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COMPACTOLOGIQUEMENT PLEINS

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(1)

COMPACTOLOGIQUEMENT PLEINS

B. AQZZOUZ, F. BELMAHJOUB et M.H. EL ALJ

We introduce the class of full compactological spaces and give conditions under which theεc-product of an ordered Schwartz b-space by an ordered quotient Ba- nach space is an ordered quotient bornological space.

AMS 2000 Subject Classification: 46M05, 46M15, 46M40.

Mots cl´es: quotient banachique ordonn´e,ε-produit,L-espace, espace compac- tologiquement plein.

1. INTRODUCTIONS ET NOTATIONS

D’apr`es ([12], p. 553), si (E, E) est un espace de Banach, un sous- espace banachique (F, F) de E est un sous-espace vectoriel F de E, muni d’une norme F telle que (F, F) est un espace de Banach et l’injection (F, F) (E, E) est continue. Il est clair que la norme F de F ne co¨ıncide pas n´ecessairement avec la norme induite par E sur F, et donc le sous-espace banachique (F, F) n’est pas n´ecessairement ferm´e dans (E, E). Un quotient banachique E|F est un espace vectoriel E/F tel que (E, E) est un espace de Banach et (F, F) un sous-espace banachique de E. Notons qu’un quotient banachique E|F n’est pas n´ecessairement un objet de la cat´egorie des espaces de Banach, mais il l’est si F est ferm´e dans E. Aussi, tout espace de Banach E est un quotient banachique et le note parE|{0}.

Soient (E, E) un espace de Banach et (F, F) un sous-espace ba- nachique deE. Si ϑE (resp. ϑF) est la famille de toutes les parties compactes de E (resp. de F) pour la norme E (resp. F), alors ϑF ϑE. De plus il est clair que si la norme deF ne co¨ıncide pas avec celle induite par la norme deE, alors ϑF E)|F, o`u (ϑE)|F est la famille de toutes les parties compactes de F pour la norme E. Notons aussi que L. Waelbroeck ([11], p. 44) appelle la familleϑH la compactologie deH =E, F.

D’autre part, il r´esulte de ([8], p. 17) que si E est un espace vectoriel ordonn´e et F un sous-espace vectoriel de E, alors l’espace quotient E/F est

MATH. REPORTS9(59),2 (2007), 147–159

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ordonn´e si, et seulement si,F est plein (ordre convexe) dansE (i.e. si 0≤y x, avecx∈F ety∈E, alorsy ∈F). Dans le mˆeme esprit, nous disons qu’un quotient banachique E|F est ordonn´e si E est un espace de Banach ordonn´e et le sous-espace banachiqueF est plein dansE.

L’objectif de ce papier est l’´etude du probl`eme de l’ordre sur leεc-produit qui a ´et´e d´efini dans ([2], D´efinition 5.1). Pour cela nous introduirons la classe des espaces compactologiquement pleins et les compactologies pleines. En- suite, nous donnerons des conditions suffisantes pour que certains espaces de fonctions prenant leurs valeurs dans des quotients banachiques ordonn´es soient aussi ordonn´es. Enfin, nous ´etablirons que si G est un b-espace de Schwartz ordonn´e, E un espace de Banach ordonn´e et F un sous-espace banachique compactologiquement plein dans E, alors le εc-produit de G et E|F est or- donn´e.

Avant d’´etablir nos r´esultats, nous rappelons ci-dessous quelques d´efi- nitions dont nous aurons besoin dans la suite. Notons parBan la cat´egorie des espaces de Banach et des applications lin´eaires continues.

1. SiE|F etE1|F1sont deux quotients banachiques, un morphisme strict u:E|F →E1|F1 est induit par une application lin´eaire continueu1 :E→E1 dont la restriction u1|

F :F F1 est continue. Le morphisme strict u est dit un pseudo-isomorphisme s’il est induit par une application lin´eaire continue et surjectiveu1 :E →E1 telle queu−11 (F1) =F.

Notons par ˜qBan la cat´egorie des quotients banachiques et des mor- phismes stricts. Dans cette cat´egorie, il existe des pseudo-isomorphismes qui ne sont pas inversibles. En effet, siE est un espace de Banach etF un sous- espace vectoriel ferm´e de E, l’application quotient π : E E/F induit le pseudo-isomorphismeE|F (E/F)|{0} qui n’est pas n´ecessairement un iso- morphisme dans ˜qBan. Dans ([12], p. 554) L. Waelbroeck a introduit une cat´egorie ab´elienne qBan qui a les mˆemes objets que ˜qBan et dans laquelle tous les pseudo-isomorphismes sont inversibles. Pour plus de d´etails sur ce sujet nous renvoyons le lecteur `a [12].

2. SoitE un espace vectoriel ordonn´e de cˆoneC. Une partieAde E est dite pleine si pour tous x, z A et y E tels que x y z, on a y A.

L’enveloppe pleine d’une partieA deE est l’ensemble

[A]E ={x∈E : il existe y, z∈A tels quey≤x≤z}.

Il est clair que A [A]E. Un sous-espace vectoriel F de E est dit plein, si pour tousx∈E ety ∈F tels que 0≤x≤y, on ax∈F.

La norme d’un espace de Banach ordonn´e (E, ) est dite pleine si pour toutx, y∈E tel que 0≤x≤y on ax ≤ y. Pour plus d’informations sur ce sujet nous renvoyons le lecteur `a ([1], D´efinition 2.1.12).

(3)

2. LES ESPACES COMPACTOLOGIQUEMENT PLEINS

SiAetB sont deux parties d’un espace vectoriel ordonn´eE, nous disons que A est domin´ee par B, et on ´ecrit A B, si pour tout x A, il existe y, z∈B tels que y≤x≤z.

D´efinition 2.1. Soient E un espace de Banach ordonn´e et F un sous- espace banachique deE. Nous disons que F est compactologiquement plein dansE si pour tous A∈ϑE etB ∈ϑF tels que AB, on aA∈ϑF.

Il est clair que, si le sous-espace banachique F est ferm´e dans E (i.e. la norme deF co¨ıncide avec celle induite parE), alorsF est plein dansE si, et seulement si,F est compactologiquement plein dansE. Mais si le sous-espace F n’est pas ferm´e dans E, alors F est compactologiquement plein dans E impliqueF est plein dansE alors que la r´eciproque n’est pas vraie.

D´esignons par Lat(E|F) l’ensemble de tous les espaces de BanachE1 tels queE1 est un sous-espace banachique deEetF un sous-espace banachique de E1. Notons que tout sous-espace banachiqueE1 Lat(E|F), muni de l’ordre induit par celui de E, est un espace de Banach ordonn´e. On a les r´esultats suivants sur les sous-espaces banachique compactologiquement pleins:

Proposition2.2. Soit E un espace de Banach ordonn´e, et F un sous- espace banachique plein de E.

(i) Si F est compactologiquement plein dans E, alors pour tout E1 Lat(E|F), le sous-espace banachique Fest compactologiquement plein dans E1.

(ii)Si E1 Lat(E|F) est tel que F est compactologiquement plein dans E1 et E1 est compactologiquement plein dans E,alors F est compactologique- ment plein dans E.

D´emonstration. (i) Soit E1 Lat(E|F). Soient A∈ϑE1 etB ∈ϑF tels queAB. Comme le sous-espaceF est plein dansE1, alorsA⊂F. D’autre part,ϑE1 ⊂ϑE et le sous-espace banachiqueF est compactologiquement plein dansE, il s’ensuit queA∈ϑF.

(ii) Soit E1 Lat(E|F) tel que E|E1 est ordonn´e. Comme ϑF ϑE1 et le sous-espace banachiqueE1 est compactologiquement plein dans E, alors pour tous A ϑE1 et B ϑF tels que A B, on a A ϑE1. D’autre part, le sous-espace banachique F est compactologiquement plein dans E1, par cons´equent, A∈ϑF.

La compactologie ϑE, d’un espace de Banach ordonn´eE, est dite pleine si pour tout A ϑE, l’enveloppe pleine [A]E ϑE. Notons que si F est un sous-espace vectoriel ferm´e dans E, la compactologie ϑF de F est pleine lorsque la compactologie ϑE de E l’est. Ceci n’est pas le cas si F n’est pas ferm´e dansE.

(4)

Le r´esultat suivant ´etablit une relation entre les notions de compactologie pleine et de sous-espace banachique compactologiquement plein.

Th´eor`eme 2.3. Soit E un espace de Banach ordonn´e, et F un sous- espace banachique plein de E.

(i) Si la compactologie ϑF de F est pleine, alors F est compactologique- ment plein dans E.

(ii)Si la compactologie ϑE de E est pleine et F est compactologiquement plein dans E, alors la compactologie ϑF de F est pleine.

D´emonstration. (i) SoientA∈ϑE etB ∈ϑF tels queAB. Comme le sous-espaceF est plein dansE, alorsA⊂F. Et vu que la compactologie ϑF est pleine, il s’ensuit que [B]F ∈ϑF, o`u [B]F est l’enveloppe pleine deB dans F. D’apr`es l’inclusion B [B]F on a A [B]F et puisque l’ensemble [B]F est plein dansF, alorsA⊂[B]F. D’autre part,Aest compact pour la norme

E et la topologie d´efinit par la norme F est plus fine que celle d´efinit par la norme E, il s’ensuit alors queA est ferm´e pour la norme F. Par ailleurs, l’ensemble [B]F est compact pour la norme E et A [B]F, par cons´equent, A est compact pour la norme F.

(ii) Montrons que pour tout A ϑF, on a [A]F ϑF, o`u [A]F est l’enveloppe pleine de A dans F. Comme ϑF ϑE et la compactologie ϑE est pleine, alors [A]E ϑE, o`u [A]E est l’enveloppe pleine de A dans E. Or [A]E Aet le sous-espace banachiqueF est compactologiquement plein dans E, il s’ensuit que [A]E ∈ϑF. Enfin, puisque [A]E F et [A]E = [A]F, alors [A]F ∈ϑF. Ce qui montre que la compactologie ϑF est pleine.

Donnons maintenant quelque exemples de sous-espaces banachique com- pactologiquement pleins.

Exemple 2.4. Pour 1< q≤ ∞, on al1 ⊂lq et l’injection canonique l1, 1

(lq, q)

est born´ee. Consid´erons les quotients banachiques ordonn´es lq |l1 avec 1 <

q ≤ ∞ (resp. co|lp avec 1 p < ∞), alors le sous-espace banachique l1 est compactologiquement plein dans lq avec 1 < q ≤ ∞ (resp. lp est com- pactologiquement plein dansc0 avec 1≤p <∞).

En effet, d’apr`es la Proposition 2.2 (ii), il suffit d’´etablir que le sous- espace banachique l1 est compactologiquement plein dans l, car lq Lat(l|l1) pour 1 < q < ∞, et donc l1 est compactologiquement plein dans lq pour 1 < q < . Ensuite, il r´esulte du Th´eor`eme 2.3 (i), que si la com- pactologieϑl1 est pleine, alorsl1 est compactologiquement plein dansl. Par cons´equent, il suffit de prouver que la compactologie ϑl1 est pleine.

Soit A une partie compacte dans

l1, 1

. Il d´ecoule de ([5], Th´eo- r`eme 13.3 (VI)), que pour tout ε >0, il existe un entier nε tel que, pour tout

(5)

n≥nε, on a

k=n|xk| ≤εpour toutx= (xk)∈A. Consid´erons les parties B(nε)(M)=

x= (xk)∈l1: k=1

|xk| ≤M et pour toutε >0,|xk| ≤ 1 ε

. Les ´el´ements de la famille

B(nε)(M)

n sont des parties compactes et pleines dans l1, de plus tout ´el´ement A ϑl1 est contenu dans un certain B(nε)(M). Par cons´equent, la compactologie ϑl1 admet une base de parties compactes pleines, et par suiteϑl1 est pleine.

Comme le quotient banachique ordonn´el|l1 est tel que la compactolo- gie ϑl1 est pleine, alors l1 est compactologiquement plein dans l (Th´eo- r`eme 2.3 (i)). En utilisant le fait que lq Lat

l|l1

pour 1 < q < , on d´eduit que le sous-espace banachique l1 est compactologiquement plein danslq (Proposition 2.2 (i)).

3. LES QUOTIENTS FONCTIONNELS ORDONN´ES

Avant de donner quelques exemples d’espaces de fonctions prenant leurs valeurs dans un quotient banachique ordonn´e, rappelons que le ε-produit de deux espaces de Banach E etF est l’espace de Banach

EεF ={f :E →F :f lin´eaire et f|

BE estσ(E, E)-continue}, o`uBEest la boule unit´e ferm´ee du dual topologiqueE deEetσ(E, E) est la topologie faible deE. Siui :Ei →Fi,i= 1,2, sont des applications lin´eaires continues, leε-produit deu1 etu2 est l’application lin´eaire continue

u1εu2 :E1εE2 →F1εF2, f →u2◦f ◦u1, o`uu1 est l’application duale de u1.

Par exemple, si X est un compact et E un espace de Banach alors les espaces de BanachC(X)εEetC(X, E) sont isom´etriquement isomorphes, o`u C(X) est l’espace de Banach des fonctions continues surX. Notons que si F est un sous-espace banachique deE etGun espace de Banach, alors GεF est un sous-espace banachique deGεE. Pour plus de d´etails sur le ε-produit on renvoie le lecteur `a ([10], Proposition 2).

De mˆeme, un espace de Banach E est dit unL∞,λ-espace, λ≥1, si pour tout sous-espace vectoriel de dimension finieA de E, il existe un sous-espace vectoriel de dimension finieB de E tel queA⊂B et d(B, ldim B)≤λ, o`u

d(X, Y) = inf{T T−1: T :X →Y un isomorphisme}

est la distance de Banach-Mazur des deux espaces de Banach X et Y. Si E est un L∞,λ-espace pour un certain λ <∞, alors E est un L-espace. Pour

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plus d’informations sur les L-espaces, on peut consulter par exemple ([9], p. 124).

Aussi, rappelons la d´efinition de l’espace des fonctions continues C(X, E|F) lorsqueE est un espace de Banach etF un sous-espace banachique deE ([2], Exemple 1.4). D’abord il est clair queC(X, F) est un sous-espace banachique deC(X, E).

Dans ([2], p. 611) nous avons d´efini le ε-produitGε(E|F) d’un b-espace de SchwartzGet d’un quotient banachiqueE|F. Pour cela, nous avons utilis´e le quotient banachique

Gε(E |F) = (GεF)|(GεF) et le foncteur ´evident

Gε. :qBanqBan:E|F →Gε(E |F).

Pour le prolonger en un foncteurGε.:qBan qBan, il faut et il suffit, que l’image de tout pseudo-isomorphisme deqBan parGε.soit un isomorphisme deqBan ([12], Proposition 4). Malheureusement ceci n’est pas toujours pos- sible. En effet, D’apr`es ([2], Contre-exemple 1.1) le foncteur

l2ε. :qBanqBan, E|F l2εE

| l2εF ne se prolonge pas en un foncteur

l2ε.:qBanqBan, E|F l2εE

| l2εF

.

Ensuite, nous avons ´etabli dans ([2], Th´eor`eme 1.2), que si G est un espace de Banach, le foncteurGε. ci-dessus admet une extension uniqueGε.: qBan qBan si, et seulement si, G est unL-espace. Enfin, si X est un espace compact, comme l’espace de Banach C(X) est un L-espace [9], nous avons d´efiniC(X, E|F) comme l’espaceC(X, E)|C(X, F) ([2], Exemple 1.4).

Aussi, notons que si E est un espace de Banach ordonn´e, l’espace de Banach C(X, E) est ordonn´e pour l’ordre suivant: f g dans C(X, E) si pour toutx∈X, on af(x)≤g(x) dans E.

Th´eor`eme 3.1. Soient X un espace compact, E un espace de Banach ordonn´e et F un sous-espace banachique compactologiquement plein de E.

Alors C(X, E|F) est ordonn´e.

D´emonstration. Soientf ∈C(X, E) et g∈C(X, F) tels que 0≤f ≤g.

Pour tout x X, on a 0 f(x) g(x) dans E. Comme le sous-espace vectorielF est plein dansE, alorsf(x)∈F pour toutx∈Xi.e. la fonctionf : X→F est bien d´efinie. D’autre part,f(X)∈ϑE etg(X)∪{0} ∈ϑF tels que f(X)g(X)∪ {0}, et le sous-espace banachiqueF est compactologiquement plein dansE, il s’ensuit quef(X)∈ϑF. Par cons´equent, l’application identit´e f(X), τ F

f(X), τ E

est un hom´eomorphisme, o`uτ E (resp. τ F) est la topologie d´efinie par la norme E (resp. F). Par suite, les topologies

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τ E et τ F sont identiques sur f(X). Maintenant, comme l’application f :X →f(X) est continue pour la topologie τ E, alorsf :X →f(X)⊂F est continue pour la topologie τ F. Ce qui montre que f C(X, F). Le r´esultat est ainsi ´etabli.

Regardons maintenant les quotients banachiques des fonctions p-int´e- grables Lp(Ω, A, m;E)|Lp(Ω, A, m;F), 1 ≤p < . Rappelons que si E est un espace de Banach ordonn´e, l’espace de Banach Lp(Ω, A, m;E) est ordonn´e pour l’ordre d´efini par f g dans Lp(Ω, A, m;E) si pour tout s Ω, on a f(s)≤g(s) dansE.

Proposition 3.2. Soient E un espace de Banach ordonn´e, F un sous- espace banachique compactologiquement plein de E, (Ω, A, m) un espace de mesure aveclocalement compact et mune mesure bor´elienne r´eguli`ere posi- tive. Si la norme F de F est pleine, alors le sous-espace vectoriel Lp(Ω, A, m;F) est plein dans Lp(Ω, A, m;E), 1≤p <∞.

D´emonstration. Soient f Lp(Ω, A, m;E) et g Lp(Ω, A, m;F) tels que 0 f g. Comme l’application f : Ω E (resp. g : Ω F) est mesurable, il r´esulte du Th´eor`eme de Lusin ([4], Th´eor`eme 8.3, chap. 15), que pour tout ε > 0, il existe un compact Kε Ω (resp. Kε Ω) tel que m(Ω\Kε) ε2 (resp.m(Ω\Kε) 2ε) et la restrictionf|

Kε ∈C(Kε, E) (resp.

f|

Kε ∈C(Kε, F)). Prenons l’ensemble Kε=Kε ∩Kε, c’est un compact de Ω etm(Ω\Kε)< ε. De plus,f| ∈C(Kε, E) et g| ∈C(Kε, F).

D’autre part, le sous-espace banachiqueF est compactologiquement plein dansE, il r´esulte donc du Th´eor`eme 3.1 queC(Kε, F) est plein dansC(Kε, E).

Maintenant, comme 0 f| g|, alors f| C(Kε, F). Ce qui montre quef : Ω→F est mesurable.

Il reste `a montrer que f : Ω F est p-int´egrable. Comme 0 ≤f ≤g, on a 0 f(t) g(t) pour m-presque tout t Ω. Par hypoth`ese, la norme

F de F est pleine, doncf(t)F ≤ g(t)F. Par suite,f(t)pF ≤ g(t)pF pour 1 p ≤ ∞. Par cons´equent, fp,F ≤ gp,F, o`u p,F est la norme banachique deLp(Ω, A, m;F). Enfin, comme g Lp(Ω, A, m;F), on obtient f ∈Lp(Ω, A, m;F). Ce qui montre le Th´eor`eme.

4. LE εC-PRODUIT ORDONN´E

L’objectif de ce paragraphe est d’´etudier l’ordre sur le εc-produit d´efinit dans [2]. D’apr`es ([2], Th´eor`eme 1.2) le ε-produit d’unL-espace G par un quotient banachiqueE|F est d´efini comme le quotient banachiqueGε(E|F) = (GεE)|(GεF).

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Le r´esultat suivant donne des conditions suffisantes pour que le quotient banachique (GεE)|(GεF) soit ordonn´e lorsque G est un L-espace ordonn´e etE|F un quotient banachique ordonn´e.

Proposition 4.1. Soient G un L-espace ordonn´e, E un espace de Banach ordonn´e et F un sous-espace banachique compactologiquement plein de E. Si la norme de G est pleine, alors Gε(E|F) est ordonn´e.

D´emonstration. En effet, l’espace de Banach GεE s’´ecrit sous la forme suivante:

GεE ={f :G→E lin´eaire telle quef|

BG ∈C(BG, E)},

o`uBG est la boule unit´e ferm´ee deG. Soient f ∈GεE etg∈GεF tels que 0 f g. Alors f(BG) g(BG) et f(BG) (resp. g(BG)) est compact pour la norme E dans E (resp. compact pour la norme F dans F).

Comme le sous-espace banachique F est compactologiquement plein dans E, alors l’ensemblef(BG) est compact pour la norme F dans F, c’est-`a-dire quef ∈C(BG, F). Ce qui ach`eve la preuve.

Si E est un espace vectoriel et B un disque (i.e. un ensemble convexe

´

equilibr´e) de E, on note EB l’espace vectoriel engendr´e par B muni de la semi-norme

xB = inf{α∈R+:x∈αB}.

On dit queB est compl´etant si (EB, B) est un espace de Banach.

Une bornologie de b-espace surE, est une familleβ de parties deE telle que:

(1) toute partie finie deE appartient `a β;

(2) si A∈β etB ⊂A, alorsB ∈β;

(3)β est stable pour la r´eunion finie;

(4) l’homoth´etique de tout ´el´ement deβ est un ´el´ement deβ;

(5) si A∈ β, alors il existe un disque born´e compl´etant B de β tel que A⊂B.

Le couple (E, β) est appel´e un b-espace. Un sous-espace vectoriel F d’un b-espace E est dit bornologiquement ferm´e, si pour tout disque born´e compl´etantB de E, le sous-espace vectorielF ∩EB est ferm´e dansEB.

Si (E1, β1) et (E2, β2) sont deux b-espaces, une application lin´eaire u : E1→E2 est dite born´ee si pour tout A∈β1 on au(A)∈β2. Un b-espace de SchwartzGest une limite inductive d’espaces de BanachGB, avec la condition que tout disque born´e compl´etant B de G est inclus dans un disque born´e compl´etant B de G tel que l’application inclusion iBB : GB GB est compacte.

(9)

On d´esigne parb, la cat´egorie des b-espaces et des applications lin´eaires born´ees. Pour plus de d´etails sur ce sujet nous renvoyons le lecteur `a ([6], p. 28) et ([11], p. 23).

Soit (E, βE) un b-espace. Un sous-espace vectorielFdeEest dit un sous- b-espace deEs’il est muni d’une bornologie de b-espaceβF tel que l’inclusion (F, βF) (E, βE) est born´ee. Un quotient bornologique E|F est un couple (E, F), o`u E est un b-espace et F un sous-b-espace de E. On dit que u : E|F E1|F1 est un morphisme strict s’il est induit par une application lin´eaire born´ee u1 : E E1 dont la restriction u1|

F : F F1 est born´ee.

Pour plus d’informations sur ce sujet nous renvoyons le lecteur `a ([13], p. 877) D’apr`es ([2], p. 609) une suite

(0, u, v) : 0→G→G1→G2

est dite fortement exacte `a gauche dans la cat´egorie Ban si Ker(v) = Im(u) et l’image dev est ferm´ee dans G2. On appelle C(K)-r´esolution d’un espace de Banach Gtoute suite fortement exacte `a gauche dansBan,

(0,Φ,Ψ) : 0→G→C(X)→C(Y) o`uX etY sont des espaces compacts.

A tout espace de Banach G nous pouvons faire associer une et mˆeme plusieursC(K)-r´esolutions. En effet, siX =BG est la boule unit´e ferm´ee du dual topologiqueG, muni de la topologie faible σ(G, G), alors l’application

Φ :G→C(X), x→Φ(x) telle que

Φ(x)(x) =x(x) pour toutx∈BG

est une isom´etrie. PrenonsY =B(C(X)/G) la boule unit´e ferm´ee de (C(X)/G), muni de la topologie σ((C(X)/G), C(X)/G), alors l’application Ψ2 : C(X)/G C(Y) d´efinie Ψ2(x)(x) = x(x) pour tout x B(C(X)/G), est aussi une isom´etrie. Maintenant, l’application compos´ee Ψ = Ψ2Ψ1, o`u Ψ1 : C(X) C(X)/G est l’application quotient, v´erifi´ee Im Φ = Ker Ψ et Im Ψ est ferm´e dansC(Y).

Soient E un espace de Banach et F un sous-espace banachique de E.

CommeC(Z) est unL-espace, alors

C(Z)ε(E|F) = (C(Z)εE)|(C(Z)εF), pourZ =X, Y.

D’autre part, l’application lin´eaire born´ee

ΨεIdE :C(X, E)→C(Y, E) induit le morphisme strict

ΨεIdE|F : (C(X)εE)|(C(X)εF)(C(Y)εE)|(C(Y)εF).

(10)

Comme la cat´egorie qBan est ab´elienne, le noyau Ker(ΨεIdE|F) existe. On obtient donc la suite exacte `a gauche suivante:

(0,ΦεIdE|F,ΨεIdE|F) : 0Ker(ΨεIdE|F) C(X)ε(E|F)→C(Y)ε(E|F) o`u

Ker(ΨεIdE|F) = (ΨεIdE)−1(C(Y)εF)|(C(X)εF). et (ΨεIdE)−1(C(Y)εF) est un sous-espace banachique deC(X)εE.

Posons

res(E|F) = (ΨεIdE)−1(C(Y)εF)|(C(X)εF).

On d´efinit ainsi un foncteur

res.:qBanqBan.

CommeGadmet plusieursC(K)-r´esolutions et que chacune d’elle d´efinit un quotient banachiqueres(E|F), en g´en´eral nous ne pouvons pas montrer que res(E|F) est ind´ependant de toutes les C(K)-r´esolutions de G. Mais nous avons montr´e dans ([4], Th´eor`eme 3.3) que siGest unL-espace, alors l’objet res(E|F) est ind´ependant de toutes les C(K)-r´esolutions de G, de plus il co¨ıncide avec (GεE)|(GεF).

Enfin, si G est un b-espace de Schwartz, alors pour tout disque born´e compl´etant B de G, il existe un disque born´e compl´etant B de G tel que l’application inclusioniBB:GB→GB est compacte ([6], p. 59). Consid´erons lesC(KD)-r´esolutions deGD suivantes:

(0,ΦD,ΨD) : 0→GD →C(XD)→C(YD)

avec D= B, B. Comme C(XB) et C(YB) sont des L-espaces, on obtient alors le diagramme commutatif suivant:

(0,ΦB,ΨB) : 0 −→ GiBBB −→ C(XRBBB) −→ C(YSBBB)

(0,ΦB,ΨB) : 0 −→ GB −→ C(XB) −→ C(YB).

Il est facile de montrer que le syst`eme (GBεres(E|F),iBBεIdE|F)Best inductif dans la cat´egorie des quotients bornologiques, et donc admet une limite induc- tive, o`u iBBεIdE|F est le morphisme strictGBεres(E|F)→GBεres(E|F) in- duit par la restriction de l’application lin´eaire continueRBBεIdE :C(XB, E)→ C(XB, E) au sous-espace banachique (ΨBεIdE)−1(C(YB,, F)) deC(XB, E).

Leεc-produit du b-espace de SchwartzGet du quotient banachiqueE|F, a ´et´e d´efini dans ([2], p. 612) comme le quotient bornologique(E|F) = limB (GBεres(E|F)). −−→

Revenons maintenant aux quotients ordonn´es. SoitG un espace de Ba- nach ordonn´e, de cˆone positif G+. Nous avons vu dans ([2], Proposition 3.2) qu’il existe toujours une partie compacteX et une application Φ :G→C(X)

(11)

qui identifieG`a un sous-espace vectoriel ferm´e deC(X). D’autre part,C(X) muni de son ordre usuel est un espace de Banach ordonn´e. Mais l’ordre que C(X) induit sur G n’est pas n´ecessairement celui d´efinit parG+, parce que l’application Φ n’est pas n´ecessairement positive. Or il est possible de se ramener au cas positive, en prenant la partie compacte X+ = BG ∩G+, o`u G+ est le cˆone qui d´efinit l’ordre du dual topologique G de G. En ef- fet, si x y dans G, alors Φ (x) Φ (y) dans C(X+) si, et seulement si, Φ (x) (t)Φ (y) (t) pour tout t∈X+, c’est-`a-dire quef(x)≤f(y) pour tout f X+. Ce qui est vrai puisque f G+ et y−x G+. Par cons´equent, l’ordre deG est bien celui induit parC(X+).

Maintenant, nous sommes en mesure d’´etablir le r´esultat suivant:

Proposition4.2. Soient G un espace de Banach ordonn´e, E un espace de Banach ordonn´e et F un sous-espace banachique compactologiquement plein de E, alors res(E|F) est ordonn´e.

D´emonstration. Soit

(0,Φ,Ψ) : 0→G→C(X)→C(Y)

uneC(K)-r´esolution de G, avec Φ une application positive. Ainsi, l’ordre de G est celui induit par C(X). Si E est un espace Banach ordonn´e et F un sous-espace banachique compactologiquement plein dansE, alors le quotient banachiqueC(X)ε(E|F) est ordonn´e (Th´eor`eme 3.1). Posons

res(E|F) =A|C(X, F), o`u

A={f ∈C(X, E) : ΨεIdE(f)∈C(Y, F)}

que nous munissons de l’ordre induit par celui de C(X, E). Comme A Lat(C(X, E)|C(X, F)), il r´esulte de la Proposition 2.2 que le quotient ba- nachiqueres(E|F) est ordonn´e.

Maintenant, rappelons qu’un b-espace ordonn´e est un espace vectoriel or- donn´eEmuni d’une bornologie de b-espace tel que le cˆoneE+est bornologique- ment ferm´e. Aussi, la bornologie d’un b-espaceE est dite pleine si elle admet un syst`eme fondamental de disques born´es compl´etants et pleins dansE. Pour plus d’informations sur les b-espaces ordonn´es nous renvoyons le lecteur `a ([1], p. 30).

Pour ´etablir notre dernier th´eor`eme, nous aurons besoin de la proposition suivante:

Proposition 4.3 ([1], Proposition 2.1.9). i) Si A est un disque plein dans un espace vectoriel ordonn´e E, alors la norme de EA est pleine.

(12)

ii) Tout b-espace ordonn´e (E, β) dont la bornologie est pleine s’´ecrit comme E =BEB, o`u EB est un espace de Banach ordonn´e et dont la norme est pleine.

Enfin, rappelons qu’un quotient bornologique E|F est dit ordonn´e si E est un b-espace ordonn´e et F un sous-b-espace plein de E.

Th´eor`eme4.4. Soient Gun b-espace de Schwartz ordonn´e,E un espace de Banach ordonn´e et F un sous-espace banachique compactologiquement plein de E. Alors le εc-produit c(E|F) est ordonn´e.

D´emonstration. Comme G est un b-espace de Schwartz ordonn´e, alors, pour tout disque born´e compl´etantB deG, l’espaceGB muni de l’ordre induit par G, est un espace de Banach ordonn´e. D’apr`es ([2], D´efinition 5.1) pour tout quotient banachique ordonn´e E|F, on a

c(E|F) =B(GBεres(E|F)),

o`u la r´eunion B d´esigne la limite inductive dans la categorie des b-espaces.

Soit

(0,Φ,Ψ) : 0→GB →C(XB)→C(YB)

uneC(K)-r´esolution deGB(avec Φ positive) qui d´efinit le quotient banachique GBεres(E|F). Comme le sous-espace banachiqueF est compactologiquement plein dansE, le quotient banachiqueGBεres(E|F) est ordonn´e (Th´eor`eme 4.2).

Posons

GBεres(E|F) =HB|(C(XB)εF).

o`u H ={f ∈GBεE : ΦεIdE(f) ∈C(XB)εF}. Montrons que le sous-espace

BC(XB)εF est plein dans BHB. En effet, si 0≤x≤y tel quex∈ ∪BHB et y ∈ ∪BC(XB)εF, alors il existe des disques born´es compl´etants A1 et A2 de G tels que x HA1 et y C(XA2)εF. Prenons A = γ(A1∪A2), o`u γ(A1∪A2) est l’enveloppe compl´etante de A1∪A2, alors x ∈HA et y C(XA)εF. Comme le sous-espace C(XA)εF est plein dans HA, alors x C(XA)εF, et par suite,x∈ ∪BC(XB)εF.

D’autre part, nous savons que la limite inductive est un foncteur exact dans la cat´egorie des b-espaces [7], par cons´equent,

c(E|F) =B(GBεc(E|F)) =B(HB|C(XB)εF) =BHB| ∪B(C(XB)εF). Comme le sous-b-espace B(C(XB)εF) est plein dans le b-espace ordonn´e

BHB, alors le quotient bornologiqueBHB| ∪B(C(XB)εF) est ordonn´e. Ce qui montre quec(E|F) est ordonn´e.

(13)

REFERENCES

[1] M.T. Akkar,Espaces vectoriels bornologiques ordonn´es; Th`ese de 3 ´eme cycle. Bordeaux, 1970 (voir aussi S´eminaire Choquet, Initiation `a l’analyse, 10eme ann´ee 1970/71, ne8, 27 p).

[2] B. Aqzzouz, The εc-product of a Schwartz b-space by a quotient Banach space and applications. Applied Categorical Structures10(6) (2002), 603–616.

[3] B. Aqzzouz, M.H. Elalj and R. Nouira,Some properties of the tensor product of Schwartz εb-spaces. Submitted to RACSAM in 2005.

[4] N. Dinculeau,Vector Measures. International Series of Monographs in Pure and Applied Mathematics.95, Oxford, 1967.

[5] N. Dunford and J. Schwarz,Linear Operator, Part I.General Theory. Interscience, New York, 1958.

[6] H. Hogbe Nlend,Th´eorie des bornologies et applications. Lecture Notes in Math.213.

Springer-Verlag, 1971.

[7] C. Houzel,eminaire Banach. Lecture Notes in Math.277. Springer-Verlag, 1972.

[8] G. Jameson,Ordered Linear Spaces. Lecture Notes in Math.141. Springer-Verlag, 1970.

[9] J. Lindenstrauss and L. Tzafriri,Classical Banach Spaces. Lecture Notes in Math.338. Springer-Verlag, 1973.

[10] L. Waelbroeck, Duality and the injective tensor product. Math. Ann. 163 (1966), 122–126.

[11] L. Waelbroeck,Topological Vector Spaces and Algebras. Lecture Notes in Math. 230. Springer-Verlag, 1971.

[12] L. Waelbroeck,Quotient Banach spaces. In: Banach Center Publ., pp. 553–562, Warsaw, 1982.

[13] L. Waelbroeck, The category of quotient bornological spaces. In: J.A. Barosso (Ed.), Aspects of Mathematics and its Applications, pp. 873–894. Elsevier Sciences Publishers B.V., 1986.

Re¸cu le 16 mai 2006 Universit´e Ben Tofail

Facult´e des Sciences, D´epartement de Maths.

Laboratoire d’Analyse Fonctionnelle, Harmonique et Complexe B.P. 133, K´enitra, Marocco

baqzzouz@hotmail.com

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