C OMPOSITIO M ATHEMATICA
G. E LENCWAJG
P. L E B ARZ
L’ anneau de Chow des triangles du plan
Compositio Mathematica, tome 71, n
o1 (1989), p. 85-119
<http://www.numdam.org/item?id=CM_1989__71_1_85_0>
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L’ anneau de Chow des triangles du plan
G. ELENCWAJG et P. LE BARZ
LA 168, IMSP, Parc Valrose, 06034 NICE Cedex, France
Received 13 February 1987; accepted in revised form 19 September 1988 Compositio
© 1989 Kluwer Academic Publishers. Printed in the Netherlands.
Introduction
Si X est une variété
algébrique (disons non-singulière),
le schéma de HilbertHilbk X [6] paramétrise
les idéaux 1 cf9x
avecSupp OX/I
fini et dimOX/I
= k.Nous
appellerons k-uplets (sous-entendu
nonordonnés!)
de tels idéaux.Par
exemple
si X est unecourbe,
on aHilbk X
=Symk X.
Si k =2, Hilb2
X est l’éclaté deSym’ X
lelong
de ladiagonale.
Le
premier
cas où l’on n’a pas dedescription
concrète deHilbk
X est celui de Hilb3 P2qui paramétrise
lestriplets
duplan.
Nous nous proposons dans cet article d’en calculerexplicitement
l’anneaud’équivalence
rationnelleCH’(Hilb3 P2),
souvent
appelé
anneau de Chow. Ceci détaille la Note[2].
Signalons
que pour la variété desdoublets,
l’anneauCH’(Hilb2 PN)
est facileà calculer
explicitement
par la fibration en P2 naturelle:Hilb2
PN -Grass(l, N).
D’ailleurs le résultat était
déjà
connu de Schubertqui appelait
les doublets"quadriques
de dimension zéro".Ellingsrud
etStromme [4], [5]
ont déterminé la structure du groupeadditif
deCH. (Hilbd p2)
pour toutd;
lesCHi
sont libres et ilsen donnent le rang ri . En
particulier
pour d =3,
ils trouvent:(Voir [3]
pour uneprésentation
de leursrésultats).
Notre travail donne la structure
multiplicative
de l’anneauCH8(Hilb3 (2).
Nous
présentons
cet anneau par 7générateurs (cycles
effectifs àsignification géométrique simple),
notésH, A, h,
a, p, 03B1,03B2,
de codimensionsrespectives 1,1, 2, 2, 2, 3,
3. Nous donnons des Z - bases desCH’(Hilb’ (2)
formées de monômes en ces 7générateurs
et nous calculonsexplicitement
toutes les relations.Notre méthode pour calculer une base de
CHi
consiste àaccoupler ri
élémentsde
CH’
avec ri éléments deCH6 -
enespérant
trouver une matrice de déter- minant ± 1. Commetoujours
dans ce cas, se pose le délicatproblème
desmultiplicités.
Tant pour définir correctement lesgénérateurs précédents
que pourcalculer les
multiplicités
dans un cadregénéral,
nous introduisons une variéte auxiliarireHilb3 ¡p2;
elle est formée descouples (t, d)
où t est untriplet,
d undoublet et d c t, inclusion
schématique. (Voir
en Annexe nos calculsexplicites
demultiplicité).
Il se trouve en effet que pour définir des
cycles
effectifs deCH’(Hilb3 P2),
latentation est
grande
de"privilégier"
unpoint
p dans untriplet t;
ceci n’a de sensque si l’on est dans le revêtement
tautologique
deHilb3¡P2.
Or ce revêtement estune variété
singulière [3]
et deplus
le "doublet résiduel" de p dans t n’est pastoujours
défini. Notre variétéflilb 3 P2
est par contre lisse et pour tout(t, d)
EHilb3 P2,
le"point
résiduel" de d dans t esttoujours
bien défini. Si l’on notela
projection
naturelle(qui
estgénériquement
un revêtement à troisfeuillets),
nous définissons des
cycles
dansHilb3
p2 commeimages
directes sous 03C0* decycles
effectifs dans]Rilb’ P’.
Ceci permet par la formule desprojections
derésoudre la
plupart
desproblèmes
demultiplicité.
Parexemple
enIL 1,
on trouve la relation A. P = 3a alorsqu’ensemblistement A n
P = a.On donne ensuite le calcul
explicite
de tous les monômes en lesgénérateurs H, A, h,
a, p, a,fi qui
sont des0-cycles.
Les autres monômes en cesgénérateurs
secalculent alors par
algèbre
linéaire(dualité
entreCH’
etCH6-i).
Insistons sur lefait que nos bases des
CHi sont
d’une part des monômes etpossèdent
d’autre partune
signification géométrique simple.
Ceci est entre autres très commode pour certaines
applications énumératives,
par
exemple
l’étude du contacttriple
entre familles de courbesplanes,
Section VI.Voir
également Roberts-Speiser [8].
Signalons
que leprésent
travail a étégénéralisé
dans deux directions par Mallavibarrena-Sols[7]
et Rossello[9];
voir aussi Collino[1].
I. Bases de
CH 1
= Pic etCH5
1. Les diviseurs H et P
On a mentionné dans l’Introduction que
Pic(Hilb3 P2)
est libre de rang 2 et on endonne dans ce
paragraphe
une base naturelle.Deux diviseurs
qui
viennent directement àl’esprit
sontrespectivement H :
"formé destriplets
dont unpoint
reste sur une droite fixe"P :
"formé destriplets
dont deuxpoints
restentalignés
avec unpoint
fixe".Pour rendre ces deux définitions
plus rigoureuses
etplus maniables,
on introduitune variété auxiliaire d’incidence
Hilb3 p2,
sous-variété duproduit
Hilb3 p2 xHilb2 p2.
Cette variété est définie par la condition:(t, d) ~ Hilb3 P2
si et seulement si d est sous-schéma de t.Cette sous-variété est
non-singulière (voir [3])
et lapremière projection
est
génériquement
un revêtement à trois feuillets. On dira que d est le "doubletprivilégié"
dans(t, d).
On voit alors que si le support de d est distinct du support
de t,
lepoint
résiduelt - d est
parfaitement
défini dans ¡p2. Cette notion seprolonge
au cas oùSupp d
=Supp t:
voir[3]
où on définitprécisément l’application
et où l’on donne son
expression
en coordonnées locales dans les différents cas.Nous utiliserons constamment la Convention de dessin:
Un
triplet
t EHilb3 ¡p2 formé
de troispoints simples
estreprésenté
par troispetits ronds;
par contre chacun des trois(t, d)E Hilb3
¡p2qui correspondent
à t estreprésenté
par deuxpetits triangles
pour le doubletprivilégié
et unpetit
rond pour lepoint
résiduel t - d.On peut maintenant définir les deux diviseurs
il
etP
dansHilb3 ¡p2;
lesconditions
qui
les définissent sontrespectivement:
(t, d)
EH
si et seulement si t - d reste sur une droite fixée de¡p2,
(t, d) E P
si et seulement si d reste aligné
avec un point
auxiliaire fixé de ¡p2.
Conventions de dessin:
(i)
Comme dans le dessin deP ci-dessus,
dans tout l’article les croixreprésentent
des
points
fixés auxiliaires ne faisant paspartie
destriplets
considérés.(ii)
On dessineratoujours
enépais
cequi est fixé,
alors que cequi
est variable sera dessiné enlignes
minces.La définition
rigoureuse
de H et P est alors:On va voir que ces deux diviseurs forment une Z-base de
Pic(Hilb3 P2).
2. Courbes dans
Hilb3
p2Pour,
entre autres, prouverl’indépendance
dediviseurs,
nous introduisons les trois courbes suivantes dansHilb3 P2.
- La courbe
~00 ~ Hilb3
P2 est formée destriplets
dont deuxpoints
sont fixéset le troisième reste
aligné
avec ces deuxpoints. Compte
tenu de nosconventions de
dessin, ~00
estsymbolisé
par- Pour définir la courbe
Wo,
onprend
une droitefixée,
unpoint
fixe et unpoint
variable situés sur cette droite et un troisième point fixé en dehors:
- cc 1
est formée d’unpoint
mobile sur une droite fixe et de deuxpoints
fixes endehors de cette droite:
Voici la
description
de trois autres courbes dont l’utilitén’apparaîtra
queplus
tard(11.5).
- CC 2
est formée destriplets
intersection d’une droite variant autour d’unpoint
fixé
auxiliaire,
avec trois droites fixées.-
~3
est formée destriplets qui
sont réunion d’unpoint
fixé et du doublet(variable)
intersection de deux droites fixées avec une droite tournant autour d’unpoint
auxiliaire fixé.- Enfin
~4
est formée destriplets
dont deuxpoints
sont fixés sur unecubique
fixée et la troisième est variable sur cette
cubique.
3. Un tableau
d’accouplement
CH1 x CH5(a)
Outre les éléments H et P dePic(Hilb3 ¡P2),
introduisons la classe A associéeau diviseur de
Hilb3 ¡p2
formée destriplets alignés (c’est-à-dire
sous schémasd’une
droite).
Identifiant
CH6(Hilb3 P2)
à Z vial’application "degré",
nous pouvons dresser la table demultiplication
entre éléments de CH1 etCH5(voir ci-après):
Tableau 1
REMARQUE
1. Nousrappelons qu’un triplet {P1 P2, P3}
formé de troispoints
distincts admet unvoisinage
dans Hilb3 P2 de la formeU1
XU2
XU3
oùUi
est unvoisinage
dePi
dans P2.Commençons
par établir leslignes ~0 et ~1
du Tableau I.On a d’abord
Wi.A
= 1 comme il résulte immédiatement de laRemarque
1
précédente (la multiplicité
est bien1).
Par ailleurs~0.A
= 0 car l’intersection ensembliste~0~A
est vide. De même~0.H = ~1.H
=~0.P
= 1(faire un
dessin ou bien utiliser la formule des
projections ~0.H
=03C0*(03C0*~0.H), etc...).
De même
rc 1 .P
= 2. Les deuxlignes rc 0
et~1
sont doncjustifiées.
Comme on sait
déjà
que CH1 et CR5 sont libres de rang 2 sur Z et le mineurétant
égal
à1,
nous avonsprouvé
leTHEOREME 1.
(i) (H, A)
est une Z-base dePic(Hilb3 p2).
(ii)
On a la relationfondamentale
Exemple.
Soit D cHilb3
¡p2 le diviseur destriplets
nonsimples.
Il est clair queD.CCl
=0;
par contreD. Wo
=2(Voir Annexe).
D’où par ce
qui précède:
D =2(H - A).
(b)
Justifionsrapidement
leslignes
restantes. D’abord l’intersection ensemblistewoo n
P étantvide,
on aWoo. P
= 0. Deplus Woo. H
= 1(même
méthodequ’en (a)).
DeR1
on déduit donc~00.
A = -1(remarquer
que l’intersection ensembliste estinfinie).
Mise en
garde:
les résultatsprécédents prouvent qu’on
n’a pas despécialisation
de
~1
enWo
ni deWo
en~00,
contrairement à ce quepourraient
faire croire les dessins.Occupons-nous
de laligne W2 et
commençons par calculer~2.P.
Bienqu’ensemblistement ~2
n P soit réduit à un seultriplet (clair géométriquement ... ),
nous allons voir que ce
triplet
compte avecmultiplicité
3. Eneffet,
par formule desprojections,
on aLe
cycle n* W2
est réunion des trois composantesfigurées
ci-dessous(voir
lesconventions de dessin introduites en
1°).
En effet dans
Hilb3 ¡p2
il y a trois choixpossibles
du doublet d dans letriplet
t.Chacune de ces composantes coupe alors
P
suivant un seul élément et ce avecmultiplicité 1,
vu laRemarque
1.(Bien
remarquer que ces trois éléments deHilb3
¡p2 seprojettent
par n sur le mêmetriplet
deHilb3 ¡P2).
On conclut ainsi~2.
P = 3. L’intersection~2
n H est,elle,
formée de troistriplets distincts;
mais chacun compte avecmultiplicité
1(toujours
le raisonnement de(a)).
D’où~2.H
= 3 etpuis
immédiatement~2.A
= 0par R1 (bien
querc 2 n A
soitinfini).
Le calcul de
~3.H
= 2 et~3.A
= 1 est sansmalice,
d’où~3.P
= 3par W 1.
Demême pour
~4.A
= 1 et~4.H
= 3 d’oùrc4.P
= 1.Le Tableau I est ainsi entièrement
justifié.
II. Bases de
CH2
etCH4
L’objet
de ceparagraphe
est d’introduire troiscycles
de CH2 notésh,
a, p de telle sorte que{H2, HA, h, a, p}
soit une base de CH2 ~ 7L5. On verraplus
loin que{H2, HA, A2}
ne peut êtrecomplété
en une Z-base de CH2 .1.
Description
descycles h,
a, p etpremières
relationsOn
pose h
=03C0*(H2),
p =03C0*(P2)
oùFI
etP
sont les diviseurs dansHilb3
P2 introduits en I. Pour(t, d)
EHilb3
P2 les relations(t, d)
EFI2,
resp.(t, d)
EP2 signifient:
lepoint t
- d estfixé, resp. la
droite surlaquelle
est située d estfixée;
cequ’on symbolise
par les dessins:(Rappelons
les conventions de dessin: en trait gras cequi
estfixe,
en trait mince cequi
estvariable;
les deuxpoints
dessinés sous forme detriangles
forment ledoublet d de
(t, d) E Hilb3 P2).
Ainsi on dessinera h =
n*(H2)
et p= n* (p2 ):
Remarquer
que ledegré
desmorphismes n H2 et n P2
est 1.Maintenant définissons directement
(c’est-à-dire
sansparler
deHilb)
lecycle
a:il est formé des
triplets alignés
avec unpoint fixe,
cequ’on
dessinera:la croix
désignant
lepoint
fixe(il n’appartient
pas autriplet).
Nous allons montrer la relation A. P = 3a d’où l’on tire immédiatement
par P/t 1 (vu
au Théorème1):
A2 = 3a - H . A.En
effet,
A . P =A.03C0*P
=03C0*(03C0*A.P).
Lecycle
n*A.P se dessine alors dansHilb :
Mais alors que son
image
ensembliste par 03C0 est a, sonimage
par 03C0* est3a,
car ledegré
dumorphisme 03C0 |(03C0*A.P)
est 3(en effet,
trois choixpossibles
de d c t audessus d’un
triplet
t dea).
Par
ailleurs,
remarquons que pour des raisonsgéométriques évidentes,
les
triplets
de p ne pouvant êtrealignés
avec unpoint
fixe.2. Les
cycles h2, ha, hp
Examinons n*h
qui
scinde en deux composantes que l’on dessineRemarquons
que ledegré
de 03C0 restreint à la deuxième composante est2,
de sortequ’on
a bien03C0*03C0*h
= 3h comme ons’y attend, n
étant à 3 feuillets.(i)
Cecipermet d’expliciter
h2 =03C0*(03C0*h.H2).
L’intersection de la
première
composante de n* h avecH2 est vide;
l’autreintersection se dessine
et son
image
par n* est donc lecycle h2 représenté
parcar la restriction de 03C0 est de
degré
1. On peut donc énoncer: h2représente
deuxpoints fixés
et unpoint
variable.(ii)
De mêmehp
=03C0*(03C0*h.P2).
Cette fois seule lapremière
composante de 03C0*ha une intersection non vide avec
P2
et on voit que sonimage
par 03C0* est lecycle représenté
parce
qu’on
énoncera:hp représente
deuxpoints
mobiles sur unedroite fixe
et unpoint fixe
en dehors.(iii)
Par contre pour calculerha,
on écrit ha =03C0*(03C0*a.H2).
Lecycle
03C0*a sedessine
et l’intersection avec
H2 (qui signifie t
- dfixé)
se dessine doncSon
image
par 03C0* est lecycle:
On énonce: le
cycle
hareprésente
lestriplets
sur unedroite fixe,
dont unpoint
estfixé.
Bien remarquer la subtilité
qui
suit: alorsqu’en 1)
on avait AP = 3a car ledegré de 03C0 |(03C0* A . P)
était(32)
=3,
ici ledegré de 03C0 1 (n*a.R2)
est(22)
= 1 car au dessus detout t de
ha,
il y a un seul(t, d)
dans lecycle
03C0* a.H2 :
tout vient de ce que t - d est déterminé d’avance.3.
Cycles
auxiliaires:03A300, 03A30, 03A31, 03A32, 03A33, 03A34
Introduisons six
cycles
auxiliaires dansCH4(Hilb3 ¡p2)
définis commeimages
directes par n* de
cycles 03A300, 03A30, 03A31, 03A32, 03A33, 03A34
dansCH4(Hilb3 P2)
Pour
comprendre
cesdessins,
il faut serappeler
nos conventions: le doubletprivilégié d
dans(t, d)
EHilb3
p2 estfiguré
par deuxpetits triangles
et cequi
est entraits
épais
est fixé. Commentons ces dessins.(a)
On commence par fixer deux droitesD 1
etD2 .
ZOO
est formé des(t, d)
avec d cD2, t
-d ~ D1
et d nD1 ~ Ø. Éo est
formé des(t, d)
avec d cD2, t
-d ~ D1
et d3M où M est unpoint
fixé surD2BD1. 03A31
estformé des
(t, d )
avec t -d ~ D1, d
nD2 ~ Ø
et d ~ M où M est unpoint
fixé endehors des droites.
(b)
Fixons unpoint Q
en dehors des deux droites. Définissons12
commel’ensemble des
(t, d )
avec taligné
surQ,
t -d E D 1
et d nD2
~Ø.
Dans 13 ,
on demande t - d ~D1; puis,
si L est ladroite joignant Q
à t -d,
ondemande d n
L * 0
et d 3 M où M est unpoint
fixé en dehors deD1. (D2
nejoue
aucun rôle dans cette
définition).
Enfin
03A34
est formé des(t, d )
avec t c C où C est unecubique fixée,
t - d étantfixé sur cette
cubique.
Bien sûr ces
cycles
sontsusceptibles
de définitionsplus
formelles etplus
ennuyeuses. Par
exemple,
considérons lediagramme (où
les flèches sontnaturelles)
danslequel
’Hilb 2 p2désigne
le revêtementtautologique
à deuxfeuillets de Hilb 2 p2:
Appelant 03B4
le diviseurhyperplan de P’,
onpourrait
définir parexemple
so
=H.P2.D*03C9*p*203B4.
4. Un tableau
d’accouplement
CH2 xCH4
L’accouplement
entre les différentscycles
deCH2
et CH4 que nous avonsintroduits,
va donner(via l’isomorphisme degré: CH6 -+ Z)
le tableau suivant.Nous allons maintenant
justifier
cetableau, sauf
momentanément les deuxpremières lignes, auxquelles
nous nous consacrons au(5).
(a) ligne h2.
Nous allons commencer parjustifier
la troisièmeligne
du tableau.Pour cela
explicitons l’image réciproque 03C0*h2;
c’est la somme des troisTableau II
composantes
dessinéesci-après
Les deux dernières sont bien sûr rationnellement
équivalentes
dansHilb3
¡p2.Or
Hh2
=03C0*(H.03C0*h2)
par la formule desprojections;
seule lapremière
destrois composantes de
03C0*h2
coupeH (puisque H
est décrit par la condition "lepoint complémentaire
reste sur une droitefixe").
Lecycle
intersectionH.03C0*h2
estdonc décrit par le dessin
On reconnaît en son
image
directe par 03C0* lacourbe ~1
introduite en1. 2;
d’oùHh2 = ~1:
La relation Hh2 =
~1
ainsiprouvée
permet de conclure(en
consultant le Tableau1):
Les deux
premières
entrées de laligne h2
sont ainsijustifiées.
Calculons
maintenant h3 =
h2 h en utilisant03C0*h2 explicité précédemment.
On ah2. h - 03C0*(03C0*h2.H2);
orH2
est décrit par "lepoint complémentaire
est fixé" etdonc le
cycle H2
ne coupe que lapremière
des trois composantes de 03C0*h2 enl’unique
élément deHilb3 P2 figuré
parLa
Remarque
1 montre que lamultiplicité
est 1. D’où h2. h =1,
cequi
donnela troisième entrée de la
ligne
h 2.Enfin les relations
h2 . a
=h2 . p
= 0 sont évidentesgéométriquement.
tb) ligne
haExplicitons l’image réciproque n*(ha) ;
elle est formée des deux composantes dessinéesci-après
Bien remarquer que le
degré
de la restriction de 03C0 à la dernière composante est 2.Or Hha =
n*CH.n*ha);
seule la dernièrecomposante
de 03C0*ha coupeH
en:et on reconnaît en son
image
par n* la courbe~00
introduite en 1. La relation Hha =~00
ainsiprouvée
permet de conclure(en
consultant le Tableau1):
Que
les trois autres entrées de laligne
ha soient nulles est évidentgéométrique-
ment.
(c) ligne hp
Encore une
fois,
les entrées nulles de cetteligne
sont évidentesgéométriquement.
On montre
Hhp = ~0
enexplicitant
commeprécédemment 03C0*hp:
D’où
H2 hp
=Wo. H
= 1.(d) ligne 03A300
Calculons
uniquement 03A300.H2
et03A300.p,
les autres entrées étant évidemment nulles. Onexplicite 03C0*03A300:
La
première
composante den* 100
ne coupe pasH;
doncH. 03C0*03A300
sereprésente
par deux
composantes
rationnellementéquivalentes
En prenant
l’image
directe par n, on trouveH.03A300
=2W. (cf. 1.2)
d’oùH2.03A300
= 2.De même
Zoo - p
=03C0*(03C0*03A300. P2).
Lecycle p2
se décrit par "l’axe du doubletprivilégié
estfixé";
il coupe donc seulement lapemière
composante den* Zoo,
enun
unique
élément deHilb3 P2 (on
vérifie que lamultiplicité
est1, Remarque 1).
Donc
03C0*03A300.P2
= 1 et par suite03A300.p
= 1.(e) ligne 03A30
On
explicite 03C0*03A30:
On a
H.Zo
=03C0*(H.03C0*03A30)
où lecycle H.03C0*03A30
estfiguré
parPar
image
directe sous n on voit queHEo = ~1 + ~0 (cf. 1.2)
et le Tableau 1permet
d’en déduireIl reste à vérifier que
Eo. p
=03C0*(03C0*03A30.P2)
vaut1,
cequi
se voit exactement.comme en
(d).
(f ) ligne 03A31
On
explicite 03C0*03A31:
Par des raisonnements similaires à ceux de
(d) et (e)
on trouveH. 11
=03C0*(H.03C0*03A31)
=2W,
d’oùH203A31
=HA03A31
= 2.Exactement comme en
(d)
et(e)
on trouve03A31.p
= 1.Que 03A31.h
est nul estévident
géométriquement.
Enfin pour calculer
E 1. a,
la situationchange
par rapport à(d)
et(e):
on utilisela formule des
projections
dans l’autre sens, à savoirRappelons
les dessinsqui
montrent(vu
laRemarque 1)
que ledegré
de03A31.03C0*a
est 1. D’oùE 1. a
= 1.(g) ligne E2
On
explicite 03C0*03A32:
Examinons
!I’.n*12;
on trouve les trois composantes dessinéesci-après:
Par
image
directe sous n il vientH.03A32
=03C0*(H.03C0*03A32) = ~2
+2~00 (cf. 1.2).
D’oùpar Tableau 1:
Par ailleurs
03A32.h
=03C0*(03C0*03A32.H2); H2 ne
coupe que lapremière
des troiscomposantes de
03C0*03A32
et ce en un seul élément deHilb3
P2(la multiplicité
est 1:voir
Remarque 1). Que 03A32.p
= 0 estparfaitement
évidentgéométriquement.
Enfin,
pour calculer03A32.a,
on commence par remarquer, parR1
et cequi précède,
queHP03A32
= - 2 + 5 = 3. Ensuite on examineP03A32
=03C0*(P.03C0*03A32);
lecycle 03C0*03A32 a
été dessinéplus
haut. On voit quel’image
deP.03C0*03A32
par 03C0* est3~00,
où
~00
est la courbe définie en 1.2. D’oùP203A32
=P.P03A32
=3P.~00
= 0 par Tableau I.Maintenant,
il vient parR1: APE2
=P2E2
=HP03A32
= 0 - 3 par cequi
précède.
Mais AP = 3a comme on l’a vu en 11.1 et on obtient ainsiE2 a
= - 1.(h) ligne 03A33
On
explicite 03C0*03A33:
Seules les deux dernières
composantes
coupentH
en les courbes suivantes deHilb3 P2
Par
projection
sous n*, on obtientH.E3
=03C0*(H.03A33) = ~0 + W3 (cf. 1.2).
DeTableau 1 résulte alors
Enfin
03A33h
=03C0*(03C0*03A33. H2);
seule la dernière composante de03C0*03A33
coupeH2
et ce en un seulpoint (multiplicité
1:Remarque 1);
d’où03A33h
= 1.Que 03A33a
=03A33p
= 0 est évidentgéométriquement.
(i) ligne 03A34
Enfin
explicitons 03C0*03A34:
Seule la deuxième composante de
n*E4
coupeFI
pour donner troisfois
lecycle
suivant:
Par suite
H.03A34
=03C0*(H.03C0*03A34)
=3W4
cequi
par Tableau 1 livre immédiatementPar ailleurs
03A34h
= 0 est évidentgéométriquement.
Maintenant03A34p
=03C0*(03C0*03A3r. P2)
et seule lapremière
composante de03C0*03A34
estcoupée
parp2,
et ce en(3 2)
= 3 éléments deHilb3 P2(avec multiplicité
1:Remarque 1);
d’ou03A34p
= 3.Enfin on écrit
03A34a
=n*(t4. n* a)
et on constate quet4
coupe n* a en un seulélément
(multiplicité 1),
d’où03A34a
= 1.CONCLUSION. Le Tableau II est ainsi
justifié,
sauf pour lespremières lignes
H2 h et
H2a.
5.
Justification
deslignes H2 h et H2 a (Tableau II)
Nous nous proposons d’établir les relations
ce
qui justifiera
les deuxpremières lignes
du TableauII,
compte-tenu des calculs effectués auparagraphe précédent.
(a)
Pour cela nous allonsexpliciter
lescycles
Hh et Ha.Nous avons Hh =
03C0*(H.03C0*h)
et 03C0*h a été étudié en 2:Seule la dernière composante est
coupée
parfi
suivant uncycle
dont laprojection
par rc* est
Nous venons de montrer que Hh =
03C0*(H.03C0*h)
est lecycle
formé destriplets
dontun
point
estfixé,
un autre décrit une droitefixe,
le troisième étantquelconque.
De
façon analogue,
la formule Ha = 03C0*(H.03C0*a) jointe
à ladescription
de n* avue en
2.iii)
mène à ladescription
suivante de Ha:Ha est le
cycle
destriplets alignés
avec unpoint fixe,
dont l’un despoints
est surune droite fixée.
(b) Commençons
parexpliciter 03C0*Hh, d’après
Hh décrit ena)
ci-dessus.Seules les deux dernières composantes sont
coupées
paril,
la dernière donnantSavoir 3).
Parimage
directe sous 03C0 on obtient la relation cherchéeMaintenant, explicitions
n* Ha :Le
cycle FI
coupe la dernière composante de n* Ha suivantÉ2 (défini
en3)).
Parimage
directe sous n, on obtient la relation voulueLe Tableau II est maintenant totalement
justifié.
6. Les bases
Les
cinq premières lignes
de Tableau II formant une matrice de déterminant1,
nous avons montré le THEOREME 2
(a)
Lescinq
monômesH2, HA, h, a, p forment
une 7L-base deCH2(Hilb3 P2).
(b)
Lescinq
monômesH2h, H2a, h2, ha, hp forment
une 7L-base deCH4(Hilb3 ¡P2).
Exemple. L’expression
de03A30
dans la base donnée de CH4 est03A30
= H2 h +H2a -
2h2 -
3ha -2hp;
cela résulte du Tableau II par del’algèbre
linéaireélémentaire.
REMARQUE.
Pour les calculsexplicites,
on aura intérêt à utiliser la base suivante(cf.
TableauII)
deCH4(Hilb3P2): h2, ha, hp, 03A30, 03A31. (Voir
Section VIpour des
applications énumératives).
REMARQUE. {H2, HA, A2} ne
peut pas êtrecomplété
en une Z-base deCH2.
En
effet, quels
que soient lescycles U,
V dansCH2,
le déterminant de la famille{H2, HA, A2, U, V}
dans la base donnée par le Théorème 2 seratoujours
unmultiple
de3,
à cause de la relation A2 = 3a - HA vue en 1.III. Base de CH3
Nous introduisons cette fois-ci deux
cycles
de CH3 notés aet 03B2
de telle sorte que{H3, H2 A, Hh, Ha, 03B1, 03B2}
soit une Z-base deCH3(Hilb3P2) ~
7L.6.1.
Description
descycles
a etf3
On note a le
cycle
destriplets
situés sur une droite fixée L(c’est
lecycle
associéà la sous-variété Hilb3 L dans
Hilb3¡P2):
Notons fi
lecycle 03C0*(P2. H)
dont on vérifiequ’il
se décrit comme suit: "unpoint
du
triplet
est sur une droite fixéeL 1
et les deux autres sur une droite fixéeL2".
Introduisons encore deux
cycles
auxiliaires 6 et r utiles pour les calculs.On note J =
03C0*(P.H2) qui
se décrit par "unpoint
dutriplet
est fixé et onimpose
aux deux autres d’êtrealignés
avec unpoint
fixe auxiliaire".Enfin s
désignera
lecycle
destriplets
situés sur unecubique
fixée C(cycle
associéà la sous-variété
Hilb3
C c Hilb3¡p2)
2. Relations
Voici la liste des relations que nous seront
utiles,
certaines ayantdéjà
étésignalées
plus
haut.Toutes les relations
précédentes
s’obtiennent comme à la SectionII,
parapplications répétées
de la formule desprojections.
Parailleurs,
celles dont le second membre est nul sont évidentesgéométriquement.
3. Un tableau
d’accouplement
CH3 xCH3
L’accouplement
entre le différentscycles
deCH3
que nous avons introduits vadonner
(via CH6 ~ Z)
le tableau suivant:Tableau III
La
plupart
des entrées(dont
tous les zéros et leslignes
a,fl)
sontdéjà
connues parexamen du Tableau II
(11.4)
et des relationsprécédentes (vues
en2).
Les entréesrestantes se
justifient par R4
et Tableau II.Le Tableau III étant de déteminant
1,
nous avons montré théorème THEOREME 3. Les six monômesH3, H2 A, Hh, Ha,
a,f3 forment
une Z-base deCH3
(Hilb 3 p2).
Bien
entendu,
les six monômesHh, Ha,
a,03B2,
(1,! formentégalement
une Z-base deCH3(Hilb3 p2).
4.
Expression
de u, r etHp
dans cette baseAfin de calculer
plus
loin toutes les relationsnumériques possibles
dans CH6 ~Z,
nous aurons besoin(en IV.1) d’exprimer
lescycles
(1,! etHp
dans la base deCH3
donnée par le Théorème 3.Pour
cela,
on dresse le tableaud’accouplement
suivant:Les deux
premières lignes
résultent soit de TableauIII,
soit des relationsw6
vues en 2.
Pour ce
qui
est de laligne Hp,
les entrées résultent des tableaux 1 et II et deR4
etR5.
Ce tableau
d’accouplement joint
à Tableau III permet, par del’algèbre
linéaireélémentaire,
de déduire les relationsIV. Autres relations
numériques
danseH6
Les Théorèmes
1, 2
et 3 desparagraphes précédents
ont montréque H, A, h, a, p,
aet f3
sont desgénérateurs
de l’anneaugradué
CH(Hilb3 ¡p2),
depoids respectifs 1, 1, 2, 2, 2, 3,
3. Nous lesappellerons
"les"générateurs
de l’anneau.L’objet
de ceparagraphe
est de calculer tous les monômes depoids
6 en cesgénérateurs,
c’est-à-dire tous les monômescorrespondant
à des0-cycles (identifiés
à desnombres).
Un monôme
(pas
nécessairement depoids 6)
en lesgénérateurs
sera dit réduit si la somme des troisdegrés partiels
enA, a
et a est auplus
1(par exemple H2 Ap,
H3 a sont
réduits,
maisHAa,
Aha ne le sontpas).
Nous allons donner la table detous les monômes réduits de
poids 6, puis
la table de tous les monômes nonréduits
(qui
s’en déduit facilement comme on le verraplus loin).
(Réduits)
A
part H6,Hs A, H4 p, H3 Ap, H2p2, HAp2, Hp03B2, Ap03B2
etp3
tous les monômesréduits sont
déjà
calculés soit par les Tableaux II etIII,
soit par les relations III.2.Les neuf monômes restants se calculent par Tableau
III,
à l’aide deR3, R’3, R4, e5l -q6-
(Non réduits)
(a) D’après R2, R3 et R4
on a(b)
De AP =3a(W2),
on déduit3a2 = PAa;
on vient de voir que Aa = 3a - Ha donccar Pa = 0 par
R4.
Or Pa = 3a parR3
d’où3a2 = - 3H03B1.
MaisCH4(Hilb3 ¡P2)
est sanstorsion,
d’oùpar
R4.
(c)
Enfin aa = 0 et a2 =0(R5, R6).
Les
expressions précédentes
deA2, Aa, Aa, a2,
aa eta2
permettent de calculern’importe quel
monôme depoids
6 en lesgénérateurs,
en se ramenant auxmonômes réduits. Nous ne donnons pas le détail des calculs.
V. Monômes de
poids
6Rappelons
les Z-bases formées de monômesexplicitées
pour CH’(Hilb3 ¡p2).
Toutes les formules
qui
suivent sont obtenues àpartir
des deux tableauxprécédents (§IV)
donnant les monômes depoids 6;
le résultat s’obtient par del’algèbre
linéaire élémentaire.Donnons un
exemple:
proposons-nousd’exprimer
le monôme H2 A2 dans labase
H2h, H2 a, h2, ha, hp
de CH4. On obtient le tableau d’intersection suivant:Les
cinq premières
colonnes s’obtiennent en consultant(par exemple)
le TableauII;
la dernière en consultant le tableau des monômes non réduits à la Section IV.On trouve alors par résolution du
système
linéaire:H2A2 = - 3H2h - 3H2 a
+6h2
+ 18ha +6hp.
1. Monômes de
poids
2:2. Monômes de
poids
3:3. Monômes de
poids
4:4. Monômes de
poids
5:Ils sont de la forme
ÂHhp
+JlHh2;
nous laissons au lecteur intéressé le soin de calculer 03BB et pgrâce
auparagraphe
IV.VI.
Applications
énumérativesNous avons
déjà
donné dans[3]
p. 94 desapplications
énumératives de cequi précède.
En voici deux autres.1. La variété !7
Etant donnés deux
pinceaux
de courbesplanes,
cherchons combien de courbes de l’un sont osculatrices à une courbe de l’autre.(a)
Introduisons dans Hilb3 ¡p2 la variété !7 destriplets
de support unpoint.
On notera encore !7 sa classe dans
CH2(Hilb3 ¡p2).
PROPOSITION. On a
l’expression
!7 =3( - HA
+ h + a +p).
Cela résulte du tableau d’intersection