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Academic year: 2021

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(1)

LAUSANNE (Suisse)

LUNDI 21 JANVIER 1889.

XXIe ANNÉE. — N® 17.

É D I T I O N Q U O T I D I E N N E

SIX r o i s PA R SEMAINE A b o n n e m e n t* :

fo u r la Saisie : par trimestre, 3 fr. 60; fa r année, 12 fr. — Pour l ’Union pos­ tale : par trimestre, 7 fr. 60; par année, 38 fr. — Frais d’encaissement en sus. — Les abonnements étrangers se paient d'avance.

L’abonnement court du l " du mois d a n s lequel il est demandé et continue Josqu’à révocation formelle.

On annonce ou on rend compte de tout ouvrage qui est envoyé en deux exemplaires i la Rédaction.

T É L É P H O N E

LA REVUE

O R G U E DU PARTI DÉMOCRATIQUE ET FEDERALISTE V A U D 01

B U R E A U X :

Imprimerie Adrien Borgeaud

Blé-Derrière, 26, Lassasse.

I n s e r t io n * :

Par ligne ou son espace, 15 c. pour le santon; 20c. ponr la Sniise e t l ’E traa- ger. — Réclames en 3"i« page, 60 c. la ligne. — Frais d’encaissement en sus.

Toutes les Agences de publicité suis­ ses sont autorisées à recevoir les annon­ ces pour La Revue.

P rix du numéro dans les Dépôt* : 5 e e n tlm e S o

Du se se charge pas de rendre les manuscrits. I

A PROPOS

de la m otion Favon-D ecnrtiu*.

II

Après avoir parlé de la m otion, M. R en ard en vient à ses au teu rs e t les p ré se n te tous deux au public français. Qui se serait im aginé, dit-il, de les voir jam ais associés à la m ôm e œ u v re? Ils appartiennent à des m ilieux si différents ! M. Favori est de G enève, la ville com m erçante et industrielle ; il e st p ro te sta n t d ’éducation, libre- penseur de conviction. M. D ecurtins est né dans les Grisons; c’e st un enfant de la m ontagne; il est catholique et catholique foncé, croyant et pratiquant. Et p o u rtan t ces deux hom m es se sont ren co n trés s u r le te rra in n e u tre de la pitié pour les faibles ; chacun d’eux esp è re qu e la réforme sociale to u rn e ra au p rolit de ses idées et rôve une société différente; tous deux s’u n is­ sent pour l'am élioration de la société actuelle, en m ettant de côté les m éfiances et les arrière- pensées qui em p êch en t sou v en t les p artis op­ posés de s ’associer p o u r une œ u v re com m une. M. Favon, o rateu r à la parole abondants e t poéti­ que, diiectcur du jo u rn al le Genevois, ancien p ré si­ dent du Conseil national, appartient au parti radical. C’est un lettré, un propriétaire aisé, et p artan t, c o m ­ me disent les ouvriers, un bourgoois. Mais s ’il l’est de condition, il ne l’est pas d ’esprit. En présence des r e ­ vendications du socialisme, il n ’a point ferm é les yeux; il n ’a point im ité les bonnes gens qui se figurent que le péril n ’existe plus dés qu elles ont cessé do le voir. Il n’a pas non plus, comme ta n t de parvenus de la politique ou de la richesse, opposé aux réclam ations des pauvres une sèche et hautaine lin de n o n -rece- voir. Il a compris que la pente nationale de la d ém o ­ cratie m ène au m inim um d ’inégalité possible. Il a pensé que les pires révolutionnaires sont les conserva­ t e u r s A outrance, les partisans obstinés du sta tu quo, les adversaires aveugles de toute réform e ; il a estim é qu’il était A la fois plus généreux et plus sage de r é ­ concilier avec la société la classe la plus m alh eu reu se, avant qu’elle eût la conscience d ’étre la plus n o m ­ breuse, et il a cherché résolum ent dans des lois n o u ­ velles des moyens de transform ation et de conserva­ tion sociale.

Or il arriva q u ’une fois engagé dans cette voie, il y rencontra les catholiques. Devait-il l’abandonner parce qu’ils y m archaient en m éine tem ps que lui ? Fallait- il leur laisser l’honn eu r et le profit de se faire les dé­ fenseurs de la classe souffrante, les cham pions de l’intérêt populaire ? M. I’avon ne fut point de cet avis et se dit avec raison que m ieux valait accepter ces alliés de rencontre et obtenir avec le u r aide de» ré s u l­ tats plus rapides et plus sflrs.

27 Feuilleton de L a R e v u e

L A

M A I S O N 1)1! B Ï I G N E I H

r aa

AUGUSTE MAQUET

M. R en ard p asse en su ite au co-signataire de la m otion, le d ép u té g riso n D ecu rtin s, u ltra- m ontain p ro g re ssiste et p re sq u e radical :

Figurez-vous, dit-il, u n hom m e de h a u te taille, aux épaules larges, aux m anières sim ples, à l’allu re fran ­ che e t ré so lu e ; u n e physionom ie ouverte ; u n e épaisse chevelure blonde, u n e épaisse m oustache blonde, de gran d s yeux bleus perçants, qui font p en ser au type trad itio n n el de l’ancien Gaulois. Avec cela un e voix chaude et sonore ; une parole abondante et passion­ née qui se précipite com m e un to rre n t ; un vrai tem ­ p éram en t de trib u n , d ’o ra te u r populaire. Il ap p artien t à u n e bonne fam ille des Grisons ; mais en lui rien de g u in d é, d ’ap p rêté, de hautain ; u n e cordialité aisée qui gagne la sym pathie au p rem ier abord. Dans son pays, point de noce de paysan, p o in t de fête du vil­ lage où il n ’assiste et parle. Il ne plaint pas seule­ m en t les p e tits; il les aim e et il les fréquente.

Il a grandi à l’om bre du couvent de D issentis qui fut la grande Abbaye savante des G risons. P uis il a vécu de la vie libre des universités allem andes, et, chem in faisant, il a pris à H eidelberg le grade de doc­ teur. C’est l’histoire qui l’a su rto u t occupé. Cet h o m ­ m e d ’action qui est un le ttré , a publié de curieuses études su r les antiquités de son pays, s u r les contes et les dram es populaires de ce p etit peuple rom anche qui, en tre l’Italie e t l’A llem agne, a su g ard er ju s q u ’à nos jo u rs sa langue et son individualité. Où a-t-il trouvé le tem ps de les écrire ? J e ne sais ; car, bien q u ’il n ’ait que trente-deux ans, il est déjà de longue date dans la lutte politique. Il y est e n tré trio m p h a le ­ m en t à vingt et un ans. Il est a u jo u rd ’hui m em bre du Conseil national, et, comm e on en p e u t ju g e r par le succès de ses motions, il en est un des m em bres les plus écoutés et les plus influents.

Là, il s’est m o n tré catholique intran sig ean t. Il est, en effet, d ’une orthodoxie absolue qui lait sa force. P ersonne ne peut faire planer s u r lui le m oindre soup­ çon d ’hérésie ; il com bat à outrance les vieu x -cath o ­ liques, qui refu sen t de reconnaître l’infaillibilité ponti­ ficale. D’ailleurs point m ystique, peu po rté aux discus­ sions m étaphysiques, il concentre toute l’activité de son esprit su r le rôle social du catholicism e.

M. D ecurtins e st devenu de la sorte le chef du p arti des je u n e s u ltram o n tain s, qui so n t sortis de l’opposition perp étu elle où se canto n n aien t les cléricaux depuis la ré v isio n fédérale pour re n tre r dans l’action so u s la b a n n iè re dém ocra­ tique. C’e st dans l’attitu d e du catholicism e un ch angem ent sérieu x , m ais u n ch an g em en t qui n ’est pas p articu lier à la S uisse.

En effet, depuis que le catholicism e a établi dans so n se in u n e u n ité d o g m a tiq u e p a rfa ite e t re s s e rré sa discipline, il sem ble q u ’il veuille élarg ir d ’a u ­ tan t la conception de ses ra p p o rts avec la so ­

Les chiens, découplés aussitôt, a tta q u è re n t dans l’épaisseur du bois. Aubin prit son frère par la main et lui dit tout bas : « c’est un lièvre, je veux vous le faire tirer, mon frère. Venez, que je vous place à l’endroit où il débùchera.

Sur ce, les deux jeu n es gens p artire n t comm e des flèches, et l’on entendit encore longtemps le b ru it de leurs pas et dit froissem ent des feuillages.

Quant à Pontis et à du Bourdet, ils avaient jugé leurs places assez bonnes, sachant, en vrais et sages chasseurs, que la bête revient à son lan ce r, tandis que les jeunes jam bes préfèrent l’ém otion du h a sa rd e t les surprises de l’im prévu.

Ils se m irent donc l’un et l’a u tre d e rriè re un a rb re , écoutant la voix des chiens qui s’éteignait insensible­ ment.

— Le bête a pris un p arti, nous en avons p our un gros quart d ’heure, dit Pontis, D’ailleurs, je ne tiens pas à tu er un lièvre com m e au tem ps où j ’avais vingt ans. Asseyons nous su r cette m ousse déjà chaude. Voulei-Tous ? Rien n ’est bon comm e de se figurer qu’on chasse.

— Vous êtes donc insensible à tous les plaisirs, cher beau-frère? dit du Bourdet avec une engageante affectuosité. Quoi ! pas m êm e la chasse, cette passion dernière d es'gens qui fuient le m onde et ne respirent à l’aise que dans Us bois.

— Mon cher du B ourdet, vous vous trom pez, ré ­ pliqua Pontis gravem ent, j ’use de tout, au co n traire, ■Biais c est avec im partialité, sans fu reu r. Voilà p o u r­

quoi, aim ant la chasse, mais aim ant aussi le soleil, et aussi le repos, je m’a rr a n g e de façon à jo u ir de ces trois biens à la fois. Mon arquebuse et la voix des chiens suffisent à me rep résen ter que je chasse ; le soleil, nous ne saurions le nier, q u a n t à cette c h a r­ m ante place d’h erbe m oelleuse adossée à ce frêne, est-ce que vous en feriei fi ?

Du B ourdet répondit avec finesse :

— Non c e rte s; m ait voyons, m on am i, vous qui prétendez aim er toute chose égalem ent, q u e dites- vous du m ariage de B ernard ?

— Oh 1 oh ! asseyons-nous, s’il vous plaît.

— Et vous me répondrez sincèrem ent, n ’est-ce pas? dit du B ourdet avec une am icale insistance.

— Tout de suite.

Ils s'assirent côte A côte, les yeux lisant bien dans les yeux, le b ris droit de Pontis passé sous le bras gauche de du B ourdet. Les deux arquebuses s’é te n ­ d iren t p ru d em m en t s u r un beau lit de fougères.

— Com m ent êtes-vous si pressé de m arier B ern ard dit P ontis, il est donc am oureux ?

— N on, pas trop ; mais ne faut-il pas, tôt ou tard, q u ’il se m a rie ... ré p a rtit le bonhom m e com m ençant par son plus gros a rg u m en t — im prudence !

Pontis le lui m o n tra sur-le-cham p.

— J e n ’adm ets pas du tout cela, moi, q u ’un hom m e doive se m arier. La preuve, c’est que je ne le «uis pas.

— Q uelle raison en donneriez-vous ? dit l’avocat u n peu h ésitan t, dans la crain te des personnalités et, p ar conséquent, des indiscrétions.

M ais, avec Pontis, les m énagem ents étaient un luxe inutile. E sprit carré, il sa défendait assez p ar ses q u a tre angles.

— La raison que je donne, rép o n d it-il, c’est que les fem m es sont toutes mauvaises, toutes pernicieuses, et qu’il faut, p o u r l'a tta c h e r à u n e , ê tre fou comm e u n am oureux, bête comme u n m outon, ou bien être s ù r d ’être plus scélérat q u e la fem m e elle-m êm e.

Du B ourdet reg ard ait stupéfait l’hom m e sage qui lui tenait de sangtroid u n propos pareil.

— Eh ! répliqua-t-il lentem ent, ne »upposex-vous pas

ciété civile. Il sem b le avoir ray é de son p ro ­ g ram m e cette so u vera in eté des rois et des

grands de la te rre q ue les Jo sep h de M aistre et

les de B onald av aient m ise à côté de la souve­

ra in e té d u p ape. Il a com pris le dan g er qu’il

courait à»solidariser le trô n e et l’autel, l’Eglise et l’aristo cratie, et se convainc que la dém ocra­ tie e st la plus gran d e force des tem p s m o d er­ nes. <r F ait grave e t g ro s de co n séq u en ces, écrit » M. R en ard , s’il n ’e st pas ép h ém ère com m e » en 1848. Quel rôle im m ense p o u rrait jo u e r le » catholicism e s’il m ettait son adm irable orga- » irisation et son a rd e u r de p ro sély tism e au » serv ice des idées nouvelles ! Quel courant » irré sistib le il p o u rra it c ré e r si, au lieu d’en- » ra y e r le m o u v em en t dém o cratiq u e, com m e il » l’a fait si longtem ps, il em ployait ses efforts » à l’accélérer ! »

A près avoir rap p elé les paroles de Mgr Mer- m illod au C ongrès de Liège, les déclarations quasi-socialistes du cardinal M anning, du père dom inicain W e iss, les ten d an ces du pape Léon X III, l’initiative p rise p ar l’Union catholique d’é­ tu d e s socialistes e t économ iques de F ribourg, M. R en ard ré su m e les travaux de M. D ecurtins dans le dom aine des am éliorations sociales et se dem ande si son exem ple et celui de M. F a ­ von se ro n t suivis en F ran ce ; si les chefs du p arti catholique sa u ro n t ab ondonner leu rs rêv es de resta u ra tio n s m o n arch iq u es, a ccep ter la co n stitu tio n rép u b licain e, les faits accom plis, e t p re n d re l’am élioration du so rt des classes o u v rières com m e b u t et non com m e m oyen de re n d re le u r influence aux an cien n es .classes di­ rig ean tes ; si, de le u r côté, les républicains sa u ro n t faire trêv e à le u r cam pagne anti-cléri­ cale et étouffer des défiances légitim es. On le sau ra b ien tô t p u isq u e le P arle m e n t français au ra à se p ro n o n cer s u r les m e su res do n t la Suisse a p ris l’initiative et au x q u els on p ro m et l’appui du m arq u is de Mun e t celui du citoyen Cam élinat. Il se ra it digne de la R épublique fran­ çaise, é c rit M. R en ard , d’ê tre la p rem ière à r é ­ p o n d re à l’appel d ’un e ré p u b liq u e sœ u r et de ra p p e le r au m onde q ue si elle e st obligée pour sa défense de p erfectio n n er le plu s q u ’elle p e u t les m achines à tu e r, elle m et son h o n n eu r, non pas à fondre les plus gros canons, m ais à ré a li­ s e r l’idéal de ju stic e et de fratern ité qui e st sa raison d’être.

LAUSANNE

Nom ination* m ilitaires. — D ans sa

! séance du 19 co urant, le Conseil d ’E tat a fait les prom otions suivantes :

A u grade de ca p ita in e d ’in fa n te r ie : MM. le s

p rem iers lieu ten an ts Morin, C onstant, à L au­ san n e, c a ra b in ier; A ubert, Alfred, à st-G e o r- ges, fusilier; F ayet, Charles, h Vevey, id. ; Mi- chod, F s, à L ausanne, id. ; T aillefert, Ju les, à Fiez, id. ; Gailloud, P h ., à L ausanne, id.

A u grade de p r e m ie r lie u te n a n t d ’in fa n te ­ rie : MM. les lieu ten an ts G robet, H enri, à Val-

lo rb es (carabinier) ; G uendet, Pl. à Ste-C roix, id. ; R ossy, Ch., à La Chaux, fu silie r; Quin- clet, Jam es, à la T our, id. ; F rey m an n , Jean, à la T our, id. ; Gonet, A ug., à Nyon, id. ; A m i- guet, H en ri, à Ollon, id. ; Villiem in, E rn e st, à L au san n e, id.; Nicodet, A ntoine, à Y verdon, id .; Clot, L ouis, à M oudon, id. ; M eylan, Edm ond, au S e n tier, id. ; Loude, F rançois, à Vevey, id.; A ddor, G eorges, à Ste-Croix, id. ; S ecretan , F ran ço is, à L ausanne, id.; Jom ini, B enj., à Ve­ vey, id .; P aschoud, Ju les, à Vevey, id .; de Meu- ro n , E d ., à L ausanne, id. ; F ey ler, F ern an d , à L ausanne, id. ; M archand, Em ile, à V ugelles, id.

A u grade de c a p ita in e d ’a r tille rie (batteries attelées) : M. le p re m ie r lieu ten an t Hirzel, Jules,

à L ausanne.

A u grade de p r e m ie r lie u te n a n t d ’a rtille rie (batteries attelées) : MM. les lieu ten an ts D uplan,

A uguste, à L ausanne, V autier, David, à G rand- son.

A u grade de p r e m ie r lie u te n a n t de cavale­ rie : MM. les lieu ten an ts de Goulon, C h.-A lph.,

à N euchâtel; R egam ey, Jaques, à L ausanne.

qu’on puisse avoir la m ain heureuse e t bien choisir son billet ? V otre m ère, votre sœ ur, P ontis ! voilà des argum ents 1

Le chevalier haussa les épaules.

— E st-ce u n e fem m e comm e m a m ère ou m a chère sœ ur que vous répondez de d o n n er à” B ern ard , dit- il avec tran q u illité. D’ailleu rs, j'a d m e ts q u ’il s’en trouve de bonne», de parfaites m êm e, êtes-vous con­ te n t? Eh bien! lorsqu'il faut q u ’on s’en sépare, lo r s ­ qu’il faut q u ’on les perde, répondez? C om bien la tem ps après la m ort de ma sœ ur avez-vous passé de nuits sans som m eil, vos yeux ne se pouvant plus fer­ m er ta n t ils étaien t douloureux à force d’avoir pleuré; E t, tenez, que fait à cette h e u re cette larm e au bord de vos paupières ?

Du B ourdet, éb ran lé, balbutia :

— Si j ’ai eu cet affreux m alh eu r, d 'a u tre s peuvent y échapper.

— Allons ! s’écria Pontis, est-ce que jam ais ce qui est bon survit à ce qui est pir» ? Est-ce que l’hom m e ne perd pas toujours en chem in les louis d ’or, g ar­ dant seulem ent les sous de cuivre ? Mon frère, quand u n corps est brillant, superbe, p artait, quand une âme est généreuse et excellente, q u an d un esprit rayonne et ch arm e, rem arquez bien que ces dons sont au ta n t de chances de ru in e et de deuil. La m ort choi­ sit toujours et choisit bie« sa moisson! J ’ai vu des créatu res belles et adorables com m e nul n 'en re tro u ­ vera jam ais su r la terre; ad m irer ces beautés était une extase, re sp ire r le parfum de cas âm es, c’était resp i­ r e r le b o n h eu r de la vie éternelle. Il m ’a été donné de vivre avec le génie, avec la victoire, avec l’am our

1 incarné dans des corps hum ains, habités p ar de no- | bles âm es qui m 'aim aien t... Où est tout cela?... P o u r- i quoi suis-je seul ? pourquoi voyez-vous me» cheveux i blancs ? pourquoi, si vous appuyé» la main s u r ma poitrine, sentez-vous le vide du désespoir, là où Dieu aurait pu p erm ettre que je sentisse palpiter un cœ u r?

— C her, bien c h er am i, dit du B ourdet, c'est la faute du destin et non d’une fem m e.

— C’est la faute d ’une fem m e, toujours ! s'écria le ] chevalier, l’œil tro u b lé , les lèvres trem b lan tes : mé

lie s service* m ilitaires de 1889. —

N ous avons donné sam edi un ex trait du tableau des services m ilitaires de 1889. Nous le com ­ plétons p o u r les serv ices qui p e u v en t in té re s ­ se r les tro u p es vaudoises :

CAVALERIE

Ecole p rép arato ire d’officiers, du 20 octobre au 20 décem bre, à Zurich. — Ecole de cadres, du 22 m ars au 4 mai, à Zurich.

Ecole p o u r les recru es de dragons de langue fra n ­ çaise et p our toutes les re c ru e s de guides, du 10 mai au 14 ju illet, à A arau.

Cours de répétition p our les escadrons de dragons n° 1 à 6, du 29 ju ille t au 9 ao û t, à B ière. — Cours de

ch an tes elles to rtu re n t len tem en t ou assassinent avec férocité, celles-là on les com bat, on les tue — elles sont les m oins dangereuses. Bonnes, accom plies, elles sèm ent a u ta n t de discordes que de reg ard s. Le feu de leurs passions dévore ceux qu’elles aim ent : p h a re s m en teu rs, elles attiren t tou jo u rs q u elq u ’un dans un gouffre ou su r un écueil. Croyez-m oi, du B o u rd et, to u t ce que je vous dis là est bien vrai, et je ne le ré ­ duis à des p roportions si douces que p our ne pas vous épouvanter en vous laissant apervevoir la vérité te r­ rible qui habite au fond de m a pensée.

En disant ces mots, P ontis fit un effort violent p o u r chasser les souvenirs funèbres qui étaien t rev en u s se p o ser s u r son front.

— H om m e d ’un tem ps h éro ïq u e, re p rit du B our­ det affectueusem ent, vous avez eu les gloires e t les do u leu rs des héros de l’épopée. Mais nous au tres, pauvres bourgeois vivant o bscurém ent, tom b an t plus obscurém ent encore, ne devons-nous pas nous p réoccu­ p er uniquem ent du repas du jo u r ? Les joies q u ’il nous fau t et qui nous suffisent sont : m édiocrité, agilité, habitude. Si B ern ard , âm e paisible, ne doit pas ê tre , p ar son m ariage, un de ces hom m es favorisés du ciel, il ne saurait non plus, en raison m êm e de l’insigni­ fiance Je cette union, y tro u v er de bien g ran d s cha­ grins. O r, se m arier, p o u r nous, vulgaires, c’est s’é ta ­ blir. Je voudrais q u ’il fû t établi, je m e croirais dégagé du serm en t que j ’ai fait à sa m ère, rna d ette serait payée; je p o u irais songer à d ’au tres soins très graves aussi qui m ’occupent. Car, ajouta le digne avocat çn pressant la m ain de son stoïque beau-frère, chacun a ses soucis, souvent inconnus, d ’au tan t plus am ers q u ’ils sont plus inconnus. C her am i, q u e ne p u is-je vous dire, à vous, ce que j'a i de tro u b le dans l'âm e lorsque je songe aux m alheurs qui a rriv e ra ie n t si... à un certain m om ent, m on fils B ernard n ’était pas bien com plètem ent pourvu et en état de protéger m on pauvre A ubin! Allez, a llîz , m on bon am i, les petites forces p o rte n t souvent de lo u rd es charges !... E t si Dieu, qui nous soutient par u n so u rire, d éto u rn ait seulem ent la tête. T enez, Pontis, laissez-moi m arier

(2)

2

LA REVUE

LUNDI 21 JANVIER 1889.

rép étitio n p o u r les com pagnies de guides n«> 1, 2 e t 9 , du 22 ju illet au 2 ao û t à G en ère. — C ours de r é ­ pétition p o u r les re ta rd a ta ire s de langue française, d u 21 octobre au 1er n o re m b re , à B erne.

C ours tactique p o u r les chefs d ’escadrons, du 12 au 25 m ai, A Zurioh.

A RTILLERIE

Ecole p rép arato ire d ’officiers : 1 « p artie, du 16 août au 28 sep tem b re , à T houne ; 2« p artie du 4 oc­ to b re au 7 décem bre, A Z urich.

Ecoles de sous-officiers, d u 22 fév rier au 30 m ars à T houne.

Ecoles de recru es. P o u r les recrues des b a tte rie s 1 e t 2 de G enève, 3 à 8 V aud, du 6 avril au l or ju in , à B ière ; p o u r les re c ru e s des colonnes de p arc 1 A 4, du 10 août au 5 octobre à B ière.

E n 1889, il n ’y a pas d ’école p o u r les re c ru e s d ’a r ­ tillerie de position de langue française.

Ecole de recru es du tra in d ’arm ée de la p re m iè re et de la deuxièm e division, du 4 octobre au 16 novem ­ b re , A Bière.

R ecrues tro m p ettes de langue française, du 26 fé­ v rie r au 27 m ars, A T houne.

C ours de ré p é titio n : com pagnies de position 9 (Vaud) et 10 (Genève) du 4 au 21 sep tem b re , A T houne.

L a com pagnie de position n ’a pas de cours de ré p é ­ tition.

Cours de tir p o u r officiers de l’artillerie de cam pa­ gne, du 13 au 20 m ars, A T houne. C ours de tir p o u r officiers de l’artillerie de position, du 17 ju ille t au 2 ao û t, A T houne.

G É N IE

École p rép arato ire d’officiers, du 4 octobre au 7 décem bre, A Zurich.

Ecoles de re c ru e s : sapeurs de langue française, du 15 ju in au 5 ao û t, A L iestal (cadres le 6 juin); pon­ to n n iers, du 8 août au 28 sep tem b re, à B rugg (cadres le 30 ju illet); pionniers, du 11 avril au l or ju in , A B rugg (cadres le 2 avril).

T R O U P E S S A N ITA IR ES

R ecru es de langue française : du 8 ju in au 25 ju il­ let, à Bâle. — Cours d’opérations p o u r capitaines-m é- decins de langue française, du 1er au 15 septem bre, A Genève. — Ecole p rép arato ire d ’officiers (m édecins e t p h arm aciens de langue française), du 21 ju in au 25 ju ille t A Bâle.

A D M IN ISTRATION

Ecoles prép arato ires d ’officiers : I re école du 8 avril au 14 m ai, A T houne ; IIe école, d u 14 octobre au 19 novem bre, A T houne.

Ecole de sous-officiers de langue française, du 18 m ars au 6 avril, A T houne.

Ecole de re c ru e s, du 14 ju illet a u 25 août, A T houne. (C adres le 3 ju illet.)

EC O LES CEN TR A LES

Ecoles centrales I : p o u r lieu ten an ts, p rem iers lieu­ tenants et adjudants de toutes arm es, du 28 février Au 11 avril, A T houne ; — p o u r lieu ten an ts e t p re ­ m iers lieutenants, d u 19 septem bre au 31 octobre, A T houne.

Ecole cen trale II p o u r capitaines de toutes arm es, du 8 ju illet et 18 ao û t, A T houne et A L ucerne.

Ecole cen trale III p o u r m ajors de toutes arm es, du 12 m ai au 1er ju in , A Berne.

---C AN TO N DE VAUD

Ch a m pv e n t. — Nous ap p ren o n s la m o r t

de M. le colonel Doxat, an cien d ép u té, décédé à l’âge d e 81 ans.

Do n a t y r e, 19 jan v ier. — Sam edi d e r­ n ie r, le je u n e E. S ., occupé à des trav au x de d istillerie, s’e st laissé to m b er e n tra în a n t dans sa ch u te u n fût qui lui a b risé u n e jam b e. L’état actuel de c e t in fo rtu n é je u n e hom m e est aussi satisfaisant q ue possible.

Ro m a i n m o t i e r, 19 jan v ier. — Le g arde-fo restier cantonal à R om ainm otier a vu dans la so irée du 14 jan v ie r u n loup dans les environs d e cette com m une. Le lendem ain on a observé d e g ro s pas dans la direction de Croy.

Ro l l e, 19 jan v ier. — D im anche soir la salle d u Casino était comble. Il s’agissait d ’e n ten d re la n ou­ velle fanfare rolloise, qui donnait son p re m ie r con­ cert. L e program m e de la soirée se com posait de di­ vers m orceaux de m usique et d’exercices d’ensem ble exécutés respectivem ent p a r les m em bres de la So­ ciété de gym nastique et les élèves du Collège. La réu ssite a été com plète e t a prouvé qu’il n ’y a absolu­ m en t rien de fondé dans la légende inventée assez récem m ent et selon laquelle le talent m usical serait incom patible avec le séjo u r dans notre bonne ville. I l a suffi q u ’u n d irecteu r expérim enté groupât au to u r de lui les élém ents qui com posent n o tre fanfare, p our q u ’en peu de tem ps celle-ci fût capable de d onner un concert comm e celui que nous avons eu le plaisir d’en­ te n d re dim anche d e rn ie r et qui, nous l’espérons, sera bientôt suivi d’au tres soirées m usicales.

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---C O N FÉD ÉR A TIO N SU ISS E

Ge n è v e, 1 8 j a n v . (Corr. p a rtie , de l a Re v u e/ .

L ’affaire Gormaz. — L ’exposition m unicipale. — L es reprises au th éâtre.

Nos lecteu rs savent les détails de l’affaire Gormaz e t nous n ’y rev en o n s pas p o u r les leu r ra c o n te r à nouveau. La population, vivem ent ém ue p a r cette affaire, a-t-elle été satisfaite p ar u n e condam nation à 5 ans de p riso n ? Nous ne p en so n s pas. Les d éb ats, du re ste , n e nous sem blent avoir été engagés s u r le u r véritable

te rra in , celui de la folie d e l’assassin . E st-il fou celui q u i, la veille d e son ju g e m e n t, essayait u n e ten tativ e m o n stru e u se , inanom able s u r un vieillard d e 65 a n s, u n d e ses com pagnons de cellule ? D’a u tre p a rt, to u t le m onde a re m a rq u é la sin g u lière façon d o n t on en ten d la ju stic e ici. L e g ran d p o in t é ta it de savoir si Mlle S ottlin était la m a ître sse de Gormaz e t on e st p arti de là p o u r u n e en q u ê te m édico-légale do n t la pau ­ v re v ictim e n ’e st pas so rtie b lan ch e com m e neige. Il n e suffit p as q u ’elle a it été assassin ée, il fallait en co re q ue la loi la flétrit, q u e le code la d ésh o n o rât.

N otre exposition m unicipale s ’e st o u v erte le 15 au m usée R ath e t d u re ra trois sem aines. Elle a m oins d’im p o rtan ce q ue les p récéd en tes à cau se de l’exposition de 1889 qui a u n peu absorbé to u s n o s artiste s et dont les envois se­ ro n t exposés dès q ue le salon an n u el se ra clos. Com m e d’h a b itu d e , no u s co n sacrero n s à ce d e rn ie r u n ou d eux articles sp é c ia u x , nous n ous occuperons alors des p e in tre s vaudois qui y figurent to u jo u rs en bon n o m b re et p a r de b o n n es toiles. M. F. Bocion faisait p a rtie du ju ry de l’exposition. Il y a des œ u v res trè s re ­ m arq u ab les, je n ’en citerai q u ’u n e, le M eunier,

son fils et l’âne, de M. H odler, qui e st trè s cou­

ru e e t q ue to u t le m onde désigne p o u r les achats du m u sée. Le ju ry v o u d rait bien en agir a u tre m e n t, m ais il lui se ra difficile de n e pas s’in clin er d ev an t la volonté p u blique. Nous sa­ vo n s enfin q u ’u ne p étitio n sera adressée au Conseil ad m in istratif lui reco m m an d an t le ta ­ bleau d e M. H odler, et n o tre am i M. D upont, le conseiller a d m in istratif chargé du salon, e st un e sp rit tro p éclairé, tro p larg e p o u r n ’être pas favorable à u n p e in tre original et puissant.

P asso n s au th é â tre où u n e foule nom b reu se se p o rte chaque soir. On a re p ris L a k m é , le chef-d’œ u v re de Léo D elibes, e t Mlle Arnaud e t M. S éran co m p ten t n atu re lle m e n t u n trio m - | p h e de p lu s dans les rôles de L a k m é e t de Gé-

ra ld où n o u s avons eu le p laisir d ’applaudir, il

y a q u elq u e d eux ans, Mlle Van Zand e t M. De- g en n e. E t les re p rise s d’O fîenbach continuent avec u n su ccès croissant. La P érichole qui, à l’orig in e, échoua p re sq u e , v ien t de ré u s s ir avec a u ta n t, si ce n ’e st plus d’éclat q ue la B elle Hé- '■

lène q u i é tait, qui est encore u n engoûm ent. Le

to u r de la G rande-D uchesse de G érolstein vien- I d ra dans q u élq u es jo u rs. M anon e st à l’étude. I On n o u s p ro m et E scla rm a n d e, la nouvelle pièce ' de M. M assenet. Il y a lo n g tem p s du re s te que nous savons M. E y rin-D ucastel m aître d an s l’a rt de faire des su rp rise s ; n o tre d ire c te u r est encore u n hom m e fort aim able, m ais m alh eu ­ re u se m e n t to u s ses em ployés n e lu i re sse m ­ b len t pas e t il ferait b ien de p rê te r u n p eu de son am abilité à son co n trô leu r g én éral d o n t le caractère épineux e st p assé en proverbe.

Conseil fé d é ra l. — M. le conseiller fédé­

ral H a u se r e st arriv é sam edi à B erne. Il a p ris au jo u rd ’h u i la direction du d é p artem en t m ili­ taire.

Re cens ement fé d éra l. — Nous avons dit

q u ’en su ite du d e rn ie r re c e n se m en t le T essin p e rd u n d ép u té au Conseil national e t q ue, p ar co n tre , les cantons de Zurich, Bâle-Ville, Saint- Gall, g ag n en t chacun u n siège. A ces tro is d e r­ n iers cantons, il faut ajo u ter Vaud, dont la d é­ p u tatio n com ptera 13 m em b res au lieu de 12. L e n o m b re des conseillers nationaux est ainsi p o rté de 145 à 148.

De 1880 à 1888 le no m b re des p ro testan ts s ’est accru d’en v iro n 57,000, celui des catholi­ ques d’envirdn 30,000 e t celui des israélites d’à p eu p rè s 1000.

Le re c e n se m en t a p erm is de constater encore ce fait, c’est que, dans le canton de B erne, la population de langue allem ande a d écru de 0,02 °/o, tandis q ue l’élém en t français s’est au gm enté de 8,8 %> l’élém ent talien de 2,27 % e t l’élém ent rom anche de 61,2 %•

E m ig ra tio n . — Dans sa circu laire aux

g o u v ern em en ts cantonaux, au s u je t de l’ém igra- tio n , le d é p artem en t politique déclare qu e si les irrég u larités qui ont été co n statées dans le serv ice des com pagnies de navigation faisant le tra n sp o rt du H avre à N ew-York, se renouvel­ len t, il se ra in te rd it aux ag en ts d’ém igration de c o n tin u e r à d éliv rer des billets p o u r les navires de ces com pagnies. Il est arriv é fréquem m ent en effet, ain si q u ’en font foi les ra p p o rts du consulat su isse du H avre, qu e les ém igrants suisses so n t obligés de p a sse r 10 à 12 jo u rs au H avre avant de pouvoir s ’em barquer. Tout r é ­ cem m en t encore u n g rand nom bre d’ém igrants ont dû statio n n er de 7 h e u res du m atin à m idi, s u r les quais, p a r u n tem ps froid, alors q ue le navire qui devait les tra n sp o rte r en A m érique se tro u v ait à l’ancre dans le port.

Places fédér ales au concours. — Un con­

cours est ouvert p o u r rep o u rv o ir la place de secré­ taire de la direction des péages à Genève. Les offres doivent être adressées, d ’ici au 31 courant, A la di­ rection des péages à Genève.

D épositaire postal et facteur à D om pierre s/ Lucens

(Vaud). S’adresser, d’ici au l ,f février A la direction des postes A Lausanne.

Administrateur postal au Locle. S’adresser, d’ici au 1er février, A la direction des postes A Neuchâtel.

Chef de bureau au bureau principal des postes A Neuchâtel. S’adresser, d’ici au 1er février, A la direc­ tion des postes A Neuchâtel.

B e r n e , 20 ja n v ie r. — Le Conseil exécu­ tif a décidé de p ro p o se r au G rand Conseil : 1° L’acquisition d e l’étab lissem en t des aveugles p o u r u n e som m e de 500,000 fr. au m axim um . 2° La fondation d’u n m u sée national en com ­ m u n avec la m unicipalité et la bourgeoisie de B erne. L’E tat d o n n erait 250,000 fr. e t le Con­ seil exécutif se ra it au to risé à tra ite r avec la com m une e t la bourgeoisie p o u r ce qui concerne la position ju rid iq u e du m u sée e t son ad m in is­ tratio n . 3° La con v ersio n d e l’e m p ru n t de 13 m illions.

Z u r i c h , 20 jan v ier. — Le trib u n al cri­ m inel a condam né à se p t ans de trav au x forcés u n e d om estique d e T ôss qui fit p é rir son n o u -. v eau-né en le je ta n t vivant dans un poêle allum é, a p rè s avoir p réalab lem en t enveloppé le p au v re p e tit ê tre dans u n ju p o n im bibé de p étrole.

Ba l e, 20 ja n v ier. — La station m étéo ­ rologique de Bâle a co n staté avant-hier, à u ne h e u re e t dem ie de l’ap rès-m id i, u n e secousse de tre m b le m e n t de te rre dont les oscillations étaien t v erticales.

L i e s t a l , 20 jan v ier. — La nouvelle C onstitution a été re je té e p a r environ 5600 non contre 4000 oui.

M. S tohler, g éo m ètre, de P ra tte ln , a été nom ­ m é co n seiller d ’E tat p o u r le d é p a rte m e n t des trav au x publics.

S a x o n , 19 jan v ier. — La disparition du cu ré de Saxon continue à faire le su jet d e to u ­ te s les conversations, d’au ta n t plu s q u ’elle est en to u rée d e m y stère e t qu’on ne sait à l’h e u re q u ’il e st s’il y a eu assassin at, suicide ou sim ­ ple dép art.

C’est le 15 jan v ie r q ue M. R ., cu ré de Saxon, — u n je u n e hom m e taillé en hercu le, e t de con­ d u ite trè s p ru d e n te — q u itte la cu re à 2 h e u ­ re s de l’après-m idi, en d isan t à sa go u v ern an te ; « q u ’il va voir à St-M aurice u n e s œ u r trè s m a­

lade », — ce qui est vrai. Il s’a rrê te ju sq u 'a u | passage du train m o n tan t, 4 5/ 4 h. du so ir, dans i u n e habitation de G ottefray. Il em porte avec lui | u n p aq u et de h a rd e s p o u r les faire ré p a re r p a r la serv an te du cu ré de F ully, qui e st co u tu rière. V ers cinq h e u re s du soir, il p a rt, franchit la voie ferrée, et m arch e p ar le chem in conduisant à F ully, à tra v e rs la plaine du R hône. Dès lors on n e Ta plu s rev u .

Le lendem ain, m ardi, on tro u v e, accrochée à u n pieu, u n e soutane, pu is plus loin un chapeau de cu ré. Dans la soutane e st u ne carte de visite à l’a d re sse du cu ré de Saxon. A visés de cette trouvaille e t p re sse n ta n t un m alh eu r, le cu ré et le p ré sid e n t d e la com m une de F ully se re n d e n t en hâte à Saxon e t s’inform ent. On visite la cu re : le ca b in e t-b u rea u du cu ré e st d an s un d éso rd re com plet ; to u t y est sen s dessus d e s­ so u s. Mais y a -t-il eu vol ou est-ce du d éso rd re se u lem en t ?

Le m ercred i 16 jan v ier, le ju g e d’in stru ctio n se re n d s u r les lieux e t o uvre u n e en q u ête. Le p re m ie r objet qui frappe son reg ard en e n tra n t dans le b u re a u du cu ré e st u ne le ttre , datée du 14, e t écrite p ar u n e m ain inco n n u e au nom du cu ré de Fully. E n su ite d’u n accident grave — d it la le ttre — le cu ré de Fully n e p e u t écrire lu i-m êm e ; il p rie son collègue de Saxon de bien vouloir p a s s e r chez lui dans la jo u rn é e , en lui ap p o rtan t u ne certain e som m e d’a rg e n t dont il a m o m en tan ém en t besoin.

Selon la L ib e rté , le cadavre de M. R . aurait été retro u v é je u d i so ir dans le R hône : « Il p o r­ tait à la n u q u e , télégraphie-t-on à ce jo u rn al, les m arq u es d ’un coup v iolent qui a dû le tu e r s n r le coup. Il est donc certain q u ’on se trouve en p ré sen ce d’un crim e abom inable. T out p orte à croire q ue l’a ssassin at e st l’œ u v re de p lu ­ sieu rs com plices. U ne dépêche du ju g e d’in s ­ tru ctio n au d é p a rte m e n t de ju stic e e t police ex­ p rim e la certitu d e q u ’il y a eu assassinat. Les assassin s en dép o san t la soutane s u r la plage, ont voulu faire croire à u n suicide. Cette version a été m êm e envoyée dès le p re m ie r jo u r à la

T rib u n e de G enève. On croit savoir que la po­

lice de G enève a été invitée à faire u n e descen te dans les bureau x de la T rib u n e pour saisir le m a n u scrit de la correspondance en q uestion. » D’au tre p a rt on écrit à la Gazette q u e l’assas­ sinat p arait im possible. Le curé était hom m e à te n ir tè te à q u atre solides cham pions. Il ne sor­ tait jam ais sans u ne trè s forte canne, et quand il s’a rrê ta it s u r la ro u te pour cau ser avec quel­ q u ’un, il se ten ait à tro is pas de distance de son in terlo cu teu r, le dom inant co n stam m en t du r e ­ gard . La fuite sem ble encore m oins probable. R ien, ab so lu m en t rien, ne pouvait engager le je u n e p rê tre à fuir clandestinem ent. Sa réputa- j tion était intacte.

| Enfin selon u ne d e rn ière dépêche, l’ém otion { serait calm ée. Le public ne croirait ni à un

m e u rtre , ni à u n vol, m ais à u n sim ple d ép art. Ne u c h â t e l, 20 jan v ier. — Le Conseil' d ’E tat a décidé d e convoquer les éle c te u rs du canton p o u r les sam edi e t dim anche 2 e t 3 fé­ vrier, aux fins de se p ro n o n cer s u r la rév isio n de l’a rt. 31 de la C onstitution cantonale, éta­ b lissan t les incom patibilités.

— La co u r de cassation pénale s’est occupée v en d red i du reco u rs R. T. W alsh. Ce re c o u rs, fondé s u r cinq chefs différents, a été écarté à l’unanim ité des ju g es s u r to u s les points.

É T R A N G E R

Affiches sur affiches ! On écrit de P a ris

qu e la lu tte e n tre les afficheurs rép u b licain s e t boulangistes devient hom érique. La fam euse ordon n an ce s u r la m atière e s t to u t à fait le ttre m o rte. A ucun m u r n ’est re sp e c té et il n’y a pas de coin si m y stérieu x qui n e soit outrageuse­ m en t violé. L es affiches so n t placées à des h au ­ te u rs vertigineuses. H ier, p ar exem ple, de v é ­ ritab les batailles d ’afficheurs o n t eu lieu s u r la place duP alais-B o u rb o n . Les placards des deux candidats o n t été récip ro q u em en t reco u v erts plu s de six fois, à la g ran d e joie d es b ad au d s qui s ’attro u p aien t. U ne bande d’afficheurs bou­ lan g istes couraient litté ra le m e n t sus aux affi­ ches de M. Jacq u es. De là des ra ssem b lem en ts où de vives discussions éclataient, ce qui fo u r­ n it u n spectacle non san s sav eu r et sans p itto ­ re sq u e .

M. B oulanger lance u n e ép itre aux O uvriers de la S eine ; c’e st l’affiche socialiste ; il en a ainsi en ré se rv e p o u r to u tes les n u an ces. « Ou­ v rie rs de la Seine, le u r dit-il, vos cam arades, les m écaniciens de Lille, les filateurs de R ou- baix, les m in eu rs de Y alenciennes, les p ê c h e u rs de D unkerque, les ouvriers d’A m iens et de R o- chefort so n t v en u s à moi en m asse, parce q ue, m algré to u tes les calom nies, ils ont reco n n u en m oi le dém ocrate so rti du peuple, u n des le u rs, dont to u te la vie a été consacrée au se rv ice de la patrie. E n votant p o u r m oi, vous voterez p o u r la R ép u b liq u e dém ocratique, e t vous signifierez à vos ex p lo iteu rs que vous ne voulez plu s le u r d o n n n e r vos enfants p o u r d’inutiles e t d an g e­ re u se s co n q u êtes, ni vos im pôts p o u r d o ter le u rs sin écu res. »

M. Jacq u es qui a, plus que M. B oulanger, le droit de d ire q u ’il so rt du p euple, rép o n d im ­ m éd iatem en t à l’affiche réactio n n aire :

« T ravailleurs de la Seine,

» A près avoir s u rp ris les votes de q u elq u es- u n s de vos cam arades de province p a r ses pro-* m esses e t p a r ses déclarations équivoques, M. B oulanger se flatte de vous tro m p e r à v o tre to u r. Il vous croit donc b ien ig n o ran ts ; vous savez com m ent l’hom m e, qui se vante d’être le d ép u té des m écaniciens de Lille, des filateu rs de R oubaix, des m in eu rs de V alen cien n es, a justifié la confiance de ses électeurs.

» Les 2 2 , 2 3 , 2 8 e t 2 9 m ai, on d iscu tait à la C ham bre la loi s u r les accidents du travail. Il y a eu 11 sc ru tin s publics, M. B oulanger, d ép u té du N ord, s’est a bstenu i i fois

» Les 1 1 , 1 4 , 1 6 , 1 8 et 1 9 ju in , on d iscu tait à la C ham bre la loi s u r le travail des fem m es et des enfants dans les m anufactures. Il y a eu 18 sc ru tin s publics, M. B oulanger, député du N ord, s ’est a b sten u 1 8 fois.

» Com parez les p aro les et les actes, et jugez le candidat. »

V ient en su ite l’affiche de la F édération de 8 9 . Elle invoque la sim plicité, l’abnégation, l’o b éis­ sance aux lois des gén érau x de la p rem ière r é ­ pu blique, les H oche, M arceau, K léber, D esaix. L’histoire les m o n tre p u rs et pauvres. Le gén é­ ra l B oulanger ne le u r ressem b le en rie n , « sol­ dat sa n s idées et sans caractère, il se ra it cour­ tisan ou p ro sc rip te u r, selon ses in té rê ts. » Vo­ te r p o u r lui, c’est tra h ir la cause de la R évolu­ tion.

P o u r term in e r cette rev u e des m u rs de P a ris, deux m ots encore de l’affiche des v én érab les et anciens vénérables délégués au convent m a­ çonnique de 1 8 8 8 :

<r C onsidérant q ue la franc-m açonnerie m an­ q u erait à tous ses devoirs si elle ne concourait p a r to u s les m oyens à la défense des in s titu ­ tions républicaines, q u ’en p ré sen ce de la coali­ tion m onarchiste et cléricale qui appuie m ora­ lem ent, financièrem ent la can d id atu re B oulan­ g er, il y a lieu pour tous de s ’u n ir s u r le nom du candidat rép u b licain .

» Ils in v iten t to u s les m em bres de tous les com ités de la Seine à faire u ne propagande ac­ tive en faveur de la candidature Jacques et ré ­ p ro u v en t én erg iq u em en t les m en ées plébisci­ taires e t m onarchistes du g én éral B oulanger. » La G azette de Cologne déclarait l’au tre jo u r q ue l’A llem agne ne céderait pas sa p ré p o n d é­ ra n ce com m erciale et politique aux île s Sa­ m oa, m algré l’opposition des E tats-U n is; la

situ atio n étant intenable, les tro is navires

aile-i 7

| m ands stationnés devant Apia devaient prochai­ n em en t faire p arler d’eux. La G azette de

(3)

Colo-LA. REVUE — LUNDI 21 JANVIER 1889.

3

gne est pro m p tem en t confirm ée p a r les év én e­

m ents :

' -Les dépêches de Sam oa, arriv é e s p a r la voie

de San-Francisco e t datées d’Apia, le 5 ja n v ie r, annoncent q ue la situation e s t dev en u e grave depuis le conflit du 48 d écem b re e n tre les Alle­ mands e t les p artisan s d e Mataafa. D’ap rè s ces dépêches, les éq uipages des b âtim en ts de guerre allem ands au ra ie n t in cendié p lu sieu rs maisons dont ils au raien t a rrach é les drapeaux am éricains q u ’elles av aient a rb o rés. Ils se s e ­ raient en o u tre em p aré dans les eaux n e u tre s de nationaux am éricains e t ,les au raien t con­ duits à bord de le u rs b âtim en ts. E nfin, l’éq u i­ page d ’un canot allem and, so u s le com m ande­ m ent d’un officier, a u ra it tiré s u r le capitaine et le lieutenant d’un nav ire de g u e rre anglais.

Si ces nouvelles se confirm ent, on p e u t s’at­ tendre à d’én erg iq u es m e su res de la p art des Etats-Unis. Ceux-ci tie n n e n t trè s peu com pte en général de la situation eu ro p éen n e des E tats avec lesq u els ils traiten t. On én a eu la preu v e lors de l’afiaire du M exique, sous N apoléon III.

Le Tim es com plète sa dépêche de Zanzibar en annonçant q ue quatre m issionnaires a l­

lem ands , ainsi q u ’u ne fem m e, ont été m as­ sacrés par les indigènes à Tugu ; q ue tro is au­

tres m issionnaires so n t re sté s e n tre les m ains des indigènes, qui d em an d en t u ne ran ço n pour les m ettre en lib erté. Deux m issio n n aires ont pu se sauver e t re jo in d re les n avires allem ands à Dar-es-Salem . L’am iral allem and a fait d éb ar­ quer les équipages.

On annonce la mort de l’am iral allem and comte de Moûts, m in istre in térim aire de la m arine. M. de Monts avait succédé il y a peu de mois au g én éral de Caprivi, dont les idées étaient en com plète opposition avec celles du prince H enri de P ru sse.

N O UV ELLES OU JO U R LES T R O U B L E S D E L ’A IS N E

Voici des détails com plets s u r les g rav es d é ­ sordres qui se so n t p ro d u its à Origny (A isne) et sur les causes qui les ont provoqués :

La ville d’O rig n y -en -T h ierarch e com pte de nom breuses fabriques de v an n erie ; les ouvriers qui y travaillent g ag n en t des salaires trè s m é­ diocres, su rto u t à cause de la co n cu rren ce que leur fait le travail de v an n erie fait dans les p ri­ sons. On sait que, depuis longtem ps, des p r o ­ testations très vives se so n t p ro d u ites à ce s u ­ jet.

Jeudi, les ouvriers ont ten u à la m airie d’Ori- gny une réunion où les divers p atro n s étaien t convoqués. Ils ont dem andé une augm entation d e5 0 °/o . Les p atro n s, co n sid éran t cette d e ­ mande com m e in ad m issib le, ont offert 20 % jusqu’au 27 jan v ier, p ro m ettan t de p re n d re à cette date u n e décision définitive. L’un d’eux exposa aux o u v riers q u ’ils avaient to rt de se plaindre de tous les p atro n s, puis p lu sieu rs des ouvriers qui o n t pris la tête du m ouvem ent établirent à le u r to u r q ue le m al v enait p resq u e exclusivem ent de la co n cu rren ce des prisons.

Les ouvriers d e m an d èren t alors qu e les p a­ trons p ren n en t l’en g ag em en t de ne pas d onner du travail dans les p risons. Un re p ré se n ta n t de ces patrons accepta à condition que le g o u v e r­ nem ent consentit à les re le v e r du co n trat passé avec lui. M. D upuy, d ép u té de l’A isne, qui était présent, annonça q u ’il allait p a rtir pour P aris et qu’il so u m ettrait au m inistère un ra p p o rt dont il com m u n iq u erait le résu ltat.

C’est à la sortie de cette {réunion q ue les dé­ sordres com m encèrent ; les tè tes étaien t fort surexcitées et p lu sieu rs ouvriers se re n d ire n t à la fabrique voisine de M. C oste, b risè re n t les portes et les fenêtres, s o rtire n t une q uantité de m archandises et y m iren t le feu.

De là, les m anifestants se ren d aien t à W incy, à quelques kilom ètres, où les m êm es scènes de désordre se p ro d u isiren t ; on a ssu re q u ’une fa­ brique a été incendiée.

Les gendarm es d'O rigny, qui so n t en petit nombre, n’ont pu s ’opposer à ces faits re g re t­ tables, q u ’un peu de prévoyance du m aire, M. Larmuzeau, eût pu em p êch er, dans l’in té rê t même des ouvriers.

Depuis p lu sieu rs jo u rs, des b andes de 3 ou ■100 m anifestants se pro m en aien t dans la ville, proférant des m enaces de m o rt et d’incendie ; le maire aurait p ru d em m en t agi en d em andant des renforts pour p rév en ir des excès q u ’il fau­ dra punir, alors q u ’on au rait pu les em pêcher. A ujourd'hui la tran q u illité est com plètem ent rétablie. C ependant quelques tro u p es re ste n t sur place.

© Un vigneron du nom de Jullien, d em e u ra n t avec sa m ère à Saint-C yr-en-V al p rès O rléans, a tué celle-ci daus un accès de folie furieuse, lui a pulvérisé la tète et lui a arrach é la langue qu’il a m ontrée aux voisins épouvantés. L’assa s­ sin a voulu ensuite s'eu fu ir, m ais il est tom bé sous les roues d’une voiture et a eu deux côtes broyées. Il a été tran sp o rté à l’asile des aliénés.

o L’ex-directeur de la Société m obilière Châ­ telain et Cie, dont les b u reau x étaient situés au n« 45 de la ru e Yivienne, à Paris, a été a rrê té

~ -sam edi m atin à la H ulpe, p rè s de B ruxelles, chez u n M. de B ullem ont, où il s’était réfugié.

Jacq u es M eyer avait p ris la fuite, le 19 n o ­ vem bre 4888, en laissan t u n p a ssif de six m il­ lions environ.

Ce so n t des ag en ts de la sû re té de P aris qui on t o p éré cette cap tu re.

• M. Lockroy a proposé au Conseil des m i­ n istre s d’in te rd ire la re p ré sen tatio n au th éâtre du G ym nase de l'O fficier bleu, ce dram e pou­ vant éveiller de légitim es susceptibilités in te r­ nationales et p o rte r atte in te aux égards dus à u n e p u issan ce am ie. Le Conseil a au to risé le m in istre de l’in stru ctio n publique à in te rd ire la re p ré se n ta tio n de ce d iam e.

L’a u te u r de Y O fficier bleu a m is en scène les gran d s-d u cs de R u ssie, le czar e t la czarine en le u r a ttrib u a n t certain s propos et, enfin, p ré ­ ten d rév é le r certains détails de la vie de la fa­ m ille im périale.

o Un expéditionnaire français a été a r r ê té

pour h au te trah iso n . Il a p p a rtie n t au m inistère des travaux publics. Les plans q u ’il essayait de v e n d re à l’A llem agne c o n cern en t les voies s tra ­ tég iq u es de l’E st, m ais il n ’a ré u ssi à en liv rer aucun.

o Le com ité des d é se rte u rs français h abitant G enève v ien t d’a d re s s e r au p ré sid e n t de la R é ­ publique u ne supplique p o u r o b ten ir l’au to risa­ tion de re n tre r en F ran ce. Il a égalem ent ad ressé aux sén a te u rs et aux d ép u tés u n e r e ­ q u ête où se tro u v e n t exposées les raiso n s que font valoir les d é se rte u rs p o u r solliciter leu r re to u r dans le u r patrie ; elles so n t to u te s de sen tim en t :

C’est, disents-ils, au nom de l’h u m an ité, dans la personne de tous ceux qui nous sont ch ers, que nous vous prions de ne pas reg ard er n o tre faute comm e une lâcheté indigne de p ard o n , mais com m e un éga­ rem en t irréfléchi que nous déplorons am èrem en t et que nous avons d u rem en t expié... A ucun de nous, ajo u ten t-ils, n ’au rait abandonné son d rap eau en face de l’ennem i.

P lû t à Dieu q u ’il e û t été m enacé p a r l’étran g er! Nous fussions tous tom bés au cham p d’h o n n e u r, ou bien nous eussions goûté les joies du devoir accom ­ pli ! pas u n de nous ne serait d éserteu r, car, en tem ps de g u e rre , les motifs qui ont provoqué n o tre déser­ tion n ’eussent pas existé ou eussent disparu à nos yeux devant l’image de la p atrie en d an g er!

« Les nouvelles officielles c o n staten t une am élioration dans l’état du roi de Hollande.

o On v ien t de recev o ir à B ruxelles des n o u ­ velles des deux aéro n au tes qui se so n t élevés dans les airs m ardi d e rn ie r, à A nvers, et qui avaient été em p o rtés vers la m er. L’u n des aéi'onautes, M. W olff, a é té recueilli p a r u n va­ p e u r anglais le M ercure ; q u an t à son com pa­ gnon, le lieu ten an t D aniel, il s’e st noyé avant que l ’on ait pu lui p o rte r secours.

o S’il faut en croire le B e rlin e r Tageblatt, la fam ille de M. Geffcken n ’au rait pas ren o n cé à faire in te rd ire l’a u te u r de la publication du Mé­ m oire de l’e m p e re u r F réd éric. Le fils de M. Geffcken, étu d ian t en philosophie à l’U niversité de B erlin, se m o n trerait p articu lièrem en t achar­ né à d én o n cer un trouble dans les facultés m en ­ tales de son p ère.

o Dans u n e conférence à laquelle assistaien t de nom breux officiers su p é rie u rs anglais, le gé­ néral W olseley a exprim é l’opinion que les p u issan ts explosifs dont to u s les pays disposent actu ellem en t ren d ra in t absolum ent in u tiles tous les ouvrages de fortifications élevés p en d an t les v ingt d e rn iè re s années.

o Une explosion a eu lieu dans une houillière, à H yde, dans le com té de C heshire (Angle­ te rre .) Seize cadavres ont été découverts ju s ­ q u ’à p ré se n t. On croit que 90 o u v riers so n t en­ core ensevelis. Les travaux de sauvetage sont trè s difficiles à cause des éboulem ents considé­ rables produits p ar l’explosion.

S P E C T A C L E S

&

C O N C E R T S

Le q uatrièm e concert d ’abonnem ent nous a fait connaître le beau talen t de Mlle Clotilde K leeberg, pianiste de P aris. Mlle K leeberg a exécuté un concerto de M endelssohn avec accom pagnem ent d ’o rch estre, la Fileuse de Raff, une m azurka de Brull, une valse de Chopin et le Soir de Schnm ann. Son je u , dépourvu de toute exagération, mais tin. nuancé, expressif et suffisam m ent b rillan t, a fait une im pression des plus favorables. Les applaudissem ents ont été très vifs. La sérénade en fa m ajeu r de Y olkm ann, les gracieuses Scènes poétiques de G odard, la sym phonie en mi bé­ mol m ajeur de Mozart ont été exécutées p ar l’o rch es­ tre, sous la direction de M. H erfu rth . avec beaucoup de goût et de sû reté. Bien que le concert ne fût pas très contrasté et que les différents m orceaux du p ro ­ gram m e fussent un peu tous dans des teintes douces, les au d iteu rs, dont le nom bre avait été quelque peu dim inué par la co n cu rren ce d une illum ination du lac à patiner de Sauvabelin. ont rem p o rté un fort ag ré a ­ ble souvenir de leu r soirée.

La troupe qui a jo u é Serge P anine avec le con­ cours de Mme Favart avait annoncé si tardivem ent sa rep résen tatio n , q u ’il n ’y a eu que quelques rai es spectateurs sa me _ i soir au théâtre. Nous le reg retto n s

p s u r MmeF av art e t p o u r les artistes qui l’accom pagnaient, car l’in terp ré tatio n qui a été faite de la pièce d ’O hnet m éritait u n e salle com ble. R arem e n t en effet tro u p e d e passage a p résen té u n ensem ble plus h e u re u x d ’artistes de valeur ; aussi le public a-t-il m anifesté son con ten tem en t et son adm iration p a r des ap p lau ­ dissem ents trè s souvent rép étés, qui étaien t su rto u t à l’adresse de Mme Favart, dont le je u d ram atiq u e se m ain tien t to u jo u rs le m êm e.

O

La Périchole, u n des plus am usants opéras-bouffes (m usique d ’Offenbach e t livret de MM. Meilhac e t Ha- lévy) ne m a n q u e ra pas d ’a ttir e r m ercred i u n nom ­ b reu x public, qui applaudira de nouveau Mad. Mary P ira rd et MM. Cazeneuve, B elliard, Joinisse, Gau- th eil e t D uchâteau, les principaux in te rp rè te s de cette œ uvre.

Au ré p erto ire de la 2« série de l’abonnem ent figu­ re n t les opéras e t opérettes suivants : M anon, Les P ê ­ cheurs de P erles, Zam pa, L a Dam e blanche, Joli Gilles, Don C ésar de Bazan, Rom éo et Ju liette, Le P ro p h ète. Le D octeur Grispiu, La Songe d’une n u it d ’été, R obin des Bois, Le Caïd, Les Noces de Je a n ­ nette. — La Périchole, La G rande D uchesse de Ge- roistein, La P etite M ariée, L a Cigale et la F ourm i, Les B rigands, etc.

DERNIÈRES NOUVELLES

C onseil c o i t i m u n a l . — La com m ission de

gestion p o u r 4889 a été con stitu ée com m e suit (62 bu lletin s, m ajorité 32) : MM. R ossier, 54 voix ; Ch. C arrard, 54 ; Gh. Boiceau, 5 3 ; De- m iéville, 52 ; Gh. F o rn ey , 50 ; S ecretan , L ., 50 ; E. Blanc, 49 ; Jaq u ier, 49 ; M artin, D., 49 ; Go- n in , L ., 48 ; Fauquez, Aloys, 32.

N O S

D É P Ê C H E S

EIESTAE, 20 janvier.

La nouvelle C onstitution a été rejetée p a r en­ viron 5,600 non co n tre 4,000 oui.

MOBAT, 21 janvier.

L ’assem b lée p rép arato ire de M orat (parti g o u v ernem ental), a d ésigné com m e candidat, M. le d o cteu r Stock, .libéral m odéré, b eau -frère de M. le co n seiller d’E ta t b ern o is Gobât. M. Stock a accep té la candidature. L’assem blée des libéraux a ég alem ent décidé de p o rte r M. Stock.

BERN E, 21 janvier.

L’assem b lée p ré p a ra to ire des co n serv ateu rs propose à la place de M. R iem , p o u r l’élection du Conseil national de l’E m m en th al, M. d’E r- lach ; les libéraux p o rte n t M. Jost, ancien con­ seiller national.

L’élection au G rand Conseil, en rem p lace­ m en t de feu de B üren, n ’a pas abouti. M. P ro b st (radical), a ob ten u 388 voix, M. de W a tten w y l (conservateur), 344; M. S cherz (candidat des o u ­ v riers), 193.

MADRID, 21 janvier.

On annonce la m o rt du m aréchal Q uesada. Il avait com m andé en chef en 4875-76 co n tre don Carlos, q u ’il re p o u ssa ju s q u ’à la frontière fran­ çaise.

PA R Ië, 21 ja n v ier.

Aux élections m u nicipales de N îm es, la liste Gilly a été élue avec u ne m ajorité de 2000 voix.

Une réu n io n électorale h ie r, av en u e D uques- n e, à P aris, a donné lieu à d es scèn es violen­ tes e n tre po ssib ilistes e t boulangistes; on se b attit à coups de canne. Il y a u ne vingtaine de blessés; le d éso rd re continua dans la ru e. Deux individus crian t : Vive B oulanger ! o n t été a r­ rê té s , puis relâch és.

NAPI.ES, 21 janvier. (Source française.)

Un g ran d m eeting a eu lieu à N aples p o u r le m aintien de la paix e n tre la F ran ce et l’Italie; les o ra te u rs ont blâm é én erg iq u em en t la poli­ tique b elliqueuse de M. Crispi.

LONDRES, 21 janvier.

On télégraphie de S t-P étersb o u rg au D a ily

News que les com ités slaves ap p u ien t le m ouve­

m ent du clergé bulg are co n tre le p rin ce de Co- bourg ; on cro it qu e le prince de B attenberg est allé à V ienne p ré p a re r son re to u r en B ulgarie, pour le cas de l’abdication du p rin ce de Co- bourg.

S uivant des avis |de Sam oa, les A m éricains a rrê té s p ar les A llem ands ont été relâch és im ­ m édiatem ent ; la tran q u illité e st rétablie à S a­ moa.

h ' E m u l s i o n Scott re n d de g ra n d s s e rv ic e s d a n s

les h ô p ita u x où il y a des sc ro fu le u x e t des ra c h i- tiq n e s.

MM. Scott et B' ic/ie. G e n è v e , le 1 " o cto b re 1887.

L ' E m u l s i o n S c o t t q u e v o u s m ’av ez fa it p a rv e n ir, ' je l’ai fa it p re n d re à u n p e tit p e n s io n n a ire de la C rèche (R iv e g au c h e , E a u x -V iv e s ). Il s ’en e st e x ­ trê m e m e n t b ie n tro u v é . Je v o u s se ra is trè s re c o n ­

naissant si vous vouliez bien faire hommage à no­ tre crèche de quelques flacons dé votre Emulsion

Scott, vous rendriez service à notre œ uvre et à bien

de petits scrofuleux. Agréez, messieurs, mes res­ pects, etc., etc. D ' E. Re v i l u i o d,

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B a n tomb en 2 4 h . Moy. Janv. 4™"^i et H. de soleil. P lu ie (Ba)

S o le il H . 5 3 i;3 1

V e n t, direction ei vitesse p ar kilom. par heure

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BOURSE D E LAUSANNE DU 21 JANV 1889. A C T I O N S

Banque cantonale vaudoise .

Payé. Demand. Offg t.

700 - _

Caisse hypoth. vaudoise . . Banque f é d é ra le ...

--- 605 -

— —

Gaz de Lausanne, amorties . 600 - 620 —

Comp. de navigat. ancienne. 1820 — 1850

Société immob. d’Ouchy . . — 125 - 130 —

> > lausannoise. — 505 — 515 — > assur. « L a Suisse > . — — — » ch. de fer S.-O .. . . — — 170 — > d° privilégiées — O B L I G A T I O N S Ouest-Suisse 1856-1861 . . — 509 - __.

Suisse-occid. (lig.de la Broyé) — 503 — —

» (Joug.-Eclép.) . — — —

» (nouvelles) . . — 508 —

Soc. fin. Franco-Suisse, . . — 511 50 —

Lombardes anciennes . . . 303 25 303 -

3 °/o Confédération Suisse 3 % % E tat de Vaud * 1888 .

— — —

— — 99 20

3 7 , y 0 F ribourg * . . . . — — —

3 % Canton de Genève (lots) — 102 25 —

4 % Ville de Lausanne 1885 * 4 % N ord-Est 1886 et 1887 .

— 101 50 —

— — —

4 % Lausanne-Ouchy * . . —

Banque cantonale vaudoise : Escompte du papier commercial bancable, 4 °/o.

Les valeurs marquées d’un astérisque (*) sont cotées à raison de la somme à payer pour chaque centaine de francs du capital nominal du titre et, au cours indiqué il faut ajouter l’intérêt couru Pour les autres, le cours indique le prix du titre, intérêt compris.

BOURSE D E GENEVE (Dépêche A C T I O N S Suisse O c c id e n ta le ... » (Privilégiées) . C e n tra l-S u isse ... Nord-Est S u i s s e ... » (Privilégiées) . . U n io n - S u is s e ... * (Privilégiées) . . . L om bards... Banque nouv. des ch. de fer suisses Banque f é d é r a l e ... CréditL yonnais . ... S u e z ... O B L I G A T I O N S 3 V» % Vaudois 1888 * ... 3 V, 7o Fédéral 1888 * ... 3 % Genevois avec lo ts ... 5 % I t a l i e n ... Ouest-Suisse 1856,1857,1861 4 •/„ • Suisse-Occidentale 1878 4 °/# . • • Central-Suisse 4 • / „ ... Nord-Est Suisse 1886,1887 4 •/,. . Lombardes a n c i e n n e s ... M éridionales... télégraphique) 1 9 jany 170~—- 558 75 526 55 483 75 5360 635 62 104 -102 37 95 80 ? 09 5< 5< 8 — 25 — 17 50 303 - 323 — i 1 jairr. 169 37 526 25 485 — 365 635 62 104 — 102 37 95 75 519 — 508 — 525 - • 517 50 3*2 50 323 -L ’intérêt couru est compris dans les prix de tou­ tes les valeurs se traaitant à la Bourse de Genève

A . B o r g k a c td , éditeur

Faille Française, Snrah Satin merveil­ leux. Damas. Reps, Taffetas et Satin soie blanche et crème de fr. l.AO à fr. 23.80 le ; m ètre, expédie par coupes de robes ou par pièces j entières, G . Henneberg, dépôt de fabrique de soie | à Zurich. Echantillons franco sur demande. [3]

Références

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