A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
I VAN P AN
M ARCOS S EBASTIANI
Classification des feuilletages turbulents
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 6
esérie, tome 12, n
o3 (2003), p. 395-413
<http://www.numdam.org/item?id=AFST_2003_6_12_3_395_0>
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395
Classification des feuilletages turbulents
IVAN
PAN(1),
MARCOS SEBASTIANI (2)RÉSUMÉ. 2013 Soit h : X ~ B une fibration elliptique relativement mini- male. On démontre que l’ensemble des feuilletages turbulents sur X
(dans
le sens de
Brunella)
dont le diviseur de tangence avec la fibration estdonné, possède une structure naturelle de variété analytique connexe ; on calcule la dimension de cette variété.
ABSTRACT. - Let h : X ~ B be a relatively minimal elliptic fibration.
We proof that the set of turbulent foliations on X
(on
Brunella’ssense)
which has a fixed tangence divisor with the fibration is, in a natural way,
a connected analytic variety ; we also calculate its dimension.
Annales de la Faculté des Sciences de Toulouse Vol. XI, n° 3, 2003 p
1. Introduction
Soit h : X ~ B une fibration
elliptique
relativement minimale de la surfaceanalytique compacte
connexe X. Soit A unfeuilletage
turbulent de X avec fibrationadaptée h (cette
notion a été introduite par M. Brunella dans[3, chap. 4, §3] ;
voir aussi[2, §5]).
Notons D le diviseur detangence
de A avec le
feuilletage
r défini par la fibration h(voir [2, §1]).
On considère la famille
FA
desfeuilletages analytiques
àsingularités
isolées de X dont le diviseur de
tangence
avec r est encore D(ces feuilletages
sont aussi turbulents avec fibration
adaptée h).
Soient T le fibré
tangent
à A([5, §2])
etTx
le fibrétangent
à X. AlorsFA
s’identifie defaçon
naturelle avec un sous-ensemble del’espace projec-
tif
P(Hom(T, TX))
associé àl’espace
vectoriel deshomomorphismes
de T(*) Reçu le 2 décembre 2002, accepté le 8 janvier 2003
(1) Instituto de Matemàtica, UFRGS, av. Bento Gonçalves 9500, 91540-000 Porto
Alegre, RS, Brasil.
E-mail: pan@mat.ufrgs.br
(2) Instituto de Matematica, UFRGS, av. Bento Gonçalves 9500, 91540-000 Porto
Alegre, RS, Brasil.
E-mail: sebast@mat.ufrgs.br
-396-
dans
Tx ([5, §2]
et lemme 3.5plus bas).
Dans cequi
suit ondémontre,
enintroduisant un invariant
qui
classifie les éléments deFA,
quel’adhérence
deFA
dansP(Hom(T, TX))
est un sous-espace linéaire dont on calcule ex-plicitement
la dimension en termes de D(théorème 5.4,
corollaire 5.5 etpropositions
6.5 et6.6).
Cela
généralise [4]
en suivant les orientationsd’Étienne Ghys
àqui
nousexprimons
ici notre reconnaissance.2. Notations
Soit X une variété
analytique complexe
et soitOx
son faisceau struc-turel. Si E est un fibré vectoriel
holomorphe
surX,
on noteOx (E)
leOx-module
de ses sectionsholomorphes.
Si D est un diviseur deX,
on noteOx (D)
leOx-module
dont les sections sur un ouvert U C X sont les fonc- tionsméromorphes f
sur U telles quediv f
+D|U
0. Onpeut
associer à D un fibré vectorielholomorphe ED
de rang 1 tel queOX(ED) ~ Ox (D).
Si
A
est unOx-module
et D un diviseur de X on noteLa
caractéristique
d’Euler-Poincaréarithmétique
de X estOn
désigne
parKx
le fibrécanonique
de X. Si E est un fibré vectorielsur
X,
on dénoteEx
la fibre sur x E X . Si Z est un espaceanalytique irréductible, C[Z]
etC(Z) désignent
l’anneau des fonctionsholomorphes
etle corps des fonctions
méromorphes
sur Zrespectivement.
Finalement,
si C* := C -{0}
et V est unC-espace
vectoriel on noteP(V)
:=(V - {0})/C* l’espace projectif
associé à V.Le foncteur «
image réciproque »
sera consideré dans le sens de[1, chap. 1, §8].
3.
Feuilletages analytiques
des surfacesSoit X une surface
analytique complexe
connexe. Unfeuilletage
ana-lytique
A de X est défini par uncouple (T, cp)
où T est un fibré vectorielholomorphe
de dimension 1 sur X et ~ : T ~Tx
est unhomomorphisme
non-nul. Un autre
couple (T’, ~’)
définit aussi A si et seulement s’il existeun
isomorphisme 03B8 :
T ~T’
tel que cp =’P’
o O.C’est-à-dire,
dans le casoù T =
T’,
si et seulement s’ilexiste g :
X ~ C*holomorphe
telle que~|Tx
=g(x)~’|Tx
pour tout x E X.L’ensemble
singulier
de A est l’ensembleC’est un sous-ensemble
analytique
dedimension
1. Si dimSing
A = 0 ouSing
A =0,
on dit que A est àsingularités
isolées(voir [5, §1]).
LEMME 3.1. 2013
Supposons
que X estcompacte
et soient A =(T, ~),
A’(T, ~’)
deuxfeuilletages
de X.Supposons
deplus
que :a)
A est àsingularités isolées ;
b)
il existe un ouvert non-vide U C X tel que~(Tx) = ~’(Tx)
pour tout xEU.Alors A == A’.
Preuve. - Considérons l’ouvert
On
peut
supposer U C V. Lesimages
deshomomorphismes
cp,cp’
définissent deux sectionsholomorphes
du fibré en droitesprojectives
associé àTv.
Comme ces sections coïncident au-dessus de
U,
elles sontidentiques. Donc,
il existe 9 : V ~ C*
holomorphe
telle queSoit a ~ X - V. Si
Ua
est unvoisinage
ouvert de a telqu’il
existe unesection
holomorphe
etjamais
nulle s de T surUa,
alorsL’hypothèse a) implique
que la restrictionde 9
àUa
n V seprolonge
à unefonction
holomorphe
surUa.
On en déduit que g seprolonge
à une fonctionholomorphe
sur X tout entier.Donc g
est constante. DDÉFINITION
3.2. - Soit A =(T,~)
unfeuilletage analytique
de X.Notons
les
homomorphismes
desfaisceau
induits par cp. Onappelle
- 398 -
les
faisceaux tangent
et conormal à Arespectivement. (Ce
sont desOx -
modules localement libres de rang 1. Comme ~* est
injectif,
onpeut
supposerTA = OX(T)).
Lesfaisceaux cotangent
et normal à A sontTVA
etNA
:-(NVA)V respectivement.
LEMME 3.3. - Si A est à
singularités isolées,
alorsen tant que
Ox-modules.
Preuve. - Voir
[3, chap. 2, §1].
DDans ce
qui suit,
siA,
r sont deuxfeuilletages
deX,
on diraqu’ils
sontdifférents
(A =1= r)
si leur restrictions à X -(Sing
A USing r)
ne sont pasidentiques (comparer
avec3.1).
Soient
A ~
1’ deuxfeuilletages
de X. On a uneapplication
évidenteC’est un
homomorphisme injectif
deOx-modules. Donc,
sonimage
est dela forme
OX(-D)
où D est un diviseur effectif.DÉFINITION
3.4. - D =:tang(A, r)
est le diviseur detangence
de etr
([2, §1]).
LEMME 3.5. - On a les assertions suivantes :
a)
Si A et r sont àsingularités isolées,
alorstang(A, r)
=tang(0393,).
b) Ox (tang (A, 0393))
=TVA ~OX N0393.
c)
SiAi
=(Ti, ~1)
etA2
=(T2, ~2)
sont desf euilletages différents
de rtels que
tang (1, 0393)
=tang(A2,r),
alorsT1 ~ T2.
Preuve. - L’assertion
c)
suit deb)
tandis que celle-ci suit de la défini- tion 3.4. Poura)
voir[2, §1].
D4. Fibrations
elliptiques
Soit h : X ~ B une fibration
elliptique
relativement minimale de la surfaceanalytique compacte
connexe X. Pourchaque
y EB,
ondésigne
par
h-1(y)
l’ensembleanalytique réduit, support
de la fibreXy
de h sur y ;on pose
où les
Cyj
dénotent lescomposantes
irréductibles deh-1(y) .
Notons my :=pgdcj{kyi}
lamultiplicité
deXy ;
posonsk’yi
:=kyi/my.
DÉFINITION
4.1. - Ondéfinit
le diviseureffectif
de X
(voir [3, chap.2, §3]).
Par la suite IF
désignera
lefeuilletage
défini par la fibration h.LEMME 4.2. - On a un
isomorphismes
deOx -modules
Preuve. - Voir
[3, chap. 2, §3].
~LEMME 4.3. -
h*1(OX)
est unOB
-module localement libre derang 1.
Preuve. - Il suit
de [1,
cor.III, (11.2)] compte
tenu du fait que la fibregénérique
estelliptique.
DLEMME 4.4. -
L’homomorphisme canonique OB -+ h*(OX(M))
obtenupar
composition
avec h est unisomorphisme
deOB -modules.
Preuve. - Soit U C B un
ouvert ;
posons V :=h-1(U).
Comme hest propre et à fibres connexes, toute
f ~ C(V)
dont lespôles
sont descomposantes
des fibres est de la formef = g o h
pour une g EC(U). Si g
a unpôle
eny ~ U,
alorsf
a unpôle d’ordre kyj
enCyj. Puisque kyj > k’yi-1,
on voit que
f
EH0(V,OX(M))
si et seulementsi g
EH0(U,OB).
DLEMME 4.5. -
Soit y
E B. Alors il existe un ouvert U C B tel quey E U
etT0393|V ~ OX(M)|V en
tant queOv -modules, où
V :=h-1(U).
Preuve. - Soit U ~ y un ouvert de B tel que
h*1(OX)|U ~ Ou (lemme
Alors
et on
applique
le lemme 4.2- LEMME 4.6. - On a un
isomorphisme
deOB
-modules-400-
Preuve. - Soit U C B un
ouvert ;
posons V :=h-1 (U). L’application
définie par s
~ h*(s)
0 1 induit unhomomorphisme
deOB-modules
qui
est unisomorphisme d’après
les lemmes 4.3 et 4.4.L’assertion suit du lemme 4.2. D
LEMME 4.7. - Pour
tout y
E B il existe unvoisinage
ouvert U C Bde y et un
champ
de vecteursholomorphe
v sur V:= h-1(U) tangent
auxfibres
de h tel que :a) v s’annule
surCyj
avecmultiplicité k’yi - 1 ;
b)
si w est unchamp
de vecteursholomorphe
sur Vtangent
auxfibres de h,
alors w =(g
oh)v
pour une g EC[U] ;
c) v
ne s’annule pas sur V -h-1(y).
Preuve. - On choisit U comme dans le lemme
4.5 ;
on aT0393|V ~ Ox(M)1 |
V.
D’après
le lemme4.4, H0(V, OV(M))
estengendré
par 1 commeH0
(U, OB)
=C[U]-module.
En tant que section deOX(M)
surV,
l’élément1 s’annule sur
Cyj
avecmultiplicité k’yj -
1. DoncH0 (V, T0393)
estengendré,
en tant que
C[U]-module,
par une sectionqui
s’annule surCj
avec cettemultiplicité.
D5.
Feuilletages
turbulentsSoit h : X ~ B une fibration
elliptique
relativement minimale de la surfaceanalytique compacte
connexeX ; désignons
par r lefeuilletage
associé à h. Soit A =
(T, cp)
unfeuilletage
turbulent de X avec fibrationadaptée h (dans
le sens de[3, chap. 4, §3] ;
enparticulier
A est àsingularités isolées).
Alors le diviseur detangence
D :=tang(A, r)
est de la formeoù les
tyj
sont desentiers
0(on garde
les notations du§4).
DÉFINITION
5.1. - Ondéfinit
le diviseureffectif
de B par
où le crochet dénote la «
partie
entière » d’un nombre rationnel.Observons que R ne
dépend
que de D.Considérons maintenant
l’homomorphisme
deOx-modules
défini par
où 03C9 E
H0(U,03A9B(R))
et v EH0(V,T0393)
avec U un ouvert de B et V =h-1(U).
Observons que w a, auplus,
unpôle d’ordre
ryen y E U.
Alorsh*(03C9)
a unpôle d’ordre kyj ry - (kyj - 1)
lelong
deCyj. Donc, d’après
lelemme
4.7, h*(03C9)
0 v a unpôle
lelong
deCyj d’ordre,
auplus
Du fait que tous les faisceaux en
question
sont localement libres on déduit tout de suite que 03BC estinjectif.
D’autre
part,
considéronsl’homomorphisme
deOx-modules
défini par
où q
est une 1-formeméromorphe
sur un ouvert V C X nulle sur les fibresde h et telle que
f~
estholomorphe
sif
EH0(V, OX(-D)), v
est unchamp
de vecteurs
holomorphe
sur Vtangent
aux fibres de h et s est une sectionholomorphe
de T au-dessus de V. Observons que~(~(s))
estholomorphe
par définition de D.
Comme
~ IF,
le lemme 3.1 nous ditque À
estinjectif.
Finalement,
À o 03BC induit uneapplication
C-linéaireinjective
au niveaudes sections
globales
- 402 -
DÉFINITION
5.2. - PosonsE(D)
:=H0(B,03A9B(R)
0h*(T0393)).
Pourchaque
03B1 EE(D)
ondéfinit
lefeuilletage
de X suivant :Remarque
5.3. - Comme A estgénériquement
transverse aux fibres deh,
on voit tout de suite que~03B1 ~
0 et que03B1 ~
r. Eneffet,
pardéfinition,
pour tout a E
E (D) l’image
del’homomorphisme (A
o03BC)*(03B1) :
T ---tTx
estengendré
par des vecteurstangents
aux fibres de h.THÉORÈME
5.4. - On a les assertions suivantes :a)
Pour tout a EE(D)
on atang(03B1, r)
=D ;
enparticulier
si03B1
està
singularités isolées,
alors03B1
est turbulent avecfibration adaptée
h.b) Si 03B1, 03B2 E E(D)
avec03B1 ~ 03B2,
alorsAo =f 03B2.
c)
SiA’
est unfeuilletage
turbulent de X avecfibration adaptée
h telque
tang(A’, r)
=D,
alors il existe a EE(D) tel
que03B1
= A’.d)
L’ensemble des a EE(D)
tels que03B1
est àsingularités
isolées estle
complémentaire
de la réunion d’unnombre fini
de sous-variétés linéaires propres.Preuve.
- a)
Soit UC X
un ouvert et soient s et w des sections holomor-phes
de T etNf
au-dessus de Urespectivement.
Comme(03BBo03BC)*(03B1)(s)
est unchamp
de vecteurs sur Utangent
aux fibres deh,
on a03C9(~(s))
=03C9(~03B1(s)).
Alors
b)
SiAQ
=A(3,
alors il existe c E C* tel qued’où suit
Or,
prenons y E B en sorte queXy
soit une fibrerégulière
transverse à A. Si x Eh-1(y),
alors pour tout u ETx
le vecteur(1 - c)~(u)
est aumême
temps
transverse ettangent
àh-1(y), d’après
la dernièreégalité.
Donc c = 1.
Puisque (A o 03BC)*
estinjectif,
on en déduit 03B1 =03B2.
c)
On va définir 03B1 localement auvoisinage,
disonsU,
d’unpoint
y E B. Onpeut
supposerqu’il
existe sur V :=h-1(U)
unchamp
de vecteursholomorphe v qui
s’annule surGyj
avecmultiplicité k’yi-1
etqui
esttangent
aux fibres de h
(lemme 4.7a).
Soit u un
champ
de vecteursholomorphe
etjamais
nul sur U. Si Uest suffisamment
petit, u|(U - {y})
se relève à deuxchamps
de vecteursholomorphes w, w’
sur V -h-1(y) tangents
à,’ respectivement.
Il enrésulte
Comme h est propre et
f holomorphe
surV-h-1(y)
onpeut
écriref
=g o h pour une fonction
méromorphe g
EC(U).
On définit une 1-formeméromorphe 03C9
sur U parC’est-à-dire :
sur V -
h-1(y).
Affirmation. - Supposons
que g a unpôle
d’ordre r en y. Alors r ry.On définit
Il découle du lemme 4.7 et de l’affirmation ci-dessus que a est bien définie
comme section de
Ç2 B (R) 00B h*(T0393).
On va prouver que
Aa = A’.
Par le lemme 3.5c onpeut
supposer ’ =(T, ~’). D’après
le lemme3.1,
il suffit de prouver que~03B1(Tx) = ~’(Tx)
pourtout x E V -
h-1(y)
dans le cas oùXy
est une fibreréguliére
transverse à A etA’.
Dans ce cas w etw’
sontholomorphes
sur V et ca estholomorphe
sur U. Le
champ
w définit une sectionholomorphe jamais
nulle s deTIV
telle que
cp(s)
= w.Alors,
On en déduit l’assertion.
Preuve de
l’affirmation. 2013 Soient 03BE,
77 des coordonnées locales de X cen-trées en un
point générique
deCyj ;
poursimplifier
écrivons C =Cj
etk =
kyj, k’ = k’yj, t == tyj
etr’
= ry : on va montrerr r.
Soit z unecoordonnée locale de B centrée en y. On
peut
supposerque h s’exprime
encoordonnées locales par z =
03BEk.
- 404 - Par ailleurs on
prend u
=~/~z.
On aDonc on
peut
écrireet
où c, c’ sont
holomorphes si 03BE ~
0 avec, auplus,
unpôle en 03BE
= 0.D’autre
part,
où E est
holomorphe
et non-nulle. Nous devons prouverSupposons
d’abordque t
= 0. Comme parhypothèse
A et A’ ont lemême diviseur de
tangence
avecF,
ces deuxfeuilletages
sont transverses à C auvoisinage
dupoint
considéré. Celaimplique
que c etc’ ont,
auplus,
un
pôle
d’ordre k - 1en 03BE
= 0.Puisque
on a que
f
a, auplus,
unpôle
d’ordre k + k’ - 2 lelong
deC ;
mais l’ordrde ce
pôle
est kr.Supposons maintenant t ~
0.Donc,
ni A ni A’ ne sont transverses à (au
voisinage
dupoint considéré ;
d’oùqu’il
existe des entiersp, q > k -
tels que
et
pour des fonctions
holomorphes b,
b’qui
ne s’annulent passur 03BE
= 0. AlorsçPw
et03BEq03C9’
sont deschamps
de vecteurstangents
à A et ’’respectivement, qui
ne s’annulent pas sur C. Comme r est localement défini pard03BE
= 0 etl’hypothèse tang(A,r)
=tang(A’, r)
=D,
entraîned’où p = q.
AlorsDonc
f
a, auplus,
unpôle d’ordre k’ -
1 + q sur C. Comme cepôle
estd’ordre rk on en déduit
d) Puisque tang(03B1, 0393) D,
on a queSing 03B1
CSupp(D).
Il suffitdonc,
de prouver que si Y est unecomposante
irréductible deSupp(D)
alors l’ensemble
est une sous-variété linéaire de
E(D) ( ~ Ay).
Supposons Ay
non-vide et soit cxo EAy.
Alors a eAy
si et seulemenlsi
C’est-à-dire
Ay
= Exo +Ey
oùest un sous-espace vectoriel de
E(D).
~COROLLAIRE 5.5. - L’ensemble des
feuilletages
àsingularités
isoléesA’ de X tels que
A’ ~
r ettang(A’, r) =
Ds’identifie
naturellement àun sous-ensemble
F
CP(Hom(T, TX))
dont l’adhérenceFA
est un sous-espace linéaire de dimension
égale
àdimC E(D).
Enplus,
les éléments deF différents
de 0393qui n’appartient
pasà F
sont desfeuilletages
àsingularités
non-isolées et
FA
est lecomplémentaire
d’unnombre fini
de sous-variétés linéaires dansFA.
- 406 -
Preuve. - D’une
part d’aprés
le théorème 5.4 on sait qued’autre
part,
del’injectivité
de(A
o03BC)*
suitLa
première
assertion du corollaire en résulte.Si ’ E
FA alors,
par cequi précède,
ou bien A’ =(T,~03B1)
ou bienA’
=(T, (A o 03BC)*(03B1)),
pour un a EE(D)
convenable. Dans lepremier
cas, si A’ est à
singularités isolées, ’ ~ F
par le théorème 5.4a. Dans le deuxième cas, A’ laisse invariantes les fibres de h. Alors siA’ i= r,
on a queA’
est àsingularités
non-isolées. La dernière assertion découle de ceci et du théorème 5.4d. DExemple
5.6. - Soit E une courbeelliptique
etsoit u 7É
0 unchamp
devecteurs
holomorphe
sur E. Considérons X :== E x E et dénotons p1,p2 : X ~ E lesprojections canoniques ; posons B
=E, h
= pi. Finalementdésignons
par A lefeuilletage
défini par p2. Si on considère la famille desfeuilletages
de X définis pas leschamps
de vecteurs((1 - t)u, tu)
pour0 t 1,
on constate que F ~FA.
Exemple
5.7. - Considérons la même fibration del’exemple
5.6. Soient VI =(u, 0),
v2 =(0, u),
deschamps
de vecteursholomorphes
sur X.Fixons q
E B et soit F =h-1(q).
Soitf
EC(X), f ~ C,
avecdivoo f
=2q.
Soit A lefeuilletage
àsingularités
isolées défini par lechamp méromorphe VI + fV2 (sur X).
Alorstang(A, F)
= 2F. On voit que toutA’
EF
est définipar un
champ
de la forme VI + gv2, g EC(B)BC,
avecdivoo 9
=2q.
On endéduit que
On vérifie que
FA - FA
est la réunion de deux droites dont l’une esformée par des
feuilletages proportionnels
à r et l’autre est l’adhérencd’une famille de
feuilletages
transverses à r en dehors deF, qui
ont Jcomme ensemble
singulier.
6. Calcul de
dimc E(D)
On considère une fibration
elliptique
relativement minimale h : X ~ de la surfaceanalytique compacte
et connexe X. On suppose que les fibregénériques
de h sontisomorphes,
cequi
est bien le caslorsqu’il
existe surX un
feuilletage
turbulent de fibrationadaptée h.
Comme au
§4,
pourtout y
E B on noteXy
:=03A3j kyiCyj la
fibre de y,où les
Cyj
sont lescomposantes
irréductibles dusupport h-1(y)
deXy.
Demême my est la
multiplicité
deXy
etk’yj
:=kyj/my.
On se donne aussi un
feuilletage
turbulent A de X avec fibrationadaptée
h et on note D :=
tang(A, r)
où F est lefeuilletage
défini par h. Comme au§5
on écrit D =03A3y,j tyjCyj et
on définit le diviseur effectif de Boù le crochet
indique
lapartie
entière. Finalement on pos((voir
définitions 5.1 et5.2).
Le
problème
est de calculerdimC E(D).
Dans le résultat suivant on se sert de la classification de Kodaira des fibrations
elliptiques
relativement minimales(voir [1, chap. V, §7])
LEMME 6.1.2013 Les
fibres singulières
de h ne sontjamais
dutype Ib, I*b
ou
m7b.
Preuve. - Il suit du fait que les fibres
régulières
de h sont toutes iso-morphes ([3, chap. 4, §3]).
DCOROLLAIRE 6.2. - Soit c- le cardinal de l’ensemble S
des y
E B telsque
h-1 (y)
est une courbesingulière.
AlorsPreuve. - Soit
e(X)
lacaractéristique
d’Euler-Poincarétopologique
deX.
Puisque Kx - Kx
=0, d’après
la formule de Kodaira([1, chap. V,
thm.(12.1)]),
on a queX(X) = e(X)/12
par la formule de Nôther([1, chap. I,
thm.
(5.4)]).
Sih-1(y)
est une courbenon-singulière,
alorse(h-1(y)) =
0([1, chap. V, §7]).
On en déduit- 408 -
Par
ailleurs, si y
ES,
de la classification de Kodaira suit quee(h-1(y))
10en tenant
compte
du lemme 6.1. Donce(X) 1003C3,
cequi complète
lapreuve. 0
LEMME 6.3. - Soit y E B. Si
h-1 (y)
est une courbesingulière,
alorsry > 0.
Preuve.
- Supposons
d’abord my > 1. On est dans le casmI1
de la classification de Kodaira. Commeh-1(y)
est irréductible et contient unpoint singulier,
elle est contenue dans lesupport
de D. Donctyl
>0,
d’oùSupposons
maintenant my = 1. Sikyj
> 1 on aSi
kyj
=1,
il résulte des considérations de[3, chap. 4, §3]
queCyj
estinvariante par A.
Donc tyj 1,
d’oùLEMME 6.4. - On a
0 ~(X) deg R
avecX(X) = deg R
si etseulement si
~(X)
=deg
R = 0.Les deux
premières inégalités
suivents du corollaire et dulemme ;
la dernière résulte de laproposition (12.2)
et remarqueprécédente
de[1, chap. B
et de
[1, chap. III,
thm.(18.2)].
DNotons 9
le genre de B.PROPOSITION 6.5. - On a
à moins que
deg
R =~(X) =
0.Preuve.
- D’après
le lemme 4.5 et le théorème de Riemann-Rochcompte
tenu du fait quedeg h*1(OX)V
=X(X) ([1, chap. V, Prop. (12.2)]) Or,
par le corollaireà moins que
deg R
==X(X)
=0,
d’où l’assertion. DPROPOSITION 6.6. -
Supposons deg
R =~(X)
= 0. AlorsdimCE(D)
- g ou 9 - 1 selon que sur X il existe ou pas de
champ holomorphe
devecteurs
tangents
auxfibres
de h etjamais
nul.Preuve. - On observe que R = 0 et on fait un calcul
analogue
à celui dela preuve de la
proposition 6.5 ;
on en déduit quedimCE(D)
= g ou g - 1 selon queh*1(OX)
soit ou ne soit pasisomorphe
àOB .
Maish*1(OX) ~ OB équivaut
à l’existence d’unchamp holomorphe
de vecteurs sur Xtangent
aux fibres de h et
jamais nul, d’après
les lemmes 4.5 et 4.7. DRemarque
6.7. -a) Rappelons
queX(X) =
0implique
que toutes les fibres de h sontnon-singulières (proposition (12.2)
et remarqueprécédente
de
[1, chap. V]
et[1, chap. III,
Thm.(18.2)]).
b) X(X) =
0implique deg h*1(OX) =
0([1, chap. V, Prop. (12.2)]).
Donc,
si g 0l’égalité X(X)
= 0implique h*1(OX) ~ OB. C’est-à-dire,
sig
= ~(X)
= 0 il existe unchamp
de vecteursholomorphe
sur Xjamais
nulet
tangent
aux fibres de h.Exemple
6.8. - Soit E un tore de dimension 1. Fixons une involutionsans
points
fixes z de E. Considérons lequotient X
de E x E parl’opération
de
(el, e2)
~(z(el), -e2).
Lapremière projection
E x E ~ E passe auquotient
et définit une fibrationelliptique
localement triviale h : X B.Le
feuilletage
de E x E défini par la deuxièmeprojection E
x E ~ Epasse au
quotient
et définit unfeuilletage
A de X transverse à h. Par laproposition
6.6c’est-à-dire,
A est le seulfeuilletage
de X transverse à h.-410-
Exemple
6.9. 2013(voir [3, chap. 4, §3])
Soit E un tore de dimension 1.Notons X une
désingularisation
minimale duquotient
de E x E par l’invo- lution(el, e2)
~(-e1, -e2).
Lapremière projection E
x E ~ E passeau
quotient
et définit une fibrationelliptique h :
X ~B, qui
contientquatre
fibressingulières Xyk , pour k
=1, 2, 3, 4,
toutes dutype là
dans laclassification de
Kodaira,
et dont la base est rationnelle. Il en résulte quee(X) =
24 etX(X) =
2. On note A unfeuilletage
de X avec fibrationadaptée
h.Fixons un yk et écrivons
posons
tj
:=tykj.
Par constructionchaque Cj
est invariante par A([3, chap.
4, §3]).
Donc(voir [3, chap. 2, Prop. 3])
car
Z(A, Cj)
1 par la formule de Camacho-Sad.Si
C5
est invariante par A on a de mêmecar
chaque point
d’intersection deC5
avec l’une desCj
est unpoint singulier
de A.
D’autre
part,
si C est une courbe irréductible contenue dans une fibre de h on ad’après
les lemmes 3.5b et3.3,
le lemme de Zariski([1, chap. V,
Thm.(12.1)]).
le lemme 4.2 et la définition 4.1.
On en déduit
et, lorsque C5
estinvariante,
Alors,
siC5
n’est pas invariante :t5 =
0et tj
==1,1 j
4.Si,
enrevanche, C5
estinvariante,
on obtient toute de suite quet5
=2tj - 2,1 j
4.Donc,
en tous les casFinalement
Supposons
A transverse à toutes les fibresrégulières
de h. On obtientoù on a
posé a := 03A34j=1 tyj5.
Observons que les
tyk5 (1 j 4)
sont forcémentpairs.
Le cas oùceux-ci sont tous nuls résulte du
feuilletage
de E x E défini par la deuxièmeprojection canonique.
7. Existence de
feuilletages
turbulentsSoit h : X ~ B une fibration
elliptique
relativement minimale de la surfaceanalytique compacte
etconnexe X ;
comme avantX y désigne
lafibre de h au-dessus du
point
y E B. On suposse donnés y1,..., Yn E Bet,
pourchaque
i =1, ... ,
n, unvoisinage
ouvertUi de y2
et unfeuilletage
àsingularités
isoléesAi de Vi
:=h-1(Ui),
avec les conditions suivantes :Posons
où les
Cij
sont lescomposantes
irréductiblesde h-1(yi).
Soit r le
feuilletage
associé à h et soit0393i = 0393|Vi (1 i n).
Onpeut
écrire alors- 412 - Considérons le diviseur effectif de X
Soit mi la
multiplicité
deXi
et posonsk’ij
:=kij/mi.
On définit le diviseur effectif R :=03A3ni=1
riy2 de B avecoù le crochet
indique
lapartie
entière.THÉORÈME
7.1.2013Supposons
quedeg
R > 1 +~(X). Alors,
il existeun
feuilletage
turbulent A deX,
avecfibration adaptée h,
tel quePreuve. - Soit y E
Ui
nUk
avec i=f
k. Soit u unchamp
de vecteursholomorphe
sur unvoisinage
U CUi~Uk
de y. Alors u se relève à deschamps holomorphes
Wi, Wk surh-1(U) tangents
àAi, Ak respectivement. Donc,
Wk - wi est
tangent
à r. On voit toute de suite que ceci définit un1-cocycle
{03BEik}1i,kn
du recouvrement{Ui}1in
à valeurs dans03A9B ~OB h*(T0393).
Onpeut
aussi le supposer à valeursdans 9 := 03A9B(R) 00B h*(T0393)
par l’inclusion naturelle.D’autre
part,
parhypothèse
ledegré
dufaisceau g
est >2g - 2 ([1, chap. V,
Pro.12.2]) ;
d’oùH1(B,g)
=0,
par la dualité de Serre.On en déduit que, pour un choix convenable du
recouvrement {Ui}1in
il
existe,
pourchaque
i =1, ... , n,
une 1-formeméromorphe 03C9i
surUi, ayant,
auplus,
unpôle
d’ordre ri en yi, avec lapropriété
où v2
est unchamp holomorphe
surVi tangent
àri
:=0393|Vi
et s’annulantsur
Cij
avecmultiplicité k’ij -
1(1
in) ;
on a utilisé le lemme 4.7.Maintenant nous allons définir un nouveau
feuilletage ’i de Vi
pour1
i n. Soit w unchamp
de vecteursholomorphe
sur l’ouvert VC Vi
ettangent
àAi.
Alors’i|V
est défini par lechamp
de vecteursUn calcul direct montre que,
d’après
la définition de ri, lechamp
de vecteurs03C9i(03C9) · (v|V)
estholomorphe.
On en déduit que’i
est bien défini et tel quecar vi est
tangent
àri.
Par
ailleurs,
soit U CUi n Uk (i ~ k)
et soit u unchamp
de vecteursholomorphe
sur U. Soient wi, wk des relèvements de uholomorphes
surh-1(U)
ettangents
àAi, Ak respectivement.
Alorssur h-1(U).
Doncsur h-1 ( U)
d’où suit que’i
et’k
coïncident surUi
nUk.
On en conclutque les
’i
se recollent et définissent unfeuilletage
A de X tel queSi A est à
singularités isolées,
on a fini.Sinon,
observons que(proposition 6.5). Alors,
comme dans le théorème5.4,
onpeut
associer àchaque
Of EE(D)
unfeuilletage Aa
de X tel quetang(Aa, r)
=tang(A, r) ;
le
feuilletage Aa
est àsingularités
isolées pour 03B1 convenable(théorème 5.4d).
a
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