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Études sur le moment magnétique dans les alliages
ferromagnétiques. II. Le phénomène gyromagnétique.
Relation entre moments supplémentaires et points de
Curie
Robert Forrer
To cite this version:
ÉTUDES
SUR LE MOMENTMAGNÉTIQUE
DANS LES ALLIAGESFERROMAGNÉTIQUES
II. LEPHÉNOMÈNE
GYROMAGNÉTIQUE.
RELATION ENTRE MOMENTS
SUPPLÉMENTAIRES
ET POINTS DE CURIEPar ROBERT FORRER.
Laboratoire de
Magnétisme,
Strasbourg.Sommaire. 2014
D’après la discussion dans la Partie I, le moment élémentaire des alliages
ferroma-gnétiques Fe-Co-Ni est décomposé en deux moments de nature différente : le moment de base, dû au
spin, et le moment supplémentaire, de nature orbitale. On peut par conséquent calculer la limite
supérieure des phénomènes gyromagnétiques et y comparer les valeurs expérimentales. La conception d’un couplage spin-orbite fait comprendre la loi empirique d’approche à la saturation de P. Weiss.
D’autre part on montre que, dans le réseau du cube à faces centrées, où le nombre des voisins à courte distance est grand, le point de Curie dépend du moment supplémentaire et est indépendant du
moment de spin.
Ceci nous conduit à une conception générale de la provenance du point de Curie positif, donc du
ferro-magnétisme (au moins dans ces alliages étudiés). Le point de Curie 0398 est donné par le nombre N et
l’intensité F des interactions électroniques : 0398 = F
~N.
Le nombre des interactions est limité d’une part par la grandeur du moment supplémentaire si le nombre des voisins à la distance efficace est grand;il est limité, d’autre part, par ce nombre des voisins si le moment supplémentaire est grand.
Introduction. -- Dans la Partie I discuté la
grandeur
du momentferromagnétique
dans lesalliages
Fe-Co-Ni. Lapente
limitea~.
= - 6 M BY des moments en fonction du nombre des électronspériphériques
asuggéré
unedécomposition
desmoments élémentaires en un moment de
base,
dûau
spin
et mesuré par unmagnéton
de Bohr parélectron
solitaire,
et en un momentsupplémentaire,
orbital,
dû à la rotationdu sous-étage
magnétique
et mesuré par unmagnéton
de Weiss par électronsolitaire. Tous les atomes d’un
alliage
n’ont pas nécessairement ce momentsupplémentaire,
cequi
détermine un déficit de l’aimantation vis-à-vis de l’aimantation limite. Mais aucun
ferromagnétique
ne semble être
dépourvu
de ce moment orbital. Il reste à prouver que ce momentsupplémentaire
est effectivement de natureorbitale,
par lephéno-mène
gyromagnétique
parexemple.
Onpeut
enoutre démontrer sa nature
spéciale
par unecompa-raison avec les
points
de Curie.A. Le moment de
spin
et d’orbite et lesphéno-mènes
gyromagnétiques. -
Les moments utilisés dans la discussion citée sont des moments àsatu-ration,
obtenus parl’extrapolation
vers le zéro absolu et unchamp
infini. Ilsreprésentent
la sommedes moments, en admettant dans ces conditions une
orientation
parfaite
des moments constituants. Dans ce cas le nombrequantique magnétique j
et
puisque
le moment est mesuré(1) R. FORRER, J. de Physique, ig3g, X, p. 181.
par ji = 2s
+ 1,
le facteur deLandé g
devientsimplement
-Le
rapport
du momentcinétique
M au momentmagnétique 1-i.
estPuisque
g = 2 pour lespin,
lagrandeur
duphéno-mène
gyromagnétique
etpuisque
g = 1m
pour
l’orbite,
o e -
2. Si l’on pose lerapport
dum
moment orbital 1 au moment total 2s + 1
égal
àÎ.,
lephénomène gyromagnétique
devientNous pouvons
ainsi,
avec les fractions du moment,attribuées au
spin
et àl’orbite,
calculer lerap-port
o e ,
valable,
nous lerépétons,
pourl’alignement
mcomplet
des moments. Il donne donc une limitesupérieure
duphénomène gyromagnétique.
Orl’expé-rience
gyromagnétique
a été faite à latempérature
ordinaire et dans deschamps
relativement faibles.Si,
comme on doit l’admettre paranalogie
avec lesétats
spectraux,
le moment orbital estcouplé
aumoment de
spin
sous un certainangle,
on ne doitprendre
pour 1.
que lerapport
de lacomposante
75
du moment d’orbite
parallèle
au momentrésultant,
lacomposante
perpendiculaire
étant sans effet.Nous allons donc comparer la limite
supérieure
calculée dep e
avec les résultatsexpérimentaux.
m
Nous
rappelons
que
--Le Tableau 1
porte
pourquelques
éléments etalliages :
le momenttotal
les fractions dueau
spin
et due àl’orbite,
déduites de ladiscus-sion des moments
mentionnée,
la limitesupérieure
dep!: = 1
--
calculée avec cesdonnées,
et dansm
les deux dernières colonnes les coefficients dans l’effet
Barnett,
sous B(aimantation
parrotation)
et dans l’effet Einstein et de
Haas,
sous E. et H.(rotation
paraimantation).
Laplupart
de ces nombres sont citésd’après
les observations de S. J. Barnett(2),
d’autresd’après
Sucksmith et Bates(3), marqué
de *,d’après
Coeterier et Scherrer(4) marqué
de ;
etd’après
E. Beck(5) marqué
de~.
TABLEAU I.
e
Aucune valeur donnée par
l’expérience
n’estsupérieure
à la limite calculée. La limitesupérieure
est presque atteinte pour le ferélectrolytique
dans l’effetBarnett,
pour le cobalt dans les deux effets et pour le nickel(Beck)
dansl’eflet
Einstein et de Haas.(2) Rev. of l’Vlod. Phys., 1935, 7, p. 129.
(3) Proc. Roy. Soc., rg23, A, 104, p. 499 et 1925,108, p. 638.
(4) Helv. Phys. Acta, 1932, 5, p. 217 et 1933, 6, p. 483. (5) Ann. der Phys., 1919, 60, p. og.
Les autres effets observés sont inférieurs à la limite. Mais il
paraît significatif
que l’excès deo e
m sur l’unité soit
petit,
précisément
là(pour Fe3Ni)
où le calcul donne une faible valeur pour la limite.
D’une manière
générale
on doit s’attendre à ungrand
excès là où le momentsupplémentaire
estgrand
parrapport
au momentspin. D’après
la discussion citée des moments la limite du momentsupplémentaire
est de 1 Mw par 1Ma
(= 5 M ,,-),
c’est-à-dire pour 1. =
1 j6.
Le maximum duphéno-mène
gyromagnétique
doit
s’obtenir,
sous condition duparallélisme
duspin
et du moment orbital bienentendu,
pour lesalliages
situés sur lapente
limite(dans
lesferro-cobalts entre 5o et
75
pour ioo at. Co et dans les cobalt-nickel entre 33 et 100 pour ioo at.Ni).
Fige.
Le
phénomène gyromagnétique
doit êtreparti-culièrement
petit,
c’est-à-dire serapprocher
del’unité,
pour un ferronickel à 33 pour 100 at.Ni,
où le moment despin
estgrand,
le moment orbitalparticulièrement petit.
Une évaluation donne pour la limitee
-On
peut
penser que dans leschamps
moyens, utilisés pour lephénomène gyromagnétique,
lespin
estpratiquement
orientéparallèlement
auchamp,
le moment
orbital,
en liaison avec lecristal,
restant sensiblement dans la direction des divers axes de facile aimantation(les
axes dans le cas dufer).
Dans le cas d’une cristallisationconfuse,
lacomposante
parallèle
auchamp
est alors pour le ferégale
à1/2.
Lerapport
de l’excèsexpérimental
m
sur l’unité avec celui calculé est en effet
’ m
76
Dans le
cobalt,
parcontre,
onpeut
attribuer ladifficulté d’obtenir la saturation à ce que le
spin
ainsi que l’orbite tendent à rester
parallèles
à l’axedu cristal
hexagonal,
axe de facile aimantation à bassestempératures.
Leurscomposantes
dans la direction duchamp
restent alors à peuprès
dans lerapport
de leursgrandeurs.
Lephénomène
observépeut
donc atteindre la limite calculée.Nous concluons du fait que le coefficient du
phéno-mène
gyromagnétique
est engénéral
inférieur à la valeurcalculée,
qu’il
l’atteint presque dans certainscas et
qu’il
ne ladépasse jamais que le
momentsupplémentaire
que nous avons attribué à la rota-tion dusous-étage
magnétique
est un momentorbital;
le déficit dans lephénomène gyromagnétique
provient
de ce que, dans leschamps
employés,
ce n’estqu’une
composante
du moment orbitalqui
est efficace. B. Lecouplage
spin-orbite
et la loid’approche
de P. Weiss Laconception
ducouplage
spin-orbitepeut
donner uneexplication
plausible
de laloi
d’approche
de P. Weiss(6)
qui
se heurtait à cette difficultéqu’un
moment écarté de la direction duchamp
par uncouple
finiqui
provient
parexemple
des forces cristallinesdonne
une loi
d’approche
du second ordreen IIH.
On
peut
en effet admettre que leschamps
faiblesn’orientent que le
spin
oula
résultante des moments despin
etd’orbite,
cequi
diffère peu à cause de lapetitesse
relative du moment orbital. Leschamps
intenses par contrerapprochent
le moment orbital du moment despin.
Si les deux moments serepous-sent en raison inverse de leur écart
angulaire,
il enrésulte,
comme P. Weiss l’a montré(1),
la loid’approche
dupremier
ordre.C. Relation entre le moment orbital et le
point
de Curie. -Nous supposons donc que le moment des
alliages
ferromagnétiques
estcomposé
de deux momentsconstituants,
le moment despin
et le moment orbital. Onpeut
sedemander,
lequel
desdeux moments est en relation avec cette autre
grandeur
fondamentale desferromagnétiques
qu’est
lepoint
de Curie. Jedégagerai
par la suite la relation entre le moment orbital et lepoint
de Curie.Dans la
figure
2 sontportés
en fonction du nombre des électronspériphériques
les moments orbüaux des trois sériesd’alliages
Fe-Co,
Co-Ni et Fe-Niexprimés
en
magnétons
deWeiss,
comme ils dérivent de ladiscussion des moments de la Partie 1
[voir (~)].
Il est à remarquer que le moment orbital n’est enmoyenne
que le dixième du momenttotal;
si donc l’erreur dans la détermination du moment total(6) J. de Physique, 19 1 o, 9, p. 3;3.
(7) Rapport du Conseil SOLVAY. lYlagnétisme, 1932, p. I8g.
n’est que de
quelques
pour i ooo, elle est dequelques
pour 10o sur le moment
orbital,
ensupposant
exacteFig. 2.
la
grandeur
du moment despin
pur, tellequ’elle
résulte de l’activation admise dans la Partie I.Fig. 3.
Dans la
figure
3 sontportés
lespoints
de Curie E) des mêmes sériesd’alliages.
77 ast
frappante
surtout pour les Co-Ni et les Fe-Nilui
cristallisent dans le réseau du cube à faces -entrées(y)
et pour les Fe-Ni autour de 3o pour 100 Ni(cube
centré,
oc).
Il est évident que les deux quan-tités et0)
ne sont pascomparables
dans lesalliages
autour du cobaltqui,
aux bassestempé-ratures où le moment est
mesuré,
cristallisent dansun autre réseau
(hexagonal
compact,
s) qu’aux
hautestempératures
où sont situés lespoints
de Curie(cube
à facescentrés,
y).
Iln’y
a aucune ressemblance dans les Fe-Co.D’une manière
générale,
la ressemblance a lieu pour lespetits
moments orbitaux et pour leréseau y
du cube à faces
centrées;
nous en trouverons la raison dans la discussion ultérieure.Dans le détail il est
remarquable
que les moments orbitaux et lespoints
de Curie ont les mêmes valeurs pour Fe3Ni2 et pour Ni.quoique
le moment despin
dupremier
soitplus
que trois foisplus
grand,que
celui du second.Nous allons donc
porter,
indépendamment
du titreélectronique,
c’est-à-dire de lagrandeur
du moment despin,
lespoints
de Curie en fonction dumoment
supplémentaire (fig.
4)
desalliages
Co-Ni,
Fe-Ni et Fe-Co
qui
cristallisent dans le réseau(g)
du cube à faces centrées
(~y) :
Trois courbes(les
Ni-Co,
les Fe-Ni ascendants et les Fe-Nidescendants)
semettent sensiblement sur la même
ligne
et même les ferrocobalts se trouvent sur sonprolongement.
La conclusion est nette : Dans cette
région
desalliages
lepoint
de Curie nedépend
que du momentsupplémentaire,.
Lagrandeur
du moment despin
n’intervient pas.Cet énoncé trouve une vérification dans le fait que, si l’on essaye
d’extrapoler
la courbe vers l’axe despoints
deCurie,
on trouve que,quand
lepoint
de Curie tombe àzéro,
il reste encore unpetit
momentsupplémentaire
positif
ou autrement dit : un corpsmagnétique
(de la
f amilte
étudiée dufer
bienentendu)
dont le moment orbital nedépasse
pas ce minimum nepeut
avoir unpoint
de Curiepositif,
nepeut
pasêtre
ferromagnétique.
Il est difficile de se prononcer sur la
signification
du
petit
momentsupplémentaire
constant sansliaison avec le
point
de Curie. Ilpourrait
servir à vaincre unchamp
moléculairenégatif
de prove-nancecristalline,
opinion qui
estappuyée
par l’observation suivante : FeNi3peut
former(9)
parun recuit
prolongé
entre 5oo et45oo
une surstructure,où les atomes de fer
occupent
probablement
les noeuds d’un réseaucubique.
Le momentaugmente
(8) Ce réseau est remarquable par ces deux propriétésqu’un atome est entouré par un grand nombre (12) de voisins
et que le rapport eptre les distances aux voisins de la première
couche (d) et à ceux de la seconde couche (e) est très grand,
= de sorte qu’une interaction avec les atomes de
la seconde couche semble exclue.
C) Voir par exemple S. KAYA, J. Fac. Sc., Hok. Imp.
Univ., 1938, II, p. 29.
et tend à
partir
de5,74
M,y del’alliage trempé
vers
6,o4
Mw(d’après
Spielmann, Strasbourg, inédit).
Six
magnétons
de Weiss(=
i Mn + iMw)
consti-tuent la limite de moment pourl’alliage
à 1 électron solitaire.L’augmentation
du momentsupplémen-taire
(porté
dans lafigure
4),
ensupposant
que lepoint
de Curie n’a paschangé
d’une manière sensible. est donc en liaison avec la formation de lasurstruc-ture, ou autrement dit avec un
phénomène
cristallin.Fig. 4.
Pour chercher la relation entre le
point
de Curieet le moment
supplémentaire,
je
rappelle
(~o)
quej’ai
considéré lepoint
de Curie 0 comme résultantd’un certain nombre d’interactions N de l’atome considéré avec ses
voisins,
où l’intensité de cette interaction estreprésentée
par le facteur F(de
l’ordre de3ooo).
La relationproposée
(11)
alors était 0 -._-- FV N.
Onpeut
donc aussiporter
le nombredes interactions 301!V en fonction du moment
supplé-mentaire
(fig. 5),
calculé enadoptant
une intensitémoyenne
(F
= 301, le facteurcaractéristique
dufer).
est doncproportionnel
au carré despoints
de Curie(12).
La relation entre le nombre N des interactions (1°) J. de Physique, 1933, IV, p. ioq, r86, À2q et 501.
(11) Qui s’est aussi vérifiée dans un grand nombre de cas pour
les points de fusion; voir R. FORRER, J. de Physique, 193’;. 8, p. 2gi.
(12) Il faudrait en réalité introduire l’intensité F
caracté-ristique de chaque alliage qui, malheureusement, est inconnue,
Pour le nickel F = 3 ~ ~,
pour le cobalt F = 28-; probablement, ce qui déplacerait les points sur le graphique de la figure 5,
78
et le moment
supplémentaire
semble être linéaire :L’extrapolation
de la droite donne pour lapart
li-, du moment orbital inefficace pour lepoint
deCurie ,u.
= 0,3 Afw environ. La constante est Ne =20,pour ces séries
d’alliages;
c’est-à-dire un momentsupplémentaire
de 1 suffit pour la formationde 20 interactions.
Fig.5.
Nous
traçons
encore la droite OAparallèle
à la courbeexpérimentale qui
donne la relation entre pr et N pour p.; = o.D. Sur les deux conditions
qui
limitent lepoint
de Curie . -- Enappliquant
la relation 0- ==F" y’N
à divers éléments et combinaisonsferromagnétiques,
j’ai
pu constater que ~’ était souvent en liaison avecle nombre des voisins à la distance efl’lcace. Ainsi le fer a six voisins suivant les axes du cube à la
distance de 2,86 Â. Le nombre déduit du
point
deCurie,
est le double= 12).
Onpeut
réaliserces 12 interactions pour le fer en admettant que
l’interaction se fait suivant des
plans.
On a ainsiquatre
interactions dans chacun des troisplans
(100),
d’où N == 12. Ou autrementdit,
entre deux voisinspeuvent
exister deux interactions. Endésignant
le nombre devoisins,
situés à des distancesefficace,
parV,
on a N == 2 V. Dans lapremière
partie
du Tableau II sont réunis les
ferromagnétiques qui
répondent
à cette relation. _ TABLEAU Il.Par
contre,
dans un bon nombre deferromagné-tiques
N 2 V(voir
la deuxièmepartie
duTableau
II).
Dansquelques
cas on trouve N = V . La relationgénérale
entre le nombre des inter-actions et le nombre des voisins à distance efficace est doncA~2F.
’)
Le nombre des interactions est tout au
plus égal
audouble du nombre des voisins.
On voit que N 2 V
(Tableau
II) précisément
dans le cas du nickel et des ferronickels où la rela-tion
(1)
entre N et le moment orbital est valable.Nous en tirons les conclusions suivantes :
La limite
supérieure
dupoint
de Curie 0 est donnée par deux conditions fondamentalement différentes :1 ~ Si le nombre des voisins V à la distance efficace est
grand
et le moment orbitalpetit,
c’est ce dernierqui
fixe lepoint
de Curied’après
la relation(1).
Lepoint
de Curie est limité par le moment orbital.20
Si,
parcontre,
le moment orbital estgrand
et V estpetit,
c’est le nombre des voisins Vqui
détermine 0.Nous pouvons
exprimer
ces deux conditions parla
figure
6. Si le moment orbital p,. estplus petit
que ;~ ~., N ou 0 restentnuls,
aucunferromagnétisme
n’est
possible.
Si ,a,. estpetit
et Vgrand,
le nombre des interactions reste sur la droite BC. Si p..t. estgrand,
N est limité par V’ = ~ V et nous restonssur une des droites horizontales. Le moment orbital
nécessaire et suffisant pour créer le maximum d’inter-actions dans un réseau donné se trouve par la relation
(13) L. 3IIscH, Zeil. f ür Phys. Chem., 1935, B, 29, p. 42. j141 IV1. Guillaud, Strasbourg, inédit.
(Ii) FALLOT et R. HOCART, C. R. Acad. Sc., r g36, 203,
79
le
point
figuratif
se trouvant dans lafigure
6 surles intersections D.
Fig. 6.
E. Sur le moment orbital et le
point
de Curie dequelques
alliages
de fer. -- Nous allonsmain-tenant
porter
dans lafigure
7 le nombre des inter-actions 301N est par définitionégale
à~
301
en fonction du moment
supplémentaire
desalliages
du fer
qui
cristallisent dans le réseau du cube centré(ce),
Fe-Pt, Fe-Ir, Fe-Ni,
Fe-Co. Le moment orbital est celui déduit de la discussion du moment desalliages
dans la Partie I. A titre d’indication nous
repro-duisons en
lignes
fines les courbes de lafigure
5relatives aux
alliages
Co-Ni et Fe-Ni du cube à faces centrées(y).
Le
f er
(le
point
noir dans lafigure 7)
avec lj-.,. = i et = 12,y est situé
légèrement
à droite de laligne
des Co-Ni. Vj est limité par la condi-tion N = ~ V(V
=6).
Dans les
fer-platine
le momentsupplémentaire
et lepoint
de Curie restent constants.(Mais
nullement le momenttotal !)
Lespoints figuratifs
de cesalliages
restent sur celui du fer pur. Il està remarquer que dans ces
fer-platine
le moment despin
augmente
jusqu’à
~2,5 pour 100 et diminuejusqu’à
25 pour 100 at. Pt. Cette variation est sansinfluence sur 0.
Le
point figuratif
del’alliage
homogène
Fe-Ir à4
pour r oo at.Ir,
dont on a pu mesurer0,
resteau
voisinage
du fer pur( fig. 7).
Dans les
ferronickels 0
diminuelégèrement
jus-qu’à
25 pour 10o at. Ni.(A partir
de 10 pour iooNi,
O résulte d’une
extrapolation incertaine.)
Cettediminution
peut
être attribuée à une diminutionde l’intensité F avec N = const == 12. Le moment
orbital par contre
augmente
etdiminue,
cequi
donne ce crochet de la
figure 7 : e
est limité par la conditionN
2 V.Entre 25 et 33 pour 100 at.
Ni,
par contre, lespoints
seplacent
sur la droitepointillée :
Le nombredes interactions est limité par le moment orbital
et pç = o. C’est-à-dire
l’extrapolation
dupetit
fragment
de droite donne 0 = o(puisque
N =o)
pour il-.,. = o, c’est-à-dire pour le moment de
spin
pur.
.
Fig. 7.
Dans les
f erroco balts
oc le momentsupplémentaire
et 0augmentent,
lespoints figuratifs
restent à peuprès
sur la droite tracée par les Co-Ni. Le nombre Ndépasse
largement
le nombre 12 donné par N = 2 V.Le nombre des interactions
augmente
fortement pourchaque
atome de cobaltintroduit,
cequi
n’estpossible
que sous condition que les courtes distances suivant les axes(1 l 1)
deviennent des distancesefficaces entre Co et Fe.
Entre 25 et 5o pour ioo at. Co par
contre,
lemoment orbital
augmentant
rapidement,
N est limité par le nombre des voisins à distance efficace. Enrésumé,
les deux termes ,u~ etNa
de la relation N = - Ne semblent êtrecons-tants
(~~.
= o,3M".,
et Nr =20)
dans le réseau ducube à faces
centrées,
où n’intervient comme distanceefficace que la
plus
courte distance. Dans le réseau du cube centré(ce)
par contre, lepetit
bout de courbe des ferronickels(25-33
pour100)
sembleindiquer
que Ne a la même valeur(N,.
= 20)
par contreest très variable.
F.
Projets
d’expériences :
lesalliages
isoélec-troniques.
- Le moment80
total observé le moment de base
qui
est constitué du moment normal(par exemple li,,
= o pourNi,
et pn= 1 pour
Co)
et du momentd’activa-tion
(A~
= const==1/2
pour les
alliages
àpartir
de Fe3Co etFe3Ni).
Ainsi la détermination du momentsupplémentaire
déperid
de certaineshypo-thèses
(variation
du moment de base en raison de iMB
par électron solitaire et constance du momentd’activation).
On
peut
essayer de s’affranchir de ces inconvénientsen étudiant les moments et
points
de Curie et leurs relations dans certaines sériesd’alliages
où le nombre moyen des électronspériphériques
nechange
pas.Nous
appellerons
cesalliages : alliages
isoélectro-niques.
Dans une telle série le moment de base(spin)
est alors constant et lepoint
de Curiepeut
êtrecomparé
directement avec la variation du moment total. Une telle sériepeut
être obtenue parexemple
entre Co et FeNi où Z reste constant etégal
à 27. aCes
expériences
sont en train d’exécution.G.
Conclusions.
-- La discussion de la Partie I aconduit à la conclusion que le moment élémentaire des
alliages
ferromagnétiques
estcomposé
d’un moment debase,
dû auspin,
et d’un momentsupplé-mentaire,
dû à la rotation dusous-étage
magnétique,
donc de nature orbital.
La
grandeur
p-
desphénomènes
gyroma-m
gnétiques
peut
être calculée apriori,
si le moment orbital estparallèle
à celui duspin.
Sispin
et orbite sontcouplés
dans un certainangle,
la valeur calculéeest une limite
supérieure.
Les valeursexpérimentales
sont en effet inférieures à la valeur calculée etl’atteignent
presque dans certains cas. Lesphéno-mènes
gyromagnétiques
confirment
ainsi ladécompo-sifiott
proposée.
Mais laquestion
ducouplage
spin-orbite se pose.
2° La loi
d’approche
de P. Weisspeut
être considérée commeconséquence
del’exis-tence des deux moments de nature
différente,
si l’on admet que leschamps
intensesrapprochent
lemoment orbital du moment de
spin
et si ces deuxmoments se
repoussent
en raison inverse de leurécart
angulaire.
30 Dans les
alliages
du réseau du cube à faces centrées lespoints
de Curiedépendent
direcfement du moment orbital et sontindépendants
du moment despin.
Il en résultequ’aucun
de cesalliages
nepourrait
êtreferromagnétique
sans moment orbital. Unepetite
fraction du moment orbital semble êtrecompensée
par desphénomènes
cristallins et devrait être retranchée de cellequi
estdisponible
pour laproduction
dupoint
de Curie. Cettepartie compensée
varie en effet avec la surstructure.4~
On démontre que lepoint
de Curiequi
estconsidéré comme résultant des interactions
électro-niques
entre voisins à des distances efficaces est limité de deux manières différentes. Si le nombre des voisins estgrand,
c’est lagrandeur
du moment orbitalqui
détermine lepoint
de Curie. Si par contre le moment orbital est enexcès,
lepoint
de Curie est déterminé par lapropriété
que le nombre desinteractions ne
peut
dépasser
le double du nombredes voisins.
Dans les
alliages
dufer,
du cubecentré,
où le nombre des voisins à la distance efficace est relati-vementpetit (V
=6)
et le moment orbital relati-vementgrand,
lepoint
de Curiedépend
surtout dunombre des
voisins,
il restepratiquement
constant. Dans lesFe-Co,
parcontre,
0augmente
parceque les courtes distancesoccupées
par Fe-Co deviennentefficace;
dans les ferronickels de 2~ à 33 pour 100Ni,
le moment