• Aucun résultat trouvé

Économie de l’environnement – Ch. 1. Bien-être & efficience

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "Économie de l’environnement – Ch. 1. Bien-être & efficience"

Copied!
59
0
0

Texte intégral

(1)

Économie de l’environnement – Ch. 1. Bien-être & efficience

Prof. Philippe Polomé, Université Lyon 2

RISE / IMRIE – 2018-2019

(2)

Ch. 1. Bien être et Efficience

Expérience & notions Efficience

Théorèmes du bien-être Défaillances du Marché

(3)

I Nous allons créer un marché dans lequel vous serez vendeurs et acheteurs.

I Je donnerai à chaque acheteur et vendeur une carte à jouer numérotée.

Certaines cartes ont été retirées et toutes les cartes restantes portent un chiffre.

I Tenez votre carte de sorte à ce que les autres ne puissent pas voir le chiffre qu’elle porte.

I Les cartes des acheteurs : rouges (♥♦), celles des vendeurs : noires (♠♣).

I Chaque carte représente une “unité” d’une commodité indéfinie qui peut être achetée par les acheteurs ou vendue par les vendeurs.

L’échange

I Les acheteurs et les vendeurs se retrouvent devant et négocient durant 3 minutes. Le temps est chronométré ! Les prix négociés doivent être des multiples de 50 cents.

I Lorsqu’un acheteur et un vendeur s’accordent sur un prix, ils viennent enregistrer la transaction auprès de moi, me rendent leurs cartes, inscrivent le prix au tableau, retournent s’assoir, notent leurs gains et attendent que la période d’échange s’achèvent.

I Il y aura plusieurs périodes de marché. Tout le monde ne fera pas nécessairement échange à chaque période : ne vous découragez pas !

(4)

I Vous pouvez chacun vendre une seule unité du bien pendant une période d’échange.

I Le chiffre sur votre carte est le coût en Ecu qui vous incombe si vous faites la vente. Vous ne pouvez pas vendre à un prix < chiffre sur votre carte.

I Gain = prix que vous négociezchiffre sur votre carte (votre coût de la vente).

I Imaginez que vous pouvez acheter une voiture d’occasion au coût figurant sur votre carte ; si vous négociez un prix > ce coût, vous faites un bénéfice.

I Si vous ne vendez rien, vous ne gagnez rien : aucun coût pour cette période.

I Ex. carte = 2 deet prix négocié de 3.50 Ecu. Gain : 3.50 - 2 = 1.50 Ecu.

Acheteurs (rouge♥♦)

I Vous pouvez acheter une seule unité du bien pendant une période d’échange.

I Le chiffre sur votre carte est la valeur en Ecu que vous recevez si vous faites un achat. Vous ne pouvez pas acheter à un prix > le chiffre sur votre carte.

I Gain = chiffre sur votre carteprix négocié

I Imaginez que vous pouvez vendre une voiture d’occasion à un prix figurant sur votre carte ; si vous négociez un prix < cette valeur, vous faites un bénéfice.

I Si vous ne faites pas d’achat, vous ne gagnez rien cette période.

I Ex. carte = 9 deet prix négocié de 4 Ecu. Gain : 9 - 4 = 5 Ecu.

(5)

Notez vos gains à la fin de chaque période d’échange sur une feuille de papier, avec le prix négocié et votre valeur (rouge♥♦) ou votre coût (noir♠♣). Nous verrons à la fin qui a gagné le plus.

I

Expériences en économie

I Les sujets sont payés à la performance

I On suppose que cela correspond aux motivations des acteurs

“pro” sur un marché I Ils jouent à des jeux

I Jeu = toute situation où des personnes sont en interaction I Théorie des jeuxformalise ces situations, p.e. contrats,

contributions volontaires I Jeu & méta-jeu

I Méta-jeu = toutes les interactions hors du jeu, ennui...

I Limitées en expérience “réelles” car isolation I Si vous jouez au méta-jeu, on ne verra pas le jeu

(6)

Taxe :

I Le gouvernement décide d’imposer une taxe de 2 Ecu par unité vendue, qui doit être payée par les vendeurs (noir♠♣).

I Un vendeur qui ne vend rien ne paie pas de taxe.

I Donc, une taxe est comme une augmentation de coût de 2 Ecu.

I Lorsque une vente est enregistrée, je me charge de vérifier que le prix est bien 2 au-dessus du prix figurant sur la carte du vendeur.

I Pour les vendeurs, leur coût est effectivement 2 Ecu de plus que le chiffre sur la carte, c’est-à-dire si votre carte est un 3 deet que vous négociez un prix de 6 Ecu. Alors, vous gagnez : 6 - 3 (coût) - 2 (taxe) = 1 Ecu.

(7)

Discussion : Résultats

I

Découvrir les valeurs des acheteurs et les coûts des vendeurs

I Symmétrique

I Pour 24 joueurs (2 x 12)

I Vendeurs 2 2 3 3 4 4 5 5 6 7 7 8 I Acheteurs 10 10 9 9 8 8 7 7 6 5 5 4 I Pour 16 joueurs (2 x 8)

I Vendeurs 2 3 4 4 5 6 7 7 I Acheteurs 10 9 8 8 7 6 5 5

I

Séries de prix : Tableur

(8)

Discussion : Prix

I

Qui serait disposé à échanger plus à un prix de 4 Ecu ?

I Les vendeurs ou les acheteurs ?

I

Cette pression supplémentaire des acheteurs

I tendrait-elle à faire accroître ou décroître le prix par rapport à son niveau de 4 Ecu ?

I Jusqu’où le prix grimperait-il avant que l’excédent d’acheteurs disparaisse ?

(9)

Discussion : Gain

I

Quels commerçants ont le plus de chance de réaliser les premier échanges ?

I

Du point de vue d’un régulateur, seul le gain total est important

I Le coût est interprété comme perdu I p.e. énergie dépensée pour la fabrication I Pgains vendeurs & gains acheteurs

I Peu importe qui fait plus de gain

I La répartition des gains est une autre question

(10)

Acheteurs

Vendeurs Gains

10 2 8

9 3 6

8 4 4

8 4 4

7 5 2

6 6 0

5 7 –

5 7 –

P

24

I

Si on “décale de 1” les vendeurs

I + d’échanges, moins deP I

Si on force des échanges ?

I

Si on impose un plafond sur les prix en-dessous du niveau

compétitif ?

(11)

Discussion : Gain

I

Quels sont les gains possibles de l’échange ?

I Aurait-il été possible d’accroître les gains totaux au cours d’une période en forçant des ventes additionnelles ? I Examiner les gains par paires (valeur, coût)

I voir qu’on ne peut faire mieux qu’en associant les coûts faibles aux valeurs élevées

I donc enexcluantdu marché les coûts élevés et les valeurs faibles

I Le prix est unmécanisme efficace d’exclusion I Représentation géométrique dans 2 diapos

I

Sortir d’un système de prix ne change pas les valeurs et les coûts

I Donc pas le gain total possible (gâteau ci-dessous)

(12)

Gâteau social

I

Notion de valeur économique

I Dans l’exp. Ne dépend pas du prix

I Mais est réduite des coûts I Valeur nette = Valeur – Coût

I Dépend du fait qu’une demande soit satisfaite/réalisée I Pas besoin d’un bien matériel

I Ni non plus qu’il y ait propriété

I

Gateau social

I = ensemble de valeurs réalisées - moins les coûts I 2 questions

I Comment faire pour qu’il soit le + gros possible ? Efficience I Comment le partager ? Allocation/distribution

I

Du point de vue Institution publique

I Comment réaliser cette valeur ? I Un marché est-il indispensable ? Utile ?

(13)

Discussion : “Courbes” d’offre et de demande

(14)

Discussion : “Courbes” d’offre et de demande

I

Les “courbes” résultent de l’agrégation des demandes individuelles

I Représentation graphique des gains possibles de l’échange I Donc : pente⊕pour l’offre / pour la demande I

Une courbe d’offre et une de demande

I définissent unmarché

I

Les quantités échangées sur le marché

I Correspondent au croisement des courbes I Et donc au prixd’équilibre

I

On peut montrer que les fonctions d’utilité (+ loin)

I amènent à des courbesindividuellesde demande semblables

(15)

Discussion : Efficience

I

Efficience = % du gain total potentiel réalisable

I Au cours d’une période d’échange ou de plusieurs I Avec plusieurs marchés ?

I Définition + générale + loin

I

L’inefficience causée par la dispersion se réduit avec l’information

I passage du temps : les commerçants apprennent ce qu’est un prix raisonnable

I Facteurs qui perturbent : pas de paiement réel, “autres jeux”

I + de hauts coûts / basses valeurs =⇒ - de convergence

(16)

Discussion : Taxe

I

Une taxe de 2 Ecu induit un accroissement du prix de seulement 1 Ecu

I

Deadweight loss [charge

(morte) de la taxe] : partie du gain de l’échange qui est perdue avec la taxe

I

Ne pas confondre avec la

recette de la taxe : n’est

pas socialement perdue

(17)

Quelques Hypothèses ± Implicites

I

L’expérience impose des hypothèses particulières

I Chaque vendeur a un droit de propriété sur le bien

I Il peut en disposer à sa guise

I Les volumes à vendre et à acheter sont exogènes I Ils ne sont pas déterminés conjointement I p.e. si un seul vendeur a tous les biens ?

I Il existe un “marketplace” où les individus se retrouvent sans coût

I Conditions “physiques” mais aussi Qualité(s) du bien

I 2 hypothèses environnementales sur lesquelles on reviendra qui évitent les “défaillances”

I Externalités, biens publics

I Quelles autres hypothèses à votre avis ?

I

Le fond de l’expérience est bien de montrer que sous ces conditions ça fonctionne

I Pas de prétention universelle

(18)

Hypothèses : Interprétation

I

L’expérience est un modèle de la réalité

I Elle ne décrit pas une situation réelle en particulier

I Mais reproduit les points essentiels d’un marché concurrentiel

“idéal”

I

Le message est : le marché fonctionne bien car il permet de réaliser tous les gains possibles de l’échange

I Et ceci sans requérir d’intervention

I autre que d’éviter la piraterie (droits de propriété) I =⇒ cette expérience est l’illustration du libéralisme

économique

(19)

Objectifs du cours

I

Dans quelle mesure l’introduction de l’environnement fait que l’expérience n’est pas un modèle réaliste ?

I

Politiques économiques

I Dans quels cas la politique de “laissez-faire” est une bonne politique ?

I

L’efficience

I Un certain marché ou une certaine politique est-elle efficiente ? I en ce sens qu’elle obtient les plus grands gains possibles I Analyse des politiques environnementales dans ce contexte I Cfr. notion de rareté en début de cours

(20)

Ch. 1. Bien être et Efficience

Expérience & notions Efficience

Théorèmes du bien-être Défaillances du Marché

(21)

Les “données primitives” d’une économie : biens

L biens/services indexés par l = 1

. . .

L

I

dotation initiale dans l’économie : vecteur

ω∈ <L

ω

=

ω1

...

ωL

=

Surfaces ...

Bananes Diamants

...

Travail

I

Pour l’instant, pas de droit de propriété

(22)

Les “données primitives” d’une économie : consommateurs

I consommateurs (personnes) indexés par i = 1

. . .

I

I

chacun doté de

1.

un ensemble de consommations X

i ⊂ <L

“consommations faisables”

I Xi les consommations auxquellesi a droit I + tard, deviendra un budget

I ConsommationxiXi

I xi =

x1i

.. . xLi

=

5kg de pommesi

.. . une voiturei

 2.

préférences

%i

(prochaine dia)

(23)

Préférences %

i

I

Les personnes sont capables de comparer tous les paniers de biens

I ∀i,j xi%xjou xi -xj

I Comparibilité “Are blue whales just really big cups of coffee ?”

I

Transitivité

I ∀i,j,k si xixjet xjxkalors il faut que xixk

I Pas si évident : café sucré I

Localement non-saturées

I On veut toujours plus | toutes autres choses égales I

Fonction Utilité U

i

( x

i

)

I Les préférences%i peuvent être représentées par une fonction I qui accepte une représentation comme à la diapo suivante I Étonnamment un résultat robuste

(24)

Représentation 2D de l’utilité

Pente U

Taux marginal de substitution Combien de A en échange de B

sur la même U

Non-satiété =

la fonction d’utilité est strictement croissante

= courbes de niveau ne se touchent pas

(25)

Les “données primitives” d’une économie : production

I

J producteurs indexés par j = 1

. . .

J , chacun représenté par

I un ensemble de productionYj⊂ <L

I ou une fonction ProductionFj(yj) I ProductionyjYj

I yj=

Produit1j

.. . Produitlj

Intrantl+1,j

.. . IntrantLj

=

6T carottesj

.. . 50T pommesj

−6haj

.. .

−1000h travailj

 I “No free lunch”

I sans intrants, l’output dej ne peut être positif I Rendements non-croissants

(26)

Représentation 2D de la fonction Production

(27)

Efficience

Figure–Vilfredo Federico Damaso Pareto (1848 – 1923), Italian engineer, sociologist, economist, political scientist and philosopher

Efficience : Personne ne peut être mieux sans que quelqu’un ne devienne pire

I

Efficience =

pas de gaspillage

(28)

Efficience : Définition plus formelle/précise

Optimum de Pareto

I

Soit une allocation

n

(x

i

)

i=1...I,

(y

j

)

j=1...Jo

I = 1 répartition des consommations & des productions I

Réalisable :

I Chaque consommateur consomme dans son ensemble de consommation

I Chaque producteur respecte son ensemble de production I La somme des consommations n’excède pas la somme des

dotations après production I

I

X

i=1

xiω+

J

X

j=1

yj

I

Efficiente

I 6 ∃d’autre allocation réalisable xi0

i=1...I

, yj0

j=1...J

t.q.

I ∀consommateurUi

xi0

Ui(xi) I et qu’au moins une de ces≥soit >

(29)

Francis Ysidro Edge-

worth (1845-1926)

Irish philosopher

and political econo-

Rouge : utilité de A

;

vert : de B

mist

(30)

Interprétation d’Edgeworth

I

Efficience

⇐⇒

Tangence des courbes d’utilité

I ⇐⇒Égalisation des taux marginaux de substitution

I Le bien 1 vaut la même chose, en terme de 2, pour A et B

I

Disons que bien 2 = argent

I Efficience⇐⇒les 2 agents veulent bien payer le même prix pour un même bien

I Extension à n agents

I Tous les agents veulent bien payer le même prix I Extension à m marchés

I Doit se vérifier pour tous les biens

I

Attention à la notion de bien : homogénéité

(31)

Coûts cachés

I

La boîte d’Edgeworth permet de réinterpréter l’efficience

I comme l’absence de coût caché dans l’économie

I

Autrement dit,

I Si on produit en un point non efficient

I Alors des ressources sont dépensées inutilement I cfr. expérience : achat à un coût trop élevé I Cette ressource perdue est un coût

I non seulement dans le propre secteur

I mais aussi dans d’autres secteurs qui se trouvent alors avec une moindre capacité d’achat

I C’est le coût caché de l’inefficience

I

Ex. sophisme de la fenêtre brisée

I Argument fallacieux : on crée de la valeur en réparant une fenêtre brisée

I Coût caché : les ressources utilisées à la réparation I ne pourront être employées ailleurs

(32)

Choix social

I

Donc, si on cherche l’efficience

I on ne cherchepasà polluer zéro

I sinon, certains biens ne seraient pas produits

I

La question écon est plutôt celle de la quantité optimale de pollution

I Que signifie “optimale” ? I pour un économiste

I Réponse = Pareto : pas de gaspillage

I

L’efficience n’est au fond qu’un critère de choix social

I Il en existe d’autres

I dont des critères éthiques

I Mais il est un élément incontournable des politiques économiques

I En particulier à cause de la primauté actuelle du critère coût-bénéfice

(33)

Ch. 1. Bien être et Efficience

Expérience & notions Efficience

Théorèmes du bien-être Défaillances du Marché

(34)

Définition : Propriété privée

I

La ressource initiale

ω

et les droits de propriétés des entreprises sont répartis entre les consommateurs

I

Chacun reçoit

ωi

et des parts

θij,

j = 1

...J

des J entreprises avec

I

I

X

i=1

ωi =ω

I ∀j,

I

X

i=1

θij= 1

(35)

Hypothèse de concurrence pure et parfaite 1/3

Hypothèse de Maximisation des Firmes[comportement]

I

face à un système de prix p donné,

I

j maximise son profit sous contrainte de faisabilité : y

j

( p ) = arg max

yj∈Yj

( p

·

y

j

)

I =⇒ produit jusqu’au point où pente de la fonction de production = prix du produit

I Autrement dit, jusqu’au point où la dernière unité coûte juste ce qu’elle rapporte (son prix de vente)

I coût marginal = prix

I Dit “raisonnement marginaliste”

(36)

Tarification au prix marginal

(37)

Hypothèse de concurrence pure et parfaite 2/3

Hypothèse de Maximisation des Consommateurs [comportement]

I

Même principe que les entreprises :

I

Face à un système de prix p donné,

I

i maximise son utilité sous contrainte de budget : x

i

(p) = arg max

xi∈Xi

U

i

(x

i

) t.q.

p

·

x

i

(p)

p

·ωi

+

XJ

j=1

θij

(p

·

y

j

(p))

I =⇒ consomme jusqu’au point pente de la fonction d’utilité

= prix du bien

I utilité marginale = prix

I cfr boîte d’Edgeworth : égalisation des taux marginaux de substitution

(38)

Hypothèse de concurrence pure et parfaite 3/3

I

Hypothèse de concurrence [marché] : chaque agent considère les prix comme une donnée (price-taker)

I Le nombre d’agents est tel que le poids de chacun est nul I Les agents n’essaient pas d’influencer les prix

I

Ceci définit un ensemble des demandes et offres concurrentielles y

j

( p ) et x

i

( p )

I =allocations concurrentielles I

Équilibre Général

Figure– Marie-Esprit-Léon Walras (1834 – 1910), French mathematical economist, pionnier de l’équilibre général

(39)

Équilibre général

Définition

Equilibre général concurrentiel (ou walrassien) de propriété privée

I

Se compose d’un système de prix p

et d’une allocation

( x

i

)

i=1...I,

y

j

j=1...J

tels que

∀i,

x

i

= x

i

(p

)

∀j,

y

j

= y

j

( p

)

I

X

i=1

x

i

I

X

i=1

ωi

+

J

X

j=1

y

j

(40)

I ne se préoccupequedu signal prix et de ses propres préférences/technologie

I La demande n’excède l’offre sur aucun marché

I

Il ne s’agit que d’une description, rien ne dit comment on atteint cet équilibre

I Montrer l’existence d’un tel équilibre n’est pas trivial

(41)

Premier théorème fondamental du bien-être

Théorème. Tout équilibre général concurrentiel de propriété privée est efficient.

Plus précisément

I

Si

p

,

( x

i

)

i=1...I,

y

j

j=1...J

est un équilibre général concurrentiel de propriété privée

I alors l’allocationn

(xi)i=1...I, yj

j=1...J

oest un optimum de Pareto

(42)

Premier théorème : Interprétation

I

Le marché (en concurrence parfaite) est une organisation efficiente

I Car il permet d’atteindre un optimum de Pareto I c’est-à-dire, une situation sans gaspillage

I

Le marché est efficient sans intervention de l’Etat

I Il suffit des signaux “prix d’équilibre” pour coordonner les

activités économiques décentralisées de façon satisfaisante au sens de Pareto

I La fameuse “main invisible” d’Adam Smith I

= ce qui s’est passé dans l’expérience en cours

I sauf qu’il n’y avait pas de production I et qu’il n’y avait qu’un marché

(43)

Second théorème fondamental du bien-être

Théorème. Tout optimum (intérieur) est décentralisable en équilibre.

Plus précisément

I

Si l’allocation

( x

i

)

i=1...I,

y

j

j=1...J

est un optimum de Pareto tel que

∀i,

x

i

est intérieur à X

i

I

Alors

I répartition des ressources{(ωi)i= 1...I,(θij)j = 1...J} I système de prixp

I

tels que le couple prix-allocation

p

,

( x

i

)

i=1...I,

y

j

j=1...J

est un équilibre général concurrentiel

I pour l’économie de propriété privée ainsi définie

(44)

Second théorème : Interprétation 1/2

L’allocation Pareto optimale peut être décentralisée au sens suivant :

I

Si on donne à chaque consommateur le revenu R

i

= p

·

x

i I via une allocation des dotationsωet des droits de propriétésθ I

Et si on annonce à l’ensemble des agents le système de prix p

I

Alors la maximisation

I du profit par toutes les entreprisesj et

I de l’utilité par tous les consommateursi sous la contrainte de budgetp·xiRi

I conduit les agents à des plans de consommation et de

production qui amènent à l’allocation Pareto optimale qu’on a choisie (x)

(45)

Second théorème : Interprétation 2/2

Résultat fondamental pour la compréhension de la planification non-centralisée :

I

L’optimalité parétienne de l’équilibre concurrentiel de propriété privé est satisfaisante au sens d’efficience

I mais peut correspondre à une distribution des revenus peu désirable

I

Le second théorème dit

I quel que soit l’optimum de Pareto que l’on cherche I et doncquel que soit le critère de justice choisi

I il est possible de le décentraliser comme équilibre concurrentiel I à condition de bien choisir les revenus des agents

I c’est-à-dire dans une économie de propriété privée à condition de faire entre les agents des transferts forfaitaires appropriés

(46)

Ch. 1. Bien être et Efficience

Expérience & notions Efficience

Théorèmes du bien-être Défaillances du Marché

(47)

Hypothèses

I

Les théorèmes sont basés sur une utopie

I une idéalisation du monde réel

I qui n’a pas vocation positive ou normative

I mais aide à comprendre / conceptualiser le monde & nos objectifs

I

Dans le cadre environnemental, peut-on alors faire confiance au marché ?

I Au sens : fonctionnement décentralisé, efficience

I Peut-il apporter un niveau “satisfaisant” d’environnement ? I

Oui si les théorèmes s’appliquent quand on met de

l’environnement dans l’économie

I Rupture d’une hypothèse de ces deux théorèmes =défaillance de marché(market failure)

I Il en existe une dizaine, dont 2 en environnement

(48)

Deux Défaillances Environnementales

I

Biens publics :

I La consommation d’un bien public par un consommateur n’interdit pas aux autres agents de le consommer I Non-exclusivité : on ne peut empêcher la consommation

I Pas de marché spontané car ne peut se rémunérer (induire un paiement par les consommateurs)

I Équivaut à un prix nul : demande excessive et offre insuffisante I Exemple classique : phare, défense

I Exemple environnemental : air pur, paysage, biosphère fonctionnelle, climat...

I

Externalité : pollution & biens communs

I Utilité du consommateuri peut dépendre de la consommation d’autres consommateurs

I La production de la firmej peut dépendre des plans de production d’autres entreprises

I Exemple classique : pollution (air, eau...), abeilles, vaccins

(49)

Conditions de l’utopie

I

Sur le plan formel, l’utopie de marché se réalisait au point où les “ conditions d’optimisation ” se réalisaient

I En particulier, marché concurrentiel :Coût marginal = prix I Impliqué par Boîte d’Edgeworth

I

Égalisation des taux marginaux de substitution

I Disons Bien 2=argent

=

Tout le monde

échange la même

quantité d’argent

pour l’unité marginale

I

donc : même prix

(50)

Conditions Parétiennes

I

Ces conditions s’appellent conditions parétiennes CP

I Elles doivent tenir aussi pour les entreprises

I En cas de défaillance de marché

I au moins une de ces conditions ne sera pas satisfaite dans le marché

I c’est le principe de la défaillance !

I ⇒on ne peut plus être à l’optimum de Pareto

Définition . Optimum de 2nd rang : Le meilleur état de l’économie

atteignable dans ce cas

(51)

Théorème du Second Rang

Théorème. Si une CP n’est plus atteignable, alors les autres CP, même si elles sont encore atteignables, ne sont

plus souhaitables

I

Si on ne peut satisfaire toutes les CP, alors l’optimum de 2nd rang ne peut être atteint qu’en s’éloignant des autres CP

I Rien ne peut être affirmé sur la direction ou l’amplitude que doit prendre cet éloignement

I

Effets d’équilibre général

I CP : coût marginal=prix

I Introduire de la concurrence dans un marché a généralement pour effet de rapprocher les prix du coût marginal

I Rapprocher un secteur des CP (“libéraliser”) peut nuire à l’ensemble via des effets indirects dans les autres secteurs

I Même si l’efficience augmente dans ce secteur

(52)

Théorème du Second Rang : Corollaire

Corollaire.

@

façon de juger a priori entre diverses situations dans lesquelles une ou plusieurs CP ne sont pas satisfaites

I

Pas de recommandation “générale” de politique économique

I Par exemple “il faut libéraliser l’économie”

I

Pas de forme générale des recommandations visant à atteindre l’optimum de 2nd rang

I Très étudié, mais au cas par cas I p.e. intervention de l’état en santé I =Analyse appliquée du bien-être

1. Analyse coût-bénéfice 2. Équilibre Général Calculable

(53)

Analyse Coût-Bénéfice

Figure–Jules Dupuit (1804 – 1866) French civil engineer and economist

(54)

Analyse Coût-Bénéfice

I

Un projet (action publique ou autre) modifie les quantités disponibles de biens dans la société, soit d

ω

I

Pour des changements petits (

ne modifient pas les prix p )

I Dans les secteurs dits “sans distorsion” (≡où les CP

prévalent), la valeur sociale du projet estp·

I Valeur sociale = ce qu’on veut bien payer = le bénéfice social du projet

I Dans les secteurs avec distorsions,p ne mesure pas la valeur du bien (ou n’existe pas)

I il faut alors trouver desprix dits fictifs I Effet négligeable dans la plupart des secteurs

I

Importantes applications, énorme litérature sur les prix fictifs, textes législatifs

I → Évaluation économique des politiques publiques

(55)

Analyse Coût-Bénéfice : restauration d’une plage

I

On remet du sable sur une plage érodée : d

ω

I Ce changement est petit dans l’economie, les prix ne seront pas affectés

I Secteur “sans distortion” : hôtels & restaurants locaux I + de plages = + de visites, de nuitées, de repas

I valeur du projet : prix (p.e. des chambres) x différence des nuitées

I Secteur sans prix : promenade ou bronzette à la plage I Que vaut une heure de promenade ?

I Pourquoi ne pas demander aux promeneurs ? I Ou bien mesurer ce qu’ils dépensent pour venir là ? I Le reste de l’économie : inaffecté

I Restauration de la plage = création nette de valeur I et pas diversion des flux monétaires d’autres secteurs I Difficile à voir, notions de local vs global

(56)

Analyse coût-bénéfice & Agrégation

I Commentagrégerles changements individuels de valeurs (dispositions à payer) ?

I Actuellement domine l’idée de compensation

parétienne potentielle: I Un changement n’est

souhaitablequesi P bénéfices >Pcoûts I Revient à dire que

tous lesi sont traités identiquement

Figure– Les quadrants de Pareto

(57)

Équilibre Général Calculable

Figure– Pionniers de l’équilibre général calculable

Kenneth Joseph Arrow (1921-2017) American economist, Nobel 1972

Gérard Debreu (1921 – 2004)

French economist and mathematician, Nobel 1983

(58)

Équilibre Général Calculable

I

L’économie représentée dans un modèle (

un système d’équations) ± complexe

I Niveaux : local à planétaire

I Relations entre pays et entre secteurs, la demande et l’offre pour les secteurs & globalement

I Un consommateur par pays (pas de question d’agrégation) I

Relations économiques mais aussi certaines sciences naturelles

I Écologiques (GIEC/IPCC en particulier) I ou agricoles (OMC/WTO)

I

Le modèle est calibré (

donner des valeurs aux paramètres) à partir de données réelles

I selon plusieurs processus (économétriques ou autres)

I Le modèle est programmé et des changementsnon-marginaux peuvent êtresimulés

I

Approximations ± en accord avec la théorie économique

(59)

Pour finir

I

Notion d’efficience

I

Thms du bien-être : les bienfaits du marché

I Basés sur hypothèses

I

Thm du 2nd rang : à cause de la prévalence des défaillances

I On ne peut que réfléchir au cas par cas

I Cours Évaluation des Politiques Publiques : ACB

I

On va regarder les 2 défaillances où l’environnement empêche les conditions parétiennes de tenir :

I Externalités I Biens publics

I Les politiques mises en oeuvre

Références

Documents relatifs

I Imaginez que vous pouvez vendre une voiture d’occasion à une valeur figurant sur votre carte ; si vous négociez un prix &lt; cette valeur, vous faites un bénéfice.. I Si vous

I Imaginez que vous pouvez acheter une voiture d’occasion au coût figurant sur votre carte ; si vous négociez un prix &gt; ce coût, vous faites un bénéfice.. I Si vous ne vendez

I Imaginez que vous pouvez vendre une voiture d’occasion à un prix figurant sur votre carte ; si vous négociez un prix &lt; cette valeur, vous faites un bénéfice.. I Si vous ne

I Imaginez que vous pouvez acheter une voiture d’occasion au coût figurant sur votre carte ; si vous négociez un prix &gt; ce coût, vous faites un bénéfice.. I Si vous ne vendez

Dans la table suivante, on fournit dans la case (i, j) la valuation i-adique de i dans la factorielle de j (ou val i (j!), pour i

Il ne faut pas oublier que Freinet était instituteur et que ce que nous faisons dans le secondaire - surtout dans les matières autres que le français - n'est

[r]

Le coût de production calculé par certains Centres de Gestion, est le plus souvent un coût de revient, hors charges sup- plétives (rémunération des capitaux propres et de la