayonnement dipolaire (

Fig. 1.1a). En revanche, pour un syst`

eme ayant une taille inf´ erieure ` a une taille critique, la configuration stable est monodomaine mais avec les spins mal align´ es (

Fig. 1.1b). On

ne paie plus de paroi de domaine car la taille du syst` eme ne permet plus d’en porter mais le rayonnement dipolaire est encore minimis´ e grˆ ace au d´ esalignement des spins. Enfin si le syst` eme est tr` es petit, la configuration stable est monodomaine avec tous les spins parfai-

9

(15)

(a) (b) (c)

Figure 1.1 – Configuration magn´etique d’un petit syst`eme magn´etique.(a)La taille du syst`eme est grande, l’´energie est minimis´ee par cr´eation de parois de domaines.(b)La taille ne permet plus de porter une paroi de domaine mais le d´esalignement des spins minimise le rayonnement dipolaire.(c)Le syst`eme est tr`es petit, il n’y a qu’un domaine de spins parfaitement align´es. C’est la configuration macrospin.

tement align´ es

1

, configuration aussi appel´ ee macrospin ou particule de Stoner (

Fig. 1.1c).

Ici, l’´ energie d’´ echange l’emporte sur le rayonnement dipolaire.

Une des propri´ et´ es remarquables des syst` emes macrospins est que leurs normes ne d´ ependent pas de leurs orientations et sont toujours ´ egales ` a

Ms

, l’aimantation spontan´ ee

2

. Par la suite, nous ne consid` ererons que le mod` ele macrospin. De plus, toutes les ´ energies dans ce chapitre sont donn´ ees par unit´ e de volume.

1.1.2 Anisotropie magn´ etique

La d´ ependance angulaire de l’´ energie du syst` eme est d´ ecrite par l’anisotropie magn´ etique (

Fig. 1.2b). Cette d´

ependance impose des axes pr´ ef´ erentiels encore appel´ es axes de facile aimantation qui correspondent aux minima locaux. ` A l’inverse les axes de difficile aimanta- tion correspondent aux maxima. L’´ energie d’anisotropie,

Eani

(M), regroupe les diff´ erentes contributions provenant de

– la structure cristalline ; – la forme ;

– l’´ etat de surface de l’aimant.

Dˆ u ` a toutes ces contributions, le calcul exact de l’´ energie d’anisotropie est difficile ` a faire, il requiert une parfaite connaissance du syst` eme et mˆ eme num´ eriquement, pour des aimants compos´ es de 10

3

` a 10

6

atomes, le calcul est tr` es lourd.

Heureusement, les contributions sont souvent d’importance variable et une approxima- tion ` a un ordre faible nous permet de d´ eterminer l’´ energie d’anisotropie effective. L’aniso-

1. En r´ealit´e, les petits syst`emes compos´es de plusieurs moments magn´etiques ne peuvent jamais ˆetre compl`etements satur´es[29]

2. Dans ce cas, l’aimantation spontan´ee Ms est (presque) ´egale `a la densit´e volumique des moments magn´etiquesµB dans le mat´eriaux,Ms=N µB.

(16)

(a)

X(θ, φ)

Y(θ, φ)

Puits Puits

Col min max

(b)

X(θ, φ)

Y(θ, φ)

max min

(c)

a

M

H

c

(d)

θ π

K

0 Eani(θ)

Figure 1.2 – Anisotropie magn´etique. (a) Paysage ´energ´etique en projection Mercator Transverse (Voir annexes) d’un syst`eme `a anisotropie biaxiale. Comme sur un planisph`ere, l’axe X correspond `a la latitude et l’axe Y correspond `a la longitude. Il n’y a que deux puits qui correspondent aux ´etats stables.(b)Paysage ´energ´etique d’un syst`eme `a anisotropie cubique. Il y a huit ´etats stables.(c)Syst`eme magn´etique anisotrope `a sym´etrie de r´evolution, l’anisotropie d´epend uniquement de θ. (d)D´ependance angulaire de l’´energie d’anisotropie pour un syst`eme uniaxial. Les deux positions d’´equilibre, θ = 0 et θ=π, sont s´epar´ees par une barri`ere de hauteurK.

tropie effective doit respecter la sym´ etrie par inversion

Eani

(M) =

Eani

(−M) (1.1)

(17)

Le d´ eveloppement sur une base propre (u

x,uy,uz

) nous donne

3 Eani

(M) =

X

2j=a+b+c

κiuaxubyucz

(1.2) o` u

κi

est la pond´ eration du d´ eveloppement. Afin d’illustrer cette anisotropie effective, prenons deux exemples, celui d’une anisotropie biaxiale et celui d’une anisotropie cubique.

Anisotropie biaxiale : Consid´ erons un ellipso¨ıde aplati sur un de ses petits axes (l

x < ly < lz

) dont l’anisotropie est principalement dict´ ee par la forme, nous obtenons le d´ eveloppement suivant

Eani

(M) =

κ1u2x

+

κ2u2y

+

κ3u2z

(1.3) qui apr` es simplification

4

nous donne

Eani

(M) = (κ

2−κ1

)u

2y

+ (κ

3−κ1

)u

2z

(1.4) Posons les constantes d’anisotropie

Ky

=

−(κ2−κ1

) et

Kz

=

−(κ3−κ1

) ainsi nous obtenons l’´ energie d’anisotropie pour un syst` eme ` a anisotropie biaxiale (

Fig. 1.2c)

Eani

(M) =

−Kyu2y−Kzu2z

(1.5) Supposons par exemple que

Kz > Ky >

0, alors l’axe

z

est facile et l’axe

x

est difficile.

Anisotropie cubique : Consid´ erons une sph` ere dont l’anisotropie est principalement dict´ ee par la structure cristalline. L’anisotropie est ` a sym´ etrie cubique et nous obtenons le permier terme non nul

Eani

(M) =

κ1u2xu2y

+

κ2u2yu2z

+

κ3u2zu2x

(1.6) Dans le cas o` u

κ1

=

κ2

=

κ3

=

−K

Eani

(M) =

−K(u2xu2y

+

u2yu2z

+

u2zu2x

) (1.7) nous obtenons l’anisotropie d’un syst` eme cubique (

Fig.1.2d) avec huit orientations stables.

1.1.3 Energie totale ´

L’´ energie de couplage d’un champ magn´ etique

HDC

avec un moment magn´ etique

M

est d´ ecrite par l’effet Zeeman

EZ

(M,

HDC

) =

−µ0MHDC

(1.8)

ce qui nous permet de d´ efinir l’´ energie statique totale du macrospin

Est

(M,

HDC

) =

Eani

(M)

−µ0MHDC

(1.9) Selon la grandeur de notre champ DC, on peut d´ efavoriser ou tout simplement d´ etruire un minima dans le paysage ´ energ´ etique (

Fig. 1.3). Il se trouve que c’est le point de d´

epart de notre prochaine discussion, le retournement (quasi-)statique.

3. Les vecteurs propres sont donn´es parux=M.xM

s = sinθcosφ, uy = M.yM

s = sinθcosφet uz= M.zM

s = cosθ

4. u2x+u2y+u2z= 1

(18)

(a)

X(θ, φ)

Y(θ, φ)

Emin Emax

(b)

X(θ, φ)

Y(θ, φ)

Emin Emax

(c)

X(θ, φ)

Y(θ, φ)

Emin Emax

Figure 1.3 – Effet du champ magn´etique sur le paysage ´energ´etique.Paysage ´energ´etique d’un syst`eme `a anisotropie uniaxiale avec l’axe facile selonzet le plan difficile selonxOy.(a)Champ magn´etique DC selon l’axez;(b)selon l’axey; et(c)selon l’axex.

1.2 Retournement statique

On appelle retournement, le passage de l’aimantation d’un ´ etat stable ` a un autre. Par exemple, pour un macrospin ayant une anisotropie uniaxiale, dont l’axe facile est l’axe

z,

le retournement fait passer l’aimantation de +z ` a

−z

ou le contraire.

Lorsque un macrospin est orient´ e selon une direction stable et que la temp´ erature est nulle, il n’a ` a priori aucune raison de changer d’´ etat. Ainsi, le retournement n’exprime que la r´ eponse du syst` eme ` a un champ magn´ etique ext´ erieur

[31]. Ce processus peut suivre

deux tendances

– le retournement uniforme o` u tous les spins, de concert, se renversent au mˆ eme mo-

ment, suivant la mˆ eme rotation ;

(19)

(a)

A

Est

B

θ HDC = 0

HDC = HK

(b)

A

B

M

HDC

(c)

A

B

AB

HDC Hz

Hy

(d)

Hz

Hy

Figure 1.4 – Retournement statique d’apr`es le mod`ele de Stoner-Wohlfarth.(a)D´eformation du paysage ´energ´etique sous l’influence d’un champ magn´etique l´eg`erement inclin´e par rapport `a l’axe facile. Pour un champ HDC < HcH), l’aimantation est stable au fond du puits m´etastableA. Pour un champHDC>HcH), l’aimantation est instable et se retourne au fond du puitsB.(b)Cycle d’hyst´er´esys mettant en ´evidence la rotation de l’aimantation de l’´etatA`aBlorsque le champ DC atteintHcH).(c) Valeurs du champ de retournementHcH) dans le plan du champHDCd´ecrivant une astro¨ıde. L’axe facile est selon Oz et le plan difficile selon Oxy. (d) Astro¨ıde de Stoner-Wohlfarth mesur´ee sur une particule de ferrite de baryum d’environ 20 nm de diam`etre [30]. L’anisotropie r´eelle de cette particule n’est pas uniaxiale, pourtant la courbe de champ critique correspond bien, en premi`ere approximation, au mod`ele de Stoner-Wohlfarth.

– la nucl´ eation d’une paroi de domaine qui se propage ensuite dans tous le syst` eme

[32].

On distingue d’ailleurs deux m´ ecanismes

– le retournement classique o` u le changement de direction s’op` ere par rotation ;

– le retournement quantique o` u le changement de direction s’op` ere par effet tunnel

(20)

entre ´ etats r´ esonants.

Dans notre cas, nous ne nous int´ eresserons qu’au retournement d’un moment uniforme et classique. Le syst` eme est suffisamment petit pour n’autoriser qu’une rotation uniforme et le nombre de spin est suffisamment ´ elev´ e pour gommer les comportements quantiques. Mˆ eme si ces deux hypoth` eses de d´ epart peuvent paraˆıtre fortes, elles s’appliquent en g´ en´ erale assez bien en premi` ere approximation pour un syst` eme macrospin. C’est d’ailleurs une des briques de d´ epart du mod` ele de retournement d´ evelopp´ e par Stoner et Wohlfarth (SW)[33]

et parall` element par N´ eel

[31]. Ce mod`

ele donne la d´ efinition du champ critique pour lequel un syst` eme magn´ etique uniaxial se retourne.

Consid´ erons un macrospin ayant une anisotropie uniaxiale. L’aimantation

M

, le champ magn´ etique

HDC

et l’axe facile

Oz

sont dans le mˆ eme plan. L’´ energie totale est donn´ ee par (1.9) et exprim´ ee de mani` ere explicite par

Est

(M,

HDC

) =

K1

sin

2θ−µ0MsHDC

cos(θ

−θH

) (1.10) avec

θ, l’angle entre l’aimantation et l’axe facile et θH

l’angle entre le champ magn´ etique DC et l’axe facile. Dans le plan, les ´ etats stables sont simplement donn´ es par

(dEst

= 0

d2Est

2 >

0 (1.11)

o` u la d´ eriv´ ee seconde, ´ equivalente ` a la courbure locale de l’´ energie totale, donne des indi- cations sur la stabilit´ e des ´ etats consid´ er´ es. Une courbure positive indique un ´ etat stable, l’aimantation restera dans cette position ind´ efiniment. En revanche, une courbure nulle ou n´ egative indique un ´ etat instable dont l’aimantation va s’´ eloigner, c’est le retournement.

La courbure nulle correspond ` a la limite critique entre stabilit´ e et retournement d

2Est

2

= 2K

1

cos(2θ) +

µ0MsHDC

cos(θ

−θH

) = 0 (1.12) Afin de simplifier le calcul, prenons comme exemple le cas o` u

M

est align´ e selon une des deux directions de l’axe facile, par exemple

θ

= 0, et appliquons le champ magn´ etique

HDC

dans la direction oppos´ ee,

θH

=

π, ainsi nous obtenons

HDC

= 2K

1

µ0Ms

=

Hc

H

=

π)

(1.13)

o` u la quantit´ e

Hc

H

=

π) repr´

esente le champ critique, la valeur pour laquelle l’aimanta- tion devient instable et peut se retourner.

Ici nous nous sommes content´ es d’´ evaluer la valeur du champ critique selon une seule direction du champ. Stoner et Wohlfarth ont d´ etermin´ e la d´ ependance angulaire du champ critique

Hc

H

) pour une anisotropie uniaxiale et ont obtenu

Hc

H

) =

HK

(sin

2/3θH

+ cos

2/3θH

)

3/2

(1.14)

(21)

avec

HK

= 2K

1

µ0Ms

(1.15)

le champ d’anisotropie. Remarquons que

Hc

H

) d´ ecrit dans l’espace de champ (Oxyz) une astro¨ıde de r´ evolution, l’axe

Oz

correspond ` a l’axe facile et le plan perpendiculaire

Oxy

correspond au plan difficile. Il faut comprendre cette astro¨ıde comme une d´ elimitation de l’espace, s´ eparant l’int´ erieur, o` u le syst` eme est bistable, de l’ext´ erieur, o` u le syst` eme est monostable, le retournement s’op´ erant lorsque l’on franchit la courbe de champ critique.

Ici le calcul est simple et peut se faire de fa¸con analytique mais en dehors du cas uniaxial, la d´ etermination de la d´ ependance angulaire n’est pas simple. D’une part, les contributions ` a l’´ energie peuvent ˆ etre multiples et d’ordre ´ elev´ e, d’autre part, les diff´ erents axes remarquables peuvent avoir des orientations diff´ erentes. N´ eanmoins, une g´ en´ eralisation du mod` ele de Stoner-Wohlfarth ` a ´ et´ e propos´ ee par A. Thiaville

[34], il propose une ap-

proche g´ eom´ etrique qui permet de d´ efinir une courbe critique mˆ eme pour une anisotropie arbitraire.

Par la suite, nous nous restreindrons aux anisotropies simples, c’est ` a dire uniaxiales ou faiblement biaxiales.

1.3 Retournement dynamique

Dans le d´ ebut de ce chapitre, nous avons discut´ e du retournement quasi-statique ou mod` ele de Stoner-Wohlfarth. Par l’action d’un champ magn´ etique sur le paysage ´ energ´ etique du macrospin, il est possible de faire passer l’aimantation d’une position d’´ equilibre vers une autre. Dans cette section nous allons aborder une autre possiblit´ e de retournement, le retournement assist´ e.

Nous allons tout d’abord pr´ esenter l’´ equation du mouvement d’un macrospin libre ou amorti. Nous discuterons ensuite de la pr´ ecession forc´ ee d’un syst` eme magn´ etique en pr´ esentant la r´ esonance ferromagn´ etique lin´ eaire et non-lin´ eaire. A ce stade nous devrions ˆ

etre capables de d´ ecrire les diff´ erentes notions qui r´ egissent la dynamique de l’aimantation.

Enfin nous aborderons le retournement assist´ e (Assisted Switching – AS ) par un champ AC (Microwave Assisted Switching – MAS ), le but ´ etant d’assister la pr´ ecession du macrospin en fournissant suffisamment d’´ energie pour franchir la barri` ere de potentiel s´ eparant deux minima c’est ` a dire deux directions d’´ equilibre. Nous d´ etaillerons les diff´ erents travaux th´ eoriques et exp´ erimentaux afin de placer le contexte de ce travail de th` ese et d´ efinirons ensuite les diff´ erents axes que nous aborderons dans ce manuscrit.

1.3.1 Pr´ ecession de l’aimantation

Laundau et Lifshitz proposent en 1935 que le mouvement d’un macrospin

M, isotrope,

sans dissipation, sans for¸cage et plong´ e dans un champ

HDC

soit d´ ecrit par une ´ equation du premier ordre

dM

dt =

−γ0M×HDC

(1.16)

(22)

(a)

Axe facile

Axe difficile

HDC

M M

(b)

M

M

stable stable Axe facile

Axe difficile

HDC

Figure 1.5 – Mouvement d’un moment magn´etique an/isotrope plong´e dans un champ HDC. (a)Illustration de deux trajectoires possibles pour un moment isotrope. Le moment d´ecrit un mouvement circulaire, ax´e sur le champHDC. De plus, sans dissipation, il garde l’angle θentre Met HDC constant.

(b)Illustration des trajectoires possibles pour un moment anisotrope dans un champ inclin´e par rapport `a l’axe facile. Les orientations d’´equilibre sont d´efinies par le champ statiqueHst. Les moments magn´etiques d´ecrivent une orbite non-circulaire autour des axes d’´equilibre.

avec

γ0

, le facteur gyromagn´ etique. Il s’agit l` a d’un mouvement de pr´ ecession continue, dans le sens direct, ` a angle constant, ax´ e sur le champ

HDC

(

Fig. 1.5). Afin de rendre

compte de l’anisotropie magn´ etique, nous pouvons substituer

HDC

par le champ statique

Hst

, somme des contributions dues ` a l’anisotropie et au champ DC, d´ efini comme

Hst

=

1

µ0Ms

dE

ani

dM +

HDC

(1.17)

Dans ce cas, l’´ equation du mouvement (1.16) devient dM

dt =

−γ0M×Hst

(1.18)

La pr´ ecession ne s’effectue plus autour du champ DC mais autour d’une orientation d’´ equilibre qui correspond ` a un minimum locale de l’´ energie.

La fr´ equence de pr´ ecession d’un macrospin isotrope est ´ egale ` a la fr´ equence de Larmor

fL

=

γ0HDC

2π (1.19)

La fr´ equence d’un macrospin anisotrope tient compte des contributions ´ energ´ etiques dues

`

a l’anisotropie. Une solution propos´ ee

[35, 36]

consiste ` a se placer dans le rep` ere sph´ erique

pour d´ ecomposer l’´ equation (1.30) selon

θ

et

φ. En consid´

erant que la pr´ ecession de l’ai-

mantation reste aux petits angles, nous pouvons lin´ eariser autour des positions d’´ equilibre

(23)

θ

=

θ0

et

φ

=

φ0

et ainsi obtenir la formule de Smit-Suhl qui d´ efinit la fr´ equence propre en fonction de la courbure locale de l’´ energie statique

f0

=

γ

2πM

s

sin

θ0

s

2Est

∂θ2

2Est

∂φ2

2Est

∂θ∂φ 2

(1.20)

Afin de parler de fa¸con claire de la pr´ ecession, il devient pratique d’introduire la notion de cˆ one de pr´ ecession (

Fig. 1.5). Il s’agit de l’angle solide appuy´

e sur la trajectoire de l’aimantation.

1.3.2 Pr´ ecession amortie – Mod` ele de Gilbert

Pour l’instant, nous avons pris en compte la dynamique de l’aimantation en consid´ erant une dissipation nulle, le syst` eme ne relaxe jamais et son ´ energie interne ne varie pas,

dE

dt

= 0. Or le macrospin est port´ e par une nano-structure qui est coupl´ ee ` a l’environne- ment ext´ erieur. Il s’op` ere alors une dissipation

5

dont nous devons tenir compte. Pour cela, d´ eterminons tout d’abord la variation de l’´ energie interne

dE

st

dt = dE

st

dM

·

dM

dt =

−µ0Hst·

dM

dt (1.21)

o` u l’´ equation (1.18) nous permet d’´ ecrire dE

st

dt =

µ0γ0Hst

(M

×Hst

) (1.22) Nous remarquons que ce terme repr´ esente le volume orient´ e

6

du parall´ el´ epip` ede d´ efinit par (M,

Hst,Hst

). Dans ce cas, il est clair que ce terme, de volume orient´ e nul, n’a aucun effet sur la variation d’´ energie du syst` eme

µ0γ0Hst

(M

×Hst

) = 0 (1.23)

Il ne participe ni ` a l’amortissement, ni ` a l’acc´ el´ eration de la pr´ ecession. Afin de rendre tout de mˆ eme compte de la dissipation, Gilbert proposa en 1955 l’id´ ee d’ajouter une dissipation de type Rayleigh, comparable ` a un frottement visqueux, fonction de la vitesse au carr´ e, dans l’´ equation (1.21)

dE

st

dt =

−C

dM

dt

2

(1.24) o` u

C

est le coefficient dissipatif. Afin de remonter ` a l’´ equation du mouvement, nous d´ eveloppons l’´ equation (1.24)

dE

st

dt =

µ0γ0Hst

(M

×Hst

) +

γ0C(M×Hst

) dM

dt (1.25)

5. La dissipation regoupe plusieurs m´ecanismes diff´erents qui peuvent ˆetre par exemple le couplage au bain thermique, le bruit, les propri´et´es du mat´eriau consid´er´e, etc...

6. Le produit mixte (u×v).wrepr´esente le volume orient´e du parall´el´epip`ede (u,v,w)

(24)

(a)

Y(θ, φ)

X(θ, φ)

(b)

Y(θ, φ)

X(θ, φ) (c)

M z

y x

(d)

M

z

y

x

Figure 1.6 – Mouvement d’un moment magn´etique libre ou amorti.(a)Trajectoire de l’aiman- tation sans dissipation dans le paysage ´energ´etique (projection Mercator). L’aimantation suit les lignes d’iso-´energie. (b) Trajectoire de l’aimantation avec dissipation dans le paysage ´energ´etique. La dissipa- tion pr´ecipite l’aimantation dans le fond du puits. Plus la dissipation est ´elev´ee, plus la trajectoire pour rejoindre le fond du puits est courte.(c) Un moment magn´etique isotrope, sans dissipation, a un angleθ entre le moment et le champ constant. Le mouvement d´ecrit alors une orbite circulaire. (d)Un moment magn´etique soumi `a des dissipations voit son angle θdiminuer au cours du temps. Le mouvement d´ecrit une spirale qui, au fur et `a mesure de la pr´ecession, s’aligne avec le champ.

en utilisant la permutation circulaire du produit mixte dE

st

dt =

µ0γ0Hst

(M

×Hst

)

−γ0C

dM dt

Hst

(1.26)

on peut regrouper dE

st

dt =

−µ0Hst

−γ0M×Hst

+

γ0C µ0

dM dt

(1.27)

(25)

et dans l’approximation d’un amortissement faible (α << 1), on peut identifier le second membre ` a un vecteur vitesse

dMdt

dM

dt =

−γ0M×Hst

+

γ0C µ0

dM dt

(1.28) on pose la constante d’amortissement de Gilbert comme

α

=

γ0CMs

µ0

(1.29)

et nous obtenons l’´ equation de Landau-Lifshitz-Gilbert (LLG) qui r´ egit le mouvement d’un macrospin amorti

dM

dt =

−γ0M×Hst

+

α Ms

dM dt

(1.30) Dans le reste du manuscrit on pourra utiliser la forme implicite (1.30) ou la forme explicite

7

suivante

(1 +

α2

) dM

dt =

−γ0M×Hst−αγ0

Ms

(M

×Hst

) (1.31) Au regard de cette ´ equation, on peut se poser la question de l’effet de l’amortisse- ment sur le mouvement de l’aimantation. Pour cela, consid´ erons une aimantation isotrope, plong´ ee dans un champ magn´ etique

HDC

. Une des premi` eres remarques que l’on peut faire est que la dissipation de Gilbert garde la norme de l’aimantation constante ainsi elle d´ ecrit une trajectoire inscrite sur sph` ere. Le terme

−M×

(M

×HDC

) de l’´ equation (1.31) d´ efinit un champ de vecteurs sur la sph` ere qui pointe en direction de l’orientation d’´ equilibre (en direction de

HDC

). Dans ce cas, on remarque que la dissipation de Gilbert ne modifie pas la fr´ equence de pr´ ecession mais tend ` a fermer le cˆ one de pr´ ecession (

Fig.1.6b). Le r´

esultat est qu’au fur et ` a mesure de la pr´ ecession, l’aimantation s’aligne avec le champ DC

HDC

1.3.3 Pr´ ecession forc´ ee

Maintenant que nous avons compris le mouvement libre ou amorti de l’aimantation, nous pouvons aborder une notion un peu plus complexe qui est l’excitation de la pr´ ecession.

Ainsi nous allons tenter de r´ epondre aux quelques questions qui sont – comment peut-on exciter la pr´ ecession de l’aimantation ?

– que se passe-t-il lorsque l’aimantation et l’excitation sont en r´ esonance ? – que peut-on tirer de cette r´ esonance ?

– jusqu’o` u peut-on aller dans l’excitation de la pr´ ecession ? Tout d’abord, essayons de r´ epondre ` a la premi` ere question.

Quel m´ ecanisme permet d’entraˆıner la pr´ ecession de l’aimantation ? A priori il y en a plusieurs ! En effet, on peut citer comme exemple, un courant d’´ electrons polaris´ es

[37], un

7. Les deux formes sont math´ematiquement ´equivalentes. Le passage de la forme implicite `a explicite est d´etaill´e en annexe.

(26)

champ magn´ etique puls´ e

[38]

ou un champ magn´ etique micro-onde

[2]. Mais int´

eressons nous plus particuli` erement ` a ce dernier cas. En effet, sous certaines conditions, un champ AC

HAC

peut entraˆıner la pr´ ecession d’un moment magn´ etique unique, d’un film mince ou d’un mat´ eriaux massif. Cette technique est, par ailleurs, tr` es utilis´ ee dans le domaine de la r´ esonance ferromagn´ etique.

Afin de comprendre plus en d´ etail ce m´ ecanisme, consid´ erons un champ magn´ etique AC

HAC

de la forme suivante

HAC

(t) =

A

G(2πf t

+

ϕ)

(1.32)

avec

A

l’amplitude maximum, Ω l’enveloppe qui s’´ etale de fa¸con continue sur une dur´ ee ∆,

f

la fr´ equence de l’oscillation,

ϕ

la phase ` a l’origine et

G

la fonction oscillante, tenant compte de la polarisation. Ce champ est ` a ajouter au champ statique ressenti par l’aimantation, d’o` u le champ total

Htot

=

Hst

+

HAC

(1.33)

ainsi l’´ equation LLG (1.30) devient dM

dt =

−γ0

(H

st

+

HAC

) +

α

Ms

dM

dt (1.34)

Maintenant posons-nous la question de l’effet du champ AC

HAC

sur la pr´ ecession de l’aimantation. Pour cela, consid´ erons un moment magn´ etique sans dissipation. Dans ce cas, la variation d’´ energie donn´ ee par l’´ equation (1.21) doit prendre en compte l’excitation de la pr´ ecession donn´ ee par l’´ equation (1.34). Ainsi

dE

dt =

µ0γ0

(M

×Hst

)H

st

+

µ0γ0

(M

×HAC

)H

st

(1.35) On rappelle que le premier terme, de volume orient´ e nul, ne transf` ere pas d’´ energie au syst` eme, il reste

dE

dt =

µ0γ0

(M

×HAC

)H

st

(1.36)

Cette ´ equation peut avoir un volume orient´ e diff´ erent de z´ ero et donc un ´ echange d’´ energie peut s’op´ erer entre le moment magn´ etique et le champ AC, c’est ce que l’on appelle le pompage d’´ energie. Analysons deux cas de figures. Si

HAC

est contenu dans le plan (M,

Hst

), la variation d’´ energie est nulle. Le seul effet observable est la l´ eg` ere acc´ el´ eration ou d´ ec´ el´ eration de la pr´ ecession. Deuxi` eme cas, si

HAC

n’est pas contenu dans le plan (M,

Hst

), la variation d’´ energie est non nulle mais d´ epend du signe du volume orient´ e.

L’effet observable devient dans ce cas, l’ouverture ou la fermeture du cˆ one de pr´ ecession.

Au passage, ce que nous venons de pr´ esenter ne perd pas sa validit´ e lorsque nous prenons en compte les dissipations. Il suffit juste d’additionner simplement les deux contributions afin d’obtenir une ´ equation qui d´ efinie la comp´ etition entre le pompage (1.36) et la dissipation

dE

dt =

µ0γ0

(M

×HAC

)H

st− αµ0 γ0Ms

dM dt

2

(1.37)

(27)

Δf

0

θ

2

θ

2

θ

a

θ

a2

θ

b

θ

b2

θ

2

θ

2

θ

2

H

AC

> H

cr

H

AC

= H

cr

H

AC

< H

cr

f - f

0

f

a

f

b

(a)

(b)

(c)

Figure 1.7 – Principe de FMR en r´eponse lin´eaire et non-lin´eaire[39].D´ependance de l’ouverture du cˆone de pr´ecession (caract´eris´ee par θ2) en fonction de la fr´equence de pompage f. (a) Pour une amplitude de pompage HAC = 0.001Hcr, l’ouverture du cˆone de pr´ecession admet un maximum centr´e surf0et la demi largeur `a mi-hauteur ∆f0 nous renseigne sur l’´energie dissip´ee dans le syst`eme pendant le pompage. (b)Pour une amplitude de HAC =Hcr, le pic admet une pente infinie sur un de ses flancs et la fr´equence r´esonante a diminu´ee. (c) Pour HAC = 2Hcr, la r´esonance est fortement non-lin´eaire. Le syst`eme a deux orbites stationnaires repr´esent´ees par deux cˆonesθa2etθb2d´efinissant une plage de r´esonance hyst´er´etique.

1.3.4 R´ esonance ferromagn´ etique

Comme nous l’avons vu dans le paragraphe pr´ ec´ edent, la variation d’´ energie est d´ efinie par l’angle relatif entre

M

et

HAC

. ` A la r´ esonance, le champ AC et l’aimantation oscillent

`

a la mˆ eme fr´ equence et gardent un angle relatif constant. Ceci nous am` ene ` a dire qu’` a la r´ esonance, d’apr` es l’´ equation de variation d’´ energie (1.21), le transfert d’´ energie, ou pompage, est constant, seul le sens du pompage est d´ efini par cet angle.

La premi` ere mise en oeuvre d’un champ AC r´ esonant appliqu´ ee ` a un syst` eme magn´ etique concerne la r´ esonance ferromagn´ etique (FerroMagnetic Resonance – FMR). La FMR consiste en l’application d’un champ micro-onde de faible amplitude, afin d’entraˆıner une pr´ ecession de l’aimantation de faible amplitude autour de sa direction d’´ equilibre.

De mani` ere plus pr´ ecise nous allons d´ etailler deux cas de figure. Lorsque le champ AC est ` a la r´ esonance et lorsqu’il en est tr` es loin. Commen¸cons par le cas o` u le champ AC est hors r´ esonance, l’angle relatif entre l’aimantation et le champ AC varie au cours du temps.

Ainsi, la variation d’´ energie (1.21) se moyenne et tend vers une valeur faible. Le pompage

est minimum et l’aimantation n’est que sujette ` a la dissipation. Bilan, le cˆ one de pr´ ecession

s’ouvre peu ou pas. En revanche, dans le cas o` u le champ est ` a la r´ esonance, l’angle relatif

(28)

est constant

8

, le pompage est constant et le cˆ one de pr´ ecession s’ouvre largement.

Exp´ erimentalement, un banc de FMR peut se composer d’un guide d’ondes micro-onde plac´ e entre deux entrefers. On ins` ere l’´ echantillon magn´ etique dans le di´ electrique du guide d’ondes. On mesure la r´ eflexion ainsi que la transmission du champ micro-onde en fonction de la fr´ equence.

L’´ etude d´ etaill´ ee de la courbe d’absorption en fonction de la fr´ equence du champ AC donne une courbe de r´ esonance de Lorentz, caract´ eristique des syst` emes r´ esonants (

Fig. 1.7). Aux bornes du domaine fr´

equentiel (0,

∞) la courbe tend vers une valeur tr`

es faible, le syst` eme est hors-r´ esonance. En revanche, elle comporte un pic centr´ e sur

f0

, la fr´ equence propre du syst` eme. Ces courbes de r´ esonance nous permettent de d´ eterminer la fr´ equence propre

f0

mais aussi la constante d’amortissement

α

grˆ ace ` a la position et ` a la largeur ` a mi-hauteur du pic de r´ esonance

f0

=

γ0HDC,0

2π (1.38)

α

= ∆f

0

f0

(1.39)

1.3.5 R´ esonance non-lin´ eaire

La FMR est th´ eoriquement applicable dans le cas o` u l’ouverture du cˆ one de pr´ ecession est faible (quelques degr´ es). Or, dans le cas o` u le champ AC est suffisamment fort pour entraˆıner une pr´ ecession ` a grand angle, l’´ equation du mouvement (1.30) ne permet plus l’approximation de r´ eponse lin´ eaire utilis´ ee auparavant. Au fur et ` a mesure que l’amplitude du champ AC augmente, la fr´ equence propre se d´ ecale vers les basses fr´ equences. A ce stade, le r´ egime n’est d´ ej` a plus celui de la r´ eponse lin´ eaire mais reste dans un r´ egime sympathique, la courbe de r´ esonance ne montre pas de discontinuit´ es (

Fig. 1.7).

Il existe cependant une amplitude AC critique

Acr

` a partir de laquelle la courbe de r´ esonance montre un repliement vers les basses fr´ equences, caract´ eristique des syst` emes dynamiques non-lin´ eaires

9

(

Fig. 1.7, Fig. 1.8a). Ce repliement sur une petite plage de

fr´ equences indique qu’il existe deux valeurs possibles d’absorption distinctes correspon- dant ` a deux cˆ ones de pr´ ecession stationnaires. Toutefois, lorsque la fr´ equence d’excitation sort de la plage de repliement, il n’y a plus qu’un seul cˆ one de pr´ ecession o` u le syst` eme vient se stabiliser. Selon que la fr´ equence est balay´ ee crescendo ou decrescendo, le cˆ one de pr´ ecession vient se stabiliser dans un des deux ´ etats stationnaires cr´ eant un comportement hyst´ er´ etique sur la largeur du repliement.

Ce comportement non-lin´ eaire a ´ et´ e observ´ e en premier par Weiss et al.

[40]

en 1957 mais pr´ edit par Suhl et al. quelques ann´ ees plus tˆ ot

[41]. Ils donn`

erent d’ailleurs la premi` ere

8. On admettra pour l’instant, qu’`a la r´esonance, l’angle relatif est toujours optimal au regard du pompage.

9. Suivant les syst`emes, ¸ca peut aussi aller vers les hautes fr´equences.

(29)

(a)

f (GHz) 0

5 10 15

30.68 30.74 30.80 30.85 30.91 30.96

P

25 dBm

0 dBm

(b)

3 4 5 6 7

P1/3 (mW1/3)

f (GHz)

30.71 30.74 30.72 30.80

(c)

f (GHz)

30.68 30.74 30.80 30.85 30.91

P

Figure 1.8 – Mesures de FMR en r´egime lin´eaire et non-lin´eaire [39]. Mesure du repliement dans la courbe d’absorption sur des ´echantillons microm´etriques de permalloy.(a)Mesure de l’absorption en fonction du champ DC. En vert, l’absorption en r´egime lin´eaire, le pic est sym´etrique. En bleu et rouge, l’absorption en r´egime non-lin´eaire, les discontinuit´es indiquent la largeur du repliement.(b)Plus l’amplitude de pompage augmente et plus le comportement non-lin´eaire est fort, le repliement s’´elargit.

(c)Exemple de mesure hyst´er´etique du repliement en fonction de la puissance de pompage. Le cycle ferm´e correspond `a la puissance critiquePcr= 17 dBm.

valeur analytique de champ critique

Hcr

pour laquelle le pic de r´ esonance se replie

10

. Le calcul effectu´ e pour un disque aplati, perpendiculaire au champ DC donne

Hcr2

= 16

3 9M

0

γ0

3

∆f

03

(1.40)

10. En fait, ils donnent la valeur `a laquelle le syst`eme devient bistable, lorsque la pente du pic de Lorentz est infinie, juste avant le repliement.

(30)

(a)

P

z

P

y x

M HDC

HAC

(b)

Q

P

z

y x

M

HDC

HAC

Figure 1.9 – Repr´esentation des modes de pr´ecession non-lin´eaire[7].Macropin ayant une aniso- tropie uniaxiale et un champ DC selon son axe facile.(a)Repr´esentation de deux modesP, l’aimantation d´ecrit une orbite circulaire synchrone avec le champ. Les cˆones de pr´ecession orient´es dans le sens du champ sont faiblement ouverts. Ceux orient´es dans le sens oppos´e au champ sont largement ouverts. (b) Repr´esentation du modeQ. Dans le sens du champ, l’aimantation est stable et la precession suit un mode P. Dans le sens oppos´e au champ, l’ouverture du cˆone est large et l’aimantation se d´esynchronise. Cette nutation repr´esente le modeQ.

Beaucoup plus r´ ecemment, Bertotti et al.

[42]

se sont int´ eress´ es aux types d’orbites accessibles en FMR lin´ eaire et non-lin´ eaire, quelque soit l’ouverture du cˆ one de pr´ ecession.

Avant de d´ etailler leurs travaux, il est important de se placer dans les mˆ emes approxima- tions qu’eux afin de comprendre les implications.

Dans de nombreux cas, l’´ equation du mouvement (1.30) peut ˆ etre simplifi´ ee en utili- sant des crit` eres de sym´ etrie. Nous pouvons par exemple nous placer dans un r´ ef´ erentiel tournant, synchrone avec le champ AC

11

. Pour utiliser le r´ ef´ erentiel tournant, nous devons utiliser plusieurs hypoth` eses qui sont

– l’aimantation poss` ede une anisotropie uniaxiale ;

– le champ DC est appliqu´ e dans la direction de l’axe facile ;

– le champ AC est polaris´ e circulairement et contenu dans le plan perpendiculaire ` a l’axe facile ;

– sa fr´ equence d’oscillation est fixe.

En prenant ces hypoth` eses en consid´ eration, nous pouvons prendre comme nouveau r´ ef´ erentiel le plan contenant l’axe facile et le vecteur de champ AC. Dans ce r´ ef´ erentiel, tous les champs (mˆ eme AC) sont fixes et les seuls degr´ es de libert´ e sont les angles

θ

et

ϕ.θ

est l’angle que l’aimantation fait avec l’axe facile et

ϕ

est l’angle que l’aimantation fait avec le plan tour- nant correspondant ` a la phase entre l’aimantation et le champ AC.

D´ ecomposons l’´ equation (1.30) selon les deux degr´ es de libert´ e

θ

et

ϕ, nous obtenons

11. La n´ecessit´e d’un r´ef´erentiel tournant se justifie dans le cas d’´etudes analytiques lorsque l’´equation du mouvement (1.30) devient complexe `a r´esoudre.

(31)

(en utilisant les notations de Bertotti et al.

[42]) (

dt

=

κst

[b

sin

ϕ−

sin

θ] +α

sin

θdt

αdt

=

κst

[b

cos

θ

cos

ϕ−

(b

z

+ cos

θ) sinθ]−

sin

θdt

(1.41) avec

κst

=

2K/γ0µ0Ms3

,

bz

=

(HAC,z/Msω/γ0)/κst

,

b

=

HAC,⊥/Msκst

et =

αω/κst

avec

α

la constante d’amortissement de Gilbert. En remarquant le fait que le syst` eme est ind´ ependant (explicitement) du temps, nous pouvons en tirer quelques conclusions.

Il existe au moins un mode de pr´ ecession stable, p´ eriodique aussi appel´ e mode propre et not´ e

P

(

Fig. 1.9a). L’existence d’un point fixe dans le r´

ef´ erentiel tournant implique un mode o` u l’aimantation pr´ ecesse de fa¸con rigide avec le champ AC. Le r´ esultat dans le r´ ef´ erentiel du laboratoire est une trajectoire p´ eriodique circulaire (orbite stationnaire).

Les auteurs soulignent le fait que le nombre de mode

P

est toujours pair et ´ egal ` a 2, 4, . . . d´ ependant des param` etres

b

,

bz

et

12

. Nous avions d´ ej` a remarqu´ e dans le cas d’une pr´ ecession forc´ ee (FMR lin´ eaire et non-lin´ eaire) l’existence d’orbites de pr´ ecession. Pour de faibles champs AC, nous n’avions qu’une seule orbite stationnaire alors que lorsque le champ d´ epasse la valeur critique, nous obtenons deux orbites stationnaires.

Dans le cas o` u l’angle

θ

est grand, il existe un mode de pr´ ecession quasi-p´ eriodique not´ e

Q

(

Fig. 1.9b). La fr´

equence propre de l’aimantation n’est plus exactement ´ egale ` a la fr´ equence du champ AC et l’aimantation doit compenser le retard qu’elle prend sur le r´ ef´ erentiel tournant par une oscillation selon

θ

et

ϕ. Il en r´

esulte une nutation dans le r´ ef´ erentiel du laboratoire, somme d’une trajectoire elliptique et d’une trajectoire circulaire.

Ce mode

Q

est un point tr` es important dont nous aurons l’occasion de reparler par la suite.

1.3.6 Retournement assist´ e

Nous avons vu dans la section sur le mod` ele de Stoner-Wohlfarth que le retournement est possible lorsque le champ DC est suffisamment fort pour faire passer le syst` eme de bistable ` a monostable c’est ` a dire lorsqu’un des puits disparaˆıt. Lorsque l’anisotropie

K

du mat´ eriau en question est extrˆ emement ´ elev´ ee, le champ DC ` a appliquer devient cons´ equent.

Ainsi est n´ ee l’id´ ee d’assister le retournement en transf´ erant de l’´ energie grˆ ace au champ AC.

Le sc´ enario typique du MAS est le suivant

– le champ AC accroche la fr´ equence naturelle de l’aimantation et entraˆıne la pr´ ecession de celle-ci ;

– au fur et ` a mesure de la pr´ ecession, l’aimantation gagne en ´ energie ;

– lorsque l’´ energie de l’aimantation atteint l’´ energie du col s´ eparant les deux puits stables, l’aimantation se retourne ;

– lorsque l’aimantation s’est retourn´ ee, le champ AC est coup´ e et l’aimantation relaxe vers sa nouvelle orientation d’´ equilibre.

12. Pour des raisons de sym´etrie nous obtenons 1,2,3, . . . modesP dans chaques puits de potentiel.

(32)

Le premier travail sur le MAS a ´ et´ e effectu´ e par Thirion et al.

[2]. Moyennant un champ

AC de quelques gigahertz, ils ont pu mettre en ´ evidence le principe du MAS sur une nano- particule de cobalt de quelques nanom` etres de diam` etre. Les auteurs ont ainsi pu dresser la cartographie exp´ erimentale des ´ etats finaux en fonction du champ DC, mettant en

´

evidence la forme et la position des r´ egions r´ esonantes dans l’astro¨ıde de Stoner-Wohlfarth pour diff´ erents param` etres que sont la fr´ equence et la dur´ ee du champ AC.

D` es lors, plusieurs travaux ont tent´ e de construire le portrait de phase des ´ etats finaux de l’aimantation en fonction des diff´ erents param` etres du MAS. De plus, ayant compris le potentiel technologique d’un nouveau m´ ecanisme de retournement, quelques-uns se sont pos´ es la question de l’efficacit´ e et de l’optimisation du MAS. Nous d´ etaillerons ici les principaux r´ esultats th´ eoriques et exp´ erimentaux.

Le MAS th´eorique

0.2 0.3 0.4 0.5 0.6

0.4 0.6 0.8

2 1

3

4 1

P → Q P → P Q → P théorie

HAC

f

Figure 1.10 – Stabilit´e des modes de pr´ecession P et Q [7]. Diagramme d’´etat des modes de pr´ecession pour un syst`eme uniaxial sous champ polaris´e circulairement sans champ DC. (1) R´egion associ´ee `a un unique mode P pour Mz >0.(2) R´egion associ´ee `a deux modes P pour Mz >0 (cas du repliement vue en FMR non-lin´eaire).(3)ModeQpourMz>0.(4)ModeP pourMz<0.

Stabilit´e des modes de pr´ecession

Tout d’abord, plusieurs travaux analytiques se

sont int´ eress´ es ` a la nature des trajectoires qui emm` enent l’aimantation jusqu’au retour-

nement. En reprenant les travaux sur l’existence des modes de pr´ ecession

P

et

Q [42],

Lyutyy et al. se sont int´ eress´ es ` a la stabilit´ e de ces modes de pr´ ecession (

Fig. 1.10). En

donnant le diagramme de stabilit´ e des modes, ils mettent en avant la possibilit´ e de passer

d’un mode ` a l’autre en imposant la fr´ equence et l’amplitude du champ AC. Si le couple

(H

AC, f

) est mal choisi, l’aimantation doit se retrouver bloqu´ ee dans une orbite

P

ou

Q

de l’h´ emisph` ere sup´ erieur sans entraˆıner de retournement. Dans le cas o` u (H

AC, f

) est bien

choisi, l’aimantation doit se retourner.

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