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Machines électrostatiques puissantes
Noël J. Felici
To cite this version:
MACHINES
ÉLECTROSTATIQUES
PUISSANTES Par NOËL J. FELICI.Laboratoire
d’Électrostatique
et dePhysique
du Métal(Grenoble).
Sommaire. 2014 Dans cet article,qui termine une série de trois exposés commencée en janvier 1947,
l’auteur examine les problèmes généraux relatifs au rendement et à la puissance spécifique des machines
électrostatiques, il montre la nécessité d’un fonctionnement réversible et, en calculant l’énergie dissipée à la commutation, détermine dans quelle mesure on peut s’écarter pratiquement de cette condition idéale.
L’auteur calcule l’énergie perdue par frottement gazeux dans une machine électrostatique et
montre que, à rendement constant, la puissance par unité de volume est indépendante de la taille de l’appareil, tandis que dans les générateurs électromagnétiques, la puissance spécifique est sensiblement proportionnelle aux dimensions.
Il en résulte, d’après l’auteur, une supériorité considérable des machines
électrostatiques
pour laproduction de puissances faibles ou moyennes (de l’ordre du kilowatt), même pour des tensions rela-tivement faibles comme 20 ou 30 kV.
L’auteur conclut en montrant l’importance des progrès effectués dans le domaine des générateurs
électrostatiques, mais ne pense pas que, dans un proche avenir, ces générateurs puissent concur-rencer les appareils électromagnétiques pour la production de très grandes puissances, sauf progrès
imprévisibles des isolements par gaz ou par vide.
LE JOURNAL PHYSIQUE ET LE VIII, X,
Introduction. - Cet article termine la série
d’exposés
commencée enjanvier ig46
dans leJournal de
Physique,
où sont résumés lesprincipes
nouveaux
développés
au Laboratoired’Électrosta-tique,
pour la réalisation de machinesélectrosta-tiques puissantes.
Selon le
plan
établi audébut,
il nous reste à traiter lesproblèmes
de la réversibilité et despertes.
Cesquestions,
en apparencesecondaires,
ontété
grandement
négligées jusqu’à
présent,
et celas’explique
aisément,
car elles ne deviennent actuellesque
lorsque
desprogrès
suffisants dans le domainede la
puissance ont
rendu leur étudeindispensable.
Réversibilité. ~-- Dans une machineélectrosta-tique parfaite,
il ne doit s’établir de contactqu’entre
conducteurs au même
potentiel.
Ne pasrespecter
ce
principe
conduit à ladissipation
irréversible,
sous forme de
chaleur,
del’énergie
électrique - AQ A
V,
2
3Q
étant laquantité
d’électricitééchangée
entre lesconducteurs et AV leur différence de
potentiel
initiale. Le rendement
électrique
est alors inférieur à i, mais lapuissance
n’en est pas forcément affectée. On verra que souvent cetteénergie dissipée
correspond simplement
à un travailsupplémentaire
exigé
du moteur d’entraînement.Le
principe rappelé plus
haut était connu de Maxwell[ ~ J.
Toutefois - et cela estcaractéris-tique
de l’étatd’esprit
de sonépoque
- ilconsi-dérait ce
principe
comme unesimple
vue del’esprit,
sans intérêtpratique.
La machinethéorique qu’il
pro-pose pourl’appliquer
est bien inutilementcompliquée,
avec ses inducteurssupplémentaires qui jouent,
dit-il,
le rôle du «régénérateur
» des machines à vapeur.La machine de
Toepler,
dans son éminentesimpli-cité,
estjustement
capable
de satisfaire aux condi-tionsgénérales
deréversibilité,
sans aucun organesupplémentaire.
Il n’est pas
possible
de traiter laquestion
sanspréciser
lescaractéristiques
du circuit extérieur.Selon sa
capacité,
sarésistance,
saself-induction,
la différence de
potentiel
à ses bornes va varier defaçons
diversespendant
lespériodes
de débit et de non-débit de la machineélectrostatique.
Si,
parexemple,
le circuit est une purerésistance,
dépourvue
de
capacité,
leproblème
de la réversibilité ne sepose pas. A
chaque
instant,
la relationpeut
être établie entre machine et circuit sansqu’il
y aitperte
d’énergie.
Si,
aucontraire,
le circuit a unegrande capacité,
la différence depotentiel
à sesbornes reste
pratiquement
constantependant
uncycle
de lamachine,
et la relation doit être établie à uninstar
bienprécis,
celui où lestransporteurs
prennent
juste
lepotentiel
convenable. Lesexemples
de ce genre
peuvent
êtremultipliés
à l’infini.Il ne saurait être
question,
dans cetarticle,
dedévelopper
une théoriegénérale
tenantcompte
detous les facteurs en
présence.
Biensimplement,
nous allons nous borner à un cas
type,
leplus
fré-quemment
réalisé d’ailleurs. C’est celui de notre secondexemple,
où le circuit a unecapacité
assezgrande
pour que la tension à ses bornes resteprati-quement
constantependant
uncycle.
Dans ce
qui
suit,
lescapacités parasites
serontnégligées;
nous nous bornerons àindiquer
sommai-rement comment elles modifient les résultats obtenus. Machine à
simple
transport.
--Appelons
C lacapacité
maximaproducteur-transporteur
( fig. i)
(I -x).
C cettecapacité
à un instantdonné,
quand
le
transporteur
sort duproducteur
(o x ~ );
- V le
potentiel
duproducteur (supposé
maintenufixe).
Lepotentiel v
dutransporteur
sortant s’obtienten écrivant que sa
charge
est constante tant que ledébit n’a pas commencé :
138
Soit k V la tension de
débit,
ona~==2013~20132013i,
1 - x
d’où l’on déduit finalement le
calage
du contact de débitcorrespondant
au fonctionnement réver-sible sous le facteur demultiplication
k- 7.
Si k == 1
(puissance
maxima) x
=1,
lestranspor-2
teurs débitent
pendant
la moitié dutemps,
si lavariation de la
capacité
est linéaire. Si k = 00, x = i,le débit est nul
(marche
en circuitouvert);
si=
= o, c’est la marche en court-circuit.9; -
Fig, 1.Le
calage
du contact de débit assurant un fonc-tionnement réversible varie donc avec lerégime,
caractérisé par
k;
c’est là un faitgénéral.
Il enrésulte
qu’un calage
déterminé ne convient que pour un seulrégime
et que lecalage
devrait être sans cesseajusté.
Nous verronsplus
loin dansquelle
mesure ceci est
indispensable
enpratique.
Voyons
maintenant lecalage
~du contact masse.Quand
letransporteur
est entièrement sorti duproducteur,
il n’aplus
aucunecharge (en
l’absencede
capacités parasites).
S’ilpénétrait,
isolé,
dans leproducteur,
sonpotentiel
deviendrait aussitôtnégatif
et une mise en contact ultérieure avec le sol se ferait avec étincelle. Le
transporteur
doit donc être mis au sol dès le débit terminé. Onconçoit
à*quel
point
une telle condition est malaisée à satisfaire en
pratique.
Ilfaudrait,
eneffet,
isoler suffisammentle
transporteur
du débit sansqu’il
aitbougé.
On verra bientôt que cette difficulté est toute
théo-rique
et ne seprésente
jamais
dans la réalité.Dissipation d’énergie
à la commutation. -Enfait,
lecalage
des débuts de contacts n’estjamais
exactement celuiqui
conviendrait à unfonctionnement
parfait;
il est doncimportant
d’apprécier
lespertès
d’énergie
dans lacommu-tation,
lorsqu’on
s’écarte ducalage
théorique.
Nous allons traiter laquestion
pour le contact de débit.Supposons
que laprise
du contact débit au lieud’être caractérisée par
xo = ~
le soit par xo + Ax.Le
potentiel
dutransporteur,
au moment du contact,sera au lieu de k V. On en tire aisé-ment Av :
Quand
le contacts’établit,
la différence depoten-tiel passe soudainement de àv à zéro et il y a,
entre le
transporteur
et lecircuit,
échange
d’unequantité
d’électricitédg.
Cettequantité
s’obtienten écrivant que le
potentiel
dutransporteur
est k Vaprès
le contact, cequi
donneL’énergie dissipée
au moment du contact estet cette
énergie, rapportée
àl’énergie
maxima pro-duiteW o
=C U2,
..
Il
importe
de remarquer que sil’énergie àW est
perdue,
l’énergie
utilement fournie au circuit exté-rieur en fin decycle
n’en est en rienaffectée,
puisque
la même
quantité
d’électricité C V auraété,
endéfi-nitive,
fournie sous la tension constante k V.La
dissipation
d’énergie
dépendant
de on voit que lespetites
erreurs decalage
seront,relativement,
bien moins
gênantes
que lesgrandes.
Suppo-si Ax =
l À W-
=4 ,
quantité
engénérale
1 1 Ax =à >
Wp
= £
>quantité
engénéral
négligeable.
Lecalage
des contacts n’a doncjamais
besoin d’être assuré avec unegrande précision,
cequi
estdéjà
unesimplification.
En d’autrestermes, le rendement
électrique
n’estsérieusement
diminué que par des
décalages grossiers;
undécalage
léger
ne l’affecte pas.On
peut
préciser davantage
ces considérations enexaminant comment la
dissipation d’énergie
à lacommutation
dépend
de la résistance du circuit kVextérieur. Cette résistance est R
== 2013)
I étant l’intensité moyenne, et cette intensité est propor-tionnelle àV,
I = A V. On endéduit R = k
·A
»Appelons Rô
la résistanceoptima correspondant
à k = i et voyons de combien onpeut
s’écarter de cette valeur sansperdre
par étincelles unepuis-sance
exagérée.
Si R =2Ro, k
=2, x, =
0,67.
Si le
calage
reste x =2,
lapuissance
relativeperdue
z
=o, i i , soit seulement i i pour > oo.
1 - 0,5 =0.11. soit seulement 11 pour 100.
Si R
2
le résultat est le même. La résistance2
peut
donc varier de i à4,
sans que le rendementdiminue de
plus
de i i pour 100.La baisse du rendement n’est pas le seul
par une construction
appropriée.
Sans que leren-dement en soit notablement
affecté,
onpeut
fairevarier, dans de
larges
mesures, la résistanceexté-rieure en laissant les balais fixes.
Un tel résultat est évidemment d’autant
plus
dif’icile à obtenir que lapuissance
estplus grande;
sans entrer dans les détails
techniques, qu’il
soit ditsimplement
que l’on sait y arriver maintenant pour despuissances
biensupérieures
au kilowatt.Si les balais fixes avec étincelles « tolérées » sont le
dispositif
leplus simple,
d’autres moyensplus
compliqués
seprésentent
pour avoir une bonne commutation à tous lesrégimes.
Onpeut
envisager
dedéplacer
les balais pourajuster
leurcalage
à la valeur actuelle dek,
soit en mesurant k par undispositif adéquat
et enréglant
lecalage
manuel-lement ou
automatiquement d’après
cette mesure, soit en commandant le mécanisme dedéplacement
des balais par le sens même du courant instantanése
produisant
lors de laprise
de contact(fig.
2).
Une autrepossibilité
derégulation
automatique
est offerte par les soupapesélectroniques,
à vide ouà gaz. Si une telle soupape est insérée entre la
, Fig. 2.
-
Dispositif électronique
de calage automatique des balais.
Le balai de la machine est relié au sol à travers un phano-tron Ph. Le courant circule normalement du balai vers le sol, mais, pour un calage optimum, le contact se fait
légè-rement en avance sur l’instant théorique. Le phanotron
se trouve soumis à une tension inverse supportable, puis devient conducteur quand les potentiels se sont égalisés. La résistance R sert à fractionner la différence de potentiel
aux bornes du phanotron; quand cette différence de poten-tiel est inverse pour le phanotron, elle crée un courant dans la diode D qui est en opposition avec Ph. Il y a donc, aux bornes des résistances r, une différence de potentiel proportionnée à la différence de potentiel inverse supportée par Ph lors de la prise de contact du balai. Tant que cette
différence de potentiel inverse a une valeur convenable, supportable pour Ph, aucun des thyratrons Tl et T2 ne s’allume, grâce aux polarisations fournies par les batteries Bl
et 13,. Si la différence de potentiel inverse aux bornes de Ph croît, le potentiel de grille de T2 croît et T2 s’allume; le
moteur à deux inducteurs M tourne dans un sens et déplace le balai. Si, au contraire, la différence de potentiel inverse
aux bornes de Ph décroît, Tl s’allume grâce à bl, avant
même que le courant dans r se soit annulé. M tourne en sens contraire et entraîne de même le balai. Tl et T2 sont alimentés en alternatif par le transformateur Tr.
machine et le circuit
extérieur,
elle ne deviendraconductrice que
lorsque
le courant tendra à passerdans le sens du
débit,
exactement comment leclapet automatique
d’une pompe ne s’ouvre quelorsque
le fluide tend à circuler dans le sens désiré( fig.
3).
Malheureusement,
une soupapeélectronique
est un
appareil
infiniment moins commodequ’un
clapet
et,d’ailleurs,
si ellel’était,
il serait inutile d’étudierplus
avant les machinesélectrostatiques,
puisque
le courant continu s’obtiendrait bienplus
aisément en s’associant une telle soupape à untransformateur
(1).
Fig. 3.
Jusqu’à plus ample
informé,
la commutationpurement
mécanique
est la seulequi
puisse
êtreenvisagée
raisonnablement pour les machinesélec-trostatiques.
Si cette commutation fonctionnecor-rectement’ avec
desdispositifs simples,
pour des tensionsqu’aucun
collecteur dedynamo
ne sauraitapprocher,
le mérite n’en revient pas essentiel-lement à l’aircomprimé.
La commutation n’est satisfaisante que parce que la machine neprésente
pas
de self-induction
appréciable,
contrairement à ladynamo
et au redresseurmécanique
alimenté par transformateur. Il en résultequ’il
n’y
a d’étincellesqu’à
lafermeture,
jamais
à larupture
ducircuit,
d’où
l’impossibilité
de ces arcsqui
sont fatals auxdynamos
à tension élevée.Cette situation
avantageuse
résulte aussi du fait que l’inductivité des circuits habituels estnégli-geable
pour lespuissances
mises en oeuvre, en d’autrestermes que
l’impédance
interne de la machineélectrostatique
est trèsgrande
parrapport
àl’impé-dance d’onde du circuit extérieur
(4/2013!.
Si cesc
deux
impédances
devenaientcomparables»
cequi
aurait
lieu,
parexemple,
pour degrandes
puis-(1) Le lecteur pourra trouver une étude intéressante del’emploi des soupapes électroniques dans la thèse de M. MoREV, dans les Annexes de la Faculté des Sciences de Grenoble,
140
sances de l’ordre de
io’ooo kW,
onpeut
être assuré que l’inductivité du circuit rendrait la commutationmécanique
de la machineélectrostatique
aussi aléatoire que celle desappareils électromagnétiques.
Machine àsimple
transport
et à écran.-On a vu que, dans la machine à
simple
transport,
les deux contacts débit et masse n’avaient pas descalages
comparables.
Seul le contact débit avait uneposition
variable avec la valeur dek,
le contact masseétait fixe et, en
outre,
devait commencer sitôt le débitterminé,
condition fort incommode à satisfaire. Cesdyssymétries
résultent de ladyssymétrie
de la machine elle-même. Aupôle
massecorrespond
un organeinducteur,
leproducteur
-V,
mais aupôle
isolé necorrespond
rien de semblable.On
peut
améliorer lasymétrie
de la machine enintroduisant un « écran », c’est-à-dire une
pièce
absolument semblable au
producteur,
reliée aupôle
isolé,
danslaquelle
lestransporteurs
viendrontpénétrer
en sortant duproducteur.
Cettedisposition
n’est pas seulement intéressante dupoint
de vue de lasymétrie;
elle diminue fortement lescapacités
parasites
etaugmente
lapuissance
et sonemploi
estindispensable
dans les machinescylindriques.
Fig. 4.
Reprenons
le calcul dupotentiel v
d’untrans-porteur
pendant
laphase
d’élévation dupotentiel.
Il faut écrire maintenant _
La loi de croissance de v en fonction de x est
diffé-rente,
elle est linéaire et nonplus hyperbolique.
Le
calage
du contactdébit,
pour le fonctionnementsans
étincelle,
nechange
pas, il esttoujours
Mais le
calage
du contact masse est tout à fait modifié. Lepotentiel v
d’untransporteur,
lorsqu’il
sort de l’écran pour entrer dans leproducteur,
est donné parLe
calage
du contact masse(v
=o)
est devenuidentique,
à undemi-cycle près,
à celui du contact débit. La construction de la machine en estsimplifiée
et laséparation
désirable entre la fin du contact débit et le début du contact masse est assurée,L’ascension du
potentiel
destransporteurs
étant moinsrapide
que dans la machine sansécran,
la
puissance dissipée
pour undécalage
donné descontacts, à
partir
de laposition
idéale,
est moinsgrande.
Fig. 5.
En
reprenant
le calculprécédent,
on voit que,pour un
décalage
Ax du contact débit(ou
masse),
la différence de
potentiel
entre letransporteur
et lepôle
correspondant
estLa
quantité
d’électricitétransportée
lors ducontact irréversible est
toujours
Aq
= - 2 CU àr.La
dissipation
irréversibled’énergie
estmain-tenant àW= 2 CU2àr2
et,
parrapport
àl’énergie
maximaproduite :
’" -rrr
Pour le même
décalage
Ox,
ladissipation
AW estsensiblement la moitié de ce
qu’elle
était pour lamachine sans
écran,
mais comme il y a deux contacts àcalage
variable(au
lieu d’unseul),
ladissipation
totale par irréversibilité et laperte
de rendement résultante doit être considérée commeindépendante
de la
présence
de l’écran.Machine à double
transport.
-- Les calculssont tout à fait
analogues
à ceux effectués sur lamachine à
simple
transport
avec écran. Les deux contactsjouent
naturellement des rôlesparfai-tement
symétriques,
la loi de variation dupotentiel
étant encore linéaire en x.Le
calage parfait (pour
les deuxcontacts)
est donné par xa= k .
° On a au lieude -
Pour une erreur decalage
Ox,
la différence de
potentiel
lors deJa
prise
de contact est àv =(l~
+2)
Vàx et laquantité
d’électricitééchangée
irréversiblementAq
== 2013C V(k --~- ~ )
àx.L’énergie dissipée
lors du contactet cette
énergie
rapportée
àl’énergie
maximapro-duite
2 C U~ ~ Wa,
"ce
qui
donnepour k
voisin de I,Effet des
capacités
parasites.
- Lescapacités
parasites,
d’unefaçon
générale, s’opposent
à la variation dupotentiel
destransporteurs
que lescapacités
utiles,
par leurchangement,
tendent à causer. Il en résulte que, pour le mêmel~,
les débuts de contacts sonttoujours
retardés par lescapacités
parasites.
Ainsi,
le débit cesse et le contact débit setrouve,
en l’absenced’étincelles,
reporté
à x = ~, pour unfacteur I~
qui
n’estplus
infini.Ce
facteur demulti-plication
maximum pourlequel
le débit se trouvesupprimé
du fait descapacités parasites, qui
retiennent sur les
transporteurs
la totalité del’élec-tricité
qu’ils
portent,
est de ’l’ordre dequelques
unités et nedépasse guère 4
ou 5.De même, dans une machine à
simple
transport
sansécran,
il y a uneséparation
appréciable,
pour une commutationparfaite,
entre la fin du contactdébit et le début du contact masse. A la fin du
contact
débit,
letransporteur
aconservé,
en raisondes
capacités
parasites,
unecharge appréciable.
Pour ramener son
potentiel
àzéro,
il faut le fairepénétrer
d’unefaçon
assez notable dans leproducteur.
Une chose intéressante est à noter : pour le facteur de
multiplication
correspondant
à lapuis-sance
maxima,
les débuts de contact se fontprati-quement
toujours
à x = 1
2 pour lesimple
transport,
X j 1
pour le doubletransport,
qu’il
y aitcapacités
parasites
ou non. Eneffet,
lescapacités parasites
abaissent le facteur° demultiplication optimum,
correspondant
à lapuissance
maxima,
au-dessous del’unité,
mais,
enrevanche,
elles retardent ledébut des contacts et les deux effets se
compensent
presque
exactement,
comme le montre un calculdétaillé.
Producteurs à
potentiel
fluctuant. -- Tous lescalculs
précédents
supposent
que lesproducteurs
sont maintenus à
potentiels
fixes et leurcharge
varie alors notablement au cours d’uncycle.
Leurpotentiel
nepeut
rester constant que s’ils sont reliésà des
générateurs,
oupratiquement
à des conden-sateurs de fortecapacité.
Étant
donnée lacompli-cation que
représenterait l’emploi
de telsconden-sateurs, on s’en passe
généralement
et, au cours d’uncycle,
lepotentiel
desproducteurs
varienotablement,
leurcapacité
propre avec le sol ou entre eux étant souventpetite
parrapport
à cellesqu’ils
ont avecles
transporteurs.
Il n’en résulte aucune
perte
depuissance.
L’état dela
machine,
au début et à la fin d’uncycle,
n’est enrien affecté par la fluctuation des
potentiels
desproducteurs
et ce sont ces états initial et finalqui
déterminentl’énergie
produite.
En
revanche,
la loi de variation dupotentiel
destransporteurs
est modifiée. Cette variation estplus
rapide
quelorsque
lesproducteurs
sont maintenus àpotentiel
fixe et les débuts de contacts sont avancéspour un k déterminé. Un calcul
détaillé,
tenantcompte
de toutes lescapacités
utiles,
parasites
etautres, avec leurs ordres de
grandeur
habituels,
montrecependant
que l’avance des contactsqui
en résulte est trèspetite
etsouvent
négligeable.
C’est
pourquoi
la théorie a étéexposée
dansl’hypo-thèse
plus simple
despotentiels
constants,
car sesconclusions,
àquelques
centièmesprès,
restent valables pour lespotentiels
fluctuants. Le lecteur pourra trouver unexposé
détaillé des calculs dansle cas des
potentiels
fluctuants,
avec vérificationsexpérimentales,
dansl’ouvrage
déjà
cité de M. Morel[3].
Causes de
pertes.
- Nousvenons d’examiner les
pertes
par irréversibilitéélectrique.
Ellespeuvent
être
appréciables,
si l’on veut des débuts de contactsfixes,
mais onpeut
aussi les rendre facilementnégligeables
si on le désire. Les autres causes depertes
électriques
n’entrentjamais
enligne
decompte.
Les fuites par effluves et par conduction des isolantssolides,
importantes
pour des machinesde faible
puissance spécifique,
sont ici absolument insensibles et il est de même despertes
parhysté-résis
diélectrique
(les
champs
intenses n’existent que dans dugaz),
par effetJoule,
etc.Les seules causes
importantes
depertes
sont lesfrottements
et c’est là uneprofonde
différence avecles autres machines
électriques.
Si les frottements solides(paliers, balais)
n’ont rien deremarquable,
l’importance
des frottements fluides mérite de retenir l’attention. Ils sontamplifiés
à la fois par lacompression
du gaz ambiant et par laprésence
de surfaces considérables en mouvement. Ce second
point
est aussiimportant
que lepremier; les
machinesà
plateau
fonctionnant dans l’air ordinairedissipent
souvent une
puissance
biensupérieure
à leurpuis-sance
utile,
dès que leur vitesse est-importante.
C’est le cas, parexemple,
des machines deChaumat,
dont leplateau
de42
cm de diamètre tourne norma-lement à 25oo tours : mn. Il faut4o
W pour vaincre lesfrottements,
tandis que lapuissance
utile nedépasse
pas 12 W dans des conditions favorables. Le mouvement du gaz étanttoujours
turbulent,
lesfrottements, à
vitesse constante, ne sontprati-quement
influencés que par sa massespécifique
et lui sontproportionnels.
C’est àpeine
si,
enpassant
de l’air à
l’hydrogène,
on arrive à déceler unelégère
influence du nombre de
Reynolds.
En d’autrestermes,
la viscosité n’a presque aucune influence. Influence de la nature et de lapression
du gaz.Qualité
électrostatique.
-Puisque
lapuis-sance utile est
proportionnelle
au carré de larigi-dité
E;
z et lapuissance
perdue
à la massespéci-fique
p du gaz, le rendement est déterminé par lequotient
E"z.
C’est cequotient,
appelé
«qualité
p
électrostatique
»,qu’il
faut considérer pour142
quand
leursrigidités
sontcomparables.
Ainsi l’air fournit unerigidité
de45
kV : mm sous 20 atm,-2
sa
qualité
" - est d’environ I oo en unités arbitraires.21
Le fréon a une densité gazeuse de
4,2
et donne unerigidité
comparable
sous 6 atm, saqualité
n’est que 7I. L’hexafluorure de soufre a une densité
de 5 et sous la même
pression,
saqualité
n’est que 55 environ. Aucontraire,
l’hydrogène
sous 60 atm aune
qualité
de5oo,
grâce
à son extrêmelégèreté.
C’estpourquoi l’emploi
des gaz lourds est, sommetoute, peu
intéressant,
tandis que celui del’hydro-gène peut
êtreavantageux,
malgré
lapression
considérable,
pour des machines àgrande
puissance
ou à
grand
débit. Laqualité
électrostatique
estgrandement
améliorée par uneaugmentation
depression,
tant que le gaz suitapproximativement
la loi dePaschen,
cequi correspond
à unprogrès
consi-dérable du rendement.Quand,
aucontraire,
le gaz ne suitplus
la loi dePaschen,
cequi
arrivetoujours
auxpressions
élevées,
laqualité
électrostatique
ne croîtplus
que lentement etpeut
mêmedécroître,
si larigidité
augmente
moins vite que la racine carrée de lapression.
Le rendement cesse alors de s’améliorer.Le maximum de la
qualité
électrostatique
carac-térise sensiblement la
pression
maxima intéres-sante dans lapratique.
Ce maximum ne
dépend
pas seulement du gaz,mais encore et surtout des électrodes. Avec l’acier
inoxydable,
laqualité
de l’air croît encore à 70atm,
tandis
qu’avec
l’aluminium elle décroîtdéjà
à 3o atm. Laqualité électrostatique
n’est pas àproprement
parler
unecaractéristique
du gaz toutseul;
elle est notablement influencée par l’état de surface et la nature desélectrodes,
surtout auxpressions
élevéesInfluence de la vitesse. - L’influence de la
vitesse,
pour une machine et un gazdonnés,
est facile à trouver; des considérations élémentairesd’homogénéité appuyées
sur le faitexpérimental
que la viscosité est sans
influence,
montrent que lapuissance dissipée
estproportionnelle
au cube de la vitesse de rotation. Lapuissance
utile maxima necroissant que
proportionnellement
à lavitesse,
on voit que celle-ci ne
peut dépasser
une certainelimite,
au delà delaquelle
laperte
de rendement oul’échauffement seront
prohibitifs.
Cettelimite,
sauf pourl’hydrogène,
est notablement inférieure à celleimposée
par la résistance à la forcecentrifuge.
Comme on le verraplus
loin,
c’est la vitessepériphérique
du rotorqui
est le meilleur terme decomparaison
à cepoint
de vue. Onpeut
admettre que 10 m : s est une vitesse trèsraisonnable,
assu-rant un excellent rendement(de
l’ordre de 80 à go pour100)
avec un échauff ementnégligeable.
L’échauffement commence à devenir sensible avec
des vitesses de 20 m : s, la ventilation naturelle étant encore suffisante et le rendement de l’ordre
de 70 pour 100. Des vitesses
plus grandes
encoreobligent
à une ventilation forcée et le rendement baisserapidement
à 5o pour 100.Les
pertes
par frottement étant la causeprinci-pale
limitant la vitesse de rotation(du
moins dans l’aircomprimé),
ilimporte
de remarquer àquel
point
lapuissance
d’unemachine,
àpression
et rendement constants,peut
être affectée par de faibles variations derigidité,
dues,
parexemple,
à unchangement
dans l’état desurfaces,
à lapré-sence de
poussières,
etc. Si larigidité
est modifiée àpression
constante, c’est-à-diremultipliée
par unfacteur a, la
puissance
de lamachine,
à vitesseconstante, est
multipliée
para2,
et son rendements’est
amélioré,
lespertes
n’ayant
paschangé.
Pourramener le rendement à sa valeur
initiale,
il fautmultiplier
la vitesse par a, lespertes
serontmulti-pliées par a3
et lapuissance
utile para2. a,
c’est-à-dire resteront dans le mêmerapport.
Il en résultequ’à pression
et rendement constants, lapuissance
d’une machine varie comme le cube de larigidité
du gaz. Onconçoit
l’intérêt considérablequi
s’attache à toute amélioration de la
rigidité
à pres-sionconstante,
par l’amélioration dessurfaces,
etc. Oncomprend
aussipourquoi
l’air esttoujours
préféré
àl’azote,
malgré
les inconvénients inhérents à laprésence d’oxygène,
étant donné que larigidité
«pratique »
de l’azote est souvent de 3o à4o
pour Iooen dessous de celle de l’air.
Calcul des
pertes
par frottexnents. - Lecalcul
peut
être fait defaçon
approchée
enassi-milant les
plateaux
à desdisques
parfaits
tournant dans un fluide infini. La forcetangentielle
defrot-tement par unité de surface est donnée par la formule où
C/
est un coefficientégal
sensi-blement à
2,5
pour tous les gaz, p la masse1000 " Q ? r
spécifique
et u la vitessetangentielle
de la surfacesolide en mouvement. Par une
intégration
élémen-taire,
on en déduit lapuissance
nécessaire pourfaire tourner un
disque
de rayon r à la vitesse angu-laire M. Cettepuissance
estEn
réalité,
leplateau
d’une machine n’est pas undisque parfait,
mais
présente
des fentes radiales et,en
plus,
ne tourne pas dans un fluide infini. Lesfentes
augmentent
évidemment lapuissance
dis-sipée,
soit en favorisant lacentrifugation
du gaz, soit enprovoquant
dessillages.
Cet effet est déter-miné par lerapport
entre la surface totale dudisque
et la surface totale demaître-couple
des différents secteurs. Cerapport
estprati-quement
constant; il se manifeste enmultipliant
lapuissance
précédemment
obtenue par un facteur Ksplus grande
que un et à peuprès
invariable. La limitation du volume du fluide a, aucontraire,
pour effet de diminuer les frottements.
Quand
lerégime permanent
estatteint,
le moment des forcesagissant
sur le fluide est nul.Puisque
ledisque
exerce certaines forces sur lefluide,
il doit en être de même desparois
immobiles del’enveloppe.
Le fluide est donc en mouvementgénéral
et la vitesse relative dudisque
parrapport
au fluide étantdiminuée,
lapuissance
dissipée
doit l’être aussi. C’est bien cequ’on
constate en enfermant undisque
dans une boîtecylindrique
de dimensionsvoisines et suffisamment étanche pour que le fluide
centrifugé
nepuisse
pass’échapper
àl’extérieur;
la
puissance
nécessaire pour faire tourner ledisque
est diminuée environ de moitié. Le calcul montreque, dans un cas idéalement
favorable,
lapuissance
nécessaire,
pour faire tourner ledisque, ppurrait
être réduite au
quart
de cequ’elle
est dans un fluideinfini.
Naturellement,
les choses ne sont pas aussi favo-rables dans le casqui
nousintéresse.
Il n’en reste pas moinsqu’on
obtient une diminution très sensibledes frottements en
limitant
leplus possible
levolume de gaz
comprimé qui
peut
être entraîné par lerotor,
et enaveuglant
le mieuxpossible
lespetits
interstices parlesquels
le gazcentrifugé
peut
s’échapper,
pour allerperdre
sonénergie
cinétique.
La limitation du volume du fluide a pour effet
de diminuer le coefficient
Ks,
qui
se situe dans lapratique
entre1,5
et2,5.
-La
puissance électrique
produite
par unplateau
est de la formeA w nr2eE2m,
A étant un coefficient
qui dépend
du facteurpolaire,
du mode de
transport,
descapacités parasites,
n le nombre de
paires
depôles.
Le
rapport
entrepuissance
utile etpuissance
perdue
est donc de la formeou
bien,
enincorporant
le facteurpolaire
dans laconstante,
2 ,
On
voit,
comme il a étédéjà
annoncé,
que leren-E2m
dement est déterminé par la
qualité électrostatique
Ein
P et la vitessepériphérique
ú) r.p
Puissance
spécifique
à rendement constant.-La
qualité
électrostatique
et le facteurpolaire
étantpratiquement
des constantes, la vitessepéri-phérique
l’est aussi. Lapuissance
parplateau
étant de la forme lapuissance
par unité devolume est
en faisant
apparaître
le facteurpolaire
et la vitessepé-riphérique
et enincorporant
dans laconstante,
il resteLa
puissance
spécifique
à rendement constant est doncindépendante
des dimensions de la machine et varie en raison inverse de e.La
puissance
spécifique
d’une machineélectro-magnétique,
à rendement constant,croît,
aucon-traire,
avec ses dimensions. Eneffet,
si les dimensionsd’une telle machine sont
multipliées
par section du fer et, parsuite,
les f. é.. m. sontmultipliées
para2,
la section du cuivre et, parsuite,
les courants de même. Lapuissance
est doncmultipliée
par a4.Réciproquement,
le rendement d’une machineélec-tromagnétique
s’améliore considérablementquand
onaugmente
sesdimensions,
engardant
la mêmepuis-sance
spécifique.
Tandis que les machines dequelques
watts nedépassent
pas des rendementsde 20 à 3 o pour ioo, on atteint
g6
oug8
pour 100pour des machines de très
grande puissance,
comme 5o ooo kW.
Rien de tel pour les machines
électrostatiques.
Avec la construction la
plus
rationnelle,
on a unrendement et une
puissance
spécifique
invariables.Cela favorise
grandement
les machines depuissance
faible ou moyenne, d’autantplus
qu’elles
sont en concurrence avec desdispositifs
électromagnétiques
de rendementparticulièrement
mauvais.Inver-sement, on ne voit
guère
le moyend’atteindre,
même pour de grosses
puissances,
des rendementscomparables
à ceux desgrands
alternateurs.Toute-fois,
cecin’est,
à bienréfléchir,
qu’un
inconvénient mineur. Si le rendement desgrands
alternateurs ougrands
transformateurs esttoujours
sibon,
c’est bienplus
en raison des difficultés de leurrefroi-dissement que pour économiser un peu
d’énergie.
Ontolère,
dans leslignes
haute et bassetension,
despertes
biensupérieures !
Aucontraire,
des, pertes,
mêmeimportantes,
sontbeaucoup
moinsgênantes
dans les machinesélectrostatiques.
La chaleur y est créée directement dans le fluide ambiant et non dans une masse solide et ce fluide circule avec laplus
grande
facilité pour atteindre lesparois
de l’enceinteétanche,
oupeut
même êtredirigé
vers un radiateurspécial.
La variation de la
puissance spécifique
en raison inverse de e est une raison deplus
pour éviter lesentre-électrodes
trop
grands.
Nous avonsdéjà
vu quela
rigidité
En2
diminuaittoujours quand
eaugmentait,
ce
qui
fait que lapuissance
spécifique
décroît en réalitéencore
plus
viteque-’
Les tensions élevéesnesepeuvent
144
Machines
cylindriques.
- Les conclusionsconcernant l’influence de la
qualité
électrostatique
et de la vitessepériphérique
restent valables sanschangement
pour les machinescylindriques.
Comme pour les machines àplateaux,
la vitessepériphérique
est déterminéequand
on s’est fixé le rendement.Au
contraire,
il est bien évident que lapuissance
spécifique
n’estplus indépendante
des dimensions etqu’elle
décroîtquand
celles-ciaugmentent.
Le calcul montre que, pour une constructionoptima,
lapuissance spécifique
varie en raison inverse du rayon de lamachine,
mais nedépend plus
de e. ,Conclusion. -- Les caractères
que nous avons
établis dans le
présent
article contribuent àsouligner
les différences
existant,
dans lapratique,
entre les machinesélectrostatiques
et lesàutres
machinesélectriques.
Les deux faits lesplus importants
sontl’importance
des frottements et l’invariabilité de lapuissance spécifique
et du rendement. Ce dernierpoint
laisse penser que laplupart
desappareils ’
électromagnétiques
à haute tension de faible oumoyenne
puissance
seront tôt ou tardremplacés
par desgénérateurs
électrostatiques.
Aucontraire,
lasupériorité
des machines à induction pour laproduction
massived’énergie
électrique
ne semblepas mise en
question,
à moins deprogrès
considérablesdans la
technique
deschamps électriques
intenses.
D’une autrefaçon,
onpeut
dire que lesprogrès
réalisés ont
permis
un abaissementimportant
del’impédance
minima des machinesélectrostatiques,
mais que celle-ci reste encoregrande
par
rapport
à
l’impédance
des machinesélectromagnétiques
(comme
il estnaturel,
d’ailleurs).
Les anciennesmachines et aussi les machines à
courroie,
avaient desimpédances
de l’ordre de r o0o MI2(machines
de
Chaumat, 100 kV, 0,1 mA;
machines Van deGraaf,
1000kV,- 1
mA).
Aucontraire,
dès lespre-mières
tentatives,
on a réussi au Laboratoire desmachines de 8 MQ seulement
(4o
kV,
5mA),
et toutindique qu’on
pourra descendre facilement à i M et même 5oo ooo S~. Ceschiffres,
qui soulignent
l’importance
duprogrès
réalisé,
montrent aussiqu’on
est encore très loin desgénérateurs
électro-magnétiques,
dontl’impédance,
sous des tensionsde 200 kV et
plus,
peut
n’être que dequelques
centaines d’ohms.
Je suis
heureux,
en terminant cetexposé,
depou-voir
exprimer
ma sincèregratitude
à M. le ProfesseurNéel. Son
jugement
éclairé et ses encouragements sont àl’origine
des recherchesqui
ontpermis
de revivifier ces anciennes machinesélectriques,
sympa-thiques
auxphysiciens,
maisdédaignées
par beau-coup de techniciens. C’est encore dans le laboratoiredu Professeur
Néel,
etgrâce
àl’appui
du Centre national de la Recherchescientifique,
quej’ai
pu construire les nombreuxappareils qui
ontpermis
desupporter
par des réalisations concrètes les vuesthéoriques
du début.Le lecteur se demandera
peut-être
pourquoi
lesdoctrines
précédemment
exposées,
qui
ne fontintervenir que des lois
physiques
anciennement connues, ne sont pasdepuis longtemps classiques.
Je crois que cela vientsimplement
de cetteopinion
sirépandue qui
nevoyait
dans les machinesélectrostatiques
que leproduit
d’unempirisme
rudimentaire. On
peut
lire,
eneffet,
dans lapréface
d’un des ouvrages les
plus
documentés sur laques-tion ces
lignes
étonnantes :« Les machines
électrostatiques
ont tout cequ’il
faut pour être
dédaignées
par lephysicien
moderne. Elles seprêtent
mal aucalcul,
encore moins aux mesures deprécision;
leur théorie ne fait entrevoiraucune
généralisation
utile; enfin,
on n’en ajamais
tiré
parti pour
uneapplication
industrielle dequelque
importance....
Si l’on en croitPoggendorf...
nous ne devons rien à la théorie tellequ’elle
s’est faitejusqu’à présent.
Tout,
lapremière
découverte commeles
perfectionnements
et lesdéveloppements
successifs,
a été l’oeuvre de la seule
expérience,
duprovando
eriprovando
des anciens Académiciens de Florence. »(V.
Schaffers,
dans La machine àinfluence,
Lou-vain,
1 go8).
Les résultats obtenus au Laboratoire
d’Électro-statique
sont,
aucontraire,
un succès de ceratio-nalisme
qui
est incontestablement une desorigi-nalités de la manière
française
de penser et que nouscritiquons
pourtant
si volontiers. N’est-on pas alléjusqu’à proclamer
néfastes ces méthodesd’ensei-gnement
fondées sur le raisonnementmathématique,
qu’une
tradition vénérable maintient encore dansnos classes de
Spéciales ?
Sachant ce que
je
leurdois,
je
serais heureux si le lecteurimpartial pouvait
penser que ledogmatisme
et lalogique
déductive ne sont pas seulement des artifices deprofesseur,
maisqu’ils
peuvent
aussi aider à découvrir les véritésgénérales
quel’empi-risme laisse souvent
échapper.
Manuscrit reçu le 1 er décembre 1948.
BIBLIOGRAPHIE.
[1] MAXWELL, Traité d’Électricité et de magnétisme, traduction
française par G. SELIGMANN-LUI, Gauthier-Villars, 1885, I, p. 379.
[2] R. MOREL, Contribution à l’étude rationnelle des machines
électrostatiques. Annales de l’ Université de Grenoble, 1948, p. 197 à 200.
[3] R. MOREL, Ibid., p. 86 à 96.