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Sur l'uniformité d'aimantation des terres cuites

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Academic year: 2022

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(1)

HAL Id: jpa-00205243

https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00205243

Submitted on 1 Jan 1926

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Sur l’uniformité d’aimantation des terres cuites

Raymond Chevallier

To cite this version:

Raymond Chevallier. Sur l’uniformité d’aimantation des terres cuites. J. Phys. Radium, 1926, 7 (3),

pp.92-96. �10.1051/jphysrad:019260070309200�. �jpa-00205243�

(2)

SUR L’UNIFORMITÉ D’AIMANTATION DES TERRES CUITES;

par M. RAYMOND CHEVALLIER, Préparateur au Collège de France.

Sommaire. - Une dizaine de briques de même provenance et de fabrication récente ont été étudiées au point de vue de l’orientation de leur aimantation permanente.

L’uniformité de cette aimantation est rigoureuse et les chocs sont sans action sur elle.

De plus, elle s’est montrée, pour ce groupe de briques, constamment inclinée d’un même

angle sur une même face. Comme cet angle est très différent de l’inclinaison magnétique

au moment de la cuisson, il reste sans interprétation.

1.

-

Quand des substances, faiblement ferromagnétiques, s’aimantent sous l’influence du champ terrestre, le champ démagnétisant restant constamment très faible, leur aiman- tation est uniforme et dirigée suivant le champ conducteur. Il est naturel d’admettre que c’est le cas des terres cuites.

J’ai voulu le vérifier directement en utilisant des matériaux cuits en position connue,

dont j’avais réglé moi-même l’horizontalité et l’orientation dans le four.

Un premier groupe ne manifesta pas trace d’aimantation. La terre, d’un beau rouge, était cependant riche en oxyde ferrique, mais la cuisson, effectuée dans un four de campagne, s’était faite à basse température (rouge sombre). Je crus que là était la cause de mon

insuccès.

Je renouvelai alors ma tentative à Paris, sur de très gros pavés réfractaires ; après cuisson, la montre de Li00° avait fondu. Il ne pouvait donc pas, dans ce cas, être question

d’une température trop basse Pourtant je ne pus déceler aucune trace d’aimantation. Cette

masse de 16 kg n’avait pas un moment atteignant une fraction d’unité cgs.

Je me procurai alors des briques contemporaines de provenances diverses et je m’aperçus

que peu d’entre elles étaient magnétiques. De toute évidence, c’était une question de com- position et de température.

° .

Devant la difficulté imprévue que je rencontrai à me procurer des matériaux magné- tiques cuits en position connue, je me proposai de vérifier seulement l’uniformité d’aiman- tation sur les matériaux alors à ma disposition.

Je trouvai, dans les caves du Collège de France, de grosses briques fortement aimantées provenant du laboratoire de physique expérimentale, où elles formaient, il y a vingt ans,

des piliers stables disposés pour recevoir les instruments de mesure.

La tradition leur attribue comme date vraisembable l’époque de Regnault, soit le début du xixe siècle.

Ce sont des parallélépipèdes (33 X cm) fort pesants (13 kg) aux faces soignées, planes et bien normales entre elles. Leur structure est nettement hétérogène, grains noirs

et chamotte noyés dans un ciment blanc. Parmi ces grains noirs, il en existe de très magné- tiques riches en fer. Ayant soumis la brique pulvérisée à un triage en utilisant un électro-

aimant Ruhmkorff, j’ai titré dans la substance très magnétique obtenue le fer ferreux et le fer total. J’ai trouvé respectivement 4 et i3,3 cm3 de permanganate. On voit donc que près

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphysrad:019260070309200

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93

d’un tiers (4 au lieu de 4,4) du fer total est à l’état ferreux, on a donc affaire à de l’oxyde magnétique.

Il est d’ailleurs à noter que la masse totale d’oxyde magnétique retirée de la brique

suffit largement à expliquer son aimantation permanente.

Elles furent numérotées de 29 à 83, les numéros précédents se rapportant à des briques dont il n’est pas question dans ce travail. Dans le but d’étudier l’uniformité, cha-

cune fut coupée en 4 fragments égaux, au marteau et au ciseau. Ces fragments furent

numérotés a b c d pour 6 briques, deux fragments seulement furent étudiés.

2. Résultats.

-

L’aimantation f ut mesurée par une méthode balistique d’induction (1);

son orientation dans ce qui suit est rapportée au trièdre suivant (fig. 1).

Les trois plans de coordonnées sont des faces sud. L’origine 0 est l’intersection de ces

trois faces sud. Le trièdre est à droite; la grande face est le plan xy. Nous appelleronsj1,j2, j3, les angles de l’aimantation J avec les plans xy, yz, zx; ~1, ~2, ’3, les angles des projec-

tions due 3 sur les plans xy, !iz, zx, avec les axes Ox, Oy, Oz.

Tous ces angles, par définition, sont positifs et plus petits que Ils sont liés par des relations du type

La figure 2 représente les 3 faces d’une brique en conservant le rapport de leurs dimen- sions.

Fig. 2.

Rien n’impose à priori qu’une face 1 soit un plan ~x ou zy; nous le spécifions dans la première colonne en notant x ou ~~.

Les résultats des mesures exprimées à l’aide des angles Z, ji sont consignés en degrés

dans le tableau I.

(1) R. CHB1’aLLIER, thèse, Paris, 1925, p. 100.

-

Ann. de Phys., xe série, t. 4 (1925), p. 100.

(4)

TABLEAU 1

des mesures.

-

Pour me rendre compte de l’uniformité, j’ai fait trois fois la même mesure sur le fragment de brique 29 d

J’ai trouvé, pour par exemple,

soit 5i,6°, à 10 en plus ou en moins..

Naturellement, la précision apportée dans la mesure des angles dépend essentiellement de la composante du moment magnétique utile. Mais dans tous les cas présents, où elle restait à peu près la même, il résulte des nombres obtenus que l’on peut considérer les

angles comme exacts à 1° près en plus ou en moins.

(5)

95 Les faces, d’ailleurs, étaient suffisamment planes et normales entre elles pour permettre

cette précision.

-

Ceci étant admis, les conclusions suivantes se dégagent des mesures :

i° Unifornlité d’aimantation. Elle est rigoureuse, à la précision près des mesures, ce qui

confirme notre hypothèse et donne un intérêt physique à la direction du moment magné- tique.

2° Un angle se conserve presque rigou?.eusewient à une exception cet angle est

l’inclinaison une face toujours la utême (face 1) ..

Le résultat apparaît mieux dans le tableau II.

TABLEAU II

°

1

La brique est disposée de champ, de façon que l’aimantation aille vers le bas ; les trois angles marqués correspondent aux faces dans l’ordre i, 2, 3.

de l’aiman- Si un observateur, regardant suivant le plan de la grande face, dans le sens de l’aiman- tation, voit cette direction à droite ou à gauche, l’angle correspondant à 2 est positif ou

négatif (fig. 2).

.. .

3° La. conservation de l’uniformité rigoureuse montre que les chocs nécessaires à la

rupture n’ont pas modifié l’aimantation, du moins en direction et dans la masse.

Ces chocs ont, en effet, varié d’un morceau à l’autre et, s’ils avaient eu une action, ils

auraient fait disparaître la coordination.

D’ailleurs, dans les cas j’ai mesuré la direction d’aimantation avant et après la rup- ture, j’ai constaté qu’elle n’avait pas changé.

3. Conclusion. - Si nous nous inspirons de l’hypothèse que l’aimantation est orientée suivant la direction du champ terrestre au moment du refroidissement, il est tout naturel

d’interpréter cet angle constant de 5i, 5° en admettant que la cuisson s’est faite sur sole horizontale et que l’inclinaison magnétique à cette date avait précisément cette valeur.

Cette interprétation s’imposerait même si nous ne savions rien sur le lieu et l’époque de

cuisson.

Or, précisément, cette simplicité nous égarerait : L’inclinaison à Paris au début du xix, siècle étaitde 65° enviro7a ; elle n’a d’ailleurs faitfque décroître depuis le milieu du xvn,

date de fondation du Collège de France, antérieurement à laquelle il paraît peu raisonnable

de faire remonter la fabrication de ces briques.

(6)

Comme on ne peut guère supposer, non plus, qu’elles furent apportées d’un pays très

au sud de la France, il faut admettre ou que cette différence de i3, représente rinclinaison de la sole du four, ou que l’aimantation ne s’est pas produite suivant le schéma simple que

nous imaginons (suivant le champ terrestre pendant le refroidissement sur la sole du four.)

Les donnés expérimentales, manquent pour choisir entre les deux hypothèses.

Il faut seulement retenir que la constance de l’inclinaison de l’aitna17tation sur une face

dans un groupe de bi-iqîies de époque, ne perJJletpas de choisir cet angle constant comnie

inclinaison magnétique à l’él)oque considérée.

Les nombres cités prouvent seulement deux choses : l’uniformité d’aimantation et la stabilité du magnétisme vis-à-vis des chocs.

Manuscrit reçu le 20 février 1926.

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