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L’épitaxie dans les lames polycristallines
O.S. Heavens, L.E. Collins
To cite this version:
658.
L’ÉPITAXIE
DANS LES LAMES POLYCRISTALLINES Par O. S. HEAVENS et L. E. COLLINS.Université de Reading (G. B.).
Sommaire. - Étude de l’adhésion de lames minces de
Cu, Ag, Au et Al déposées sur des couches minces de chrome sur verre. La structure des lames, observée par diffraction électronique, suggère une
croissance épitaxiale. L’adhésion augmente lorsque les distances interatomiques du réseau du métal
superficiel sont peu différentes de celles du chrome. C’est ainsi que les distances interatomiques de l’Ag, Au et Al ne diffèrent pas entre elles de plus de 1 pour 100 et l’adhésion de ces couches est nettement meilleure que celle du Cu pour lequel la même distance est d’environ 10 pour 100 plus petite.
LE JOURNAL DE PHYSIQUE ET LE RADIUM. TOME
13,
DÉCEMBRE19;)2,
PAGEIntroduction. - Nous avons
indiqué
dans unepublication
précédente
[1]
les résultats d’études relatives à l’adhésion de lames d’aluminium etd’argent
à unsupport
de verre recouvert d’une lame mince de chrome. On observe un accroissementprononcé
de l’adhésion des lamesajoutées
lorsque
l’épaisseur
du chromedépasse
environ300-400
A. Nous avons émisl’hypothèse
que le fait que lesrayons
atomiques
de ces métaux sont presqueégaux
a pour résultat la continuation du réseau du chrome par les métauxajoutés,
d’où une adhésion très forte entre les couches.Des
expériences
supplémentaires
ont été faites maintenant avec des lames d’or et de cuivre et lesstructures des couches de ces métaux ont été
étu-diées par la méthode de diffraction d’électrons. Les
résultats renforcent considérablement l’idée que le
mécanisme est celui de
l’épitaxie
polycristalline.
L’adhésion du chrome au verre. - En ce
qui
concerne l’adhésion du chrome au verre, on trouve
que celle-ci atteint une haute valeur seulement
quand
la vitesse de condensation(nombre
d’atomes par centimètre carré parseconde)
nedépasse
pas Pour une vitesse
plus grande,
lescouches montrent une forte
cohérence,
mais elles ont une adhésion faible au verre. Lesexpériences
de Levinstein[2]
avec des couches d’antimoinepréparées
à des vitessesd’évaporation
différentesmontrent un effet semblable. On a
suggéré
que,lors d’une
évaporation rapide,
la tendance desatomes à former des cristaux surmonte l’influence
anarchique
du substrat. Dans le cas d’uneconden-sation
lente,
les couches en contact avec le verre sont devenues stables avantqu’arrivent
assezd’atomes
supplémentaires
pourpermettre
la forma-tions degrands
cristaux. Les observations sur les structures des couches dechrome,
donnéesci-dessous,
confirment cette vue.
Les essais d’adhésion avec l’or et le cuivre.
-Les résultats des
expériences
exécutées par la méthodedécrite dans la communication
précédente
[ 1 ],
surdes lames d’or
évaporé,
sont montrés dans lafigure
i.De même que dans le cas de
l’argent
et del’alumi-nium,
l’adhésionaugmente
considérablementquand
l’épaisseur
du chrome atteint la valeur de300-400
A.Aucun effet semblable n’est
pourtant
observé avec lecuivre,
pourlequel
l’adhésion est presquecomplè-tement
indépendante
de laprésence
de la couche de chrome sur le verre. Il estsignificatif
que lesdistances
interatomiques
del’argent,
de l’or et del’aluminium ne diffèrent pas les unes des autres de
plus
de i pour 100, tandis que la valeur pour le cuivre est environ 10 pour 100plus
petite.
Lesrésultats semblables obtenus avec
l’argent,
l’alu-minium et l’or dans les essais d’adhésion et les
résultats différents pour le cuivre
suggèrent
659
ment que le
phénomène
d’adhésion estapparenté
aurapport
des distancesinteratomiques.
Les structures des couches. - Oliver
[3]
aétudié des couches
d’aluminium,
déposées
sur duchrome, par la méthode de diffraction
d’électrons,
avec des résultats peu concluants. Les couches étaient
exposées
à l’air avantl’examen,
cequi
rendaitpos-sible une contamination
atmosphérique. (On
adéjà
remarqué
quel’augmentation
de l’adhésion estconsidérablement réduite
quand
la couche de chromeest
exposée
à l’air avantd’évaporer
l’aluminium.)
Dans lesexpériences
décritesci-dessous,
les couchescomposées
étaientpréparées
dans la chambre despécimen
del’appareil
dediffraction,
afin quele,
risque
de contamination soit évité.L’observation
ayant
montré que l’adhésiondépend
de la vitesse de condensation et de
l’épaisseur
des couches dechrome,
nous avons examiné d’abord la structure des lames de chrome. La vitesse deconden-sation a été modifiée en faisant varier la
température
de la source.
Quoique
cette méthode modifie aussi la vitesse d’arrivée desatomes,
lechangement
n’est pasgrand
pour l’intervalle detempératures
utilisé. Les résultats de ces observations sont donnés dans le tableau I.
L’épaisseur
des couches a été mesurée par la méthode interférentielle deTolansky
[4].
TARLEAU 1.
1,’évaluation de la
grandeur
des cristaux estapproximative
à cause de lapossibilité
d’unélar-gissement
des anneaux de diffraction par réfraction.Dans ce cas, les valeurs estimées seraient
trop
faibles.Les résultats
indiquent
comment lagrandeur
des cristaux et leur orientationdépendent
de la vitesse de condensation. Une condensation lenteproduit
une couche à
petits
cristaux et sans orientationpréférée;
avec une condensationrapide,
on obientde
grands
cristauxqui
ont l’orientation(110)
ausubstrat. De
plus,
onobserve
que lagrandeur
des cristauxaugmente
lorsque l’épaisseur
augmente.
La structure des couchesajoutées (argent,
aluminium,
etc.).
- La méthode utilisée consistaità examiner la structure des lames
d’argent,
d’alu-minium,
d’or et de cuivredéposées
dans les condi-tions suivantes :a. sur verre;
b. sur chrome mince
(5o
Â);
c. sur chrome
épais
(fioo
Â).
La vitesse de condensation du chrome était
environ i
A/s.
Des couches des métauxajoutés
d’épaisseur
environ 2o  ont été d’aborddéposées
et examinées afin d’observer le
comportement
deslames en contact avec le substrat.
L’épaisseur
de la lameajoutée
était ensuiteaugmentée jusqu’à
environ 1000Á,
qui
estl’épaisseur
utilisée dans lesessais
d’adhésion.
Les couches minces de chromeétaient formées de cristaux sans orientation et de
grandeur
approximative
20 A. Les couchesépaisses
étaient
généralement
sansorientation,
oupossé-daient une orientation faible
( 110~
et lagrandeur
des cristaux était d’environ Des relevés
microphotométriques
des anneaux obtenus avec660
pris.
Un résultattypique,
obtenuaprès
avoircorrigé
pour le fond diffus, estindiqué
sur lafigure
2. Lagrandeur
des cristauxd’argent
sur une couche mince de chrome ne diffère pas d’une manièreappréciable
de celle obtenuelorsque l’argent
estdéposé
sur le verre, tandis que laprésence
d’unecouche
épaisse
dechrome . provoque
la formation degrands
cristauxd’argent,
mêmequand
l’épais-seur moyenne du
dépôt
est faible.Des résultats semblables furent obtenus avec l’or et l’aluminium. Des couches minces de ces métaux
déposées
sur verre ou sur chrome mincepossèdent
une orientation[or (111);
aluminium(100)
ou,quelquefois
(311)],
tandis que cellesdéposées
surchrome
épais
orienté au hasard sont elles-mêmes orientées au hasard. Les structures des lamesépaisses
d’argent,
d’aluminium et d’orajoutées témoignent
de l’influence de la couche de chrome ci-dessus.
Ainsi,
tandis que les couchesdéposées
sur verre ousur chrome mince
possédaient
une orientationmarquée,
cellesdéposées
sur chromeépais
orienté
.
au hasard étaient aussi sans orientation
préférée.
Avec des lames de
cuivre,
les anneaux dediffrac-tion sont très
diffus,
quel
que soit le substrat utilisé. Pour desépaisseurs
de 200-300Á,
lesdépôts
étaient orientés au hasardquand
la vitesse de condensationétait
faible;
pour une condensationrapide,
les couchespossédaient
l’orientation(111)
bienmar-quée,
pour tous les substrats.Discussion. -
L’observation que les structures
des lames
d’argent,
d’aluminium et d’ordépendent
de la
présence
d’une couche de chrome à caractèrenettement cristallin
suggère
que les lamesajoutées
croissent
épitaxialement
sur le chrome. A cause desaires
plus grandes
des facettes cristallines surlesquelles
les couchesajoutées
peuvent
croître,
onpouvait prévoir l’augmentation
d’adhésionqui
estobservée
quand
la dimension des cristaux de la couche de chrome devientappréciable. Quoiqu’il
soit bien connu que
l’épitaxie
seproduit
mêmequand
les réseaux des deuxmatériaux
possèdent
un écartement de réseau très
différent,
il est clair que si la différence estpetite,
l’adhésion entre les ,couches sera considérablementaugmentée.
Dans cecas, presque tous les atomes du
dépôt
sont situésaux
emplacements qui
seraientoccupés
par les atomes du substrat si le réseau du substrat secontinuait. Pour le cuivre
déposé
surchrome,
àcause de la
grande
différenced’écartement,
iln’y
auraitqu’une petite proportion
des atomesqui
se trouve exactement au-dessus des atomes de chrome. Ainsi l’influence du chrome sur la structure du cuivreajouté
est moindre que celle observée avec les autres métaux examinéset;
dans ce cas, on s’attendà une adhésion
plus
faible.Manuscrit reçu le 29 juillet 1952.
BIBLIOGRAPHIE.
[1] HEAVENS O. S. 2014 J.
Physique Rad., 1950, 11, 355.
[2] LEVINSTEIN S. 2014 J.
Appl. Phys., 1949, 20, 306.
[3] OLIVER M. 2014 Phys. Rev., 1942, 61, 313.
[4] TOLANSKY S. -
Multiple Beam Interferometry, Oxford,