Introduction à la Physique des Matériaux Correction du devoir 4 : La liaison cristalline
Exercice 1 : Calcul de l’énergie de cohésion d’un cristal moléculaire – Application au CO2
Partie A : Interaction entre deux dipôles électrostatiques 1.a. Le potentiel au point M :
0 0
4 4
q q
V M AM BM
4 0
q BM AM V M AM BM
Dans les triangle OAM et OBM :
2
2 2
4 cos AM r a ar
2
2 2
4 cos BM r a ar
1
2 2
1 2
4 cos
a a
AM r
r r
1
2 2
1 2
4 cos
a a
BM r
r r
Puisque a<<r, on effectue un développement limité de la racine carré au premier ordre ce qui donne :
1 2
cos AM r a
r
r
r a
BM 1 cos2 AMBMr2
D’où :
2
4 0
cos V qa
r
b. On rappelle que E gradV,
1
r
V V
E e e
r r
3 3
0 0
1 2 1
4 4
cos sin
r
p p
E e e
r r
c. L’énergie potentielle d’un dipôle placé dans un champ électrique extérieur E0 : E0
p Up
.
A
O
M
j i
+q -q
a
B
d. Le couple qu’exerce ce champ sur le dipôle p : p E0
2. Considérons les deux dipôles de moments dipolaires p1 et p2 :
a. L’énergie potentielle des deux dipôles est :
1 2 E p Up
.
=
p2cos2E1rp2sin2E1
En remplaçant les coordonnées polaires du vecteur E1 par leur valeurs on obtient :
1 2
1 2 1 2
3 0
4 2cos cos sin sin
p
U p p
r
b. Les couples 1 et 2 sont perpendiculaires au plan contenant les deux dipôles :
1 2
1 3 1 2 1 2
2 0
1 2
4 cos sin sin cos
Up p p
r
1 2
2 3 1 2 1 2
1 0
1 2
4 sin cos cos sin
Up p p
r
c. Les positions d’équilibre correspondent à :
1 2 0
Soit :
1 2
1 2
0 0
1 2
1 2
0 0 sin
sin
L’équilibre est stable si Up est négative.
2
1 0
2
3
2
0 stable instable
2
instable stable
instable stable
3 2
stable instable
3. Deux cas peuvent se présenter :
Cristal formé d’une molécule polaire
Dans ce cas chaque moment dipolaire va interagir avec les champs électriques crées par les autres moments dipolaire.
O2
O1
p2
p1
Cristal atomique ou molécule apolaire
A cause du mouvement des électrons autour du noyau la distribution de charge électronique change au cours du temps comme le montre la figure suivante pour le CO2 :
A la date t, la densité électronique au niveau de la molécule est uniforme, le moment dipolaire p= 0 .
A une date t’, la densité électronique au niveau de la molécule n’est plus uniforme, un moment dipolaire p 0 est alors induit qui produira un champ électrique E au centre d’une autre molécule de CO2. Ce champ engendrera un moment dipolaire instantané p’ ce qui entraînera une interaction entre les deux moments p et p’ conformément à ce qui a été décrit dans les questions précédentes.
4. On a :
1
1 3
0
1 2
4 E p
r
1
2 1 3
0
1 2
4 p E p
r
D’après la question 2.a :
2 1 2
3 2 6
0 0
2 4 1
4 4
attractive
p p p
U r r
attrctive 6
U C
r La constante C est donnée par :
2 2 0
4 4 C p
4. En négligeant l’énergie cinétique et les vibrations des deux dipôles, On a :
6 12
T
C D U r
r r
5. a. On a :
4 6 12
U R R R
D’après la question 4 :
C6 D12
U R R R En identifiant les deux expressions :
6 12
4 4 C D
Ce qui donne :
p
1 6
2
4 D C C
D
b. Tracé de l’allure de la courbe :
4 U R f
R
On pose :
4 U R y
x R
0.0 0.4 0.8 1.2
x
-1 0 1 2 3 4 5 6
y = x12 - x6
2-1/6 x = 1
L’évolution de l’interaction évolue de la manière suivante :
- Lorsque les deux molécules sont éloignés R = ∞ (x = 0), dans ce cas le potentiel est nul ;
- quand la distance R diminue (x croit) l’énergie potentielle est négative (attractive) diminue et passe par un minimum pour x =
1
26 qui correspond à la position d’équilibre ; - pour
1
26 x 1, R décroît de
1
26 à , l’énergie potentielle d’attraction diminue et l’énergie de répulsion augmente ;
- à partir de x = 1 (R = ) l’énergie potentielle devient positive il y a répulsion.
6. Soit rij la distance entre deux molécules i et j et R la distance entre les premiers proches voisins et N le nombre d’éléments du cristal.
a. On pose :
rij = pijR
4 12 1 12 6 1 6ij ij
ij ij
U r
r r
12 6
12 6
12 6
1 1
4 1 4 1
j j
Totale
ij ij
j j
j i j i
N N
U R p R p
12 6
12 6
12 6
1 1
2 1 2 1
j j
Totale
ij ij
j j
N N
U R p R p
b. Pour un réseau c.f.c, la contribution des proches voisins dans le premier cube :Vue dans le plan (Oxy)
Couleur Ordre
Rj Rj Nombre pj
0 0 0 0, , 0 0
1 1 1
2 2, ,0
1 2
12 1
2 1 0 0, , 1 6 2
3 1 1
1, ,2 2
3 2
24 3
4 1 1 0, , 2 12 2
5 3 1
2 2, ,0
10 4
24 5
6 1 1 1, , 3 8 6
6
A6=
6 6 6
6 6 6
1 1 1 1 1 1
12 6 24 12 24 8
1 2 3 2 5 6
= 14.05543
6
A12 =
12 12 12
12 12 12
1 1 1 1 1 1
12 6 24 12 24 8
1 2 3 2 5 6
= 12.13131 c. On a :
A6=
6
1 j 1
j pij
= 14,45392A12=
12
1 j 1
j pij
= 12,13188On déduit que :
6
6 6
6
A A A
= 2.8%
6
12 12
12
A A A
= 0.005%
Au vu des écarts relatif obtenus on conclue que la convergence des termes en (1/pj)6 et (1/pj)12 est très rapide et que seuls les éléments se trouvant dans les 8 premiers cubes entourant un élément apportent l’essentiel de la contribution à l’énergie totale.
d. L’énergie totale d’interaction s’écrit :
12 6
12 6
12 6
2 2
Totale
N N
U A A
R R
A l’équilibre, elle est minimale et dUTotale 0
dR pour R = R0.
6 6
6 12
7
12 2
Totale
dU A A
dR R R
Puisque R0 est la solution de l’équation dUTotale 0
dR , On obtient :
1 6
0 12
6
2
R A
A
0 1 09012, R
e. L’expression de UTotale(R) au zéro absolu et sous pression nulle :
12 6
12 6
Totale 2
U N A A
R R
Et, pour R = R0 :
8 6,
Totale
U N Partie B : Application au CO2
Les coordonnées du point critique : Pc, Vc, Tc :
Pc (105 Pa) 73,80 Vc (cm3.mol-1) 94,34 Tc (K) 304,18
1,2593
C BT
k
1.a. Calcul de :
0 809, 3Vc
= 4,36 10-10 m b. La valeur de R0 :
0 1 09012,
R
R0 = 475 pm
c. On peut déduire le paramètre du réseau à partir des données de l’exercice 2 de la série :
1
4 3
A
a M
N
= 572 pm, R0 405 pm.
On calcule l’écart relatif entre les deux valeurs :
ca lcu lée ca lcu lée
R R R
0 0 0
= 15 %
L’écart entre les valeurs de R0 et R0calculée peut être expliqué par le fait que la valeur déduite du potentiel de Lennard-Jones a été calculée à T = 0 °K en supposant que la structure la plus stable est c.f.c alors que des calculs montrent qu’à 0 °K la structure h.c doit avoir une énergie plus basse.
2.a. Calcul de :
1 2593. k TB c
= 3,3348 10-21 J
b. La valeur de l’énergie de cohésion par mole de la carboglace : UTotale = - 1,73 104 J
c. La valeur expérimentale déterminée dans l’exercice 2 de la série 4 de TD est égale à – 2,5 104 J. L’écart relatif entre les deux valeurs est :
U U
= 31%
La comparaison directe des valeurs est impossible vu que dans le calcul précédent : - la pression était supposée nulle ;
- l’énergie cinétique était aussi supposée nulle ;
- la température étant considérée nulle, on a négligé les vibrations du réseau.
Les corrections des différents termes peuvent être calculées et ont pour effet de réduire l’énergie potentielle calculée de 25% à 30%.
Exercice 2 : Module de compression d’un cristal ionique linéaire
Soit une ligne linéaire de 2N ions équidistants de r et de charges alternativement égales à q.
Soit rp la distance entre l’ion placé à l’origine et l’ion p : rp = pr p 1. L’énergie potentielle de l’ion placé à l’origine est égale à :
U0 = 0
0 p p
q V
= 1 0
2 1 4
p
p p
q q
r
= 2 0 1
1 2
4
p
p
q
r p
1
1 p
p p
est la constante de Madelung du cristal, d’où :
2 0
0
2 4 U q
r
2. L’expression du développement en série entière au voisinage de 0 de la fonction ln1x :
1
1
1 1 ln
p p p
x x
p
3. On en déduit :
ln2
4. L’expression de l’énergie de répulsion UR :
r
+
-
+-
+
-
-
O
2Dn
U r r 5. On déduit l’expression de l’énergie à totale :
2
0
2 2
4 ln
totale n
D q
U r N
r r
6. Soit r0 la distance à l’équilibre entre proches voisins, alors :
0
0
r r
U r
Ce qui donne :
2 1
0 0
2 4
n ln D q r
n
On en déduit :
0 totaleU r =
2
0 0
2 1
2 1
4 ln N q
r n
7. Soit une compression du cristal qui transforme r0 en r0(1-), d’après le premier principe de la thermodynamique :
totale c c
U W Q
La transformation étant adiabatique, on déduit :
0 1
0c totale totale totale
W U U r U r On remplace chaque expression par sa valeur et on déduit :
2
0 0
2 2 1 1
4 1 1 1
ln
c n
W Nq
r n
étant petit on fait un développement à l’ordre 2 du terme
1
1 n , ce qui donne :
1 2
1 1
2
1 n
n n n
2
2 0 0
2 1
4 ln
c
W Nq n
r
Wc = 1
2C(r0)2 avec :
2 3 0 0
2 1
4 ln2
Nq n C r
Analogie mécanique :
L’analyse dimensionnelle de la constante C :
2 2
-10 0 0
1 F .L 4
C q
r r
La constante C s’exprime en N.m-1, elle est donc équivalente à la constante de raideur d’un ressort. En mécanique on montre que le travail de compression d’un ressort dont l’allongement passe de 0 (allongement à l’équilibre) à une valeur x s’écrit :
Wc = 1 2kx2 Les deux expressions sont parfaitement analogues.