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Etudes sur le moment magnétique dans les alliages
ferromagnétiques. I. La question de l’activation et du
moment élémentaire
Robert Forrer
To cite this version:
ETUDES SUR LE MOMENT
MAGNÉTIQUE
DANS LES ALLIAGESFERROMAGNÉTIQUES
I. LAQUESTION
DE L’ACTIVATION ET DU MOMENTÉLÉMENTAIRE
Par ROBERT FORRER. Laboratoire de
Magnétisme. Strasbourg.
Sommaire. 2014 La variation des moments
atomiques dans les alliages des éléments ferromagnétiques Fe, Co, Ni entre eux est discutée. En portant les moments des alliages en fonction du titre électronique, on voit
qu’ils sont situés entre deux limites, inférieure et supérieure. La limite inférieure, pour la plupart des alliages,
dépasse le moment normal d’un demi-magnéton de Bohr. On en conclut que ces alliages ont une activation par-tielle constante
(Ads
=1/2).
L’extrapolation de la limite supérieure confirme cette activation partielle. Le fer lui-même n’est pas activé. Il en résulte l’existence d’une région de croissance progressive de l’acti-vation qui a comme conséquence l’augmentation du moment atomique moyen dans les Fe-Co, Fe-Pt, Fe-Rh, Fe-Ir.Le moment de base (moment normal + moment d’activation) est attribué au spin de l’électron dont
l’unité de mesure naturelle est le magnéton de Bohr.
Le moment supplémentaire (entre les deux limites) peut atteindre, par électron, la valeur de 1 /5 MB = 1 Mw. Le magnéton de Weiss est donc l’unité de mesure qui convient pour le moment supplémentaire.
L’extrapolation vers un élément de moment magnétique maximum (état d5) donne au moment
supplé-mentaire la valeur d’un magnéton de Bohr. On fait l’hypothèse que le sous-étage, considéré comme unité, a
reçu un quantum de moment cinétique. Le moment supplémentaire serait donc de nature orbitale. Si les autres moments supplémentaires résultent aussi d’une répartition égale d’un quantum de moment cinétique entre les 5 cases, qu’elles contiennent des paires ou des électrons solitaires, ces moments seront des multiples du
magnéton de Weiss.
Les moments observés, autres que les moments limites, s’obtiennent par des mélanges d’atomes sans et
avec moment orbital.
Les relations entre le moment supplémentaire et d’autres propriétés des ferromagnétiques seront traitées dans un article ultérieur.
A. Introduction.
Une
question
desplus importantes
dans le domaine duferromagnétisme
est celle du moment élémentaire. Onattribue,
engénéral,
les momentsatomiques
desferromagnétiques
auxspins
desélectrons,
ens’appuyant
sur lesexpériences gyromagnétiques qui
donnentapproximativement
pour g la valeur2,
carac-téristique
duspin.
On s’attend donc à trouver un moment de 1magnéton
de Bohr par électron soli-taire dusous-étage
magnétique. Or,
dans aucun cas,on n’a trouvé un moment
multiple
de cetteunité,
ni pour les élémentsferromagnétiques,
ni comme diffé-rence entre les moments de deux éléments.
Diverses solutions ont alors été
proposées.
Onpeut
admettre une activationpartielle
telle que le momentexpérimental
en résulte. Pour le fer avec le moment[1. ==
2,2
MB
on aurait l’activation A =0,2,
pour le cobalt
( ~
=1,7
MB) A = 0,7
et pour le nickel([1.
=0,6 MB)
A =
0,6.
Slater(1) a
mis une telle activationpartielle
en
rapport
avec lespropriétés énergétiques
desétages.
Une autre solution a étéproposée
par L. Néel(2)
en admettant uniformément une activation de A = 1et en
supposant
que le momentmagnétique
dechaque
(1) Phys. Rev., 1936, 49, p. 537.
(2~ Ann. de Physique, 1937, 8, p. 237.
atome
peut
être soustrait un certaintemps
auchamp
moléculaire de ses voisins. Il en résulterait alors le déficit observé.
Il y a donc lieu de discuter à nouveau les moments
donnés par
l’expérience.
Une autre raison m’a d’ailleurs amené à
m’engager
dans cette discussion.
J’ai pu montrer
(3)
que lespoints
de Curie 0 sont situés sur une échellethermique
discontinue et que lenombre ~V des interactions est relié à 0 par 0 = F
B/7V
où
F,
de l’ordre de3000,
exprime
l’intensité del’inter-action.
-Or,
lepoint
de fusion des métaux fusiblesdonne,
traité par la mêmeformule,
une intensité du même ordre degrandeur
(4)
et,
dans ce cas, les interactions(appelées provisoirement
contactsélectroniques)
situées dans un même
plan
ont été attribuées à uneorbite solitaire p
(avec
le nombrequantique
orbital l =1).
Ces métaux fusiblessont,
eneffet,
caracté-risés par unsous-étage
pincomplet.
De
même,
dans le cas des métauxréfractaires,
lepoint
de fusion a été attribué à larupture
des contactsdes électrons solitaires du
sous-étage d incomplet
(3) R. FORRER. J. de Physique, 1933, 4, p. 109, 186, 427 et 5010
(4) R. FOR RER. J. de Physique, 1937, 8, p. 241.
182
(l
=2)
(5)
avec une intensité F double de celle des électrons p.Revenant aux
points
de Curie il fallaitvoir, si,
dans lesferromagnétiques
à côté des orbites nécessaires pour lespoints
de fusion il y avait unedisponibilité
en électrons suffisante pour satisfaire aux interactions nécessitées par lepoint
de Curie. Je me suis renducompte
que ce n’est pas le cas. Il estimpossible,
enparticulier,
de trouver les orbites réalisant le nombreélevé de
contacts,
N =24,
exigé
par lepoint
de Curie du cobalt.Ce
problème
non résolu m’a incité àreprendre
laquestion
des moments dans sesrapports
avec le nombre des électrons solitaires et lespoints
de Curie. A cause du nombretrop
restreint d’éléments ou decombinai-sons
ferromagnétiques, je
m’adresse aussi auxalliages
ferromagnétiques
Fe-Co, Co-Ni,
Fe-Niet,
pourcer-taines
vérifications,
auxalliages
Fe-Pt,
Fe-Rh,
Fe-Ir et Fe-Si.
B. La
question
de l’activation dans lesalliages ferromagnétiques.
1. Le
graphique
desalliages
Fe-Co-Ni. - Unmagnéton
de Bohr estégal
à4,96
magnétons
empi-riques
de Weiss. Les deux unités sont encoresujettes
à delégères
retouches etje
pose ici : 1magnéton
de Bohrégal
à 5magnétons
de Weiss. 1MB
=5lBtfw.
(Voir
à cesujet
le calcul de M. PierreWeiss,
Bulletinde la Société
française
dePhysique,1938, p. 140
S.).
Dans le
graphique
de lafigure
1 estporté
le momentatomique
moyen desalliages
en fonction du nombreatomique
moyenZ,
c’est-à-dire en fonction du titreélectronique ;
le titreatomique
des Fe-Co(6)
est doncporté
en abscisses entre Fe(Z
=26)
et Co(Z = 27),
celui des Co-Ni
(6 )
entre Co(Z
=27)
et Ni(Z = 28).
Les
alliages
Fe-Ni(6)
sontportés
entre Fe et Ni(Z
= 26 et28).
Leur échelle en abscisses est doncdouble de celles des Fe-Co et des Co-Ni. Le réseau du
cube centré est
désigné
par a, celui du cube à facescentrées par y et le réseau
hexagonal
compact
par e.
On remarque que l’allure
générale
des moments des Fe-Co-Ni et des Fe-Ni est la même. Lareprésen-tation des moments en fonction des titres
électro-niques
est doncparticulièrement expressive.
Remar-quons aussi que les limites des domaines des réseaux
oc et y sont situées
approximativement
au même titreélectronique
dans les Fe-Co et les Fe-Ni.Dans les réseaux
compacts
à 12 voisins(y
ete)
lescourbes des deux séries
d’alliages
sontplus
rappro-R. FORRErappro-R. J. dl? Pla2sique, 1938, 9, p. 388.
~6) Les moments atomiques moyens des alliages Fe-CO et Co-Ni ont été déterminés par P. WEISS et R. FORRER, Ann. de Phys., 1929, 12, p. 279 ; ceux des Fp-Ni par M. PESCHARD, Revue de Métallurgie, 1925, 22, p. 490, 581, 663.
(7) M. FALLOT. Ann. de Physique, 1936, 6, p. 305.
chées que dans le réseau du cube centré à 8 voisins
(a).
Onpeut
d’ailleurs déduire de cegraphique
unerègle générale qui
se vérifie aussi dans les autresalliages
magnétiques
du fer(7).
Dans un même réseau cristallinles courbes des moments
magnétiques
sont convexes vers le haut. Onpeut
direqu’il
y a tendance à former unalliage plus magnétique
que lecomporterait
la loi desmélanges appliquée
aux moments.2. La
région
desalliages
activés. Les limitesinférieure et
$upérieure
des moments. - Nousallons maintenant essayer d’enfermer les moments
expérimentaux
dans des limites aussi étroites quepossible.
Nous
appellerons
moments normaux {.Ln ceuxqu’auraient
les atomesferromagnétiques
si tous les électronspériphériques
étaient dans lesous-étage
3 c~(voir
le schémasuivant),
en attribuant àchaque
élec-tron solitaire(leur
nombre estz)
unmagnéton
deBohr
MB.
Tous les moments sont
supérieurs
aux moments normaux.La droite AB des moments normaux p.,,
(tracée
dans le
graphique
desalliages
de lafig.
1)
donne évidemment unepente Ay
== - 1MB
= -5 Mw.
Lapente
générale
des momentsexpérimentaux
est decet ordre de
grandeur,
saufpour
lesalliages
auvoi-sinage
immédiat dufer ;
aussi cesalliages
et le ferlui-même demandent un traitement à
part.
On voit
qu’en ajoutant
1/2
MB
à tous les moments normaux on reste encore au-dessous des momentsmesurés
(8).
Une droite CD depente
AP-
= - 1MB
située à 1
/2
MB
au-dessus de celle des moments nor-maux est donc une limite inférieureplus
étroite quela droite AB. Cette nouvelle limite
représente
les moments que l’on obtient enajoutant
aux momentsnormaux ceux
qui
résultent d’une activationpar-tielle constante
provenant
de ce que 1/2
électron paratome,
en moyenne, a été enlevé àl’étage
3d. Enadmettant que ces électrons se trouvent alors à l’état 4s
nous
désignons
cette activation parAd
== 1/2.
L’ex-trapolation
de cette droite CD vers E donnel’origine
(8) Les ferronickels entre 32 et 36 pour 100 at. Ni semblent faire exception à cette règle. Ils sont constitués par des mélanges
des états oc et y. L’un des deux états étant moins ferromagnétique
que l’autre, le moment expérimental doit présenter
virtuelle des
alliages ferromagnétiques,
située à Z = 28 1/2.
Une limite
supérieure
est donnée par lespoints
expérimentaux
eux-mêmes. Il estremarquable
que les moments de Fe-Co entre 50 et 75 pour 100 Co et ceux des Co-Ni entre 40 et 100 pour 100 Nis’alignent
surla même droite
(FG,
fig.
1)
dont lapente
estAy
=1,2MB
= -6M~~-.
Elles’extrapole
vers la mêmeorigine
virtuelle desferromagnétiques (point
E)
à Z == 28 1/2,
déjà
trouvée par la limite inférieure avecla
pente Ay
== - 1MB.
Cette coïncidence donne donc un fort
appui
àl’hypo-Fig. 1. thèse de l’activation
partielle
constanteAd
= 1/2
pources séries
d’alliages.
Onpourrait
penser que ce nombrefractionnaire vient de ce que la maille du réseau du cube à faces centrées
qui
contient 4 atomes demandejustement
pour la stabilité lapaire
d’électrons dans l’état 4s2. Mais on verra que cette activationAd
= 1/2
continue dans une
partie
desalliages
du cube centré.On ne
peut
donc pas mettre cette activation aussisimplement
enrapport
avec la nature du réseau et l’on doit se borner à constaterqu’elle
est le fait desferromagnétiques
à moins de 2 électrons solitaires.Or,
laquestion
del’origine
de ce taux d’activation 1/2
se pose. La mesure du momentmagnétique
ne donnequ’un
moment moyen.Ad
==1/2
doit donc aussi être une activation moyenne. Jl estprobable qu’elle
pro-vient d’un
mélange,
dans lerapport
1 : 1,
d’atomes avecA d
= 1 etA d
= 0. Dans le nickel parexemple,
la moitié des atomes serait à l’état 3d9
4s,
l’autremoitié à l’état 3 dlo.
3. La
décomposition
des moments. - Dans lesalliages
activés(avec
Ad
=1 /2)
nous pouvons doncdistinguer
deuxparties
essentiellementdifférentes
dumoment :
10 Le moment de base.- Il varie de 1
MB
parélectron;
il faut l’attribuer auspin
des électrons solitaires. Cemoment de base se compose encore de deux
parties :
le moment
normal
et le moment d’activation [.La(dans
ces sériesd’alliages
Il a =constant =1/2
Ma).
20 Le moment
supplémentaire.
- Ce momentpeut
avoir différentes valeurs pour le même titre
électro-nique.
La limitesupérieure
est de 9.magnéton
de Weiss parmagnéton
de Bohr du moment de base. La varia-tion de la valeur maxima du momentsupplémentaire
(désigné
paryx)
est doncAyx
= 1Mw
par électron.
Nous revenons dans la
partie
C sur ces 2espèces
différentes de moment et nous allons d’abord traiter
la
question
du moment du fer et desalliages
voisins.4. La
question
de l’activation dans le fer etdans les
alliages
voisins. --r Le faitque la
pente
184
mais de
signe contraire,
montre bienqu’il
faut les traiter àpart.
Puisque
le moment duf er
((1.
=11Mw)
est nettement inférieur à la valeur
(entre
12,5
et 15Mw)
qu’on
attendd’après
lesrègles qui
s’appliquent
entre les titres
électroniques
26,5
et28,
on est amenéà admettre
qu’il
n’y
a pas d’activation dans le fer. Son moment debase
estsimplement égal
au moment normal(Il-b
= 2MB).
Son momentsupplémentaire
estégal
à 1Mw.
Il se pose alors la
question :
dequelle
manière se fait dans lesalliages
voisins du fer la transition entrele moment du fer
(non
activé)
et celui desalliages
acti-vés.
J’admets que dans les ferrocobalts l’activation est constante
(avec
48 d
=1 /2)
àpartir
deFe3Co,
etqu’entre
Fe et Fe3Co le moment de base suit la loi desmélanges.
Cela conduit pour le moment de base à laligne
AHI(voir
fig.
1 et2)
en forme de toit avec lespentes
Ay
_ + 1MB
etdfL == -1 MB.
Le momentsupplémentaire
entre Fe et Fe3Co reste de l’ordre de 1Mw ;
entre Fe3Co et FeCo par contre il croît et atteint sa limite de 2Mw
à FeCo.Une confirmation de cette
interprétation
se trouvedans la variation du moment
atomique
moyen desalliages
Fe-Pt, Fe-Rh,
Fe-Ir(9).
Dans lafigure
2 estreproduite
lapartie gauche
desalliages
Fe-Co et sontportés
les momentsatomiques
moyens desFe-Pt,
Fe-Rh etFe-Ir,
évidemment aussi enfonction
dutitre
électronique
mais ici au moyen du nombre total tdes électrons
périphériques
(t
= 8pour
Fe, t
=9 pourCo,
Rh etIr, t
= 10 pourPt).
Les
points expérimentaux
desFe-Pt,
Fe-Rh et Fe-Ir sesuperposent
presque, la courbe des moments a exactement la même allure en forme de toit que celledes moments de
base,
admishypothétiquementjpour
i (A) M. FALLOT. Ann. de Physique, 1938, 10, p. 291.
Fig. 2.
Fig. 3..
les FeCo.
L’hypothèse
du même moment de base pourles
FeCo, FeRh,
Felr et FePts’impose
et secomplète.
par lapropriété
que le momentsupplémentaire
estapproximativement
constant et de l’ordre de 1MW.
Les Fe-Ni font
exception.
Onpeut
admettre poureux une variation linéaire de l’activation entre Fe et Fe3Ni. Le moment de base reste donc constant entre
Fe et Fe3Ni
(ligne AJ, fig.
3).
Le momentsupplé-mentaire reste de l’ordre de 1
Mu
Si l’on attribue le moment de
l’alliage
Fe3Si(Fe3V
secomporte
d’unefaçon
analogue)
aux trois atomes de fer en admettant que Si estdépourvu
demoment,
on obtient comme moment moyen du
fer y
=8,2 Mw,
voisin du moment moyen de FeNi
(7).
En attribuantde même pour les ferrosiliciures de titre différent de Fe3Si tout le moment au fer et en
portant
les momentsainsi obtenus dans le
graphique
des Fe-Ni(fig.
3)
onobtient 3 droites. La
première
est horizontale etparal-lèle à celle
qui représente
le moment de base admis pour les Fe-Ni. L’alluregénérale
de ces momentsres-semble
remarquablement
à ceux des Fe-Ni.C. La
question
du moment élémentaire. 1. Sur lacomposition
du momentferromagné-tique.
- Nous avonsdécomposé
tous les momentsdes
alliages ferromagnétiques
en deuxparties
de nature différente : le moment de base et le momentsupplémentaire.
Sans aucun doute le moment debase
doit être attribué auspin
des électronssoli-taires. du
sous-étage
incomplet
à l’état d.Il se pose donc la
question
de la nature du momentsupplémentaire.
Nous avons constaté d’abord que cemoment
supplémentaire
est essentiellementvariable,
que dans tous les
ferromagnétiques
il y a un tel momentsupplémentaire
et que sonrapport
au moment de base est inférieur ouégal
à la valeur limite de 1/5.
Lapente
limite ApL == 2013 6Mw
signifie
que, enattribuant la
pente Ay = - 5 MW = -1 MB,
ausupplé-mentaire est de 1
magnéton
de Weiss par électron. Lemagnéton
de Weisss’impose
donc comme unité de mesurepour le moment
supplémentaire
et pour celui-ciseule-ment.
Le moment maximum par électron solitaire est
donc la somme de 1
magnéton
de Bohrplus
1magné-ton de Weiss. On
peut
l’exprimer
par l’unitécom-plexe
MB+w
qui
estégale
à 6MW..
2. La
signification
et la provenance dumagné-ton de Weiss. - La
pente
limiteApL
_ - 6Mw
suggère l’interprétation
suivante : on obtient le momentmaximum de la famille du fer pour l’état
d5,
c’est-à-direquand
les 5 cases dusous-étage
d ne sontoccu-pées
que par des électrons solitaires. Si nousextra-polons
la différence despentes
limitesA~.
z 6-
(- 5)
_ -1Mw
jusqu’à
l’élémentqui
est dans cetétat,
nous obtenons pour son momentsupplé-mentaire : ~,x = 5
Mw
== 1MB.
C’est direque le
sous-étage
d5 a reçu un momentsupplémentaire
de 1MB,
soit d’une unité
théorique. Puisque
lespin
des électronsa
déjà
étécompté
dans le moment de base il nepeut
s’agir
que d’un moment orbital : lesous-étage
d5 entier a reçu unquantum
de momentcinétique.
Lesous-étage
à l’état d secomporte
donc comme un corps unitaire.D’après
cetteconception
1magnéton
de Weiss doitêtre exactement
égal à 1 /5
dumagnéton
de Bohr.Or,
le moment orbital estproportionnel
au nombrequantique l; [J.l
= 1NIB.
L’extrapolation
du momentsupplémentaire
vers un état d5 adonné yx
= 1MB.
Nous en concluons que la rotation du
sous-étage
3d se fait avec le nombrequantique 1
= 1. Je reviendraisur cette
question
dans un article ultérieur.3.
Principe
del’équipartition
du momentciné-tique
entre lespaires
d’électrons et les soli-taires. - Sinous revenons maintenant aux moments
des
alliages,
il seprésente
une difficulté.Pour un atome à l’état d9 par
exemple
où les 5 cases’ *du
sous-étage d
sontoccupées
par 4paires
d’électrons et 1 électronsolitaire,
nous observons un momentsupplémentaire
d’uncinquième
demagnéton
de Bohr. Nous sommes donc amenés à admettre quel’équipar-tition du mouvement de rotation ne se fait pas par
électrons,
mais par cases, de sorte que lespaires
reçoivent
autant de momentcinétique
que les soli-taires.On
peut
supposer uncouplage
entre moment despin
et moment orbital d’un même électron. Il s’en-suit que dans lespaires
où les moments desspins
secompensent
par leurantiparallélisme
le momentorbi-tal doit
également
s’annuler. Si lecouplage
spin-orbite étaitfaible,
il, en
résulterait un faibleparama-gnétisme
constant despaires
(10).
(1°) On pourrait attribuer à cette cause le faible paramagné-tisme constant qu’on trouve dans des combinaisons avec des atomes à l’état dl’ (voir G. FOEX. J. de Physique, 1938, t. 9, p. 37).
4. Discussion des résultats de mesures sur les
moments. -
D’après
cequi
a été ditci-dessus,
un électron solitairepeut
porter
deux momentsdifférents :
10 Le moment de
spin
pur. Son unité de mesure,est le
magnéton
de Bohr(MB
= 5Mw) ;
2° Si le
sous-étage
possède
encore unquantum
demoment
cinétique,
un moment orbitalégal à
unmagnéton
de Weiss par électron se superpose aumoment du
spin.
Nousdésignons
commemagnéton
composé MB +~,~r
(==
1,2
MB
= 6Mw)
l’unité demesure du moment total.
Dans les
alliages,
nous constatons alors les faits suivants(comparer
lafig.
1) :
~.° Aucun élément ou
alliage
n’a un momentcor-respondant
auspin
pur ;20 Le nickel et deux séries
d’alliages
(dans
les Fe-Co et lesCo-Ni)
possèdent
entièrement le momentcom-posé.
Le nickeln’a,
en moyenne,qu’un
demi-électronsolitaire
(e
=1 /2).
Son momentest ~
=1 j2
MB+w
=3Mw.
Le cobalt introduit
(jusqu’à
66 pour 100Co)
ensolution solide dans le nickel
(voir fig. 1)
donne lapente
A>
= 6Mw.
Avec e== 1 1/2
son moment est1
1 /2
MB+W == 9
Mw.
Fe Co avec e = 2 a un moment de 2
MB+w
=12Mw.
Le cobalt introduit en solution dans Fe Co a comme
dans le nickel un moment de
1 1 /2
MB +W
= 9MW.
30 Une
grande partie
des moments observés(entre
autres tous lesferronickels)
sontplacés
entre leslimites attribuées au
spin
pur et au momentcomposé.
On doit se demander comment obtenir ces moments intermédiaires.
Le moment observé
peut
provenir
évidemment d’unmélange
de moments sans et avec momentsupplé-mentaire.
Or,
cemélange
n’estprobable
que si lerapport
des titres des deux moments est en liaison avec la constitution du réseau parexemple,
ou mêmedirectement avec le titre des
alliages.
Un
premier exemple
est lef er ;
son moment(y
=1 ~M‘v)
s’obtient parmélange
enparties égales
d’un fer à 10 et d’un fer à 12
Mw,
momentcaracté-ristique
pour le fer non activé(e
=2)
avec momentde
spin
pur([1.
= 2MB)
et avec momentcomposé
(~ ==
2MB+W)-Or,
le réseau cristallin du fer du cube centrépeut
êtrereprésenté
en effet par l’enchevêtrement de deux réseaux du cubesimple
ou encore par celui de deux réseaux dutype
du diamant.Ce
point
de vue trouve une confirmation dans lefait que dans les Fe-Zn
(11)
lapente
des moments est186
égale
à - 10Mw.
Or,
il est évidentqu’on
nepeut
pasprêter
un momentferromagnétique
au zinc. Mais sil’on admet que le zinc
remplace
précisément
l’atomede
fer,
sans momentorbital,
à ti
=10Mw,
lapente
0~.
- - 10Mw
en résulte.Tandis que le cobalt en solution dans Ni ou FeCo a le moment
composé
de 11 /2
MB+Bv ==
9M,v
(voir
fig. 1),
l’élément cristallisant dans le réseauhexagonal
compact
n’aqu’un
moment intermédiaire(f-t
=8,5 Mw).
On
peut
obtenir ce moment parmélange
d’un tiersd’atomes à
spin
pur({L == 11/2
MB
=7,5
Mw)
et de deux tiers d’atomes à moment
composé
(f-t
= 1 1/2
Mp+w
= 9Mw).
Une surstructure avecce
rapport
d’atomes estpossible
dans le réseauhexa-gonal (fig.
4).
Fig. 4.
Le moment de
l’alliage
FeNi([1.
= 8,19, interpolé
d’après
Peschard,
s == 1 1/2)
peut
être obtenu par lemélange
enparties égales
du moment despin
etdu moment
composé
y =1/2
(7,5
+9)
=8,25
Mw.
Le
rapport
des constituants des moments 1 : 1 est celui des atomes.Le moment de Fe3Ni
([1. =10,55
MW, interpolé
d’après Peschard)
s’obtient par la moyenne de troismoments de
spin
(avec a
=2,
=10Mw)
et d’unmoment
composé
([1.
= 12M~r),
d’où :[1.
== 10,5
Mw.
De nouveau, le
rapport
des atomes et des momentsconstituants est le
même,
3 : 1.Le moment de FeNi3 est
5,78
Mw
(interpolé d’après
Peschard).
Un moment despin
(5
Mw)
et troismo-ments
composés (6 Mw)
donnent en moyenne5,75
Mw.
Nlême
rapport
de moments et atomes constituants.Nous allons encore déterminer par
extrapolation
les deux moments du
fer
activéhypothétique
(Ad
=1 j2
e = 21 /2),
~, = 2,5
MB
et~, = 2,5 Mp+w,
dansdivers
alliages (voir fig.
1).
Dans les Fe-Co « entre 25 et 50 pour 100 at. Co le
moment
extrapolé
du fer est [1.= 12,5
= 21 j2 X 5
Mw
(voir fig.
2) ;
moment despin.
Dans les Fe-Co « entre 50 et 75 pour 100 at. Co le momentextrapolé
est[L === 15 == 2
1/2x6
Mw ;
momentcomposé (voir
fig. 1).
Finalement,
on obtient lapente
initiale des Fe-Co(0~ _
+5,5
M~~,
voirfigure 2)
en conservant lerapport
1: 1 des moments sans et avec orbite dufer,
puisque
lapente
des moments de base est à[£ _ + 5Mw
et celle des moments limite
0~.
- + 6Mw.
Dans les ferronickels on a
supposé
la constance dumoment de
base ,entre
Fe et Fe3Ni. Lapente
initialedans les Fe-Ni
s’extrapole
vers le momentcomposé
de 2
MB+ BV =
12MW
deFe3Ni,
la suite entre 6 et 18 pour 100 Ni vers le moment demélange
(11 Mw)
de
Fe3Ni,
égal
à celui du fer(qu’on
rencontred’ail-leurs aussi dans
Fe3Pt).
Les moments intermédiaires
indiqués
s’obtiennent donc tous par unmélange
de moments sans et avecorbite dans des
rapports
trèssimples
1 :1,
1 : 2 et1 : 3,
qui
se retrouvent souvent entre les atomes consti-tuants. Endéfinitive,
un électron solitaire contribueau moment de l’atome soit par son
spin
seul,
c’est-à-dire par 1MB,
ou par sonspin
augmenté
du momentorbital 1
Mw
et
jamais
par une valeur intermédiaire. Le tracé de la limite inférieure des moments avec uneactivation constante
(Ad
= 1/2)
pour laplupart
desalliages
restequelque
peuhypothétique,
tantqu’on
n’a pas démontré que les deux moments
composants,
moment de base et moment
supplémentaire,
attribuésau
spin
et à l’orbite du mêmeélectron,
sont de naturedifférente ou ont une fonction différente. Dans un
article
ultérieur j e
montreraiquelles
sont lespropriétés
qui
sont en liaison avec le moment orbital(point
deCurie,
surstructure,
phénomène gyromagnétique).
Ces relationspermettront
à leur tour de déterminerexpé-rimentalement la limite entre le moment de
spin
etle moment orbital.
D. Conclusion.
La discussion des moments
atomiques
desalliages
ferromagnétiques,
portés
en fonction du titreélectro-nique
apermis
de tirer desconséquences importantes
de deux ordres
différents,
concernant d’unepart
l’activation,
et d’autrepart
lacomposition
desmoments et les unités de mesures rationnelles des moments constituants.
1. Activation. - Les
moments sont
compris
entre deslimites, inférieure
etsupérieure,
très étroites. Le tracé des deux limites conduit à la même conclusion : Tous lesalliages
Fe-Co-Ni sontactivés ;
sauf le fer lui-même.Dans tous les
Ni-Co,
dans les Fe-Co àpartir
de Fe3Co et dans les Fe-Ni àpartir
deFe3Ni,
donc dansla
plupart
desalliages
l’activation est constante(Ad
=1/2);
un électron sur deux atomes aquitté
lesous-étage
3d pour passer à l’état4s ;
le nombre des électrons solitaires s à l’état 3 d par atome est doncaugmenté
d’un demi.Le
fer
est à l’état normal(3d8),
donc non activé.Les deux droites
symétriques
en forme detoit,
caractéristiques
du moment de base des ferrocobalts sont confirmées par la variation du moment dans lesFe-Pt, Fe-Rh,
Fe-Ir dont les moments sont aussiexprimés
en fonction du titreélectronique
donné parles électrons
périphériques.
2. Le moment
composé
desferromagnétiques.
- Le moment des
ferromagnétiques
est considéré commecomposé
d’un moment de base et d’un momentsup-plémentaire.
Le moment de base
(constitué
par le moment normalet le moment
d’activation)
est attribué auspin
de l’électron. Sa mesure naturelle est lemagnéton
de Bohr(1
MB
parélectron).
Le moment
supplémentaire
est variable. Il atteint sa valeur limite dans deux sériesd’alliages (dans
les Fe-Co et lesCo-Ni).
Cette limitecorrespond
à la valeur d’unmagnéton
de Weiss pour unmagnéton
de Bohr du moment debase,
donc pour un électron. Lemagnéton
de Weiss est donc l’unité de mesurequi
s’im-pose pour le momentsupplémentaire
limite.On obtient cette unité en attribuant un quantum de
moment
cinétique
avec le nombrequantique
l =1. ausous-étage magnétique
entieret,
en admettant leprin-cipe
del’équivalence
des cases(une
paire
d’électronsreçoit
la mêmequantité
de mouvementqu’un
élec-tron
solitaire).
Le momentsupplémentaire
est doncsupposé
de nature orbitale.L’unité de mesure naturelle par électron du moment
composé
despin
et d’orbite est donc lemagnéton
composé :
lemagnéton
de Bohrplus
lemagnéton
de Weiss(MB+~j~).
La
plupart
des momentsqui n’atteignent
pas le momentlimite,
s’expliquent
par unmélange
de constituants sans et avec moment orbital.D’après
cette
conception
le ferlui-même,
non activé( E
==2)
(pt.
=1 ~.~1By)
se compose d’atomes sans et avec moment orbital(FeI : ~
=211~IB ;
Feii :pL == 2
MB1~.T).
On
peut
déterminer le moment du fer activé( s
= 21 /2)
par
extrapolation
àpartir
de certainsalliages :
on trouve les momentscorrespondant
auspin
sans et avec orbite. Dans lesalliages
lerapport
des nombres de moments constituants
qui
repro-duisent le moment observé est souventégal
aurap-port
des nombres d’atomes différents.Manuscrit reçu le 5 décembre 1938.
Erratum de l’article de MM. GRILLET et
DUFFIEUX,
n°2,
Février 1939.Page 90,
tableau desréactions, ajouter:
Norm.
0(’D)
0(’S)
18 bis
Na03 +
0 ~ 2NO +02
+1.62 ~
+3,57
+5,78
’