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"Analyse lexicométrique du discours journalistique de KamelDAOUD dans la rubrique Raina Raikoum du journal le Quotidien d’Oran "

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Texte intégral

(1)

République Algérienne Démocratique et Populaire

Ministère de l’enseignement Supérieur et de la recherche scientifique Université Mohammed Seddik Ben Yahia, Jijel

Faculté des lettres et des langues étrangères Département de français

N° de série : N° d’ordre :

Mémoire présenté en vue de l’obtention du Diplôme de Master

Spécialité

: sciences du langage

THEME

Présenté par : Jihane KEDJOUR Hassiba BOUTEFER Sous la direction de : M. Nasredine BOUACHE

Membres du jury :

Président : M. BOUKRA

Rapporteur : M. BOUACHE

Examinateur : M. BEDOUHENE

Analyse lexicométrique du discours journalistique de Kamel DAOUD dans la rubrique Raina Raikoum du journal le Quotidien

(2)

REMERCIEMENT

O

n remercie « DIEU » le tout puissant de nous avoir donné la santé et la volonté d’entamer et de terminer ce mémoire.

Tout d’abord, ce travail n’aurait pas pu avoir le jour sans l’aide et l’encadrement de Mr M. BOUACHE, on le remercie pour la qualité de son

encadrement exceptionnel, pour sa patience, sa rigueur et sa disponibilité durant notre préparation de ce mémoire.

Notre remerciement s’adresse à Mr BOUTEFER Nafaa et Mr BELKHALFA AMER pour leurs aides surtout dans le domaine de l’informatique.

Nos profonds remerciements vont également à toute personne ayant participé de prés ou de loin dans la réalisation de notre travail.

(3)

Je dédie ce modeste travail :

A Mes parents .Aucun hommage ne pourrait être à la hauteur de l’amour Dont ils ne cessent

de me combler. Que dieu leur procure bonne santé et longue vie.

A celui que j’aime beaucoup et qui m’a soutenue tout au long de ce projet : mon fiancé IDRIS

Et bien sur A mes frères, OUSSAMA, ZAKI, AMIR et ma petite sœur MAROUA sans

oublié mes grands-parents et mes beaux-parents.

A mon binôme et amie HASSIBA

Aux personnes qui m’ont toujours aidé et encouragé, qui étaient toujours à mes côtés, et qui

m’ont accompagnaient durant le chemin de ma vie, mes aimables amis, AMINA, MOUNIRA,

MOUNIA, MOUNIRA, NIHED, SOUMIA, WIDAD et HAKIMA

A tous ceux qui ont contribué de près ou de loin pour que ce projet soit possible, je vous dis

merci.

(4)

Je dédie ce modeste travail :

A la mémoire de ma MERE, qui m’a poussé et motivé tout au long de mon cursus, J'espère que, du monde qui est sien maintenant, elle apprécie cet humble geste comme preuve de reconnaissance de la part d'une fille qui a toujours prié pour le salut de son âme. Puisse Dieu, le

tout puissant, l'avoir en sa sainte miséricorde !

A mon PERE, aucun hommage ne pourrait être à la hauteur de l’amour et les conseils et les encouragements dont il ne cesse de me combler. Que dieu le procure bonne santé et longue vie.

À la mémoire de ma grande mère ZAYNEB, a mes grands parents AICHA et MOHAMMED qui sont pour moi le symbole de la patience et de la sagesse.

A mes frères et sœurs et surtout la prunelle de mes yeux IMENE A mes oncles et mes tantes

A mon binôme et amie JIHANE

A tous mes collègues dans le département de littérature et langue française de TASSOUST

À tous ceux qui m’ont donné le courage même avec un simple geste pour avancer dans ce travail Bref, vous méritez plus qu’une simple dédicace

(5)

Table des matières

Introduction générale…...1

Première partie : Cadre général et théorique Chapitre I׃Analyse de discours : définitions et approches. Introduction...………...4

I. Discours : essaie de définition………..……….4

II. Discours/texte………….……….……...5

III. Caractéristique du discours………...7

IV. Analyse de discours………...7

V. Quelques approches de l’analyse du discours……….…...9

V.1.L'approche énonciative………..….9

V.2. L’approche communicationnelle……….…10

V.3.L'approche conversationnelle……….…..10

V.4.L’approche interactionnelle……….….14

V.5. L’approche sociolinguistique……….…..15

V.6. L'Analyse Formelle et Sémantique……….….15

V.7. L'approche sémiotique………....16

V.8.L'approche pragmatique………...17

V.9. L’École Française d’analyse du Discours……….…..18

(6)

Conclusion ………...19

VI. L’analyse lexicométrique………..………..20

Introduction ………..…....20

VI .1. Évolution de la discipline………..….20

VI.2. Définition………21

VI.3. Principes et règles de la lexicométrie………...…21

VI.4. L’analyse factorielle des correspondances………...…22

Conclusion ………...……….23

Chapitre II : Le discours journalistique Introduction………. ...24

I. Définition de discours journalistique………..………...24

II. caractéristique du discours journalistique………..………25

III. Kamel DAOUD/ écrivain et journaliste ………..……25

IV. Présentation du journal le Quotidien d'Oran………..…...26

Conclusion………..……….28

Deuxième partie : Cadre pratique Chapitre III׃Analyse du corpus Introduction……….29

I. Présentation du logiciel Lexico3………..29

I.1 Définition du logiciel Lexico3………...30

I.2. Les caractéristiques générales du logiciel……….30

(7)

I.3.1 Phase préparatoire………...33

I.3.2. Concordance………36

I.3.3. Groupe de formes……….………..37

I.3.4. Segments répétés……….…...……38

I.3.5. Statistique par partie ………...…………38

II.I Description du corpus……….……...39

II.2.Les critères du choix de notre corpus ……….……….41

III. Analyse automatique du corpus par le logiciel Lexico3……...43

III.1.Principales caractéristiques lexicométriques………..….44

III.2. Les occurrences, les formes, les hapax et la fréquence maximale……….44

III.2.1. Nombre des occurrences / nombre des formes ………45

III.2.2. Les hapax………45

III.2.3. La fréquence maximale……….46

III. 2.4. Le vocabulaire dominant : les concordances ………..47

IV. Discussion………..………....….66

Conclusion générale……….71 Bibliographie

(8)

Tableaux :

Tableau1: principales caractéristiques lexicométriques des trois premiers textes du corpus

Tableau 3: mots les plus utilisé dans le 1er texte du corpus Tableau4 : mots les plus utilisé dans le 2ème texte du corpus Tableau 5: mots les plus utilisé dans le 3ème texte du corpus Tableau 6 : mots les plus utilisé dans le 4ème texte du corpus Tableau 7: mots les plus utilisé dans le 5ème texte du corpus Tableau 8 : mots les plus utilisé dans le 6ème texte du corpus

(9)

Introduction

Générale

(10)

1 Le progrès de l'informatique et son impact sur les méthodes de travail des chercheurs tel que les domaines scientifiques semblent aujourd’hui, dans une certaine mesure, dépendants de cet outil technologiques qui facilite et accélère certaines tâches. Les logiciels de lexicométrie, utilisés pour le traitement et l'analyse des textes, donnent à comprendre comment et de quelle manière l'informatique a pénétré la recherche scientifique.

La lexicométrie est, par définition, l’une des nouvelles approches de l’analyse du discours qui consiste à mette en évidence la problématique de la signification d’un corpus de textes « (…) par rapport aux circonstances de communication qui en font un discours »1, comme le disait Maingueneau.

En tant que démarche scientifique, la lexicométrie, née du besoin de dépasser les approches traditionnelles jugées souvent trop subjectives, sert à créer et à systématiser un ensemble de connaissances objectives et vérifiables à travers l'étude des textes. Elle se propose, par conséquent, « d'apporter sur les textes un éclairage nouveau fondé sur le décompte et la localisation des formes qu'ils contiennent »2.

S’inscrivant dans le cadre d’une recherche en sciences du langage, notre travail porte sur l´analyse lexicométrique du discours journalistique de Kamel Daoud dans la rubrique Raina Raikoum qui occupe la 3ème page du Quotidien d’Oran.

En nous appuyant sur l'outil informatique et plus précisément le logiciel Lexico 3 dont les fonctions seront décrites dans le chapitre consacré à la lexicométrie, nous nous focaliserons sur l’analyse fréquentielle du vocabulaire contemporain par ce journaliste, dans le journal cité, ainsi que son évolution entre deux périodes différentes.

Motivations

Deux raisons ont motivé notre choix: la première, subjective, est le style du journaliste et écrivain algérien Kamel Daoud qui nous a séduits par son talent et par ses propres écarts par rapport à la norme journalistique. La deuxième est la lexicométrie, ce domaine linguistique vient

1

Maingueneau.D, Initiation aux méthodes de l’analyse du discours, Paris, Hachette1976.p13 2

(11)

de la statistique lexicale et est lié à l´informatique, que nous voulons expérimenter sur les écrits de Kamel DAOUD, car rendant le travail plus rapide et effectif permettant également d´analyser une grande quantité de textes de divers points de vue.

Démarche et objectifs

Notre démarche cherche à atteindre les objectifs suivants:

-Définir les caractéristiques du discours du journaliste Kamel DAOUD (l’exemple de la rubrique Raina Raikoum du journal le Quotidien d’Oran) à partir d'une analyse lexicométrique assistée par le logiciel informatique cité.

-Etablir l’analyse fréquentielle du vocabulaire de Kamel DAOUD et son utilisation selon les contextes et les sujets abordé dans ses écrits (Identifier le vocabulaire le plus fréquent, son évolution entre deux périodes prédéfinies, repérer les mots les plus employés et présenter le contexte d’emploi de chacun de ces mots ou groupes de mots).

Ce travail s’organise en deux parties :

La première est théorique et consiste à discuter les approches en définissant, d’une façon générale, l'analyse du discours et plus précisément l’analyse lexicométrique (définition, caractéristiques,…). Elle se compose de deux chapitres. Le premier chapitre porte sur la notion de discours. Diverses définitions, parfois fort différentes, du terme discours seront convoquées pour rappeler l'étendue du domaine. Nous exposons ensuite quelques approches de l’analyse du discours déjà existantes pour pouvoir, dans la suite, situer l’analyse lexicométrique qui représente la ligne directrice de notre analyse. Dans un deuxième chapitre, une étude détaillée du discours des journaux sera faite, en partant de la définition du discours journalistique en général, ses caractéristiques, voir aussi une biographie du journaliste Kamel Daoud, ses écrits et une présentation du journal le Quotidien d’Oran qui clôt le chapitre.

La deuxième partie, dite cadre pratique, s'organise autour d’un seul chapitre consacré à l'analyse proprement dite du corpus, ce chapitre dédie à l’analyse tente d’apporter des éclaircissements relatifs aux questions suivantes : Comment Elaborer une analyse lexicométrique ? Quelle démarche doit-on suivre ? Quelles sont les étapes à suivre ? Lesquels ?

(12)

3 Cette partie s’occupe aussi des applications sur un ensemble de textes de Kamel DAOUD dans le journal le Quotidien d’Oran (à travers le logiciel informatique cité précédemment) suivies d’une interprétation de chaque application pour en tirées les résultats avec une discussion générale.

(13)

Première partie :

(14)

5

Chapitre I :

Analyse de discours :

Définitions et approches

(15)

Introduction:

Dans ce chapitre, nous tenterons de définir quelques notions fondamentales de l’analyse du discours. C’est une tentation de rapprocher les idées qui entourent le terme « discours » et de rappeler les diverses définitions et les différentes approches qui caractérisent ce domaine. Pour cela, nous mettons en considération l’ensemble des différents paradigmes théoriques développés par des chercheurs de la discipline. Qu'est ce que l’analyse du discours donc ? En quoi consiste une analyse de discours ? Quelles sont ces différentes approches ? Finalement, qu’est ce qui caractérise le style de l’écrivain ?

I. Discours: essaie de définition

Il est tout à fait évident que la notion de discours dépasse largement celle de phrase telle que définie dans le cadre de la linguistique saussurienne. Pourtant, il est difficile de donner une définition précise du terme « discours ». Pour cela, nous allons rappeler plusieurs définitions et les croiser pour comprendre les différentes acceptions qui lui sont liées.

Ainsi, pour L. GUESPIN, ‹‹ l'énoncé, c'est la suite des phrases émises entre deux blancs sémantiques, deux arrêts de la communication; le discours, c'est l'énoncé considéré du point de vue du mécanisme discursif qui le conditionne »3.

Au sens de Benveniste, le discours désigne tout d’abord l’instance d’énonciation « toute énonciation supposant un locuteur et un auditeur et chez le premier l’intention d’influencer l’autre en quelque manière »4.

Par contre, J-M.Adam définit le discours comme « un énoncé caractérisable certes par des propriétés textuelles, mais surtout comme un acte de discours accompli dans une situation (participants, institution, lieu, temps) ; ce dont rend bien compte le concept de « Conduite langagière » 5comme mise en œuvre d’un type de discours dans une situation donnée.

Au sens de Mainguenau, le discours est un système de contraintes qui régissent la

3

BARRY, Alpha Ousmane, (2007, avril), « bases théoriques en analyse du discours », les textes de méthodologie, pp.5-35.

4

Benveniste, E, Problèmes de linguistique générales, Gallimard, 1966, p242.

5

(16)

5 production d’un ensemble illimité d’énoncés à partir d’une certaine position sociale ou idéologique « le discours n’est pas un objet concret offert à l’intuition, mais le résultat d’une construction (…), le résultat de l’articulation d’une pluralité plus ou moins grande de structurations transphrastiques, en fonction des conditions de production· »6

De plus, ce terme « renvoie aux manifestations concrètes du langage, et implique une prise en considération du locuteur, du référent et de la situation de communication. Cependant, chaque école linguistique lui donne un sens légèrement différent· »7

Bien qu'il soit difficile de décrire le discours à travers cette diversité de définitions, il est évident que selon E.Roulet, « le discours ne peut être défini comme une unité linguistique, mais qu’il résulte de la combinaison d’informations linguistiques et situationnelles »8. Il est l'équivalent de la "parole" saussurienne, de toute occurrence d'énoncé. Relèvent de ce point de vue tous les courants de linguistique de la langue, à savoir les grammaires formelles (Chomsky) et les théories sémantiques de l'activité du langage.

C'est une unité de dimension supérieure à la phrase, un énoncé appréhendé globalement: c'est l'objet que se donne la "grammaire du texte", qui étudie la cohérence des énoncés.

II. Discours /texte:

Selon le centre national de ressources textuelles et lexicales CNRTE : un texte est une «Réalisation discursive d'un système de signes ou d'un système de significations. »9

Du point de vue des sciences du langage, le texte peut être défini, selon François RASTIER(2001), comme une séquence linguistique empirique attestée, produite dans le cadre d’une pratique sociale par un ou plusieurs énonciateurs.

Il faut savoir distinguer entre discours et texte, et faire la différence entre les deux.

6

Maingueneau , D, Initiation aux méthodes de l’analyse du discours problèmes et perspectives, Hachette , 1976, p16.

7

C.DETRIE, P.SIBIOT, B.Verine, termes et concepts pour l’analyse du discours, Honore Champion Editeur, 2001, pp. 168-169.

8

COBBY, F, (2009), « Analyse du discours », la notion du discours consulté le 16/04/2015. 9 http://www.cnrtl.fr/definition/textes consulté le 25/04/2015.

(17)

Charaudeau définit le texte « comme unité d'usage de la langue dans une situation d'interaction et comme une unité sémantique»10 Il met l'accent sur l'aspect formel d'enchainement phrastique, mais le texte est un tout dans sa structure, quand on le relie à ses conditions de production sociale et l'envisager comme un type discursif. Cependant, toutes ces idées se ressemblent sur le fait que le discours est toute production orale ou écrite par un sujet d’une phrase au plus (texte) qui fait partie d’un contexte.

Michel ARRIVÉ (1986 : 233) confirme que le discours ‹‹ peut être conçu comme une extension de la linguistique, ou comme symptôme d'une difficulté interne de la linguistique (particulièrement dans le domaine du sens), rendant nécessaire le recours à d'autres disciplines››11

Le discours renvoie donc à d'autres notions dont l'unité d'existence est formée d'une pluralité de structures transphrastiques, en mettant en scène les circonstances d’apparition (cohérence discursive ou textuelle).

De ce fait, le discours peut être défini comme toute production (verbale et non verbale) d'énoncés pris de leur contexte de production et d'interprétation. C’est à partir de cette étape que l’objet de l’analyse de discours passe de ce que ( dit ) le texte à ( la façon dont il le dit ), de la linguistique à la pragmatique, c’est une mise en œuvre non seulement du texte mais aussi des données qui peuvent être d’origine extralinguistiques.

A ce propos, Jacques Guilhaumou pense que « Si quelqu’un parle, c’est que quelque chose existe : le langage est donc ontologiquement concerné par le réel, certes de manière dynamique, actionnelle. Cette considération centrale rejoint notre insistance – dans la lignée d’une histoire linguistique des usages conceptuels – sur la connexion empirique entre la réalité et le discours »12

10

MOULAY OMAR, Fouzia, L'écriture des titres journalistiques Cas de l'éditorial de Liberté, Université Kasdi Merbah -Ouargla mémoire de master academique, Sciences du langage et sémiologie de la communication, 2014.

11

BARRY, Alpha Ousmane, (2007, avril), « bases théoriques en analyse du discours », les textes de méthodologie, P.3.

12

MARIN, Marco, (2014 ,31 Mars), « La lexicométrie : théorie et outils pour l’étude des sources historiques », séminaire Lexicométrie, Paris.

(18)

7

III. Les caractéristiques du discours

Le discours mobilise des structures d’un autre ordre que celles de la phrase. Son étude se concentre sur les conditions de production des énoncés.

Le discours est orienté, non seulement parce qu’il est construit en fonction d’une visée, mais parce qu’il est une forme d’action sur autrui. Toute énonciation constitue un acte (promettre, suggérer, affirmer, interroger…) qui vise à modifier une situation : c’est ce que J. L. Austin appelle « des actes de langage. »

Le discours est par conséquent interactif. Cette caractéristique est évidente sous sa forme orale (le dialogue entraîne une interaction) mais elle ne s’y réduit pas. Il y a une interactivité fondamentale (ou dialogisme) dans tout texte car le discours qu’il met en place prend en considération un destinataire. Pour souligner l’importance de ce destinataire, on le qualifie souvent de « co-énonciateur », car il participe à la production des énoncés.

Le discours est pris dans un inter-discours : il ne prend sens qu’à l’intérieur d’un univers d’autres discours à travers lequel il doit se frayer un chemin. Autrement dit, un discours ne prend bien souvent sens que par rapport à un autre·

VI. L’analyse du discours

Le terme « analyse du discours » est apparu dans un article publié en 1952, « Discourse Analysis, de Zellig Harris, linguiste américain prônant une linguistique qui étudierait la distribution des unités au-delà de la phrase isolée

C’est une technique de recherche, une approche méthodologique et multidisciplinaire qualitative et quantitative des sciences humaines et sociales. Elle s’occupe de l’étude du contexte et du contenu du discours oral ou écrit. Elle interroge ce qu’on fait en parlant, au-delà de ce qu’on dit. Selon Maingueneau (2005), il s’agit d’une analyse de l’articulation du texte et du lieu social dans lequel il est produit. Elle s'est développée en France, en Grande-Bretagne et aux États-Unis

à partir des années 1960. Elle emprunte de nombreux concepts aux champs de la sociologie, de la philosophie, de la psychologie, de l’informatique, des sciences de la communication, de

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variés que, par exemple le discours politique, religieux, scientifique, artistique.

Dans sa définition traditionnelle, l’analyse du discours s’intéresse aux concepts, à la linguistique et à l’organisation narrative des discours oraux et écrits qu’elle étudie.

Lorsqu'on s'intéresse à l'analyse du discours en France, on énonce le plus souvent "l'école française d'analyse du discours" (désignée AD). En 1969, paraissent le n° 13 de la revue Langages : Analyse du discours, ainsi que l'ouvrage de Pêcheux, L'analyse automatique du discours. Ces deux ouvrages marquent en quelque sorte l'acte de naissance de cette discipline. L’ambition de l'analyse du discours était en quelque sorte d’étudier les processus de déformations idéologiques, et de construire une technique de lecture adaptée. Dans cette perspective, l'analyse du discours a privilégié, au départ, un type spécifique de discours, à savoir les discours politiques.

Depuis la fin des années soixante, la situation s'est considérablement changée : à l’époque, l'analyse du discours, s'appuyait sur la linguistique et le lacanisme (structuralisme), luttait pour introduire de nouvelles problématiques. Au début des années 1990, on assiste à une diversité de travaux se réclamant de "l'analyse du discours", au point de rendre difficilement discernable les frontières entre l'analyse du discours et des approches homonymes. Cette difficulté provient, nous semble-t-il, de la polysémie du terme discours, susceptible d'une multitude d'emplois.

Dans les années 1960-1970, l'école française d'analyse du discours, autour de Michel Pêcheux notamment, va prendre une tournure spécifique : s'inspirant des travaux de Michel Foucault, de Louis Althusser et de Jacques Lacan, elle interroge, dans la mouvance marxiste de l'époque, la relation entre idéologie et langage, s'intéressant particulièrement au discours politique. L'analyse du discours cherche à rendre compte des relations complexes qui se jouent à l'intérieur des discours, et avec leur contexte de production. Elle étudie des corpus (échantillons représentatifs) parfois volumineux, d'où son intérêt pour le traitement informatique des données. Pluridisciplinaire dès son origine, l'AD croise aussi bien l'histoire, la sociologie, l'ethnographie de la communication, que l'énonciation, la pragmatique, ou encore l'analyse conversationnelle.

(20)

9

V. Les différentes approches en analyse de discours

Il existe diverses approches d’analyse du discours, chacune prend en considération des aspects particuliers de la notion du discours.

V.1. L’approche énonciative:

C’est une approche qui prend en compte le contexte de l’énonciation, les caractéristiques des locuteurs, de l’énoncé et de l’énonciation. Les conditions de productions du message linguistique donnent l’occasion aux chercheurs de faire appel à l’énonciation. Cette dernière désigne l’acte de production linguistique. Elle « correspond à une activité élocutoire et à des processus mentaux de prévision et de mémorisation, dont l’énoncé est le résultat. »13

BENVENISTE (1966-1976) a mis en considération la présence du sujet parlant dans la langue par le biais des unités linguistiques en présence (les embrayeurs). Lorsqu'on cherche le sens des unités linguistiques, on est pratiquement relier à des éléments extralinguistiques, c'est-à- dire à leur référence comme à leur prise en charge par un énonciateur, en d’autre termes: le discours à ses conditions de production.

On peut dire, donc, que l’énonciation est l’usage de la langue. C’est un acte individuel d'utilisation; ou on peut mettre en scène l’ensemble des indicateurs linguistiques (pronoms personnels, formes verbales, déictiques spatiaux et temporels, modalisateurs) qui représentent le lien entre le locuteur et son énoncé, c'est-à-dire, selon BENVENISTE, (1966: 251), des ‹‹ actes discrets et chaque fois uniques par lesquels la langue est actualisée par un locuteur ››14.

13

HAKIM, Abla, Etude discursive et comparative de la subjectivité dans la presse écrite algérienne d’expression française, pendant la campagne électorale d’avril 2009, dans les éditoriaux d’El Watan et du Quotidien d’Oran. Université Mohamed Cherif Massaadia -Souk Ahras, Mémoire de Magister. Sciences du langage, 2013.

14

BARRY, Alpha Ousmane, (2007, avril), « bases théoriques en analyse du discours », les textes de méthodologie, p5.

(21)

V.2. L'approche communicationnelle

Pour comprendre un discours, qui représente un ensemble d’informations, on a besoin d’identifier la fonction de cette information dans la situation de discours où elle est produite. Tout discours a des propriétés textuelles puisqu'il s'accomplit dans certaines conditions de communication. On s'aperçoit alors que tout discours dépend de circonstances de communication particulières et que chacune de ces circonstances est le produit d'un certain nombre de composantes qu'il faut inventorier. Dès lors, il est possible d'établir une relation étroite entre ces composantes et les caractéristiques des discours qui en dépendent.

Selon JACOBSON (1960), un modèle de la communication linguistique peut résumer la diversité des échanges sociaux à partir de paramètres constituants du procès de communication : l’émetteur, le destinataire, le contexte, le canal de transmission, le cadre linguistique et le message réalisé. De plus, il a ajouté, six principales fonctions de communication : la fonction expressive (émetteur), la fonction conative (récepteur) la fonction référentielle (contexte), la fonction phatique (contact), la fonction métalinguistique (code) et la fonction poétique (message).

Catherine Kerbrat-Orecchioni a enrichi la théorie de JAKOBSON par l’association des compétences strictement linguistiques (et paralinguistique) aux personnages de l’acte de communication : l’émetteur et le récepteur : -les déterminations psychologiques et psychanalytiques qui jouent un rôle important dans les opérations d'encodage / décodage ; - les compétences culturelles (ou encyclopédiques) qui englobent l'ensemble des savoirs implicites que l’émetteur et le récepteur possèdent sur le monde et l'ensemble des systèmes d'interprétation et d'évaluation de l'univers référentiel (compétence idéologique).

Quant à HYMES (1982), il a élaboré une théorie de la “compétence communicative”, que l'on peut définir comme l'ensemble des aptitudes permettant au sujet parlant de communiquer efficacement dans des situations spécifiques.

V.3. L'approche conversationnelle

La sociolinguistique a considéré le langage comme une activité d'interaction sociale. C’est de cette conception que se réclame l’analyse conversationnelle qui a vu le jour aux États-Unis.

(22)

11 La naissance de l’analyse conversationnelle découle de la convergence de trois grands courants de recherche : l'interactionnisme symbolique, l'ethnographie de la communication et l'ethnométhodologie.

-L'interactionnisme symbolique

C’est « une approche issue de la sociologie américaine qui a subi plusieurs inflexions de ses fondements théoriques depuis son apparition, vers la fin des années 1930 »15

.Elle est définie

comme l'étude des échanges individuels en tant que comportement, symbolique, qui résulte un processus social d'interaction. Avec sa naissance dans les années quatre-vingts, ce courant inspire tout un ensemble de travaux microsociologiques qui traitent des mécanismes de l'interaction au cours desquels se construise, se négocie et se modifie la réalité sociale.

Selon BACHMANN et al. (1981), cité par Rodolphe GHIGLIONE (1991 : 18) ‹‹les événements sociaux ne sont pas considérés comme des produits extérieurs aux pratiques sociales, mais comme des procès que les acteurs accomplissent quotidiennement››16 Ce qui veut dire que des relations d'interaction de toutes sortes s'établissent entre les hommes qui ont une vie commune. Les concepts “d’interaction ” et de “quotidien” amènent la réflexion de GOFFMAN (1974) vers une analyse des conversations quotidiennes qui, selon lui, respecte le principe du respect de la face. Ce principe est régi par un ensemble de conventions et de règles auxquelles a recours chaque locuteur, tout au long d'une interaction particulière au cours de laquelle il tente, à travers des comportements langagiers, de préserver sa face, son image sociale et aussi de protéger celle de son (ou de ses) partenaire(s).

GOFFMAN (1974 : 21) conclut que : “La face est donc un objet sacré, et il s’ensuit que l’ordre

expressif nécessaire à sa préservation et un ordre rituel”17.

Il accommode une structure des échanges conversationnels selon deux modes :

-Les échanges confirmatifs renvoient aux séquences d'ouverture et de clôture de l'interaction qui

15

fr.wikipedia.org/wiki/Interactionnisme symbolique consulté le 30/4/2015.

16

BARRY, Alpha Ousmane, (2007, avril), « bases théoriques en analyse du discours », les textes de méthodologie, P.12

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présentent une structure simple de type binaire (comme les salutations).

-Les échanges réparateurs, ils permettent aux interlocuteurs de rétablir l'équilibre interactionnel, de poursuivre leur chemin, sinon avec la satisfaction de voir l'incident clos, du moins avec le droit d'agir comme s'il était clos et l'équilibre rituel restauré. Chaque conversation peut être prise selon GOFFMAN en une série de mouvements où la proposition représente l'élément initial qui provoque une réaction de l'interlocuteur. L'analyse conversationnelle de GOFFMAN a un rôle sur le plan sociologique dans la description des observances conversationnelles qui structurent les échanges quotidiens.

-L’ethnographie de la communication

Elle entre dans le cadre de l’ethnographie qui a ses sources dans l’anthropologie américaine. Elle est apparue officiellement dans la publication de The Ethnography of Speakingde Hymes en 1962. HYMES s’intéresse à uneethnographie qui se préoccupe davantage d’aspects de la communication négligés par l’anthropologie et par la linguistique traditionnelle. Il introduit le concept de la compétence communicative, comme un instrument de communication. En effet, la compétence communicative dépasse la connaissance du code linguistique ; elle fait appel au savoir social et culturel :

« [...] pour parler il faut aussi savoir utiliser la langue de manière appropriée dans une grande variété de situations. [...] Cette compétence communicative est très largement implicite, elle s’acquiert à travers les interactions. Elle inclut des règles portant sur des aspects variés : savoir gérer les tours de parole, savoir de quoi parler dans telle situation, savoir synchroniser ses mimiques avec ses propres paroles et celles du coénonciateur, savoir ménager les faces d’autrui..., en clair maîtriser les comportements requis par les divers genres de discours... Cette compétence se modifie constamment, en fonction des expériences de chacun »18.

18

(24)

13

-L'ethnométhodologie des conversations quotidiennes

Elle s’intéresse au sujet social, créateur de l'acte communicatif de la réalité sociale quotidienne, à travers ses savoirs, ses représentations et ses stratégies discursives pour atteindre certains buts. La recherche ne porte pas sur un acte de langage pris isolément, mais sur les suites interactionnelles à travers les compétences mises en œuvre dans la perspective d'un processus d'accomplissement des activités conversationnelles concertées qui s’établissent entre les membres d'une société dans la vie quotidienne. Les interactions sont conçues comme des activités de la vie courante qui s'accomplissent au sein de la société.

HERITAGE (1984) propose quatre postulats qui sont les suivants: 1) l'interaction est structurellement organisée ;

2) les contributions des intervenants sont orientées en fonction du contexte; 3) le détail de l'interaction est régi par ces deux procédés;

4) c'est par l'analyse des données naturelles que l'on peut le mieux appréhendé les interactions. Les travaux dans le domaine de l’ethnométhodologie sont nombreux. On peut citer à titre d’exemple : les recherches de SCHEGLOFF et SACKS (1973 et 1974) sur des procédures d'ouverture et de fermeture des conversations et celles qui concernent l'organisation générale des conversations. Ces procédures d’ouverture et de fermeture se réalisent chacune en deux étapes: - la procédure d'ouverture qui contient une ouverture composée par une paire d'énoncés de type salutation ou appel/réponse dans une conversation quelconque.

- la procédure de clôture comprend une étape préparatoire où le locuteur donne des formules de conclusion pour signifier au destinataire la fin de l'échange et une étape de clôture où apparait des énoncés conventionnels sous forme de paires adjacentes (salutation de clôture). les conversations s’organisent en respectant le principe d'alternance entre les interlocuteurs de la conversation qui sert à concrétiser les tours de parole construites par les locuteur pour permettre la transaction verbale.

(25)

V.4. L'approche interactionnelle

Elle est apparue à Genève (ROULET et al.) et à Lyon (KERBRAT ORECCHIONI et al.) ou se développent essentiellement les analyses conversationnelles qui s’inspirent des conversationnistes américains. Le discours est considéré comme une négociation, ce qui permet d’appréhender sa structure et son fonctionnement.

Le modèle développé par E. ROULET (1985) et son équipe prend en considération le fonctionnement du discours en construisant des liens entre les divers énoncés et en tenant

L'intérêt pour le chercheur, c'est d'analyser les procédures d'attentes employées par les participants d’une conversation. Une des conséquences théoriques pour l'analyse conversationnelle, c’est qu'à chaque occurrence d'un énoncé, certaines attentes sont prévisibles.

V.5. L’approche sociolinguistique

Elle a été marquée, en France, par l'analyse des discours sociaux et particulièrement l’analyse du discours politique. La parole de l'homme politique peut donner lieu à une étude de la communication politique. Elle considère que l'objet de son étude ne doit pas être simplement la langue comme système de signes, ou de compétence comme système de règles. C’est dire que le processus de découverte des indices correspond à la manière dont les participants à une conversation co-construisent et co-interprètent leurs performances langagières. L’étude de ces variables peut porter sur le fonctionnement des routines d’ouverture ou de clôture de la communication et le choix des expressions métaphoriques. La variable se manifeste à deux niveaux : la variation stylistique (les différents usages d'un même locuteur) et la variation sociale (les différents usages de différents locuteurs au plan de la communauté).

Avec Labov des méthodes de plus en plus raffinées, en particulier le concept de règles variables, ouvrent la sociolinguistique à des applications nouvelles. Les enquêtes de Labov lui ont permis de dégager des comportements gestuels, des habitudes langagières et phonétiques qui sont soumises à des variations. Pour Bourdieu (1982), tout acte de langage autorisé, sa rhétorique, sa syntaxe, son lexique, sa prononciation même, n'ont d'autre raison d'être que de rappeler l'autorité de son auteur. Le style est en ce cas un élément de l'appareil par lequel le langage vise à produire et à imposer la représentation de sa propre importance et contribue ainsi

(26)

15 à assurer sa propre crédibilité. L'ambition même de« l’acte d’autorité » trouve son fondement dans le groupe qui a mandaté le pouvoir au chef et dont la mise en œuvre efficace est subordonnée à tout un ensemble de conditions, celles qui définissent les rituels sociaux. Toute la théorie de Bourdieu se résume à la capacité sociale de l’homme politique d'utiliser adéquatement ses talents oratoires, de les adapter à une situation déterminée. Dégagement éventuel de termes pertinents ou d’un ordre d’analyse ; Traitement des contextes syntaxiques, établissement de chaînes d’équivalence, dégagement de fronts propositionnels. La démarche de Marcellesi est, en fait, celle de l’analyse linguistique. Cependant, il reste que « ses conclusions intéressent la sociologie politique, puisqu’elles cherchent à établir un rapport entre les comportements politiques et les comportements verbaux»19

V.6. L'Analyse Formelle et Sémantique

C’est en réaction contre l’analyse du discours fondée sur "le structuralisme américain et européen", et qui tentait d’élaborer "une grammaire textuelle", que Knauer propose ce modèle d'analyse qu’il entend rattacher à la sociolinguistique. Partant de la théorie générale de l’énonciation, cette analyse "s’effectue sur la base des concepts linguistiques de distance, modalisation, tension, opacité et transparence"20 Dans sa dimension formelle, ce modèle prend en compte "les embrayeurs que sont les pronoms, les adverbes de temps et de lieu, les performatifs, et ceci dans le but de "découvrir les stratégies communicatives suivies par le sujet parlant" (Knauer) Mais, pour Knauer, la stratégie communicative du sujet s’exprime aussi et surtout "dans l’emploi quantitatif d’un mot-clé…"21 autour duquel s’articulent les idées essentielles. D’où la dimension sémantique de l’analyse ou sont transformées les phrases contenant les mots-clés (par exemple actif - passif), afin qu’elles se caractérisent par une structure de base commune. Dans cette optique, il postule "des classes de signification" où l’on peut classifier les mots-clés.

19

COBBY, F, (2009), « Analyse du discours », l’approche sociolinguistique consulté le 16/04/2015.

20

DEMMANE, Nadhira, Analyse lexicométrique de discours politique français en classe de langue, Université El Hadj Lakhdar – Batna, mémoire de magistère, sciences du langage, 2012.

21 Ibid.

(27)

V.7. L'approche sémiotique

L'approche sémiotique résulte du confluent de deux courants principaux de pensée : la sémiologie née d'un projet de Ferdinand De SAUSSURE et la sémiotique qui s'est constituée en discipline avec l'œuvre de PEIRCE. Dans le premier cas, la sémiologie est annoncée par De SAUSSURE, mais celui-ci agit en linguiste et non en philosophe. Il a besoin de la sémiologie pour y inscrire la linguistique « la langue est un système de signes exprimant des idées et par là, comparable à l'écriture, à l'alphabet des sourds-muets, aux rites symboliques, aux formes de politesse, aux signaux militaires... »22

Elle est seulement le plus important de ces systèmes. Selon Ferdinand De SAUSSURE, on peut concevoir comme le disait, une science qui étudie la vie des signes au sein de la vie sociale; elle sera nommée la sémiologie. La linguistique n'est qu'une partie de cette science générale. L'apport direct de De SAUSSURE à la sémiologie non linguistique s'est limité à ces phrases, mais elles ont joué un grand rôle. Cette définition de la sémiologie de SAUSSURE fera l'objet d'une polémique à partir de laquelle naîtront deux tendances : - la première concerne ceux qui soutiennent que la sémiologie englobe la linguistique et la deuxième s’occupe de ceux qui pensent qu'elle n'est qu'une partie de la linguistique.

Roland BARTHES souligne par exemple l'actualité des recherches en sémiologie à une époque de développement de la communication de masse. Mais la “pauvreté” des champs d’application de la sémiologie (code de la route, sémaphore) amène BARTHES à noter que chaque ensemble sémiologique important demande à passer par la langue « tout système sémiologique se mêle de langage »23. Ainsi, la sémiologie serait une branche de la linguistique et non l'inverse. Pour Georges MOUNIN, la sémiologie est l'étude de tous les systèmes de signes autres que les langues naturelles.

Ensuite, la sémiotique reprend le projet de la sémiologie de SAUSSURE ; mais à la différence, elle refuse de privilégier le langage et la société.

La sémiotique s'assigne comme objet d'être la théorie générale des modes de signifier. Le terme sémiotique, dans son emploi moderne, est d'abord utilisé par PEIRCE. La sémiotique qu'envisage cet auteur est une science des signes.

22

DE SAUSSURE, F, Cours de linguistique générale, éd. Bally et Sechehaye, 1971, p.34. 23 BARTHES, R, (1964), « Présentation », Communications, p. 1-3.

(28)

17

V.8. L'approche pragmatique

Elle est issue du confluent de plusieurs disciplines et emprunte plusieurs directions. La Pragmatique est loin de se constituer en discipline autonome et unifiée car aucun consensus ne s'est installé entre les chercheurs quant à sa délimitation, ses hypothèses et même sa terminologie

On a trois courants principaux de pensée:

1- La pragmatique apparaît comme l'une des composantes de la sémiotique ; elle étudie les symboles indexicaux, c'est-à-dire des expressions dont le sens est tel que leur référence varie avec les circonstances de leur usage. La relation du signe et de l'interprète est prise en considération dans la mesure où elle affecte la relation entre le sujet et l'objet. Cette démarche est inspirée de la théorie de PEIRCE.

2- l'approche pragmatique est aussi tributaire de la théorie des actes de parole développée par AUSTIN et SEARLE. La théorie des actes de langage prend son point de départ dans la conviction que l'unité minimale de la communication humaine, c'est l'accomplissement de certains types d'actes (illocutoires et perlocutoires). L'acte illocutoire c'est ce que l'on fait en parlant, alors que l'acte perlocutoire se justifie en terme d'effet recherché: parler c'est agir. La perlocution, c'est l'effet qui est produit par le propos sur l'allocutaire.

3- la pragmatique recueille l'héritage de la linguistique de l'énonciation développée par BENVENISTE. La pragmatique linguistique définit le sens d'un acte de langage par sa fonction communicative, donne une image du sens centrée sur sa fonction énonciative. Il ressort que l'acte de parole est un acte de nature particulière, qui est l'acte d'énonciation. Après ce bref parcours rétrospectif des théories qui ont concouru à la constitution de la pragmatique, il apparaît que cette discipline ouvre la voie à la recherche dans le discours oral.

Malgré la non délimitation de son champ d'application, la pragmatique est une discipline vivante qui, dans un proche avenir, peut occuper une place de choix dans l'analyse du discours. En partant de l’idée que parler, c’est d’une certaine manière, agir sur l’auditeur, la Pragmatique nous offre en quelque sorte les outils nous permettant de mieux observer la façon dont un orateur exerce de l’autorité sur ses auditeurs au moyen de son discours.

(29)

V.9. L’École Française d’analyse du discours

Dans les années soixante, un mouvement fondateur de la pratique française de l’analyse de discours animé par DUBOIS et SUMPF ouvre le numéro treize de la revue Langages, intitulé “analyse de discours”, avec la traduction de l’article “Discourse Analysis” de HARRIS paru aux États-Unis en 1952. L’analyse de discours est née du confluent de la linguistique structurale, de la psychanalyse de LACAN et du marxisme d’ALTHUSSER, dont les questionnements (idéologiques) et les objets (théorie du pouvoir, luttes sociales et politiques) sont la base de l’analyse du discours des chercheurs français, héritiers et adaptateurs du modèle forgé par HARRIS.

Les événements de mai 1968 cristallisent les préoccupations des chercheurs sur le discours politique. Parallèlement à cette première orientation, Jean-Paul FAYE articule, à la même époque, dans la revue Change des recherches sur la relation discours-pouvoir, plus proche de la grammaire générative de CHOMSKY. , etc. L’année 1962 qui voit naître la revue Langages apporte un élan novateur à des chercheurs comme BARTHES, POTTIER, QUEMADA. Parallèlement aux recherches de l’équipe de DUBOIS à l’Université de Paris, l’École Nationale de Saint-Cloud développe autour de Maurice TOURNIER la lexicométrie politique, méthode fondée sur l’analyse statistique des données. La revue Mots constitue le principal organe de diffusion de cette approche. A l’université de Paris VII, en association avec le laboratoire de psychologie sociale du CNRS, Michel PÊCHEUX, influencé par la théorie d’ALTHUSSER, élabore une théorie du langage à partir de l’analyse automatique du discours. En 1969 Michel FOUCAULT, dans son ouvrage Archéologie du savoir ouvre de nouvelles voies à l’analyse de discours, en s’interrogeant sur les rapports entre pratiques discursives et pratiques sociales.

V.10. L'Analyse Automatique du Discours

C’est une analyse qui s’est introduit par Michel Pêcheux (1969). Elle se propose de rallier les discours à l'idéologie de leur époque. Grâce au stockage des données sur ordinateur, un travail d'analyse automatique des constantes sémantiques et des formations imaginaires est entrepris. Les postulats théoriques de ce modèle articulent le matérialisme historique, la théorie des idéologies et la théorie du discours.

(30)

19 L’objectif est de déterminer la structure du processus de production qui correspond à tel état des conditions de production du discours. Dans sa démarche, l’analyse du discours automatique comprend trois phases :

-La phase de construction socio-historique du corpus, en fonction des conditions de production dominante;

-la phase de délinéarisation syntaxique des surfaces textuelles, directement dérivée de l’analyse harrissienne, où le corpus est divisé en "séquences discursives autonomes", définies par leur "unité thématique ;

-la phase de traitement automatique des données obtenues, consistant « à effectuer un travail de comparaison des relations binaires de chaque séquence discursive autonome à toutes les autres relations binaires des différentes séquences d’un corpus »24 En s’attachant à mettre en évidence les traits formels constants caractérisant des -formations idéologico-discursives données, l’analyse automatique du discours se présente comme une véritable sémantique des conditions de production. De plus, elle n’est pas inséparable de la problématique des termes-pivots, puisque la méthode harrissienne à laquelle recourt ce modèle pour la délinéarisation syntaxique, "ramenait le discours à un ensemble de propositions articulées autour d’un terme-pivot"25. D'où son apparentée avec le modèle de Marcellesi est patente.

Les thèses de HARRIS constituent le projet sémiotique de GREIMAS (1966) qui porte sur le repérage et l’examen des règles logico-sémantiques qui échappent au cadre formel de la phrase, et favorisent la mise sur pied de la revue Semiotica. La formation de la Société d’Etude de la Linguistique Française compte parmi ses animateurs Jean DUBOIS, J.C. CHEVALIER, Henri MITTERAND

Conclusion

Le domaine de l’analyse de discours est très vaste, nous avons choisi quelques approches qui sont en relation avec notre analyse telle que l’analyse automatique du discours et nous avons par la suite définir l’analyse que nous devrons travailler tout au long de notre mémoire .

24

COBBY,F, ( 2009), « Analyse du discours », l’approche sociolinguistique consulté le 16/04/2015

25

(31)

VI. L’analyse lexicométrique

Introduction

D'après les recherches faites sur Internet et dans les bibliothèques, nous avons découvert que peu de chercheurs ont travaillé sur le domaine de la lexicométrie en Algérie. Parmi les recherches effectués, nous avons un travail de magistère de DEMMANE, Nadhira,Analyse lexicométrique du discours politique français en classe de langue, de l'université El Hadj Lakhdar Batna et un autre travail de magistère de Barbora, Soukalová de l'université de Masarycovy qui aborde le même domaine de la lexicométrie à partir de l’analyse des trois œuvres de Faïza Guène. C'est dire, la rareté des références relatives à ce domaine peu exploré.

VI.1. Évolution de la discipline

Du fait que le but de notre recherche consiste en l´analyse lexicométrique, nous allons expliquer la notion de lexicométrie et nous allons mettre en évidence son origine et son évolution. Ce domaine linguistique est une jeune discipline scientifique dont les bases ne remontent qu´à la moitié du 20e siècle. Comme dit Philippe Galiana dans son article « La lexicologie est l´étude scientifique du vocabulaire d´un texte. Lorsque cette étude scientifique d´un texte est faite avec l´outil informatique, on parle alors de lexicométrie. »26

L´origine de cette discipline est liée aux noms de Georges Kingsley Zipf (1902-1950) et Georges Udny Yule (1871-1951). Le premier nommé était le linguiste américain qui a étudié la statistique appliquée aux différentes langues et qui est l´auteur de la loi de Zipf expliquant la fréquence des mots dans un texte.

L´autre personnage important qui contribue à l´évolution dans le domaine de la statistique lexicale est le linguiste français Pierre Guiraud (1912-1983). Dans son livre, La stylistique, il aborde la thématique de la stylistique et il met en évidence l´apport de la coopération de la stylistique et de la statistique. Il cite d´anciens linguistes selon lesquels le style et un écart par rapport à une norme, ainsi selon Guiraud, la statistique est « précisément la science des écarts; la

26 GALIANA, Philippe, (1991), « Lexicométrie », Le bulletin de L´EPI Association Enseignement Public et

(32)

21 méthode qui permet de les observer, de les mesurer et de les interpréter. »27 Évidement, la statistique lexicale est un instrument à la fois nécessaire et efficace dans l´étude du style.

VI.2. Définition

Dans le dictionnaire l’internaute, la lexicométrie est une science de la linguistique qui étudie statistiquement l'emploi des mots, c'est-à-dire combien de fois une personne prononce tel ou tel mot et dans quelle condition.

Un deuxième dictionnaire français la ROUSSE, définit la lexicométrie comme Synonyme de statistique lexicale.

Pour Muller, la lexicométrie est l'étude statistique du langage, effectuée presque toujours à travers l'usage de l'ordinateur. Avec les techniques de la lexicométrie, on peut procéder à des études comparatives et statistiques du vocabulaire. Celles ci permettent d’établir les contextes d’emploi d’un vocable et les combinaisons les plus fréquentes dans lesquelles il entre, ce qui permet de déterminer le ou les sens de ce vocable.

A travers ces définitions générales, on peut résumer la définition de la lexicométrie comme une approche de l'analyse de discours, c'est à dire une problématique de la signification d’un corpus de textes,

VI.3. Principes et règles de la lexicométrie

La lexicométrie est l’alliance des sciences du langage, des statistiques et de l’informatique. Elle permet de traiter de vastes ensembles de textes (corpus), d’établir leur vocabulaire, de classer les vocables en fonction de leur fréquence, de leur répartition, de leurs catégories grammaticales. Elle établit les contextes d’emploi d’un vocable et les combinaisons les plus fréquentes dans lesquelles il entre, ce qui permet de déterminer le ou les sens de ce vocable.

Elle retrouve les principaux thèmes présents dans un corpus, son genre et son style. Elle segmente ce corpus en fonction des ruptures thématiques ou stylistiques. Pour obtenir ces résultats, des traitements préalables sont nécessaires : balisage des textes, correction et

27 SOUKALOVA, Barbora, L´analyse lexicométrique de l´œuvre de Faïza Guène, Université de FILOZOFICKÁ FAKULTA MASARYKOVY, mémoire de magistère, 2010.

(33)

standardisation orthographiques, étiquetage des mots. Le texte peut alors entrer dans une bibliothèque électronique à la disposition des chercheurs. (Laboratoire Printemps (Université de Versailles) Association Internationale des Sociologues de Langue Française Journées d’étude des usages de la lexicométrie en sociologie 12-13 juin 2013)

La lexicométrie est donc une des applications de la statistique, qui utilise des méthodes propres aux spécificités de l’objet lexique. L’analyse lexicométrique compare les décomptes réalisés à partir du repérage des occurrences d’unités lexicales (formes, segments types généralisés, etc.) dans les différentes parties d’un corpus de textes.

Ce modèle se rattache particulièrement au laboratoire de l’Ecole Normale Supérieure de Saint-Cloud. Il s’agit d’une analyse statistique dont la démarche selon Maingueneau se résume à trois moments :

Choix de l’item formel : "de la totalité du texte on ne conserve, en tant qu’objets d’analyse, que

les items formels (les mots graphiques), à l’exclusion de toute lemmatisation, c’est-à-dire, tout regroupement d’items sur des bases lexicographiques (ramener les verbes à l’infinitif, les pluriel au singulier, etc.)";28

Choix du réseau statistique : "on cherche à dégager des lois, à construire des réseaux tant sur

l’axe paradigmatique (hiérarchie de propositions) que sur l’axe syntagmatique (arrangement de positions), et sur l’axe situationnel (rapports de détermination entre les conditions de production et les formes lexicales)"29;

Choix de la norme intrinsèque : elle est "définie à l’intérieur des corpus et non en se référant à

la langue"30

VI.4. L’analyse factorielle des correspondances

L’analyse factorielle des correspondances est une méthode mathématique de traitement

28

DEMMANE, Nadhira, Analyse lexicométrique de discours politique français en classe de langue, Université El Hadj Lakhdar – Batna, mémoire de magistère, sciences du langage, 2012.

29 Ibid.

30

(34)

23 des données élaborées par J. P. Benzecri. En tant qu’analyse lexicologique hors contexte, elle opère sur les mots à la surface du discours. L’œuvre d’A. Prost, Vocabulaire des proclamations électorales de 1881, 1885 et 1889 est une application de ce modèle.

Conclusion

Nous venons de présenter le discours et ces différentes approches dans une démarche linguistique. Mais il existe par ailleurs de nombreux autres approches qui relèvent de l'analyse du discours et qui s'inscrivent dans d'autres disciplines. Notre voie converge vers l'utilisation de la notion de discours comme outil théorique pour l'organisation et l'analyse lexicométrique du contenu du discours journalistique. En conclusion, avec ces différentes approche en analyse de discours, nous avons mis les points de bases théoriques que nous avons besoins dans note travail.

(35)

Chapitre II :

Le discours

journalistique

(36)

24

"La mission du journaliste consiste à rendre intéressant ce qui est important, pas important ce qui est intéressant."

Serge Halimi - Les nouveaux chiens de garde, 2005

Introduction

:

Actuellement, les médias ont de plus en plus de pouvoir. La communication de masse est rendue possible par des systèmes complexes d’émission et de réception comme la presse, la radio, la télévision et l’Internet qui permettent de toucher un grand nombre de personnes en même temps. La presse, bien qu’elle soit l’un des premiers moyens de la communication de masse, est toujours une méthode efficace pour informer le public de ce qui se passe dans le monde. Parfois, les nouvelles y sont utilisées seulement pour offrir du divertissement à son public mais il y a aussi des cas où le journaliste veut influencer les opinions des lecteurs. Les nouvelles réussissent en effet assez fréquemment à influer sur les résultats des évènements et sur les réactions du public.

I

. Définition de discours journalistique

Le discours journalistique et particulièrement celui de la presse écrite est souvent considéré comme une pratique communicationnelle qui s'intègre dans le discours social. Généralement, les journaux apportent de nombreuses informations en détail présentées et traitées dans différents articles dans une même édition d'un journal. Mais chaque article transmet la nouvelle avec des procédés textuels propres à lui.

Ce discours représente de nos jours, un débat quotidien d'idées. C'est un écrit dont on ne peut pas se passer, car il s'intéresse à notre vie quotidienne.

Les évènements politiques se succèdent quotidiennement et nous réagissons en parallèle, soutenant l'un dénonçant l'autre, adhérant à telle idée, réfutant l'autre. C'est le discours argumentatif par excellence, le lieu de polémique et de controverse.

En effet, Le discours journalistique, comme tout discours, est un discours construit. Ce qui nous est donné à voir ou à lire n’est pas le monde mais un discours sur le monde, sur les évènements qui s’y déroulent et cette construction résulte de choix partiels et particuliers faits par l’équipe de rédaction

(37)

II.

Caractéristiques du discours journalistique

Le discours journalistique est le genre discursif qui nous intéresse. Il se caractérise par des normes et des règles dans le but de transmettre un message.

Chaque rédaction d’un journal est appelée à donner une forme bien définie à son journal. Cette forme donnera sa personnalité à ce journal et sera sa vitrine. Les formats et le rubriquage reflètent, entre autres, l’identité même du journal. La rubrique, selon J.Hermann et G.Lugrin, «sert à priori à classer les informations pour en faciliter l’accès»31.Seulement, cette fonction n’est que ce qui est apparent pour le commun des lecteurs. En réalité, le rubriquage a plusieurs fonctions centrales, il permet de classer les informations selon une hiérarchie bien déterminée, qui répond à une certaine vision du monde des concepteurs. Il permet aussi d’instaurer une stabilité relative de la structure du journal, une sorte de colonne vertébrale, qui, en imposant des choix de la part de la rédaction, constitue l’un des éléments forts de l’identité du journal.

En fait, le discours journalistique comme tous les autres types de discours, se base sur des valeurs spécifiques, mais il a sa particularité parce qu’il est transmis à un grand nombre de lecteurs hétérogènes, il se caractérise par :

- Le premier but est d'informer, il est lié à la réalité; - La vulgarisation du discours pour être accessible ;

- Il suppose une activité de hiérarchisation, structuration et valorisation des sujets.

Il se caractérise aussi par: La révélation, La force de l’exemple, La scénarisation, La dramatisation, La schématisation.

III.

Kamel DAOUD/ écrivain et journaliste

Kamel Daoud, né le 17 juin 1970 à Mostaganem en Algérie, est un écrivain et journaliste algérien d'expression française.

Il est le fils d'un gendarme, seul enfant ayant fait des études. Après des études de mathématiques, il étudie la littérature à l'Université. Il est divorcé et a deux enfants. S'il écrit en

31 BELKHEIR, Omar, (2011), « la structuration de l’information dans la presse écrite Algérienne », pratiques langagières, N°6.

(38)

26 français et non en arabe, c'est, dit-il, parce que « la langue arabe est piégée par le sacré, par les idéologies dominantes. On a fétichisé, politisé, idéologisé cette langue ».

En 1994, il entre au Quotidien d'Oran, journal francophone. Il y publie sa première chronique trois ans plus tard, titrée Raina raikoum (Notre opinion, votre opinion)'. Il est pendant huit ans le rédacteur en chef du journal. D'après lui, il a obtenu, au sein de ce journal « conservateur », une liberté d'être « caustique », notamment envers Abdelaziz Bouteflika même si parfois, en raison de l'autocensure, il doit publier ses articles sur Facebook. Il est aussi éditorialiste au journal électronique Algérie-focus. Ses articles sont également publiés dans Slate Afrique.

Le 12 février 2011, dans une manifestation dans le cadre du printemps arabe, il est brièvement arrêté. En 2011, son recueil de nouvelles Minotaure 504 est sélectionné pour le Prix Goncourt de la nouvelle, et pour le Prix Wepler-Fondation La Poste qui échoit finalement à Éric Laurrent. En octobre 2013 sort son roman Meursault, contre-enquête. Le roman évoque les désillusions que la politisation de l'islam a entrainées pour les Algériens.

L'ouvrage obtient en 2014 le Prix François-Mauriac et le Prix des cinq continents de la Francophonie. Les ouvrages les plus connus aujourd’hui de Kamel DAOUD sont Goncourt et Meursault, contre-enquête, 2013 Inspiré du roman L'Étranger d'Albert Camus.

IV. Présentation du journal le Quotidien d'Oran

Le Quotidien d’Oran est un journal d’informations générales en français. Il est basé à Oran. Le journal a été créé en mil neuf cents quatre vingt quatorze par un groupe de près de quatre-vingt-dix citoyens réunis autour de Mohamed Abdou Benabbou, son fondateur. Même s’il traite des informations nationales et internationales, l’actualité économique sportive et culturelle, son champ d’action reste l’actualité d’Oran et de sa région. Ce qui ne l’empêche pas de consacrer des espaces aux informations des régions Centre et Est du pays. Même si sa tendance est régionale, sa couverture est nationale. Le Quotidien d’Oran a un tirage avoisinant les cent cinquante mille exemplaires par jour.

Ces derniers temps, le journal a pris encore plus d’importance, depuis que son chroniqueur vedette, Kamel DAOUD a obtenu des prix littéraires importants, suite à la

(39)

publication de son roman « Meursault contre- enquête ». L’animateur de « Raïna Raïkoum » a aussi été la cible des islamistes, dont le représentant a appelé à son exécution, suscitant ainsi la réaction de l’opinion publique à qui cela a rappelé les années de la décennie noire.

En deux mille huit, et à cause de ses positions sur le conflit au Sahara Occidental, le site web du journal a été piraté par des hackers marocains.

Le Quotidien d’Oran, en plus de ces rubriques, de ses chroniques et de son éditorial, a aussi été rendu célèbre par ses pages du Jeudi, réservées aux débats. De grandes plumes côtoient celles de simples universitaires abordant toutes sortes de sujets et essayant d’aller au fonds des choses. L’édition du Jeudi du Quotidien d’Oran est la préférée des cadres, universitaires et intellectuels algériens, qui y trouvent matière à réflexion.

Le Quotidien d’Oran publie aussi des suppléments qui lui permettent d’apporter des informations plus approfondies dans un certain nombre de domaines et de toucher un lectorat qui n’est pas spécialement intéressé par les seules informations liées à l’actualité politique et sociale. C’est ainsi que quatre suppléments sont proposés aux lecteurs : le Supplément Automobile, qui traite des informations relative aux nouveautés, aux techniques et au marché automobiles. Le deuxième supplément est appelé « Supplément autour du monde », qui est une véritable ouverture à l’international, permettant au lecteur de découvrir le monde et ses méandres. Le troisième supplément est quant à lui, plus spécialisé, puisqu’il touche à l’économie. Des études assez poussées sont ainsi présentées aux lecteurs, ainsi que des analyses pointues. Des interviews d’acteurs économiques sont aussi réalisées, permettant aux lecteurs d’aller plus loin que les informations d’actualité présentées au quotidien. Enfin, le dernier supplément concerne les Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication. Avec celui de l’Automobile, c’est celui qui attire le plus le jeune lectorat. Il contient une foule d’informations sur les outils informatiques, télévision, téléphonie, etc… Sans oublier l’Actualité Autrement Vue, qui est une analyse approfondie des phénomènes et événements qui nous entourent. Certaines analyses sont publiées sur plusieurs numéros.

Plusieurs chroniques sont présentées aux lecteurs, en plus des suppléments. Il s’agit de « Entretien » qui présente une rencontre ou une interview avec une personnalité, « Opinion », qui permet d’exposer une vue différente sur un sujet d’actualité, « La Chronique Economique », la chronique « Santé », le « Devoir de mémoire » et le « Paris littéraire ».

(40)

28 Le Quotidien d’Oran ne semble pas disposer de bureaux régionaux. Par contre, il a développé un réseau de correspondants qui lui permet de couvrir l’ensemble du territoire national.

Conclusion

Nous avons abordé dans ce chapitre quelques concepts et définitions théoriques qui sont en relation avec notre corpus, nous avons ainsi commencé par la définition du discours journalistique, ses caractéristiques, avant de parler du journal le Quotidien d'Oran, de l’auteur et des textes qui constituent notre corpus.

Pour conclure, le discours journalistique et l’activité journalistique en tant qu’acte communicatif sont abordées par les sciences du langage à partir d’un ou plusieurs angles qui vont au-delà d’une vision prescriptive. Dans le chapitre suivant, nous examinerons et analyserons notre corpus.

(41)

Deuxième partie :

Cadre pratique

(42)

30

Chapitre III׃

Figure

Tableau 1 : Principales caractéristiques lexicométriques des textes de la première partie du corpus
Tableau 2 : Principales caractéristiques lexicométriques des textes de la deuxième partie du  corpus
Tableau 3: mots les plus utilisé dans le 1 er  texte du corpus
Tableau 5: mots les plus utilisé dans le 3 ème  texte du corpus.
+5

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