DÉVELOPPEMENTS POUR L’AGRÉGATION EXTERNE
Sous-groupes compacts de GL n ( R )
Leçons : 150, 181, 203, 206,
101,106,208[Ale], problème III.III.A.1 Théorème
Soit V un
R-espace vectoriel de dimension finie, et soitK un convexe compact non-vide de V.
Soit G un sous-groupe compact de GL ( V ) vérifiant : ∀ u ∈ G, u ( K ) ⊂ K.
Alors ∃ x ∈ K, ∀ u ∈ G, u ( x ) = x.
Démonstration :
Étape 1 : SoitNune norme euclidienne surV.
Pour toutx∈V, on pose
ν(x) =max
u∈G N(u(x)). On va montrer queνdéfinit une normeG-invariante surV.
CommeGest compact : pour toutx∈V,{u(x)|u∈G}est compact.
On en déduit queνest bien définie surV.
Par ailleurs, on a :∀x ∈ V,∀u ∈ G,ν(x) = ν(u(x)), car la composition paruest une bijection du groupeG.
De plus :
– νest à valeurs dansR+carNl’est ; – ∀x∈V,ν(x) =0⇒N(x) =0⇒x=0 ;
– ∀x∈V,∀λ∈R,ν(λx) =|λ|ν(x)car les éléments deGsont linéaires et carNest une norme.
Il nous reste à montrer queνvérifie l’inégalité triangulaire ; soientx,y∈V.
ν(x+y)étant définie à partir d’un maximum, on a :
∃u0∈G,ν(x+y) =N(u0(x+y)). Alorsν(x+y)6N(u0(x)) +N(u0(y))6ν(x) +ν(y).
Et si on a l’égalitéν(x+y) =ν(x) +ν(y), alorsu0(x)etu0(y)sont positivement liés, doncxetyaussi (caru0est inversible).
Étape 2 : Commeνest continue surK, elle y admet un minimum, disons ena∈K.
Soitu∈G, par argument d’invariance, on a :ν(u(a)) =ν(a).
Commeνest convexe (c’est une norme !), ses ensembles de niveau sont convexes, et donc, on obtient : ν
u(a) +a 2
=ν(a).
Ainsi,ν(u(a) +a) =2ν(a) =ν(a) +ν(u(a)).
Le cas d’égalité dans l’inégalité triangulaire pourνfournit :u(a) =λa, pour un certainλ>0.
Maisν(u(a)) =ν(a), doncλ=1 oua=u(a) =0.
Finalement,∀u∈G,u(a) =a.
Corollaire
Soit G un sous-groupe compact de GL
n(
R) .
Alors il existe une forme quadratique q définie positive sur
Rntelle que G ⊂ O ( q ) .
1Démonstration :
On munitGd’une nouvelle structure de groupe(G,♦)par :∀A,B∈G,A♦B:=BA.
On pose :
ρ:
(G,♦) → GL(Sn(R)) A 7→ (S7→tASA) .
– ρest bien définie car∀A∈G,ρ(A)∈ L(Sn(R))est inversible, d’inverseρ A−1
; – ρest un morphisme de groupes (pour la loi♦) ;
1. Ce résultat peut-être démontré de façon différente en utilisant l’ellipsoïde de John-Loewner (voir en page??).
Florian L
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Diffusion à titre gratuit uniquement.
ENS Rennes – Université Rennes 1
DÉVELOPPEMENTS POUR L’AGRÉGATION EXTERNE
– ρest continue, carρ = (b◦∆) G, oùb:
Mn(R)2 → L(Sn(R))
(A,B) 7→ (S7→tASB) est continue (par bilinéarité et dimension finie) et∆:
Mn(R) → Mn(R)2
A 7→ (A,A) est continue (par linéarité et dimension finie).
ρ(G)est un sous-groupe (carρest un morphisme de groupes etGun groupe) compact (carρest continue etGcompact) de GL(Sn(R)).
On poseH={tMM|M∈G}etKl’enveloppe convexe deH.
La compacité deGimplique celle deHpuis celle deK.2
De plus, commeG⊂GLn(R), on obtientH⊂ Sn++(R); et commeSn++(R)est convexe, on aK⊂ Sn++(R). Enfin,
∀A∈G,∀M∈G,ρ(A) tMM
=tAtMMA=t(MA)(MA)∈ H⊂K; et donc par linéarité deρ(A),Kest stable parρ(A).
On applique le résultat précédent pour obtenir :
∃S∈K,∀A∈G,S=ρ(A)(S) =tASA.
Et commeK⊂ Sn++(R), on a bienG⊂O(qS), oùqS:x7→txSxest une forme quadratique définie positive surRn.
Références
[Ale] M. A
LESSANDRI– Thèmes de géométrie, Groupes en situation géométrique, Dunod, 1999.
2. On dispose du lemme suivant, conséquence du théorème de Carathéodory : Lemme
SoitEun espace affine réel de dimensionn<∞,A ⊂ E, on suppose queA 6=∅et queAest compact.
Alors son enveloppe convexe Cv(A)est compacte.
En effet, on poseK=(t1, . . . ,tn+1)∈[0, 1]n+1t1+. . .+tn+1=1 , c’est un compact deRn+1. On définitf :
K× En+1 → E
(t1, . . . ,tn+1,A1, . . . ,An+1) 7→ t1A1+. . .+tn+1An+1 .
D’après Carathéodory, f K× An+1=Cv(A); or fest continue etK× An+1est compact donc Cv(A)l’est aussi.
Florian L
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