HAL Id: jpa-00239078
https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00239078
Submitted on 1 Jan 1890
HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers.
L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés.
Mesure des tensions superficielles dans les liquides en caléfaction ( méthode des larges gouttes)
Émile Gossart
To cite this version:
Émile Gossart. Mesure des tensions superficielles dans les liquides en caléfaction ( méthode des larges gouttes). J. Phys. Theor. Appl., 1890, 9 (1), pp.209-219. �10.1051/jphystap:018900090020900�.
�jpa-00239078�
209
MESURE DES TENSIONS SUPERFICIELLES DANS LES LIQUIDES EN CALÉFACTION
(MÉTHODE DES LARGES GOUTTES) (1);
PAR M. ÉMILE GOSSART.
On sait qu’une goutte de mercure très large, posée sur un plan
de verre, donne la tension superficielle de ce liquide ou sa première
constante capillaire, a2= ~=~, par la mesure de sa plus grande
-
d
épaisseur,
’e = 2 ~ cos ~, 9 étant l’angle de raccordement.
Or, si l’on compare à cette goutte de mercure une goutte d’un
liquide quelconque projeté sur une plaque métallique bien chaude
(liquide en caléfaction), on est conduit naturellement aux re-
niarques suivantes :
I° Le phénomène de caléfaction constitue un cas particulier
des phénomènes capillaires, car l’aspect et la forme des deux
gouttes sont et doivent être les mêmes.
2° La goutte caléfiée doit même présenter certaines particula-
rités avantageuses. D’abord, elle peut être regardée comme sou-
tenue à distance finie au-dessus de la plaque chaude par une couche de vapeur qui la soustrait totalement à l’action moléculaire du solide, et l’abandonne à elle-même. Sa forme et ses dimensions doivent dépendre alors uniquement des propriétés intrinsèques du liquide dans les conditions de l’expérience ; elles seront déter-
minées par la valeur de la tension superficielle à peu près constante
tout le long de la membrane enveloppante, et par le poids spéci- nque du liquide intérieur. Cette première particularité se traduira
par un angle de raccordement de la goutte avec la plaque, rigou-
reusement nul. D’autre part, elle s’allonge à peu près cylindrique-
ment, dans ses mouvements spontanés, quand elle a acquis un
certain volume; la forme de la section transversale ne dépendra
ainsi que d’une courbure principale.
Ces remarques expérimentales, si elles sont exactes, suppriment
donc, dans l’application de la méthode des larges gouttes, deux
(’ ) Ce Mémoire est le résumé d’un Mémoire plus étendu publié dans les
Annales de Chimie et de Physique, 6e série, t. XIX, p. ~ i-j3.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphystap:018900090020900
2I0
difficultés : la mesure de l’angle de raccordement, théoriquement t
constant, mais pratiquement variable, et l’intervention des deux courbures qui rendent inintégrable en général l’équation différent-
tielle de la surface capillaire.
3° Tous les liquides pouvant être caléfiés et prenant à l’air libre une température voisine de leur point d’ébullition normal,
la méthode des larges gouttes fournira leur tension superficielle
très commodément, dans des conditions où les autres procédés sont
d’un emploi assez pénible. Comme, de plus, la température de calé-
faction reste probablement, dans une atmosphère quelconque, toujours voisine du point d’ébullition correspondant, la méthode
en question comporte ec priori un grand degré de généralité.
En un mot, les phénomènes de caléfaction, si ingénieusement
étudiés par Boutigny, ont été mal caractérisés par l’expression
doublement défectueuse d’étcct swhéroidccZ; ils ne nous oirent ni
un quatrième état de la matière ni une forme sphérique ou même sphéroïdale en général. Ce qui les distingue uniquement au point de
vue des lois de la capillarité de la goutte de mercure, par exemple,
c’est cette propriété de la tangente à leur section méridienne ou
transversale de prendre toutes les inclinaisons continûment va-
riables entre deux droites horizontales comprenant toute l’épaisseur
de la goutte.
L’objet de ce travail est de démontrer cette propriété et de l’ap- pliquer à la mesure des tensions superficielles.
J’en diviserai l’exposé en quatre Parties :
Théorie, véritications expérill1entales, généralisation, applica-
tions.
I.
-Exposé théorique.
Prenons pour point de départ l’écluat.ion bien connue de la
surface capillaire z d = f (1 p -i- 2013)? P dans laquelle z est la distance
du point de rayons de courbure principaux p et p’ à la portion plane
et horizontale de cette surface. Pour avoir l’équation en x et Z, négligeons b, c’est-à-dire considérons soit la demi-section méri-
P
dienne d’un sphéroïde infiniment large reposant sur un plan hori-
zontal, soit la demi-section transversale d’une goutte allongée
2II
elliptiquement, en supposant le bord à distance finie et le sommet
à distance infinie.
,
L’axe des x étant la tangente au sommet, l’axe des z positif vers
en bas, la verticale du point de raccord eOlent, ~ l’angle de la partie positive de l’axe des x avec la tangente qui roule sur la
courbe depuis le sommet jusc~u’au point de raccordement, c’est-à-
dire depuis 3 = o jusqu’à ~ ~ 180°, nous avons
ou
et, par C = 1 ,
D’autre part, dx = dz cot 3 avec dz = a V2 cos ~ ‘~’~ nous donne
on
car avec le choix particulier de oz la constante d Intégration est
nulle.
Ces équations ( I~ et (II~, ou celle qui résulte de l’élimination de fi
présentent plusieurs particularités qu’il s’agit de vérifier expéri-
mentalement pourlégititner nos deux hypothèses, nullité de l’angle
de raccordement, constance de la tension superficielle autour de
la goutte :
i° Les épaisseurs doivent étr e e --. aV2.
2~ On a pour tous les liquides des courbes semblables ne dé-
pendant que du paramètre e.
Il y a donc lieu d’en réaliser un tracé graphique exact, à une
2I2
échelle donnée, pour le comparer aux photographies convenable-
ment agrandies des gouttes.
Soit un point M de la courbe; traçons l’arc de cercle de centre
~1 et de rayon MK == e. L’équation (1) nous donne
et l’équation (II)
de chaque point K~ on tracera un arc de cercle de rayon e et sur
ce cercle on prendra, à partir de o.x l’arc d’ angle ~ , 2 ce qui four-
nira le point 1B1 ~. Si du milieu 1 de K1Vr, on élève à cette droite
la normale IN, la droite X3I sera la tangente en ce point.
.
Fig. 1.
-1 ,
3° La goutte circulaire est, comme volume et poids, assimilable
.