LA BIOCHIMIE DES NOURRITURES LARVAIRES
DES REINES ET DES OUVRIÈRES D’ABEILLES
(APIS MELLIFICA L.).
REVUE DES TRAVAUX DU MAX PLANCK INSTITUT
Janine
PAINStation de Recherches sur l’Abeille et les Insectes sociaux, 91 - Bures-sur-Yvette Institut national de la Recherche
agronomique
SOMMAIRE
L’auteur présente de
façon synthétique
les travaux du Max Planck Institut consacrés aux subs- tances actives contenues dans la nourriture distribuée aux larves d’ouvrières et de reines chezApis mellifica
etplus particulièrement
à laBioptérine. L’importance
des différences decomposition
dansle déterminisme des castes est discutée.
INTRODUCTION
Bien que DrE’rz ait traduit en
anglais ( 19 6 5 )
une note de R!MSO!,n concernant les substances actives contenues dans lagelée royale,
il m’a paruimportant,
à l’in-tention des lecteurs
français
de résumer les travaux del’équipe
allemande du Max- Planck Institut. Ils’agit
de ceux de BuT!rrarrD’r et de ses collaborateurspubliés
de-puis
1057dans laZeitsclayift (Hoppe-Seyler’s) für physiologische Chemie, Berlin,
En
comparant
lacomposition chimique
de lagelée
distribuée aux larves de reines à celle de lagelée
distribuée aux larvesd’ouvrières,
les auteurs ont cherché à donnerune
explication logique
du déterminisme des castes.Dans le texte
qui
vasuivre,
nous insisterons sur le côtébiologique
de ces recher-ches,
sanstrop
nousappesantir
sur le côtépurement chimique
dusujet duquel
nousne donnerons que l’essentiel.
Nous commencerons par
rappeler
lacomposition chimique
des deuxgelées
enmettant en évidence les différences constatées.
Ensuite,
nousparlerons plus particu-
lièrement de l’une des substances mises en
évidence,
laBioptérine,
de ses variations saisonnières dans les deuxgelées
et de son métabolisme.Puis nous rechercherons dans
quelles glandes
sont formés les différentscomposés chimiques
desgelées.
Enfin nousindiquerons, toujours
selon les auteurs, où se trouvele
principe
de lagelée royale responsable
de la transformation de lajeune
larve femelleen reine.
I. - RAPPEL DE LA COMPOSITION
CHIMIQUE
DE LA
GELÉE
ROYALE ET DE I,AGELEE D’OUVRIERES
I.
ÉTUDE
DE LA FRACTION I,IPIDIQU!Dans une
première
communication parue en 1957, BUTENANDT et R!MBOI,Danalysent
lacomposition globale
des deuxgelées.
Puis ils étudient la fractionlipi- dique qu’ils
obtiennent en traitant par de l’éther la matière sèchelyophilisée.
De celle-ci,
ils isolent àpartir
de lagelée royale
un acide gras nouveau dont ils établissent la constitution( 1 ).
Lapréparation
par les auteurs allemands de son esterméthylique
parle diazométhane a
permis
de démontrer laprésence
du même acide dans lagelée
d’ou-vrières. Le tableau lrésume l’ensemble des données.
La teneur en
lipides
et en acides gras contenant l’acidehydroxy-lo
décène-2oîque
estidentique
dans les deux nourritures larvaires.Déjà,
ilapparaît
que cet acidene
prend
paspart
à la différenciation des larves d’ouvrières en reines.2.
ÉTUDE
DE LA FRACTION AQUEUSE A. - Mise en évidence deptéridines
En
195 8,
les mêmes auteurs étudièrent àpartir
des deuxgelées
desséchées et de leurslarves,
la fraction aqueuse. Pour la recherche d’uneptéridine,
la fraction aqueuse( 1
) Rappelons que cet acide gras a été déjà caractérisé par TOWNSEND et LUCAS (rç¢o) qui lui appliquèrent
la formule moléculaire suivante: ClOH18Ü3.
a été
préparée
pour êtrechromatographiée
surpapier.
Les auteurs observèrent sur lespapiers,
des tachesqui,
en lumière ultraviolette, présentent
une fluorescence bleue. Les bandes depapier
contenant ces taches sontdécoupées
pour être introduites dans un milieu de culture contenant leFlagellé :
Crithidiafasciculata.
La croissancede ce
Flagellé
nepeut
avoir lieuqu’en présence
de cecomposé hétérocyclique.
Letableau 2 expose une
partie
de ces résultats.La
Bioptérine
est contenue enplus grande quantité
dans lagelée royale
que dans celle d’ouvrières. Elle estidentique
à celle décrite par d’autres auteurs dans l’urinehumaine,
les yeux deDrosoPhila melanogaste y ,
les têtesd’E!hestia kühniella,
etc. Ilest
possible
que lesptéridines
soient desagents puissants
contrôlant les processus de croissance et dedifférenciation,
d’où l’intérêt à les trouver, les isoler et les comparer dans les deuxgelées
d’abeilles.C’est
pourquoi
REMBO!,n et BUSCHMANN( 19 6 3 )
continuèrent à rechercher d’au- tresptérines.
Bien que leurs résultats soientpubliés
dans deux autres revues, nous enindiquerons
l’essentiel. Ainsi laNéoptérine : ( 2 -Amin O - 4 -hydroxy-6-(D-erythro-i,2, 3 - trihydroxy-propyl)-ptéridine
estégalement
uncomposant caractéristique
de lagelée royale,
mais sa concentration estplus
faible que celle de laBioptérine.
Lagelée
d’ou-vrières en contient
beaucoup
moins encore. Dans les deuxgelées,
lerapport
entre ces deuxptérines
est de i à 10. LaNéoptérine
n’est pas une substance de croissance pourC y
ithidia fasciculata.
Ellepourrait
être considérée comme un élémentprécurseur
dansla
biosynthèse
de laBioptérine.
Elleapparaît également
chez les butineuses mais enquantité
très faible.Les mêmes auteurs
( 19 6 3 )
ont isolé àpartir
de 2 ooonymphes d’abeilles,
4ptéri-
dines
déjà signalées
dans la nature :Bioptérine, Ptérine, Isoxanthoptérine,
Ptérinecarboxylique
ainsi que deux nouvellesptéridines :
laNéoptérine
citéeplus
haut et laViolaptérine.
Ils ont conféré alors à laBioptérine
un rôle depremier plan.
B. - Mise en évidence de vitamines
hydrosolubles
Pour la recherche des vitamines
hydrosolubles (L IN GE N S, R!MBO!,D, 1959)
lafraction aqueuse est obtenue à
partir
degelée
de larves de reines de 3jours
et de 5jours
et de
gelée
de larves d’ouvrières de 3jours,
toutes récoltées enjuin
etjuillet.
Cettefraction est ensuite
préparée
en vue d’une déterminationmicrobiologique
avec leLactobacillus ayabinosus pour la mise en évidence de l’acide
pantothénique
et de labiotine,
avec leStre!tococcus
lactis pour la recherche de l’acidefolique,
le Lactobacillxcs helveticus pour celle de lapantothéine.
Dans le tableau 3
figurent
les vitamines trouvées dans les différentes nourritures larvaires avec indication de leurquantité.
Le contenu en vitamines de la nourriture de larves de reines
âgées
serapproche
de celui de la nourriture de larves d’ouvrières.
PEARSO
Net BuRGirr
( 1941 )
avaientpensé
que l’acidepantothénique
contenu enplus grande quantité
dans lagelée royale pouvait
être un facteur déterminant pour ledéveloppement
de la larve d’ouvrière en reine. GARDNER( 194 8)
trouvaque l’acide
pantothénique augmente
la durée de vie desdrosophiles.
Il en conclut que cet acide seraitsusceptible
deproduire
le même effet chez la reine d’abeille. Bien que la quan- tité d’acidepantothénique enregistrée
dans lagelée royale
soit 4 foissupérieure
à cellenotée dans la
gelée d’ouvrières,
LINGENS et R!MBO!,D ne considèrent pas cette vita- mine commeprincipe
déterminant de la transformation de la larve d’ouvrière en reine.Sa teneur
pourrait varier,
comme celle de labioptérine.
Au
sujet
de l’acidefolique,
les auteurs se sont demandé si son action sur la crois-sance du
Streptococcus
lactis était conditionnée par laprésence
debioptérine,
mais cecomposé hétérocyclique n’agit
pas defaçon synergique
avec l’acidefolique.
II. -
ÉTUDE
DES VARIATIONSSAISONNIÈRES
DE LABIOPTÉRINE
I. COMPARAISON DE LA TENEUR EN BIOPTÉRINE
DES DIFFÉRENTES GELÉES
La recherche de la
bioptérine
dans lagelée royale
et lagelée
d’ouvrières apermis
à BuT!NAND!r et R!MBOI,n de supposer que la différence
quantitative
observée pou-vait être due à des variations saisonnières. C’est
pourquoi,
utilisant le même test de caractérisation avecCrithidia,
RANSERet RxMBOI,D(ig6o)
ontcomparé
la teneur enbioptérine
de lagelée royale
récoltée de mai àjuin,
à celle degelées
de larves d’ouvriè-res de I et de q
jours, prélevées
au cours des mois de mai à août.a)
Pour lagelée
de larves d’ouvrières deI jour,
les résultats sont les suivants :- de
fin
mai à débutjuin,
la teneur enbioptérine
est faible(de
40 à 75[L g)
encomparaison
de celle de lagelée royale qui
atteint 700 {!g par gramme de substance sèche ou 300yg par gramme de substancefraîche ;
cettequantité
est assezconstante ;
- de lami juin
à lafin juin,
la teneur enbioptérine augmente légèrement puis- qu’elle s’approche
de 100¡.tg;- de la
mi juillet à La fin juillet,
la teneur s’élèverégulièrement
car elle atteint finjuillet plus
de 200[ig par gramme de substancesèche;
- début
août,
la teneur diminue pour se situerprès
de Ioo yg vers lami-août ;
-
fin août,
la teneur enbioptérine
n’est toutefois pas aussi faible que celle enre-gistrée
en mai etjuin.
Elle atteint environ i5o !,g.Il se
pourrait
quel’augmentation
de la teneur observée finjuillet
soit en relationavec la
préparation
des abeilles àl’hivernage.
b)
Pour lagelée
de larves d’ouvrières de 4jours,
laquantité
debioptérine pré-
sente une valeur assez constante. Elle est très faible et
présente
un maximum vers lafin
juillet.
Ainsi la
gelée
dejeunes
larves d’ouvrières se différencie de celle de larvesplus âgées
par l’existence de variationsquantitatives
de son contenu enbioptérine.
Leslarves de 4
jours reçoivent
unegelée
additionnée depollen
et de nectar, élémentsnutritifs
qui
la diluent etpeuvent
abaisser sa teneur enbioptérine.
2. COMPARAISON DE LA TENEUR EN nIOPTÉRINE ENTRE LES
GELÉES
DE LARVES D’OUVRIÈRES ET LES LARVES
ELLES-MÊMES
En fonction de ces
résultats,
les auteurs ont étudié la teneur enbioptérine
de lagelée
de larves d’ouvrièresd’âges
différents ainsi que celle des larves elles-mêmes etdes
nymphes.
I,es mesures ont été faites au début dejuin
et au début d’août.a)
Pour lagelée
de larves d’ouvrièresd’âge croissant,
les résultats sont les sui-vants :
le contenu en
bioptérine
diminueprogressivement
au fur et à mesure que lalarve vieillit.
- Chez des larves de .1
jour,
lagelée prélevée
en débutjuin
comme celleprélevée
en début d’août contient les
quantités
lesplus
élevées debioptérine.
- Chez des larves de 2 et 3
jours,
lesquantités
s’abaissentprogressivement
dansles 2 cas.
- Chez des layves de 4
jours,
laquantité
debioptérine
est laplus
basse. Elle estpratiquement
la même pour lesgelées
des mois dejuin
et d’août.b)
Pour les larvesd’ouvrières,
la teneur enbioptérine présente
une valeur élevéeau début de leur
développement
avec un maximumquand
ellesatteignent l’âge
de2
jours
sans doute parce que les larves d’ouvrières ont consommé au cours dupremier jour beaucoup
degelée
et que cetteabsorption
de nourriture ne se fait sentir chez la larve que 24 heuresplus
tard. Ce maximum estplus
élevé pour les larves d’ouvrièresprélevées
en août(environ
50!g).
La teneur enbioptérine
de ces larves resteplus
faible que celle de la
gelée correspondante.
A
partir
du deuxièmejour,
le contenu enbioptérine
des larves d’ouvrières dimi-nue. Au
quatrième jour,
il est très faible et à peuprès identique
à celui trouvé dans lesgelées
d’ouvrières du mêmeâge,
ceci aussi bien pour le mois dejuin
que pour le mois d’août.Le contenu en
bioptérine
desnymphes
est encoreplus
bas que celui des larves de 4jours.
Il est le même pour le mois dejuin
et le mois d’août alorsqu’elles
ont absorbéune nourriture larvaire différente
pendant
ces 2 mois.I,a
bioptérine
restante est évacuée avec les fèces avant lanymphose,
àpartir
ducinquième
stade larvaire.Il est
frappant
de constater que la teneur enbioptérine
des larves de i et de 2jours
est très
importante
alors que lepoids
du corps de larves de mêmeâge
est à ce moment-là très faible.
lorsque
leurpoids augmentera
la teneur enbioptérine
diminuera.Les auteurs ont en même
temps analysé
de mai àjuillet
le contenu enlipides
dela
gelée
de larves de zjour
et montré que celui-ci reste constant etreprésente
10p. 100 dupoids
de lagelée
sèche.III. -
METABOLISME
DE LABIOPTÉRINE
Poursuivant leurs travaux, les mêmes auteurs
(H ANS E R
etRE MBOLD , ig6o)
mirent en évidence par
séparation chromatographique
surpapier
laprésence
de8 taches fluorescentes dans les extraits de larves de reines et de 4 taches dans les ex- traits de larves d’ouvrières. Ils se sont demandé si la
présence
de ces tachessupplé-
mentaires dans les larves de reines
provenait
de labioptérine
contenue dans lagelée royale
et s’il existait des différencesqualitatives
etquantitatives
dans le métabolisme de labioptérine
entre reines et ouvrières.Pour
cela,
ils ont nourri des larves de reines de2 j jours,
dans la ruche et des larves d’ouvrières de 2jours
en étuve avec de labioptérine marquée ( 2 - 14 C).
En outre, ils endécrivent la
synthèse.
Ils ont suivi lecomportement
de cette substancependant
lesdifférents stades de
développement
des reines et des ouvrières. Ils notent que l’activité de ro4impulsions
par minutecorrespond
à unequantité
de0 , 1 8
[Lg debioptérine
contenue dans 10mg de
gelée
d’ouvrières fraîche ou dans 0,5mg degelée royale.
Dans les deux cas, la radioactivité
augmente rapidement,
aussitôtaprès
laprise
de
nourriture,
mais elle diminue brutalement dès le troisièmejour.
Elle est éliminéeen
partie
avec les fèces avant lanymphose. Après
cetteélimination,
la radioactivité est faible. Elle reste au même niveau chez les reines et les ouvrièresjusqu’au
sixièmejour
et chez les reinesjusqu’au
stadeimaginal.
Parconséquent,
l’utilisationquanti-
tative de la
bioptérine marquée
est la même chez les reines et les ouvrières.Pour étudier les
produits
de transformation de labioptérine,
les auteurs l’ontadministrée
marquée
à des larves de reines de zjours. Après
élimination desfèces,
ilsont examiné les
nymphes royales
dupoint
de vue de leur fluorescence et de leur radio- activitéaprès chromatographie
de leur extrait sur unéchangeur
à base de cellulose.La
bioptérine
absorbée resteinchangée
chez lesnymphes
de reines et ne subitaucune transformation en autres
composés
fluorescents. Il en est de même pour tous les autres stades dedéveloppement
des reines et des ouvrières.Le maximum de la radioactivité se
place
au même endroit que celui de la fluo-rescence
caractéristique
de labioptérine. Seulement,
chez les larvesqui
n’ont pas éliminé leursfèces,
on trouve enplus
de labioptérine,
d’autresproduits
fluorescents nettement radioactifs.De
plus,
dans les extraits de larves de reines et de larves d’ouvrièresséparés
parchromatographie
surpapier,
les auteurs trouvent à côté de labioptérine
depetites quantités
de substances sensibles au test de croissance avec Cyithidiafasciculata.
Cesont
peut-être
descomposés
actifs du métabolisme de labioptérine.
IV. - ORIGINE DES
DIPF’!R!NTS COMPOSÉS CHIMIQUES
DES
GELÉES
Par la
suite,
lesauteurs, après
avoir étudié les différentscomposés
desgelées
enarrivent tout naturellement au
problème
del’origine glandulaire
de ces sécrétions.Étant
donné que lesglandes hypopharyngiennes
au moment de lapériode
d’éle-vage du couvain sont très
développées, qu’elles
le sontbeaucoup
moins avant etaprès
cette
période,
il estpossible
de les considérer commeproductrices
degelée
chez lesnourrices de 5 à 15
jours.
R!n!so!,D et HANSER(ig6o, V)
ont cherché à savoir si cesglandes pouvaient
sécréter l’acidehydroxy-io
décène-2oïque
et labioptérine.
Touten tenant
compte
de leurrésultat,
nous résumerons en mêmetemps
ceuxqui
furentobtenus en
19 6 4
etpubliés
dans une autre revue, ceci afin d’avoir une vue d’ensemble aussicomplète
quepossible
de toutes ces recherches.Deux méthodes ont été utilisées :
i. La
première
méthode consiste à marquer d’un colorant desjeunes
abeillesécloses à l’étuve. Ces ouvrières sont remises dans la colonie
jusqu’à
cequ’elles
aientatteint
l’âge
d’être desnourrices,
entre 5 et i5jours.
A ce moment, les ouvrières sontprélevées
et toutes lesglandes
sontdisséquées puis
soumises à une extraction en vuede
l’obtention,
soit de leur fractionlipidique,
soit de leur fraction aqueuse.La fraction
lipidique
est ensuitepréparée
en vue d’unechromatographie
surpapier,
pour la mise en évidence de la fraction très acide contenant l’acidehydroxy-zo-
décène-2
oïque
et celle de la fraction neutre.La fraction aqueuse est
également préparée
en vue d’unechromatographie
surpapier.
Les bandes depapier
sontdécoupées
et mises dans une solution nutritive contenant soit leflagellé
Crithidiafasciculata
dont la croissance est sensible à lapré-
sence de
bioptérine,
soit le Lactobacillus arabinosusqui permet
de tester laprésence
d’acide
pantothénique.
a)
PourLa f y action lipidique,
les résultats sont les suivanis :oc)
Lesglandes hypopharyngiennes
et labiales des nourrices neprésentent
pas lamême
composition
en fraction acides gras libres et en fraction neutre. Lesglandes hypopharyngiennes
sont lesplus
riches en acides gras et lesglandes
labiales en fractionneutre.
I,’importance
de la fraction acides gras desglandes hypopharyngiennes
est enrelation avec la
présence
de l’acidedécénoïque.
Apartir
de i 30oglandes hypopha- ryngiennes,
les auteurs ont obtenu 140yg de cet acide sous forme d’azoester.!)
Les auteurs(i 9 6q.)
ont aussi étudié sa concentration dans lesglandes
mandi-bulaires. Ils trouvent que celles-ci contiennent
plus
d’acides gras que lesglandes hypo- pharyngiennes.
C’est aussi dans lesglandes
mandibulaires que la fraction neutre est laplus importante.
La fraction neutreproviendrait
de la matière grasse des cellulesglandulaires.
Les
glandes
labiales ne contiendraient que des traces de cet acide gras.b)
Pour lafraction
aqueuse, les résultats sont les suivazzts :ce)
En cequi
concerne labioptérine,
leschromatogrammes
des extraits deglandes hypopharyngiennes
examinés en UVprésentent
une faible fluorescence bleue carac-téristique
des dérivéspuriques.
Deplus,
ilsréagissent
defaçon positive
au test decroissance avec Cvithidia
fasciculata.
Un extrait de 200glandes hypopharyngiennes
contient environ 0,1yg de
bioptérine.
Dans lepollen,
les auteurs nepurent
démontrerla
présence
de cecomposé.
Ils en concluent que l’abeillepeut synthétiser
elle-même labioptérine.
Les
glandes
mandibulaires contiennentégalement
de labioptérine.
Les auteurs(
19 6 4
)
ont étudié sa concentration dans toutes lesglandes
en fonction de différentes conditionsexpérimentales :
- Pour des essais réalisés en
juin,
lesglandes
mandibulaires ethypopharyn- giennes
d’ouvrièresappartenant
à une colonie normale contiennent la mêmequantité
de
bioptérine.
Les
glandes
mandibulaires d’ouvrièresalimentées 4 jours
en étuve avec du sucreet du
pollen,
en l’absence de reine et decouvain,
contiennent 10foisplus
debioptérine
que les
glandes hypopharyngiennes
d’ouvrières maintenues dans les mêmes conditions.Les
glandes
mandibulaires de nourricesprélevées
d’une colonie necomprenant
comme couvain que des larves de
reines,
contiennent 100foisplus
debioptérine
que lesglandes hypopharyngiennes
d’ouvrièresplacées
dans des conditionsidentiques.
Par contre, les
glandes
labialescéphaliques
etthoraciques
en contiennent très peu,quelles
que soient les conditionsexpérimentales.
Cette
augmentation
de la teneur enbioptérine
est donc seulementcaractéristique
des
glandes
mandibulaires.Quelques expériences
faites en août sur lesglandes
d’ouvrières de colonie normale et sur celles d’ouvrières maintenues en étuve montrentqu’elles
contiennent encore unpeu
plus
debioptérine.
La teneur varie avec les saisons. Ces variations sontanalogues
à celles que les mêmes auteurs ont observé dans la
gelée
d’ouvrières.!)
En cequi
concerne l’acidepantothénique,
les résultats sont exactement les mêmes. En aoîtt les auteurs trouventtoujours davantage
de cet acide dans lesglandes mandibulaires,
en fonction des différentes conditionsexpérimentales
que nous venonsde décrire. En
juin
de l’année suivante des déterminations d’acidepantothénique
ontconduit à des résultats semblables.
y)
Pour lescomposés hétérocycliques
autres que labioptérine,
des extraits aqueuxglandulaires
ont été étudiés parchromatographie comparative. D’après
l’ob-servation des substances absorbantes à 260 my, les auteurs ont pu établir que les
composés puriques (adénine
etdérivés)
sont sécrétésuniquement
par lesglandes hypo- pharyngiennes.
2
. La deuxième méthode consiste à administrer à de
jeunes
ouvrières maintenuesen étuve de la
bioptérine marquée
dans une nourriture à base de miel dilué. Les au- teurs déterminentaprès 4 8
heures larépartition
de la radioactivité dans les diffé- rentesglandes
etparties
du corps de l’ouvrière.Les mesures ont montré une
augmentation
de la radioactivité dans lesglandes
hypopharyngiennes.
Par la suite
(rg6 4 ),
cesexpériences
ont étécomplétées
par des histo-autoradio-graphies
des différentesglandes
d’ouvrières de 8 à z2jours ayant
reçu de labioptérine marquée
dans leur nourriture ou eninjection.
Puis elles ont été fixées à destemps
dif- férents : i, 4, 24et4 8
heures.I,’apparition
de la radioactivité est bien notée sélecti- vement dans lesglandes hypopharyngiennes
et non dans lesglandes
mandibulaires.Dans certains cas,
l’apparition
debioptérine marquée
acependant
eu lieu dansles
glandes mandibulaires,
mais seulementaprès
un délai de 24 heures.Les
glandes
labialescéphaliques
etthoraciques
ne fixent pas labioptérine
radio-active.
La
bioptérine
n’étant pas fixée dans lesglandes mandibulaires,
ces dernières doi- vent lasynthétiser ;
elle serait éliminée ensuite par lesglandes hypopharyngiennes.
Appliquant
le même raisonnement à l’acidehydroxy-io
décène-2oïque,
les au-teurs allemands considèrent
alors,
en tenantcompte
des travauxanglais
CAI,Low etcoll.,
BARKER etcoll., ( 1959 )
que lesglandes
mandibulaires des ouvrières sont des organes deproduction
de cet acide et que lesglandes hypopharyngiennes
sont des or-ganes d’élimination. D’ailleurs la structure
histologique
de ces dernièresglandes
estassez
simple.
Les
glandes mandibulaires,
à l’inverse desglandes hypopharyngiennes
nerégres-
sent pas chez les butineuses.
D’après
une communication orale de CALLOW elles con-tiennent
beaucoup
d’acidehydroxy-io
décène-2oïque.
BoCH et SHE9xxR( 19 67)
entrouvèrent 60yg par abeille
âgée
de 2rjours.
En fonction des résultats de
19 6 4
concernantl’augmentation
de la teneur enbioptérine
et en acidepantothénique
chez lesnourrices,
les auteurs allemands suppo-sent que ce sont les
glandes
mandibulairesqui jouent
une fonction décisive dans la fabrication des différentesqualités
degelée.
Lesglandes hypopharyngiennes
sécrè-teraient la
gelée
d’ouvrières considérée comme un aliment de base.Ils font remarquer que les
glandes
mandibulaires contiennent aussi bien descomposés
solubles dans l’eau que dans l’éther.Les
glandes
labiales ne contenant que très peu debioptérine
et d’acides gras neparticipent probablement
pas à la formation de lagelée
d’abeilles.Le
tableau récapitule
lesprincipales
substances mises en évidence dans lesglandes
des ouvrières.V. -- PREUVE
D’UN
PRINCIPEDÉTERMINANT
DANS LA
GELÉE
ROYALEYarmi toutes ces substances isolées des
glandes
et desgelées,
en existe-t-il unequi
soit
responsable
de la transformation de lajeune
larve d’ouvrière en reine ?Pour mettre en évidence un
principe déterminant,
RE1BŒOI,D et HANSER( 19 6 4 )
ont
procédé
àl’élevage
artificielclassique
en étuve dejeunes
larves d’ouvrières de1 à 2
jours, pesant
o,5à 2mg. Ces larves ont été alimentées avec lesrégimes
suivants :- gelée royale
fraîche ou de i an conservée à -3 o o C,
- gelée d’ouvrières,
- gelée royale
améliorée avec les fractionsprotéique, lipidique, hétérocyclique
et
dialysable
de lagelée royale
ainsiqu’avec
des vitamines.La
gelée
améliorée a été additionnée ou non d’acidepantothénique,
debioptérine
et de
néoptérine
desynthèse,
de basespuriques
etpyrimidiques,
d’une fraction hété-rocyclique provenant
debutineuses,
de différentes fractions de lagelée
d’ouvrières et enfin d’une fraction«f
» dudialysat
degelée royale ( 1 ).
Pour
juger
de l’efficacité desrégimes alimentaires,
les auteurs ont faitporter
leur observation sur certains caractèresmorphologiques
desimagos
tels que la forme desmandibules,
la différenciation despattes postérieures,
ledéveloppement
des ovaires.Ce sont ces caractères
qui permettent
dedistinguer
les reines des ouvrières.En même
temps,
les auteurs ont effectué des mesuresrespiratoires
avecl’appareil
de
Warburg
sur des larves d’ouvrières et de reinesâgées
de 3et jours, pesant
de 50 à 99mg.La différence de consommation
d’oxygène
entre ces deuxtypes
de larves est par- ticulièrement nette : la consommation estplus
élevée chez les larves de reines que chez les larves d’ouvrières.Les résultats sont les suivants :
En
présence
degelée royale fraîche,
les larves indifférenciées se transforment dans les mêmesproportions
enreines,
formes intermédiaires et ouvrières. Enprésence
de
gelée royale stockée,
les larves deviennent presque toutes des ouvrières.( 1
) A ce propos, rappelons que la gelée royale d’abord dégraissée par l’éther se compose d’une fraction non
dialysable contenant des éléments qui sont solubles soit dans l’eau, soit dans l’éther et d’une fraction dialysable
soluble dans l’eau contenant des éléments adsorbables sur le charbon actif (les hétérocycles...). Les éléments non
adsorbés restent dans l’eau-mère que les auteurs désignent par le terme de dialysat. Dans celui-ci se trouve une
fraction f révélée par chromatol;raphie.
Pour la croissance des
larves, 4 fractions
isolées de lagelée royale
sont nécessaires : la fraction nondialysable,
cellequi
est soluble dansl’éther,
la fractiondialysable
etle dialysat.
L’acide
pantothénique,
labioptérine
et lanéoptérine,
substances très caracté-ristiques
de lagelée royale
ne sontcependant
pas des substances déterminantes. Ce-pendant
deux d’entreelles,
l’acidepantothénique
et labioptérine ajoutées
à lagelée royale
améliorée élèvent sensiblement le taux de survie.Le
principe
actif n’est pas contenu dans la fractionhétérocyclique
de lagelée royale.
L’activité
biologique
est localisée dans la fractiondialysable
de lagelée royale.
Les auteurs ont pu trouver le
principe
actif dans une fraction« f » chromatographiée
du
dialysat.
Cette fraction« f
» n’est pas encore très bien caractérisée car elle est ins- table. C’est ellequi ajoutée
à lagelée royale
amélioréepermet
auxjeunes
larves de sedifférencier en reines. Cette fraction
« f
» activepeut
être enrichie par des extraits de têtes d’abeilles nourrices. L’absence de la fraction « f » ne conduitqu’à
l’obtention d’ouvrières.Deux autres travaux
publiés
dans la même revue, neprésentant
pas unrapport
direct avec cesproblèmes
etayant
un caractère essentiellementchimique,
n’ont pasété mentionnés
(R EMBOLD ,
BLSr.HM9:!n,19 6 2 ;
R!MBO!,D, METZGER,196 7 ).
CONCLUSION
Si
j’ai
tenu àprésenter
cette revue, c’est parcequ’à
mon avis les recherches tou- chant au déterminisme des castes onttoujours
soulevé certaines difficultés. De nom-breux
spécialistes
ontessayé
de les résoudre non pas seulement enAllemagne
maisaussi dans
beaucoup
d’autres pays.J’ai
voulusimplement
faire ici lepoint
des résultats d’uneéquipe.
Les conclusions de R!MSO!,D et HANSER
(ig6 4 ) indiquent
que l’ons’approche
dela solution sans
cependant
yparvenir
totalement.Avec mon
collègue chimiste,
M.BARBIER,
nous avons aussi effectué de nombreuxdosages,
non pas dans lagelée royale
mais chez lesreines,
leurs larves et les ouvrières d’abeilles. Chez ces dernières nous avons mis en évidence( 19 6 0 )
comme d’ailleursd’autres chercheurs
(B ARK E R
etal.,
CALI,OW etal., 1959 )
dans lesglandes
mandibu-laires,
laprésence
de l’acidehydroxy-io
décène-2oïque.
Nous avons montré que les ouvrières naissantes en sécrètent très peu et en19 6 2 (PAIN
etal.,)
que les larves de reines en contiennentégalement.
En19 6 7 (PAIN
etcrl.,)
ont été effectués desdosages
individuels de cet
acide,
par tête d’ouvrière. Nous avons établi que lesquantités
détectées sont très faibles par
rapport
à celles d’un autreacide,
l’acidecéto- 9
décène-2oïque
contenu dans les têtes de reines.Les variations sont
importantes
d’une ouvrière à l’autre.Actuellement,
nousnous demandons si elles ne
pourraient
pas être mises enparallèle
avec les variationsde la teneur en
bioptérine
et en acidepantothénique
observées par les auteurs alle- mands.Reçu pour
publication
en août y68.SUMMARY
THE BIOCIIEMISTRY OF THE LARVAL NOURISHMENT OF QUEEN AND WORKER BEES
(«
APIS MELLIFICA »L.).
REVIEW OF TIIE WORK OF THE 11AX PLANCK INSTITUTE
In
comparing
the chemicalcomposition
of thejelly
distributed to the queen larvae with that of thejelly
distributed to the worker larvae, the German authors have sought toexplain
how thecastes are determined. The content in
lipides
and infatty
acids containing10 -hydrox Y -2-decenoic
acid is identical in both larval foods.
Biopterin
is contained in greaterquantities
in the royaljclly
than in that of the workers.Neopterin is also a churacteristic component of the
royal jelly,
but it is less concentrated than thebiopterin.
Otherpteridins
have been isolated in thenymphs,
such asisoxanthopterin, carboxylic pterin, neopterin
andviolapterin.
Although thequantity
ofpantothenic
acidappearing
in theroyal jelly
was four times that found in the worker’sjelly,
the authors do not consider this vitamin to be the chief onedetermining
the transformation of the worker larva into a queen. Thejelly
ofthe young worker larvae differed from that of older larvae
by
the existence of variations in quan-tity
in thebiopterin
content.The authors suppose that it is the nrLUdibular
glands
whichplay
a decisive function in differen-tiating
thejellies.
Thehypopharyngeal glands
secrete the worker’sjelly
which is considered as abasic food. The biological
activity
responsible for determining castes would be localized in thedialy-
sable fraction of the
royal jelly.
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