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D'ESPRIT LES PAUVRES LAYA LÉON =-=0 PARIS ÉDITION COMÉDIE V^OUV ELLE MICHEL LÉVY FRÈRES, LIBRAIRES ÉDITEURS A LA LIBRAIRIE NOUVELLE

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Academic year: 2022

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Texte intégral

(1)

V LÉON LAYA

\^ \

=-=0

5tO

:C0

LES PAUVRES

D'ESPRIT

COMÉDIE

EN TROIS ACTES, EN PROSE

V^OUV ELLE ÉDITION

Ta

PARIS

MICHEL LÉVY FRÈRES, LIBRAIRES ÉDITEURS RUS VIVIENNB,

2 BIS,

ET BOULEVARD DES ITALIENS,

ifi

A LA LIBRAIRIE NOUVELLE KBCCCLXVI

(

(2)
(3)
(4)

in

2009 with funding from University of Ottawa

http://www.archive.org/details/lespauvresdespriOOIo

(5)

LES

PAUVRES D'ESPRIT

COMp:die

Représentée pour la première fois, à Paris, sur le Théâtre-Franrai<;

,

le 27 novembre 1856.

(6)

/

MÊME AUTEUR

LE PORTRAIT VIVANT,

comédie entroisactes et enprose.

UN COUP DE LANSQUENET,

comédieen deuxactes eten pro^.-

LES JEUNES GENS,

comédie entroisactes eten prose.

LES PAUVRES D'ESPRIT,

comédieen troisacteset en prose.

LE DUC JOB,

comédie en quatre actesetenprose.

LA LOI DU CŒUR,

comédie entrois actesetenprose.

EMMA,

comédieentroisactes.

LES CŒURS D'OR,

comédie entrois actes,mêlée dechant.

L'

É

T

O

TT

R N

E A

U

, comédie entrois actes, mêléede chant.

LE D.\NDT,

comédie en deuxactes,mêléede chant.

GEORGES ET MAURICE,

comédieen deuxactes, mêléede chant.

LA PEAU DU LION,

comédie en deuxactes.

LES DEMOISELLES DE NOCE,

comédie ondeuxactes, mêléede chant.

LA LIONNE,

comédieon deux actes,mêléede chant.

UNE MAITRESSE ANONYME,

comédie en deux actes, mêlée de chant.

LA RECHERCHE DE

L'IN

CONNU,

comédieendeuxactes,mêléede chant.

LE PREMIER CHAPITRE,

comédieen unacte.

LE HOCHET D'UNE COQUETTE,

comédie en unacte.

LÉO NIE,

drame en un acte.

LE POISSON D'AVRIL,

comédie-vaudeville enun acte.

DEUX VIEUX PAPILLONS,

comédie-vaudevilleen unacte.

JE CONNAIS LES FEMMES,

comédie en un acte.

RAGE D'AMOUR,

comédie-vaudeville enun acte.

L'ŒIL DE VERRE,

comédie-vaudeville enunacte.

LE GROOM,

comédie-vaudevilleen unacte.

LA ROBE DE CHAMBRE,

comédie en unacte.

UN MARI DU BON TEMPS,

comédie en unacte.

LA LISTE DE MES MAITRESSES,

comédieen un acte.

LE POLTRON,

comédie-vaudeville en un acte.

I.AV K. INrP HIMKL'H, Kl'R SA1S'T-BKN'i

(7)

LES

PAUVRES D'ESPRIT

COMÉDIE

EN TROIS ACTES, EN PROSE

LÉON LAYA NOUVELLE EDITION

in

?

?

PARIS

MICHEL LÉVY FRÈRES, LIBRAIRES ÉDITEURS RUE VIVIENNF,

2 BIS, ET

BOULEVARD DES ITALIENS,

|j

A

LA LIBRAIRIE NOUVELLE 1867

i'ous droits réservés

(8)

LE BARON DELAURE,

membre de

l'Institut.

MM. Provost.

ROUSSEAU,

notaire honoraire

Anselme.

PBOSPEJÎ ROUSSEAU,

son fils, son

successeur Bressa.nt.

ALBERT MONFORT, homme

de lettres. Lafontains.

ROSIER,

libraire-éditeur Got.

FR.\NÇOIS,

domestique de Rousseau. . . Castbl.

HORTENSE,

femme deMonfortetfille du (

Arnov ld-Plrss

y.

Mmes)

baronDelaure (Favart.

HENRIETTE,

nièce dubaron Delaure. . .

Emilie

Dubois.

LA BARONNE DELAURE

I.ambqdin.

MARIANNE..

. , . Em.ma Flei'rt

:ede nosjours, à Dieppe.

/UT

(9)

LES

PAUVRES D'ESPRIT

ACTE PREMIER.

Cnsalon simple, mais confortable;portes latérales; cheminée au fond avec glace sans tainqui laisse voir lamer; à gauche et àdroite de la cheminée,portes-fenétresouvrantsurune terrasse, ayant vuesurlaplage.

Portes latérales, en biais, à deuxbattants, dechaque côtédes fenêtres;

celle dedroite servantd'entréeprincipiile, cplle de gauche ouvrant dans lasalleàmanger. Petiteporte à droiteallant dans des appartements

SCÈNE PREMIÈRE.

FRANÇOIS, MARIANNE.

MARIANNE

,entrantparla gauche,et apercevantle valetde chambre, en tenue dumatin,vesterouge ettablierblanc, quidispose lefeu àlacheminée dufond.

Ah! monsieur

François!je

vous

cherchais,et ne

vous

voyais pas...

FRANÇOIS.

Jeprépareles feux

pour

lesoir.

MARIANNE.

C'est vrai qu'à Dieppe, à lafind'août,les après-midi sont fraîches! J'allais

vous

prévenir

que

ces

dames

ne

peuvent

(10)

2

prendre aujourd'hui leurbain qu'à dix heures; il ne faudra pas servir ledéjeuner avant onze heureset demie.

FRANÇOIS.

Très-bien, mademoiselle Marianne;

mais

c'est

ennuyeux

ces marées, ça

dérange

leservice!... enfin, lesmaîtres

aiment

ça.

MARIANNE.

Eh!

mais...

Vous

aussi?

Je croisbien!

FRANÇOIS.

MARIANNE.

FRANÇOIS.

,

Savez-voussi le célèbreauteur se baigne, lui ?

MARIANNE.

M.

Monforl?oui, oui; il vient departir

pour

l'établissement avecsa

femme

et

mademoiselle

Henriette.

FRANÇOIS.

Je serais curieux dele voir

dans

l'eau!

un

poêle,en mer...

aux

prises avec la vague... àla

bonne

heure... ça fait bien!...

tandis

que

IM.

Rousseau

fils,

un

notaire, ça devraitnager en eau douce.

MARIANNE.

Il

nage

pourtant fièrementbien,

M.

Prosper!

Maisvoici, je crois,

M. Rousseau

qui entresurlaterrasse avec

M.

le baron.

FRANÇOIS.

Le

savant docteur?...

MARIANNE.

Tenez... il regarde do cecôté... (onaperçoiteneflot,sur latcrraise dufonil, sepromenant, puis s'arrôtant, Rousso.uietleb.iron Delaure.)

FR ANC

01S.

Ml!

oui... il a

une

tète... on voit

que

ce doit èlre plein!

Il parait (piec'est

un

fier

homme!...

MARIANNE.

Et

aimable1...

(11)

ACTE PREMIER

3

FRANÇOIS.

C'est rare qu'on fasse

un médecin

baron!... faut-il qu'il ait

coupé

des jambes,

ou

qu'il aiteu des inventions!

MARIANNE.

Je remonte.

FRANÇOIS.

Et moi, je vais ranger le petit pavillon.

Dites donc...

(ami-voix, allantavecellevers la droitependant que lebaronDelaure etRous- seauparaissent verslefond à gauche.)C'est drôlo, par exemple,

qu'un homme comme

celui-làait tant de plaisir àcauser avec lepère

Rousseau

!

MARIANNE.

Comment? deux

vieux amis!... (apart,souriant.)Est-ilbête!...

(EUesort.)

FRANÇOIS.

Après

ça... ça lereposepeut-être, l'autre !... (iissortent, «nus- seau etDelaure sont en scène.)

SCENE

II.

ROUSSEAU, DELAURE.

ROUSSEAU.

Que

jete saisgré d'êtrevenu,

mon

cher Delaure!

DEL AURE.

Pouvais-tu douterde

mon empressement

àjouir avec toi de cesquelques jours derepos,

que

jeprends,

non

sans remords...

surtout,

pour mes

pauvres

malades du

Parvis-Notre-Dame...

(car l'Hôtel-Dieu,

mon

ami, c'est laclientèle sacrée!...) maisj'ai

pu

laisser, là-bas,

un

de

mes

confrères,très-capablede

me

sup- pléer.

— Quant

à l'Académie, et à quelques

commissions aux-

quellesleministre

m'a

faitl'honneur de m'adjoindre...

ROUSSEAU.

Jelecrois bien!

(12)

4

DELAURE.

Avec

quelques rapports

que

j'enverrai d'ici, cela s'arran-

gera.

ROUSSEAU.

Comment

trouves-tu

du temps

pourtoutce

que

tu fais?

DELAURE.

En dormant

peu, et en organisant

mes

heures,

comme

fai- saientles

hommes

supérieursqui ontété

mes

maîtres.

ROUSSEAU.

Et

que

tu as,depuis, laissés loin derrière toi.

DKLAURE,

souriant enluiserrant la main.

Devant, tu

veux

dire!...

ROUSSEAU.

Et modeste, par-dessusle miirché!... Laisse-nous,

au

moins, ces qualiîcs-làl

Tu me

diras

que nous

n'y aurions pas

grand

mérite!

mais, à propos de mérite, je n'ai fait, hier

au

soir, qu'entrevoir ton gendre,

une

heure à peine! il

m'a

paru fort bien.

DELAURE.

N'est-ce

pas? Ton

filsl'avait

perdu du

vue...

ROUSSEAU.

Sans doute; la poésieetle notariat...

DELAURE.

Albert nous disait qu'ilsavaient été assez liés,

au

collège Henri IV.

ROUSSE

AU.

Oui, oui; et alors, Prosporétait

un

lauréat...

un

fort!... ton gendrel'a, depuis, rattrapé!...

Tudieu

!j'ai lu son dernier ou- vrage...

DE LAURE.

...

Oui

t'a plu, n'est-ce pas?

Oh!

c'est

un

esprit très-distin-

gué

!

(13)

ACTE PREMIER.

5

ROUSSEAU.

Il sera, avantpeu,

de l'Académie?

DE LAURE.

C'est vraisemblable.

ROUSSEAU,

plus intime.

Et...

comme homme? comme

gendre...pasd'écart...defolie?

D

ELAURE.

Du

tout.

ROUSSEAU.

C'est

que

ces

hommes

d'imagination sont quelquefois, lu le sais,

un peu

désordonnés...

DELAURE

(souriant).

Jesais... qu'on le dit; et sansqu'ils le soient peut-être plus

que

lesimbéciles...dont

on

ne dit rien, parce qu'on ne s'en

occupe

pas!

— Quoi

qu'il en soit, rien de semblable, jusqu'ici

du

moins, je te l'assure...

ROUSSEAU.

Ah!

tant

mieux!

DELAURE.

Je

ne

vois, enlui,

au

contraire,depuiscescinq

mois de ma-

riage,

que

des habitudesfort simples,

un

caractèretrès-doux,et toutes les allures d'un

homme

de famille, qui appartient

au

grand, auvrai

monde

littéraire, dontil a la dignité, et (sounant.)

un peu

aussi peut-êtreles soucis,les ardeurs et les fièvres!!...

mais on

ne fait rien sanselles!

ROUSSEAU.

C'est vrai!

— Ah

! cher ami,

que

je suis

heureux de

ce

que

tu

me

dislà,

pour

ta belle et

bonne

Hortense!

Comme

elle doit être fière

de

son mari!

DELAURE.

Elle l'aime trop sincèrement

pour que

l'orgueiltrouve

beau-

coup déplace

dans son bonheur.

—Mais, pendant que nous

sommes

seuls,jeserais bien aise de causer

un peu

avec toi de

(14)

6

LES PAUVRES D'ESPR[T.

certain petit secret de

cœur

qu'il

m'a semblé

surprendre, cet hiver, dans

mon

salon... etsur lequel, si

mes

prévisions, con- firmées par les observations de

ma femme,

étaient réellement fondées, ilserait de

mon

devoir d'appelerton attention.

ROUSSEAU.

Je t'éCOUte. (Ilssesont assis.)

DE LAURE

J'aicru voir... (j'abordecarrément la question)

que

ton

bon

etaimable fils, Prosper,fortassidu, cet hiver, à

mes

jeudis, avait été assez

empressé

auprèsde

ma

jeunenièce Henriette; et c'est, entre nous, àcause decela

que

j'avais

un peu

hésité à

l'emme-

nericiavec

nous

:

mais

teslettres ayant insisté, et les choses étant d'ailleurs restées, là-bas, tout à fait

dans

levague, grâce à laparfaite réserve

de

Prosper, il

nous

a paru, à

ma femme

et à moi, qu'il n'y avait pas,

comme on

dit, péril enla

demeure;

et

nous avons

cédé à tes instances: sealement je

me

suisdit

que

je t'avertirais.

ROUSSEAU.

Tu

ne

m'apprends

rien

du

tout : Prosper m'avait tout

con-

fié; etc'est

même

à sa prière

que mes

lettres ontinsisté

pour que

ta

femme

voulût bien

amener

tanièce.

DELAURE.

Mais,

mon

ami.je dois...

ROUSSEAU,

r«rrètant, enlui prenantla main.

Tu

vas

me

parler

de

son

peu

de fortune?... Cettequestion, tuleconçois, ne peut

me

prendre

au dépourvu,

puisquesamère, ta

bonne

sœur, a été

ma

cliente, et que, par conséquent,

mon

fils, depuissix

mois mon

successeur, a

pu

connaître, à sou et

denier, son petit capital...

de

80à 100,

OJO

fr.,jecrois, dontles titres

dorment dans

son étude.

I)EI,AU R E, le regardant.

Et, franchement... (je ne parle pas de ton fils...

un amou-

reux ne calcule guère!)

bien franchement, Rousseau, cela no tarrt'terait |)as?

(15)

ACTE PREMIER.

7

ROUSSEAU.

Très-franchement,

non;

etje vaistedire

mes

raisons:j'ai,il

ya quelques années, exercé sur

Prosperun

grand acte d'auto- rité:je l'ai arraché

aux

lettres... qu'il aimait avecpassion,

pour

le faire entrer danslenotariat... qu'iln'aimait pas

du

tout. Ila cédé,

non

sans lutte,

mais

loyalement; et c'est j'ai jugé

l'homme!

Aussi,lejouroù je lui ai laissé

mon

étude, qui vaut 300,000fr. (ADeiaure.) au basmot... jelui ai ditqu'elle serait sa dot, et

que

son

mariage

la doublerait;

mais

que,

pour

leré-

compenser

de m'avoirsacrifié autrefois (souriant.) ses premières amours...jevoulaisqu'il fûtentièrementlibre

pour

lessecondes, etse mariât selon son

cœur,

sans

pour

celaen êtrepluspauvre;

que

si,dèslors,la

femme

qu'ilchoisirait avait

moins

de

100,000

écus, je parferaisle reste.C'est

donc

10,000 livres derevenu

que

cela m'enlèvera; maisje les

mets

decôté; et

mon

filsles aura toutde suite,

au

lieu

de

lesavoirplustard!..Voilà tout.

DELAUBE

, émuetsouriant, enluiserrant la main.

Tabellion!!!

ROUSSEAU.

Cela posé, je n'aurai

donc

plus à teparlerde ta nièce

que pour

te

demander,

àtoi quiles connaistousdeux, si tu verrais danscette union le

bonheur

de chacun?...

DE

L

AU

RE.

A

cetégard,et bienfranchement,à

mon

tour, oui! Henriette est

une

excellente nature vive, etvéritablement digne de lui.

ROUSSEAU.

Ah!

D

ELAURE.

Habituée à vivre au milieu de nous, dans

un

salon

que

veulent bien visiterquelques

hommes

supérieurs, quelques

som-

mités littéraires dont je suis redevable à

mon

gendre, et

que

n'effraye pas trople contact

de

la science,

ma

petite nièce

y

a contracté l'amour naïfdetout ce qui est intelligent, élevé!...

ROUSS EAU.

Très-bien!

(16)

DEL AU

RE.

Sous une

véritable légèreté d'oiseau, elle a

du

sérieuxdans l'esprit,

une absence complète de

coquetterie, et

un

curieux dédain detoutcolifichet.

ROUSSEAU.

Vrai?

DE LA

URE.

Elle est

bonne

musicienne, et dessine déjà d'une

manière

charmante!...

mais

toutcela, sanss'en enorgueillir...

Oh!

Dieu!

non

:elle est trop vive

pour prendre

le

temps

de se regarder

au

miroir; etsapensée

marche

tropvite,

pour

qu'elleait

de

l'a-

mour-propre.

Rousseau!

Tu me

ravis!

DEL AU RE.

Voilà, en gros, ses qualités!

— Quant

à ses petits défauts...

ou

plutôt ses travers... ilssont, peut-être,

un peu mon œuvre?

ROUSSEAU.

Comment?

D

ELAURE.

C'est, par exemple,

une

habitude

de

tout dire, qui enfait parfois

une

enfant terrible; c'est encore

une

petite imagination,

un peu

plus active peut-être

que

tu

ne

le souhaiterais,

en

ce qu'elle

donne

naisî^ance à quelques rêves naïfs, à quelqueser- reursd'appréciation sur les

hommes

et surles choses;

mais

ces erreurs

mêmes

partenttoujours,chez elle, d'un

bon

sentiment, ce qui

nous empêche

de troplesheurter,

pour

nopas en ébranler la base.

ROUSSEAU.

Je suis

de

ton avis!... et reconnais,

comme

toi, dans tout cela,

de

grands avantages contre de petits inconvénients.

DELAURE.

La voici.

(17)

ACTE PRE3IIER.

SCENE

III.

Les Mêmes, HENRIETTE.

HENRIETTE,

entrant par le fond, àgauche.

Bonjour,

mon

oncle! (eUo courteluiet l'embrasse.)

DELAURE.

Eh

bien,

mon

enfant, tu nevois

donc

pas

monsieur?

HENRIETTE.

Ah!

pardon!... (a oeiaure.)

Mon

Dieu! si; j'avais

môme vu monsieur

lepremier... mais...

ROUSSEAU.

L'élan?

HENRIETTE,

un peu confuse.

Oui...

ROUSSEAU.

Vous

avez bien fait d'y céder,

ma

belle demoiselle!... seu- lement,

comme

votre oncle trouve

que vous

avezeu tort, et

que vous me

devez

une

réparation,

pour vous

punir,je vous de-

mande

votre joli front, afin

de

réjouir

un peu mes

vieilles lèvres.

HENRIETTE,

s'avançant en souriant.

Ça

ne punit pas

du

tout, monsieur.

DELAURE.

Tu

viens

de

prendre ton bain?

HENRIETTE.

Oh!

ily a longtemps! Je

me

suis

promenée,

depuis,

une grande demi-heure

surla plage...

pour

faire

ma

réaction.

DELAURE.

Et

où estIlorlense?

1.

(18)

HENRIETTE.

Elle vient : elle est avec son mari, car

M.

Monfort était avec nous... il

me

donnait

même

le bras, ce qui fait

que

beau-

coup

de

monde

se retournait

pour nous

regarder... c'est-à-dire lui!...

comme

lorsquejesuisavecvous,

mon

oncle!... Ily avait des

groupes

de messieurs qui se le montraient... ils avaient

l'airdesedire : «

Ah

bah?...

Oui!

— Vraiment?

»

— Et

ils leregardaient,

de

gauche, de droite; et lui, il se promenait

comme un

simple mortel!...

Contemplant

la

mer de

son œil inspiré.

— Ah! que

c'est

beau

le talent! (s'exaitant.) la gloire!...

(Ellerencontre le regard de Rousseau, et s'arrête, un peu embarrassée dece qu'eUevientdedire.)

DELAURE,

bas à Rousseau.

Voilà!

ROUSSEAU,

arrêtant ensouriant Delaure.

A Henriette.

Eh

bien! demain,

quand vous

vous

promènerez

à

mon

bras.,

(parce

que

jeveux,

demain, vous

faire faire,à

mgn

tour, votre réaction),

vous

verrez aussi

comme

ils se retourneront tous

pour nous

regarder, en se disant : « Quelle est celte jeune et jolie personne?...

C'est la niècede Delaure...

— Le

célèbre savant?...

Oui...

Ah!...

Etce noblevieillard, à l'allure encore leste et hardie, qui lui

donne

le bras, qui est-ce?

C'estRousseau,

un

ancien notaire,

un

autre gaillard, d'un fier mérite!... »

HENRILTTE,

ù part, souriant.

Il est modeste!

ROUSSEAU,

prenantla main de Heniielle.

Puisque,n'étant rien, ne sachantrien, ayant toujours

vécu

obscur, il a su

amener l'homme

le plus

éminent

de lascience modoiiie à le choisir,

pendant

quarante ans,

pour

ami,

pour

confident,

pour

conseil... et

pour

frère d'adojjtion!!!... C'est assez fort cela, hein? et voilà

une

gloire(jui en vaut bien

une

autre, n'est-ce pas? (Il rembrasso surle front.)

(19)

ACTE PREMIER.

i\

DEL AU RE,

bas à Henriettede l'autre côté.

Disdonc, il

me semble

qu'il te

donne un peu

sur lesdoigts, là, hein?

ROUSSEAU,

souriant.

Oh! non!

(Lui embrassant les doigts.) llsSOntSi gentlls!

SCENE IV.

Les Mêmes, MONFORT, HORTENSE.

hortexse.

Ahl mon

père...

HENRIETTE,

à part.

11 n'estpassot!

MON FORT,

saluantRousseau.

Monsieur...

ROUSSEAU.

Votremain,je

vous

prie. [MontfonetRousseau se donnentlamain.)

HENRIETTE,

de même.

Et

ilal'air bon!...

HORTENSE.

Eh

bien! Henriette, je t'attends.

Xous

avonsà faire del'an- glaisavant déjeuner.

HENRIETTE.

Je suis à toi.

ROUSSEAU,

à Monfort.

Comment vous

êtes-voustrouvé, ce matin, envousréveillant à

Dieppe

?

MONFORT.

Ravi, monsieur,

comme

on doit l'êtreen présence dela plus admirable nature, et

de

la plus aimable hospitalité.

Madame

Monforta

vous en

exprimer

déjà tous

mes

remercîraents...

je devrais ajouter

mes

excuses!...

(20)

ROUSSEAU.

Et que

dirons-nous,

mon

Giset

moi?

lui qui retrouve

un

ancien camarade,

perdu

au milieu

du

courant de la vie,

mais

dont il suivait les triomphes avec tant d'orgueil et de joie;

moi,à qui

vous

voulez bien

amener

votrebelleetchère

femme, que

j'aimetant, et

me

procurer l'occasion de

vous

connaître...

un peu

plus

que

toutle

monde

!

MONFORT.

Mille grâces!...

ROUSSEAU.

Vous

venez de faire

un

longséjouren

Bourgogne?

MOXFO

RT.

J'aiconduit

ma femme

chez

ma sœur,

quine voulaitpas la laisser partir; et

vous

^e

comprenez?

ROUSSEAU.

... D'autant

mieux que

je

me

propose,

moi

aussi, d'ôtre fort exigeant;

mais nous vous

laisseronstravailler... ce

que vous

avez faitlà-bas,j'espère?

M ONFORT.

Fort peu!...

on

netravaille réellement qu'àParis.

ROUSSEAU.

Dans

cette foule?

MONFOJIT.

Il n'y a

que dans

lafoule qu'ons'isole.

ROUSSEAU.

Alors,

vous

êtesservi à souhait!

Dieppe

est en ce

moment

Paris; etj'en

augure que vous nous

resterezlongtemps!

HORTENSE,

vivement.

Oui, oui.

MONFORT.

Madame

Monfort

un

peu plus

que

moi,je lecrains bien...

ROUSSEAU.

Comment?

(21)

ACTE PREMIER.

13

MOXFORT,

J'ai laplus

grande

envied'êtretrès-indiscret; mais...

HORTENSE.

Non,

non, non! Les prescriptions de

mon

père sont for- melles...

N'est-il pas vrai

que vous m'avez commandé

les bains

de mer?

D

ELA U RE, souriant.

Oui;

mais

lui...

HORT EXSE.

... Lui abesoin d'air, derepos...

MOXFORT,

souriant.

Ah Dieu

! del'air!

du

repos!

— Vous voyez devant

vous, monsieur,

un prétendu homme

delettresqui, depuistrois mois, viten touriste, passant

du Béarn

en Bourgogne... et de

Bour- gogne

en Normandie...

HORTENSE.

Mais

comment

passez-vous de

Bourgogne

en

Normandie?...

avec

un

crayon dans votre poche,

pendant

laroute; et, à l'ar- rivée,

un

aS'reux petit buvard...

-MOXFORT.

Charmant,

aucontraire!

HORTEXSE.

Quand

je pense

que

c'est

moi

qui le lui ai donné, avec la

garniture : le papier, les

plumes

et l'encre... c'est-à-dire tout ce qu'il fautà

monsieur pour

se tuer, etm'enlever

mon

mari!..

caril neleur enfaut pas davantageà cespoètes!

HEXRIETTE.

C'est

commode, au

moins,

une

carrière où, sans plus d'atti- rail,

on

va à lapostérité!

HORTEXSE.

Tu

trouves cela

commode,

toi?Oui!

pour

les paresseux qui, tout en nefaisant rien,

peuvent

se

donner

les airs

de

travailler

beaucoup

!... Mais

que

c'estperfide etfuneste

pour

ceux qui,ne

(22)

voyant autour d'eux ni table ni livres, ne s'aperçoivent pas qu'ils ont la pensée toujours tendue,

que

toutes les heures

y

passent, et qu'ils se fatiguent à cejeul

MONFORT.

Docteur, ai-je l'air d'un

homme

bienfatigué?

DELAURE.

Hortense ne sait pas

que

lesforces

de

l'intelligence s'aug-

mentent

parl'activité

même.

HORTENSE

, résignée.

A

merveille,

mon

père!

DELAURE,

bas à Monfort.

Pardonnez

à sa tendresse.

W CNF OR

T.

Lui pardonner!...

N'en

suis-jepas

profondément

touchél (lu seserrent lamain.)

ROUSSEAU.

Ah

! voici

mon

filset ta

femme.

SCÈNE V.

Les Mêmes, PROSPER, MADAME DELAURE.

ROUSSEAU,

allantàmadameDelaure.

Chère dame...

PROSPER.

Monsieur

le baron!

DELAURE,

lui serrantla main.

Mon ami

!

PROSPER,

à Monforl.

Bonjour1

MONFORT.

Je no l'ai pas vu

aux

hinns.

(23)

ACTE PREMIER.

15

PROSPER.

Je n'en ai pas pris; ce matin,je n'étais pas en train; l'air était frais...

ROUSSEAU.

Ah!

le poltron!

PROSPER.

Je suis allé voir sur la jetée l'arrivée

du vapeur

le

JVew- Haven. La mer

avait

un peu

faitdanser les passagers;

et il

yavait de

bonnes

figures... (saluant Henriette.)

Ah! mademoi-

selle!

HENRIETTE.

Monsieur!

MADAME DELAURE,

à part.

Pauvre

garçon!

R0USSE.\L'

, à quiHortense etDelaure ontditquelques motstout bas.

Ah!

c'est juste!

Prosper, tu as penïé à notre

grande promenade pour

aujourd'hui,

au manoir d'Ango?

PROSPER.

Oui,

mon

père.

M ON FORT.

... Sile

temps vous

le permet,

mesdames...

MADAME DELAURE.

En

effet, il

m'a

semblé, tout à l'heure, sur la terrasse, qu'il secrouvrait

un

peu...

ROUSSEAU.

Bah!... Delaure, tu vas

nous

direcela, loi,

un

savant!

DELAURE

, gaiement.

Je ne suis pas astrologue! Enfin, voyons! (n remonte ave«

Prosperet Slonfort.)

HORTENSE,

àRousseau.

Que

ça serait contrariant!

HENRIETTE,

àtous deut.

Mon

baigneur m'a assuréqu'il ferait très-beau!

(24)

HORTENSE.

ÂQI... [Elle remonte avec Rousseau.)

HENRIETTE,

àsa tante.

Mon

baigneurm'a...

MADAME DE LAURE.

J'ai entendu.

HENRIETTE.

... Etces gens-là s'yconnaissent!

MADAME DELAURE.

Oui, oui; tant

mieux

!... [Laprenant àl'écart.)

Mais dis-moi:

notreconversationd'hier net'a pas

empêchée

de

dormir?

HENRIETTE.

Oh

!

du

tout!...

Vous

aviez

une

idée,

vous m'avez

interrogée, et je

vous

ai

répondu

franchement.

Du moment que

ni

mon

oncleni

vous

ne devez insister,je suis tranquille.

MADAME DELAURE,

àpart.

Petiteingrate!

HENRIETTE.

Seulement,

vous me

promettez

de nouveau

le silence, par rapportà...

JIADAME DELAURE.

...

A

lui!

Le moment

serait

mal

choisi de le rompre,

con-

naissanttes

mauvaises

dispositions!

HENRIETTE.

Pas mauvaises,

ma

tante!...

Mon

Dieu! personnellement je nele trouve pas ma!!

MADAME DELAURE.

Pas

mal

!... Maisil est fortjoli

homme

!

HENRIETTE.

Oh

! est-cequ'ilyadejolis

hommes?

Moi, jelestrouve tous très-bien... [Gaiement.) ou très-mal,

comme vous

voudrez!...

pourvu

qu'un

homme

soitdistingué, c'estle grand point! Jene

(25)

ACTE PREMIER.

17 tiens ni à la beauté ni à la fortune! Seulement, il

me

faut

un homme

supérieur!

MADAME DELAURE.

Voyez-vous

ça!...

un homme

à ta taille?

HENRIETTE.

Vous

vous

moquez

! maisce n'est pasvous, la

femme

de

mon

oncle, qui devez trouver

mauvais que

je veuille,

moi

aussi, porter

un nom

célèbre!...

MADAME DELAURE.

Oui, oui! j'ai parfaitementcompris : tu voudrais bien l'ap- peler

madame

Rousseau, s'ilyavaitdevant : Jean-Jacques!

HENRIETTE.

Voilà!

MADAME DELAURE,

àpart.

Eh

bien!jet'en ferais

mon compliment

!

DELAURE,

revenantlepremier de laterrasse.

Allons, je crois, Henriette,

que

ton baigneur avait raison...

PROSPER.

II.ferasuperbe!...

H

OR

T

EX

SE.

Et monsieur

ne connaît rien

aux

astres!...

un

poëte! c'est

honteux

!

MOXFORT.

J'enfaisl'aveu.

MADAME DELAURE,

à son mari.

Viens-tu avec

moi

?

DELAURE.

OÙ donc

?

MADAME DELAURE,

bas.

Pour

Hortense! [vivement.]

Prends

garde!...

DELAURE,

vivement.

Ah!

oui. (Haut.) Rousseau,

j'accompagne ma femme

qui a

alTaire,

un

instant, dans la ville.

(26)

ROUSSEAU.

Très-bien! le déjeunerest

pour

onze heures et demie, n'ou- bliez

pas?

DELAURE.

C'est convenu.

HORTENSE.

Allons, Henriette!

HEN RIETTE.

Me

voici! (a pan, la rejoignant.)

Femme

d'un notaire!... Oli!

non

!

ROUSSEAU.

A

tout à l'heure, messieurs! (Rousseau, neUure et madameDelaiire sortentparle fond, Henriettepar la gauclie, Monfortet Prosperrestent seuls.)

SCÈNE VI.

MONFORT, PROSPER.

PROSPER,

un instant seulsur le devant delasoi'^ne.

Oserai-je parler à Monfort'? (Tristement.)

Bah!

à quoi bon,

maintenant?

MONFORT.

Ah

! y avait-il dessiècles

que nous

ne

nous

étionsvus,

mon

cher Prosper1

P

ROSPER.

C'est vrai.

MONFORT,

lui serrant lamain.

Et que, depuis longtemps, j'auraisvoulu

me

féliciteravectoi

du nouveau

lien

que

votre intimitéaveclafamille de

ma

femmes venaitde créerentre

nous

!

PROSPER.

Par malheur, jen'étais pasà Paris, lorsde ton mariage.

MONFORT.

Et, lelendemain, je partais

pour

lesPyrénées...

(27)

ACTE PREMIER.

19

PROSPER.

Près de (a

mère

?

MOXFORT.

Que

sa santé

y

retient, depuis quelques mois... et d'où,

mAme,

j'espérais lavoir revenir plustôt!

PROSPER.

Puis, tu as voyagé, jele sais...

MONFORT.

Et

on m'a

retenu

deux

grands

mois

en Bretagne.

PROSPER.

D'où tu

nous

rapportes,sans doute,

quelque nouveau

succès,

quelque

important

ouvrage?

MONFORT.

Pas

entièrement terminé.

PROSPER.

Cinq

actes?

MONFORT.

Oui.

PROSPE

R.

Bravo!...

Tu

disais

que

tu

ne

travaillais pas...

MON FORT.

Pas assez!... Et, à ce propos, j'ai

envoyé

quatre actes à

mon

copiste, qui doitte les adresser, ici, directement, aujour- d'hui

ou demain

: je

prends

la liberté de te

recommander un peu

particulièrementce... colis!

PROSPER.

Sois tranquille!... je dirai qu'on ait soinde

me

lesremettre aussitôt... (L'entraînant sur le canapé à gauche.) Mais raCOnte-mol

donc un peu comment

s'est faitce

bienheureux mariage

;car,

au

milieu dece

monde

de Dieppe,

ou

plutôt deParis, c'estàpeine

si

nous

avons

pu

échanger, hier, quelquesparoles.

MONFORT.

En

effet.

(28)

PROSPER.

C'est,je crois,

aux

Pyrénées

que

tuas

connu

ces

dames?

MONFORT.

A

Bagnères,

ellesétaient allées passerplusieursmois,

un peu

par raison de santé,

un peu

aussi

pour

y attendrele retour

du

baron, parti, par ordre

du gouvernement, pour

faire sur le littoral

de

la Méditerranée des observations d'un hautintérêt médical...

PBOSPER.

Sur

le typhus?J'ai luson rapportà l'Académie dessciences;

il l'a

donné

à

mon

père.

MONFORT.

Eh

bienI le fléauvenait précisément

de

se déclarer à

Tunis

lorsqu'ily débarqua...

— Tu

juges

de

l'inquiétude desa

femme

et

de

sa fllle!...

PROSPER.

Oui.

M ON FOR

T.

Le

hasard fit

que

je reçusalors

une

lettred'un

de mes

amis, enragé coureur, qui s'y trouvait

en

ce

moment.

Il

me

parlait

de

l'arrivée

du

célèbre baron,

de

saconduite héroïque

au

milieu des pestiférés, et de son récent départ, en pleine santé,

pour

les côtesd'Alger et de Maroc.

— Ma

foi, sans connaître la

ba-

ronne Delaure, je n'hésitai pas à lui porter bien viteces

nou-

velles rassurantes : la

mère

et la fille, heureuses,

comme

tu le penses, furent

on

ne peut plustouchées de

ma démarche;

et,

comme mon nom

neleurétait pastout à fait inconnu...

PROSPER.

. Parbleu!

MONFORT.

Elles

me

parlèrent

avec beaucoup de bonne

grâce

de mon

dernier succès, etdaignèrent

me

prier de no pas

m'en

tenir h cettevisite.

PROSPER.

.

Ah!

ces poêles!

(29)

ACTE PREMIER.

21

M OXFORT.

Je revins bien vite, et souvent!... je fus amoureux... plus viteencore;car je crois

que

je l'avaisété dèsle premier jour!..

.

Et,

comme

les

médecins

m'avaient

absolument

prescritlerepos...

je

me

laissai aller à faire

un

petit

roman

en action... quitte à l'écrire plustard.

PROSPER,

souriant.

Était-ce le repos prescrit parla Faculté?

MOXFORT,

Je m'aperçusbientôt

que non

; et, sentantle trouble

me

ga- gner très-avant, je

compris qu'homme de

lettres, sans patri-

moine

sérieux, je

me

trouvais placé devant cettejeune fille, fort belle et assez riche, dans

une

voie délicate!... Aussi, je m'apprêtaisà refouler bien loin tous

mes

soupirs, lorsque, dans

une

causerie, à

mes

yeux, la dernière,

on me

laissa entrevoir

que

j'étais trop méfiant!...

Tu

devines le reste: j'aimais...

j'étais aimé!... et,

quand

le

baron

revint

de

son voyage, sa

femme,

excellente

pour

moi, lui

montra

les choses sous

un

si

bon

jour, qu'il se prêtaau

dénoùment de

la meilleure grâce

du monde!

PROSPER.

Et il fitbien!...

MON FORT.

Mais toi,voyons... tun"imitespas

mon exemple?

celadevrait être déjà fait!...

un

notaire! car tu as pris, depuis six mois, l'étude

de

tonpère? Étrange chose

que

la destinée!... jet'avais quitté surles degrés

du

Parnasse, et je teretrouve...

PROSPE

R.

...

Sur

les

marches

de l'hôtel

du

Châtelet!...

Que

veux-tu?,.,

nous

disons : « Notrevie. »

Non-sens

stupide! c'est

nous

qui somntiesà elle, etc'est ellequi

nous

mène... en attendantqu'elle

nous

quitte!

MON FOR

T.

Plains-toi donc!

(30)

PROSPER.

Oh

!

mon

Dieu, non... la plainte est

une

sottise,

comme

toute chose inutile!

En

résumé, je crois avoir fait tout

boimement mon

devoir.

Au

sortir

du

collège, encore étourdi de

mes

lau- riers universitaires, et de ce

fameux

prix d'honneur qui

me

criaitbien haut:

Macle animo,

lu

Marcellus

eris!je

me

lançai avec ardeur

dans

la noble carrière des lettres, par

un

sentier émailléde feuilletonset

de

vaudevilles.

MONFORT.

Tes

débuts promettaient.

PROSPER,

souriant.

C'étaitalors

mon

avis;

mais mon

pèreayant eu vent de

mes

prouesses

anonymes,

et voulantsans doute

me

laisser

mes

illu- sions,

ne me donna

pas le

temps

de les perdre, et crutdevoir borner là

mon

élan. Il

m'aborda un beau

matin,

armé

d'un

bon

sens foudroyant, et d'un calme... chargé d'orages! «

Mon

cher

fils,

me

dit-il, j'ai travaillé

pendant

trente ans

pour

te faire ton

lit, et tu

me

permettras d'opposer

quelque

résistance,

en

t'en.

voyant jeter les

plumes

au vent : tu

me

parais avoir pris le

change

surlebutde

mes

dispositions; et ilesttemps,jelevois, de te lebien préciser ; tu seras notaire, et tu te marieras.Voilà la vie

que

j'ai projetée

pour

toi; ellea étéla

mienne,

etje

m'en

suisbien trouvé.

Maintenant, sij'ai voulu, d'abord, faire de toi

un homme

lettré, c'est

que

je tiens qu'il n'y a pas

d'homme du monde

véritablement à sa placesans

une

éducation libérale et complète;

mais

si,

de

ce

que

tu as eu des succès

dans

tes classes, tu en as conclu

que

tu n'étais plus

bon

à être notaire, lu asnourri lit,

mon

ami,

une

erreurqui,

pour

êtrebanale, n'en est pas

moins

profonde: c'est précisomont pnrce(|ue tacarrière (levait te garder

dans un

milieu d'occupations arides,

que

j'ai

d'autant plus tenir à orner ton esprit do ressources qui te fissent échapper, loi et les liens, à la

monotonie

et à» l'ennui, véritables plaies

do

certains intérieurs.

Los lettres t'y aide- ront;legoût nes'enperdpas,

quand

onles asincèrement aimées;

cl ce sont

de

belles fleursqu'on peut cultiver, sans en vendre.

(31)

ACTE PUE.MIER.

23 C'est ce

que

j'ai fait, à l'ombre, dans

mon

petitcoin deterre;et c'estce

que

tuferas. Je teconnais; car jen'ai rien tantobservé

que

ta nature, et je puiste dire : voilà laligne'! »

— Tu com-

prends,

mon

ami,

que

je

ne

rédigepas; et tu reconnais-là ces phrasescarréesqui vont aubut. fortesdeleurdroit?

MONFORT.

...Et de ce

bon

sens foudroyant dont tu

mo

parlais tout à l'heure!

PROSPER.

Oui!

Jene

m'y

suis pourtant pas

rendu du premier

coup.

MONFORT,

souriant.

C'estprobable!

PROSPE

R.

Mais, je l'avouerai,

quand

la raison

prend

cette

forme

pré- cise, cetaccentd'autorité

suprême; quand,

surtout, cettesim- ple parole: «J'ai travaillé

pendant

trente ans

pour

te faire ton lit... »

nous

entre là au cœur... avec

un

regard pleind'uneten- dresse profonde... ah!

mon

ami,

quelque grand

qu'ait été notre rêve, il

y

a dans cette prose

mâle

et naïve

quelque

chose

de

plus

grand

encore...

comme un

soufflepuissantqui

nous

trouble,

nous

pénètre... et rejette bienloindans l'ombre

moins

d'être

un

colosse

ou

de génie

ou

d'orgueil), toutes les petites vanités de

monsieur

notreesprit!

M ON FORT,

ému.

Et

tu as

cédé?

Tu

le vois...

PROSPER.

MONFORT.

Et tu as fait

courageusement

litière

de

tesjeunes lauriers, detes premiers succès, de tesbellesespérances, pour

augmen-

ter le

nombre

de ces

hommes que

leurs facultés et leurs pre- miers travaux appelaient à prendre rang

parmi

les élus

de

la.

pensée et

de

lascience... et

que

les événements,

ou

le respect filial,aidéd'une hautephilosophie,ontjetésdans les professions modestes!... esprits souvent élevés, artistes inconnus, poètes

(32)

PAUVRES

io:norés

d'eux-mêmes...

natures d'élite, enfin, dont la vie n'a laissémettre au jour

que

l'intelligence active, l'austère déli- catesse et la probité rare!...

Tu

as bien fait,

mon

ami, tu as agi en

homme

d'esprit etde

cœur,

etj'ai foi

que

leciel bénira ta vie.

PROSPER,

lui serrant la main avec un triste etfinsourire.

Merci,

mon

cher Monforl, Merci... car ce

que

tu viens

de

dire est biendit;

mais comme

tu ferais bien aussi de l'im- primer!

MON FORT,

souriant.

Comment?

PROSPE

R.

Cela

nous

vengerait

un peu

des lazzisparlesquels messieurs les gens de lettresacquittent cettemodestieetce

bon

sens...

que

tuas, peut-être,

quelque

raison d'exalter ici?

MON FOR

T.

Oh!

des plaisanteries!

PROSPE

R.

...

Qui

ontde plus graves

conséquences

et

de

plus doulou- reux effets

que vous

nelesupposez... car,au fond,

vous

n'êtes pasméchants.

MONFORT,

gaiement.

Non

!

PROSPER.

Jele sais,j'ai été

un peu

des vôtres!

Et, pourtant, avec ces plaisanteries,

mon

cher, on faitdirejournellementàmaintes jeunes filles,

charmantes du

reste, etqui ne sont en cela qu'é- tourdiment cruelles: «

Monsieur un

tel,

mon

mari?...

un

no- taire!...

Oh!

non, il

me

faut, à moi,

un homme

d'intelligence...

un homme

distingué, etqui

me

fassehonneur!...»

Comme

c'est flatteur,

hein? — Tu

souris!...

MONFORT.

...

De

ta naïveté!... c'est

que

la personne qu'onleurpropose ne leur plaîtpas.

(33)

ACTE PREMIER. 25 PROSPER.

Que

la personneleur plaiseou

non

!

M ON FOR

T.

Alors, ce sontdepetites sottes.

PROSPER.

Non!

MON FOR

T.

Et vous devez remercierleciel

de

leur refus.

PROSPER.

C'est-à-dire, nous en prendre à

un

enfant d'un travers quiestvotre

œuvre

et

non

la sienne?

— Comment

! vous

nous

signalezau dédain

de

la galerie (et

quand

je dis nous, je de- vrais dire toutce qui n'est pas vous) !

Le

premier

jouvenceau

venu,

un peu

organisépourla période, appartientsans conteste

au monde

de la pensée! 3Iais nous qui

sommes

notaire,

ou

avoué, ou

commerçant, ou

magistrat...

du moment que nous

ne tenonsni burin, nipinceau, ni

plume, vous nous

reléguez

dans

le...

milieu

bourgeois, ce qui est le

proh! pudor!

des

an-

ciens!... Et,

quand

vous

nous

avez ainsi bien dénigrés,

dé-

classés, déshérités detoute

grandeur

et de toute poésie,

vous vous

étonnez

qu'une

petite nature de seize ans, naïve, élevée, poétique,

nous appréhende

à l'égal d'unechenille,

ou

d'un gla-

çon?

Rourgeois!

mais

c'est

pour

en mourir! Rourgeois!

Et

qu'êtes-vous donc,

vous

autres?... des

marquis

de

Moncade?

Prenez-y garde! vous

y

tournez. (Lui prenant la main.)

Quand

je dis: vous, ai-je besoind'ajouter

que

je neparle ni des

hommes

deta trempe, qui ontla force, c'est-à-dire laraison, la justice, la bienveillance, ladignité; ni de ces esprits modestes qui, à défaut delalouange,

commandent

à tousle respect qu'ils pra- tiquent?... Mais, là, vrai,

mon

ami, tu devrais le dire à quel-

ques-uns

de tespetitsconfrères,

hargneux

et

dédaigneux

: c'est

une

pitié devoir

une meute

de roquets littéraires venir japper

aux jambes

detel

homme,...

notaire

ou

industriel,

gentilhomme,

soldat ou

marchand,

qui,

dans

son étude, son coin de terre, sa caserne

ou

son comptoir,estsouvent pluslettréqu'eux; lit son

2

(34)

26

Horace, dontils ne traduiraientpas

un

vers; sait Corneille et Boileau, dontils outragent leslois;

admire

Shakespeare, adore Molière... et

pour

tout dire, enfin...

«... N'estpassibête,

«

Que

vousautres,messieurs, vous vousmettezentête!...»

M ON FORT,

gaiement.

Voyons,

voyons, calme-toi!...

PROSPE

R.

Tu

as raison; mais tu

me

prends, vois-tu,

dans un mauvais moment

!

M N

F RT.

Comment

?

PROSPER.

Rien.

MON FORT.

Mon Dieu

1 leschoses se sonttoujours passéesainsi!

PROSPER.

Tant

pisl

MON FORT.

EtMolière,

que

tu cites, aassez plaisantéles

médecins!

PROSPER.

Molière nes'en prenait pas à la science, pas plus qu'il

ne

dénigrait les lettres, en

montrant

Trissotinl... il combattait les ridicules!... Eux!... s'attaquent

aux

professions

mêmes!... Des

enfants de89!... Ils en prennentcinq,six, dix (auxquelles sou- ventils doiventleur patrimoine), et lesmettent, par catégorie, au

ban du

ridicule!... ce quine les

empêche

pas de venir

en-

suite

dans

notre cabinet, s'ilsont besoin de nos conseils...

ou

de

mieux

encore!...

M ON FORT,

lui pn-iiniitIn main.

Tu

deviensamer,

mon ami;

etce n'est |)Iuslà

mon bon

Pros- pcr, si indulgent, si généreux, obligeant avec

une

si délicateet discrète alîection plus d'un de nos pauvres camarades... iMouve- mcDtde Prosper.).lesaiscc

que

je dis!

(35)

ACTE PREMIER.

27

PROSPER,

calme,.mais ulcéré.

C'est

que

je souffre, en effet!

MON FORT.

Hein?

PROSPER.

C'est

que

les plaisanteriesm'ont atteint, s'il faut te le dire, dans

mes vœux

les pluschers!

MON FORT.

Comment?

PROSPER.

Pas plus tard qu'hier,

une démarche

à laquelle pouvaitêtre attaché le

bonheur

de

ma

vie a été faite auprès d'une jeune

fille...

que

j'aime... plus

que

jene puis te dire!... et qui

ma

refusé!

MONFORT.

...

Pour

cescausesfrivoles?

PROSPER.

Parfaitement!

MONFORT.

Es-tu sur?

PROSPER.

Oh!

elle en est franchement

convenue;

et je dois ajouter, avec lesréserves les plus honorables en ce qui

me

concerne!...

Oui, oui,personnellement,

même,

je nedéplaispas; ;seleTant.) et, sous le rapport des qualités

du cœur,

je suis parfait!

(Avec amertume.) (leParfait notaire!...]

— Mais

elle voiten

moi un

avenirsanspoésie, et ses

doux

rêvesenfouisdans

une

étude,

aux

vertuset

aux

idéesbourgeoises!

Aussi, sais-tu par quel

mot

ellea clos l'entretien avec l'aimable et excellente

femme

quiavait

encouragé mes

désirs?

— Dans

sa retraite, elleappe-

laità

mon

aide la grosse artillerie.,

ma

fortune personnelle;

et faisaitbriller

aux yeux

de

mon

ingrate la perspective pro- chaine dequelquejoli coupé, la conduisant

au

bois: devine

un

peu, poëte, ce qu'elle a répondu?...

« J'aime

mieux un

pa- rapluie! »

(36)

MONFORT.

Est-cepossible!...

PROSPER.

Hein?... quel mot!.,. fsouHant.)

Charmant, du

reste!... et

comme

jele lui entendsdire!...sije tela nommais!...

MONFORT.

Jelaconnais

donc?

PBOSPER,

vivement.

Non.

MONFORT.

Si!

PROSPER.

Chut! Elle pourrait...

MONFO

RT.

Ah bah

!... Henriette?

PROSPER.

Comme

c'est d'elle,hein?

MONFORT.

Comment!

elle t'a refusé?

PROSPER.

Etelle a bien fait; et

quand

ce

mot

si

dur

est

tombé

là...

aprèsm'avoir cruellement humilié, ila, enquelquesorte,doublé

mon amour

et

mon

désespoir!

MONFORT.

Pauvre ami

!

PROSPE

R.

Il

me

semblait l'entendre dire : Jo ne suis pas, moi, la

femme

vaniteuse et frivole, qui a besoin de

chevaux pour

la traîner;je suisla

femme aimante

et vaillante, fière de

marcher

au brasde son mari. J'ai contre la pluie et les vents

mes

gais sourires et

mes

belles couleurs;j'aicontre lessoucis et les re- vers

ma

grâce et

ma

tendresseI

Ce

n'est

donc

pasle plus riche

(37)

ACTE PREMIER.

29

qu'il

me

faut,

mais

leplus digne!... et

vous

devez

comprendre,

ViaitreRousseau... (ns'arrête pleind'émotion.)

MONFORT,

luiprenantlamain et leregardant.

Prosper!... Il a deslarmesdansles

yeux

!

P R sPER, s'eCforgantdesourire.

Moi?... par exemple!... (passant sa main sur ses yeux) Ail!

tiens!... c'estvrai! envoilà une... (Avecun sourireamer.)

une

larme de notaire... regarde ça,

mon

ami... c'est curieux! vrai, il y a desprofessions qui ne devraient passepermettre ce genred'at- tendrisâement!... (Avec feu.)

Oh

! mais, je

ne me

tienspas

pour

battu!!!

MON FOR

T.

Très-bien1

PROSPER.

Elle sera

ma

femme!... je le

veux;

et j'y parviendrai,...

dussé-je... (s'exaitant.)devenir

un grand homme!... Tu m'y

ai- deras!...j'ai là-hautdes plansde comédie... et

un drame

véni- tien...

MON FORT,

gaiement.

Parfait!

PROSPER.

Lorenzo!... Ily a des scènes

de

gondoles...

MONFORT.

Au

pont des Soupirs?

PROSPER.

Je crois

que

oui.

J'ytravaillerai...la nuit!... jete le

mon-

trerai... tu

me

donneras des conseils, etje le terminerai

pour quelque

théâtre...

MONFORT.

C'est cela!

PROSPER,

allant etvenant.

...

Et

nos

amis me

ferontdes articles

dans

les

journaux!

MONFORT.

Je crois bienI

(38)

P B

os PE

R.

... Etj'aurai

un

succès... en cinqactes et en prose... non, envers!., çalui fera plus d'effet!...

MON FORT

, souriant.

Oui!

PROSPER.

Et

c'estplusfacile!...

Ah

!je divague... (Passantlamain surson front.) Et

même,

tiens,

mon

ami,jenesaispas ce

que

j'ai...

MONFORT,

le soutenant.

Eh

bien! Prosper!..

FRANÇOIS,

entranten livrée.

Messieurs, ledéjeunerestservi! (Le domestiquesort.) P

ROSPER.

Ah! ma

foi, jecrois

que

cetimbécilea raison!...je n'aipas

dormi de

lanuit; je

me

suis levé àcinq heures...j'ai

couru

sur lajetée... etjem'aperçois maintenantque... la nature a horreur

du

videl

MONFORT.

C'est cela ! viens déjeuner!.,

pauvre

garçon!..

Nous

allons boireàlasanté

de Lorenzo

!

PROSPER.

Ah

!j'aimerais

mieux

en faire des papillottes

pour

sesjolis

cheveux

blonds!... Allons!

(Us sortentparlefond.)

FIN DU PREMIER ACTE.

(39)

ACTE DEUXIEME.

SCENE PREMIERE.

MADAME DELAURE, HENRIETTE.

MADAME DELAURE.

Eh

bien! Henriette, est-ce

que

tu vas toujourscourir ainsi ?

HENRIETTE.

Voilà,

ma

tante.

MAD AM

E

DE LAURE.

Laissons ces messieurs fumer,

puisque

c'estmaintenant

une

habitudeinvétérée; et prends

un peu

tabroderie: aussibien, j'ai

un mot

à te dire.

HENRIETTE,

après l'avoir embrassée.

Ah?...je

vous

écoute. (Henriette vient prendresatapisserieet s'as- sied à laplace queluia désignéemadame Delaure.)

MADAME DELAURE.

Tu peux

te tranquillisertout à fait;

M.

Prospera fort bien prislachose.

HENRIETTE.

Quoi

! il sait?...

MADAME DELAURE.

Ton

refus.

HEN RIETTE.

Vous

m'aviezdit...

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