HAL Id: jpa-00234086
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Machines électrostatiques puissantes
Noel J. Felici
To cite this version:
MACHINES
ÉLECTROSTATIQUES
PUISSANTESPar NOEL J. FELICI.
Laboratoire
d’Électrostatique
et dePhysique
du métal, Grenoble.Sommaire. 2014 Dans cet article, qui fait suite à celui publié dans le numéro de janvier 1947 du Journal de Physique, l’auteur étudie les modalités de réalisation de machines électrostatiques puissantes, en ce
qui concerne le milieu diélectrique fluide et la disposition des transporteurs conducteurs.
Passant en revue les différents milieux fluides l’auteur est conduit à éliminer sans appel les liquides dont la masse spécifique est trop grande et conduit à des frottements inadmissibles. Il écarte également le vide qui est théoriquement très intéressant mais actuellement encore inutilisable, les champs électriques que l’on sait y produire étant relativement faibles. Parmi les gaz comprimés, l’auteur retient seulement l’air et l’hydrogène qui procurent, dans la réalité, des champs utilisables de l’ordre de 5oo kV : cm.
Étudiant ensuite les dispositions possibles des transporteurs et des producteurs, l’auteur rappelle la très ancienne machine de Toepler et montre comment elle peut servir de point de départ pour édiner des machines de plus en plus complexes et de plus en plus efficaces, soit du côté de la puissance, que multiplie
considérablement le procédé du double transport, soit du côté de la tension, grâce au procédé de la cascade. L’auteur énonce les règles fondamentales concernant l’épaisseur et le profil des organes conducteurs,
pour les dispositions plane et cylindrique.
L’auteur termine par la machine à barres qui, dans l’état actuel de la question, est la machine la plus évoluée et la plus puissante, tandis que la machine de Toepler est la plus simple.
Il calcule la puissance spécifique considérable que peut développer une machine à barres, même dans un milieu de rigidité diélectrique modérée, grâce à la multiplication des surfaces de maître-couple,
et montre ainsi combien sont vastes les possibilités encore insoupçonnées des machines électrostatiques,
même s’il faut s’en tenir aux milieux isolants actuellement connus.
LE JOURNAL DE PHYSIQUE RADIUM.
II. Modalités de la réalisation. Introduction. - Nous avons établi
précé-demment
{~T.
dePhysique, janvier 1947)
lescarac-tères que doit
présenter,
dans l’état actuel desconnaissances,
une machineélectrostatique
puis-sante. Ce sont :
a. Un milieu
diélectrique
fluide degrande
densitéd’énergie
maxima et de faible massespécifique;
b. D~s
transporteurs
conducteurs,
dont lesparties
actives aient une surface totale demaître-couple
aussi
grande
quepossible,
cette surface étant utilisée au mieux dansl’espace
et dans letemps,
lapression
électrostatique
étant sur toutes lesparties
actives aussi voisine quepossible
de sa valeurmaxima;
c. Un fonctionnement
thermodynamiquement
réversible,
necomportant
de contactsqu’entre
des conducteurs amenéspréalablement
au mêmepotentiel;
’
d. Une vitesse de rotation aussi
grande
quepossible,
compte
tenu du rendement et de lapuis-sance
spécifique.
Nous
examinerons,
dans leprésent
article,
les modalités de réalisationpratique
des deuxpremiers
points.
Le milieu
diélectrique
fluide. - Les milieuxdiélectriques
fluides se divisent en trois classes : lesliquides,
levide,
les gazcomprimés.
Les
liquides
ne nous retiendront paslongtemps
Bienqu’ayant
faitl’objet
deplusieurs
essais de laboratoire[i],
leur utilisation est apriori
sansintérêt. Les
liquides
ne satisfont pas, en effet, à lacondition fondamentale d’avoir une
faible
massespéci f que;
lespertes
par frottement fluide yprennent
des valeursintolérables,
à moins que le mouvement destransporteurs
ne soit trèslent,
cequi
contraintla
puissance
spécifique à
être dérisoire. Lesliquides
ne se
distinguent
pas, eneffet,
par des densitésd’énergie
maxima considérables. Larigidité
diélec-trique
estgénéralement
plus
petite
que dans lesgaz
comprimés
ou levide,
et la constantediélec-trique
ne compense quepartiellement
cette faiblesse. Lesliquides
ont enfin une conductibiliténotable,
souventinadmissible,
et cette tare marquefré-quemment
ceuxqui,
par une constantediélectrique
exceptionnelle,
pourraient
donner de fallacieuxespoirs.
Le vide
correspond à
une massespécifique
nulle etpermettrait
ainsi un rendement de ioo pour 100,mais il ne semble pas que la
technique
actuelle du vide soitcapable
d’assurer des résultats satisfaisantsau
point
de vuediélectrique.
67
Les
rigidités
obtenues dans les travaux lesplus
récemmentpubliés
[2]
ne sont pas considérables.Elles varient entre 1000 kV : cm pour un entre-électrodes
(planes)
de i mm, et 5oo kV : cm, pourun entre-électrodes de 3 mm. Pour des écartements
plus grands
encore, larigidité
diminuetoujours
et devient tout à fait insuffisante.Étant
donné ladifficulté et le
prix
de la création et du maintien du vide dans unappareil
telqu’une
machineélectro-statique,
il est évident que l’utilisation du vide n’entrera pas enquestion,
tant que sarigidité
nedépassera
paslargement
les valeursindiquées,
et celamalgré
sespossibilités
aupoint
de vuerendement. Il faut noter que les
qualités
diélec-triques
du vide sontprobablement perfectibles [3]
mais son utilisationpratique, à
laquelle
tant de bonsesprits
ontrévé,
n’est pas pouraujourd’hui.
Les gazcomprimés
restent donc le seul moyen de construire des machinesélectrostatiques
puis-santes. Ces fluides sont encore très mal connus
quant
à leur
comportement
diélectrique.
Étant
donné leurdiversité,
la littérature les concernant doit être considérée comme trèsindigente.
Quelques
points
se sont toutefoisdégagés.
Moyennant
despressions
élevées et un minimumde
propreté,
larigidité
diélectrique
peut
atteindre des valeursconsidérables,
comme iooo- etmême 2000 kV : cm. Elle est favorisée par la
présence
d’éléments
électro-négatifs,
oxygène,
fluor,
chlore. Elle décroîtquand
l’entre-électrodescroît,
maisbeaucoup
moins vite que dans levide,
de sorte que, pour toutes les valeurspratiquement
utilisablesd’entre-électrodes,
elleest,
pour lemoment,
plus
grande
que dans levide,
moyennant
despressions
qui
n’ont riend’exagéré.
Larigidité
des gaz est enfin d’autantplus
sensible à lamalpropreté
qu’elle
a atteint une valeur
plus grande.
Cepoint
estd’importance
parce que c’est l’influence des impu-retésqui
contribue leplus
à limiter lesrigidités
effectivement utilisables.Une machine
électrostatique
est en effet unappareil
naturellement sale dont le fonctionnement contribue à créer des
impuretés
nouvelles. C’estpourquoi
lesrigidités
procurées
par un gaz donné sont souventinférieures à celles mesurées au
Laboratoire,
etcela d’autant
plus
que l’on cherche desperformances
plus
élevées. La machineélectrostatique
est aussiun
appareil
beaucoup plus
sensible auxqualités
diélectriques
d’unmilieu,
qu’un simple
condensateurplan chargé
en permanence. Elle effectue en effet .par son fonctionnement
même,
non pas une, mais des milliers de mesures de larigidité
diélectrique
par seconde. Aussi desrigidités
inférieures de 1 ~ pour i oo seulement à la valeur correcte doivent ètre considérées comme très satisfaisantes.Un tel résultat demande d’ailleurs
quelque
peine.
Unpolissage
méticuleux des surfacesconductrices,
fait avecconscience,
est derigueur.
Il doits’appliquer
à une surface
déjà soignée
et non pas masquer, par un vagueglaçage,
les rayures laissées par le travailmécanique.
Lespoussières,
lesimpuretés
et les défauts des surfaces conductrices sont ensuite éliminés par d’innombrables étincelles,produites
intentionnellement dans la machine en activité.
Ce n’est
qu’au
bout deplusieurs
jours
que la machine, sepurifiant
elle-même,
fournit de bonnesperfor-mances. Bien fâcheux serait alors l’incident
qui
obligerait
à renouveler le gaz, ou -pire
encore !-à la sortir de sa boîte. Toute la mise en train est à
recommencer, même si l’on a pas été contraint
d’aller
jusqu’à
la funeste extrémité d’undémontage,
cause de
grossières
souillures.On
comprendra
maintenant sanspeine
que lesrigidités
réellement utilisables soientplus
limitées que les valeurs avancées dans la littérature. Onpeut
lescomprendre
entre450
et 600 kV.: cm, soit i5oo.à 2000 U. E. S. de
champ
donnant despressions
électrostatiques
de go à 16og-force :
cm2. Ces valeurs sont toutefois valables pour des entre-électrodes deplusieurs
millimètres,
de sorte que les différences depotentiel supportées
par un seul intervalle de fluidepeuvent
dépasser
200 kV.La
plupart
des gazcomprimés
sont d’ailleursincapables
de fournir enpratique
la limite modeste de450 kV :
cm, à commencer par les fréons et autres gazcomplexes.
Ces gaz,indépendamment
de leur massespécifique
trop élevée,
donnent desrigidités
pratiques
misérables(300 à
35o kV :cm)
et sont de mauvaisecompagnie
pour une machineà
transporteurs
conducteurs.Quoi
qu’en
disent leurspartisans,
ils sedécomposent
sous les. actionsélec-triques,
étincelles oueffluves,
libérant deshalogènes
d’effet assez fâcheux. °Peu
importe
qu’en
abandonnant ces gazcomplexes
il faille
prévoir
despressions importantes.
La chau-dronnerie de fer et même d’aluminium estaujourd’hui
un art très
répandu qui permet d’envisager
sanshésitation des
pressions
qui
auraient paru surpre-nantes autemps
despremières
machinesélectro-statiques,
alorsqu’on
équipait
le navire de bataille leNapoléon
de chaudières timbrées pour... 6o cnide mercure !
Dans ces
conditions,
seprésente
d’abord leplus
commun des gaz : l’air
atmosphérique.
Par une 1circonstance
qu’il
n’est pasexagéré
dequalifier
deprovidentielle
(1),
il se trouve que ce gaz estexcep-tionnellement
f avorable,
d’une massespécifique
relati-(1) La rigidité « pratique peut être augmentée de moitiéquand on passe de l’azote à l’air. Cette constatation a été faite pour la première fois par l’auteur en janvier alors que, manquant d’azote, il avait, par hasard, enlployé une
bouteille d’air comprimé prêtée par une usine. La longueur étincelles fournies par la machine avait été presque doublée. Cette expérience est actuellement répétée inyololl-lairement quand un monteur oublie d’ajouter à l’azote la
quantité d’air prescrite et de l’indigence de ~ci
vement faible à
rigidité égale,
etpermettant
deschamps
de 600 kV : cm pour despressions
de 30à 35 atm, bien faciles à réaliser. Si l’on
peut
secontenter de
puissances spécifiques
un peuplus
faibles,
unepression
de ’la à 25 atm estsuffisante,
assurant une
rigidité
pratique
de 5oo cm.L’air a le défaut d’être un peu
oxydant
par suite de la formationd’ozone,
sans que les effets en soientaussi nuisibles que ceux des
halogènes
(2).
On évite cet inconvénient en diminuant laproportion
d’oxy-gène
et en la réduisant à la moitié ou auquart
paraddition
d’azote,
sans que lesqualités diélectriques
en souffrent.La
plupart
des gaz : gazcarbonique,
azote,méthane,
ammoniac,
ne donnent que des résultatsmédiocres. Un seul est vraiment
remarquable :
l’hgdrogéne.
Il
peut
paraître
surprenant
depréconiser
l’hydro-gène,
dont larigidité
est la moitié de celle de l’air àpression égale.
Mais laquestion
depression
est secondaire et s’efface devant lesqualités
exception-nelles de
l’hydrogène
liées à sa faible massespécifique,
sa
grande
conductibilitéthermique,
l’absence de tout effetoxydant
ou altérant. Lapression
utile est de 60à 70
atm,
procurant
la mêmerigidité
pratique
que l’air à 3oatm,
avec une massespéci-fique
sept
foisplus
faible. La conductibilitéther-mique, déjà appréciée
enélectrotechnique
[4]
estaussi
importante.
Les étincellesjaillissant
dansl’hydrogène comprimé
sontfroides,
comme leuraspect
rougeâtre
et leur faible bruit lemontrent,
tandis que dans l’aircomprimé
les étincelles sontchaudes,
bruyantes
et d’un blanc éblouissant. Lesdégradations
par étincellessont,
parsuite,
bienplus
réduites que dansl’air,
fait essentiel pour la conservation des balais et organesapparentés. (Il
est évidentqu’un
desgrands avantages
des machines àtransporteurs
conducteurs est depermettre
leramassage du courant par un organe aussi
simple
et aussi
petit
qu’un
frotteur,
et que s’il fallait recourir à desappareils plus
compliqués
- tubesou kénotrons - la machine
perdrait beaucoup
deson charme et de sa
supériorité pratique
sur les ensemblestransformateurs-redresseur).
Nous conclurons en retenant commc fluides
diélectriques
l’air etl’hydrogène,
procurant
desrigidités
de 450
à 600 kV : cm, sous des tensionsde 20o kV et
plus.
Lesliquides
sont à condamnersans
appel
et pour levide,
il convient d’attendreses
progrès
enqualité
et en commodité.Les
rigidités
annoncées sont faibles vis-à-vis(2) Dans les machines a lraznporlcurs conducteurs doni
le fonctionnement est thermodynamiquement réversible, il
ne se forme aucune étincelles ni effluve et la production d’ozone est très réduite, même pour un réglage approché. Au contraire. les transporteurs isolants nécessitant les peignes rendent inévitable une formation importante d’ozone qui a causé à
certains expérimentateurs des difficultés inattendues
(destruc-tion des lubrifiants, etc.).
des intensités usuelles de
champ
magnétique :
8ooo à 10 00o U. E.
M.,
pressions
de 2000à
looo
g-force :
cm~,
20 foisplus grandes
que les goà 160
g-force
annoncésprécédemment,
mais il serait entièrement faux d’en conclure que lapuis-sance
spécifique
d’une machineélectrostatique
sera,au mieux, go fois
plus
faible que celle d’une machineélectromagnétique.
Bien aucontraire,
ellepeut
êtreplus grande,
à cause de lapossibilité
demultiplier
les surfaces affectées de forcesutiles,
comme on vale voir tout de suite.
La machine de
Toepler.
- Pour étudier lesdispositions
detransporteurs
conducteurs suscep-tibles de fournir, despuissances
intéressantes,
nousallons
prendre
commepoint
dedépart
laplus simple
de toutes les machines à
transporteurs conducteurs,
lapremière
machine deToepler,
datant de 1865.Fig. 1. - l’lachine originale defaToeplet.
Puis,
par échelonssuccessifs,
nous allons laperfec-tionner en
augmentant
la surface totale demaître-couple
desparties
actives et son utilisation dans letemps
pour aboutir à la machineélectrostatique
parfaite,
la machineélectrostatique
« à barres »dont la
puissance
spécifique
extraordinairerepré-sente un maximum
qui paraît
difplcile àdépasser.
Il ne faut pascroire, d’ailleurs,
que leselle-même, dûment
modernisée,
est utile pour bien despetites application§.
La machine
originale
deToepler
(fig. i)
se composed’un
disque
de verreportant
deux secteurssemi-circulaires de
clinquant
et tournant autour de sonaxe. Ces deux secteurs,
qui
sont lestransporteurs,
viennent en
regard
duproducteur,
lame declinquant
fixe avec
laquelle
ils forment des condensateurs variables. Leproducteur
étant électrisé par unecause
extérieure,
le fonctionnement de la machine est fortsimple :
Quand
untransporteur
formeavec le
producteur
unecapacité
croissante,
il estmis en relation avec le sol par le balai de masse et
se
charge
d’électricité par influence.Lorsque
lacapacité
producteur-transporteur
estmaxima,
ainsi que lacharge
dutransporteur,
cette relation serompt
et lepotentiel
dutransporteur
se met à croître àcharge
constante. A un instantconvenable,
letransporteur
est mis en relation avec le circuitextérieur par le balai de débit et lui cède sa
charge,
qui
est de moins en moins retenue par l’influencedécroissante du
producteur. Quand
lacapacité
avecle
producteur
estminima,
le débit estterminé,
la relation avec le sol est rétablie et lacharge
recom-mence. Telle estl’explication
du fonctionnement de cette machine sisimple,
à peuprès
dans les termesemployés
parToepler
lui-même[5].
Il est évident que
l’appareil
est très défectueux,comme étant réalisé avec des feuilles de
clinquant,
et que cette déficience dumaître-couple
l’empêchera
de voir sa
puissance
multipliée
comme il conviendraitpar
l’emploi
d’un gazcomprimé.
Il va falloir commencer parépaissir transporteurs
etproducteurs,
puis
donner à leurs tranches unprofil
adéquat.
Le
problème
del’épaisseur
est trèssimple.
Par raison desymétrie,
nous supposerons leproducteur
formé de deux
plaques influençant
lestransporteurs
sur leurs deux faces. Portons notre attention sur
l’un de ces derniers.
Quand
ilsubit,
àpotentiels
constants,
une rotation élémentaired 0,
le travail des forcesélectrostatiques
est -
V2de,
V étant la différence depotentiel producteur-transporteur,
de la variation decapacité.
V par ailleurs nepeut
dépasser,
dans une machineparfaite,
la valeurE,,,e,
E"z étant larigidité
diélectrique
du milieu fluideet e la distance
producteur-transporteur.
Le travaildes forces
électrostatiques
a donc comme limitesupérieure - E2m e2
de. Ce travail doitpouvoir
être fourni par les forcesagissant
sur les tranches d’untransporteur.
Là surface demaître-couple
d’une tranche est ?e’ r, si ~e’ estl’épaisseur
dutransporteur,
r son rayon. La
pression
électrostatique
nepouvant
f. £"2
son travail est au
plus
a--si elle est constante sur la
tranche,
cas leplus
favo-rable. Ce travail doitpouvoir égaler
avec certitude le travailprécédemment
calculé ’
On adonc à satisfaire
l’inégalité
et il reste
On doit donc
avoir,
pour untransporteur,
uneépais-seur 2ef au moins double de l’entre-électrodes e.
Ceci montre à
quel point
lestransporteurs
anciens sont mal dimensionnés. Bien loin de leur donner unetelle
épaisseur,
on les réalisait avec des feuillesmétalliques
10 ou 5o foisplus
minces que l’entre-électrodes. Il est seulement étonnant que les consé-quences d’une telle monstruosité ne soient pasplus
fâcheuses. Nous avonsindiqué
précédemment
pourquoi
des machines aussi mal établiespeuvent
néanmoins donner des résultats à peuprès
satis-faisants dans l’air ordinaire.Le dimensionnement en
épaisseur
obtenu pourles
transporteurs
estindispensable,
mais le calculne donne
pour e’
qu’une
limite inférieure. Cette limite est-elle utilisable ? Ou faut-il lamajorer ‘?
Ce nouveauproblème
estbeaucoup plus
difficile,
car il
dépend
de lapossibilité
de réaliser sur les tranches destransporteurs
unchamp
d’intensitéconstante
égale
à l’intensité dansl’espace
inter-électrodes,
là où lechamp
estpratiquement
uniforme.Si cette
possibilité
existe,
pour un certainprofil
detranche,
on pourraprendre e’
~ e. Autrementil faudra e’ > e.
Bien que ce
problème
deprofil
àchamp
électrique
constant semble nouveau, il a été résolu à propos dequestions homologues
d’hydrauliques,
où l’on cherche deslignes
dejet
à vitesse constante. La méthodegénérale à employer
et la solution exactenous ont été
indiquées
par MM. Danel etCraya,
Ingénieurs
aux AteliersNeyret-Beylier
etPiccard-Pictet,
Professeurs àl’École
desIngénieurs
hydrau-liciens. >
Représentons
la tranche en coupe(fig.
2);
leprofil
idéal(champ
constant avec e’ =e)
estrepré-senté par les
équations paramétriques
trèssimples
où
l’origine
estprise
au sommet de la courbe.Multiplication
desplateaux.
~-- La machineprécédemment
étudiée necomporte
qu’un
seulsur le même axe. Il y aura alors à
chaque
producteur
+ 1 lames si N est le nombre deplateaux.
Lasymétrie
des lames fixes et des secteursmobiles est alors
complète,
si l’on fait abstraction - de lames fixesextrêmes;
parégalité
de l’action etde la
réaction,
les lanies fixessupportant
des forceségales
à cellesappliquées
auxtransporteurs
devront avoir la mêmeépaisseur
et le mêmeprofil
que cesderniers. La
puissance
spécifique
d’une telle machineà
plateaux multiples peut
déjà
êtreimportante.
Fig. 2. - Tranche
avec profil idéal, .
Soit - V le
potentiel
d’excitation(potentiel
duproducteur)
et+ k. V
lepotentiel
de débit. k estun nombre très
important
dans la théorie desmachies à
transporteurs
conducteurs,
nousl’appel-lerons
facteur
demultiplication.
La somme k. V + Vne
peut
dépasser
une valeurmaxima,
évidemmentégale
àEnze
(production
d’étincelles entreproduc-teurs et
transporteurs).
Quand
lapuissance
est maxima on a donc k . V + V =Em . e
== 2 U. Lacharge prise
par untransporteur
est C.V,
C étantsa
capacité
maxima avec leproducteur,
etl’énergie
produite
est(C . V) . (k . V) = k C V2
dans le cas leplus
favorable,
où la différence depotentiel
auxbornes du circuit extérieur est constante et
égale
à k. V. Comme V =/.2 U
l’énergie
est maxima maximarum si si 4 h ,., estmaximum,
maximum,
c’est-à-dire-si k = 1 valeur
remarquable.
Nous verrons
plus
tard que lescapacités
parasites
et
résiduelles,
dont il n’a pas été tenucompte
dans le raisonnementsimplifié précédent,
font que la valeuroptima
de k estquelque
peuinférieure
à 1.En
prenant
k = i il est facile de calculer lapuis-sance
spécifique.
Pardemi-tour,
l’énergie
produite
est
CU2,
et pour Ntours-seconde,
lapuissance
est 2 Si e est l’entre-électrodes, r lerayon, 1 la
longueur,
on a l 6e
plateaux,
chacun de surface 2T:r2 etchaque
secteur nr2(il
a deuxfaces).
On a doncOr le volume est 7r2l. La
puissance spécifique
estla
puissance
spécifique
estOn voit donc que la
puissance spécifique
de la machine rudimentaire deToepler
peut
êtredéjà
considérable, moyennant
correction de son défautprincipal
- l’insuffisanced’épaisseur
destrans-porteurs
-71
Multiplication
despôles.
- lJou.raugmenter
lapuissance spécifique
de la machine de’roepler
unprocédé
trèsancien,
déjà
employé
parHoltz,
seprésente
àl’esprit :
lamultiplication
despôles.
Dans le casprésent,
elle consistera àremplacer les
transporteurs
et lesproducteurs
d’ouverture angu-laire i8oo par d’autres d’ouverture 1800: n. La machine aura alors npaires
depôles
au lieu d’une :chaque plateau
comprendra 2
n secteurs au lieuFig. 3. - Machine à
simple transport et cinq paires de pôles.
de 2, et le
producteur
sera formé de n groupes fixes de secteursd’angle
180~ : n. Poursimplifier
lacons-truction,
ces n groupes seront reliésélectriquement
entre eux et électrisés par la même source, tandisque les secteurs d’un même
plateau
seront inter-connectés -de deux en deux. De cettefaçon,
deux balais restentsuffisants,
mais au lieu de faire unangle
de ils en, feront un de n ou d’unmultiplie
de cetangle.
Onaperçoit
ici un desavan tages
importants,
à la vérité connudepuis
fortlongtemps,
des machines à
transporteurs
conducteurs : lapossibilité
demultiplier
lespôles
et lesplateaux
sans avoir besoin de
plus
de deux balais. Au contraireune machine à
transporteurs
isolantscomprend
nécessairement 2 npeignes
pour un seulplateau
et 2 np
peignes
s’il y a pplateaux.
La
multiplication
despôles
a pour résultat quele
cycle
de fonctionnement serépète
après
unerotation de 180° : n au lieu de i 8oo. La
capacité
utile restant enprincipe
lamême,
lapuissance
à vitesse
égale
estmultipliée
par n. Cefait
s’inter-prête
immédiatement si l’on pense que u surface totale demaître-couple
estmultipliée
par n,puisque
chaque
plateau comprend 2
n secteurs au lieu de ’~.Les forces utiles sont donc
multipliées
par n etde même la
puissance.
Ce résultat reste
théorique
parce que de nombreux effets défavorables sont eux aussimultipliés
par lamultiplication
despôles.
Lacapacité
utile ne reste pas constante : elle diminue en raison del’espace
perdu
entretransporteurs
successifs,
espacequi
croît avec le nombre despôles.
Plus grave encoreest
l’augmentation
descapacités parasites
entretransporteurs,
qui
contribuent aussi à diminuer lapuissance.
Il en résulte que lamultiplication
despôles
a une limite au delà delaquelle
on ne gagnerien. Cette limite est caractérisée par le
facteur
polaire
ne
où e estl’espace
inter-électrodes,
et r leI»
rayon des
plateaux.
Cefacteur,
dans les machines deToepler,
doit rester inférieur ào, 15
et la valeur 0,10est la
plus
raisonnable. Ainsi unplateau
de 3o cmde
diamètre,
avec un intervalleinter-élec-trodes de 3 mm
(épaisseur
duplateau
6 mm)
d
0.1 x 150 3 = 5
.
comprendra
n =J ’)
= 5paires
depôles
ou10 secteurs de 36°
(fig. 3).
Et lapuissance
nesera pas
multipliée
par 5 parrapport
à la machinebipolaire,
mais par 3 ou3,5
seulement.Le double
transport.
- Dans les machines deToepler précédemment
décrites,
l’utilisation dans letemps
des surfaces demaître-couple
est tout à fait insuffisante. Nous avons vu quel’énergie
électrique
maxima fournie par un
transporteurs
au cours d’uncycle
de fonctionnement est CU2(production
de lacharge
CU sous la tensionU).
Mais si la tranchedu
transporteur
était soumise en permanence auxforces
électriques
maxima(pression
uniformeo1t’
tout le
temps)
le travail des forcesserait 4
CU2. Eneffet,
on auraitet pour un tour
complet
(On
a raisonné sur une machinebipolaire
à un seulplateau.)
On
comprend
lagrande
différence des deux résul-tatsprécédents
en examinant deprès
les forcesauxquelles
est soumis untransporteur
au coursd’une de ses révolutions. Pendant l’élévation du
du
transporteur
est utilisé àplein.
Pendant lacharge
dutransporteur
sous tensionnulle,
les forcesélectriques
fournissent letravail 1 2 CU’2;
on voiten effet que le
transporteur
entrant dans leproduc-teur est attiré par lui. Le bilan total est bien
CU2,
égal
àl’énergie électrique
produite.
Il est très inférieur aumaximum 4
CU2 parce que,pendant
les3/4
dutemps,
les forces ne fournissent que destravaux de somme nulle.
Fig. i- -~.- Machine a double transport.
Comment améliorer l’utilisation du
maitre-couple ?
Unproblème
semblable s’estposé
pour les machinesà courroie de Van de Graaf. Dans les
premiers
modèles,
seul le brin montant étaitchargé
et suppor-tait des forcesélectriques
utiles;
le brin descendantcourait à vide et ne contribuait pas à la
production
d’énergie.
On connaît leperfectionnement apporté
par Van de Graaf : il consiste à électriser le brin descendant defaçon
que, ce brinsupportant
les mêmes forces que l’autre, lapuissance
soit doublée.Le même
procédé
s’applique,
dans sonprincipe,
aux machines de
Toepler.
Il faudra électriser lestransporteurs
successivement des deuxsignes
etnon pas d’un
seul,
defaçon
que lesforces,
dans deuxpositions symétriques
d’un mêmetransporteur
aucours d’une
révolution,
soient les mêmes.Pour y
parvenir,
il n’est pasadéquat,
pour des raisons depuissance
et de réversiblitéd’employer
ledispositif
auto-excitateur utilisé habituellementpar Van de Graaf dans ses machines à courroie
[6].
D’une
façon
plus symétrique,
il fautdisposer
unsecond
système producteur
remplissant l’espace
laissé libre par lepremier.
Ce deuxièmeproducteur
sera
porté
par une seconde source auxiliaire aupotentiel 2
~l. De cettefaçon,
la différence depotentiel
maximaproducteur-transporteur
sera la même pour les deuxproducteurs qui
seront abso-lumentidentiques
etprésenteront
avec lestrans-porteurs
le même intervalle inter-électrodes e.Le fonctionnement de la machine se
présente
alors de la
façon
suivante( f g. CE) :
considérons untransporteur
au moment où il est à l’intérieur dupremier producteur
aupotentiel
- V. Sacharge
est C V à
potentiel
nul,
car il est encore en relationavec le sol par le balai de masse.
Quand
il commenceà sortir du
producteur
-V,
cette relation serompt
et le
potentiel
dutransporteur
s’élève,
plus
viteencore que dans les machines à
simple
transport,
en raison de l’influence du
producteur
2 U.Quand
le
potentiel
estsufilsant,
soitk. V,
le débit a lieupar un balai de débit en relation avec le circuit
extérieur,
qui
prend
contact avec letransporteur.
Ce débit sepoursuit jusqu’à
ce que letransporteur
soit entièrement à l’intérieur duproducteur 2
U,
et à ce moment lacharge
dutransporteur
est La
quantité
d’élec-tricité cédée au circuit extérieur est donc aCV au
lieu de C V~ et si le débit a lieu sous la tension
cons-tante k.
V,
cas leplus
favorable,
l’énergie
produite
est 2 k
C V2,
quantité
maximapour k
=1 i et devenantQlors 2 Dans la suite de son
mouvement,
letransporteur
de nouveau isoléemporte
lacharge
- G Vavec
lui,
charge
qu’il
transmet au solpar le balai de masse et le
cycle
recommence. Onaperçoit
mieux laparfaite
symétrie
que leperfection-nement
précédent apporte
à la machine deToepler
en
prenant
pour un instant uneorigine
despotentiels
symétriques
parrapport
aux balais. Les balaisseront alors aux
potentiels
k.
V lesproducteurs à
-V - ~ k .
V etV ~ ~ k . V.
On voit que dans ce nouveautype
demachine,
que nous
appellerons
machine à doubletransport
la
puissance
estthéoriquement
deux foisplus
grande
que dans la machinecorrespondante
àsimple fransport.
L’utilisation desmaîtres-couple,
sans être
parfaite,
estaméliorée,
car elle est enmoyenne dans le
temps
de1/2
au lieu deI j4
Le
progrès
réalisé par le doubletransport
esten fait
plus grand
que cequi
résulte des considé-rationssimples qui précèdent.
Eneffet,
l’influence néfaste descapacités parasites
est à peuprès
la même que letransport
soitsimple
ou double. Elle estdonc,
en valeurrelative,
deux foisplus
faible dans le second cas. C’estpourquoi
le passage du73
par
ailleurs,
multiplie
lapuissance
par un facteurplus
grand
que 2,qui
atteint 2,5 et même 3.L’in-fluence diminuée des
capacités parasites permet
demultiplier
davantage
lespôles
et deprendre
unfacteur
polaire
plus grand, qui
peut
êtrecou-ramment 0,15. Il en résulte une nouvelle
possibilité
pratique d’augmentation
de lapuissance spécifique,
qui
est finalementquatre
foisplus grande qu’avec
lesimple
transport,
pour la même vitesse de rotation.La cascade. -- Dans toutes les
machines genre
Toepler précédentes,
àsimple
ou doubletransport,
la tension de débit est sensiblement
égale
à la moitié de la différence depotentiel
maximaproducteur-transporteur 2 U.’
Elle est même inférieure enpratique,
car le maximum depuissance
a lieu pourune valeur de k notablement inférieure à I, en raison des
capacités parasites.
Il en résulte des difficultés dans la réalisation de machines pour tensions élevées. La
rigidité
diélec-trique
de tous les milieux décroîttoujours quand
la distance inter-électrodecroît,
et cetterègle
nesouffre aucune
exception.
Bien que ce défaut soitbeaucoup
moinsmarqué
dans les gazcomprimés
que dans le vide ou les isolantssolides,
il n’en existe pasmoins,
particulièrement
dans le cas d’électrodessouillées,
comme il arrive communément dans lapratique.
C’estpourquoi
il est peuavantageux
d’employer
des distances inter-électrodescorres-pondant
à des différences depotentiel
deplus
de 200kV,
cequi,
dans les machines deToepler
limite la tension de débit à go ou 100 kV au
maximum.
La cascade est un
procédé
qui,
sans modifiersensiblement la
puissance,
permet
de remédier à cet inconvénient et de réaliser des machines à tension élevée sansemployer
des différences depotentiel
inter-électrodes
trop
grandes.
Une machine à cascade
peut
être àsimple
oudouble
transport.
Nous choisirons unexemple
de la secondesorte,
comme étantplus symétrique
etplus général.
La machinecomprendra
alors les mêmes organesqu’une
machine ordinaire à doubletransport,
seules vont différer les interconnexions entre les organes mobiles et entre les organes fixes. Si la cascade est à deuxétages,
cas leplus simple
5)
il y aura au moinsquatre
groupesproducteurs
ou
analogues,
isolés les uns des autres. Lepremier
sera aupotentiel
-V,
le second à - V + k.V,
le troisième à + V + 21cV,
lequatrième
à V-f-1~
V. Untransporteur
situé à l’intérieur dupremier
producteur
et relié au solprendra
unecharge
CV. Ilemportera
cettecharge
avec lui dans la suite deson mouvement, alors
qu’il
sera isolé.Quand
letransporteur
sera à l’intérieur du secondproducteur,
son
potentiel
sera k . V.Quand
ilpénétrera
à l’in-térieur du secondproducteur,
sonpotentiel
sera k. V.Quand
ilpénétrera
à l’intérieur du troisièmeproduc-teur, son
potentiel
atteindrarapidement 2 k V,
et à ce moment le débit commencera,
grâce
à unbalai de débit convenablement calé.
Quand
letrans-porteur
sera entièrement à l’intérieur du troisièmeproducteur,
sacharge
sera- C V,
il aura doncdébite 2
CV,
et il y a bien doubletransport.
IlFig. 5. - Machine à double
transport et cascade.
emportera
cette nouvellecharge
dans la suite deson mouvement. Il
prendra
par suite lepotentiel
k. Vlorsqu’il
sera à l’intérieur du troisièmeproducteur,
puis
viendra en contact avec le balai de masse et lecycle
recommencera. On voit aisément que cettedisposition
permet
aupotentiel
destransporteurs
de varier
régulièrement
de zéro à 2 k V et de 2 k V à zéro sans quejamais
la différence depotentiel
inter-électrodes(du
moins entre électrodes fixes et mobilespartiellement
enregard)
dépasse 2 U =
k .V +
V.Il est facile de
généraliser
cequi
précède.
Une machine à pétages
de cascade et doubletransport
comprendra
desproducteurs
fixes auxpotentiels
suivants :
-V; -V-~-k.V; -V-~-2k.V,
... ;- V -+-- (p - I ) k. V; -~-
V +
pk.
V; V +
(p
--I )k.
V;
V ~-- (p - 2) k . V,
...;V+k.V; - V,
etc. Latension de débit sera
pk
V et laquantité
débitée parchaque transporteur
2 C V(3).
(3) L’échelonnement des potentiels indiqué précédemment
n’est rigoureusement valable que si les capacités parasites
sont nulles. Dans la pratique il faut relever les potentiels compris entre - V
+ k V et -
V ~- (p --~ ; ) k V, et rabaisser
ceux entre V + (p - et V -~- k V, les deux extrêmes, - V et
-
La cascade est très
analogue
aucouplage
despiles
en tension. De mêmequ’avec
un certain nombre depiles
onpeut
réaliser toutes sortes degroupements
donnant la mêmepuissance,
mais avec des tensions et des débitsdifférents,
de même onpeut,
dans unemachine de
Toepler,
grouper diversementproducteurs
ettransporteurs.
Soit parexemple
une machineoctopolaire
sans cascade. Ellepeut
être considéréecomme en
couplage
parallèle,
sesproducteurs
et sestransporteurs
seront interconnectés de deux en deux. Si on lescouple
dequatre
enquatre,
la machinepeut
être utilisée en cascade à deuxétages,
avecdébit moitié et tension
double,
c’est uncouplage
série-parallèle.
Si on laisse lestransporteurs
et lesproducteurs
isolés,
la machinepeut
fonctionneren cascade à
quatre étages,
avec tensionquadruple
et débit
quart,
c’est lecouplage
série.Une machine de
Toepler
multipolaire
peut
donc êtrecomparée
à une batterie depiles.
Selon larésistance du
récepteur,
il conviendra de luiappliquer
un
couplage
ou unautre,
de mêmequ’avec
lespiles
ilconvient,
pour obtenir le maximum depuissance,
de réaliser ungroupement
dont la résistance internesoit aussi
proche
quepossible
de la résistance externe. Cetterègle peut
setransposer
au cas des machinesde
Toepler.
Si lechamp
inter-électrocles restefixe,
ces machines
possèdent,
comme nous le verrons,une
impédance
internequi
- saufqu’elle
necorres-pond
à aucunedissipation d’énergie
-possède
lespropriétés
d’une résistance intérieure. On utilisera donc au mieux une machinemultipolaire
en amenant,par un
couplage
favorable,
sonimpédance
àapprocher
leplus
possihle
la résistance durécepteur.
La cascadepermet
de réaliser sans difficulté des machines genreToepler
donnantplusieurs
centaines
dekilovolts,
parexemple
~oo kV pour des rotorsde moins de
luo
cm de diamètre. Des tensions très élevéessupposent
des machines degrandes
dimen-sions,
en raison de laprésence
d’un axe conducteurau
potentiel
du sol._
La
disposition
cylindrique.
- Dans les machinesprécédentes,
lestransporteurs
etproducteurs
sont formés de secteursplans,
réalisant des condensateursplans
à lamesmultiples.
Cettedisposition
est évidem-ment cellequi
utilise le mieuxl’espace,
mais elleprésente
certaines difficultés aupoint
de vuecons-truction et isolement.
Quand
lapuissance spécifique
peut
êtremodérée,
il estavantageux
de recourir à ladisposition
cylindrique.
Lestransporteurs
,
Fig. 6. -
Profil pour machine cylindrique.
Équation
du profil :seront des
segments
decylindre,
de même lesproduc-teurs. Par un calcul
simple,
on montre quel’épaisseur
minima des uns et des autres est
égale
à la distance inter-électrodes e. Il existeégalement
unprofil
idéalpour les
tranches,
permettant
d’atteindre effective-mentl’épaisseur
minimaprécédente,
enayant
unchamp
constantpartout
(fig.
6).
Ceprofil
est laligne
dejet
deJ’ajutage
rentrant deBorda,
bienconnu en
hydraulique (fig. 6).
La
disposition
cylindrique paraît
fort peuavan-tageuse
quant
à lapuissance
spécifique,
le volume utile étantnégligeable
parrapport
au volume total,contrairement à ce
qui
a lieu avec les machines à75
trompeuse.
Lescapacités parasites
sont notablementplus
réduites,
de telle sorte que le facteurpolaire
peut
être utilementaugmenté,
jusqu’à
et 0,20,améliorant ainsi la
puissance.
En outre l’isolement desproducteurs
et destransporteurs
estbeaucoup
plus
facile,
de telle sorte que laplace
perdue
estFig. 6 bis. -
Ajutage rentrant de Borda avec écoulement.
moins
grande qu’on
nel’imagine.
Les facilités d’iso-lement rendent enfin ladisposition cylindrique
trèsFig. 7. 2013 Machine cylindrique à cascade et simple transporl.
commode pour la
production
de tensions élevéesavec des rotors de
petit
diamètre(200
kV pour 20cm).
Les machines à barres. - Les machines
genre
Toepler précédemment esquissées représentent
unebelle gamme de
possibilités
recouvrantpratiquement
tout le domaine des hautes tensions continuesusuelles,
dequelques
kilovolts àplusieurs
centaines
(4).
Descaractéristiques
comme10 kV,
imA; 4o kV, 50 mA ; 3 oo kV,
iomA sont dans l’ordre despossibilités
immédiates et sontplus
avantageusement
réalisées par la machineélectro-statique
que par lesgroupes
transformateurs-redres-seurs-filtre.Si intéressants que
puissent
être de tels résultatsau
point
de vuepratique,
les machines genreToepler,
même à doubletransport
etcascade,
sont encorebien peu satisfaisantes
théoriquement. Quelle
que soit ladisposition adoptée,
lestransporteurs
seprésentent
sous la forme deplaques
relativementminces,
en raison des limitesimposées
au facteurpolaire
"’e -
La tranche de cesplaques, partie
active,
a été dûment dimensionnée et
profilée,
mais sasurface n’en reste pas moins
petite
parrapport
à la surface totale dutransporteur.
Les forces utilessont donc peu de chose par
rapport
aux forcesinutiles,
perpendiculaires
au mouvement, et dece
point
de vue lestransporteurs
sont bien malproportionnés.
Pour améliorer cet état de
choses,
il fautemployer
destransporteurs
qui,
au lieu d’êtreplats,
pré-(4) Il est évident qu’il sufiira, comme Holtz l’a déjà fait,
d’un changement de couplage pour transformer les machines
envisagées en alternateurs et moteurs alternatifs. Mais cette
possibilité est tellement dépourvue d’intérêt pratique que
sentent une section arrondie
plus
ou moins voisine d’un cercle( fcg. 8).
De cettefaçon
la surface deFig. 8. - Barre et
transporteur plat.
maître-couple,
au lieu d’être trèspetite
parrapport
à la surfacetotale,
lui seracomparable.
Lestrans-porteurs,
au lieu d’être des secteurs ou dessegments
plats
à trancheprofilée,
ressemblent à des barresqui
se mouvraientperpendiculairement
à leurgrande dimension,
d’où le nom de machines à barres donné à cette nouvellecatégorie
de machines.Il n’est pas suffisant de donner aux
transporteurs
une formeraisonnable,
il faut encore que leurmaître-couple
soit bienutilisé,
que les forcesélectriques
soient aussigrandes
quepossible
pour une densitéd’énergie’
maxima donnée. On nepeut
y arriveravec la
disposition
deToepler,
parce que lescapacités
parasites
rendraient le fonctionnementimpossible.
Pour tirer le meilleurparti
des barres il fautenvisager
le fonctionnement de la machine sous unjour
nouveau. Laissant de côté pour un instant les considérations decapacités,
il fautregarder
les barres comme des conducteurschargés
se mouvantdans un
champ
perpendiculaire
à leurgrande
dimension. La force
qui
en résulte est facile àcalculer,
et si la
répartition
duchamp
autour de la barre est connue, on pourraprévoir
l’indice de forme.Le calcul est
particulièrement
facile pour des barres à sectionconique, elliptique
ou circulaire.Ce dernier cas,
particulièrement
simple,
va nousservir
d’exemple.
Soit uncylindre
circulaireinfini,
chargé
d’électricité,
plongé
dans unchamp
uni-formeE o
perpendiculaire
à son axe(fig. 9).
LaFig. 9. -
Barre circulaire dans un champ uniforme avec la charge donnant la force maxima. On voit que le champ est
intense sur la moitié gauche et très faible sur la moitié droite. La force est dirigée vers la gauche.
densité
d’équilibre
peut
êtreregardée
comme lasomme de deux densités :
I ~ Une densité donnant un
champ
nul à l’intérieur etcorrespondant
à unecharge
totaleégale
à lacharge
ducylindre
proposé.
Cette densité estévidem-ment
uniforme;
>2~ Une densité donnant un
champ - E o
à l’inté-rieur etcorrespondant
à unecharge
totale nulle.Cette densité est de la forme ’70 cos 0
d’après
lespropriétés
connues desquadriques.
La densité totale sur lecylindre
est donc û 0 cos 0 -;-- û 1. Lacharge
par unité delongueur
de barreest 9 7. a 71.
a étant le rayon de la
barre,
et cettecharge
subitdans le
champ Eo
la force Ladensité o-o cos 0 donne à l’intérieur un
champ
uniforme © .
On a donc 2 == 2Eo
et u~ =2013~ ’
Par ailleurs le